Chers amis,
Voilà 17 ans que j’instruis, dans ma tête et sur ce site, le procès de l’élection.
Dix-sept ans que je creuse ce sujet central, et que je découvre et dénonce les mécanismes diaboliques (qui divisent) de ce piège politique — infantilisant et humiliant — qu’est l’élection.
Pourtant, dans notre anti-constitution, c’est tout ce que nous avons : l’élection.
Ce serait donc folie de n’en rien faire quand elle nous offre, parfois, une possibilité, petite mais réelle, de résister à l’arbitraire qui vient.
Je raisonne en terme de contre-pouvoirs.
Je cherche en toutes matières à limiter les pouvoirs.
Je ne suis pas constituant (puisque, pour l’instant, les « élus » m’en empêchent), mais je suis électeur.
Je peux donc élire celui qui promet de résister au tyran du moment.
C’est peu, c’est très peu je le sais bien, et ça ne garantit rien, mais ce n’est pas rien.
Depuis 17 ans, je ne me suis jamais abstenu.
Je tiens l’abstention pour une démission.
J’en comprends naturellement la logique, puissante, symbolique, philosophique, noble même d’une certaine manière.
Mais aussi suicidaire.
L’abstention est une démission.
Et je trouve que, quand le danger de bascule totalitaire est immense, quand le risque est de subir cinq nouvelles années d’arbitraire révoltant, de maltraitance des travailleurs prolétaires par les oisifs actionnaires, d’empoisonnement forcé des enfants et des grands, de recul encore et encore de nos précieuses libertés, de surveillance orwellienne, sans aucun contre-pouvoir dressé au parlement contre un ennemi du peuple pourtant avéré, dans cette situation tragique c’est une faute de ne pas y aller (il suffit de se pincer le nez) : ceux qui détestent Mélenchon (et qui se sont juré de ne jamais voter pour lui), et ceux qui détestent même carrément tous les politiciens (et qui ont juré de ne plus jamais élire quelqu’un), tous ceux-là, que je comprends bien et envers qui je n’ai aucune rancune, doivent bien mesurer leur responsabilité ; les deux situations ne sont pas équivalentes : entre un Macron déchaîné parce que doté d’une nouvelle majorité servile, et un Macron enchaîné par une majorité qui lui sera hostile, il y a un monde.
En élisant un opposant au tyran, on peut empêcher, ralentir au moins, la bascule totalitaire.
Gagner du temps pour que grandisse et s’organise encore la résistance populaire, avant que ne soient finalement enfermés les opposants (ne souriez pas : toujours et partout les tyrans en viennent à « vaporiser » leurs vrais opposants).
Alors oui, encore une fois, j’irai « voter ».
J’irai élire le moins pire pour éviter le pire.
Et j’espère bien que les jeunes gens feront de même.
Car sur les vieux, en majorité, il ne faut pas compter pour protéger les libertés.
Et demain soir, on saura si les jeunes sont allés se mettre en travers de l’arbitraire, en élisant…
En élisant n’importe qui, n’importe qui d’autre que le tyran du moment, qu’il est urgent de freiner, de limiter, d’empêcher.
Ceci dit, chacun de nous n’y peut rien, ou presque.
C’est une époque, un air du temps, qui décide de tout ça.
Et puis, aussi, c’est Macron qui compte les voix.
Mais s’abstenir, alors que seule l’élection d’une majorité d’opposition peut protéger la société, c’est en fait participer à l’oppression.
Fais ce que tu dois et advienne que pourra.
Étienne.
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— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) June 18, 2022
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Que les jeunes soient allés voter, ou pas, n’aura à mon avis eu aucun impact. En effet, le résultat des élections 2022 semblait décidé à l’avance puisque lors du second tour de l’élection présidentielle, une image en incrustation affichait le résultat définitif (58%-42%) alors que (dixit le journaliste de France2) les résultats en cours de dépouillement étaient affichés à l’écran « en direct avec le Ministère de l’Intérieur » et que Marine Le Pen était en légère avance avec environ 14 millions de suffrages. Puis il y a eu la disparition de 2 millions de suffrages, toujours en direct. Bref, une fraude grotesque. Une de plus. « Ce ne sont pas les votes qui comptent mais ceux qui comptent les votes » disait Staline.
J’ajoute que l’élection présidentielle de 2017 elle-même était une fraude . Les résultats ont été « consolidés » sur des serveurs informatiques à Austin au Texas. Le Ministère de l’Intérieur français n’a même pas démenti. Quand des journalistes sont allés interroger , il leur a été répondu : « Secret défense « . En 2017 !
J’ai questionné François Asselineau à ce sujet lors d’une conférence et il m’a appris que Nicolas Sarkozy avait vendu les droits d’exploitation des élections à une société américaine alors qu’il était au pouvoir.
Emmanuel Macron est le résultat d’un coup d’état maquillé en élection.