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Ce pre­mier cadre bleu (une page papier) est l’« en-tête » de cette longue page web « Liens et docu­ments utiles » : il regroupe les prin­ci­paux liens à connaître. Plus bas, vous trou­ve­rez un grand nombre de liens pas­sion­nants, dans l’ordre chro­no­lo­gique : j’en ajoute tous les jours (sous l’en-tête) depuis le prin­temps 2005.

https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​L​i​e​n​s​_​e​n​_​t​o​t​a​l​i​t​e​.​pdf

Tous les documents cités en conférence


Télé­char­ger en une fois TOUS les docu­ments (cités en confé­rence) ci-des­sous (archive ZIP 100 Mo)

Un DIAPORAMA, qui pré­sente de façon brève 1) l’i­dée théo­rique et 2) des moda­li­tés pra­tiques des ate­liers consti­tuants popu­laire, et que j’a­vais pré­pa­ré pour une confé­rence au Conseil de l’Eu­rope à Stras­bourg, il y a quelques années :
• for­mat pdf : https://​www​.chouard​.org/​w​p​-​c​o​n​t​e​n​t​/​u​p​l​o​a​d​s​/​2​0​2​2​/​0​4​/​0​0​0​_​D​i​a​p​o​s​_​a​t​e​l​i​e​r​s​_​c​o​n​s​t​i​t​u​a​n​t​s​.​pdf
• for­mat ppt : https://​www​.chouard​.org/​w​p​-​c​o​n​t​e​n​t​/​u​p​l​o​a​d​s​/​2​0​2​2​/​0​4​/​0​0​0​_​D​i​a​p​o​s​_​a​t​e​l​i​e​r​s​_​c​o​n​s​t​i​t​u​a​n​t​s​.​ppt

000_Atelier_RIC_Le_referendum_dans_l_anticonstitution_francaise_de_1958_2p.pdf

000Principaux_griefs_contre_les_institutions_europeennes

precieuses_pepites.pdf

00_exemples_RIC.doc

02_Comparaison_de_projets_constituants.pdf
02_Comparaison_de_projets_constituants.xls

01_DDHC_Preambule46_C58.pdf
01_DDHC_Preambule46_C58.doc

00_exemples_RIC

00_Proposition_de_plan_1p.pdf
00_Proposition_de_plan_1p.doc
00_Proposition_de_plan.pdf
00_Proposition_de_plan.doc

03_DDHC_Plan_C_CNR_RIC.pdf
03_DDHC_Plan_C_CNR_RIC.doc

Proces_de_l_election_(Poitiers 2016)_v3.pdf

FORCE ET ENJEUX POLITIQUES DE LA CONSTITUTION.pdf (8 pages)

Plan du pro­cès de l’é­lec­tion & Résu­mé des 29 enjeux de la constitution.pdf (1 feuille A4 rec­to verso)

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Comparaison_des_projets_constituants_pour_l_election_presidentielle_2007.xls
Comparaison_des_projets_constituants.rtf

Mon pro­pos est de résis­ter aux abus de pou­voir, à tous les abus de pouvoir.

Dans ce sens, j’ai pro­duit mes propres docu­ments et je les regroupe d’a­bord ci-des­sous (1).

Mais j’ai aus­si enga­gé un tra­vail de lec­ture consi­dé­rable : plus de 1 600 livres depuis 2004 (au der­nier recen­se­ment d’août 2011 :-), sans comp­ter les mil­liers de docu­ments sélec­tion­nés sur Inter­net : par exemple, ma page ‘Liens et docu­ments en tota­li­té’ fait presque 800 pages fin 2009.

Il y a long­temps, mal­heu­reu­se­ment, que je n’ar­rive plus à tenir à jour ma biblio­gra­phie com­men­tée, mais j’es­saie quand même de signa­ler de temps en temps le plus impor­tant du plus impor­tant : vous trou­ve­rez, dans une deuxième par­tie (2), ce flo­ri­lège de quelques docu­ments que je trouve abso­lu­ment essen­tiels pour com­prendre les abus de pou­voir et leur résis­ter efficacement.

Je crois que nous n’a­vons vécu pour l’ins­tant que la pré­his­toire de la démo­cra­tie, et que notre espèce ne sor­ti­ra de cette sorte d’en­fance poli­tique que quand elle pren­dra conscience de l’im­por­tance déci­sive de la qua­li­té du pro­ces­sus consti­tuant.

Étienne.1. Mes propres docu­ments (et quelques débats qu’ils ont suscités)

• Mon pre­mier docu­ment (31 mars 2005)
(et des réac­tions) contre le pro­jet euro­péen de « trai­té consti­tu­tion­nel » :

Une mau­vaise consti­tu­tion qui révèle un secret can­cer de notre démo­cra­tie
(der­nère mise à jour : 17 juin 2005)

Le docu­ment pré­cé­dent a cir­cu­lé sur le net comme une traî­née de poudre et, rapi­de­ment, les médias en ont par­lé (voir colonne voi­sine, à venir) et cer­tains poli­ti­ciens pro­fes­sion­nels ont fait sem­blant de répondre.

——–

Le cas par­ti­cu­lier de Domi­nique Strauss-Khan et de Bas­tien François :

La prin­ci­pale « réponse » (qui a ensuite cir­cu­lé dans les boîtes email comme si elle était la preuve d’un débat ache­vé, alors que ce débat n’a­vait pas même com­men­cé) a été for­mu­lée par Bas­tien Fran­çois (pro­fes­seur de droit public à la Sor­bonne) et qui a été publiée par Domi­nique Strauss Kahn sur son blog :

• 22 avril 2005 : Réponse de Domi­nique Strauss-Khan à Étienne Chouard (où DSK se référe sim­ple­ment au texte de BF sans pro­duire lui-même une seule objec­tion pré­cise). (L’o­ri­gi­nal a dis­pa­ru, je mets donc un lien vers une copie.)

• 22 avril 2005 : Réponse de Bas­tien Fran­çois à Étienne Chouard. (L’o­ri­gi­nal a dis­pa­ru, je mets donc un lien vers une copie.)

Débor­dé par mes cen­taines de mails quo­ti­diens (et ma folie d’es­sayer de répondre à tous), je n’ai pas vu tout de suite le SCUD de Bas­tien Fran­çois, et je n’ai même pas répon­du tout de suite après l’a­voir lu, tant je le trou­vais faible dans son argu­men­ta­tion, et donc a prio­ri peu dan­ge­reux pour ma thèse.

Puis, en consta­tant que cette réponse (à mon sens indigne d’un pro­fes­seur de droit) cir­cu­lait par­tout avec une répu­ta­tion d’au­to­ri­té mal­gré sa fai­blesse, j’ai entre­pris d’y répondre à mon tour comme il faut, un peu trop tard sans doute :

Bas­tien Fran­çois, en conclu­sion, dénon­çait dans mon texte de « gros­sières erreurs juri­diques »… But look who’s tal­king 🙂

J’ai d’a­bord répon­du rapidement :

• 8 mai 2005 : gros­sières erreurs juridiques ?

• J’ai ensuite réfu­té très soi­gneu­se­ment toutes les pré­ten­dues objec­tions de Bas­tien Fran­çois
(voyez aus­si d’autres réponses, d’autres lec­teurs, ci-des­sous),
mais il n’a plus don­né le moindre signe de vie et le débat n’a fina­le­ment pas eu lieu.

Jus­qu’à plus ample infor­mé, donc, je consi­dère que Bas­tien Fran­çois (et Domi­nique Strauss-Khan) se sont (et nous ont) trom­pés sur tous les points, comme je l’ai démon­tré méti­cu­leu­se­ment, sans réponse.

Deux autres résis­tants ont for­mu­lé des réponses très bien argu­men­tées, et com­plé­men­taires de la mienne parce que jouant sur des registres différents.

autres réponses à Bas­tien Fran­çois
23 mai 2005• Échanges importants

Cette contro­verse (élu­dée par les ouiistes qui man­quaient —et manquent tou­jours— d’ar­gu­ments solides pour jus­ti­fier le coup d’É­tat de l’UE) est encore d’une brû­lante et triste actua­li­té : à relire pour gar­der en tête les men­songes des riches pour pro­té­ger leurs pri­vi­lèges, et pour mieux résis­ter aux pro­chaines propagandes.

——

Pen­dant ce temps, des lec­teurs enthou­siastes (je rece­vais plus de 300 mails par jour, et 10, 20, 30, 40 000 visites par jour sur le site !) m’ont envoyé des tra­duc­tions de mon texte ini­tial (Une mau­vaise consti­tu­tion…), que j’ai bien sûr publiées au fur et à mesure :


• Trans­la­tions
(tra­duc­tions diverses)
14 mars 2007
      

—–

Ensuite, pen­dant la cam­pagne réfé­ren­daire, et en réponse aux débats pas­sion­nés qui sont nés un peu par­tout, j’ai pré­ci­sé ma pen­sée sur quelques points stra­té­giques (que l’on retrouve dans mon jour­nal (pdf), en com­men­çant pas le bas) :


Éner­vé par l’in­croyable vis­co­si­té intel­lec­tuelle des jour­na­listes, je les ai inter­pe­lés dans une lettre ouverte
(sui­vie ici de la fausse réponse de Ber­nard Guet­ta sur France Inter, et de ma propre réac­tion à cette esquive déplorable) :

• 2 avril 2005 (ÉC) : lettre ouverte à Pas­cal Pao­li et à Ber­nard Guet­ta (et à tous jour­na­listes professionnels)

• 9 avril 2005 (ÉC) : Consti­tu­tion ou trai­té ? Pro­grès ou pas ?

La presse a com­men­cé à s’oc­cu­per de mon texte-virus à par­tir de l’ar­ticle de Tho­mas Lemahieu :

• 9 avril 2005 (L’Hu­ma­ni­té, Tho­mas Lema­hieu) : Et si Étienne Chouard fai­sait gagner le « non »

Assez vite, le site Publius s’est empa­ré de mon argu­men­ta­tion et a pré­ten­du la réfu­ter, mais tou­jours en tor­dant le sujet et en esqui­vant les enjeux essen­tiels (là encore, je n’ai décou­vert ce blog que beau­coup plus tard) :

• 11 avril 2005 (Publius) : Etienne Chouard, sym­bole du non

• 13 avril 2005 : essai de cla­ri­fi­ca­tion du débat sur le TCE, ami­cales mises au point.

Daniel Schei­der­man a répé­ré mon texte grâce aux lec­teurs-antennes-sen­si­tives de son Big Bang Blog (« La mau­vaise Consti­tu­tion.. » y est signa­lée par Actus­tra­gi­cus dès le 4 avril),

• 15 avril 2005 (Libé­ra­tion, Daniel Schnei­der­mann) : Chi­rac-Chouard, le vrai débat.

Nous avons fina­le­ment voté non, un vrai non franc et mas­sif. Mais cela n’a ser­vi à rien car un viol était déjà pro­gram­mé dans ce cas de figure.


Des résis­tants d’autres pays m’ont fait venir chez eux pour faire des conférences.

J’y ai uti­li­sé le docu­ment sui­vant comme support :

• Résis­tances des citoyens d’Eu­rope contre des trai­tés for­cé­ment incons­ti­tu­tion­nels (par défi­ni­tion)
mon inter­ven­tion à Ber­lin 2007, 21 mars 2007
(for­mat ppt ; fran­çais & anglais, pen­sez à impri­mer les commentaires)


Les docu­ments publiés par la suite ont pris du recul sur toutes les Consti­tu­tions :

 
• Grands prin­cipes d’une bonne Consti­tu­tion… 
(été 2005)(der­nière mise à jour : 8 octobre 2007)

• Résu­mé des 50 prin­cipes en un seul tableau A4
(- au for­mat HTML)

(- au for­mat Excel avec des calculs)

- Tra­duc­tion de ce résu­mé en ita­lien

Et puis, vous appré­cie­rez sans doute cet outil pra­tique et péda­go­gique pour éva­luer les dif­fé­rentes cam­pagnes élec­to­rales par­ti­sanes :

• Un tableau com­pa­ra­tif des pro­jets consti­tuants (xls) :
pour com­pa­rer point par point (point essen­tiel par point essen­tiel, au lieu des faux débats impo­sés par les can­di­dats), com­pa­rer les pro­jets des can­di­dats à la pré­si­den­tielle et d’autres pro­jets citoyens alter­na­tifs. Ver­sion RTF, 29 avril 2007.


• Les ÉCHANGES PUBLICS, sur d’autres sites inter­ac­tifs que le mien (et où je suis lon­gue­ment inter­ve­nu pour défendre mes thèses) vous aide­ront éga­le­ment à com­prendre mon tra­vail ; c’est peut-être la façon la plus attrayante de le décou­vrir, d’ailleurs, parce que « ça saigne » par­fois : je me fais agres­ser et je me défends… Ça fait du spec­tacle, c’est une mise en scène des conflits qui, comme l’a génia­le­ment pré­vu la (vraie) démo­cra­tie, donne de l’ap­pé­tit poli­tique aux citoyens et par­ti­cipe à en faire des citoyens ACTIFS :

https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​d​e​b​a​t​s​_​e​x​t​e​r​n​e​s​.​php

• LES VIDÉOS DES CONFÉRENCES, depuis 2009, sont une façon dif­fé­rente de pré­sen­ter mon tra­vail.
Vous en trou­ve­rez un réca­pi­tu­la­tif sur la page « RÉSUMÉS (vidéos, audios, textes) » :

https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​t​o​u​s​_​l​e​s​_​r​e​s​u​m​e​s​.​php

• Et puis vous trou­ve­rez aus­si des syn­thèses de mon tra­vail ciblées
sur le tirage au sort et la démo­cra­tie : https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​t​i​r​a​g​e​_​a​u​_​s​o​r​t​.​phpa>
sur la mon­naie : https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​m​o​n​n​a​i​e​.​php
sur l’U­nion euro­péenne : https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​r​e​s​i​s​t​a​n​c​e​_​a​_​t​o​u​s​_​l​e​s​_​t​r​a​i​t​e​s​_​c​o​n​s​t​i​t​u​t​i​o​n​n​e​l​s​.​php

- sur mes réponses aux calom­nies : http://​etienne​.chouard​.free​.fr/​E​u​r​o​p​e​/​f​o​r​u​m​/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​?​C​o​n​t​r​o​v​e​r​s​e​s​-​e​t​-​d​r​o​i​t​-​d​e​-​r​e​p​o​nse


Et puis je regroupe le meilleur de ce que je lis depuis 2005,
dans une page incroyable de perles EN VRAC :

https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​E​n​_​V​r​a​c​.​pdfa>2. Docu­ments utiles en renfort

D’a­bord, une sélec­tion de textes vrai­ment remar­quables, à lire et à relire :

• « Quelle Europe construire ? Les termes du débat. » par R. Jou­mard, H. Para­ton, M. Chris­tian & JF Escuit (pdf – espa­gnol pdf – poly­glotte pdf)

• « Pro­po­si­tion ico­no­claste pour des citoyens légis­la­teurs : des dépu­tés tirés au sort » par Her­vé Chaygneaud-Dupuy.

• « Réca­pi­tu­la­tif sur le RIC, réfé­ren­dum d’initiative citoyenne » par Yvan Bachaud.

• L’étonnante et pas­sion­nante « Consti­tu­tion du Vene­zue­la ».

• « La mon­dia­li­sa­tion capi­ta­liste : mal­heur aux vain­cus » par Jean-Marie Harribey.

• « L’Eu­rope en crise – Que faire ? » un texte majeur, par Mau­rice Allais – « Prix Nobel » d’Économie.

• « Le mani­feste des chô­meurs heureux »

• « Êtes-vous démo­crate ou répu­bli­cain ? » par Régis Debray (qui charge le mot démo­cra­tie de tous les maux, mais qui liste bien les points à débattre).

• « Mani­feste pour la vraie démo­cra­tie » par André Tol­mère. (ver­sion pdf)

• « Maas­tricht : s’est-on trom­pé d’Europe ? » par André Grjebine.

• « De la réélec­tion des dépu­tés » par Maxi­mi­lien Robespierre.

• « Les chaînes de l’es­cla­vage » par Jean-Paul Marat.

• « L’ère démo­cra­tique est-elle finie ? (Un trai­té anti-consti­tu­tion­nel) » par Chris­tian Darlot.

• « Confé­rence de Citoyens sur les OGM : une expé­rience enthou­sias­mante » par Michel Pimbert.

• « Repla­cer l’humain au centre de l’économie » par René Passet.

• « L’es­cro­que­rie moné­taire mon­diale » un docu­ment bou­le­ver­sant écrit par Ebe­rhard Hamer.

• « Limi­ter le rôle de l’endettement dans la créa­tion de la mon­naie » pro­po­si­tion de loi orga­nique de Tovy Grjebine.

• « Le vote élec­tro­nique en France : opaque et invé­ri­fiable » un rap­port acca­blant et conster­nant de Chan­tal Enguehard.

• « Contre le libre-Échange, la Charte de La Havane » par Jacques Nikonoff.

• « Pour un néo-pro­tec­tion­nisme, éco­lo­gique et social ! » par Jacques Sapir (excellent).

• « Sommes-nous en démo­cra­tie ? » par Les ren­sei­gne­ments généreux.

• « Cor­né­lius Cas­to­ria­dis ana­lyse notre « démo­cra­tie » » un enre­gis­tre­ment audio d’une richesse enthousiasmante.

• « Incur­sion dans un domaine trop réser­vé : la mon­naie » un docu­ment très inté­res­sant rédi­gé par Attac 78.

• « Dia­logue aux enfers entre Machia­vel et Mon­tes­quieu » pas­sion­nantes leçons tota­li­taires ou com­ment détour­ner les ins­ti­tu­tions (pdf)

• « L’apport de Pierre Rosan­val­lon pour résis­ter aux abus de pou­voir » regrou­pe­ment de textes impor­tants, épars sur ce site

• « La crise mon­diale d’aujourd’hui – Pour de pro­fondes réformes des ins­ti­tu­tions finan­cières et moné­taires » par Mau­rice Allais

• « Mon­naie et sou­ve­rai­ne­té » un docu­ment lit­té­ra­le­ment pas­sion­nant sur un sujet cru­cial, écrit par Éric Dillies

• « Ana­lyse du pro­jet de trai­té modi­fi­ca­tif de l’U­nion euro­péenne » une rigou­reuse et utile réflexion de Robert Joumard.

• « Recon­si­dé­rer la richesse » un rap­port d’une impor­tance capi­tale, de Patrick Vive­ret (résu­mé)


• Voir aus­si ma pre­mière biblio­gra­phie (datée de juin 2005) :

Par­mi les livres et articles que j’ai lu depuis six mois, tous pro­fon­dé­ment proeu­ro­péens, cer­tains aident par­ti­cu­liè­re­ment à se for­ger une opi­nion construite et soli­de­ment argu­men­tée sur ce texte com­plexe, et plus géné­ra­le­ment sur la construc­tion euro­péenne et la déré­gu­la­tion mondiale :

• Raoul Marc Jen­nar, doc­teur en sciences poli­tiques, cher­cheur pour le compte de l’ONG OXFAM, « Europe, la tra­hi­son des élites », 280 pages, décembre 2004, Fayard : pour un réqui­si­toire rigou­reux et pas­sion­nant. Une étude conster­nante des rouages euro­péens et des dérives fon­ciè­re­ment anti­dé­mo­cra­tiques de cette Europe qui ment tout le temps. Com­ment la défense des inté­rêts pri­vés des grands groupes a d’ores et déjà pris la place de celle de l’intérêt géné­ral. Les cha­pitres sur l’OMC, l’AGCS et l’ADPIC sont abso­lu­ment é‑di-fiants. Un livre essen­tiel, à lire d’urgence.
Tous les jour­na­listes, par exemple, devraient avoir lu ce livre.

• Laurent Lemas­son, diplô­mé de l’IEP de Paris, doc­teur en droit public et sciences poli­tiques, char­gé de cours à l’ESSEC, a écrit un article cap­ti­vant « Consti­tu­tion euro­péenne : l’Europe y trouve-t-elle son compte ? », 15 déc. 2004 : une lec­trice m’a envoyé cette réfé­rence il y a quelques jours et je pense que c’est l’analyse la plus fine­ment argu­men­tée, la plus péné­trante qu’il m’ait été don­né de lire sur la ques­tion de l’équilibre et du contrôle des pou­voirs. À lire abso­lu­ment, ça va vous pas­sion­ner. C’est sur le site le d’institut Tho­mas More : http://​www​.ins​ti​tut​-tho​mas​-more​.org/​s​h​o​w​N​e​w​s​/24.

• À 15 jours du scru­tin, un jeune homme vient d’écrire un argu­men­taire, pas­sion­nant, ser­ré, convain­cant qui s’intitule « témoi­gnage d’un reve­nu du oui, sui­vi d’un inven­taire d’ar­gu­ments inédits en faveur du Non », par Thi­baud de La Hos­se­raye. C’est à http://​www​.inedits​pour​le​non​.com/.

• « Douze éco­no­mistes contre le pro­jet de consti­tu­tion euro­péenne », par Gilles Raveaud, doc­teur en éco­no­mie et ensei­gnant (Ins­ti­tut d’études euro­péennes, Uni­ver­si­té Paris VIII, et onze autres : une ana­lyse remar­quable, très argu­men­tée, du pro­jet actuel de l’Union, plus éco­no­mique que poli­tique, à lire :
http://​www​.legrand​soir​.info/​a​r​t​i​c​l​e​.​p​h​p​3​?​i​d​_​a​r​t​i​c​l​e​=​2​231 et http://​eco​non​.free​.fr/​i​n​d​e​x​.​h​tml

• Paul Alliès, « Une consti­tu­tion contre la démo­cra­tie ? Por­trait d’une Europe dépo­li­ti­sée », 223 pages, mars 2005, Cli­mats : ce pro­fes­seur de sciences poli­tiques à l’Université de Mont­pel­lier I rap­pelle d’abord les fon­de­ments de la démo­cra­tie, par­mi les­quels un authen­tique pro­ces­sus consti­tuant, et explique ensuite que le pro­jet de TCE inter­dit à l’Europe de deve­nir une véri­table puis­sance poli­tique, sonne le glas d’un gou­ver­ne­ment éco­no­mique et plus grave encore, d’un fonc­tion­ne­ment démocratique.

• Sté­phane Mar­chand, « L’Europe est mal par­tie », 361 pages, février 2005, Fayard : ce jour­na­liste au Figa­ro a un style agréable à lire, il nous raconte l’Europe poli­tique d’une façon vivante, il défend une Europe des cercles. Un livre opti­miste mal­gré son titre, vrai­ment intéressant.

• « La nou­velle Union euro­péenne. Approches cri­tiques de la consti­tu­tion euro­péenne », 182 pages, avril 2005, éd. XF de Gui­bert. Sous la direc­tion d’Olivier Gohin et Armel Pécheul, pré­face de Jean Foyer, tous pro­fes­seurs de l’Université : ce petit livre impor­tant regroupe les ana­lyses de neuf jeunes consti­tu­tion­na­listes uni­ver­si­taires et argu­mente de façon rigou­reuse sur les vices rédhi­bi­toires du TCE au regard de la démo­cra­tie. (rap­port du col­loque du 12 mars 2005, dis­po­nible sur com­mande, 3 rue JF Ger­billon 75006 PARIS).

• Anne-Marie Le Pou­rhiet, pro­fes­seur de droit public, a écrit dans le Monde, le 11 mars 2005, un article qui résume bien l’essentiel : « Qui veut de la post-démo­cra­tie ? » : un article court (une page) et per­cu­tant : http://​decrypt​.poli​tique​.free​.fr/​c​o​n​s​t​i​t​u​t​i​o​n​/​l​e​m​o​n​d​e​.​s​h​tml.

• Jean-Paul Fitous­si, éco­no­miste distingué,Professeur des Uni­ver­si­tés à l’Ins­ti­tut d’É­tudes Poli­tiques de Paris, Pré­sident du Conseil Scien­ti­fique de l’IEP de Paris, Pré­sident de l’OFCE et Secré­taire géné­ral de l’As­so­cia­tion Inter­na­tio­nale des Sciences Éco­no­miques, pro­pose : « La Poli­tique de l’impuissance », 160 pages, jan­vier 2005, Arléa : un pas­sion­nant petit livre d’entretiens avec Jean-Claude Guille­baud pour com­prendre com­ment l’Europe aban­donne sciem­ment la démo­cra­tie et renonce à l’intervention éco­no­mique des États. En nous rap­pe­lant la chro­no­lo­gie des grandes déci­sions, on com­prend quelle pro­gres­sion insen­sible nous a conduit là. Fitous­si est d’une rigueur éton­nante, un grand per­son­nage de l’analyse économique.

• Raoul Marc Jen­nar, « Quand l’Union Euro­péenne tue l’Europe », 40 pages, jan­vier 2005 : une bro­chure résu­mant un argu­men­taire ser­ré contre le « trai­té consti­tu­tion­nel ». Éga­le­ment un DVD où Jen­nar pré­sente lui-même, de façon péda­go­gique, très posée, trois expo­sés sur l’AGCS, la direc­tive Bol­ke­stein et le trai­té consti­tu­tion­nel. On y sent très for­te­ment la ter­ri­fiante cohé­rence qui relie ces textes. Docu­ments impor­tants dis­po­nibles sur www​.urfig​.org.

• Jacques Géné­reux, éco­no­miste, pro­fes­seur à Sciences Po, « Manuel cri­tique du par­fait Euro­péen – Les bonnes rai­sons de dire « non » à la consti­tu­tion », 165 pages, février 2005, Seuil : encore un excellent petit livre, très clair, vivant, inci­sif, très argu­men­té, avec une tona­li­té à la fois éco­no­mique et très humaine.
Encore un enthou­sias­mant plai­doyer pour une vraie Europe !

• « Contre rap­port – l’Europe des démo­cra­ties », par un groupe de conven­tion­nels qui ont refu­sé de signer le pro­jet de TCE, jugé comme « allant à l’encontre de tous les prin­cipes démo­cra­tiques », pour une série de rai­sons qui méritent d’être étu­diées. Voir l’annexe III, pages 21 à 24 :
http://​euro​pa​.eu​.int/​c​o​n​s​t​i​t​u​t​i​o​n​/​f​u​t​u​r​u​m​/​d​o​c​u​m​e​n​t​s​/​c​o​n​t​r​i​b​/​d​o​c​1​8​0​7​0​3​_​f​r​.​pdf

• Domi­nique Strauss-Kahn, « Oui ! Lettre ouverte aux enfants d’Europe », 173 pages, oct. 2004, Gras­set : un petit livre facile à lire qui défend bien les points forts du Trai­té, avec un style éner­gique, agréable à lire. Il tem­pête contre les oppo­sants au trai­té en insis­tant sur les avan­cées qu’on per­drait avec un Non, mais il ne les ras­sure pas sur les points inac­cep­tables du texte.

• Laurent Fabius, « Une cer­taine idée de l’Europe », 125 pages, nov. 2004, Plon : un petit livre sans lon­gueurs, agréable à lire, qui résume bien ce qui n’est pas accep­table et qui dédra­ma­tise le Non.

• Yves Salesse, membre du Conseil d’État, « Mani­feste pour une autre Europe », 120 pages, jan­vier 2005, Le Félin : un argu­men­taire pré­cis, rigou­reux, construc­tif. Agréable à lire et très instructif.

• Yves Salesse a éga­le­ment rédi­gé un article plus court qui résume en 10 pages son ana­lyse : « Dire non à la « consti­tu­tion » euro­péenne pour construire l’Europe » :
http://​www​.fon​da​tion​-coper​nic​.org/​F​l​a​s​h​-​s​e​p​t​e​m​b​r​e​2​0​0​4​.​pdf.

• Un docu­ment pas­sion­nant de Raoul Marc Jen­nar, daté d’avril 2004, inti­tu­lé « Com­bien de temps encore Pas­cal Lamy ? » : on y com­prend rapi­de­ment ce qu’est en fait « l’indépendance » de la Com­mis­sion, l’incroyable per­méa­bi­li­té des com­mis­saires aux pres­sions exté­rieures, on découvre l’imbuvable ADPIC (accord sur les droits de pro­prié­té intel­lec­tuelle) et ses impli­ca­tions en matière de médi­ca­ments, on y retrouve le révol­tant AGCS (accord géné­ral sur le com­merce des ser­vices). Il faut lire cet article impor­tant : http://​poli​tique​.eu​.org/​a​r​c​h​i​v​e​s​/​2​0​0​4​/​0​4​/​1​1​.​h​tml.

• Un petit film d’une demi-heure résume de façon péda­go­gique les griefs contre le TCE recen­sés par Jen­nar, Salesse et Cas­sen : clip télé­char­geable à http://​www​.fon​da​tion​-coper​nic​.org/

• Valé­ry Gis­card d’Estaing, « pré­sente la Consti­tu­tion pour l’Europe », 396 pages, sept. 2003, Albin Michel : l’introduction est inté­res­sante car elle décrit les tra­vaux de la Conven­tion, les dif­fi­cul­tés ren­con­trées, les choix effec­tués. Le plus gros du livre est le texte du TCE mais avec une ancienne numérotation.

• Oli­vier Duha­mel, « Pour l’Europe, le texte inté­gral de la Consti­tu­tion expli­qué et com­men­té », Seuil 2004 : une expli­ca­tion de texte de pre­mière main, par un grand pro­fes­seur de droit consti­tu­tion­nel qui a par­ti­ci­pé à la Conven­tion et à l’écriture du TCE.

• Ces temps-ci, une source majeure d’information non cen­su­rée, très orien­tée poli­ti­que­ment (à gauche), mais abso­lu­ment foi­son­nante, est le site por­tail www​.rezo​.net. J’y trouve chaque jour au moins un docu­ment intéressant.

• Ber­nard Maris, « Ah Dieu ! Que la guerre éco­no­mique est jolie », novembre 1999, Albin Michel : pour une démons­tra­tion de l’imposture de « l’indispensable guerre éco­no­mique », avec un paral­lèle très convain­cant avec la guerre de 1914 : comme d’habitude, la guerre n’est pas inévi­table, et ceux qui poussent à faire la guerre ne sont pas ceux qui se battent et qui souffrent. Un bel appel à la déser­tion.
À mettre en paral­lèle avec la reli­gion de la concur­rence (com­pé­ti­tion) sans entrave, rabâ­chée par le « trai­té consti­tu­tion­nel » qui, fina­le­ment, monte les États et les peuples les uns contre les autres, à coups de dum­ping social, fis­cal, et environnemental.

• Ber­nard Maris, « Anti-manuel d’économie », 355 pages, octobre 2003, Bréal : un livre impor­tant et savou­reux pour com­prendre l’ineptie du dogme de la reli­gion du mar­ché et de la concur­rence. Un livre qui remet de la chair et du sang dans les théo­ries éco­no­miques, qui fait l’éloge de la col­la­bo­ra­tion et de la gra­tui­té. Pas­sion­nant, sou­vent drôle. Un livre for­mi­dable, à lire et à relire. Un éco­no­miste enthousiasmant.

• Agnès Ber­trand et Lau­rence Kala­fa­tides, « OMC, le pou­voir invi­sible », 325 pages, juillet 2003, Fayard : un livre pal­pi­tant et éclai­rant pour com­prendre les objec­tifs et les moyens de cette énorme machine à déré­gu­ler que sont le GATT puis l’OMC, outils de contrainte pour les États mais jamais pour les entre­prises. Ce livre per­met de res­sen­tir for­te­ment la par­faite cohé­rence qui existe entre les objec­tifs et les influences de l’OMC et ceux de la construc­tion euro­péenne actuelle. À lire en priorité.

• Joseph E. Sti­glitz, « La grande dés­illu­sion », 324 pages, sept. 2003, Fayard : un pavé dans la mare : un grand éco­no­miste libé­ral, patron de la banque mon­diale, qui a tra­vaillé avec les plus grands hommes de ce monde, et qui décrit en détail le dog­ma­tisme aveugle et cri­mi­nel des tech­no­crates libé­raux du FMI et ses consé­quences sur les éco­no­mies et les peuples. Un style soi­gné, 0% de matière grasse. Un grand bou­quin, une réfé­rence. À lire en priorité.

• Pour com­prendre la logique d’ensemble de ce qui prend forme au niveau pla­né­taire, il faut lire l’article à la fois ter­ri­fiant et lumi­neux de Lori M. Wal­lach, « Le nou­veau mani­feste du capi­ta­lisme mon­dial », dans Le Monde diplo­ma­tique de février 1998, à pro­pos de l’Accord Mul­ti­la­té­ral sur l’investissement (AMI), (une de ces « déci­sions Dra­cu­la », appe­lées ain­si parce qu’elles ne sup­portent pas la lumière, tel­le­ment elles sont évi­dem­ment inac­cep­tables) : http://​www​.monde​-diplo​ma​tique​.fr/​1​9​9​8​/​0​2​/​W​A​L​L​A​C​H​/​1​0​055.
On y per­çoit clai­re­ment, comme grâce à une cari­ca­ture, la logique qui sous-tend de nom­breux textes et accords essen­tiels en pré­pa­ra­tion aujourd’hui : AGCS, Construc­tion euro­péenne libé­rale, OMC, ADPIC, direc­tive Bol­ke­stein, etc. La paren­té de tous ces textes devient évi­dente : un redou­table « air de famille ».

• Serge Hali­mi, « Le grand bond en arrière, com­ment l’ordre libé­ral s’est impo­sé au monde », 618 pages, mars 2004, Fayard : un gros bou­quin qui per­met de com­prendre com­ment on en est arri­vé là. On retrouve cette cohé­rence d’ensemble, et on ne lit plus le TCE de la même façon après avoir lu Jen­nar et Hali­mi. On change. On a l’impression de se réveiller. Réfé­rence passionnante.

• Robert Jou­mard et Chris­tian Dar­lot, enfin, simples citoyens comme moi appa­rem­ment, ont fait la même démarche : ils ont beau­coup lu, digé­ré, résu­mé, ras­sem­blé, orga­ni­sé tout ça avec talent pour faire deux syn­thèses un peu longues, comme la mienne, mais vrai­ment très inté­res­santes. Deux docu­ments très bien faits :

- « Ana­lyse du pro­jet de trai­té modi­fi­ca­tif de l’U­nion euro­péenne » une rigou­reuse et utile réflexion de Robert Joumard.

- « L’ère démo­cra­tique est-elle finie ? (Un trai­té anti-consti­tu­tion­nel) » par Chris­tian Darlot.


• Voir ensuite ma deuxième biblio­gra­phie (datée du 8 octobre 2007) :

Depuis 2004, la lec­ture poli­tique a pris une place immense dans ma vie quo­ti­dienne, et j’ai l’impression qu’il n’y aura pas d’éveil citoyen ni de pers­pec­tive démo­cra­tique sans cet effort de lec­ture.

Ces lec­tures se sti­mulent les unes les autres car les biblio­gra­phies com­men­tées avec enthou­siasme sont de pré­cieux signaux d’alarme qui donnent envie de lire tou­jours davantage.

Les meilleures biblio­gra­phies sont donc com­men­tées, je trouve : ce sont les com­men­taires qui donnent vrai­ment envie de lire, plus que le seul titre. C’est pour­quoi je fais l’effort, moi aus­si, de com­men­ter ma biblio­gra­phie du mieux que je peux.

D’a­bord, par­lons des livres et sites impor­tants qui traitent direc­te­ment de ce qui compte le plus :

le contrôle des pou­voirs et la démo­cra­tie :

• « Le pou­voir au peuple » d’Yves Sin­to­mer (La Décou­verte, mars 2007, 177 p.). Ce livre récent recoupe de nom­breuses ana­lyses que je défends depuis quelques années : je vou­drais l’avoir écrit moi-même, c’est dire si j’en recom­mande la lec­ture :o) Bien écrit, bien argu­men­té, c’est une bonne syn­thèse des avan­tages immenses à attendre du tirage au sort pour venir à bout de la caste des poli­ti­ciens de métiers et rendre la réflexion poli­tique déci­sive à tous les citoyens. Vous y trou­ve­rez une foule d’expériences de tirage au sort à tra­vers le monde (cha­pitre 4). Rien que pour cela, ce livre est pas­sion­nant. Par contre, comme les autres, cet auteur passe com­plè­te­ment à côté de la cause majeure du pro­blème : il ne dit pas un mot du pro­ces­sus consti­tuant ni du néces­saire dés­in­té­res­se­ment des dépu­tés consti­tuants (qui ne doivent pas être des hommes de par­tis, c’est-à-dire des hommes de pou­voir). Mal­gré cette consi­dé­rable — et ordi­naire — lacune, c’est un très bon livre.

Voi­ci la 4ème de cou­ver­ture :
« La pro­po­si­tion de Ségo­lène Royal de mettre en place des jurys citoyens tirés au sort pour éva­luer l’ac­tion des poli­tiques a sou­le­vé une tem­pête de pro­tes­ta­tions. A droite comme à gauche, res­pon­sables poli­tiques et édi­to­ria­listes ont cri­ti­qué une mesure  » popu­liste  » et évo­qué, pêle-mêle, Pétain, la Ter­reur, Le Pen ou Mao. Le tirage au sort a pour­tant une longue his­toire poli­tique. Il consti­tue l’une des dimen­sions, trop sou­vent oubliée, du gou­ver­ne­ment du peuple. Inven­té avec la démo­cra­tie à Athènes, uti­li­sé dans les répu­bliques médié­vales et renais­santes, pour­quoi a‑t-il été réser­vé aux jurys d’as­sises dans les démo­cra­ties modernes ? Et pour­quoi les expé­riences se mul­ti­plient-elles aujourd’­hui à l’é­chelle inter­na­tio­nale : jurys citoyens, confé­rences de consen­sus, son­dages déli­bé­ra­tifs, col­lèges tirés au sort dans les conseils de quar­tier et les bud­gets par­ti­ci­pa­tifs ? Yves Sin­to­mer montre dans ce livre inci­sif qu’un nou­veau ter­rain poli­tique est en train d’é­mer­ger. Face à la  » démo­cra­tie  » d’o­pi­nion et à sa fas­ci­na­tion obses­sion­nelle pour les son­dages, une démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive s’in­vente où les citoyens et les mou­ve­ments sociaux peuvent prendre leur part. Qui donc aurait à perdre si les citoyens pesaient réel­le­ment dans les prises de déci­sion, si les élus devaient rendre des comptes devant des publics bien infor­més ? Si la poli­tique retrou­vait sa cré­di­bi­li­té, elle pour­rait rega­gner plus de poids face aux forces du mar­ché et aux pesan­teurs bureau­cra­tiques. Face à un sta­tu quo inte­nable, plus que jamais, il devient urgent d’ex­pé­ri­men­ter. »

Voi­ci éga­le­ment le plan détaillé :

Intro­duc­tion
1 / Une crise de la repré­sen­ta­tion qui n’en finit pas – Les mani­fes­ta­tions de la crise de légi­ti­mi­té – Six causes struc­tu­relles – Vers une démo­cra­tie média­tique ? – Une contre-ten­dance
2 / Le tirage au sort à tra­vers l’histoire : une démo­cra­tie du hasard ? - Athènes : le tirage au sort comme outil démo­cra­tique – Les usages du tirage au sort – L’idéal démo­cra­tique – Les Répu­bliques ita­liennes : une pro­cé­dure de réso­lu­tion des confilts ? – Venise : un chef d’oeuvre de tech­nique élec­to­rale – Flo­rence : la quête d’un consen­sus – La dis­pa­ri­tion du tirage au sort en poli­tique – Une rup­ture dans la tra­di­tion répu­bli­caine – La poli­tique comme pro­fes­sion
3 / Une énigme his­to­rique – Le tirage au sort dans les jurys d’assises – Le modèle anglo-saxon – La Révo­lu­tion fran­çaise et la créa­tion des jurys d’assises – L’évolution des jurys au XIXe siècle – Une énigme poli­tique – L’idéal de la simi­la­ri­té – Consen­te­ment et exer­cice direct de la sou­ve­rai­ne­té – Hegel, les jurys, la socié­té civile ‑Toc­que­ville : le jury comme ins­tru­ment d’autogouvernement – L’âge d’or du jury anglo-saxon – Tirage au sort, hasard et échan­tillon repré­sen­ta­tif – Par­ti­ci­pa­tion de tous ou échan­tillon « micro­cos­mique » ? – Cal­cul des pro­ba­bi­li­tés, sta­tis­tiques, jeux de hasard – Repré­sen­ta­tion miroir et scis­sion ouvrière
4 / Une flo­rai­son d’expériences – L’échantillon repré­sen­ta­tif, un micro­cosme de la cité – Le triomphe des son­dages d’opinion – Une révo­lu­tion dans la sélec­tion des jurys judi­ciaires – Une his­toire croi­sée – Jurys citoyens, son­dages déli­bé­ra­tifs et confé­rences de consen­sus – Les jurys citoyens – L’expérience ber­li­noise – L’hybridation avec les bud­gets par­ti­ci­pa­tifs – Les son­dages déli­bé­ra­tifs – L’assemblée citoyenne de Colom­bie bri­tan­nique (Cana­da) – Les confé­rences de citoyens
5 / Renou­ve­ler la démo­cra­tie – Légi­ti­mi­tés, défis, contro­verses – Les logiques poli­tiques du tirage au sort – For­mer une opi­nion éclai­rée – Repré­sen­ter les citoyens dans leur diver­si­té – Mobi­li­ser les savoirs citoyens – La ques­tion du consen­sus et les fron­tières de la poli­tique – Chan­ger de Répu­blique, chan­ger de poli­tique – Trans­for­mer la repré­sen­ta­tion, déve­lop­per la démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive – Opi­ner, contrô­ler, juger, déci­der – Un autre monde est possible

• « Prin­cipes du gou­ver­ne­ment repré­sen­ta­tif » de Ber­nard Manin (Champs Flam­ma­rion, 1995, 319 p.). Ber­nard Manin est direc­teur au CNRS et pro­fes­seur à New York Uni­ver­si­ty. Son livre est abso­lu­ment pas­sion­nant, je le conseille comme outil d’éveil citoyen (c’est l’effet qu’il me fait). Un argu­men­taire vivant et d’une grande finesse des avan­tages oubliés et pour­tant enthou­sias­mants du tirage au sort et des man­dats courts et impé­ra­tifs avec red­di­tion des comptes. L’intro, les par­ties « la dési­gna­tion des gou­ver­nants à Athènes », « le triomphe de l’élection », « méta­mor­phoses du gou­ver­ne­ment repré­sen­ta­tif », et la conclu­sion, sont des monu­ments de clar­té et d’intelligence. Tout est remis en pers­pec­tive sans redite, sans bla­bla, on reste au cœur de ce qui compte pour nous aujourd’hui. Ça se lit et de relit… On devrait en par­ler à l’école, tout ça est abso­lu­ment vital pour apprendre aux hommes à pro­té­ger eux-mêmes leur digni­té et leur liberté.

• « La démo­cra­tie athé­nienne à l’époque de Démos­thène », par Mogens Her­man Han­sen, danois, pro­fes­seur à Cam­bridge, (Les Belles Lettres, 2003, 490 p.). Pour décou­vrir Athènes, c’est la réfé­rence, vingt-cinq ans de tra­vail, résu­mé de six volumes. C’est une source impor­tante pour la par­tie athé­nienne du livre de Ber­nard Manin. L’auteur sou­ligne que s’il est vrai que la démo­cra­tie directe n’existe plus, ce constat n’apporte pas du tout la démons­tra­tion qu’elle ne pour­ra plus jamais exis­ter. Au contraire, il estime que la démo­cra­tie directe est ren­due tout à fait pos­sible par les tech­niques modernes
Un livre rigou­reux et lim­pide où la vie quo­ti­dienne et les débats de socié­té, décrits de façon très vivante, évoquent furieu­se­ment nos luttes poli­tiques et sociales modernes. C’est sim­ple­ment cap­ti­vant.
On y découvre que la phi­lo­so­phie est pro­ba­ble­ment née pour ana­ly­ser la démo­cra­tie, qui pré­exis­tait.
La démo­cra­tie athé­nienne appa­raît comme une courte période, presque unique dans l’histoire, où des hommes simples ont pu astu­cieu­se­ment « voler » un siècle de contrôle des pou­voirs à la bar­ba­rie uni­ver­selle, juste le temps que les puis­sants inventent les stra­ta­gèmes solides pour voler à nou­veau le pou­voir au plus grand nombre, et pour long­temps cette fois. C’est un livre important.

• « Le suf­frage uni­ver­sel contre la démo­cra­tie », de Phi­lippe Braud, pro­fes­seur de sciences poli­tiques à l’Université de Rennes, (PUF, 1980, 246 p.). « Tel qu’il est cir­cons­crit, le suf­frage uni­ver­sel fonc­tionne d’abord comme un Sys­tème qui muselle l’expression des conflits réels, frappe d’illégitimité la parole vrai­ment rebelle, abo­lit ten­dan­ciel­le­ment le plu­ra­lisme authen­tique. » Ce livre décor­tique toutes les impos­tures du suf­frage uni­ver­sel, c’est sim­ple­ment incroyable… pas­sion­nant. L’instrumentalisation d’un mode de dési­gna­tion par une classe poli­tique, les effets de scène élec­to­rale dans tous leurs aspects mys­ti­fi­ca­teurs, l’arnaque abso­lue du man­dat non impé­ra­tif (la Consti­tu­tion fran­çaise, art. 27, exo­nère les élus de toute obli­ga­tion de res­pec­ter leurs pro­messes élec­to­rales), etc. Extraits :

« Une fonc­tion essen­tielle du suf­frage uni­ver­sel est la faci­li­ta­tion de la domi­na­tion exer­cée par l’État moderne. (…) Le suf­frage uni­ver­sel est l’un des moyens, par­mi les plus effi­caces, de faire admettre l’omniprésence de l’État et son poids crois­sant sur les exis­tences indi­vi­duelles. (…) Il est clair que le suf­frage uni­ver­sel est par­fai­te­ment dis­so­ciable des exi­gences de l’idéal démo­cra­tique, de la pré­oc­cu­pa­tion de limi­ter le pou­voir des gouvernants. » (…)


« Mais du point de vue du Pou­voir d’État, le grand mérite du suf­frage uni­ver­sel est encore ailleurs. Il réside dans cette injonc­tion de la mino­ri­té à l’obéissance ; c’est-à-dire, par hypo­thèse, injonc­tion aux prin­ci­paux récal­ci­trants poten­tiels. (…) La mino­ri­té doit s’incliner. Au nom de quoi ? C’est ici que sur­git le para­doxe du suf­frage uni­ver­sel. Dis­cours de la Rai­son en tant qu’il fonde le Pou­voir sur autre chose que la force, il est impuis­sant à fon­der ration­nel­le­ment la pré­émi­nence de la loi du nombre. » (…) « Puisque le suf­frage uni­ver­sel est orga­ni­sé sur le prin­cipe « un homme une voix », une évi­dence s’impose que la Rai­son des libé­raux ne peut voir, ne veut voir : sur la scène élec­to­rale, le nombre c’est la force ! » (…) « La ver­tu du suf­frage uni­ver­sel, c’est d’ouvrir à la mino­ri­té la pos­si­bi­li­té de subir le pou­voir sans perdre la face. »

Etc. Tout ça est pas­sion­nant. Il fau­drait reco­pier ici la courte conclu­sion qui est vrai­ment lumineuse.

• « L’in­com­pé­tence démo­cra­tique : La crise de la parole aux sources du malaise (dans la) poli­tique », un livre pas­sion­nant de Phi­lippe Bre­ton (Édi­tions La Décou­verte, sept. 2006, 262 p.). 4ème de cou­ver­ture : « Les démo­cra­ties modernes connaissent un pro­fond malaise. Pour­tant, les valeurs démo­cra­tiques res­tent très attrac­tives, y com­pris dans l’es­pace pri­vé. Pour­quoi cet idéal théo­rique a‑t-il donc tant de peine à s’incarner ?

Plus qu’une ques­tion de per­ti­nence des ins­ti­tu­tions ou d’adhé­sion à des valeurs, la démo­cra­tie est d’a­bord une affaire de com­pé­tences pra­tiques, notam­ment dans le domaine de la parole et des rela­tions avec autrui.

À par­tir d’une expé­rience ori­gi­nale et de cen­taines d’ob­ser­va­tions de prises de parole, l’au­teur fait un constat alar­mant tous les milieux sociaux sont aujourd’­hui affec­tés par un véri­table défi­cit du point de vue du par­lé démo­cra­tique. D’autres savoir-faire plus archaïques — ruse, séduc­tion, domi­na­tion, etc. — se sub­sti­tuent aux com­pé­tences défaillantes.

Phi­lippe Bre­ton explique ici l’o­ri­gine de cette carence et montre com­ment la dis­so­nance entre valeurs et pra­tiques engendre une forte vio­lence sociale, de la défec­tion indi­vi­dua­liste aux nou­velles incivilités.

Il dénonce la croyance issue des Lumières selon laquelle la culture et la Rai­son suf­fi­raient à for­mer des démo­crates. Mais aus­si l’i­déal post­mo­derne d’  » inter­ac­ti­vi­té « , qui se déve­loppe au détri­ment d’une véri­table culture de l’in­té­rio­ri­té, fon­de­ment mécon­nu de la liber­té démocratique.

L’au­teur sou­ligne aus­si les dif­fi­cul­tés de l’é­cole à jouer son rôle dans le néces­saire appren­tis­sage des com­pé­tences démo­cra­tiques. Et il pro­pose enfin des pistes de réflexion pour que cha­cun puisse s’ap­pro­prier ces com­pé­tences et mieux assu­mer, en pra­tique, sa citoyen­ne­té. Bio­gra­phie de l’au­teur : Phi­lippe Bre­ton est l’un des meilleurs spé­cia­listes fran­çais de la parole et de la com­mu­ni­ca­tion (Lire la suite : intro, plan, auteur…). » Recen­sion par B. Maitte.

Plan :


Intro­duc­tion


1. L’hypothèse d’un défi­cit du « par­lé démo­cra­tique » - Quelques objec­tions immé­diates – Des socié­tés en voie de démo­cra­ti­sa­tion – Une vaste pro­messe – Une immense frus­tra­tion – Deux chiffres inquié­tants – Un modèle ? – L’hypothèse d’un défi­cit du par­lé démocratique -

2. La parole en amont des valeurs et des ins­ti­tu­tions – Une tra­di­tion de rup­ture – À l’opposé d’une uto­pie – Les dis­po­si­tifs pro­to­dé­mo­cra­tiques – Un nou­veau rap­port à la parole – Le prin­cipe de symé­trie – L’égalité comme éga­li­té devant la parole – La rhé­to­rique, condi­tion « sine qua non » de la démo­cra­tie – L’extension du champ de la démo­cra­tie – Démo­cra­tie fami­liale et conju­gale – L’opinion de l’enfant – Immi­gra­tion et pra­tiques de la démocratie –

3. La démo­cra­tie est-elle dési­rable ? - La conver­gence de l’égalité et de l’éthos chré­tien – Les sources pré­dé­mo­cra­tiques – L’héritage chré­tien – L’attrait de l’individualisme – L’amour moderne comme pra­tique de l’égalité – L’Europe, ber­ceau de la démo­cra­tie ? – La pro­messe d’une réduc­tion de la vio­lence sociale – Un autre rap­port au réel – Démo­cra­tie et réa­lisme – La rup­ture avec le mythe – La soli­tude du pou­voir – Avoir prise sur le réel –

4. Des valeurs en perte de vitesse ? – La mesure d’un atta­che­ment – La cri­tique de la repré­sen­ta­tion – Un atta­che­ment qui résiste au pire – La démo­cra­tie contre le mythe nazi – La per­sis­tance de la démo­cra­tie dans le « labo­ra­toire alsa­cien » – La fin du poli­tique comme valeur ? – L’individualisme contre la démo­cra­tie ? – Un effa­ce­ment du poli­tique ? – La nou­velle pré­émi­nence de la démo­cra­tie – L’influence des mou­ve­ments hos­tiles à la démo­cra­tie – L’hostilité rela­tive de l’extrême droite – Le refus de l’Islam radi­cal – Une faible influence idéologique –

5. Un manque d’espaces démo­cra­tiques ? – Les cadres démo­cra­tiques existent – Les frus­tra­tions de la vie asso­cia­tive – Un dis­po­si­tif pour­tant éga­li­taire – La confis­ca­tion de la parole dans les par­tis poli­tiques – L’échec de cadres démo­cra­tiques expé­ri­men­taux – Démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive et assem­blées géné­rales – Une parole pri­vée de pos­si­bi­li­té d’action – Les cadres inuti­li­sés de la démo­cra­tie fami­liale et conju­gale – Attendre la fin des inéga­li­tés sociales ? – Un préa­lable obli­gé ? – Le carac­tère insup­por­table des inéga­li­tés sociales – Lais­ser les inéga­li­tés à l’extérieur du champ politique –

6. Une ques­tion de com­pé­tences ? - Des­cendre au niveau des pra­tiques ? – Qu’est-ce qu’une com­pé­tence démo­cra­tique ? – De l’autorité au droit de juger – Des com­pé­tences sur quatre plans – Un défi­cit pos­sible – La hié­rar­chie et le consen­sus : des com­pé­tences archaïques ? ‑Trois grandes familles de dis­po­si­tifs de parole – L’importance pre­mière de la parole – Une rup­ture civi­li­sa­tion­nelle : la parole hié­rar­chi­sée – Coexis­tence, hété­ro­gé­néi­té et dis­so­nance des sta­tuts de la parole – La dis­so­nance des pra­tiques – L’expansivité des dis­po­si­tifs de parole – Pour­quoi les com­pé­tences démo­cra­tiques ont-elles tant de mal à prendre leur place ? – Le poids de la parole de pou­voir – Les contra­dic­tions internes à la parole symé­trique – La symé­trie : désir et compétences –

7. Les résul­tats trou­blants d’une expé­rience de parole - Une expé­rience de démo­cra­tie – Un bou­le­ver­se­ment exis­ten­tiel – Un débat expé­ri­men­tal – Le dérou­le­ment concret de l’expérience – Les ver­tus démo­cra­tiques du débat argu­men­té – Trois com­pé­tences absentes – Une ter­reur moderne : devoir prendre la parole – Un véri­table blo­cage – Un désir empê­ché – Com­ment fait-on pour défendre des opi­nions ? – Com­ment puis-je défendre une opi­nion qui n’est pas mienne ? – Une grande souffrance –

8. Une repré­sen­ta­tion archaïque de la parole - La ques­tion de l’opinion – Une dif­fi­cul­té sys­té­ma­tique – Convaincre en force – Séduire l’auditoire – Cher­cher le consen­sus – Démon­trer ce que l’on dit – La quête de la « recette » magique – L’argumentation comme manque – Le poids de la hié­rar­chie – À la recherche des causes –

9. La Rai­son contre la démo­cra­tie ? - Le pro­jet d’émancipation des Lumières est-il démo­cra­tique ? – L’ambivalence du pro­jet éman­ci­pa­teur – Une dis­so­nance struc­tu­relle – Les jésuites et la rhé­to­rique – L’époque des grandes « dis­pu­ta­tio » – L’impossible sta­tut de l’opinion – Théo­ries éga­li­taires, pra­tiques éli­tistes – Les deux fronts de la lutte démo­cra­tique – L’émergence de nou­veaux modèles oratoires -

10. La vio­lence de la parole séduc­trice - L’instrumentalisation de la séduc­tion ‑Le modèle ora­toire mani­pu­la­teur – La séduc­tion en poli­tique – Un pro­cé­dé détes­table – La séduc­tion n’est pas l’apanage du poli­tique – La séduc­tion par le style – L’acceptation de la séduction –

11. L’école forme-t-elle des citoyens ? - L’école pro­dui­rait-elle des han­di­ca­pés de la parole ? – La science suf­fit-elle à for­mer des citoyens ? – La réin­tro­duc­tion de l’argumentation dans les pro­grammes – Un débat vidé de sa sub­stance – Le mythe de l’expertise – L’information change-t-elle le monde ? –

12. L’interactivité contre l’intériorité démo­cra­tique - Un nou­veau modèle de dis­tri­bu­tion de la parole – L’interactivité média­tique – Les simu­lacres de débat vivants – La parole média­ti­sée par ordi­na­teur – Un modèle attrac­tif pour les jeunes – Un modèle alter­na­tif – Un modèle juvé­nile ? – Pour­quoi un tel suc­cès ? – Une exten­sion très large – L’origine cyber­né­tique – L’éducation inter­ac­tive – L’interactivité pro­duit-elle de la démo­cra­tie ? – L’échec des com­mu­nau­tés uto­piques – Une domi­na­tion cachée – Inter­ac­ti­vi­té et inté­rio­ri­té – Une oppo­si­tion pro­fonde – L’antagonisme avec la démo­cra­tie – L’intériorité comme com­pé­tence démo­cra­tique – L’importance de l’espace pri­vé – Un lieu de for­ma­tion des opinions –

13. Les effets de la dis­so­nance entre valeurs et pra­tiques - Des socié­tés de la dis­so­nance – L’inversion d’un espoir – La ques­tion du conflit – Un régime polé­mo­lo­gique – L’encadrement des mœurs vio­lentes – Que devient le pro­ces­sus de civi­li­sa­tion ? – Une remon­tée de la vio­lence ? – Le pro­ces­sus de civi­li­sa­tion des mœurs – La vio­lence, un enjeu majeur – Une socié­té cruelle – L’idéal grec de jus­tice et de dou­ceur – Le contrôle des émo­tions et le renon­ce­ment au point de vue solip­siste – Le recul de la paci­fi­ca­tion des mœurs –

14. De l’évitement à la vio­lence – Prise de parole ou défec­tion – Défec­tion et confor­misme – Un constat d’incompétence – Le recours à la jus­tice – La peur des autres – Une socié­té de com­mu­ni­ca­tion para­doxale – La remon­tée de la vio­lence envers les autres – De l’inégalité sociale à la vio­lence contre les autres – Un para­doxe des­truc­teur – Le retour de la ven­geance pri­vée – Le cas des meurtres d’enfants – La vio­lence de l’extrême droite – Un lan­gage quo­ti­dien de plus en plus dur – L’euphémisation de la vio­lence – Un lexique déshu­ma­ni­sant – Le retour de la figure du Mal –

15. Le prin­cipe de sub­si­dia­ri­té démo­cra­tique - Déve­lop­per les lieux d’apprentissage – La for­ma­tion de la per­son­na­li­té démo­cra­tique – La démo­cra­tie à l’école – Orga­ni­ser des com­pé­ti­tions ora­toires – Déve­lop­per les lieux de la prise de déci­sion démo­cra­tique – Mul­ti­plier à tous les éche­lons les dis­po­si­tifs de parole déli­bé­ra­tifs – Le prin­cipe de sub­si­dia­ri­té démocratique.

• « La sto­cho­cra­tie – Modeste pro­po­si­tion pour que le peuple de France soit heu­reu­se­ment gou­ver­né grâce à l’instauration d’une sélec­tion poli­tique aléa­toire. », de Roger de Sizif (Les Belles Lettres, juin 1998, 138 p.). 4ème de cou­ver­ture : « « Sto­cho­cra­tie, n. f. Polit. Sys­tème dans lequel par­le­men­taires et gou­ver­nants sont dési­gnés par tirage au sort. Ce sys­tème, inven­té en France à la fin du XXe siècle, fut gra­duel­le­ment adop­té par l’en­semble des pays occi­den­taux, du fait de son excel­lence et de son effi­ca­ci­té. Syn. démo­cra­tie-loto, loto­cra­tie. » Extrait du Dic­tion­naire uni­ver­sel du XXIe siècle.
Fan­tai­sie, cette défi­ni­tion, ou sim­ple­ment vision­naire ? À vous de vous faire une idée… Dénon­çant une situa­tion cri­tique dans laquelle « les poli­ti­ciens ne sont plus issus du peuple, ne sont plus élus par le peuple et ne tra­vaillent plus pour le peuple », Roger de Sizif pro­pose de sup­pri­mer les élec­tions pour les rem­pla­cer par un sys­tème de tirage au sort pro­fon­dé­ment éga­li­ta­riste. Un texte faus­se­ment sérieux où point, der­rière l’i­ro­nie du pro­pos, le plai­doyer pour un sur­saut de la citoyenneté. »

• « La haine de la démo­cra­tie » de Jacques Ran­cière, phi­lo­sophe, (Éd. La Fabrique, sept. 2005, 105 p.). Un petit livre ardent et intran­si­geant. Vrai­ment très inté­res­sant.
Des extraits choi­sis sont là : http://​cafe​du​com​merce​.blog​spot​.com/​2​0​0​5​/​1​0​/​b​o​n​-​s​a​m​a​r​i​t​a​i​n​_​2​7​.​h​tml.

• « La socié­té contre l’État », de Pierre Clastres (Les Édi­tions de minuit, 1974, 186 p.). Pour moi, c’est un choc. Cet anthro­po­logue renom­mé montre, à tra­vers les socié­tés pri­mi­tives, que l’on peut par­fai­te­ment vivre ensemble sans rap­port d’obéissance, sans pou­voir. Aujourd’hui, ça paraît tota­le­ment uto­pique. Et bien quand on lit Clastres, cela semble acces­sible. À condi­tion de se méfier vis­cé­ra­le­ment des chefs et de tous les can­di­dats à la chef­fe­rie. En tout cas, c’est un livre drô­le­ment vivi­fiant pour la réflexion. Mille mer­cis à Michel Onfray pour me l’avoir recom­man­dé comme essen­tiel ;o)

• « Dis­cours de la ser­vi­tude volon­taire », par Étienne de La Boé­tie (Arléa, 2003, 105 pages, dont seule­ment 38 pour le dis­cours). Un texte court mais majeur, fon­da­teur, écrit à 16 ans (!), à l’honneur de la liber­té contre les tyrans. La Boé­tie éta­blit que c’est le consen­te­ment des asser­vis et non la puis­sance du tyran qui fonde la tyran­nie. C’est l’acquiescement des peuples à leur sujé­tion qui per­met à un seul, relayé par un réseau fra­gile, mais for­te­ment hié­rar­chi­sé et soli­daire, d’asseoir son pou­voir avec l’assentiment de tous. La Boé­tie croit que les hommes peuvent faci­le­ment bri­ser eux-mêmes leurs chaînes, il prône l’amitié, la concorde et la bien­veillance pour contre­ba­lan­cer l’envie, la convoi­tise, l’indifférence au sort d’autrui, qui sont les causes pre­mières de l’acquiescement à la ser­vi­tude. Le par­ler ancien est délicieux.

• « Les grandes démo­cra­ties contem­po­raines », par Phi­lippe Lau­vaux, pro­fes­seur à l’Université Paris II et à l’Université de Bruxelles (PUF, 3ème édi­tion 2004, 1060 pages). Un gros pavé bien utile pour com­pa­rer concrè­te­ment quelques exemples démo­cra­tiques impor­tants. Sont dis­tin­guées les démo­cra­ties de com­pro­mis (États-Unis et Suisse) et les démo­cra­ties de com­pé­ti­tion, régimes par­le­men­taires (Grande-Bre­tagne, Suède, Japon, Répu­blique fédé­rale d’Allemagne, Ita­lie et Espagne).

• Arnaud Mon­te­bourg a écrit un livre superbe, impor­tant : « La machine à tra­hir, rap­port sur le déla­bre­ment de nos ins­ti­tu­tions. » (Denoël, 2000, 250 p). Si tous les dépu­tés pou­vaient être aus­si idéa­listes, cou­ra­geux et éner­giques, notre repré­sen­ta­tion poli­tique aurait fière allure.
Ce livre est bien résu­mé sur ce site : http://​c6r33​.free​.fr/​a​r​t​i​c​l​e​.​p​h​p​3​?​i​d​_​a​r​t​i​c​l​e​=22, résu­mé écrit par Gior­gio Boc­ci (C6R Bor­deaux). Mais je vous conseille de lire inté­gra­le­ment ce livre enthousiasmant.

• Arnaud Mon­te­bourg et Bas­tien Fran­çois ont rédi­gé une Consti­tu­tion pour la France : « La Consti­tu­tion de la 6ème Répu­blique » (Odile Jacob, 2005, 190 p.). Une foule de bonnes idées pour réta­blir un régime de res­pon­sa­bi­li­té des acteurs poli­tiques. Le Par­le­ment retrouve sa digni­té (et nous avec, dans une cer­taine mesure).
Mais la par­ti­ci­pa­tion directe des citoyens à la vie poli­tique y est encore très insuf­fi­sam­ment défen­due. Ce livre for­mule quand même une des pro­po­si­tions les plus démo­cra­tiques du moment en pro­ve­nance de poli­ti­ciens pro­fes­sion­nels.
Le pro­blème que pose une pro­po­si­tion rédi­gée de vraie Consti­tu­tion, c’est que ce texte risque d’orienter for­te­ment le débat, avant d’avoir étu­dié les options pos­sibles. En plus, le style juri­dique peut décou­ra­ger de nom­breux citoyens non juristes, pour­tant concer­nés au pre­mier chef par cette réflexion fon­da­men­tale. L’avantage, en revanche, c’est une ver­tu péda­go­gique : on voit là com­ment les grands prin­cipes pro­tec­teurs peuvent prendre corps, concrètement.

• « La démo­cra­tie des autres. Pour­quoi la liber­té n’est pas une inven­tion de l’occident. » par Amar­tya Sen, Indien, prix « Nobel » d’économie en 1998, (Manuels Payot, 2005, 80 p.). Un petit livre qui insiste sur le rôle du débat dans la démo­cra­tie, bien au-delà des simples élec­tions, néces­saires d’après lui, mais pas suf­fi­santes. La démo­cra­tie est un objec­tif uni­ver­sel pour les humains, A. Sen le démontre par de nom­breux exemples, et elle n’est donc pas un sys­tème impo­sé par l’occident au reste du monde.

• « Poli­tique du rebelle. Trai­té de résis­tance et d’insoumission », par Michel Onfray (Gras­set, 2003, 340 p.). J’aime lire Onfray. Il me fait lire et com­prendre les chefs‑d’œuvre de nos aïeux. Il me tire vers le haut :o) Ici, c’est l’insoumission comme par­ti pris indi­vi­duel qui est décrite comme fon­da­men­ta­le­ment néces­saire. Ni Dieu, ni maître… :o) Mais je tiens trop au droit, unique pro­tec­tion des faibles, pour le suivre tout à fait. Débats pas­sion­nants à venir :o)

• Un lut­teur infa­ti­gable pour le réfé­ren­dum d’i­ni­tia­tive popu­laire (RIP) s’appelle Yvan Bachaud. Il faut consul­ter son site www​.mic​-fr​.org (MIC : mou­ve­ment pour l’i­ni­tia­tive citoyenne) et l’ai­der dans sa lutte pour mettre en place cet outil déci­sif pour la démo­cra­tie. Lisez par­ti­cu­liè­re­ment le docu­ment qui réca­pi­tule les men­songes de tous les par­tis poli­tiques sur ce sujet, ça donne à réflé­chir :
https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​pe/Honte_aux_partis_Yvan_Bachaud.pdf

• « La démo­cra­tie vivante. Michet Jobert, un pré­cur­seur », par Alexis Noël (L’Harmattan, 2004, 270 p.). Michel Jobert a écrit de nom­breux édi­to­riaux dans sa lettre men­suelle du Mou­ve­ment des démo­crates dont Alexis Noël met ici les meilleurs textes en valeur, pris entre 1974 et 1978. On y découvre une réflexion pro­fonde et géné­reuse sur la vraie démo­cra­tie, celle du citoyen actif plus que celle des par­tis. Ce sont des textes courts, écrits dans une langue soi­gnée. Le chap. 7, inti­tu­lé « Contre une démo­cra­tie délé­guée, une atti­tude nou­velle : démo­cra­tie vivante, démo­cra­tie du citoyen », est par­ti­cu­liè­re­ment inté­res­sant. Cepen­dant, sans qu’on puisse du tout l’accuser de double lan­gage, on peut quand même repro­cher à Jobert de n’avoir pas pro­fi­té de sa puis­sance de Ministre pour tra­duire dans nos ins­ti­tu­tions ses bonnes idées de démo­cra­tie participative.

• « Pour la déso­béis­sance civique », par José Bové et Gilles Luneau (La Décou­verte, 2004, 260 p.). Un livre inté­res­sant qui per­met d’écarter la cari­ca­ture trop facile qu’on entend sou­vent à pro­pos de José Bové. Ce livre rap­pelle que l’histoire des hommes recèle déjà de nom­breux exemples illustres et for­mi­dables (Gand­hi, les déser­teurs, les femmes avor­tées…) de résis­tance à une léga­li­té injuste, immo­rale, oppres­sante. Il est des résis­tances à la loi qui sont des actes de cou­rage dans un com­bat pour la digni­té des hommes quand la démo­cra­tie fait défaut. Pré­ci­sé­ment, les élec­tions ne peuvent pas tenir lieu de démo­cra­tie (cer­tains diront même « au contraire ! ») et par­fois la légi­ti­mi­té peut ne pas cor­res­pondre à la léga­li­té. Ceci est essen­tiel. Il faut à la fois obéir et réflé­chir, et s’il le faut, résis­ter. Un bon livre.

• « Pour­quoi et com­ment une 6ème Répu­blique. Pour en finir avec une crise de régime », par Paul Alliès (Cli­mats, 2002, 60 p.). Un tout petit livre, facile à lire, qui décrit très bien en peu de mots les cala­mi­tés por­tées par la Consti­tu­tion de 1958 et l’urgence de la révi­sion consti­tu­tion­nelle dont nous avons besoin en France. Une par­tie, au moins, de cette révi­sion car la par­ti­ci­pa­tion directe des citoyens au débat démo­cra­tique entre deux élec­tions n’y est pas appro­fon­die (seul le réfé­ren­dum local y est envi­sa­gé, trop rapi­de­ment à mon goût).

• « Misère de la Ve Répu­blique », par Bas­tien Fran­çois (Denoël, 2001, 180 p.). Une his­toire courte mais aus­si vivante et pré­cise de la genèse par­fai­te­ment anti­dé­mo­cra­tique de nos ins­ti­tu­tions. Où l’on découvre tout ce qui a per­mis de par­ler sans exa­gé­ra­tion de « Coup d’État », « la démo­cra­tie selon les technocrates ».

Sont éga­le­ment bien détaillés les tenants et les abou­tis­sants des choix ins­ti­tu­tion­nels : « monar­chie répu­bli­caine » ets­can­da­leuse irres­pon­sa­bi­li­té du Pré­sident mal­gré ses grands pou­voirs, irres­pon­sa­bi­li­té pro­pa­gée par effet de conta­gion du haut en bas de la pyra­mide des pou­voirs, des ministres jusqu’aux fonc­tion­naires, « lâche­té poli­tique ins­ti­tu­tion­na­li­sée », par­le­ment muse­lé de mille façons et dépu­tés godillots, confu­sion des pou­voirs avec un dan­ge­reux « gou­ver­ne­ment légis­la­teur »…

Le Conseil Consti­tu­tion­nel, organe poli­tique et répres­sif à la légi­ti­mi­té fra­gile, en prend pour son grade avec son « immix­tion déli­bé­rée dans le pou­voir légis­la­tif ». Totale nou­veau­té appa­rue en 1958, étran­ger à notre tra­di­tion consti­tu­tion­nelle, le CC est mani­fes­te­ment un outil de plus pour domi­ner les par­le­men­taires et pro­té­ger l’exécutif, sa juris­pru­dence constante le confirme. Bas­tien Fran­çois explique com­ment son image et son rôle ont pour­tant été pro­gres­si­ve­ment remo­de­lés, et com­ment le CC s’est arro­gé depuis 1971, avec la com­pli­ci­té active des pro­fes­seurs de droit (p. 144), un pou­voir nor­ma­tif consti­tuant per­ma­nent, impré­vi­sible, pro­pre­ment scan­da­leux, dan­ge­reux : « la Consti­tu­tion de 1958, désor­mais obèse et opaque, les­tée de quatre cents déci­sions du CC et de dizaines de mil­liers de pages de com­men­taires savants, est en réa­li­té deve­nue la chose du tout petit monde des consti­tu­tion­na­listes. (…) Le pro­fane des ques­tions consti­tu­tion­nelles en est irré­mé­dia­ble­ment exclu, condam­né à la révé­rence res­pec­tueuse et recon­nais­sante face à ceux qui veulent son bon­heur consti­tu­tion­nel. Silen­cieux, for­cé­ment silen­cieux, il attend la révé­la­tion du texte caché. Au mieux, les grands prêtres le feront par­ler comme un ven­tri­loque ses marionnettes.

Ceux qui redoutent le gou­ver­ne­ment des juges se trompent. C’est du gou­ver­ne­ment des doc­teurs qu’il s’agit. Car entre la Consti­tu­tion et le peuple, il n’y a plus qu’eux. ».

Un livre très inté­res­sant pour bien com­prendre l’escroquerie à la démo­cra­tie ins­ti­tuée en 1958 par un coup de force mili­taire. (Pas grand-chose, comme d’habitude, sur le réfé­ren­dum d’initiative popu­laire).
« Le fan­tasme d’un « retour » à la IVe Répu­blique encombre la vie poli­tique depuis qua­rante ans et sert de pré­texte à tous les conservatismes. »

• Le site de la C6R, Conven­tion pour la 6ème Répu­blique : http://​www​.c6r​-fr​.org/pré­sente de nom­breux docu­ments utiles pour com­prendre pour­quoi notre actuelle Consti­tu­tion est cala­mi­teuse et ce qu’on peut faire, nous citoyens signa­taires de ce pacte fon­da­teur, pour chan­ger cette situation.

• « Putain de ta marque », par Paul Ariès (Golias, 2003, 526 p.). Un livre impor­tant, à lire et faire lire. La publi­ci­té va nous voler la démo­cra­tie, par mille che­mins que ce livre débusque métho­di­que­ment. Sous pré­texte de les infor­mer, la pub cré­ti­nise les citoyens, en com­men­çant par les enfants, la pub pro­meut des valeurs indi­vi­dua­listes, éli­tistes, machistes, maté­ria­listes, et une reli­gion du fric, de la beau­té plas­tique et du pou­voir… La pub uti­lise sans ver­gogne toutes les tech­niques de mani­pu­la­tion, les plus cyniques. Par les sommes folles qu’elle per­met de col­lec­ter, la pub per­met de cor­rompre toutes les acti­vi­tés humaines, jusqu’aux médias ren­dus dépen­dants des annon­ceurs et jusqu’aux acteurs poli­tiques pro­fes­sion­nels lob­byi­sés. Ce livre est impor­tant et devrait être lu par nos jeunes gens qui rou­pillent, hyp­no­ti­sés, au lieu de résis­ter. Com­ment envi­sa­ger rai­son­na­ble­ment un citoyen debout, cri­tique, acteur de sa démo­cra­tie, dans un envi­ron­ne­ment aus­si hyp­no­tique ?[i] [32]

• Un site de résis­tance contre l’ÉNArchie : http://​www​.ifrap​.org/.

• « Deux heures de luci­di­té », de Noam Chom­sky, entre­tiens avec Denis Robert et Wero­ni­ka Zara­cho­wicz (Les Arènes, 2005, 185 p.). Sur le ton de la conver­sa­tion, échanges courts et vifs, style alerte, des ques­tions utiles et une ana­lyse acé­rée, pas­sion­nante, tous azi­muts… Noam Chom­sky est un mili­tant impor­tant, cou­ra­geux et déca­pant, il entraîne tout le monde avec lui à pen­ser de façon auto­nome en se méfiant a prio­ri de toutes les infos dis­til­lées par un appa­reil médiatique.

• « Trai­té d’athéologie », par Michel Onfray (Gras­set, 2005, 280 p.). Un livre for­mi­dable, une pas­sion­nante invi­ta­tion à s’émanciper de toutes les reli­gions, un plai­doyer superbe pour la rai­son et pour le res­pect abso­lu des indi­vi­dus, contre l’oppression por­tée par les trois reli­gions mono­théistes depuis la nuit des temps : « haine de la rai­son et de l’intelligence, haine de la liber­té, haine de tous les livres au nom d’un seul, haine de la vie, haine de la sexua­li­té, des femmes et du plai­sir, haine du fémi­nin, haine des corps, des dési­rs, des pul­sions… ». Un outil impor­tant pour réflé­chir à une vraie démocratie.

• « Le Coup d’État per­ma­nent », par Fran­çois Mit­ter­rand (Plon, 1965). Un livre impor­tant deve­nu, je ne sais pour­quoi, introu­vable. Dans un style deve­nu rare, soi­gné jusqu’au raf­fi­ne­ment, Mit­ter­rand rap­pelle la pro­fonde ini­qui­té de la Vème Répu­blique, la super­che­rie qui a humi­lié les Fran­çais en 1958.
Pour dis­cré­di­ter ce livre, on sou­ligne tou­jours que Mit­ter­rand a oublié toutes ses radi­cales injures au moment d’enfiler lui-même le cos­tume de Pré­sident.
Il me semble pour­tant que cette tra­hi­son de ses propres idées, pour déplo­rable qu’elle soit, n’apporte aucune démons­tra­tion que son livre était mau­vais ou son réqui­si­toire infon­dé.
J’y vois plu­tôt une preuve de plus que le pou­voir rend fou, ce qui devrait nous conduire, nous autres citoyens, à inter­dire à qui­conque d’en user trop longtemps.

• Le numé­ro 83 de Manière de voir, numé­ro bimes­triel du Monde diplo­ma­tique, s’intitule « Chan­ger le monde » et presque tous ses articles sont liés à la réflexion sur la démo­cra­tie. Un très bon numé­ro, vrai­ment. Voir le som­maire à http://​www​.monde​-diplo​ma​tique​.fr/​m​a​v​/​83/.

• « Du men­songe à la vio­lence. Essais de poli­tique contem­po­raine », par Han­nah Arendt
(Cal­mann-Levy, 1972). Men­songe des hommes d’action, tech­niques d’intoxication, crise de confiance des indi­vi­dus par rap­port aux struc­tures éta­tiques, vio­lence des échanges, manières de résis­ter, déso­béis­sance civile… Ana­lyse des innom­brables men­songes du Penta­gone par cette citoyenne amé­ri­caine. Exemples : « Le men­songe est sou­vent plus plau­sible, plus ten­tant pour la rai­son que la réa­li­té, car le men­teur pos­sède le grand avan­tage de savoir d’avance ce que le public sou­haite entendre ou s’attend à entendre. Sa ver­sion a été pré­pa­rée à l’intention du public, en s’attachant tout par­ti­cu­liè­re­ment à la cré­di­bi­li­té, tan­dis que la réa­li­té a cette habi­tude décon­cer­tante de nous mettre en pré­sence de l’inattendu, auquel nous n’étions nul­le­ment pré­pa­rés. » Ou à pro­pos de la déso­béis­sance civile : « l’extraordinaire per­ver­sion que tra­duisent les formes modernes de la tyran­nie [aurait-elle] pour résul­tat que per­sonne ne fait plus confiance à cette obli­ga­tion d’une impor­tance capi­tale, la sou­mis­sion au droit [?] »

• « Le par­le­ment à refaire », par Jean-Michel Belor­gey (Gal­li­mard, 1991, 200 p.).
Un livre ancien d’une éton­nante actua­li­té : un réqui­si­toire venant de l’intérieur, une fois de plus, pour sau­ver l’institution par­le­men­taire. On découvre dans ce livre, comme dans celui de Mon­te­bourg (« La machine à tra­hir », 2000), les dif­fi­cul­tés quo­ti­diennes du par­le­men­taire, la dif­fi­cul­té à créer du droit qui ne devienne pas une source d’exclusion arbi­traire, l’impossibilité de contrô­ler l’exécutif, les cause de l’absentéisme (le cumul des man­dats, déjà), l’aridité du tra­vail de four­mi sur des textes obs­curs, l’hostilité redou­table (pour un par­le­men­taire trop curieux) des admi­nis­tra­tions contrô­lées qui rend le contrôle dan­ge­reux, dif­fi­cile. Le rôle de média­tion : la liste à la Pré­vert des pro­blèmes per­son­nels dont les citoyens sai­sissent les par­le­men­taires tous les jours est édi­fiante, comme l’est la des­crip­tion de l’inflation des débats sur les finances du pays. Les mon­tagnes de docu­ments remis par l’admini­stra­tion, mais des docu­ments vides des infor­ma­tions utiles (pré­ci­sé­ment qui a dépen­sé com­bien pour faire quoi ?) Des réflexions inté­res­santes sur la démo­cra­tie, sur la super­fi­cia­li­té des débats (ou mono­logues) télé­vi­suels des acteurs poli­tiques. Com­ment par­ler de démo­cra­tie en humi­liant le Par­le­ment comme le font la lettre, l’esprit et les pra­tiques de la Vème ?
Com­ment évi­ter de noyer les par­le­men­taires dans un tra­vail légis­la­tif quo­ti­dien sans réel enjeu poli­tique, de façon à affec­ter leur temps de tra­vail prio­ri­tai­re­ment à la pro­tec­tion des citoyens ?

• Pour ravi­ver le goût d’aider les autres humains de la terre, le film for­mi­dable « War Pho­to­gra­pher » qui a son propre site : http://​www​.war​-pho​to​gra​pher​.com/. Ce pho­to­graphe, James Nacht­wey (Jim) est un héros. Un pro deve­nu mili­tant parce que ses sujets et leur détresse l’ont débor­dé et qui lutte aujourd’hui, au péril de sa vie, avec une dis­cré­tion et une modes­tie exem­plaire, pour que la guerre devienne insup­por­table aux hommes. Un film su-per-be ! Mais pour que cette forte action d’information prenne tout son sens il faut que ce soit les citoyens eux-mêmes, pré­ci­sé­ment bien infor­més, qui décident ou pas des guerres, et sur­tout pas les géné­raux ou les poli­tiques qui seront tou­jours les der­niers à souf­frir des consé­quences néfastes de leurs déci­sions. Quand ce témoin de la folie des hommes raconte qu’il a du mal à publier ses pho­tos parce que les annon­ceurs font pres­sion pour que l’horreur indi­cible ne côtoie pas leurs pages de pub, on a envie de vomir. Ces entre­prises géantes sont des monstres froids et fous qui nous tue­ront tous sans pitié.

• « La socié­té civile : le 3ème pou­voir. Chan­ger la face de la mon­dia­li­sa­tion », par Nica­nor Per­las (Yves Michel, 2003, 330 p.). Un livre qui semble abso­lu­ment pas­sion­nant mais que je com­mence à peine. Je vous en repar­le­rai :o)

• « Les nou­veaux chiens de garde », par Serge Hali­mi (Liber-Rai­sons d’agir, 1997, 110 p.).
Qua­trième bien résu­mée : « Les médias fran­çais se pro­clament « contre-pou­voir ». Mais la presse écrite et audio­vi­suelle est domi­née par un jour­na­lisme de révé­rence, par des groupes indus­triels et finan­ciers, par une pen­sée de mar­ché, par des réseaux de conni­vence.
Alors, dans un péri­mètre idéo­lo­gique minus­cule, se mul­ti­plient les infor­ma­tions oubliées, les inter­ve­nants per­ma­nents, les noto­rié­tés indues, les affron­te­ments fac­tices, les ser­vices réciproques.

Un petit groupe de jour­na­listes omni­pré­sents — et dont le pou­voir est confor­té par la loi du silence — impose sa défi­ni­tion de l’in­for­ma­tion-mar­chan­dise à une pro­fes­sion de plus en plus fra­gi­li­sée par la crainte du chô­mage. Ces appa­ri­teurs de l’ordre sont les nou­veaux chiens de garde de notre sys­tème éco­no­mique. » Hali­mi est tou­jours pas­sion­nant. ali­mi Ce livre sur les pro­pos des jour­na­listes, écrit par un jour­na­liste, est très court, très dense… « Le contre-pou­voir s’est assou­pi. Et il s’est retour­né contre ceux qu’il devait ser­vir. Pour ser­vir ceux qu’il devait surveiller. »

Un appel à la res­pon­sa­bi­li­té des jour­na­listes, rouages essen­tiels de la démo­cra­tie. Excellent.

• « La fabrique de l’opinion publique. La poli­tique éco­no­mique des médias amé­ri­cains. », par Noam Chom­sky et Edward S. Her­man (Le Ser­pent à plumes, 2004, 340 p.). Même remarque : à lire d’urgence. Un gros pavé qui semble être une réfé­rence. « Com­ment se met en place un dis­cours média­ti­co-poli­tique dans une nation pros­père, impé­ria­liste et jalouse de sa pré­émi­nence sur la scène inter­na­tio­nale ? Qui désigne les enne­mis d’un peuple et décide des guerres justes que celui-ci doit mener ? Com­ment l’imaginaire col­lec­tif dis­tingue les bonnes vic­times des mau­vaises ? Quel rôle jouent les ins­ti­tu­tions, les lob­bies, les mul­ti­na­tio­nales et le fameux qua­trième pou­voir dans la fabrique d’une opi­nion publique ? » Un pro­gramme de lec­ture bien appé­tis­sant pour notre réflexion sur la démocratie.

• Il faut lire la Consti­tu­tion du Vene­zue­la : https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​C​o​n​s​t​i​t​u​t​i​o​n​V​e​n​e​z​u​e​l​a​.​pdf.

C’est, à bien des égards, une leçon de démo­cra­tie qui laisse beau­coup de pou­voir aux citoyens. Ces pou­voirs ne sont pas théo­riques, ils s’en sont déjà sou­vent ser­vis. Ne ratez pas les articles 62 et sui­vants, et par­ti­cu­liè­re­ment les articles 72 à 74. Mais tous les articles, en fait, trans­pirent un pro­fond res­pect du peuple pour qui sont écrites les institutions.

C’est vrai­ment autre chose que le TCE qui, une fois pas­sée la Charte expres­sé­ment vidée de force contrai­gnante par les art. 111–2 et 112–2, trans­pi­rait par tous ses pores l’arbitraire sans contrôle, l’intérêt bien com­pris des banques et des mul­ti­na­tio­nales, et la com­pé­ti­tion entre les peuples pré­ca­ri­sés.

Sur le Vene­zue­la, on trouve beau­coup d’informations pas­sion­nantes à :
http://​www​.legrand​soir​.info/​a​r​c​h​i​v​e​s​.​p​h​p​3​?​i​d​_​r​u​b​r​i​q​u​e​=17

• « Les confes­sions d’un assas­sin finan­cier », par John Per­kins (éd. AlTerre (Cana­da), 2005, 280 p). Un livre conster­nant dont voi­ci la qua­trième de cou­ver­ture :
« Les assas­sins finan­ciers, écrit John Per­kins, sont des pro­fes­sion­nels gras­se­ment payés qui escroquent des mil­liards de dol­lars à divers pays du globe. Leurs armes prin­ci­pales : les rap­ports finan­ciers frau­du­leux, les élec­tions tru­quées, les pots-de-vin, l’ex­tor­sion, le sexe et le meurtre.« 
John Per­kins sait très bien de quoi il parle… Il a été lui-même un assas­sin finan­cier. Son tra­vail consis­tait à convaincre cer­tains pays stra­té­gi­que­ment impor­tants pour les États-Unis, comme le Pana­ma ou l’In­do­né­sie, d’ac­cep­ter d’é­normes prêts pour le déve­lop­pe­ment de leurs infra­struc­tures, et à s’as­su­rer que tous les pro­jets lucra­tifs étaient confiés à des entre­prises amé­ri­caines. Ain­si affli­gés de lourdes dettes, ces pays se retrou­vaient alors sous le contrôle du gou­ver­ne­ment amé­ri­cain, de la Banque mon­diale et d’autres orga­ni­sa­tions huma­ni­taires domi­nées par les États-Unis, qui se com­por­taient envers eux comme des usu­riers, leur dic­tant les condi­tions de rem­bour­se­ment et for­çant leurs gou­ver­ne­ments à la sou­mis­sion.
Cet extra­or­di­naire récit véri­dique dévoile la cor­rup­tion et les intrigues inter­na­tio­nales, ain­si que des acti­vi­tés gou­ver­ne­men­tales ou entre­pre­neu­riales peu connues, qui ont de graves consé­quences pour la démo­cra­tie amé­ri­caine et le monde entier.
Voir aus­si un entre­tien avec l’auteur :
http://www.e‑torpedo.net/article.php3?id_article=522

• Un site por­teur d’un immense espoir pour une démo­cra­tie moderne alter­na­tive :
« l’expérience démo­cra­tique » http://​demexp​.net.

• Par­mi les orga­ni­sa­tions alter­na­tives à la démo­cra­tie il faut connaître la sto­cho­cra­tie, aus­si appe­lée clé­ro­cra­tie, qui pré­voient la dési­gna­tion des repré­sen­tants par tirage au sort. C’est sim­ple­ment pas­sion­nant et beau­coup moins effrayant qu’au pre­mier abord, quand on y réflé­chit lon­gue­ment.
Visi­tez les sites http://sto­cho­cra­tie.free​.fr/ et http://www.cle­ro­cra­tie.com.

• Voyez aus­si la socio­cra­tie qui per­met aux indi­vi­dus de s’auto orga­ni­ser :
http://​socio​gest​.ca/​c​m​s​/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​?​i​d​=​3​4​,​0​,​0​,​1​,​0,0

• Voir aus­si la pen­sée très sti­mu­lante de l’écosociétalisme : http://tiki​.socie​tal​.org/tiki-index.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cosoci%C3%A9talisme.

Il y a aus­si des livres sor­tis pen­dant la cam­pagne réfé­ren­daire, ou juste après, qui sont encore bien utile aujourd’hui, pour réflé­chir à la suite :

• « Oser dire NON à la poli­tique du men­songe », aux Édi­tions du Rocher, 2005, 177 p., avec de nom­breux auteurs qui font la varié­té et la richesse du livre : Marie-France Garaud, Marie-Fran­çoise Bech­tel, Fran­çois-Guil­hem Ber­trand, Jacques Cal­vet, Alain Cot­ta, Max Gal­lo, Pierre Marie Gal­lois, Chris­tian Graeff, Gabriel Robin et Jean-Jacques Rosa. L’argument du recul de la démo­cra­tie au pro­fit de la tech­no­cra­tie et du gou­ver­ne­ment des juges (le plus fort, à mon avis, dans ce débat) est bien détaillé, sans langue de bois (c’est plu­tôt au vitriol). Les articles sont courts, denses et variés. On y trouve encore des hor­reurs du TCE jamais por­tées au débat, comme ceci : « la réa­li­té juri­dique, celle dont on ne parle jamais (…) est que nul « citoyen » ne peut atta­quer un acte nor­ma­tif euro­péen » (MF Bech­tel, p. 132). On trouve donc dans ce livre encore des idées pour pro­po­ser de nou­velles ins­ti­tu­tions, vrai­ment démo­cra­tiques. On y trouve aus­si des argu­ments pour conti­nuer à lut­ter contre cette Europe sans les peuples qu’on vient de chas­ser par la porte mais qui ne tar­de­ra pas à reve­nir par la fenêtre.

• « Une Consti­tu­tion contre la démo­cra­tie », par Paul Alliès, pro­fes­seur de science poli­tique à l’Université de Mont­pel­lier (Cli­mats, 2005, 220 p.). Un livre essen­tiel, que j’ai déjà cité dans ma biblio de la « Mau­vaise consti­tu­tion », mais qui compte tel­le­ment pour repé­rer ce qu’il ne faut pas accep­ter et, en creux, ce qu’il faut exi­ger pour être cor­rec­te­ment pro­té­gés de l’arbitraire, que je vous le conseille à nou­veau. C’est un docu­ment clair et pro­gres­siste, une puis­sante invi­ta­tion à enfin nous occu­per de nos propres affaires, à déve­lop­per une réflexion poli­tique per­son­nelle :o)

• « Consti­tu­tion euro­péenne : les Droits de l’Homme en dan­ger », par Pas­cal Lus­seau (Connais­sances et savoirs, 2005, 140 p.). Ce petit livre éton­nant est paru trop tard, juste avant le réfé­ren­dum, pour connaître le suc­cès qu’il méri­tait pour­tant : au-delà du dis­cours géné­ral qui s’auto-reproduisait sur les ondes pour nous convaincre des pro­grès du TCE en matière de grands prin­cipes pro­tec­teurs, cette étude juri­dique, rigou­reuse mais rédi­gée dans un style clair, facile à lire, montre au contraire un véri­table recul de la pro­tec­tion des citoyen par le droit à l’occasion du TCE : le fait d’éviter une réfé­rence contrai­gnante aux normes et juri­dic­tions inter­na­tio­nales exis­tantes comme la DUDH (Décla­ra­tion Uni­ver­selle des Droits de l’Homme de 1948) ou la CEDH (Conven­tion Euro­péenne de sau­ve­garde des Droits de l’Homme, 1950), le fait de don­ner donc aux grands prin­cipes une géo­mé­trie variable, selon les régions du monde et selon le cre­do éco­no­mique du moment, consti­tue effec­ti­ve­ment une régres­sion. Ce recul est peu acces­sible au grand public car l’étude des textes juri­diques en cause est com­plexe et sou­vent rebu­tante. L’enjeu est pour­tant impor­tant pour cha­cun de nous : pour­quoi fait-on ain­si régres­ser la pro­tec­tion juri­dique des indi­vi­dus ? Pro­ba­ble­ment pour rendre pos­sible la totale liber­té des plus forts.
Les expli­ca­tions lim­pides de Pas­cal Lus­seau sur le tra­vail des enfants, la non limi­ta­tion du temps de tra­vail, et autres droits sociaux en recul, ren­forcent notre convic­tion qu’il est temps que les citoyens s’occupent eux-mêmes de leurs ins­ti­tu­tions, en lieu et place des poli­ti­ciens pro­fes­sion­nels mani­fes­te­ment lobbyisés.

• Jacques Géné­reux a écrit « une suite » à son excellent manuel cri­tique du par­fait euro­péen : ce petit livre de 80 pages s’ap­pelle « Sens et consé­quences du « non » fran­çais » (Seuil, 2005, 80 p.). Comme le pré­cé­dent, c’est intel­li­gent et clair. Un vrai bon livre, à lire et faire connaître. Géné­reux n’est pas seule­ment sym­pa­thique, il est valeu­reux. Il porte bien son nom :o)

• « Pour l’Europe, votez non ! », par Jean-Pierre Che­vè­ne­ment (Fayard, 2005, 190 p.). ça fait long­temps que JP Che­vè­ne­ment dénonce la super­che­rie néo-libé­rale des mul­ti­na­tio­nales libres dans le pou­lailler mon­dial libre. « La poli­tique moné­taire a été confiée à la seule espèce des ban­quiers cen­traux, quin­tes­sence de ce qui peut se faire de plus réac­tion­naire dans les socié­tés humaines. » Che­vè­ne­ment défend mor­di­cus la sou­ve­rai­ne­té du peuple, mais sans natio­na­lisme : il cherche les contours d’une sou­ve­rai­ne­té euro­péenne, faute de quoi il pré­fère gar­der la sou­ve­rai­ne­té natio­nale, ce en quoi je le suis com­plè­te­ment : nous serions fou d’abandonner notre sou­ve­rai­ne­té natio­nale (déjà bien peu popu­laire) pour une absence totale de sou­ve­rai­ne­té euro­péenne, faute de peuple euro­péen iden­ti­fiable. Pen­dant le débat, c’était un de ceux qui connais­sait le mieux le texte du TCE, mais les jour­na­listes l’interrompaient sans cesse sans l’écouter, en remâ­chant de vieilles ran­cunes et de vieux pro­cès d’intention. Il nous reste la trace écrite de sa recherche d’une démo­cra­tie qui pour­rait voir le jour dans le cadre euro­péen (on en est encore loin).

• « Europe Inc. Com­ment les mul­ti­na­tio­nales construisent l’Europe et l’économie mon­diale », ouvrage col­lec­tif de l’Observatoire de l’Europe Indus­trielle, par Belén Bala­nya, Ann Doher­ty, Oli­vier Hoe­de­man, Adam Ma’anit et Erik Wes­se­lius (Agone, 2005, 500 p.).
Pré­face de Raoul Marc Jen­nar : « Le gou­ver­ne­ment des lob­bies : la gou­ver­nance contre la démo­cra­tie ». On est ter­ri­fié quand on découvre com­ment est pré­pa­ré le droit euro­péen, cen­sé nous pro­té­ger. Tout est détaillé de l’intérieur, les prin­ci­paux lob­bies, leurs méthodes, leur influence per­son­nelle et quo­ti­dienne avec les acteurs poli­tiques de pre­mier plan, le choc fron­tal entre les inté­rêts pri­vés et l’intérêt géné­ral… Ça réveille… La démo­cra­tie est fra­gile. Elle dis­pa­raît déjà, en pro­fon­deur. Que ceux qui sont réveillés réveillent vite les autres, ça urge !

• « J’aime l’Europe, je vote non », par Nico­las Dupont-Aignan (FX de Gui­bert, 2005, 185 p.). Ce jeune dépu­té est sou­vent très convain­cant. Extrait :
« Rap­pe­lons la pro­blé­ma­tique de la sub­si­dia­ri­té telle que l’avait brillam­ment expo­sée Alain Pey­re­fitte il y a treize ans, lors de l’examen du pro­jet de loi de révi­sion consti­tu­tion­nelle : « Le trai­té s’appuie sur le prin­cipe de sub­si­dia­ri­té, qu’on nous pré­sente comme une sub­sti­tu­tion bénigne au sys­tème fédé­ral. Ce prin­cipe n’a jamais exis­té en droit public ni en droit inter­na­tio­nal. C’est un prin­cipe ecclé­sias­tique. Il a été for­mu­lé par Saint-Tho­mas d’Aquin pour défi­nir l’organisation de l’église catho­lique romaine : l’échelon supé­rieur traite des ques­tions pour les­quelles l’échelon infé­rieur n’est pas com­pé­tent. Mais qui décide en cas de conflit ? C’est l’échelon supé­rieur ! La sub­si­dia­ri­té est une forme très auto­ri­taire de fédé­ra­lisme. On a sup­pri­mé, à la demande des anglais, le mot « fédé­ral« qui inquié­tait cer­tains –dont nous sommes – mais on dit la même chose, en pire, par ce bizarre néo­lo­gisme ecclé­sias­tique. La sub­si­dia­ri­té n’est que le camou­flage d’un fédé­ra­lisme aggra­vé et qui n’ose pas dire son nom. Les États natio­naux sont subor­don­nés au super État supra­na­tio­nal. Alors que le pre­mier prin­cipe du sys­tème fédé­ral en démo­cra­tie, c’est de limi­ter les com­pé­tences du fédé­ral, c’est l’inverse qui se pro­duit d’ores et déjà. Et qui déci­de­ra de la répar­ti­tion des com­pé­tences ? La Cour de Jus­tice de Luxem­bourg, qui n’a ces­sé d’empiéter sur les com­pé­tences des États membres. »

Dans le domaine éco­no­mique, il y a des livres à lire pour com­prendre la super­che­rie du néo­li­bé­ra­lisme qu’aucun citoyen nor­mal n’a inté­rêt à sou­te­nir :

• « Quand le capi­ta­lisme perd la tête », par Joseph Sti­glitz (Fayard, 2003, 416 p). Le deuxième pavé dans la mare du « prix Nobel » d’économie, grand éco­no­miste libé­ral : « démo­li­tion en règle des mythes de la pen­sée unique néo­li­bé­rale : la réduc­tion des défi­cits de relance pas l’économie, l’impact des guerres sur l’économie est néga­tif, il n’y a pas de « héros éco­no­mique » (c’est la poli­tique qui compte, pas les hommes), la « main invi­sible » d’Adam Smith est invi­sible pour la bonne rai­son qu’elle n’existe pas, la finance n’est pas la source de toutes les richesses, l’État n’est pas sys­té­ma­ti­que­ment mau­vais… Sti­glitz esquisse ensuite un « idéal démo­cra­tique » fon­dé sur un juste équi­libre entre le mar­ché et l’État et sur des valeurs comme la jus­tice sociale ou encore le droit des citoyens à l’information »

• « Le capi­ta­lisme total », par Jean Pey­re­le­vade (La répu­blique des idées, Seuil, octobre 2005, 93 p.). Un autre impor­tant pavé dans la mare dénonce la folie de cette gou­ver­nance de la pla­nète aban­don­née par des hommes poli­tiques irres­pon­sables à une poi­gnée de finan­ciers affran­chis de tout contrôle démo­cra­tique. « Les règles du « gou­ver­ne­ment d’entreprise » conduisent à des exi­gences de ren­ta­bi­li­té exces­sives, trans­forment les chefs d’entreprises en ser­vi­teurs zélés, voire en esclaves dorés des action­naires, et pol­luent de pure cupi­di­té la légi­time volon­té d’entreprendre. (…) Le capi­ta­lisme deve­nu « total » règne sans par­tage ni contre-pou­voir sur le monde et ses richesses. » Il faut lire ça : bien qu’il s’en défende for­te­ment, on croi­rait lire un texte d’ATTAC, avec la cré­di­bi­li­té cette fois d’un ban­quier mon­dia­le­ment recon­nu. Mer­ci :o)

Lire aus­si l’entretien au Nou­vel Obs : « Com­ment le capi­ta­lisme est deve­nu fou »
http://​www​.nou​ve​lobs​.com/​a​r​t​i​c​l​e​s​/​p​2​1​3​4​/​a​2​7​7​9​6​0​.​h​tml.

• « L’avenir du capi­ta­lisme », de Jean-Luc Gréau (Gal­li­mard, 2005, 303 p.). Cet expert du MEDEF, peu sus­pect de col­lec­ti­visme, fus­tige « les argu­ments fal­la­cieux du libre-échange mon­dial » (p. 112 et s.).

J.-L. Gréau défend l’idée de grands mar­chés com­muns régio­naux, pro­té­gés de l’extérieur, et pose enfin une ques­tion car­di­nale : « à quoi servent encore les bourses ? » (p. 163 et s.).

Un livre éton­nant, qui va nous aider à dénon­cer le dan­ger mor­tel pour la pla­nète de la proxi­mi­té deve­nue qua­si sexuelle entre les milieux poli­tiques et éco­no­miques

C’est une bombe, une pré­cieuse bombe anti-néo­li­bé­ra­lisme… qui vient du sérail… À lire absolument.

• « Le capi­ta­lisme est en train de s’autodétruire » ; Patrick Artus, pro­fes­seur à Poly­tech­nique et à la Sor­bonne, et Marie-Paule Virard, rédac­trice en chef des Échos (La décou­verte, octobre 2005, 142 p.), expliquent que le capi­ta­lisme n’a plus de pro­jet, qu’il ne sait pas quoi faire de ses mil­liards, qu’il n’investit pas dans l’avenir. L’absurdité des grands inves­tis­seurs, bien trop cupides, y est dénon­cée, comme leur reli­gion du court terme et leur régle­men­ta­tion comp­table sur mesure où la pru­dence dis­pa­raît cette fois tout à fait. La démons­tra­tion de l’imbécillité mor­ti­fère du néo­li­bé­ra­lisme pro­gresse enfin rapi­de­ment (grâce au débat réfé­ren­daire sur le TCE).

• « Les men­songes de l’économie », par John Ken­neth Gal­braith (Gras­set, 2004, 90 p.). Quand l’accusation de men­songe est étayée de l’intérieur, au plus haut niveau, c’est pas­sion­nant, comme était pas­sion­nant le livre fon­da­men­tal de Stie­glitz, « La grande dés­illu­sion ». On retrouve les cri­tiques féroces qu’on a pu lire chez Ber­nard Maris. Mais venant de Gal­braith lui-même, c’est sai­sis­sant. L’opacité des déci­sions d’achats mili­taires (des mil­liers de mil­liards de dol­lars), par exemple, masque évi­dem­ment l’intérêt pri­vé qu’elles servent au mépris de l’intérêt géné­ral. La col­lu­sion est par­tout entre l’industrie d’armement et le monde poli­tique pro­fes­sion­nel. Tout ça ren­force l’idée que les citoyens doivent reprendre le pou­voir aux pro­fes­sion­nels de la poli­tique (c’est moi qui conclut ça :o)

• « Fonds de pen­sion, piège à cons ? Mirage de la démo­cra­tie action­na­riale. », par Fré­dé­ric Lor­don (Rai­sons d’agir, 2000, 118 p.), avec son style inimi­table, à la fois très rigou­reux et à l’ironie cin­glante. Un tout petit livre très agréable à lire et très éclai­rant sur l’arnaque des fonds de pen­sion qui placent abso­lu­ment tous les risques sur les sala­riés. On va tous bien se faire avoir, sur ce coup-là…

• « Psy­cho­pathes et Cie », par Joël Bakan, pro­fes­seur de droit à l’Université de la Colom­bie-Bri­tan­nique (Les édi­tions Trans­con­ti­nen­tal, 2004, 220 p.). Extrait de la qua­trième de cou­ver­ture :
« Fas­ci­nante ana­lyse du fonc­tion­ne­ment et des valeurs de la grande entre­prise, cet essai pose un diag­nos­tic impla­cable : la mul­ti­na­tio­nale, per­sonne morale aux yeux de la loi, a un com­por­te­ment déviant qui rap­pelle à s’y méprendre celui d’un psy­cho­pathe.

« Égo­cen­trique, amo­rale et inhu­maine, elle défend sans relâche son propre inté­rêt éco­no­mique, par­fois au mépris des consé­quences désas­treuses de ses actions. Si la pour­suite de son objec­tif l’exige, elle n’hé­site pas à exploi­ter les popu­la­tions des pays pauvres, à vendre des pro­duits dan­ge­reux, à piller les res­sources natu­relles, à abu­ser de la naï­ve­té des enfants, à dif­fu­ser des pro­pos men­son­gers… Ces infa­mies, elle les com­met sou­vent en toute impu­ni­té, les com­mu­nau­tés étant aveu­glées par ses pré­ten­tions à la res­pon­sa­bi­li­té sociale et les gou­ver­ne­ments ayant renon­cé à tout contrôle en optant pour la déré­gle­men­ta­tion et la privatisation. »

• « La sor­cel­le­rie capi­ta­liste. Pra­tiques de désen­voû­te­ment. », par Phi­lippe Pignare et Isa­belle Sten­gers (La Décou­verte, 2005, 226 p.). Une des­crip­tion inté­res­sante des tech­niques capi­ta­listes uti­li­sées pour para­ly­ser le citoyen et le dis­sua­der de résis­ter, sui­vies des tech­niques de défense, indi­vi­duelles, concrètes. L’analyse des alter­na­tives infer­nales est per­ti­nente : accep­ter est deve­nu un impé­ra­tif. Encore un livre pour apprendre à résis­ter, concrètement.

• « Contre-feux. Pro­pos pour ser­vir à la résis­tance contre l’invasion néo-libé­rale. », par Pierre Bour­dieu,(Rai­sons d’agir, 2004, 120 p.). « Fureur légi­time » d’un intel­lec­tuel enga­gé contre le « fléau néo-libé­ral ». Des textes très courts, pas­sion­nants, sou­vent au vitriol. Élé­ments inédits de l’enquête d’un grand socio­logue sur la souf­france sociale.

• « Et la ver­tu sau­ve­ra le monde… Après la débâcle finan­cière, le salut par l’éthique ?»,
par Fré­dé­ric Lor­don (Rai­sons d’agir, 2003, 125 p.) qui met en évi­dence les vices pro­fonds du sys­tème qui a per­mis des scan­dales comme Enron. D’après Lor­don, il faut plu­tôt incri­mi­ner les logiques qui sou­mettent l’économie à l’emprise de la finance déréglemen­tée plu­tôt qu’attendre un hypo­thé­tique retour de l’honnêteté et de la ver­tu chez les mana­gers. Le style de Lor­don est inimi­table : une verve tonique, pré­cise et amu­sée qui habille une ana­lyse au laser.

• « La démo­cra­tie et le mar­ché », par Jean-Paul Fitous­si, (Gras­set, 2004, 100 p.).
Excellent petit bou­quin. À par­tir du constat que les éco­no­mies les plus soli­daires ne sont pas les moins per­for­mantes, Fitous­si réfute la rhé­to­rique du néo-libé­ra­lisme qui consi­dère la démo­cra­tie et la poli­tique comme des obs­tacles au développement.

• « La règle et le choix », par Jean-Paul Fitous­si (La répu­blique des idées – Seuil, 2002, 90 p.). Extrait de la qua­trième de cou­ver­ture : « L’U­nion euro­péenne pré­sente un para­doxe : elle exige de notables aban­dons de sou­ve­rai­ne­té de la part des États qui la com­posent, mais n’y sub­sti­tue aucun équi­valent à l’é­chelle com­mu­nau­taire. Pri­vi­lé­giant l’in­té­gra­tion par des normes tou­jours plus contrai­gnantes, elle vide peu à peu le siège de la sou­ve­rai­ne­té natio­nale sans pour autant inves­tir celui de la sou­ve­rai­ne­té euro­péenne. Ain­si en cha­cun de nos pays appa­raît un défi­cit démo­cra­tique, car le gou­ver­ne­ment des membres de l’U­nion devient davan­tage un gou­ver­ne­ment par des règles, sur les­quelles les élec­teurs n’ont pas prise, qu’un gou­ver­ne­ment par des choix. Ren­ver­ser l’ordre des prio­ri­tés entre la règle et le choix : là est le défi de l’Eu­rope poli­tique, là encore celui de l’Eu­rope éco­no­mique. Il implique une gou­ver­nance, à la fois euro­péenne et natio­nale, plus conforme aux exi­gences de la démocratie. »

• « Pas de pitié pour les gueux. Sur les théo­ries éco­no­miques du chô­mage. », par Laurent Cor­don­nier (Rai­sons d’agir, 2000, 125 p.). Très bon petit bou­quin, drôle et intel­li­gent. Qua­trième de cou­ver­ture bien résu­mée : « Pour­quoi y a‑t-il du chô­mage ? Parce que les sala­riés en veulent tou­jours trop…parce qu’ils recherchent la sécu­ri­té, la rente et se com­plaisent dans l’assistanat… parce qu’ils sont rou­blards, pares­seux, pri­me­sau­tiers et méchants, etc. Voi­là ce que racontent, en termes certes plus choi­sis, et avec force démons­tra­tions mathé­ma­tiques, les théo­ries « scien­ti­fiques » éla­bo­rées par les éco­no­mistes du tra­vail. L’auteur se livre ici à un véri­table tra­vail de tra­duc­tion en lan­gage lit­té­raire des théo­ries savantes, au terme duquel il appa­raît que leur signi­fi­ca­tion, « une fois défro­quée de leurs ori­peaux savants, frôle sou­vent l’abject, à un point dont on n’a géné­ra­le­ment pas idée ». C’est jus­te­ment pour en don­ner une idée que ce livre est écrit. »


Som­maire : Veille de mar­ché : Le tra­vailleur et son patron : Qu’est-ce que le tra­vail ? L’offre de tra­vail ; La demande de tra­vail / Le mar­ché du tra­vail / À bas le SMIC / Haro sur les assis­tés / Sus aux fai­néants : la théo­rie du tra­vailleur pol­tron ; la théo­rie du tra­vailleur rou­blard ; la théo­rie du tra­vailleur pares­seux ; la théo­rie du tra­vailleur pri­me­sau­tier ; la théo­rie du tra­vailleur méchant ;
le chô­mage n’est pas le pro­blème, c’est la solu­tion


Voir le livre sui­vant pour se faire une idée plus com­plète du débat sur le chômage.

• « Le chô­mage, fata­li­té ou néces­si­té ? », par Pierre Cahuc et André Zyl­ber­berg (Flam­ma­rion, 2004, 200 p.). « En France, chaque jour, 10 000 emplois sont détruits… et 10 000 sont créés… Le chô­mage est utile… Le métier de cher­cheur d’emploi est un des plus ren­tables pour la col­lec­ti­vi­té : il assure la réal­lo­ca­tion des forces de tra­vail vers les emplois les plus effi­caces et consti­tue ain­si une source essen­tielle de crois­sance. » Très cer­tai­ne­ment des auteurs par­mi ceux vili­pen­dés par le livre pré­cé­dent, mais il est impor­tant de prendre connais­sance hon­nê­te­ment de tous les points de vue en contra­dic­tion. Un plai­doyer libé­ral (je ne l’ai pas vu néo-libé­ral) inté­res­sant qui dédra­ma­tise le chô­mage et y voit un pro­ces­sus de des­truc­tion créa­trice, signe d’une adap­ta­tion per­ma­nente au pro­grès, source de crois­sance, sans grand rap­port avec la mon­dia­li­sa­tion. Un style alerte et facile à lire et qui pro­pose, sans qu’on soit for­cé­ment d’accord sur tout, des pro­po­si­tions sédui­santes, ins­pi­rées d’exemples his­to­riques ou à l’étranger, pour rendre accep­table ce qui n’est pas for­cé­ment un fléau.

• À pro­pos des men­songes éhon­tés sur le chô­mage, il y plu­sieurs liens à consul­ter :
D’abord quelques émis­sions utiles de l’émission « Là-bas si j’y suis », émis­sion radio de salu­bri­té publique, sur France Inter, tous les jours à 17 h :

« Les chiffres du chô­mage »http://​www​.la​-bas​.org/​a​r​t​i​c​l​e​.​p​h​p​3​?​i​d​_​a​r​t​i​c​l​e​=​737.

« ANPE : Radia­tion »http://​www​.la​-bas​.org/​a​r​t​i​c​l​e​.​p​h​p​3​?​i​d​_​a​r​t​i​c​l​e​=​748 où une jeune employée de l’ANPE explique les méthodes et le voca­bu­laire de l’ANPE pour tra­fi­quer les chiffres du chômage.

Ensuite, il y a des sites spécialisés :

• « NAIRU, le Nom de la Ruse. La face cachée du chô­mage. »http://​lenai​ru​.blog​spot​.com/ un blog qui vous mon­tre­ra que le taux de chô­mage est pro­gram­mé, oui pro­gram­mé, vou­lu, par nos soi-disant « représentants »…

• « Actu­cho­mage »http://​www​.actu​cho​mage​.org/​i​n​d​e​x​.​php, riche por­tail sur l’actualité du chômage.

• « 1 000 idées pour lut­ter contre le chô­mage », pré­sen­té par le site « Le jour­nal du mana­ge­ment » :
http://​mana​ge​ment​.jour​nal​du​net​.com/​e​n​q​u​e​t​e​/​l​i​s​t​e​_​a​v​i​s​/​i​n​d​e​x​.​s​h​tml

Voir aus­si :


• « Des lions menés par des ânes », par Charles Gave (Robert Laf­font, 2003, 190 p.). Encore un pam­phlet libé­ral mais drôle et sou­vent plein de bon sens et d’idées inté­res­santes. Beau­coup de chiffres mais autant de com­men­taires, courts et inci­sifs. On peut bon­dir par­fois de désac­cord violent, mais la lec­ture de ce livre est pétillante, ins­truc­tive et pousse à réflé­chir. Les lions ce sont les fran­çais et leurs entre­pre­neurs, les ânes sont les fonc­tion­naires (mer­ci :o) et une bonne par­tie de la classe poli­tique. Charles Gave a un sens déli­cieux des for­mules, des résu­més, des com­pa­rai­sons et des slo­gans. Mani­fes­te­ment, il aime les mots et c’est agréable :o)

• « L’empire de la honte », par Jean Zie­gler (Fayard, 2005, 320 p.). Pour par­ve­nir à la sou­mis­sion des peuples aux inté­rêts des grandes com­pa­gnies pri­vées, il est deux armes de des­truc­tion mas­sive dont les maîtres de l’empire de la honte savent admi­ra­ble­ment jouer : la dette et la faim. Par l’endettement, les États abdiquent leur sou­ve­rai­ne­té ; par la faim qui en découle, les peuples ago­nisent et renoncent à leur liber­té. Jean Zie­gler accuse les cos­mo­crates qui pri­va­tisent jusqu’à l’eau que les peuples doivent désor­mais leur ache­ter ! Il raconte de façon détaillée mille expé­riences concrètes, édi­fiantes et révol­tantes. Un livre poi­gnant, remuant.

• « Keynes ou l’économiste citoyen »par Ber­nard Maris (Presse de Sciences Po, 1999, 95 p.). « Jamais la pen­sée de Keynes n’a été plus d’actualité et aus­si mal com­prise. Le mes­sage de Keynes est une concep­tion tota­le­ment ori­gi­nale des rap­ports de l’économie et de la socié­té. » Excellent petit livre, vrai­ment.

Une bonne fiche de lec­ture pour rela­ti­vi­ser : http://​eco​no​.free​.fr/​s​c​r​i​p​t​s​/​p​r​i​n​t​n​o​t​e​.​p​h​p​?​c​o​d​e​n​o​t​e​=26

Extrait : « Maris montre que l’analyse Key­né­sienne est fon­dée sur les pul­sions humaines : le désir de richesse comme per­ver­sion men­tale, la peur, l’incertitude… Toutes ces pul­sions qui font que l’économie ne res­semble pas réel­le­ment au monde mer­veilleu­se­ment ration­nel décrit par les clas­siques. La vraie oppo­si­tion du monde éco­no­mique n’est pas l’opposition entre pro­lé­taires et capi­ta­listes, ni l’opposition entre entre­pre­neurs et spé­cu­la­teurs, qui sont en fait les mêmes ; Keynes oppose les aven­tu­riers, ceux qui jouent avec le futur qui ter­ri­fie la majo­ri­té de la popu­la­tion, qui entre­prennent ou spé­culent (il par­le­ra à leur sujet d’esprits « ani­maux ») et les ren­tiers, qui ne cherchent que l’argent pour l’argent.

De même, le mar­ché n’est pas la ren­contre d’individus ration­nels : il est une foule sou­mise à l’autoréférencialité et à la névrose, dans laquelle cha­cun est per­sua­dé que l’autre sait mieux que lui, et passe son temps à cher­cher à faire comme les autres, modèle super­be­ment illus­tré par la méta­phore du concours de beau­té. Car les hommes vivent dans une incer­ti­tude radi­cale, non pro­ba­bi­li­sable, dont la seule porte de sor­tie est la conven­tion, un état d’esprit consis­tant à pen­ser que le mar­ché, consi­dé­ré comme uni­té auto­nome et agis­sante, va conti­nuer de suivre le même che­min que celui qu’il a sui­vi jusqu’à pré­sent. Mais lorsque la conven­tion s’effrite, la peur col­lec­tive atteint son paroxysme, et tout le monde cherche la liqui­di­té, c’est à dire le pou­voir d’achat immé­diat pour se pré­ser­ver des risques. Dans ces moments de panique, seule une auto­ri­té exté­rieure (l’État) a la pos­si­bi­li­té de se sub­sti­tuer à la conven­tion pour évi­ter le chaos.

Et Keynes de pro­po­ser un rôle radi­ca­le­ment nou­veau pour son époque à l’autorité publique : loin de l’autoritarisme bor­né et incom­pé­tent en vigueur dans les pays com­mu­nistes, et loin du lais­ser-faire inté­gral joint à l’intégrisme mora­li­sa­teur de l’Angleterre Vic­to­rienne, l’État doit rem­plir les fonc­tions que les agents pri­vés sont inca­pables d’accomplir : et donc, assu­rer la liqui­di­té de l’économie, en contrô­lant flux de capi­taux et masse moné­taire.

Cela risque d’être défa­vo­rable aux ren­tiers ? Qu’importe, mieux vaut l’euthanasie des ren­tiers par l’inflation que leur ruine par la guerre, qui ne manque pas d’arriver lorsque la défla­tion délite les socié­tés et détruit avec les ren­tiers les jeunes et les productifs.

On le voit, on est bien loin des pré­sen­ta­tions tra­di­tion­nelles de Keynes, se résu­mant à la dépense publique jointe au mul­ti­pli­ca­teur pour évi­ter les crises et autres élé­ments de macroé­co­no­mie pour beso­gneux. Keynes, c’est avant tout une concep­tion de la socié­té, et un désir de voir l’économie ser­vir les hommes jusqu’au jour où, l’avarice et la cupi­di­té ayant fait leur office, l’humanité aura réso­lu son pro­blème éco­no­mique et pour­ra se consa­crer à des choses plus nobles. Les obs­tacles à cette évo­lu­tion, la sur­po­pu­la­tion, les guerres, les idéo­lo­gies qui nous empêchent de choi­sir les bonnes solu­tions, doivent être éra­di­qués pour lais­ser place à un État diri­gé par des gens com­pé­tents et humbles, sou­cieux avant tout du bien public. »
Lire la note de lec­ture jusqu’au bout, rien n’est simple, c’est très inté­res­sant :o)

Extraits de Maris : (intro) « L’objet de ce livre : faire com­prendre, dans une période de folie ou d’horreur éco­no­mique, à tra­vers la pen­sée de Keynes, que le plus grand éco­no­miste de son temps avait remi­sé l’économie au ves­tiaire ; que l’homme qui pul­vé­ri­sa défi­ni­ti­ve­ment et sans espoir de résur­rec­tion la pen­sée de la « main invi­sible » (la pen­sée du mar­ché qui s’équilibre auto­ma­ti­que­ment, si on le laisse faire, par la loi de l’offre et de la demande, pour le plus grand bon­heur de l’humanité), la vul­gate libé­rale autre­ment dit, avait constam­ment dans son pro­jet scien­ti­fique, un sou­ci de « civi­li­sa­tion ». »
(Conclu­sion) « Keynes, qui n’aimait guère les pré­vi­sions, pen­sait néan­moins que vers l’an 2030, la ques­tion éco­no­mique aurait dis­pa­ru, et la col­lec­ti­vi­té, apai­sée, se consa­cre­rait à l’éducation, aux arts, à la beau­té et, n’oublions jamais, au culte de l’amitié. » (…) « Aujourd’hui, la seule rai­son de vivre des classes diri­geantes paraît être l’accumulation pour l’accumulation, l’argent pour l’argent, la pro­duc­ti­vi­té pour la pro­duc­ti­vi­té, la vitesse pour la vitesse. Le ren­tier, l’homme des inté­rêts com­po­sés, Midas, Har­pa­gon (par­don : le bour­sier sur sa mon­tagne de dol­lars) triomphe. La vitesse pour quoi, au fait ? Pour s’entasser dans les bou­chons ? Et pour aller vers où ? Vers une mort cer­taine avec la cer­ti­tude d’une vie sté­rile ? Le mes­sage de Keynes est comme un tin­te­ment de clo­chette dans le fra­cas du péri­phé­rique. Il son­geait que les hommes des années 2030 ne tra­vaille­raient que trente heures par semaine et consa­cre­raient leurs loi­sirs au culte de l’amitié et de la beau­té. La seule chose qui pour­rait les empê­cher de le faire serait la peur de la liber­té. (…) L’homme ose­ra-t-il être libre ? »

• « La bourse ou la vie. La grande mani­pu­la­tion des petits action­naires. », par Ber­nard Maris et Phi­lippe Labarde (Albin Michel, 2000, 195 p.). Celui-là, je ne l’ai pas encore com­men­cé, juste feuille­té, mais je me le réserve comme un bon­bon :o) La lec­ture de Ber­nard Maris est tou­jours un régal, sur­tout avec Labarde, ils se boni­fient mutuel­le­ment, avec un style éner­gique et drôle. Je vous en repar­le­rai plus tard :o)

• « Tra­vailler deux heures par jour », par Adret (col­lec­tif), (Points actuel, 1979, 190 p.). Un petit livre pétillant d’idées pour tra­vailler moins et jouir plus de la vie sans mar­cher sur les autres. Droit à la paresse, amour du tra­vail, quel tra­vail ?, droit à l’utopie, gâchis du temps, le temps per­du de la vitesse, pro­po­si­tions concrètes…

• Il faut lire ce livre impor­tant de Loïc Wac­quant« Punir les pauvres » (Agone, 2004, 364 p.).

Lire l’excellente revue de presse d’Agone à http://​atheles​.org/​a​g​o​n​e​/​c​o​n​t​r​e​f​e​u​x​/​p​u​n​i​r​l​e​s​p​a​u​v​r​es/
« Aux États-Unis, il y a envi­ron 2 mil­lions de per­sonnes incar­cé­rées. Dès 1992, quatre États amé­ri­cains consacrent dans leur bud­get plus d’un mil­liard de dol­lars à l’emprisonnement au seul titre du fonc­tion­ne­ment. La pri­son est deve­nue le troi­sième employeur natio­nal ! En 1997, le taux d’incarcération pour 100 000 habi­tants était de 648 aux États-Unis contre 90 en France… Loïc Wac­quant, pro­fes­seur à Ber­ke­ley, s’interroge dans Punir les pauvres sur les rai­sons d’un tel écart. Ce taux de rem­plis­sage des pri­sons est un phé­no­mène rela­ti­ve­ment récent qui remonte aux années 1980, où le nombre de déte­nus était « seule­ment » de 500 000. Selon l’auteur, ce qua­dru­ple­ment ne peut pas s’expliquer par une mon­tée de la vio­lence : le taux d’homicides et de vols avec vio­lences est res­té stable sur les deux décen­nies. Mais il est cau­sé par « l’extension du recours à l’enfermement […] et l’alourdissement des peines encou­rues » (sauf pour les crimes en col blanc).

Paral­lè­le­ment à ce dur­cis­se­ment, en 1996, a lieu la réforme des aides sociales qui touchent de plein fouet les franges les plus fra­giles de la popu­la­tion. De 1955 à 1995, de nom­breux hos­pices psy­chia­triques ferment par manque de moyens, divi­sant par dix le nombre de patients. L’ancien État Pro­vi­dence, le « Wel­fare State », uti­lise aujourd’hui envi­ron dix fois plus d’argent à la répres­sion qu’à l’aide sociale. Cet ouvrage montre com­ment un État est deve­nu libé­ral en matière éco­no­mique et, à l’inverse, très direc­tif en matière sociale. Mieux, comme les pri­sons deviennent trop chères, elles sont confiées au pri­vé qui va par­fois jusqu’à faire payer aux pri­son­niers une par­tie du coût de leur incar­cé­ra­tion ! De nom­breux exemples effa­rants sont don­nés des condi­tions d’emprisonnement.

Quel est l’intérêt de réflé­chir comme le fait cet ouvrage sur l’exemple amé­ri­cain ? Il est, nous dit l’auteur, « une sorte d’alambic his­to­rique qui per­met d’observer en gran­deur natu­relle les consé­quences sociales, poli­tiques et cultu­relles de l’avènement de la péna­li­té néo­li­bé­rale dans une socié­té sou­mise à l’empire conjoint de la mar­chan­dise et de l’individualisme mora­li­sant ».
Quand en France on entend par­ler à lon­gueur de médias de « tolé­rance zéro », cette ana­lyse peut sem­bler per­ti­nente. (L’É­co­lo­giste, sep­tembre novembre 2005) ».

Le capi­ta­lisme porte en lui la guerre, voir ces deux documents :

• Il faut abso­lu­ment lire le dis­cours superbe du dra­ma­turge Harold Pin­ter, à l’occasion de son prix Nobel de lit­té­ra­ture : « Art, véri­té et poli­tique » :
http://nobelprize.org/literature/laureates/2005/pinter-lecture‑f.html
La démo­cra­tie uti­li­sée comme paravent men­son­ger aux pires atro­ci­tés… C’est un texte bou­le­ver­sant qui donne envie, en pro­fon­deur, de conce­voir et d’imposer des contre-pou­voirs, vite,avant de subir à nou­veau des guerres à fin d’enrichissement des hommes au pou­voir.

Voir aus­si « Je refuse d’obéir » de Jean Gio­no : http://​www​.legrand​soir​.info/​a​r​t​i​c​l​e​.​p​h​p​3​?​i​d​_​a​r​t​i​c​l​e​=​2​865.

« La guerre n’est pas une catas­trophe, c’est un moyen de gou­ver­ne­ment. L’État capi­ta­liste ne connaît pas les hommes qui cherchent ce que nous appe­lons le bon­heur, les hommes dont le propre est d’être ce qu’ils sont, les hommes en chair et en os ; il ne connaît qu’une matière pre­mière pour pro­duire du capi­tal.

Pour pro­duire du capi­tal, il a à cer­tains moments, besoin de la guerre, comme un menui­sier a besoin d’un rabot, il se sert de la guerre. L’enfant, les yeux bleus, la mère, le père, la joie, le bon­heur, l’amour, la paix, l’ombre des arbres, la fraî­cheur du vent, la course sau­te­lante des eaux, il ne connaît pas. (…) Il n’a de lois que pour le sang et pour l’or.

Dans l’État capi­ta­liste, ceux qui jouissent ne jouissent que de sang et d’or. (…) L’État capi­ta­liste nous cache gen­ti­ment le che­min de l’abattoir (…).

Je pré­fère vivre. Je pré­fère vivre et tuer la guerre, et tuer l’État capi­ta­liste (…) je ne veux pas me sacri­fier. Je n’ai besoin du sacri­fice de personne. » (…)


Rap­pel des livres déjà cités dans le texte « Une mau­vaise Consti­tu­tion… » mais vrai­ment importants :

• « La grande dés­illu­sion », par Joseph Sti­glitz (Fayard, 2002, 325 p).

• « OMC, le pou­voir invi­sible » par Agnès Ber­trand et Lau­rence Kala­fa­tides (Fayard, 2003, 330 p).

• « Le grand bond en arrière », par Serge Hali­mi (Fayard, 2004, 620 p.).

• « Europe, la tra­hi­son des élites », par Raoul Marc Jen­nar (Fayard, 2004, 280 p.)

Quatre grands livres, à lire et à faire lire, pour prendre toute la mesure du dan­ger mor­tel que l’OMC, tota­le­ment ins­tru­men­ta­li­sée par les mul­ti­na­tio­nales, fait cou­rir à la démo­cra­tie.


Autres sources d’info que les livres :

• À la radio, il faut abso­lu­ment écou­ter « Là-bas si j’y suis » tous les jours, sur France Inter à 15 h.
Cette émis­sion LBSJS, modeste et géniale, est un bain quo­ti­dien de géné­ro­si­té, de conscience, d’humanité, d’entraide… C’est un exemple de ce que devrait être une radio de ser­vice public, un lien entre les hommes de bonne volon­té pour que la pla­nète soit plus fra­ter­nelle.

Mer­ci, mer­ci, mer­ci à Daniel Mer­met et à toute l’équipe de l’émission. Mer­ci aus­si aux audi­teurs du répon­deur qui apportent leur éner­gie, leurs idées, leur colère, une force, une pétillance, un humour, des émo­tions for-mi-da-bles. http://​www​.radio​france​.fr/​f​r​a​n​c​e​i​n​t​e​r​/​e​m​/​l​a​b​a​s​s​i​j​y​s​u​i​s​/​a​r​c​h​i​v​e​s​.​php

Toutes les émis­sions sont dis­po­nibles après-coup sur le site.


Sou­vent, l’émission Du grain à moudre, à 17 h sur France Culture, est excel­lente aus­si : http://​www​.radio​france​.fr/​c​h​a​i​n​e​s​/​f​r​a​n​c​e​-​c​u​l​t​u​r​e​2​/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​g​r​a​i​n​/​a​r​c​h​i​v​e​s​.​php.

• L’é­mis­sion « Terre à terre » est aus­si une pré­cieuse perle d’in­tel­li­gence, chaque fois renou­ve­lée, le same­di matin sur France Culture, beau­coup trop tôt (à 7 heures du matin). Mer­ci , mer­ci, mer­ci à Ruth Ste­gas­sy : http://​ter​rea​terre​.ww7​.be/.

• Il n’y a presque plus de jour­naux libres, c’est-à-dire indé­pen­dants des annon­ceurs publi­ci­taires. Il n’y a plus beau­coup de géné­ro­si­té authen­tique ni d’exigence d’honnêteté des poli­tiques dans notre presse. Heu­reu­se­ment, il reste (ceux que je connais pour l’instant) :


Le Monde diplo­ma­tique : ça change de lire un jhttp://​www​.la​-bas​.org/our­nal qui parle uni­que­ment de choses impor­tantes. Le Diplo ne parle pas de chiens écra­sés, Le Diplo ne détaille pas la chro­nique judi­ciaire en se trans­for­mant en jour­na­liste-juge, le Diplo ne col­porte pas les rumeurs et les can­cans du gotha comme si c’était de l’or, le Diplo ne tra­ves­tit pas la réa­li­té pour le bon plai­sir de ses annon­ceurs (il publie très peu de pub)… Un vrai grand jour­nal, un pré­cieux levier pour com­prendre le monde et résis­ter.
http://​www​.monde​-diplo​ma​tique​.fr/


Poli­tis : un heb­do poli­tique régu­liè­re­ment excellent : il a les qua­li­tés du Monde diplo­ma­tique.
http://​www​.poli​tis​.fr/ Mais depuis que Poli­tis a été sau­vé par ses lec­teurs, le site est deve­nu payant… ce qui a quelque chose de déses­pé­rant (même eux…). Il ne reste à l’accès libre, pour les pauvres donc, que le Blog des rédac­teurs de Poli­tis : http://​www​.pour​-poli​tis​.org/


Marianne : revue ‘grand public’ indé­pen­dante de la pub et ça se sent sacré­ment dans la liber­té de ton :o) Un côté ‘people’ par­fois très gênant (mais sans pub, il faut vendre, on peut les com­prendre), mais sur­tout des articles et dos­siers poli­tiques et éco­no­miques pas­sion­nants.
http://​www​.marianne​-en​-ligne​.fr/


L’Humanité : jour­nal cou­ra­geux et fina­le­ment beau­coup plus utile aux citoyens que ceux-là mêmes qui lui reprochent d’être lié à un par­ti, je l’ai décou­vert cette année (2005). Moi qui tenais les com­mu­nistes en qua­ran­taine sans même y réflé­chir, comme un réflexe condi­tion­né depuis le plus jeune âge (on ne lit pas l’Huma à Auteuil), comme j’étais bête et mal infor­mé… Sym­pa­thiques géné­ro­si­té et soli­da­ri­té qu’on sent gra­vées en pro­fon­deur dans l’ADN des com­mu­nistes de base… Comme c’est dif­fi­cile (pour moi) de se dés­in­toxi­quer de la pro­pa­gande ingur­gi­tée pen­dant toute une vie.
Les com­mu­nistes souffrent des plaies Sta­line et Mao comme les chré­tiens souffrent de la plaie Tor­que­ma­da l’Inquisiteur… http://​www​.huma​nite​.fr/


PLPL qui est deve­nu Le Plan B : si vous sup­por­tez le vitriol, c’est un canard très déca­pant, par­fois trop sévère ou inuti­le­ment méchant, mais qui mène har­di­ment une tâche d’utilité publique, un tra­vail d’Hercule : démas­quer et défaire le PPA (par­ti de la presse et de l’argent) et la PQM (presse qui ment)… Le style sar­don est sou­vent tor­dant :o) : http://​www​.homme​-moderne​.org/​p​l​pl/
http://​www​.leplanb​.org


Le Canard Enchaî­né est éga­le­ment indé­pen­dant de la publi­ci­té, ce qui donne un ton… très libre ;o)
http://​www​.canar​den​chaine​.com/ (site encore presque vide, malheureusement)


Il faut aider ces jour­naux à sur­vivre en s’abonnant et en abon­nant des copains désar­gen­tés :o)


• Voir aus­si ces docu­ments de réfé­rence :

Textes de référence :

Ø La Consti­tu­tion fran­çaise (4 octobre 1958) :
http://​www​.conseil​-consti​tu​tion​nel​.fr/​t​e​x​t​e​s​/​c​o​n​s​t​i​t​.​htm

Ø Le Pré­am­bule de la Consti­tu­tion fran­çaise de 1946 :
http://​www​.conseil​-consti​tu​tion​nel​.fr/​t​e​x​t​e​s​/​p​1​9​4​6​.​htm

Ø Le Trai­té Consti­tu­tion­nel Euro­péen (TCE, reje­té par réfé­ren­dum en 2005 mais pro­chai­ne­ment impo­sé vio­lem­ment de force par nos propres pré­ten­dus « repré­sen­tants ») :
https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​T​e​x​t​e​_​i​n​t​e​g​r​a​l​_​T​C​E​_​4​8​5​_​p​a​g​e​s​.​pdf
Bien étu­dier sur­tout les par­ties 1 et 4, les plus dan­ge­reuses pour la démocratie.

Ø La Décla­ra­tion des Droits de l’Homme et du Citoyen (1789) :
http://​www​.conseil​-consti​tu​tion​nel​.fr/​t​e​x​t​e​s​/​d​1​7​8​9​.​htm

Ø La Décla­ra­tion des Droits de l’Homme et du Citoyen (1793) :
http://fr.wikisource.org/wiki/D%C3%A9claration_des_Droits_de_l%E2%80%99Homme_et_du_Citoyen_de_1793

Ø La Consti­tu­tion du Vene­zue­la :
https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​C​o​n​s​t​i​t​u​t​i​o​n​V​e​n​e​z​u​e​l​a​.​pdf
Ø La Consti­tu­tion suisse :
http://​www​.admin​.ch/​c​h​/​f​/​a​s​/​1​9​9​9​/​2​5​5​6​.​pdf

Ø Les Consti­tu­tions fran­çaises :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Constitutions_fran%C3%A7aises

Ø Toutes les consti­tu­tions du monde :

• http://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Constitution_par_pays

• http://​mjp​.univ​-perp​.fr/​c​o​n​s​t​i​t​/​c​o​n​s​t​i​t​i​n​t​r​o​.​htm

Ø Le pro­gramme du CNR, Conseil Natio­nal de la Résis­tance (1945) :
http://fr.wikisource.org/wiki/Programme_du_Conseil_national_de_la_Résistance

On trouve aus­si, bien sûr, des réflexions pas­sion­nantes dans les grands clas­siques :

Ø Aris­tote : « La poli­tique » : http://​www​.laphi​lo​so​phie​.fr/​t​e​l​e​c​h​a​r​g​e​m​e​n​t​.​p​h​p​?​i​d​=​348
et « La Consti­tu­tion d’Athènes » : http://​remacle​.org/​b​l​o​o​d​w​o​l​f​/​p​h​i​l​o​s​o​p​h​e​s​/​A​r​i​s​t​o​t​e​/​t​a​b​l​e​c​o​n​s​t​i​t​u​t​i​o​n​.​htm

Ø Pla­ton : « La Répu­blique » :
http://​pla​to​-dia​logues​.org/​f​r​/​t​e​t​r​a​_​4​/​r​e​p​u​b​l​i​c​.​htm

Ø Mon­tes­quieu : « L’esprit des lois » : http://​clas​siques​.uqac​.ca/​c​l​a​s​s​i​q​u​e​s​/​m​o​n​t​e​s​q​u​i​e​u​/​m​o​n​t​e​s​q​u​i​e​u​.​h​tml

Ø Toc­que­ville : « De la démo­cra­tie en Amé­rique » Tome 1 : http://​clas​siques​.uqac​.ca/​c​l​a​s​s​i​q​u​e​s​/​D​e​_​t​o​c​q​u​e​v​i​l​l​e​_​a​l​e​x​i​s​/​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​_​1​/​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​_​t​o​m​e​1​.​h​tml
et sur­tout tome 2 : http://​clas​siques​.uqac​.ca/​c​l​a​s​s​i​q​u​e​s​/​D​e​_​t​o​c​q​u​e​v​i​l​l​e​_​a​l​e​x​i​s​/​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​_​2​/​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​_​t​o​m​e​2​.​h​tml

Ø Rous­seau : « Le contrat social » :
http://​clas​siques​.uqac​.ca/​c​l​a​s​s​i​q​u​e​s​/​R​o​u​s​s​e​a​u​_​j​j​/​c​o​n​t​r​a​t​_​s​o​c​i​a​l​/​c​o​n​t​r​a​t​_​s​o​c​i​a​l​.​h​tml

Ø Marx et Engels : « Mani­feste du par­ti com­mu­niste »(à lire abso­lu­ment) :
http://​www​.mar​xists​.org/​f​r​a​n​c​a​i​s​/​m​a​r​x​/​w​o​r​k​s​/​1​8​4​7​/​0​0​/​k​m​f​e​1​8​4​7​0​0​0​0​.​htm

Ø Alain (Émile Char­tier) : pro­pos sur le pou­voir et pro­pos poli­tiques :
http://​clas​siques​.uqac​.ca/​c​l​a​s​s​i​q​u​e​s​/​A​l​a​i​n​/​A​l​a​i​n​.​h​tml

(À suivre)


Sur mon site, les par­ties inter­ac­tives peuvent ser­vir de tri­bunes et éclai­rer les citoyens qui abordent la réflexion ins­ti­tu­tion­nelle, mal­gré les experts qui pré­fè­re­raient res­ter seuls :

Ø Forum du plan C : pour une Consti­tu­tion écrite par et pour les Citoyens :
http://​etienne​.chouard​.free​.fr/​f​o​r​u​m​/​i​n​d​e​x​.​php

Ø Wiki-Consti­tu­tion : pour écrire et pro­té­ger nous-mêmes notre Consti­tu­tion :
https://​old​.chouard​.org/​w​i​k​i​c​o​n​s​t​i​t​u​t​i​o​n​/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​?​t​i​t​l​e​=​A​c​c​u​eil


Ø BLOG : pour par­ler de tous les sujets liés aux ins­ti­tu­tions, mais connexes (his­toire, éco­no­mie, phi­lo­so­phie, socio­lo­gie, poli­tique…) :
• ancien blog : http://​etienne​.chouard​.free​.fr/​E​u​r​o​p​e​/​f​o​r​um/
• nou­veau blog : https://​www​.chouard​.org/​b​l​og/a>
  De façon plus sta­tique, eEn plus de la pré­sente page, on trou­ve­ra d’u­tiles réfé­rences sur ces deux volu­mi­neux flo­ri­lèges : Ø Liens et docu­ments en tota­li­té (depuis 2005) :
https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​L​i​e​n​s​_​e​n​_​t​o​t​a​l​i​t​e​.​pdf Ø Pépites (pen­sées en vrac) (depuis 2005) :
https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​E​n​_​V​r​a​c​.​pdf Der­nière mise à jour de cette page : 29 juin 2014
(je suis affe­ru­se­ment en retard : il manque plein de trucs ici, déso­lé. Débordé.)