Le socialisme chinois et le mythe de la fin de l’Histoire, par Bruno GUIGUE

21/08/2018 | 4 commentaires

Encore un article bien inté­res­sant de Bru­no Guigue, qui nous porte à réflé­chir : « Le socia­lisme chi­nois et le mythe de la fin de l’Histoire »

Source : Le Grand Soir, https://​www​.legrand​soir​.info/​l​e​-​s​o​c​i​a​l​i​s​m​e​-​c​h​i​n​o​i​s​-​e​t​-​l​e​-​m​y​t​h​e​-​d​e​-​l​a​-​f​i​n​-​d​e​-​l​-​h​i​s​t​o​i​r​e​.​h​tml

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4 Commentaires

  1. Beo

    Très inté­res­sant, merci.

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  2. ève

    Mai­tri­ser sa mon­naie éta­tique , oeu­vrer pour l’in­té­rêt com­mun , et orien­ter son déve­lop­pe­ment vers un mar­ché com­pé­ti­tif tel que celui de l’A­sie envers les mar­chés occi­den­taux , il fal­lait y pen­ser et sur­tout avoir la rigueur qui les caractérise !
    Néan­moins , il existe dans ce pays aus­si les mafias domi­nantes des sec­teurs que nous réprou­vons tous un peu quand même ! Et un manque d’é­va­lua­tion sala­riale chez les très jeunes les conduit à plon­ger dans des âne­ries sou­vent irré­ver­sibles ! Un fléau main­te­nu comme par­tout ailleurs !
    Com­ment se fait-il qu’il n’ar­rive pas à dis­pa­raitre nulle part ? (le fléau )

    Réponse
  3. Desbois

    L’ar­ticle contient (à mon sens) plu­sieurs leçons :
    1/ concer­nant l’ul­tra-libé­ra­lisme de l’UE : (exemple du controle de la Chine sur son économie)
    L’exemple Chi­nois montre clai­re­ment que les extrêmes ne sont nul­le­ment la solu­tion (com­mu­nisme – pro­prié­té éta­tique de tous les moyens de pro­duc­tion ou libé­ra­lisme – pro­prié­té pri­vée de tous les moyens de pro­duc­tions sans aucune limite).
    Dans les deux cas, c’est l’ab­sence de démo­cra­tie qui est nui­sible : direc­tion par un petit groupe d’in­di­vi­dus (oli­gar­chie) qui ne rend de compte à personne.

    Une éco­no­mie rési­liante (résis­tante aux chocs) doit plu­tôt être plu­rielle et DEMOCRATIQUE (le pou­voir de la pro­prié­té pri­vée doit s’ar­rê­ter net là où les nui­sances pour tous débutent) et bien sur contrô­lé par la nation.

    2/écologie : concer­nant les soit disants éco­lo­gistes (par exemple Cap21 et ses élus qui sou­tiennent Macron et En Marche et dont beau­coup d’é­lus lui ont accor­dé leurs signa­tures pour la pré­si­den­tielle) ne com­prennent pas que le capi­ta­lisme est le pire enne­mi de l’é­co­lo­gie. D’au­tant que M. Macron est le repré­sen­tant du pire du capi­ta­lisme : le capi­ta­lisme finan­cier : sans foi ni loi (Voir par exemple, s’il en était encore besoin tant il était évident dès le départ pour qui rou­lait ce mon­sieur ban­quier d’af­faires, le témoi­gnage de C.Eckert rela­té par le maga­zine Alter­na­tives éco­no­miques – note de lec­ture du livre de M. Eckert (n°381 – juillet/aout 2018 p 98).

    Pro­blème éco­lo­gique aus­si en Chine (rien n’est tout rose nulle part) : l« insuf­fi­sance de démo­cra­tie est-elle en cause ? En tout cas, l’exer­cice d’une vrai démo­cra­tie per­met de mar­gi­na­li­ser et de limi­ter les inté­rêts trop égoïstes
    Voir par exemple la démarche ci-jointe rela­té par le maga­zine Kai­zen n°39 de juillet 2018 p 56 (voir aus­si : https://​www​.luc​-sur​-aude​.fr/​p​r​o​j​e​t​s​/​p​a​r​c​-​p​h​o​t​o​v​o​l​t​a​i​q​ue/ )

    Réponse
  4. Renaud

    Très inté­res­sant cet article. Bru­no Guigue com­mente soi­gneu­se­ment les contours et les formes éco­no­miques, sociales et poli­tiques de la Chine chan­geant peu sur la longue durée, mais au fil de l’his­toire ‑inté­grant- ins­tinc­ti­ve­ment les allu­vions venant des défer­le­ments des « bar­bares d’Oc­ci­dent » une fois les vagues retirées.

    J’ai plan­ché assez long­temps sur la pen­sée chi­noise, donc la logique chi­noise dont le Y‑King (Le Livre des Trans­for­ma­tions) est l’un des élé­ments déci­sifs de ce type de pen­sée non détec­table, à prio­ri, pour les Occidentaux.

    Rien n’est plus révé­la­teur géo­gra­phi­que­ment et his­to­ri­que­ment que cette ‑réa­li­sa­tion- des rap­ports entre le YIN et le YANG qui struc­ture la sym­bo­lique et la réa­li­té chi­noise par cette dua­li­té uni­ver­selle et dyna­mique. Pour don­ner une image en résu­mant au maxi­mum, le YIN, force cen­tri­pète, repré­sente la Chine, l’Em­pire du Milieu du monde, la Chine édi­fiant pen­dant si long­temps des murailles pour se pro­té­ger des inva­sion des bar­bares, entre autres d’Oc­ci­dent, et dans les mêmes temps his­to­riques, le YANG, force cen­tri­fuge, repré­sente les Occi­den­taux, ces conqué­rants nés, ne ces­sant de s’é­par­piller dans le monde pour conqué­rir et for­mer des empires colo­niaux, toutes nations occi­den­tales en concur­rence implacable.

    Le Y‑King a une por­tée universelle.

    D’autre part, du temps des anciens empires chi­nois, tout appar­te­nait à l’Em­pe­reur, y com­pris ses sujets. Un chi­nois inven­tait quelques chose, son inven­tion appar­te­nait à l’Em­pe­reur et celui-ci en dis­po­sait ou non, selon son choix. Car l’Em­pe­reur ayant tout ce qu’il vou­lait était peu moti­vé pour en faire un déve­lop­pe­ment quel­conque, éco­no­mique, indus­triel, etc. Ceci fut un frein au déve­lop­pe­ment de la Chine à la grande échelle car les chi­nois sont nos égaux en inven­tions, sciences et tech­niques, ils ont à peu près inven­té de leur côté l’es­sen­tiel des inven­tions faites en Occi­dent dans l’his­toire. Mais pen­dant ce temps en Occi­dent, toute inven­tion consti­tuait ipso-fac­to un moteur de com­pé­ti­tion indi­vi­duel et natio­nal de très grande impor­tance pour être com­pé­ti­tif sur tous les plans, avec la fina­li­té de concur­ren­cer et éli­mi­ner les adver­saires, de s’en­ri­chir et de s’ap­pro­prier le monde. Main­te­nant, désor­mais l’A­sie et les pays sini­sés sont lar­ge­ment au niveau de l’Oc­ci­dent et peut-être davantage.

    Dans le monde contem­po­rain, les rela­tions entre l’A­sie, dont la Chine est l’élé­ment prin­ci­pal, et l’A­mé­rique du Nord (après l’Eu­rope) vont for­cé­ment se téles­co­per de plus en plus. Il sera inté­res­sant d’ob­ser­ver, entre autres, la dimen­sion sub­jec­tive de cette rela­tion. Les Occi­den­taux pen­sant « impli­ci­te­ment » que les Asia­tiques, les Chi­nois, vont se confor­mer au sché­ma men­tal occi­den­tal, car pour les occi­den­taux il est ‘sous-enten­du’ que les Chi­nois sont en train d’en­trer dans l’ac­tua­li­té et l’his­toire occi­den­tale. Tan­dis que les Asia­tiques, les Chi­nois, ne res­sen­ti­ront aucune rai­son d’a­dop­ter la ‘vision’ occi­den­tale et res­te­ront, à quelques variantes près, com­plè­te­ment atta­chés à leur iden­ti­té ; ce serait plu­tôt eux, les Chi­nois et les Asia­tiques qui, d’a­près leurs cri­tères, vont inté­grer l’Oc­ci­dent dans leur his­toire . Mais voi­là, en ce monde il n’y a pas de place pour deux uni­ver­sa­li­tés. La ren­contre de deux uni­ver­sa­li­tés aus­si oppo­sée que la chi­noise ou YIN et l’oc­ci­den­tale ou YANG peut s’a­vé­rer dan­ge­reuse. D’une part, l’u­ni­ver­sa­li­té occi­den­tale conqué­rante et domi­na­trice par nature, et d’autre part, l’u­ni­ver­sa­li­té chi­noise qui n’a­gresse per­sonne mais est de nature défen­sive. À terme ou long terme, voi­là une arma­ture contre laquelle l’Oc­ci­dent peut se mettre en danger

    Le conte­nu de l’ar­ticle colle bien à la pen­sée et à l’at­ti­tude chi­noise. Ain­si, la pen­sée chi­noise est pérenne à tra­vers l’his­toire. L’Em­pire du milieu existe tou­jours quelques soient les tri­bu­la­tions de la Chine, il y a une conti­nui­té chi­noise de quelques 5000 ans, mal­gré les tri­bu­la­tions his­to­riques, la mons­truo­si­té de Mao qui, certes, repla­ça la Chine sur son pié­des­tal, il y eu aus­si l’ef­froyable révo­lu­tion cultu­relle pro­lé­ta­rienne des années 60 et ses mil­lions de morts, etc.
    Mais l’Em­pire chi­nois, au sens cultu­rel, n’a jamais subit de vraies rup­tures comme en Occident.

    Seule­ment atten­tion ! Les diri­geants Chi­nois n’ont pas enle­vé de leur Consti­tu­tion l’é­cri­teau : Par­ti Com­mu­niste. Ceci peut com­por­ter des risques stra­té­giques énormes dans le futur dans des cir­cons­tances aujourd’­hui inconnues.

    Puisse l’at­ti­tude col­lec­tive chi­noise res­ter impré­gnée de son prag­ma­tisme et res­ter forte comme le décrit très bien Bru­no Guigue sur son mode défen­sif et non agressif.

    J’ai tou­jours dit que le com­mu­nisme chi­nois, donc pra­ti­qué par les chi­nois ne cor­res­pon­dait pas à notre grille d’a­na­lyse et qu’en Occi­dent, nous nous trom­pions sur la Chine, sur­tout à long terme. En effet, rien n’est plus vrai que le long terme en Chine. Comme la culture chi­noise est plu­tôt inté­gra­trice, elle res­tée elle-même et n’a pas pour autant trans­for­mée en son fond. Chris­tia­nisme ? Com­mu­nisme ? etc., certes, mais façon chinoise.

    Tout l’in­verse de la men­ta­li­té amé­ri­caine qui, hélas, nous aura impré­gnée jus­qu’à l’é­cœu­re­ment, une men­ta­li­té de chas­seur de prime inculte et de com­man­do avec une seule chose en tête : rafler la mise et rafler tous les pac­toles détec­tés, après, c’est la terre bru­lée, bien sûr chez les autres, mais ça on s’en fout…

    J’a­vais été intri­gué par cette qua­si ‘syn­chro­ni­ci­té his­to­rique’ que consti­tuent les évé­ne­ments chi­nois de la place Tien Anmen à Pékin début juin 1989 (et la visite en Chine de Gor­bat­chev com­plè­te­ment tour­ne­bou­lée, mais sans rap­port je crois avec la chute du mur de Ber­lin) donc évé­ne­ments sui­vis rapi­de­ment, moins de 6 mois après, par la chute du mur de Ber­lin en novembre 1989.

    Ain­si, en Chine, les vel­léi­tés de démo­cra­tie (sans doute par influence occi­den­tale de sur­face) ont été arrê­tées net et bru­ta­le­ment par le régime chi­nois en train de se réorien­ter depuis 10 ans aupa­ra­vant (1979). Tout l’ar­ticle de B. Guigue est cen­tré là-des­sus. Tan­dis que la chute du mur de Ber­lin allait entrai­ner la chute du com­mu­nisme poli­tique en Occi­dent. Le monde intra-occi­den­tal Est-Ouest tour­nait une page et, qua­si dans le même temps, la Chine pro­cé­dait à un chan­ge­ment de méthode éco­no­mique et poli­tique qui, compte tenu d’où elle vient, lui a réus­si depuis ce chan­ge­ment de cap.

    Affaire à suivre.

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