[STARVE THE BEAST] « Pour aller toujours plus vite, on les rend grabataires » : lettre des infirmières du CHU de Grenoble

17/08/2018 | 13 commentaires

« Alerte. Les infir­mières et infir­miers du CHU de Gre­noble font part de leur déses­poir dans une lettre ouverte à des­ti­na­tion de leur direc­tion mais éga­le­ment de la France entière et des auto­ri­tés. La situa­tion cri­tique qu’ils et elles décrivent en EHPAD et USLD fait froid dans le dos. La dyna­mique mana­gé­riale appli­quée aux soins de san­té – où le chiffre passe avant tout – s’attaque au sens même du tra­vail d’infirmier, ren­dant les soins de moins en moins effi­caces, éven­tuel­le­ment, au pro­fit du sec­teur pri­vé. Selon eux, le dan­ger pour les patients est mani­feste et les acci­dents risquent de se mul­ti­plier. Les hôpi­taux, une entre­prise comme les autres ? »

[Mr mon­dia­li­sa­tion]


Com­mu­ni­qué CGT du CHU de Gre­noble – 04.76.76.51.03 – syndicatcgt@chu-grenoble.fr :

« Lettre à la direction du CHU de Grenoble Alpes concernant la situation catastrophique en gériatrie (Soins de Longue Durée et EHPAD) »

Ceci est un cri d’alarme, un cri de désespoir, car nous n’avons plus le temps. Nous n’avons plus le temps de soi­gner ni de prendre soin, nous n’avons plus le temps d’exercer notre métier. En tant que soi­gnants, nous sommes en première ligne. Nous subis­sons nous-mêmes et voyons les patients subir les conséquences délétères de la poli­tique du chiffre qui est menée par­tout au CHU. L’EHPAD et le SLD sont des lieux de vie, les gens qui y vivent y subissent au quo­ti­dien, et ce jusqu’à leur mort, les conséquences de cette poli­tique gestionnaire.

Régulièrement, mes collègues se retrouvent seul·e infirmier·ère pour 40 résidents. Avez-vous une idée de ce que cela signi­fie de tra­vailler dans ces condi­tions ? À l’aide d’un cal­cul simple on se rend compte que, sur un ser­vice de 7h30, une fois retirées les 30 minutes de trans­mis­sions orales, il ne reste à l’ infirmier·ère que 10,5 minutes par patient.

Mais ces 10,5 minutes ne sont même pas du temps de présence consacré à chaque patient, car il faut déduire le temps que l’infirmier·ère passe à : vérifier les pres­crip­tions, piler les médicaments si nécessaire (envi­ron 14 des patients), vali­der les actes dans le logi­ciel, faire les trans­mis­sions avec le médecin, préparer les per­fu­sions, faire les trans­mis­sions écrites, gérer les imprévus, répondre au téléphone et aux familles, ran­ger la phar­ma­cie, etc.

La situa­tion des aides​-soi​gnants​.es n’est pas plus enviable, d’autant plus que si l’infirmier·ère n’a que peu de temps pour réaliser les soins qui lui sont propres alors il/elle n’en n’aura pas pour réaliser les soins d’hygiène et de confort avec les aides-soignants·es.

Les conséquences de ce manque de temps sur les patients ? De la dou­leur et de la souf­france provoquées par des gestes trop rapides des soi­gnants, une douche par semaine au mieux, des pan­se­ments non renouvelés à temps, des escarres qui se développent par manque de temps avec les patients pour les mobi­li­ser, des résidents réveillés très tôt pour pou­voir finir nos tours de soin, au détriment de leur santé et de leur confort, des pertes d’autonomie accélérées par manque de temps pour les accom­pa­gner dans les gestes de la vie quo­ti­dienne, gestes qu’on fait à leur place pour gagner du temps. Pour aller tou­jours plus vite, on les rend gra­ba­taires. Même d’un point de vue pure­ment comp­table cela n’a pas de sens : une fois gra­ba­taires, ces patients nécessitent encore plus de temps et de moyens.

Si on ne se fie qu’aux plan­nings, si on ne se fie qu’aux actes de soin dont la case « validé » a bien été cochée, alors on pour­rait pen­ser (le pen­sez-vous d’ailleurs&bnsp;?) que tout va pour le mieux puisque « le tra­vail est fait ». Alors oui, les cases, sont bien cochées, les médicaments sont donnés, les corps sont lavés mais à quel prix ? Au prix d’une mal­trai­tance institutionnalisée qui est dirigée bien évidement contre les patients mais également contre les soi­gnants qui se voient, malgré eux, col­la­bos de cette poli­tique du chiffre.

Ce sont nous, les ouvriers du soin, qui en arri­vons, malgré nous, à mal­trai­ter ces corps, à mal­me­ner ces gens pour qui le quo­ti­dien de leurs dernières années consiste à ne croi­ser que des per­sonnes pressées, des per­sonnes stressées qui n’ont pas le temps de prendre soin d’eux correctement.

Le jour où il y aura des morts, des morts prématurées, chez les patients comme chez le per­son­nel,ce jour-là il fau­dra assu­mer, c’est à dire répondre de vos actes et en accep­ter les conséquences. Je dis cela non comme une menace mais comme une triste prémonition d’une conséquence de la poli­tique actuelle.

Aujourd’hui, quelques voix se lèvent mais glo­ba­le­ment pour­quoi ça conti­nue de tour­ner ? Tout sim­ple­ment parce que les prin­ci­paux intéressés n’osent rien dire :

– Les patients sont bien sou­vent trop faibles pour dire quoi que ce soit et quand bien même : seraient-ils entendus ?

– Les familles, quant à elles, se plaignent régulièrement auprès des soi­gnants mais ne vont pas plus haut dans la hiérarchie, et de toute façon, ont-elles d’autres choix ? qui est capable d’assumer à domi­cile un parent gra­ba­taire ? L’institution est pour eux la seule solution.

– Enfin, les soi­gnants, com­plices malgré eux, ont bien sou­vent honte ou alors sont résignés. Épui­sés par les efforts per­ma­nents qui leurs sont demandés (finir en retard, faire des heures supplémentaires, reve­nir sur les jours de repos, tra­vailler en 12h, faire des « soirs-matins »…) et lorsque la colère éclate, mal­heu­reu­se­ment elle ne dépasse que rare­ment les murs des offices de soin.

Aujourd’hui, si je vous écris cette lettre, c’est parce que je ne me recon­nais plus dans la soi­gnante que l’institution me force à être et je ne sup­porte plus l’impact que cela a sur ma vie. Je sou­haite qu’un jour, je n’aille plus tra­vailler en gériatrie avec « la boule au ventre » mais avec plai­sir. Plai­sir généré par la satis­fac­tion de prendre soin, la satis­fac­tion de faire le tra­vail que j’aime et de le faire bien, la satis­fac­tion d’apporter un peu de sou­rire, un peu de bon­heur à ces per­sonnes qui vivent leurs dernières années.

On ne compte plus les arrêts de tra­vail et les départ pour burn-out, vous pous­sez le per­son­nel à bout en ne leur don­nant pas les moyens d’exercer leur métier cor­rec­te­ment. Métier exi­geant qui demande de l’attention et des responsabilités, la spécificité de chaque ser­vice requiert une exper­tise qui n’est plus recon­nue. Le recours mas­sif à l’intérim le montre bien et crée un désengagement de la part du personnel.

Je ne cherche pas votre com­pas­sion, je ne me bats pas pour mon confort mais pour défendre un trai­te­ment digne des patients, une qua­lité de soin, cette même qua­lité qui fait tant votre fierté lorsqu’on voit appa­raître le CHUGA dans le clas­se­ment des meilleurs hôpi­taux. Cette qua­lité dont vous vous van­tez mais qui est illu­soire, à force de réduction de per­son­nel, elle n’existe plus à l’hôpital, et en gériatrie encore moins qu’ailleurs.

DU PERSONNEL ET DES MOYENS VITE !!!!!

Com­mu­ni­qué CGT du CHU de Gre­noble – 04.76.76.51.03 – syndicatcgt@chu-grenoble.fr

Source : Mr Mon­dia­li­sa­tion, https://​mrmon​dia​li​sa​tion​.org/​p​o​u​r​-​a​l​l​e​r​-​t​o​u​j​o​u​r​s​-​p​l​u​s​-​v​i​t​e​-​o​n​-​l​e​s​-​r​e​n​d​-​g​r​a​b​a​t​a​i​r​es/. « Notre parole est libre, indé­pen­dante et gra­tuite grâce à vous. Afin de per­pé­tuer ce tra­vail,sou­te­nez-nous aujourd’hui par un thé 🙂  »


Mon com­men­taire :

L’ap­pau­vris­se­ment de l’É­tat, l’aus­té­ri­té impo­sée aux per­son­nels et l’as­sas­si­nat pro­gram­mé des ser­vices publics, sont VOULUS comme tels par des voleurs, des cri­mi­nels, qui trans­forment pro­gres­si­ve­ment les ser­vices publics en centres de pro­fit. La doc­trine de ces gre­dins a un slo­gan offi­ciel (pas du tout secret), depuis presque 50 ans (Rea­gan, That­cher, Pino­chet et leurs Chi­ca­go boys dans les années 70) : ce slo­gan cri­mi­nel est STARVE THE BEAST, affa­mer la bête, rui­ner l’É­tat, qui est le seul acteur capable de s’op­po­ser aux riches, de limi­ter la pré­da­tion de la socié­té par les riches, et que les riches veulent mettre hors d’é­tat de leur nuire.

Cha­cun de ces crimes contre l’in­té­rêt géné­ral est JUSTIFIÉ auprès de l’o­pi­nion publique, légi­ti­mé par les >jour­na­listes< (presque tous ven­dus aux riches), ren­du « tech­ni­que­ment néces­saire et utile » (!), par le fait de DÉPENSER MOINS D’ARGENT PUBLIC : coû­ter moins cher, ce serait être >évi­dem­ment< plus >effi­cace<.

C’est ce gros­sier men­songe qui nous conduit à accep­ter l’inacceptable. 

Mais le manque d’argent pour les ser­vices publics est — pré­ci­sé­ment — une construc­tion poli­tique (cri­mi­nelle) non néces­saire : si des per­son­nels et des équi­pe­ments sont néces­saires au bien com­mun et si les res­sources (en humains et en biens) sont dis­po­nibles, IL FAUT CRÉER L’ARGENT cor­res­pon­dant au tra­vail per­met­tant de ser­vir le bien com­mun. Une telle nou­velle mon­naie ayant une bonne contre­par­tie (le tra­vail utile cor­res­pon­dant) ne serait nul­le­ment infla­tion­niste et serait au contraire source de prospérité. 

Les pré­ten­dus >res­pon­sables< qui ne créent pas la mon­naie néces­saire au fonc­tion­ne­ment des ser­vices publics et qui, au contraire, assas­sinent les ser­vices publics au nom de la >rigueur bud­gé­taire publique<, ces gens-là sont soit des comp­tables incom­pé­tents qui devraient être révo­qués et rem­pla­cés (s’ils sont de bonne foi, intoxi­qués dans leur enfance dans les >grandes écoles< par une doxa éco­no­mique scan­da­leuse), soit des traîtres cri­mi­nels qui devraient être enfer­més (s’ils sont de mau­vaise foi, aux ordres de La Banque et/ou de puis­sances étrangères).

À l’é­vi­dence, nous n’a­vons pas de Constitution.

Une Consti­tu­tion digne de ce nom (donc écrite d’a­bord et pro­té­gée ensuite par les citoyens eux-mêmes) per­met­trait aux citoyens de contrô­ler et de révo­quer les poli­ti­ciens mal­fai­sants, et garan­ti­rait que la puis­sance publique soit vrai­ment maître de la création/destruction moné­taire (sous contrôle citoyen quo­ti­dien), ce qui don­ne­rait à cette puis­sance publique la capa­ci­té réelle d’être à la fois *employeur en der­nier res­sort* et pour­voyeur gra­tuit de bons ser­vices publics, bien équi­pés et bien contrô­lés : san­té, jus­tice, édu­ca­tion, infor­ma­tion, trans­port, dis­tri­bu­tion, etc.

Où en êtes-vous, bande de virus, pen­dant ces vacances, avec vos mini-ate­liers consti­tuants popu­laires contagieux ?

Étienne.

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13 Commentaires

  1. zamicel

    On en arrive à cette socié­té inhu­maine sans doute parce-que toute la socié­té a per­due ses valeurs et ses repères. Le tra­vail pour retrou­ver une vie décente pas­se­ra par retrou­ver nos racines et le pro­grès sera alors de nou­veaux pos­sible. Il me semble que les paroles de ce chef lako­ta peuvent nous inspirer :
    Les révé­la­tions d’un chef lakota
    « Dieu a tout créé d’une manière si simple. Nos vies sont très simples. Nous fai­sons ce que nous vou­lons. La seule loi à laquelle nous devons obéir est la loi natu­relle, la loi de Dieu. Nous n’en recon­nais­sons aucune autre. Nous n’a­vons pas besoin de votre Église. Les Black Hil­ls sont notre Église. Nous n’a­vons pas non plus besoin de votre Bible. Notre Bible, ce sont le vent, la pluie et les étoiles. Le monde est une bible ouverte, et nous autres, Indiens, l’é­tu­dions depuis des mil­lions et des mil­lions d’années. 

    « Je pré­dis de nom­breuses choses qui finissent par se pro­duire. Dieu va châ­tier le monde, Il est furieux. Je suis déso­lé de ce qui doit arri­ver. Il ne détrui­ra pas le monde entier, mais toutes les créa­tures vivantes péri­ront, et il fau­dra peut-être un mil­lion d’an­nées avant que la vie réap­pa­raisse. Grand-Mère Terre sera seule. Elle pour­ra se repo­ser. Tout cela à cause de la méchan­ce­té de l’Homme Blanc. Vous tom­be­rez, et votre chute sera très dure. Vous pleu­re­rez, vous vous lamen­te­rez. Vous com­pren­drez que votre puni­tion, pour avoir détruit le monde de Dieu, est iné­luc­table. N’es­pé­rez pas lui échap­per Dieu balaye­ra le mal de toute la sur­face de la Terre. » 

    https://​les​chro​ni​ques​de​ror​schach​.blog​spot​.com/​2​0​1​8​/​0​8​/​l​e​s​-​r​e​v​e​l​a​t​i​o​n​s​-​d​u​n​-​c​h​e​f​-​l​a​k​o​t​a​.​h​tml

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    • Berbère

      « Je pré­dis de nom­breuses choses qui finissent par se pro­duire. Dieu va châ­tier le monde, Il est furieux. Je suis déso­lé de ce qui doit arri­ver. Il ne détrui­ra pas le monde entier, mais toutes les créa­tures vivantes périront »

      Si la per­fec­tion existe… ce sont les êtres humains qui se jugent eux-mêmes, par leur propre choix qu’ils font et l’ef­fort qu’ils four­nissent vers le but qu’ils souhaitent…
      Si celui-ci est de tom­ber dans le ravin, ils tom­be­ront dans le ravin et s’ils se ravisent avant de tom­ber, ils pour­ront conti­nuer à vivre.
      Qui n’a­vance pas, recule, dans le mou­ve­ment per­pé­tuel, on est pous­sé dans un mou­ve­ment, le tout est de com­prendre qu’on ne lutte pas contre le cou­rant natu­rel des choses, tout comme dans un cou­rant d’eau, on est obli­gé de s’a­dap­ter aux lois phy­siques, de même, si on veut sur­vivre, il faut pou­voir obser­ver ces lois.
      Ce que font les hommes maté­ria­listes d’au­jourd’­hui est de défier ces lois, ils veulent les contour­ner, les trans­gres­ser, sans même tenir compte des valeurs humaines, ils consi­dèrent l’hu­main comme une chose, ce qui est assez logique, vu leur fana­tisme matérialiste…
      Le hic, c’est qu’ils veulent pour tout le monde…c’est aus­si logique, vu qu’ils ne pensent plus en terme humain, ce qui exclu l’autre et son avis propre…
      et le cycle se referme ain­si, en fonc­tion du fonc­tion­ne­ment pour lequel on opte…
      Ils se limitent à leur seul corps, à leur boîte crâ­nienne, ils s’au­to-limitent tout seul, sous cou­vert de progrès…celui vers l’arrière 😉
      Heu­reu­se­ment, rien ne nous oblige à suivre cet exemple, même si le sys­tème mafieux mis en place, nous met assez bien de batons dans les roues.

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      • ève

        Si Dieu n’est qu’a­mour , qu’il lui soit ren­du la clé­mence dont il est pourvu !
        Regar­der plu­tôt que tous ces affa­més de fric et du reste ne sont ensembles que pour pro­duire, tout ! Tout ce qui n’est pas pro­duc­tif doit disparaitre !
        En Asie , on met les vieux, comme ici d’ailleurs, hors du cir­cuit de vie active et on les laisse mou­rir , c’est connu depuis long­temps ! La France prend le même che­min , on met l’âge aujourd’­hui sur les ordon­nances des patients .….…suis retrai­tée moi , et je ne veux par­tir que lorsque ce sera le moment , comme beau­coup , j’ai plein de pro­jets et de choses à faire et de ce fait , je peux com­prendre le désar­roi le plus com­plet dans lequel se trouvent les per­son­nels (elles) soi­gnants (tes) ! Buzin a dit : » Tout est sous contrôle  » ! Se méfier des phrases des élus (ues).….. ça veut dire tout , ain­si que son contraire ! Si nous n’ar­rê­tons pas çà , ce qui se passe n’est que le début ! Le Bas a bles­sé en Juin en reje­tant les amen­de­ments citoyens ! Le bâillon est ser­ré au son maximum .

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  2. etienne

    Il faut sor­tir de la pré­ten­due « union européenne » :

    Tragédie du Brexit : les salaires augmentent au Royaume-Uni pour compenser une immigration en baisse

    Alors que des rap­ports pro­phé­ti­saient « 17 ans sans aug­men­ta­tion » pour les sala­riés bri­tan­niques à cause du Brexit, une enquête du Guar­dian auprès de 200 employeurs révèle une hausse des salaires face à la dimi­nu­tion de la main d’œuvre venue de l’UE.

    Voi­là une nou­velle qui don­ne­ra du fil à retordre à nombre d’op­po­sants au Brexit qui pré­disent, depuis plus de deux ans, une apo­ca­lypse éco­no­mique outre-Manche : la sor­tie du Royaume-Uni de l’U­nion euro­péenne (UE) semble en effet se tra­duire par une hausse des salaires. 

    Le Guar­dian a mené une enquête auprès de 2 000 employeurs bri­tan­niques afin d’a­na­ly­ser les consé­quences du Brexit sur l’é­co­no­mie réelle du pays. Confron­tés à de sérieuses dif­fi­cul­tés pour embau­cher, ces der­niers se voient ain­si contraints de pro­po­ser des salaires plus attrac­tifs afin de palier cette pénu­rie de main d’oeuvre. Dans un pays où le salaire brut annuel moyen s’é­ta­blit autour de 2 500 euros, ce qui le classe der­rière l’Al­le­magne, la France, les Pays-Bas ou l’Ir­lande, cette ten­dance à la hausse est la bienvenue.

    Concrè­te­ment, l’im­mi­gra­tion nette de citoyens euro­péens vers le Royaume-Uni a for­te­ment décru en 2017, tom­bant à 101 000 nou­veaux entrants, son niveau le plus bas depuis 2013. De manière logique, le nombre de can­di­dats par poste vacant a lui aus­si chu­té. Selon l’Ins­ti­tut agrée du per­son­nel et du déve­lop­pe­ment (CIPD), il est pas­sé de 24 à 20 pour un poste peu qua­li­fié et de 8 à 6 pour un poste hau­te­ment qualifié. 

    Une ten­dance qui dément des pré­dic­tions catastrophistes
    « Les don­nées offi­cielles les plus récentes montrent qu’il y a eu un ralen­tis­se­ment impor­tant du nombre de res­sor­tis­sants de l’UE venus tra­vailler au Royaume-Uni l’année der­nière. Cela ali­mente les pro­blèmes crois­sants de recru­te­ment et de réten­tion, en par­ti­cu­lier dans les sec­teurs qui ont tou­jours comp­té sur la main d’œuvre non-bri­tan­nique », note ain­si le CIPD dans un rapport. 

    Or, ces « pro­blèmes crois­sants » pour les employeurs semblent bel et bien consti­tuer une aubaine pour les employés bri­tan­niques. La moi­tié des entre­prises ont ain­si décla­ré avoir aug­men­té leurs salaires à l’embauche afin de faire face à cette pénu­rie. De manière éton­nante, à l’au­tomne der­nier, le Reso­lu­tion Foun­da­tion et l’Ins­ti­tute for Fis­cal Stu­dies publiaient deux rap­ports alar­mistes, lar­ge­ment relayés dans la presse, annon­çant que les tra­vailleurs bri­tan­niques devraient se pas­ser de la moindre aug­men­ta­tion de salaire pen­dant 17 ans à cause du Brexit.

    En paral­lèle, Londres, qui peine à mener à bien les négo­cia­tions sur les moda­li­tés concrètes du Brexit, répète que « les citoyens de l’UE apportent une contri­bu­tion énorme » à l’é­co­no­mie et que les citoyens euro­péens et leurs familles étaient les bien­ve­nus, comme le rap­pe­lait encore le porte-parole du gou­ver­ne­ment le mois pas­sé. « Après avoir quit­té l’UE, le Royaume-Uni conti­nue­ra d’être le pays ouvert qu’il a tou­jours été », avait-il ajouté.

    Source : RT, https://​fran​cais​.rt​.com/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​5​3​3​8​9​-​t​r​a​g​e​d​i​e​-​b​r​e​x​i​t​-​s​a​l​a​i​r​e​s​-​a​u​g​m​e​n​t​e​n​t​-​r​o​y​a​u​m​e​-​u​n​i​-​c​o​m​p​e​n​s​e​r​-​b​a​i​s​s​e​-​i​m​m​i​g​r​a​t​ion

    Réponse
  3. Berbère

    On achève aus­si les « presques-mort »…au nom de la vie d’autres mourants…
    ça fait des pres­ta­tions payantes…du buzi­ness pour tous ces méde­cins déjà débordés…

    « Avant de « don­ner vos organes », pre­nez conscience
    de ce que cela signi­fie vraiment »

    Saviez-vous que, pour pou­voir pré­le­ver des organes, le soi-disant « mort » doit sou­vent être … anes­thé­sié?!? Hé oui, incroyable, c’est une réa­li­té qui est rare­ment révé­lée aux « don­neurs » et à leur famille. Des fois que, appre­nant cela, ils chan­ge­raient d’a­vis et refu­saient de don­ner leur accord pour que {le corps de} leur proche soit char­cu­té et ain­si ren­du défi­ni­ti­ve­ment inuti­li­sable par son seul légi­time propriétaire.…

    C’est une simple ques­tion de simple bon sens : Ou un pré­su­mé mort est effec­ti­ve­ment mort ou bien il ne l’est pas ! S’il est réel­le­ment mort, il ne sent phy­si­que­ment plus rien et ne sen­ti­ra jamais plus rien dans ce corps qui fut le sien ! Et par consé­quent, il n’a pas besoin d’être anes­thé­sié!!! Par contre, si, lors­qu’on com­mence à le décou­per, il est encore sus­cep­tible de sen­tir cer­taines choses, cela veut dire qu’en réa­li­té il n’est pas mort et que le soi-disant « pré­lè­ve­ment d’or­ganes », en fait, est un crime ! C’est, en effet, alors qu’il n’est qu’en­dor­mi (dans un coma plus ou moins pro­fond), à ce moment-là qu’on lui prend la vie, c’est à ce moment-là que, même ani­mé des meilleures inten­tions, on le tue !
    A l’é­vi­dence, le prin­cipe de pré­cau­tion n’est ici pas appliqué !

    Qui peut affir­mer – « en met­tant sa main à cou­per » – qu’un être humain en état de « mort céré­brale » (une inven­tion concep­tuelle récente!) ne res­sent plus rien ? Les pré­le­veurs d’or­ganes sont-ils prêts à sacri­fier leurs mains dis­sé­queuses sur l’au­tel de leur « conviction » ?

    Mais – heu­reu­se­ment ! – tous les méde­cins n’ont pas la même concep­tion maté­ria­liste de la vie et de la mort. Par ses recherches le Dr Jean-Jacques Char­bon­nier, par exemple, a démon­tré que, d’un point de vue scien­ti­fique, la conscience sur­vit à la mort du corps…

    Si l’a­près-vie existe et que la conscience sur­vit à la mort appa­rente du corps, il est facile de conce­voir que les soi-disant « morts » ne sont pas for­cé­ment réjouis de voir – et, encore moins, de sen­tir ! – leurs corps décou­pés pour en pré­le­ver des morceaux…

    Dans le numé­ro 101 de Mai 2012 du JMD (Jour­nal de Michel Dogna) « Pour gué­rir notre futur », à la page 11, article «« Mort céré­brale » et don d’or­ganes – A faire suivre à tous ceux qui auraient l’in­ten­tion de faire un don d’or­ganes », il est pos­sible de lire l’in­ter­view du Dr Paul Byrne, spé­cia­liste de la « mort céré­brale » depuis 20 ans :
    Extraits :
    Ques­tion : « Vous pen­sez qu’il est impos­sible de pré­le­ver des organes vitaux sur un corps mort ? »

    Réponse : « Exac­te­ment. Et presque tout le monde le sait. Car on sait ce qu’est une per­sonne vivante : Regar­dez-vous vous-même ou regar­dez-moi, ou n’im­porte quelle autre per­sonne vivante. Mais un cadavre ? On sait ce que c’est quand on a veillé un mort, quand on a ren­du visite à un fune­ra­rium. Com­bien d’or­ganes pen­sez-vous que l’on puisse pré­le­ver sur un cadavre ? Aucun qui soit apte à la transplantation.

    C’est donc pour faire des trans­plan­ta­tions d’or­ganes qu’ils ont inven­té la « mort céré­brale ». On avait essayé de faire des trans­plan­ta­tions de cœurs pré­le­vés sur les per­sonnes mortes, mais cela ne mar­chait pas. Il fal­lait pou­voir dis­po­ser d’un cœur bat­tant pré­le­vé sur une per­sonne vivante.

    (…) Les cri­tères de Har­vard exigent l’ab­sence de fonc­tion­ne­ment du cer­veau pen­dant vingt-quatre heures. Ce délai a été rame­né à douze heures, puis à six, puis à trois, et même à une heure. On n’ar­rête pas de rac­cour­cir cette durée. Pour une cer­taine série de cri­tères on retient que si l’on retire le ven­ti­la­teur il suf­fit de 30 à 60 secondes sans res­pi­ra­tion pour le pro­non­cer en « mort cérébrale ».

    Voi­là, exac­te­ment la manière dont il ne fau­drait pas pra­ti­quer la méde­cine : nor­ma­le­ment, on déve­loppe une meilleure pré­ci­sion et théo­ri­que­ment les cri­tères devraient deve­nir plus stricts.

    Beau­coup pensent que la « mort céré­brale » sup­pose des tests sophis­ti­qués, mais non, cela se réduit sou­vent à l’ob­ser­va­tion cli­nique faite sur le patient dans son lit.

    Les per­sonnes dont la vie est en dan­ger sont celles qui ont les organes les plus sains : celles qui ont entre 16 et 30 ans. Si un telle per­sonne est bles­sée à la tête, on va immé­dia­te­ment cher­cher à gar­der ses organes en forme, alors que les soins devraient viser à la main­te­nir, elle, en bonne forme. Ce n’est plus la per­sonne qui, est soi­gnée mais les organes !

    Par exemple, nous savons que si le cer­veau est endom­ma­gé, s’il y a un œdème, il n’y a pas beau­coup de place sous le crâne : Il faut donc don­ner des doses mini­males de liquide pour empê­cher l’œ­dème de s’ag­gra­ver. J’ai pu voir l’his­to­rique de trai­te­ments où le patient rece­vait des quan­ti­tés mas­sives de fluides dès le départ – pour main­te­nir en forme les reins et le foie – bien que cela aggrave la patho­lo­gie du cerveau.

    Aux Etats-Unis les appren­tis conduc­teurs sont « invi­tés » à deve­nir don­neurs d’or­ganes, c’est presque de l’in­ti­mi­da­tion. Aucune des per­sonnes que l’on sol­li­cite en ce sens ne reçoit l’in­for­ma­tion selon laquelle on ne trans­porte que des organes sains venant d’une per­sonne qui a encore la cir­cu­la­tion et la res­pi­ra­tion {actives}. Elles pensent que les organes sont pré­le­vés après la mort véri­table et lors­qu’elles disent « oui », elles donnent leur accord sur une chose à pro­pos de laquelle elles n’ont pas été plei­ne­ment infor­mées. Impos­sible pour elles de prendre une déci­sion en pleine conscience, quelle que ce soit cette déci­sion, d’ailleurs. A mon avis, il doit en aller à peu près ain­si dans le monde entier. »

    Com­men­taire : De l’in­ti­mi­da­tion pour inci­ter les gens à don­ner leurs organes, sans qu’ils soient réel­le­ment conscients de ce que cela implique (et ceux qui les incitent le savent-ils eux-mêmes?), voi­là une pra­tique pré­sen­tée comme uni­ver­sel­le­ment répan­due… L’a­li­bi de « sau­ver des vies » ne peut convaincre, là, per­sonne. L’as­pect mer­can­tile a mani­fes­te­ment pris le pas sur toute autre consi­dé­ra­tion. Là aus­si le ser­ment d’Hip­po­crate semble bien loin et est deve­nu un « ser­ment d’hypocrite »…

    Ques­tion : « Un « mort céré­bral », du fait qu’il est en sur­vie arti­fi­cielle et ne vivrait pro­ba­ble­ment pas sans cela, ne devrait-il pas déjà être consi­dé­ré comme {déjà} mort ?

    Réponse : Il faut se réfé­rer à la notion de « res­sus­ci­ter » (mot anglais pour « réani­mer ») Le mot « res­sus­ci­té » appli­qué au Christ ren­voie à la Résur­rec­tion qui inter­vient après la mort effec­tive d’une per­sonne. En anglais, l’on don­ne­ra l’ordre, pour un patient, de ne pas le « res­sus­ci­ter » (c’est-à-dire {en fait} de ne pas le réani­mer): le terme est incor­rect. Nous, méde­cins, nous ne sou­te­nons pas la vie mais l’ac­ti­vi­té vitale : le sou­tien de la vie vient du Créa­teur qui donne et qui main­tient la vie : une fois que la vie a dis­pa­ru, nous, méde­cins, ne pou­vons rien faire. Ce qui est en notre pou­voir c’est de pré­ser­ver et de protéger.

    Pour ces patients qui sont reliés à un ven­ti­la­teur il faut savoir que c’est un appa­reil qui pousse l’air dans les pou­mons, mais il ne pousse pas l’air vers l’ex­té­rieur, chose que seul fait le corps vivant. Si on relie un cadavre à un ven­ti­la­teur, on peut pous­ser l’air à l’in­té­rieur, mais il n’en sort pas. Si le ven­ti­la­teur fonc­tionne c’est bien parce qu’il y a un cœur qui bat et la cir­cu­la­tion qui va vers les pou­mons et vers le reste du corps. Si cela fonc­tionne c’est parce que le tis­su muqueux très sophis­ti­qué du fond des pou­mons per­met de cap­ter l’oxy­gène dans l’air et d’ex­pul­ser le dioxyde de car­bone ; cela ne peut pas se pro­duire dans un cadavre.

    Ques­tion : Les organes comme le cœur, les pou­mons, le foie, peuvent-ils fonc­tion­ner en l’ab­sence de tout fonc­tion­ne­ment cérébral ?

    Réponse : Oui, ils le peuvent. » 

    Com­men­taire : Ques­tion : Si le cœur, les pou­mons, le foie conti­nuent à fonc­tion­ner lorsque l’élec­tro-encé­pha­lo­gramme est plat, com­ment est-il alors encore pos­sible de pré­tendre que la per­sonne est morte ? Com­ment ces organes essen­tiels pour­raient-ils conti­nuer à fonc­tion­ner chez un véri­table mort ?

    Ques­tion : « Les cri­tères de la mort céré­brale disent : pas de fonc­tion­ne­ment céré­bral, pas de conscience, pas de vie ; n’est-ce point un point de vue très dangereux ?

    Réponse : Oui, c’est ter­ri­ble­ment dan­ge­reux. La mort c’est la sépa­ra­tion de l’âme et du corps, la sépa­ra­tion du prin­cipe de vie et du corps. (…) La mort ne doit pas être décla­rée à moins qu’il n’y ait des­truc­tion des sys­tèmes cir­cu­la­toire et res­pi­ra­toire ain­si que de la tota­li­té du cer­veau, des­truc­tion à consta­ter par des cri­tères uni­ver­sel­le­ment accep­tés. Nous ne devrions pas décla­rer morte une per­sonne dont le cœur bat et qui a une pres­sion arté­rielle et qui res­pire, même si la res­pi­ra­tion est sou­te­nue par un ventilateur.

    Ques­tion : La plu­part des gens n’au­raient-ils pas un mou­ve­ment de recul s’ils savaient que l’on récu­père des organes sur des corps chauds et roses ?

    Réponse : La plu­part des gens n’au­raient pas seule­ment un mou­ve­ment de recul, la plu­part ne le feraient pas. La plu­part ne don­ne­raient pas leur accord pour être décou­pés ou que l’on découpe un fils ché­ri pour récu­pé­rer son cœur bat­tant. Ils ne feraient rien pour hâter sa mort. » 

    La vie reste, en effet, un « phé­no­mème » mys­té­rieux… vie, mort…

    Le maté­ria­lisme actuel­le­ment domi­nant sur Terre trouve nor­mal de consi­dé­rer un corps humain pas encore vrai­ment mort comme un réser­voir de pièces méca­niques de rechange pour les « vivants » de la Terre, tel­le­ment ceux-ci sont accro­chés à l’exis­tence ter­restre maté­rielle – qui leur semble consti­tuer la seule réa­li­té enviable – qu’ils sont prêts à tout (même à prendre l’or­gane d’un être humain pas encore réel­le­ment mort!) pour sur­seoir un peu plus long­temps à la mort physique…

    A ce sujet la pro­pa­gande offi­cielle dans les écoles va bon train et le condi­tion­ne­ment se met en place dès le plus jeune âge de sorte à ce que la jeu­nesse arrive à tout de suite trou­ver comme nor­mal et évident des pra­tiques qui, en réa­li­té, sont fort discutables…

    Se pour­rait-il qu’à la place de ce point de vue d’en-bas, très maté­ria­liste, puisse pré­va­loir un autre point de vue, le point de vue « du haut », très différent ?

    Voi­ci, main­te­nant, déjà, à ce sujet, pour sus­ci­ter la réflexion, un éton­nant récit :

    Extrait du livre : « Trente ans par­mi les morts » :
    Le Doc­teur Carl Wick­land, dont l’épouse était médium, a racon­té leurs éton­nantes expé­riences dans son livre « Trente ans par­mi les morts », aux édi­tions Exergue (en ce qui concerne l’é­di­tion fran­çaise, pages 206–210 ; l’édition ori­gi­nale est anglaise). Le récit a été repris par Her­bert Voll­mann, auteur alle­mand (+) dans son livre : « Le Monde tel qu’il pour­rait être » (« La trans­plan­ta­tion d’or­ganes », dans l’é­di­tion fran­çaise, page 67 et suivantes).

    L’ex­pé­rience date du 26 juillet 1922 ; l’es­prit (ou l’âme) est celui de Min­nie Mor­gan, le médium est Madame Wick­land [épouse du Dr Wickland].

    Min­nie Mor­gan, âme dés­in­car­née, sur Terre ancienne dro­guée, parle main­te­nant au Doc­teur Wick­land par le tru­che­ment de Madame Wickland :

    « Je me sens comme l’une de vous. Bien que vous ne me connais­siez pas, vous m’avez aidée. J’ai reçu grâce à vous, une mer­veilleuse aide pour la com­pré­hen­sion de la vie réelle.

    Dans le monde « spi­ri­tuel » [ou fin-maté­riel] nous nous connais­sons tels que nous sommes vrai­ment, et non pas avec toutes nos pen­sées cachées, comme c’est le cas sur la Terre. (…)

    J’ai vécu à toute allure, une vie que je consi­dé­rais comme glo­rieuse, mais les décep­tions et les ennuis ont fini par arriver. (…)

    Ne lais­sez jamais quelqu’un vous don­ner la moindre dose de mor­phine. (…) Le manque m’a ren­du folle. Tout m’était égal. J’aurais même ven­du mon âme pour obte­nir seule­ment un peu de mor­phine. J’avais per­du toute décence, j’ai tout per­du. Tout ce que je vou­lais c’était de la morphine. (…)

    C’est dans cet hor­rible état que j’expirai. J’étais déli­vrée de mon corps phy­sique. Je l’avais com­plè­te­ment détra­qué, usé. Après ma mort on le dis­sé­qua, et pour­tant je vivais encore ! Alors je vou­lus récu­pé­rer mon corps.

    L’on s’activait autour de moi et, un moment plus tard, je sen­tis que l’on me décou­pait en mor­ceaux (autop­sie ; l’on me dis­sé­quait)! Je criais, je me défen­dais, car je vou­lais reprendre pos­ses­sion de mon corps, afin de pou­voir apai­ser la pas­sion qui me ron­geait. Je brû­lais de désir !

    L’on sec­tion­na chaque nerf, l’on exa­mi­na mon cœur, mon corps tout entier, de la tête aux pieds, ils n’en finis­saient pas de me disséquer !

    Il y avait cinq à six hommes avec des scal­pels. Tous vou­laient faire la même chose avec mon corps : dis­sé­quer, dis­sé­quer, dis­sé­quer ! J’étais si déses­pé­rée qu’en lut­tant de toutes mes forces j’ai réus­si à en effrayer quelques-uns, et ils ont lais­sé mon corps tran­quille ; ils ne l’ont plus touché.

    Mais un autre est arri­vé. Il m’a regar­dée, regar­dée, il n’arrêtait pas de me dis­sé­quer. Il m’a ren­due furieuse. Je pen­sais que si seule­ment je pou­vais l’attrapper, je lui règle­rais son compte. Il ne prê­tait pas atten­tion à moi. J’ai essayé de lui faire peur, comme je l’avais fait pour les autres, mais il est res­té imper­tur­bable. Il ne bou­geait pas d’un pouce de ce corps qui était le mien.

    Je l’ai sui­vi et j’ai pen­sé que je le han­te­rais, mais, tout à coup, je me suis sen­tie bien [entrée dans le corps du médium Madame Wick­land] et j’ai com­men­cé à me battre avec lui avec toute la force et l’énergie que j’avais, pour {le punir de} m’avoir disséquée.

    À ma grande sur­prise, après que ce Mon­sieur [le Doc­teur Wick­land] m’eût par­lé, j’ai décou­vert que j’étais morte. Je ne savais pas que j’avais per­du mon corps, car je ne me sen­tais pas morte du tout. Ce Mon­sieur me dit que les per­sonnes qui dis­sé­quaient mon corps étaient des étu­diants et qu’il était néces­saire pour eux de dis­sé­quer un corps mort, avant de pou­voir réus­sir leurs exa­mens. J’en avais effrayé cinq d’entre eux qui, ensuite, ne m’ont plus tou­chée, mais je n’avais pas pu effrayer celui-ci. »

    Au Doc­teur Wickland :

    « Main­te­nant, je suis venue pour vous remer­cier. C’est vous qui m’avez éclai­rée et don­né une com­pré­hen­sion de la vie réelle dans l’Au-delà. »

    C’est théo­ri­que­ment bien de son­ger à faire du bien à des « vivants », mais si c’est au détri­ment d’autres vivants, cela ne perd-il pas toute jus­ti­fi­ca­tion ? Un corps humain même pas mort serait-il un simple réser­voir de pièces de rechange ? « Pri­mum non nocere ! » [« D’a­bord, ne pas nuire ! »], disaient Hip­po­crate et Ambroise Paré…

    Se pour­rait-il que de telles pra­tiques de trans­plan­ta­tion d’or­ganes puissent gra­ve­ment nuire à ceux qui se tiennent aux portes de la mort ? Les expé­riences de NDE [« Near Death Expe­rience »] ou de EMI [« Expé­riences de Mort Immi­nentes »] (voir, à ce sujet, par exemple, les films « Aux fron­tières de la mort » et « Faux départ ») ne témoignent-elles pas suf­fi­sam­ment que la vie la mort et l’es­pace inter­mé­diaire entre les deux (que Lyall Wat­son dans son livre « His­toire Natu­relle du Sur­na­tu­rel » appelle l’  »état de goth ») sont des réa­li­tés tout à fait dif­fé­rentes de ce que s’i­ma­gine la pen­sée unique et maté­ria­liste encore domi­nante sur la Terre ?

    Au sujet des trans­plan­ta­tions d’or­ganes voi­ci ce qu’é­crit Rose­lis von Sass, auteur bré­si­lienne d’o­ri­gine autrichienne :

    « Que soit ici décrite la consti­tu­tion de l’an­neau de radia­tions [NDLR : elle parle ici de l’au­ra] de ceux que se firent trans­plan­ter un nou­veau cœur pour repor­ter un peu cette mort ter­restre si redoutée.

    Et bien qu’ils conti­nuent à vivre, ils éprou­ve­ront très peu de bon­heur dans leur vie pro­lon­gée. Les mou­ve­ments et les cou­leurs de l’an­neau d’ir­ra­dia­tions de ces per­sonnes révèlent leur véri­table état ; elles offrent là un aspect taché, comme si une main était pas­sée par des­sus en les bar­bouillant. Outre cela, l’on peut voir aus­si de petits bâtons fon­cés s’a­gi­tant sans cesse dans les tona­li­tés du rouge taché… Ces petits bâtons indiquent que la per­sonne concer­née est prise de peur. D’une peur insur­mon­table de la vie… et de la mort…

    Des cou­leurs bar­bouillées dénotent tou­jours un corps ter­restre affai­bli qui ne fonc­tionne plus très bien ; elles sont, en outre, la meilleure indi­ca­tion que de mau­vaises influences ani­miques oppressent le plexus solaire et par là tout le sys­tème nerveux…

    Ces mau­vaises influences ani­miques sont faciles à expli­quer. Ce sont des confi­gu­ra­tions de peur, c’est-à-dire des for­ma­tions de furies venues d’une âme humaine avec le tho­rax ouvert et vide, qui pour­suit le « voleur » de son cœur… et gare au rece­veur d’un cœur « volé » lors­qu’il mour­ra. La ven­geance de la per­sonne « volée » sera bien affreuse…

    Que se passe-t-il lors­qu’une per­sonne, avant sa mort, offre volon­tai­re­ment à quel­qu’un son cœur ou d’autres organes pour une uti­li­sa­tion postérieure ?

    Quel­qu’un qui met des organes de son corps à la dis­po­si­tion d’autres per­sonnes ne porte cer­tai­ne­ment plus en soi beau­coup de bonnes qua­li­tés. Un être humain lié à la Lumière s’op­po­se­rait avec plus de rigueur à un déchi­que­tage de son corps après sa mort…

    Tout don­neur volon­taire se charge d’une double faute, car… nul n’a le droit de don­ner ce qui ne lui appar­tient pas ! Le corps ter­restre est un bien confié par Dieu, un bien qui ne doit pas être vio­lé, pas même après la mort… Tout « don­neur volon­taire » caresse, en outre, l’es­poir non avoué d’a­voir son « acte d’a­mour envers le pro­chain » cré­di­té dans l’Au-delà ! Cet espoir montre que le « don­neur » veut mesu­rer la Jus­tice de Dieu par son petit et res­treint rai­son­ne­ment… il veut par là négocier…

    Les organes humains ne sont pas des pièces méca­niques qui peuvent être uti­li­sées à l’aise ! Tous ceux qui encou­ragent l’i­dée de trans­plan­ta­tions se chargent, face à la Loi de la Créa­tion, d’une grave faute ! En tête de liste, bien sûr, les méde­cins… Ces méde­cins qui uti­lisent des coeurs encore chauds, arra­chés à un corps ter­restre mort, ont beau­coup en com­mun avec les anciens prêtres ido­lâtres aztèques et mayas. Il est pro­bable que plu­sieurs d’entre ces « fana­tiques en trans­plan­ta­tion de cœur » ont jadis col­la­bo­ré à ce sacer­doce ! De tels prêtes ido­lâtres arra­chaient le cœur au corps encore vivant de leurs vic­times, lors de cer­taines céré­mo­nies du culte…

    La dif­fé­rence entre jadis et aujourd’­hui n’est pas si grande comme elle pour­rait le paraître de prime abord. Le cor­don qui lie l’âme au corps ter­restre ne se défait pas immé­dia­te­ment après la mort ter­restre. Tout ce qui atteint le corps ter­restre est donc res­sen­ti par l’âme de la façon la plus dou­lou­reuse… Très sou­vent, l’âme, pen­dant des semaines ou même des mois, demeure liée au corps ter­restre déjà en décom­po­si­tion et expé­ri­mente durant tout ce temps d’ef­froyables douleurs…

    Des actes hos­tiles aux Lois de la Nature – même si consi­dé­rés comme des actes « béné­fiques » par les êtres humains – ne pour­ront jamais être bénis. Ce sont des crimes et comme tels ils portent en eux le germe de la mort… »

    Pour pou­voir être trans­plan­tés, les organes doivent être « frais ». Le cœur d’une per­sonne morte depuis ne serait-ce que cinq minutes est inuti­li­sable : il ne se remet­tra jamais à battre, y com­pris avec un pace­ma­ker. Il en va de même des autres organes vitaux (reins, foie, pan­créas, pou­mons…). Pour que les organes soient bien « frais », donc, il faut qu’ils soient encore en train de fonc­tion­ner au moment où ils sont pré­le­vés. Ils ne peuvent donc pas être pré­le­vés sur un « mort » réel­le­ment mort, mais sur une per­sonne en état de « mort céré­brale », ce qui, comme nous allons le voir… est tout à fait différent.

    Le jour­nal anglais « Dai­ly Mail » publie l’his­toire d’un jeune bri­tan­nique qui a eu la vie sau­vée par son père qui s’é­tait oppo­sé à ce que ses organes soient pré­le­vés pour ser­vir à des trans­plan­ta­tions. (1) L’af­faire s’est pro­duite à l’hô­pi­tal uni­ver­si­taire de Coven­try, dans le nord de l’An­gle­terre : Ste­phen Thorpe, 17 ans, avait été gra­ve­ment bles­sé à la tête lors d’un acci­dent de voi­ture au cours duquel était mort son ami Mat­thieu, 18 ans, qui condui­sait le véhi­cule. Les méde­cins le mirent sous coma arti­fi­ciel et, deux jours plus tard, le décla­rèrent en état de « mort cérébrale ».

    La « mort céré­brale » per­met l’ou­ver­ture de la pro­cé­dure de pré­lè­ve­ment d’or­ganes. Mais les parents de Ste­phen, qui étaient auprès de lui, affir­mèrent qu’ils « sen­taient que leur fils était encore là » et qu’il réagis­sait à cer­taines paroles. Alors que quatre méde­cins de l’hô­pi­tal confirment la « mort céré­brale » et sou­haitent que com­mence le pré­lè­ve­ment d’or­ganes, les parents de Ste­phen font appel au Doc­teur Julia Piper, pra­ti­cienne de méde­cines tra­di­tion­nelles et alter­na­tives. Celle-ci obtient l’au­to­ri­sa­tion de faire exa­mi­ner Ste­phen par un neu­ro­chi­rur­gien de confiance, qu’elle connaît. Celui-ci conclut que le jeune gar­çon n’est abso­lu­ment pas « mort céré­bra­le­ment ». Il demande qu’il soit au plus vite sor­ti de son coma arti­fi­ciel. Et en effet, cinq semaines plus tard, Ste­phen rentre chez lui, entiè­re­ment remis. Aujourd’­hui, Ste­ven a 21 ans et étu­die la comp­ta­bi­li­té à l’u­ni­ver­si­té de Lei­ces­ter. « Mon impres­sion est que l’hô­pi­tal n’é­tait pas très favo­rable à ce que mon père demande une contre-exper­tise médi­cale » a‑t-il décla­ré au Dai­ly Mail.

    Ne pas confondre « mort » et « mort cérébrale »

    Le concept de « mort céré­brale » a été inven­té en 1968. Jusque-là, on ne connais­sait que deux états : vivant ou mort. Une per­sonne était vivante tant que son corps res­tait chaud, que son cœur conti­nuait à battre, qu’elle res­pi­rait et que son sang conti­nuait à cir­cu­ler. La mort, au contraire, était décla­rée lorsque la vie avait quit­té le corps. Un corps mort, au sens tra­di­tion­nel du terme, devient froid, rigide. Il ne répond plus à aucun sti­mu­lus. Le cœur ne bat plus, la ten­sion arté­rielle dis­pa­raît. Le patient arrête de res­pi­rer. La peau, les ongles et les muqueuses prennent une cou­leur bleu­tée. Mettre le cadavre sous res­pi­ra­tion arti­fi­cielle ne relance pas l’oxy­gé­na­tion du corps. Sti­mu­ler le cœur par une impul­sion élec­trique (pace­ma­ker) ne le fait pas recom­men­cer à battre. Une per­sonne morte ne peut tout sim­ple­ment plus gué­rir. Ses organes vitaux, le cœur, le foie, les pou­mons, les reins et le pan­créas ne fonc­tionnent plus. On ne peut plus les trans­plan­ter sur une per­sonne vivante, car ils com­mencent à se décom­po­ser aus­si­tôt que l’oxy­gé­na­tion et la cir­cu­la­tion san­guine s’ar­rêtent. Cinq minutes plus tard, ils sont inutilisables.

    Dans le but (inté­res­sé?) de pou­voir pré­le­ver des organes encore vivants, et donc capables d’être trans­plan­tés sur une nou­velle per­sonne, les méde­cins créèrent en 1968 le concept de « mort céré­brale ». Une per­sonne dont le cœur fonc­tionne, le sang cir­cule, et la res­pi­ra­tion est régu­lière peut donc aujourd’­hui être décla­rée en état de « mort céré­brale ». L’on sait pour­tant que, dans ce cas, la plu­part des fonc­tions vitales conti­nuent, dont la diges­tion, l’ex­cré­tion (éva­cua­tion des déchets), et l’é­qui­libre des fluides. S’il a des bles­sures, on consta­te­ra que le « mort céré­bral » cica­trise, et si c’est un enfant, qu’il conti­nue à gran­dir. Il peut même tra­ver­ser la puber­té. Une femme enceinte en état de « mort céré­brale » peut conti­nuer à por­ter son enfant : la plus longue période enre­gis­trée est de 107 jours jus­qu’à l’ac­cou­che­ment!!! En revanche, une fois que ses organes vitaux sont reti­rés pour être trans­plan­tés sur une autre per­sonne, le « don­neur » (de gré ou de force!) d’or­gane décède pour de bon.

    Pour pré­le­ver des organes, le « mort » doit d’a­bord être anesthésié!!!

    Très sou­vent, la per­sonne en état de « mort céré­brale » est sen­sible aux opé­ra­tions chi­rur­gi­cales. C’est ce que les méde­cins appellent l’ef­fet Lazare, du nom de l’homme, frère de Marie et Marthe de Béta­nie, qui, dans les Évan­giles, res­sor­tit de son tom­beau. Pour pou­voir pré­le­ver les organes vitaux, les méde­cins doivent donc pra­ti­quer l’anes­thé­sie, ou injec­ter des sub­stances para­ly­santes pour évi­ter les spasmes mus­cu­laires, ou les chan­ge­ments bru­taux de pres­sion san­guine, de rythme car­diaque, et d’autres réflexes protecteurs.

    Dans la pra­tique médi­cale nor­male, de telles réac­tions de la per­sonne opé­rée indiquent à l’anes­thé­siste que l’anes­thé­sie est trop légère, et que le patient souffre. Ces infor­ma­tions, que n’im­porte quel méde­cin peut confir­mer, sont mal­heu­reu­se­ment mal connues du grand public. Il semble éga­le­ment que les familles à qui l’on demande d’au­to­ri­ser un pré­lè­ve­ment d’or­gane ne soient mal­heu­reu­se­ment pas tou­jours objec­ti­ve­ment infor­mées de ce que l’on va faire au proche pré­su­mé « mort ». Car si on leur disait que leur mort doit d’a­bord être anes­thé­sié avant qu’on lui prè­lève ses organes, il est pro­bable que beau­coup s’op­po­se­raient alors au prélèvement…!

    Le cas de Ste­phen n’est pas isolé

    Il existe des dizaines de cas simi­laires à celui de Ste­phen, dans les­quels une per­sonne coma­teuse ou incons­ciente est rapi­de­ment décla­rée en état de « mort céré­brale » ou « sans espoir de gué­ri­son ». Bien sou­vent, les familles subissent alors des pres­sions pour auto­ri­ser les pré­lè­ve­ments d’or­ganes. En 2011, l’Hô­pi­tal Sainte-Croix de Drum­mond­ville (au Qué­bec), a deman­dé l’au­to­ri­sa­tion d’ex­traire les yeux d’une patiente qui s’é­tait étran­glée pen­dant son repas à l’hô­pi­tal en l’ab­sence de per­son­nel soi­gnant, affir­mant qu’elle était en état de « mort céré­brale ». Après que la famille eut deman­dé des preuves au méde­cin, elle se réveilla et retrou­va l’es­sen­tiel de ses facul­tés. (2)

    En 2008, un Fran­çais de 45 ans s’est réveillé sur la table d’o­pé­ra­tion, tan­dis que les méde­cins s’ap­prê­taient à lui pré­le­ver ses organes, suite à un arrêt car­diaque. Lors de l’en­quête menée par le « comi­té d’é­thique », plu­sieurs méde­cins recon­nurent que ce type de cas, bien que rares, leur était par­fai­te­ment connu. (3)

    La même année, Sack Dun­lap, un Amé­ri­cain de 21 ans, « mort céré­bra­le­ment », était sur le point de se faire reti­rer ses organes vitaux lorsque ses deux sœurs, toutes les deux infir­mières, déci­dèrent de véri­fier qu’il était en effet « mort céré­bra­le­ment ». Dis­crè­te­ment, elles enfon­cèrent une pointe sous son ongle de pied, ce qui pro­vo­qua une forte réac­tion de Dun­lap, prou­vant qu’il était conscient. Il se remit com­plè­te­ment et décla­ra plus tard qu’il était conscient et enten­dait les méde­cins autour de lui dis­cu­ter des organes qu’ils allaient lui prélever !

    Lors d’un stage de thé­ra­pie une par­ti­ci­pante d’une cin­quan­taine d’an­nées a racon­té son his­toire : Elle avait eu un acci­dent de voi­ture et, suite à cela, s’é­tait retrou­vée, dans le coma, à l’hô­pi­tal. Une amie voyante, qui savait que son amie était hos­pi­ta­li­sée, a reçu d’elle un mes­sage télé­pa­thique selon lequel elle était en dan­ger. La voyante est alors allée la voir à l’hô­pi­tal et est arri­vée au moment où son amie acci­den­tée, tou­jours dans le coma, avait déjà des marques sur le corps pour être inci­sée. Elle s’est aus­si­tôt vigou­reu­se­ment oppo­sée à ce que le corps de son amie soit char­cu­té et a pu ain­si la sau­ver, alors que la femme acci­den­tée, décla­rée en état de « mort céré­brale », était, en réa­li­té, bien vivante et s’est ensuite natu­rel­le­ment réveillée du coma.

    Autre his­toire : Un homme médium, d’o­ri­gine mal­gache, est « invi­té » à se pré­sen­ter à une morgue, afin d’i­den­ti­fier un cadavre. Là il « tombe » sur le corps d’un homme de race noire, qui, pro­fi­tant de ses facul­tés médium­niques, lui adresse ce mes­sage : « Les hommes blancs sont méchants ; ils m’ont pris mes reins et mon cœur ! ». 

    Quelles sont les moti­va­tions des « pré­le­veurs » ? « Sau­ver d’autres vies » ? Certes ! C’est tou­jours celle qui est tou­jours invo­quée et mise en avant. Mais sachant que, dans le monde moderne, tout est rapi­de­ment trans­for­mé en « busi­ness », y com­pris les trans­plan­ta­tions d’or­ganes et que celles-ci, pré­ci­sé­ment, donnent lieu à des traf­fics en tous genres, y com­pris et sur­tout dans les pays dits du « tiers monde », la plus grande vigi­lance s’im­pose ici.

    Par exemple, sur cette page il est pos­sible de lire un article qui montre com­ment, sous cou­vert d’al­truisme, les « dons d’or­ganes » sont deve­nus un véri­table traf­fic avec de nom­breuses dérives. Les mou­rants ou sup­po­sés mou­rants ne sont pas encore morts que déjà des regards concu­pis­cents se jettent vers eux, en les consi­dé­rant déjà comme des réserves de pièces déta­chées pour des corps deve­nus défec­tueux. Et le public, dans son ensemble, vic­time du sen­ti­ment, est lar­ge­ment cré­dule vis-à-dis de cette indus­trie dont les moti­va­tions sont sou­vent loin d’être aus­si pures qu’elles le devraient…

    Alors, dans ce domaine comme dans tous les autres, cher lec­teur, rap­pe­lez-vous qu’il s’a­git de votre vie, de votre corps, de votre san­té, et jamais de celle ni des méde­cins, ni des per­sonnes qui vous conseillent, même lorsque celles-ci pro­fessent les meilleures inten­tions (dont l’en­fer est pavé)… Même chose lors­qu’il s’a­git de « don­ner son corps à la science ».

    Il faut aus­si savoir que, selon la loi, par défaut, vous êtes (tout bien consi­dé­ré, un vrai scan­dale!) « d’ac­cord » pour que votre corps soit décou­pé et vos organes pré­le­vés lors de votre pré­su­mée mort… Et que si vous vou­lez être sûr que cela n’ar­rive pas, il est pru­dent d’ex­pri­mer votre refus de votre vivant et d’en infor­mer vos proches. En France, la démarche est pré­sen­tée sur le site offi­ciel de l’ad­mi­nis­tra­tion fran­çaise – cli­quez ICI – et le for­mu­laire d’ex­pres­sion du refus est télé­char­geable en cli­quant ICI (se ren­sei­gner pour les autres pays). 

    NDLR : Autre cas d’une per­sonne en état de mort céré­brale, à l’encéphalogramme plat, reve­nue à la vie :

    http://​www​.lal​sace​.fr/​a​c​t​u​a​l​i​t​e​/​2​0​1​2​/​0​3​/​2​9​/​s​a​u​v​e​e​-​p​a​r​-​u​n​e​-​l​a​rme

    https://​www​.dai​ly​mo​tion​.com/​v​i​d​e​o​/​x​p​q​6​5​m​_​a​n​g​e​l​e​-​l​i​e​b​y​-​s​a​u​v​e​e​-​p​a​r​-​u​n​e​-​l​a​r​m​e​_​n​ews (2 mn 03)

    Autres sources de cet article :

    (1) The Dai­ly Mail, le 24 avril 2012 : http://​www​.dai​ly​mail​.co​.uk/​h​e​a​l​t​h​/​a​r​t​i​c​l​e​-​2​1​3​4​3​4​6​/​S​t​e​v​e​n​-​T​h​o​r​p​e​-​T​e​e​n​a​g​e​r​-​d​e​c​l​a​r​e​d​-​b​r​a​i​n​-​d​e​a​d​-​F​O​U​R​-​d​o​c​t​o​r​s​-​m​a​k​e​s​-​m​i​r​a​c​l​e​-​r​e​c​o​v​e​r​y​.​h​t​m​l​?​p​r​i​n​t​i​n​g​P​a​g​e​=​t​rue

    (2) http://www.journalexpress.ca/Société/Santé/2011–06-30/article-2624757/Un-mal-de-dent-qui-a-failli-virer-en-don-dorganes/1

    (3) Article publié dans le jour­nal Le Monde, dis­po­nible ici : http://​actua​gen​ce​bio​med​.blog​spot​.fr/​2​0​0​8​/​0​6​/​l​e​-​d​o​n​n​e​u​r​-​d​o​r​g​a​n​e​s​-​n​t​a​i​t​-​p​a​s​-​m​o​r​t​.​h​tml
    (voir La san­té naturelle)

    Le pré­lè­ve­ment d’or­ganes empêche
    de mou­rir paisiblement
    Les authen­tiques Ini­tiés savent que lors­qu’une per­sonne est en train de décé­der, si l’on ne veut pas cruel­le­ment lui cau­ser de pré­ju­dices, il ne faut, quel qu’en puisse être le pré­texte, jamais ne serait-ce que tou­cher à son corps, pour en faire quoi que ce soit, avant, pen­dant ou après le pro­ces­sus de la mort.

    L’association « Elu­ci­da­tion cri­tique sur le pré­lè­ve­ment d’organes » décrit ce qui suit en ce qui concerne le dérou­le­ment d’un don d’organes :

    « On attache les bras et les jambes du « don­neur » pour empê­cher les mou­ve­ments (NDLR : Depuis quand un « mort » bouge-t-il?). Quand on ouvre le corps du cou jusqu’au pubis une aug­men­ta­tion de la ten­sion arté­rielle et des pul­sa­tions du cœur appa­raît (NDLR : Depuis quand les bat­te­ments du cœur d’un « mort » s’ac­cé­lèrent-ils?). Lors d’une opé­ra­tion, ces signes sont consi­dé­rés d’habitude comme des réac­tions de douleur. »

    Si vous aimez vrai­ment votre défunt, ne le lais­sez pas entre les mains des trans­plan­teurs ! Et, puisque, main­te­nant, « tout le monde » est « don­neur » (quelle hypo­cri­sie!) par défaut (un véri­table scan­dale, qui n’a pour­tant sus­ci­té aucune réac­tion!), pen­sez à vous ins­crire et à faire ins­crire vos proches aimés dans le « registre des refus » !

    A quand le retour des veillées de nos morts…qui avaient leur rai­son d’être…entre autre s’as­su­rer de l’é­tat réel du défunt (ou non-encore défunt), et de le pro­té­ger de toute convoitise…

    Réponse
    • Berbère

      « Les arti­fices du consen­te­ment pré­su­mé et de la mort cérébrale
      His­toire de la mort cérébrale »

      His­toire et défi­ni­tion de la mort cérébrale 

      C’est en France en 1968, que la pre­mière défi­ni­tion de la mort céré­brale est don­née. Com­ment est-on pas­sé de la défi­ni­tion clas­sique de la mort car­dio-vas­cu­laire à une nou­velle défi­ni­tion en 1968 ? Quelle est la part des trans­plan­teurs – dans leur réti­cence à pré­le­ver des don­neurs vivants et leur besoin d’organes uti­li­sables – et des réani­ma­teurs dans cette définition ?

      Concer­nant le don­neur décé­dé : la déter­mi­na­tion de la mort

      La néces­si­té pour des rai­sons tech­niques de pré­le­ver les organes « à cœur bat­tant » a conduit dans l’histoire de la trans­plan­ta­tion à adop­ter un cri­tère par­ti­cu­lier concer­nant la déter­mi­na­tion de la mort.Lorsque les méde­cins firent pour la pre­mière fois l’observation de cas dans les­quels le main­tien arti­fi­ciel de l’activité car­diaque et de l’oxygénation par l’assistance res­pi­ra­toire coexis­tait avec des signes évo­quant la dis­pa­ri­tion com­plète de toutes les fonc­tions du cer­veau, ils posèrent le diag­nos­tic d’un coma très pro­fond. En 1959, la Revue neu­ro­lo­gique, en publiant les obser­va­tions faites lors d’une étude res­treinte à vingt-trois cas à l’hôpital Claude-Ber­nard à Paris par P. Mol­la­ret et M.Goulon employa pour la pre­mière fois les termes« coma dépas­sé ». Avec l’abandon du terme de « coma dépas­sé » et le choix du mot « mort » une évo­lu­tion très impor­tante fut fran­chie, tra­dui­sant la recon­nais­sance par les méde­cins que cet état cor­res­pon­dait à un état de mort, en rai­son de son carac­tère irré­ver­sible et du fait qu’il por­tait sur la tota­li­té de l’organe irrem­pla­çable et non trans­plan­table qu’est le cer​veau​.La déno­mi­na­tion de « mort céré­brale » a été alors rete­nue afin de sou­li­gner que le cer­veau était arri­vé là au terme d’un pro­ces­sus irré­ver­sible qui lui avait fait perdre toutes ces fonc­tions et notam­ment celles qui assurent l’intégration de l’ensemble des fonc­tions vitales.
      En France, c’est une cir­cu­laire du minis­tère de la San­té en date du 24 avril 1968 qui per­mit de défi­nir la mort de l’être humain en fonc­tion de la des­truc­tion de son cer­veau, ce qui per­mit de réa­li­ser la pre­mière greffe car­diaque en France trois jours plus tard.
      Le cer­veau est deve­nu alors l’organe essen­tiel puisque la mort de la per­sonne au sens juri­dique est deve­nue la mort céré­brale au sens médical.
      On est pas­sé d’un sys­tème où l’état de mort était lié à l’absence de cir­cu­la­tion san­guine à un sys­tème per­met­tant de décla­rer mort un indi­vi­du qui pré­sente néan­moins les signes appa­rents de vie en vue de faci­li­ter les pré­lè­ve­ments sur le cadavre​.Il s’agit d’un cas bien sin­gu­lier : cette appa­rence nou­velle de la mort n’est obser­vée à peine qu’une fois sur cent décès à l’hôpital.A la mort ins­tan­ta­née s’est donc sub­sti­tué un laps de temps beau­coup plus incer­tain qui peut se pro­lon­ger avec l’appareillage de la tech­no­lo­gie médi­cale, le corps est alors encore « rose » et le pré­lè­ve­ment d’organes possible.

      Le légis­la­teur s’est tou­jours abs­te­nu de défi­nir juri­di­que­ment la mort. En effet, une telle défi­ni­tion serait source de nom­breuses dif­fi­cul­tés pra­tiques en ce qu’elle fige­rait une notion qui évo­lue au gré des connais­sances scien­ti­fiques et serait donc per­pé­tuel­le­ment obsolète. 

      Il a fal­lu attendre vingt-huit ans pour que le 2 décembre 1996 soient pré­ci­sées, comme l’avait déjà récla­mé la loi Cailla­vet, par voie de décret, les condi­tions dans les­quelles le constat de la mort doit être éta­bli préa­la­ble­ment au pré­lè­ve­ment d’organes.

      Ce décret consacre deux caté­go­ries juri­diques de mort.Premièrement, dans le cas des per­sonnes pré­sen­tant un arrêt car­diaque et res­pi­ra­toire per­sis­tant, le constat de la mort repose sur la réunion des trois cri­tères cli­niques sui­vant, simul­ta­né­ment réunis :
      1. absence totale de conscience et d’activité motrice spontanée ;
      2. abo­li­tion de tous les réflexes du tronc cérébral ;
      3. absence totale de ven­ti­la­tion spon­ta­née en réponse à une hypercapnie.On parle dans cette hypo­thèse de mort « car­dio-pul­mo­naire », mort stan­dard, natu­relle, qui concerne la majo­ri­té du com­mun des mortels.

      Deuxiè­me­ment, dans l’hypothèse où la per­sonne défunte était assis­tée par ven­ti­la­tion méca­nique et conser­ve­rait une fonc­tion hémo­dy­na­mique, le constat de la mort néces­site en outre un exa­men para­cli­nique attes­tant le carac­tère irré­ver­sible de la mort encé­pha­lique par la réa­li­sa­tion soit :- de deux élec­troen­cé­pha­lo­grammes, cha­cun d’une durée de 30 minutes, et à 4 heures d’intervalle, attes­tant de la des­truc­tion encé­pha­lique par un tra­cé nul et aréac­tif ;- d’une angio­gra­phie objec­ti­vant l’arrêt de la cir­cu­la­tion encéphalique.
      Cette der­nière hypo­thèse consti­tue la mort dite « encé­pha­lique » ou mort « cli­nique » : on peut noter que ces cri­tères scien­ti­fiques ne s’imposent au méde­cin qu’en cas de dons d’organes (cf. art. R.671–1‑7 du Code de la san­té publique).Ces nou­velles dis­po­si­tions ne changent pas le point de vue des méde­cins, phi­lo­sophes, ou reli­gieux qui pensent que la mort c’est l’arrêt du cœur.
      La France pra­tique depuis peu le pré­lè­ve­ment « à cœur arrê­té » mal­gré la réti­cence des pra­ti­ciens vis-à-vis de cette tech­nique qui conduit quelque part à « attendre l’arrivée de la mort ». Le pas­sage de la concep­tion car­dio-res­pi­ra­toire de la mort à la notion de mort céré­brale, ain­si que la pos­si­bi­li­té de pré­le­ver des don­neurs dans ce « nou­vel état », ne se sont pas faits sans quelques prémisses. 

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      Les pré­misses.

      La loi Lafay.

      Pour ce qui concerne la pos­si­bi­li­té de pré­le­ver en France, dès 1947 le pré­lè­ve­ment post-mor­tem est auto­ri­sé dans le cadre des autop­sies « dans les éta­blis­se­ments hos­pi­ta­liers figu­rant sur une liste éta­blie par le Ministre de la San­té publique et de la popu­la­tion, si le méde­cin chef de ser­vice juge qu’un inté­rêt scien­ti­fique ou de thé­ra­peu­tique le com­mande ». Ces pré­lè­ve­ments peuvent être effec­tués sans auto­ri­sa­tion fami­liale, à la simple condi­tion que la mort soit consta­tée par au moins deux méde­cins et qu’ils consignent les faits sur un pro­cès-ver­bal. Si le méde­cin n’est pas obli­gé de deman­der le consen­te­ment de la famille, l’hôpital ne doit pas empê­cher la famille de s’opposer à l’autopsie.
      Dès 1948, cer­tains méde­cins trans­plan­teurs dont le doc­teur Lafay demandent la modi­fi­ca­tion de ce décret pour per­mettre le pré­lè­ve­ment des cor­nées sur un « de cujus » les ayant léguées par tes­ta­ment. Cette démarche abou­tit à la loi Lafay n° 49–890 du 7 juillet 1949. Cette loi est le pre­mier texte trai­tant du pré­lè­ve­ment d’un élé­ment du corps humain pour son uti­li­sa­tion thé­ra­peu­tique : elle est rédi­gée dans le cadre de la mort car­dio-res­pi­ra­toire, elle auto­rise « les pré­lè­ve­ments dans un but thé­ra­peu­tique pour ceux qui ont besoin d’un élé­ment du corps humain ». Avant même qu’une nou­velle défi­ni­tion de la mort appa­raisse, le rôle des trans­plan­teurs se mani­feste donc par une volon­té forte de réfor­mer la loi en faveur de leurs pra­tiques. Ils argu­mentent alors au nom de la bien­fai­sance. L’idée est que pré­le­ver des cor­nées per­met sans faire de mal à per­sonne de faire médi­ca­le­ment le bien de ceux qui ont per­du la vue.

      Les études de cas de Mol­la­ret et Goulon.

      Paral­lè­le­ment, le bouche-à-bouche ou le mas­sage car­diaque per­mettent de « res­sus­ci­ter » des per­sonnes en état de défaillance car­diaque ou res­pi­ra­toire. Ces pra­tiques montrent l’aspect non néces­sai­re­ment irré­ver­sible de la défaillance car­dio-pul­mo­naire ain­si que l’importance de l’oxygénation cérébrale.
      Dès 1959, Mol­la­ret et Gou­lon décrivent l’état de coma dépas­sé. Il s’agit d’un « état dans lequel se sur­ajoute, à l’abolition totale des fonc­tion de la vie de rela­tion (conscience, moti­li­té, sen­si­bi­li­té, réflexes), (…) une abo­li­tion éga­le­ment totale des fonc­tions de la vie végé­ta­tive ». Le main­tien des fonc­tions végé­ta­tives de ces patients est assu­ré par un appa­reillage allant du res­pi­ra­teur à la per­fu­sion per­ma­nente. Les auteurs estiment que la per­sis­tance d’un tel état pen­dant 24 heures tra­duit la perte irré­ver­sible des fonc­tions céré­brales dans leur tota­li­té, c’est-à-dire la mort. 

      Une « nou­velle mort » bien utile.

      Au cours des années 1960, « en rai­son d’une pres­sion exer­cée par le corps médi­cal », les signes de la mort céré­brale deviennent les signes de la mort tout court. Les lob­bies des trans­plan­teurs œuvrent plei­ne­ment en toute illé­ga­li­té : dès 1963 en Bel­gique et dès 1964 en France, cer­tains méde­cins pré­lèvent des patients « à cœur bat­tant ». Et, fina­le­ment, « confron­tés à la non-dis­po­ni­bi­li­té des organes », les trans­plan­teurs pro­posent dès 1966 une nou­velle défi­ni­tion de la mort ». En France, la mort céré­brale est juri­di­que­ment admise par la cir­cu­laire du 24 avril 1968 aus­si dite cir­cu­laire Jean­ne­ney. Elle défi­nit les cri­tères cli­niques per­met­tant d’attester de la mort céré­brale, indique quels sont les exa­mens conseillés et quelles consé­quences pra­tiques découlent du cer­ti­fi­cat de décès par mort « céré­brale » : auto­ri­sa­tion de l’arrêt de la réani­ma­tion, et auto­ri­sa­tion du pré­lè­ve­ment d’organes le cas échéant. La cir­cu­laire pré­cise que les anciens pro­cé­dés per­met­tant d’attester de la mort car­diaque res­tent valables pour la majo­ri­té des cas, mais que pour cer­tains cas, en par­ti­cu­lier le cas des patients réani­més, « le recours à de nou­veaux cri­tères de la mort est indis­pen­sable ». La cir­cu­laire sti­pule que :« Le constat de décès d’un sujet sou­mis à une réani­ma­tion pro­lon­gée sera éta­bli, après consul­ta­tion de deux méde­cins, dont l’un sera obli­ga­toi­re­ment un chef de ser­vice hos­pi­ta­lier (…), secon­dés, chaque fois qu’il appa­raît dési­rable, par un spé­cia­liste d’encéphalographie. Ce constat sera basé sur l’existence de preuves concor­dantes de l’irréversibilité de lésions incom­pa­tibles avec la vie. Il s’appuiera notam­ment sur le carac­tère des­truc­teur et irré­mé­diable des alté­ra­tions du sys­tème ner­veux cen­tral dans son ensemble.Cette affir­ma­tion sera spé­cia­le­ment fon­dée :- sur l’analyse métho­dique des cir­cons­tances dans les­quelles les acci­dents se sont pro­duits ;- sur le carac­tère entiè­re­ment arti­fi­ciel de la res­pi­ra­tion entre­te­nue par le seul usage des res­pi­ra­teurs ;- sur l’abolition de tout réflexe, l’hypotonie com­plète, la mydriase ;- sur la dis­pa­ri­tion de tout signal encé­pha­lo­gra­phique (tra­cé nul sans réac­ti­vi­té pos­sible) spon­ta­né ou pro­vo­qué par toute sti­mu­la­tion arti­fi­cielle pen­dant une durée jugée suf­fi­sante, chez un patient n’ayant pas été induit en hypo­ther­mie et n’ayant reçu aucune drogue sédative.L’irréversibilité des fonc­tions ne peut être éta­blie que sur la concor­dance de ces divers signes cli­niques et élec­troen­cé­pha­lo­gra­phiques ; l’absence d’un seul de ces signes ne per­met pas de décla­rer le sujet mort.(…) La consta­ta­tion du décès du sujet main­te­nu arti­fi­ciel­le­ment en sur­vie auto­rise la sus­pen­sion des manœuvres de réani­ma­tion cardio-respiratoires.Aucun pré­lè­ve­ment d’organes ou de tis­su ne peut être envi­sa­gé avant que le décès ait été dûment consta­té comme il vient d’être défi­ni. Dans le cas où, après constat du décès, un pré­lè­ve­ment d’organes est envi­sa­gé à des fins thé­ra­peu­tiques, la pour­suite des manœuvres de réani­ma­tion peut-être auto­ri­sée, afin de ne pas inter­rompre pré­ma­tu­ré­ment l’irrigation de l’organe à prélever ».

      Cette « nou­velle mort » per­met de régle­men­ter une pra­tique jusque-là com­plè­te­ment illé­gale. Elle per­met de légi­ti­mer la pre­mière greffe car­diaque en France. Cer­tains « pensent qu’elle la ren­dait pos­sible, le pré­lè­ve­ment ne pou­vant plus être consi­dé­ré comme un homi­cide ». D’autres encore – juristes en par­ti­cu­lier – « relèvent la coïn­ci­dence des dates et s’inquiètent qu’on puisse « mou­rir par circulaire » ». 

      L’affaire Tucker ver­sus Lower.

      La même année, cer­tains méde­cins amé­ri­cains qui réa­lisent des trans­plan­ta­tions car­diaques sont accu­sés d’avoir pré­le­vé un don­neur encore vivant. En effet, en mai 1968, au Medi­cal Col­lege de Vir­gi­nie, Richard Lower, ancien col­la­bo­ra­teur de Shum­way, pra­ti­qua une greffe en pré­le­vant le cœur d’un jeune Noir : une opé­ra­tion à cœur bat­tant. Shum­way et Kan­tro­witz n’avaient jamais pu trans­plan­ter un cœur bat­tant dans la poi­trine d’un homme : la loi ne le per­met­tait pas. Or Lower a d’un côté Joseph Klett, un patient de cin­quante-trois ans qui attend un nou­veau cœur, et de l’autre Bruce Tucker qui a un cœur en bon état puisqu’il est main­te­nu en vie grâce à un res­pi­ra­teur. Lower aime­rait joindre un membre de la famille de Bruce Tucker pour obte­nir l’autorisation de pré­le­ver ses organes, notam­ment son cœur encore bat­tant. Ni le Medi­cal Cen­ter de Vir­gi­nie, ni les forces de police de Rich­mond ne purent joindre un membre de la famille de Tucker, ce tra­vailleur de cin­quante-six ans qui, ivre, avait titu­bé et heur­té le bord d’un trot­toir de la rue de Venable de Rich­mond. Pour­tant une par­tie de sa famille, une sœur et deux frères, rési­daient dans cette même ville. Comme le pro­cès l’a démon­tré, le por­te­feuille de ce mou­rant conte­nait une carte pro­fes­sion­nelle sti­pu­lant le numé­ro de télé­phone et l’adresse de William Tucker qui tra­vaillait dans une bou­tique à quinze blocs de l’hôpital.Sans auto­ri­sa­tion, Richard Lower obtint l’autorisation de sa hié­rar­chie de pré­le­ver le cœur de Bruce Tucker et de le trans­plan­ter dans la poi­trine de Joseph Klett. Celui qui avait consta­té la mort s’était appuyé sur une loi locale disant que les corps non iden­ti­fiés et non récla­més pou­vaient ser­vir dans un but scien​ti​fique​.La famille apprit, non par les méde­cins de l’hôpital, mais par un employé des pompes funèbres que le cœur de leur frère avait été pré­le­vé. Les Tucker consul­tèrent un avo­cat qui n’eut pas de mal à trou­ver la défi­ni­tion légale de la mort : le moment où le cœur cesse de battre, la défi­ni­tion qui avait empê­ché Shum­way et Kan­tro­witz de pra­ti­quer leur « pre­mière » mon­diale. Shum­way avait beau par­ler de défi­ni­tion péri­mée, elle avait tou­jours une exis­tence légale et Richard Lower et son équipe de trans­plan­teurs ris­quaient d’être pour­sui­vis pour meurtre. Le pro­cès eut lieu en 1972 à Richmond.
      Signa­lons qu’entre temps il y eut la déci­sion de Har­vard. Le juge­ment paraît curieux. Le juge et le jury devaient sta­tuer à par­tir de la défi­ni­tion légale de la mort en 1968. La loi ne recon­nais­sait abso­lu­ment pas le concept de mort céré­brale. Ce terme n’aurait même pas dû figu­rer dans le juge­ment. Le corps médi­cal avait cité à com­pa­raître ses experts​.La moti­va­tion du juge­ment est étrange : le corps médi­cal recon­naît en 1972 la mort céré­brale comme cri­tère de la mort, qu’il y ait ou non irré­ver­si­bi­li­té. Le juge Comp­ton prit le par­ti des méde­cins. Le ver­dict sou­la­gea les pré­le­veurs. De l’état de la Vir­gi­nie, la nou­velle défi­ni­tion fit tache d’huile. Le juge Comp­ton décla­ra que son juge­ment devrait mettre un terme aux allé­ga­tions de l’opinion publique envers les pré­le­veurs, pré­ten­dant qu’ils tuaient les don­neurs pour prendre leur cœur.
      Le concept de mort céré­brale per­met­tait aux chi­rur­giens de reprendre les expérimentations.
      Au Japon, il y eut le même pro­blème. Trois mois après la fameuse trans­plan­ta­tion de Lower, un chi­rur­gien pré­le­va le cœur d’un homme en état de mort céré­brale. L’anesthésiste émit des doutes sur la façon de pro­cé­der du chi­rur­gien Juro Wada. Le don­neur était un jeune homme de vingt et un ans. Il semble que le chi­rur­gien n’ait pas fait beau­coup d’effort pour le réani­mer. La poi­trine du rece­veur était déjà ouverte, prête à rece­voir le cœur du don­neur avant que la famille ait don­né son consen­te­ment. Il n’y eut plus de trans­plan­ta­tion de cœur pen­dant vingt cinq ans. Ceux qui s’y sont ris­qués dans le quart de siècle sui­vant ont tous eu des pro­cès. Les Japo­nais tolèrent uni­que­ment la greffe de rein parce que cet organe peut être pré­le­vé après la mort cardiaque. 

      Report of the Ad Hoc Com­mit­tee of the Har­vard Medi­cal School to Exa­mine the Defi­ni­tion of Brain Death.
      C’est dans ce cli­mat de sus­pi­cion et de pro­cès pour homi­cide que le Comi­té Ad Hoc de la Facul­té de Méde­cine de Har­vard se réunit sous la direc­tion de Hen­ry Bee­cher, le méde­cin qui avait publié un article deux ans aupa­ra­vant dénon­çant des recherches effec­tuées sans le consen­te­ment des sujets. Les conclu­sions du rap­port sont publiées en août 1968. Dès le début du pro­pos, le comi­té pré­cise pour quelles rai­sons il va pro­po­ser une défi­ni­tion du coma dépas­sé (irre­ver­sible coma) ou mort céré­brale. Il indique deux rai­sons prin­ci­pales.« There are two rea­sons why there is need for a defi­ni­tion : (1) Impro­ve­ments in resus­ci­ta­tive and sup­por­tive mea­sures have led to increa­sed efforts to save those who are des­pe­ra­te­ly inju­red. Some­times these efforts have only par­tial suc­cess so that the result is an indi­vi­dual whose heart conti­nues to beat but whose brain is irre­ver­si­bly dama­ged. The bur­den is great on patients who suf­fer per­ma­nent loss of intel­lect, on their fami­lies, and on those in need of hos­pi­tal beds alrea­dy occu­pied by these coma­tose patients. (2) Obso­lete cri­te­ria for the defi­ni­tion of death can lead to contro­ver­sy in obtai­ning organs for transplantation ».
      Le comi­té défi­nit ensuite les carac­té­ris­tiques de ce coma irré­ver­sible. Lorsqu’un patient est pos­si­ble­ment en coma irré­ver­sible, le pre­mier point à éta­blir est l’irréversibilité elle-même : « Our first pro­blem is to deter­mine the cha­rac­te­ris­tics of a per­ma­nent­ly non func­tio­ning brain ». Selon le rap­port, le diag­nos­tic de coma irré­ver­sible est un diag­nos­tic cli­nique qui ne peut être posé que par un méde­cin et qui se fonde sur la concor­dance des trois points sui­vants :- 1. L’absence totale de récep­ti­vi­té et de réponse aux sti­mu­li même les plus dou­lou­reux (« total una­wa­re­ness to exte­nal­ly applied sti­mu­li (…) com­plete unres­pon­si­ve­ness »).- 2. L’absence totale de mou­ve­ment spon­ta­né et de res­pi­ra­tion spon­ta­née (no move­ments or brea­thing).- 3. L’absence totale de tout réflexe (no reflexes), c’est-à-dire : pas de réflexe pupil­laire à la lumière, pas de mou­ve­ment ocu­laire à l’irrigation de l’oreille à l’eau gla­cée, pas de réflexe cor­néen, pas de réflexe pha­ryn­gé ni tendineux*.Ces trois points attestent de l’irréversibilité du coma, qui peut alors être confir­mé par un élec­troen­cé­pha­lo­gramme (EEG) plat (flat elec­troen­ce­pha­lo­gram). La durée recom­man­dée pour l’enregistrement est de 10 minutes au mini­mum, à ampli­tude maxi­male. Il est par ailleurs recom­man­dé de réité­rer le test à 24 heures d’intervalles.
      Le comi­té ajoute que deux types de patients doivent être exclus du diag­nos­tic tel que décrit : les patients en hypo­ther­mie et des patients ayant consom­mé des drogues qui agissent sur le cerveau.
      Le rap­port conclut que lorsqu’un patient est dans un tel état il doit être décla­ré mort. Le res­pi­ra­teur doit alors être débran­ché : « When the patient is hope­less­ly dama­ged as define above, the fami­ly and all col­leagues who have par­ti­ci­pa­ted in major deci­sions concer­ning the patient, all nurses invol­ved, should be so infor­med. Death is to be decla­red and then the res­pi­ra­tor tur­ned off ». Cette pre­mière par­tie du rap­port concerne la pre­mière rai­son évo­quée, à savoir la néces­si­té de ne pas conti­nuer à réani­mer les patients qui se trouvent dans un état « désespéré ».

      La seconde par­tie du rap­port est juri­dique et tente de faire recon­naître les cri­tères de la mort céré­brale comme les nou­veaux cri­tères légaux per­met­tant d’attester de la mort d’un indi­vi­du. L’argumentation est la sui­vante : si la loi accorde aux méde­cins le rôle de défi­nir les cri­tères per­met­tant d’attester de la mort d’un indi­vi­du – ce en quoi elle a rai­son – elle a tort de consi­dé­rer que la com­mu­nau­té médi­cale est tou­jours d’accord sur cette défi­ni­tion. Il faut une défi­ni­tion légale, car la défi­ni­tion car­dio-res­pi­ra­toire, léga­le­ment en vigueur en 1968, ne cor­res­pond plus à celle que tous les méde­cins uti­lisent en pra­tique. Cette seconde par­tie tente de faire recon­naître les cri­tères de la mort céré­brale comme les nou­veaux cri­tères légaux per­met­tant s’attester de la mort d’un indi­vi­du réanimé.
      C’est dans cette par­tie uni­que­ment que le pré­lè­ve­ment d’organes est évo­qué, à tra­vers la phrase sui­vante : « It is fur­ther sug­ges­ted that the deci­sion to declare the per­son dead, and then to turn off the res­pi­ra­tor, be made by phy­si­cians not invol­ved in any later effort to trans­plant organs or tis­sue from the decea­sed indi­vi­dual. This is advi­sable in order to avoid any appea­rance of self-inter­est by the phy­si­cians invol­ved », il est sug­gé­ré de plus que la déci­sion de décla­rer la per­sonne morte et donc d’arrêter le res­pi­ra­teur soit faite par un méde­cin qui ne soit pas impli­qué ensuite dans le pré­lè­ve­ment des organes ou tis­sus de la per­sonne décé­dée. Alors que le pré­lè­ve­ment d’organes en vue de trans­plan­ta­tion était un des points jus­ti­fiant une nou­velle défi­ni­tion de la mort, il est bien peu abor­dé dans le déve­lop­pe­ment du texte, et sous un angle très par­ti­cu­lier. Cela explique peut-être que le texte « ne suf­fit pas à endi­guer la vague de pro­cès en cours ». Une polé­mique va s’instaurer à pro­pos de la défi­ni­tion de la mort cérébrale.

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      Polé­miques autour de la « nou­velle mort »

      Comme le note Peter Sin­ger, les mou­ve­ments idéo­lo­giques dont on aurait pu attendre une vio­lente oppo­si­tion de prin­cipe ne se sont pas mani­fes­tés. Les catho­liques ne se sont pas oppo­sés à cette nou­velle défi­ni­tion de la mort. Selon Sin­ger, cela est dû à ce que cette nou­velle défi­ni­tion per­met d’éviter un débat sur l’euthanasie : en déci­dant d’un moment où l’on cesse de réani­mer, on limite les pos­si­bi­li­tés de demandes d’euthanasie. En effet, cela crée un point de non-retour en amont duquel on réanime, et en aval duquel on « débranche ». « So for pro-life groups, the deci­sion not to oppose the rede­fi­ni­tion of death was made easier still by the fact that it made good sense as a tac­ti­cal retreat ».
      Le débat est donc d’ordre épis­té­mo­lo­gique, scien­ti­fique et juri­dique. Les ques­tions d’ordre épis­té­mo­lo­gique se centrent prin­ci­pa­le­ment sur le sta­tut de la défi­ni­tion de la mort céré­brale : est-elle une nou­velle défi­ni­tion de la mort ou est-elle un ensemble de cri­tères scien­ti­fiques per­met­tant d’attester qu’un patient est en coma irré­ver­sible, auquel cas il reste à démon­trer qu’un patient en coma irré­ver­sible est « mort ».
      Les ques­tions d’ordre scien­ti­fique concernent essen­tiel­le­ment le choix des cri­tères per­met­tant d’attester de la mort céré­brale. Par exemple la cir­cu­laire Jean­ne­ney intègre l’électroencéphalogramme plat aux cri­tères néces­saires au diag­nos­tic de mort céré­brale. Le comi­té d’Harvard au contraire pro­pose des cri­tères cli­niques qui peuvent éven­tuel­le­ment s’accompagner d’un EEG plat. L’EEG doit-il ou non être un des cri­tères de la mort cérébrale ?
      D’autres se demandent quelles sont les struc­tures céré­brales qui doivent être détruites pour attes­ter de la mort céré­brale : tout le cer­veau ? les par­ties qui assurent les fonc­tions autres que végétatives ?
      Enfin, les ques­tions d’ordre juri­diques se centrent sur le rôle de la loi dans le débat : la loi doit-elle don­ner une défi­ni­tion de la mort ou bien doit elle lais­ser la défi­ni­tion aux méde­cins, se conten­tant de défi­nir les atti­tudes pra­tiques qui découlent du diag­nos­tic ? Doit-elle dans ce cas se pro­non­cer sur les cri­tères diagnostiques ? 

      Des cri­tères dif­fé­rents selon les états.

      La consé­quence majeure de cette nou­velle défi­ni­tion de la mort, c’est qu’on peut être décla­ré mort dans un état des Etats-Unis et pas dans un autre. De plus, les cri­tères amé­ri­cains ne cor­res­pondent pas aux cri­tères euro­péens. Le voca­bu­laire des méde­cins n’est pas pré­cis. Lorsqu’en 1959, à l’hô­pi­tal Claude Ber­nard, MM. Mol­la­ret et Gou­lon décri­vaient, pour la pre­mière fois, cinq cas de comas dépas­sés. Ils ont été les pre­miers à pro­po­ser le terme de « coma dépas­sé ». Au même moment, sur une seule obser­va­tion à Lyon, MM. Jou­vet et Ver­thei­mer par­laient de « mort céré­brale ». A cette époque, dans les hôpi­taux, on ne par­lait ni de « coma dépas­sé » ni de « mort céré­brale », mais de « décé­ré­brés ». Décé­ré­bra­tion, coma dépas­sé, mort céré­brale ? Com­ment dis­tin­guer la mort céré­brale ou encé­pha­lique (brain death), qui, en Angle­terre, cor­res­pond à la mort du tronc céré­bral (cere­bral death) de la mort cor­ti­cale, laquelle conduit aux états végé­ta­tifs chro­niques ?En cas de mort céré­brale, « le cer­veau est lésé ‘si sévè­re­ment qu’il ne peut plus main­te­nir l’homéostasie interne, ni a for­tio­ri l’homéostasie externe. L’ensemble du sys­tème ner­veux supra­mé­dul­laire est abî­mé de façon irré­ver­sible. La mort céré­brale implique la mort tout court : même avec les meilleurs soins de réani­ma­tion, la mort céré­brale entraîne au bout de quelques jours, ou quelques semaines au plus, une défaillance cir­cu­la­toire irré­sis­tible et un arrêt car­diaque ». En cas de mort cor­ti­cale (cor­ti­cal death), en revanche, le cer­veau demeure capable de main­te­nir l’homéostasie interne car les struc­tures du tronc céré­bral sont fonc­tion­nelles. Mais il ne par­vient plus à assu­rer l’homéostasie externe, c’est-à-dire qu’il ne par­vient plus à répondre de façon appro­priée aux sti­mu­la­tions de l’environnement, parce que les hémi­sphères céré­braux sont irré­ver­si­ble­ment lésés. C’est ce qui défi­nit l’état végé­ta­tif persistant. 

      Que prouve un EEG ? 

      Le diag­nos­tic de mort céré­brale est sur­tout cli­nique, néces­si­tant la pré­sence de cri­tères : absence totale de conscience et d’activité motrice spon­ta­née, abo­li­tion de tous les réflexes du tronc céré­bral et abo­li­tion de la res­pi­ra­tion spon­ta­née véri­fiée par un test d’apnée. En France, la légis­la­tion impose une confir­ma­tion du diag­nos­tic à l’aide d’examens para­cli­niques comme l’électroencéphalogramme (EEG). Or, l’EEG dans cette indi­ca­tion pré­sente de nom­breuses limites. « En effet, cet exa­men est tech­ni­que­ment com­plexe, fré­quem­ment conta­mi­né par des arté­facts bio­lo­giques ou envi­ron­ne­men­taux, sources de confu­sion et d’ambiguïté, même pour des élec­troen­cé­pha­lo­gra­phistes entraî­nés. De plus, il ne peut pas être uti­li­sé lorsqu’il existe une impré­gna­tion de sub­stances séda­tives ou une hypo­ther­mie. Enfin, il pré­sente éga­le­ment l’inconvénient majeur de ne pas explo­rer le tronc céré­bral. » « L’analyse de la lit­té­ra­ture médi­cale récente confirme le mau­vais ren­de­ment de l’EEG en tant que test de confir­ma­tion diag­nos­tique de la mort céré­brale (nom­breux faux-posi­tifs et faux-néga­tifs). De ce fait, plu­sieurs recom­man­da­tions étran­gères comme par exemple les recom­man­da­tions cana­diennes ne retiennent plus cet exa­men pour le diag­nos­tic de mort céré­brale. » « Il peut donc sem­bler para­doxal que l’EEG puisse être uti­li­sé à des fins de confir­ma­tion d’un état de mort céré­brale puisque cet exa­men d’électrophysiologie éva­lue l’activité élec­trique du cor­tex céré­bral mais n’explore pas le tronc céré­bral. La sen­si­bi­li­té de cet exa­men est donc pro­ba­ble­ment médiocre mais il conti­nue à être pré­co­ni­sé en France, du fait de sa sim­pli­ci­té appa­rente et de sa sym­bo­lique. En fait, il s’agit d’un test tech­ni­que­ment dif­fi­cile et sou­vent ambi­gu, fré­quem­ment conta­mi­né par des arté­facts bio­lo­giques ou envi­ron­ne­men­taux, prê­tant régu­liè­re­ment à confu­sion même pour des élec­troen­cé­pha­lo­gra­phistes expé­ri­men­tés. De plus, il ne peut pas être uti­li­sé lorsqu’il existe une impré­gna­tion de sub­stances séda­tives ou une hypothermie. » 

      L’instant de la mort.

      La recherche d’une défi­ni­tion de la mort est essen­tielle car « il importe en pre­mier lieu d’éviter « l’inhumation ou l’incinération d’une per­sonne vivante ayant les appa­rences de la mort. En cela, la défi­ni­tion de la mort est d’une impor­tance éthique de pre­mier plan ». Elle per­met de ne pas réa­li­ser pré­ma­tu­ré­ment un pré­lè­ve­ment d’organes.La défi­ni­tion de la mort s’impose aus­si « en rai­son des impli­ca­tions juri­diques opé­rées par le pas­sage bru­tal du sta­tut de per­sonne, sujet de droit, à celui de cadavre, non-sujet de droit : effets immé­diats et mul­tiples de déli­vrance d’organes pour une greffe, de dis­so­lu­tion du couple, d’ouverture de suc­ces­sion, de ver­se­ment d’assurance décès (…), etc. ». La défi­ni­tion du moment de la mort – ain­si que des cri­tères per­met­tant de l’attester – touchent au sta­tut de l’individu (vivant ou mort) et per­mettent la réa­li­sa­tion de ses droits ou des obli­ga­tions que la socié­té a contrac­tées à son égard. C’est en fait le sta­tut moral de l’individu qui est déter­mi­né par l’état « mort » ou « vivant ». La sus­pi­cion entoure la déci­sion du comi­té d’Harvard. L’arrêt de la réani­ma­tion des patients « dans un état déses­pé­ré » vide les hôpi­taux et font faire des économies.
      La déci­sion est jus­ti­fiée d’une manière uti­li­ta­riste. Si une forme de malaise entoure la ques­tion de la mort céré­brale, c’est en rai­son du lien qu’elle entre­tient jus­te­ment avec le pré­lè­ve­ment d’organes. Car en dis­tin­guant pré­ci­sé­ment l’état végé­ta­tif chro­nique et la mort céré­brale, il s’avère que la nou­velle défi­ni­tion de la mort n’a en aucun cas réso­lu le pro­blème des patients plon­gés dans un état d’inconscience permanent.
      La défi­ni­tion de la mort céré­brale vou­lait évi­ter le main­tien en sur­vie arti­fi­cielle à long terme de cer­tains patients, en rai­son du trau­ma­tisme que la réani­ma­tion pou­vait induire pour les proches, et du sur­coût pour l’hôpital : « For the patients it didn’t real­ly mat­ter, because they were appa­rent­ly not expe­rien­cing any­thing at all. For the fami­ly, howe­ver, the res­pi­ra­tors pro­lon­ged their ago­ny. If the per­son they loved could never reco­ver conscious­ness, she was gone for ever. Yet she was not dead, and so their grief could not be resol­ved by the usual rituals of death, burial and mour­ning. The use of res­pi­ra­tors on irre­ver­si­bly uncons­cious patient was also beco­ming a pro­blem for the direc­tors of inten­sive care units. They began to have night­mares about wards filled with per­ma­nent­ly uncons­cious patients, each one nee­ding not only a res­pi­ra­tor and bed, but also skilled nur­sing care ».Or la ques­tion des patients en état végé­ta­tif chro­nique (per­ma­nent­ly uncons­cious patients…) ne peut pas être réso­lue par la défi­ni­tion de la mort céré­brale, car « la vie bio­lo­gique du corps d’un indi­vi­du en état de mort céré­brale ne peut être main­te­nue arti­fi­ciel­le­ment que pen­dant une courte période de temps (quelques jours) ».
      Reste alors la ques­tion des organes. Si les patients en mort céré­brale peuvent être dis­tin­gués des patients en état végé­ta­tif chro­nique parce qu’ils ne sont main­te­nus en « sur­vie bio­lo­gique » qu’artificiellement et pour une durée très limi­tée, ils ne pré­sentent pas de sur­coût pour l’hôpital et il est dif­fi­cile d’affirmer que la réani­ma­tion pro­longe leur ago­nie. En revanche puisqu’ils sont « morts » on peut les pré­le­ver et sau­ver d’autres vies. Ce rai­son­ne­ment a fait craindre à cer­tains que l’utile devienne le moral, et que seuls les argu­ments uti­li­ta­ristes déter­minent la défi­ni­tion de la mort (et donc de la vie).
      Un des pre­miers à se posi­tion­ner dans ce sens est le phi­lo­sophe Hans Jonas. Dès 1968 et jusqu’à sa mort en 1992, il prend ouver­te­ment posi­tion contre le pré­lè­ve­ment d’organes post-mortem.
      http://transplant.e‑monsite.com/pages/histoire-de-la-mort-cerebrale.html

      Pen­sez que les autop­sies médi­cales auto­risent à pré­le­ver des organes sans l’ac­cord de tiers…
      Vous pou­vez tou­te­fois refu­sez toute autop­sie médi­cale ( peut-être pas judiciaire)

      Bien­ve­nue dans le meilleur des mondes
      En conclu­sion : le prin­cipe de trans­plan­ta­tions et « dons » d’or­ganes impliquent aus­si obli­ga­toi­re­ment le crime à cette fin.
      Je me demande bien si les trans­plan­teurs défunts ont déjà éga­le­ment été « objet dis­po­nible » à leur tour…???

      Réponse
      • Berbère

        Les autop­sies servent donc aus­si pour la dis­sec­tion par les étu­diants en médecine…
        pour des greffes de cor­nées, etc…
        Comme dans les hos­pi­taux uni­ver­si­taires, où les patients deviennent par­fois cobay à leur insu (per­sonnes âgées qui en gardent par­fois des séquelles – on aime­rait d’ailleurs, qu’ils soient assis­té par de vrais méde­cins accom­pli et non pas livré à eux-même, comme cela arrive, même aux urgences, quitte à ren­voyer les gens chez eux, alors qu’on passe par­fois à côté d’une infec­tion mor­telle – comme un sta­phy­lo­coque doré ou une péritonite).

        Réponse
    • ève

      C’est comme en amé­rique où à une époque les gens ven­daient leur sang pour pou­voir s’a­li­men­ter ! Je crois que la pra­tique s’est arrê­tée à cause du virus S.I.D.A. , mais c’est moi qui spé­cule peut-être !
      Inté­res­sants articles sur les dons d’organes !
      En chine , le gou­ver­ne­ment s’est construit une réserve de corps humains sur les­quels ils pra­tiquent ce genre de méde­cine .……les adeptes du  » falun gong « .
      Ils sont envi­ron 70 mil­lions d’a­deptes à cette pra­tique jour­na­lière et sont consi­dé­rés comme dan­ge­reux pour le régime en place !
      Ces per­sonnes sont arrê­tées , empri­son­nées et disparaissent .……
      Leurs proches ne les revoient plus .…..

      Réponse
  4. Berbère

    « Dan­gers de l’aluminium des vac­cins : L’ALU TOTAL !!! »
    par Hypa­tie sur Agora
    « Ça m’a pris 18 mois pour réa­li­ser cette vidéo, ça ne vous pren­dra que 2 heures pour com­prendre le délire total des adju­vants d’a­lu­mi­nium… ça paraît hon­nête, vu l’enjeu !
    Mer­ci à tous ! »
    https://​www​.ago​ra​vox​.tv/​a​c​t​u​a​l​i​t​e​s​/​s​a​n​t​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​d​a​n​g​e​r​s​-​d​e​-​l​-​a​l​u​m​i​n​i​u​m​-​d​e​s​-​v​a​c​c​i​n​s​-​7​9​460

    Réponse
  5. Berbère

    Dr Jean Gau­tier – endo­cri­no­logue – membre d’une famille de méde­cins – atteint lui-même d’un défi­cit endocrinien
    « la vie de l’embryon humain est impos­sible sans la sécré­tion de l’hy­po­physe maternelle » -
    raccourci…
    avec « l’homme-plante de Roesch » et ses obser­va­tions, etc…
    « Il com­men­ça sérieu­se­ment à mettre en doute le rôle majeur du cer­veau et du sys­tème ner­veux dans le fonc­tion­ne­ment humain, recon­nais­sant au sys­tème glan­du­laire le rôle initial »

    « Les tra­vaux scien­ti­fiques du doc­teur Jean Gau­tier démon­tre­ront que le sys­tème ner­veux dépend en réa­li­té du sys­tème endo­cri­nien et non l’in­verse comme cela est ensei­gné dans toutes les universités… »
    https://​fr​.wiki​pe​dia​.org/​w​i​k​i​/​J​e​a​n​_​G​a​u​t​i​e​r​_​(​d​o​c​t​eur)
    Jean du Chazaud
    https://​you​tu​.be/​G​X​h​4​j​1​W​S​qjk

    on peut déjà en conclure que : – 1. ça remet en cause le concept de mort céré­bral sur l’en­semble de l’être encore vivant et
    – 2. aus­si les pos­sibles consé­quences de celles de l’en­sei­gne­ment pré­ma­tu­ré à la sexua­li­té et intru­sive (par d’autres que les parents ) 

    Bref : on devrait élire Madame Fari­da Bel­ghoul comme ministre de l’en­sei­gne­ment et Madame Ariane Bil­he­ran comme ministre de la san­té – Deux femmes qui ne craignent pas de s’ex­po­ser, au nom de l’a­ve­nir de nos enfants (petite paren­thèse pour les sou­te­nir – car la pre­mière doit faire face aux sanc­tions qui attendent tous ceux qui refusent l’in­jus­tice au sein même de leur métier – ici l’en­sei­gne­ment – appel aux dons – mer­ci pour elle – voir leur chaîne youtube)

    Réponse

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