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L’importance stratégique du PROCÈS CITOYEN DE L’ÉLECTION-PARMI-DES-CANDIDATS, chez GPTV le 23 septembre 2025

Le 23 sep­tembre der­nier, Mike Borows­ki m’a lais­sé 1h30 pour prendre le temps d’ex­pli­quer posé­ment les termes et l’im­por­tance stra­té­gique du pro­cès citoyen de l’é­lec­tion. Mer­ci à lui. L’é­quipe de GPTV a mani­fes­te­ment pré­fé­ré un  titre insis­tant davan­tage sur la néces­si­té d’une révo­lu­tion authen­ti­que­ment popu­laire pour ins­ti­tuer enfin LA pro­cé­dure démo­cra­tique du RIC 😉 Mais bon, le sujet de cette émis­sion, c’est bien le pro­cès de l’é­lec­tion 🙂 https://​www​.you​tube​.com/​w​a​t​c​h​?​v​=​C​r​k​5​d​2​m​G​nsI…

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#CompteSurMoi – Le Compteur à Constituants

#CompteSurMoi – Le Compteur à Constituants

Comp​te​Sur​Moi​.org   Une idée simple et forte : toute action com­mence par une CONSCIENCE On a par­fois du mal à trou­ver l’énergie pour agir face à l’immensité des tâches qui s’imposent, alors que nous avons pour­tant le sen­ti­ment d’avoir com­pris le fonc­tion­ne­ment fon­da­men­tal de notre socié­té. On se demande tous : « par où com­men­cer ? ». On se dit aus­si : « je n’y arri­ve­rai jamais, je suis trop seul, nous ne sommes pas assez nom­breux ». Eh bien, le début de toute action de libé­ra­tion, pour…

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10 sept 2025 et jours suivants : « La priorité c’est que le peuple VEUILLE exercer lui-même le pouvoir constituant » – E. Chouard/G. Benhessa sur Tocsin

J’ai été invi­té à la mati­nale de 9h de Toc­sin le 10 sep­tembre 2025. En sub­stance, j’y ai dit ceci : • Un peuple qui PENSE en sou­ve­rain — il refuse d’é­lire et veut voter ; il a com­pris le poi­son de l’é­lec­tion et il aime et défend le tirage au sort —, • puis qui AGIT en sou­ve­rain — il orga­nise lui-même des exer­cices consti­tuants et des RICs sau­vages, par exemple — • va évi­dem­ment enfin DEVENIR SOUVERAIN… sim­ple­ment parce qui le VEUT, sans rien deman­der à per­sonne : il s’a­git de VOULOIR.   Et…

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For­mat grille – For­mat articles complets

Ariane Bilheran et Vincent Pavan : LE DÉBAT INTERDIT – Langage, covid et totalitarisme – NOUS DEVONS NOUS PRÉPARER

Chers amis,

Dans cette ambiance de (début de) fin du monde, je suis en train de lire un livre pas­sion­nant, d’A­riane Bil­he­ran et Vincent Pavan ; il s’in­ti­tule « LE DÉBAT INTERDIT – Lan­gage, covid et tota­li­ta­risme », et je vous le recom­mande car il aide à prendre du recul sur ces deux années char­nières en pré­sen­tant une lec­ture très hété­ro­doxe mais aus­si très instructive.

Ariane Bilheran et Vincent Pavan Le debat interdit. Langage Covid et totalitarisme 2022

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SOMMAIRE
Avant-propos
Préface
Introduction
Préambule

LA LANGUE COMME PATRIMOINE

CHAPITRE 1.
LA PERVERSION DE LA SCIENCE : LA LOGIQUE, L’ÉPIDÉMIOLOGIE ET LE RAPPORT À L’EXPÉRIENCE
Le lan­gage mathé­ma­tique : un for­ma­lisme deve­nu vide de sens
Une bien pauvre épidémiologie
Une crise de la science et de la politique

CHAPITRE 2.
LA PERVERSION DE LA LANGUE À DES FINS POLITIQUES : ANALYSE DE LA LANGUE COVID ET DE SA SÉMANTIQUE
Les sophismes au prin­cipe de la poli­tique déployée
Les biais inter­pré­ta­tifs occul­tant l’argumentation principale
La per­sua­sion par la charge émo­tion­nelle des dis­cours poli­tiques et médiatiques
Les néo­lo­gismes, le nou­veau lexique pour pen­ser et le lan­gage administratif
Les amal­games, les assi­mi­la­tions et les inter­ro­ga­tions faussées
Les euphé­mismes, les super­la­tifs et les slogans
Les glis­se­ments de sens, la dis­pa­ri­tion de mots et les métaphores
Les incan­ta­tions hyp­no­tiques et le collage
Les para­doxes et les clivages

CHAPITRE 3.
LA PERVERSION MORALE, ÉPISTÉMOLOGIQUE ET PSYCHOLOGIQUE
Épis­té­mo­lo­gie et déon­to­lo­gie : le rap­port à la vérité
L’irresponsabilité scien­ti­fique et politique
La frac­ture du temps et de l’espace
Le déni des ori­gines et le pri­mat du mimétisme

CHAPITRE 4.
L’IDÉOLOGIE SANITAIRE ET LE PARADIGME TOTALITAIRE
Rap­pel his­to­rique : des dan­gers d’une idéo­lo­gie sanitaire
La rup­ture silen­cieuse et mas­quée du contrat social par une néo-réa­­li­­té guer­rière et numérique
Le corps social malade : l’idéologie de la san­té et son corol­laire xénophobe
« L’homme nou­veau » et le para­digme totalitaire
L’effondrement de la morale et de la Justice

Conclu­sion

LE TOTALITARISME EN MARCHE ET LA SUITE

Je rap­proche ces ana­lyses de celles d’Alain Supiot qui, lui aus­si, repère et dénonce les pro­jets scien­tistes de gou­ver­nance par les nombres qui sont en train de dépo­li­ti­ser nos socié­tés et d’es­sayer de nous trans­for­mer en rouages d’une méca­nique inhu­maine, en éli­mi­nant pro­gres­si­ve­ment toutes les formes de débat véri­ta­ble­ment contradictoire.

Je suis sou­vent gêné par une ten­dance des psy­cho­logues à tout psy­cho­lo­gi­ser, et fina­le­ment à nous voir tous un peu comme des malades men­taux (…), et je sens ça par­fois chez Ariane aus­si ; mais dans l’ur­gence des dan­gers de la bas­cule en cours, je ne prête pas trop atten­tion à ces appréhensions.

Dans la vidéo ci-des­­sous, je trouve éga­le­ment utiles les réflexions d’A­riane sur les condi­tions qui rendent pos­sible une bas­cule tota­li­taire, et notam­ment ce qui conduit une popu­la­tion à accep­ter — et même à par­ti­ci­per — à la per­sé­cu­tion de boucs émis­saires (par défi­ni­tion par­fai­te­ment inno­cents) : si nous étions nom­breux à être trans­for­més — par l’ur­gence des dan­gers — en résis­tants héroïques (cou­ra­geux), le régime auto­ri­taire ne pour­rait pas deve­nir tota­li­taire, car un régime tota­li­taire a besoin à la fois de la pas­si­vi­té géné­rale et de la com­pli­ci­té de nom­breux petits chefs arbitraires :
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Vous pour­rez retrou­ver de nom­breuses inter­ven­tions d’A­riane et de Vincent dans des réunions du CSI — le très ins­truc­tif Conseil Scien­ti­fique Indé­pen­dant, tous les jeu­dis à 21 h —, et plus géné­ra­le­ment sur CrowdBunker :

https://​crowd​bun​ker​.com/​s​e​a​r​c​h​?​q​=​b​i​l​h​e​ran

https://​crowd​bun​ker​.com/​s​e​a​r​c​h​?​q​=​p​a​van

Je vous sou­haite à tous beau­coup de courage.

Étienne.

 


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[bien se concentrer sur l’essentiel] Etienne Chouard – Conférence avec les Gilets jaunes au Théâtre Toursky à Marseille, 14 janvier 2019

Chers amis,

Voi­ci, en une seule vidéo, l’im­por­tante ren­contre avec les Gilet jaunes à Mar­seille, au théâtre Tours­ky, le 14 jan­vier 2019. Le mon­tage en 7 par­ties avait été réa­li­sé à l’é­poque par Lio­nel Far­ru­gia (https://​www​.you​tube​.com/​w​a​t​c​h​?​v​=​3​V​o​Z​n​–​a​d​–​m​I​&​l​i​s​t​=​P​L​p​P​B​A​Q​8​B​6​i​l​H​w​V​g​q​m​P​C​s​i​X​Y​F​8​F​S​w​6​s​e​_​X​&​i​n​d​e​x​=​1​&​t​=0s), que je remer­cie ici pour ce tra­vail important.
Sommaire

0:00 1ère par­tie : le constat d’une consti­tu­tion à réécrire

Ma thèse, NOTRE CAUSE COMMUNE c’est notre impuis­sance poli­tique (condam­nés que nous sommes à seule­ment élire, et donc à renon­cer à voter, à déci­der), et cette impuis­sance est pro­gram­mée dans la « constitution ».

14:50 2ème par­tie : Ate­liers consti­tuants, Gilets jaunes, prise de conscience d’une cause commune

16:07 L’exemple de L’INDEXATION SUR L’INFLATION des salaires, des loyers, des retraites, et de tous les contrats, et de la DÉSINDEXATION cri­mi­nelle par les élus (eux-mêmes riches à mil­lions et pas tou­chés par les lois qu’ils votent).

18:16 Sup­pres­sion des coti­sa­tions, des­truc­tion de la sécu­ri­té sociale et des hôpi­taux Et PERSONNE NE RÉAGIT à ces crimes contre le bien commun.

19:17 et puis là, le jour se lève : les Gilets jaunes appa­raissent, par­tout partout…

21:15 GAUCHE/DROITE est un cli­vage per­ti­nent mais LÉGISLATIF, donc inutile puisque nous sommes dans un car­can total : ce n’est pas nous qui déci­dons, donc c’est idiot de nous se dis­pu­ter sur ces sujets. L’in­no­va­tion his­to­rique d’une reven­di­ca­tion CONSTITUANTE des Gilets jaunes : LE RIC.

29:30 Paren­thèse sur le TIRAGE AU SORT
(« n’é­cou­tez pas les gens qui disent du mal de moi : écou­­tez-moi… 🙂 c’est plus fiable »)

33:04 Suite sur le RIC : cette pro­cé­dure nous rend à la fois l’i­ni­tia­tive et le vote, c’est-à-dire les deux termes essen­tiels de la SOUVERAINETÉ.

33:53 : Content de pou­voir débattre avec un élu (d’ha­bi­tude, ils me fuient…), mais nous avons tous besoin de ces contro­verses publiques loyales entre les élus et les élec­teurs sur les cri­tiques du gou­ver­ne­ment repré­sen­ta­tif. Au lieu de ça, tous ces voleurs de parole (Cou­tu­rier, Jof­frin…) se contentent de me trai­ter de « fas­ciste », d e « confu­sion­niste » ou autre extra­va­gance, alors qu’ils refusent d’or­ga­ni­ser un débat, peut-être parce qu’ils ne sont pas capables d’ar­gu­men­ter avec un véri­table oppo­sant au sys­tème de domi­na­tion parlementaire.

36:20 Bien sûr que je peux me trom­per… mais c’est quand même exa­gé­ré de tenir à l’é­cart des oppo­sants sérieux alors que c’est si important .

38:03 « Je ne parle pas qu’à des gens en confé­rence (peut-être convain­cus d’a­vance), je parle aus­si à des gens au hasard : quand je vais à Bor­deaux, j’ai 7 heures de train, et le gars qui est assis à côté de moi, il ne sait pas encore que bien­tôt il va être citoyen consti­tuant 🙂 ça marche à tous les coups »

38:38 Je reviens aux Gilets jaunes, mes chers Gilets jaunes, EXEMPLAIRES (ils font ce que nous devrions tous faire). Ces gens-là sortent de chez eux, refont socié­té, partout.

40:45 3e par­tie : EXEMPLE D’ÉCRITURE par des Gilets jaunes (vers Agen) des règles de leur représentation 

Ils ont besoin de repré­sen­tants et, AVANT de dési­gner des repré­sen­tants, ils réflé­chissent aux termes de leur représentation.

On lit ensemble le docu­ment que j’ai dis­tri­bué, et que vous trou­ve­rez ici : https://​www​.chouard​.org/​w​p​–​c​o​n​t​e​n​t​/​u​p​l​o​a​d​s​/​2​0​2​1​/​0​5​/​P​D​F​–​P​r​o​p​o​s​i​t​i​o​n​–​d​e​–​f​o​n​c​t​i​o​n​n​e​m​e​n​t​–​d​e​–​R​I​C​–​d​u​–​E​t​i​e​n​n​e​–​C​h​o​u​a​r​d​.​pdf (en bas du verso)

52:00 Réflé­chis­sez à ce docu­ment, amé­­lio­­rez-le. Mais faites atten­tion à ne pas deve­nir trop sévère avec vos repré­sen­tants : il faut qu’il puissent tra­vailler. Besoin d’une appli­ca­tion qui nous per­met­tait d’é­lire notre repré­sen­tant, puis de com­mu­ni­quer avec lui pen­dant qu’il nous repré­sente, et même de lui reti­rer notre confiance au moment même où il nous trompe (et son télé­phone vire­rait au rouge pour mon­trer qu’il n’est plus légi­time à par­ler en notre nom).

59:20 4e par­tie : Pour­quoi écrire nous-mêmes les règles du RIC ? 

Nous avons trou­vé une cause com­mune : apprendre à ins­ti­tuer nous-mêmes la puis­sance poli­tique qui nous manque.

1:03:44 Il y a des Gilets jaunes qui ont du mal à faire du RIC une prio­ri­té unique : ils réclament des mesures sociales. Exemple de la TVA réduite sur les pro­duits de 1ère néces­si­té (mesure rigou­reu­se­ment inter­dite par l’UE).

01:04:40 la pri­son euro­péenne a été construite autour de la pri­son fran­çaise. En deve­nant consti­tuants, donc sou­ve­rains, on sor­ti­ra en même temps des deux prisons.

01:07:20 Besoin d’é­co­no­mistes amis du peuple pour chif­frer le coût des prix administrés.

1:8:40 5e par­tie : EXEMPLE DE RÈGLES DU RIC

1:24:10 6e par­tie : éclai­rer l’o­pi­nion avant de légi­fé­rer : impor­tance péda­go­gique de la MISE EN SCÈNE DES CONFLITS

Exemple his­to­rique des contro­verses publiques entre Pla­ton et Démo­crite sur l’A­go­ra à Athènes.

1:27:20 Tous les profs devraient don­ner cours à deux (2 profs pas d’accord).

1:28:04 Paren­thèse ESSENTIELLE sur la SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE

1:35 7e par­tie : éclai­rer l’o­pi­nion – INDISPENSABLE INDÉPENDANCE DE L’INFORMATION – QUEL FORCE don­ner au RIC ?


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REDESCENTE SUR TERRE – 3 juin 2022 — Le briefing hebdomadaire de Slobodan Despot

Per­son­nel­le­ment, je suis abon­né à l’An­ti­presse et je ne manque pas un brie­fing de Slo­bo­dan, chaque vendredi.

Je vous invite à voir celui de cette semaine, très éclai­rant comme d’habitude :

 


 
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Amine UMLIL, important lanceur d’alerte sur l’effondrement de la pharmacovigilance en France au sujet des injections expérimentales forcées

Bon­jour à tous.

Ce qui se passe depuis deux ans est révol­tant à tout point de vue. Le pié­ti­ne­ment de tous les grands prin­cipes pro­tec­teurs des liber­tés publiques par ceux-là mêmes qui sont (très bien) payés pour les pro­té­ger est conster­nant. J’y vois la confir­ma­tion que, pri­vés de garan­tie de nos droits et faute de sépa­ra­tion des pou­voirs, nous n’a­vons pas de consti­tu­tion.

Pour aider à per­ce­voir les com­po­santes de ce qui peut s’a­na­ly­ser comme une bas­cule  tota­li­taire, je rap­pelle le « Rap­port Dic­ta­ture 2020 publié et tenu à jour par l’a­vo­cate Vir­gi­nie de Arau­­jo-Rec­­chia : https://​drive​.google​.com/​f​i​l​e​/​d​/​1​M​O​0​v​Q​n​4​u​g​–​o​e​3​L​5​T​u​F​K​w​N​L​2​f​h​W​g​B​W​k​N​P​/​v​iew

Au milieu de cette ambiance de fin du monde (avec le consen­te­ment —  plus effroyable encore que les intrigues des puis­sants — d’une grande par­tie de la popu­la­tion, hébé­tée par une dés­in­for­ma­tion quo­ti­dienne), sur­gissent quelques héros, per­son­na­li­tés ver­tueuses et cou­ra­geuses entrées en résis­tance contre les pou­voirs abu­sifs. Par­mi ces héros, je vou­drais signa­ler aujourd’­hui le cas d’Amine UMLIL, phar­ma­cien spé­cia­liste de la phar­ma­co­vi­gi­lance depuis des décen­nies, qui vient de pré­sen­ter une com­mu­ni­ca­tion impor­tante au Sénat. Je repro­duis d’a­bord ici cette audi­tion, puis je pro­fi­te­rai de ce billet pour regrou­per ici quelques autres docu­ments sur le tra­vail de ce for­mi­dable phar­ma­cien lan­ceur d’alerte :


L’au­di­tion com­plète devant l’O­PECST, Office par­le­men­taire d’é­va­lua­tion des choix scien­ti­fiques et tech­no­lo­giques (la vidéo dure 18h20) :
https://​videos​.senat​.fr/​v​i​d​e​o​.​2​9​0​8​9​3​1​_​6​2​8​c​b​f​d​4​c​6​7​c​f​.​d​e​c​l​a​r​a​t​i​o​n​–​a​n​a​l​y​s​e​–​e​t​–​c​o​m​m​u​n​i​c​a​t​i​o​n​–​a​u​t​o​u​r​–​d​e​s​–​e​f​f​e​t​s​–​i​n​d​e​s​i​r​a​b​l​e​s​–​d​e​s​–​v​a​c​c​i​n​s​–​c​o​n​t​r​e​–​l​a​–​c​o​v​i​d​-19


Le rap­port d’A­mine Umlil, rap­port impor­tant, évo­qué au tout début de son audition :

Amine UMLIL Limpossible consentement Effets indesirables des vaccins contre la Covid 19 et systeme de pharmacovigilance francais

(Cli­quer sur l’i­mage pour vous pro­cu­rer le rapport.)


Cette audi­tion essen­tielle aurait dû don­ner beau­coup plus de temps à Amine Umlil et, au lieu de cela, elle a été inter­rom­pue « pour des rai­sons tech­niques », puis inter­rom­pue par ceux dont il dénon­çait les crimes, puis car­ré­ment écour­tée « faute de temps »… Son pré­sident, col­la­bo­ra­teur atti­tré du sys­tème, avait été inti­mi­dé par les chiens de garde du régime pour avoir osé don­ner (un tout petit peu de) la parole publique à des dis­si­dents de la doxa du covid.

Il est impor­tant, pour nous tous, de don­ner vrai­ment la parole à nos lan­ceurs d’alerte.
Je vous demande de signa­ler, dans les com­men­taires, tout ce que vous connais­sez et qui a trait aux tru­cages de la phar­ma­co­vi­gi­lance par­tout sur terre.

Je copie ci-des­­sous quelques autres inter­ven­tions d’A­mine Umlil que j’ai vu pas­ser ces der­niers temps.

Étienne.


[Chez Bercoff, Sud Radio] Audition choc du Dr Amine Umlil devant le Sénat :
« Il y a un principe d’inviolabilité du corps humain »


Dr Amine Umlil : « Aujourd’hui, il n’y a pas de contre-pouvoir » :

https://​www​.fran​ce​soir​.fr/​v​i​d​e​o​s​–​l​e​n​t​r​e​t​i​e​n​–​e​s​s​e​n​t​i​e​l​/​a​m​i​n​e​–​u​m​l​i​l​–​e​n​t​r​e​t​i​e​n​–​e​s​s​e​n​t​iel


Les com­mu­ni­ca­tions d’Amine Umlil au CSI, Conseil Scien­ti­fique Indé­pen­dant (CSI tous les jeu­dis soirs, à 21h) :

Réunion publique n°19 du CSI Conseil Scientifique Indépendant, 19 août 2021 :

Réunion Publique n°32 du Conseil Scientifique Indépendant, 18 novembre 2021 :

Réunion publique n°44 du Conseil Scientifique Indépendant, 24 février 2022


 


 
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pour cause de CENSURE sur ce sujet,
consi­dé­ré comme « inter­dit au peuple » par les dominants 🙄
 


 
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Vidéo de mon intervention au 3ème Festival Citoyen (près de Toulon) du 1er mai 2022

Sur l’élection et le tirage au sort, sur le RIC, sur le pro­ces­sus consti­tuant popu­laire per­ma­nent, sur Alain (Émile Char­tier), sur les élec­tions sans can­di­dats, sur les gilets jaunes et sur la prio­ri­té abso­lue que nous devrions tous don­ner à l’é­la­bo­ra­tion des règles de notre repré­sen­ta­tion, sur les phi­lo­sophes (presque tous anti­dé­mo­crates), sur Ber­nard Manin, etc.

Il fau­drait rédi­ger le som­maire minu­té de cette chouette vidéo 🙂

Edit 17h : le tra­vail sur le som­maire minu­té a (déjà) été com­men­cé par Pierre et Lena (mer­ci !) :

00:00:00 Etienne CHOUARD au 3ème fes­ti­val citoyen
0:32 Quelle ton ana­lyse de l’élection présidentielle ?
Même pour ceux qui savent que l’élection n’a rien de démo­cra­tique, c’est pire que ça : l’élection est une pro­cé­dure ANTI-démo­­cra­­tique, elle nous tient com­plè­te­ment à l’é­cart de toute déci­sion publique.
7:40 Aujourd’hui, on n’est pas citoyen, on est élec­teur : mots aus­si dif­fé­rents de sou­ve­rain et esclave.
8:30 Est-ce que tu peux déve­lop­per ces outils qui peuvent nous per­mettre d’être sou­ve­rain ? Le tirage au sort et le RIC CARL : Consti­tuant, Abro­ga­toire, Révo­ca­toire et Législatif ?
10:45 Élire n’est pas voter. Élire, c’est renon­cer à voter.
11:08 Quelle est la pro­cé­dure de déci­sion ? Quelle est celle qui fait de nous le sou­ve­rain ? Dans un réfé­ren­dum, vous n’élisez pas, dans un réfé­ren­dum, vous votez !
12:08 La ques­tion de l’initiative est abso­lu­ment déci­sive. Le seul réfé­ren­dum qui vaille, c’est celui qui est pris à l’initiative des citoyens.
12:24 Le RIC CARL, ça veut dire quoi ?
12:56 Réfé­ren­dum révo­ca­toire, Réfé­ren­dum abrogatoire,
14:08 Réfé­ren­dum législatif
16:43 On n’a pas besoin des institutions.
17:15 Peut-être je peux vous armer contre les objec­tions au réfé­ren­dum d’initiative citoyenne.
19:40 Deux bou­quins conseillés par le RIC :
– Cla­ra Egger et Raul Magni-Ber­­ton « LE RIC expli­qué à tous » et « Pour que voter serve enfin ». Cla­ra Egger défend le réfé­ren­dum d’initiative citoyenne constituant (!).
Par­mi les dif­fé­rents réfé­ren­dum d’initiative citoyenne pré­sen­tés par les par­tis, c’est celui de la France Insou­mise qui est le meilleur. Le RIC pro­po­sé est abro­ga­toire, révo­ca­toire et légis­la­tif. MAIS, il n’y a PAS le RIC CONSTITUANT. Pour­tant, le RIC consti­tuant, c’est celui qui donne accès à tout le reste (et celui qui garan­tit qu’on va gar­der notre souveraineté).
– Petit livre pour les gilets jaunes : Notre cause com­mune, Etienne Chouard
Notre cause com­mune, c’est d’apprendre à ins­ti­tuer nous-même notre propre puissance.
Je résume, dans ce bou­quin, ce que ce mou­ve­ment des Gilets jaunes avait d’extraordinaire. Ils ont com­men­cé à vivre ensemble, à refaire de la poli­tique qui ne soit pas de la poli­tique poli­ti­cienne. C’est un bon départ pour être consti­tuant : la MÉFIANCE par rap­port à tous les pou­voirs. Mais là, je me suis trom­pé : les Gilets jaunes sur ce point ne m’ont pas écou­té. Et ils se sont retrou­vés désar­més quand leurs repré­sen­tants n’ont pas fait ce qu’il fal­lait. Ils se sont dis­pu­tés. Nous devrions prio­ri­tai­re­ment réflé­chir ensemble aux règles de notre repré­sen­ta­tion. Écrire la consti­tu­tion du rond-point, du péage, de la com­mune, du quar­tier, il faut le faire tout de suite, AVANT de déci­der, avant de légiférer.
25:25 Est-ce que tu peux déve­lop­per sur le tirage au sort.
27:45 Rap­pel de la ren­contre avec Atta­li, lors d’une émis­sion d’Étienne Chouard conduite par Tad­dei (CSOJ, ce soir ou jamais, sept. 2014).
28:35 LES FAIS : il y a une socié­té humaine qui a pra­ti­qué le tirage au sort tous les matins pen­dant 200 ans…
32:45 Depuis la révo­lu­tion fran­çaise, pen­dant 200 ans nous avons tes­té l’élection. Résul­tat : pen­dant 200 ans, le gou­ver­ne­ment des pauvres par les pauvres eux-mêmes.
Élec­tion ver­sus tirage au sort
34:09 Si vous sor­tez de là, de notre ren­contre cet après-midi, comme si vous étiez allé au ciné­ma et que vous ne deve­nez pas des agents de conta­mi­na­tion, tout est fou­tu. Il faut qu’on se passe le mot et qu’on n’accepte pas d’élire l’assemblée consti­tuante. Quand on élit des can­di­dats qu’on peut aider, ceux qui ont les moyens d’aider (les plus riches, quoi) gagnent tout le temps (parce qu’ils ont plus de moyens que les autres).
La pro­chaine révo­lu­tion, il faut qu’on se soit pré­pa­ré avant. Par­lez aux autres… Un ate­lier consti­tuant, c’est simple : vous êtes tout seul, vous pre­nez le texte de chez Dal­loz : Consti­tu­tion de 1958 (c’est le plan de notre pri­son poli­tique, il faut l’étudier pour pré­pa­rer notre éva­sion). Il faut le lire et s’apercevoir que nous ne sommes nulle part. Des­crip­tion de mon petit livre jaune : « Écrire nous-même la consti­tu­tion, exer­cices d’entraînement pour pré­pa­rer un pro­ces­sus consti­tuant popu­laire » : sur les pages de gauche, vous avez l’anti-constitution. Dans ce texte, sur toutes les pages de gauche, vous allez consta­ter que vous n’y êtes pas. C’est pour ça que je vous incite à l’écrire vous-même. Et puis sur les pages de droite, il y a la consti­tu­tion du Plan C. Sur ce blog depuis 15 ans, on a écrit une consti­tu­tion où le peuple est partout.
39:45 Pour reve­nir au tirage au sort, on a bien com­pris que pour Athènes ça fonc­tionne très bien. On voit à quoi peut abou­tir un mou­ve­ment tel que les gilets jaunes.
Si le tirage au sort peut abou­tir à des chambres de pro­po­si­tion, est-ce qu’il peut aus­si abou­tir à des chambres de contrôle ?
41:20 Concept récent d’échantillon repré­sen­ta­tif. Ce moment où nous arri­vons à un échan­tillon repré­sen­ta­tif, c’est très impor­tant pour la société.
43:00 Si vous vou­lez vous débar­ras­ser des par­tis, il faut vous débar­ras­ser de l’élection. Trai­te­ment des objec­tions au tirage au sort.
57:14 Com­ment favo­ri­ser l’engagement ?
59:23 Le mot de la fin : encore un mot d’Alain (Émile Char­tier) : « le suf­frage périt par l’acclamation. »
« Vous ne devriez pas m’applaudir parce que ça me trans­forme, et pas en bien : quand on est accla­mé, on se sent comme légi­ti­mé par l’acclamation pour tout déci­der à la place des autres.

Étienne.

 


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[passionnant] La foule peut-elle s’organiser SANS CHEF ? sur la chaîne (importante) Fouloscopie


Sous cette vidéo, ce matin, j’ai lais­sé ce commentaire :

Mer­ci, c’est pas­sion­nant (une fois de plus).

Cette expé­rience d’au­to-orga­ni­sa­tion me fait pen­ser au tra­vail épa­tant de Fré­dé­ric Laloux, que vous connais­sez peut-être, et qui va aus­si dans le sens de l’ap­ti­tude humaine à tra­vailler sans chef (et donc, indi­rec­te­ment, dans le sens de la pos­si­bi­li­té d’une démo­cra­tie réelle). Je trouve cette confé­rence de 2014 enthousiasmante :

Confé­rence « Rein­ven­ting Orga­ni­za­tions » en fran­çais (Fla­gey, Bruxelles, 2014) :

La des­crip­tion de la vidéo en pro­pose une table des matières chronologique :

——————————-
De 19 minutes à 26 minutes : exemple de rai­son d’être, l’his­toire d’une belle approche alter­na­tive des soins de san­té repré­sen­tée par Buurt­zorg, aux Pays-Bas, fon­dée par Jos de Blok

« L’au­to­ges­tion :
de 26 minutes à 33 minutes : pour­quoi fonc­tion­ner avec de la struc­ture mais sans hiérarchie ?
de 33 minutes à 37 minutes : S’il n’y a pas de hié­rar­chie qui décide et comment ?
de 37 minutes à 45 minutes : Com­ment on décide qui gagne com­bien dans ce genre de structure ?

Oser être vrai­ment soi-même au tra­vail, la plénitude :
de 45′ 30″ à 51 minutes : Pour­quoi être plei­ne­ment soi-même au travail ?
de 51 minutes à 54 minutes : Com­ment on fait concrè­te­ment pour les conflits ?
de 54 minutes à 57 minutes : Un exemple d’ou­til pour les réunions – com­ment tenir l’e­go à l’écart ?
de 57 minutes à 1h00 : com­ment par­ta­ger qui on est et se dévoi­ler plus pro­fon­dé­ment avec ses col­lègues ? Pour­quoi on tra­vaille d’ailleurs ?

La rai­son d’être évolutive :
de 1h00 à 1h03 : ça signi­fie quoi mettre son tra­vail au ser­vice d’une rai­son d’être ?
de 1h03 à 1h06 : com­ment on fait pour les objec­tifs, la stratégie ?
de 1h06 à 1h10 : des pro­jets à l’é­preuve de la réalité
de 1h10 à 1h12 : dyna­mique de mise en place de nou­veaux pro­jets par des employés

De 1h14 à 1h15 : conclusion
de 1h20 à 1h23 : Et si on demande l’ex­clu­sion de quel­qu’un ? exemple ultime de ges­tion d’un conflit
de 1h24 à 1h29 : Et si l’en­tre­prise tra­verse de graves dif­fi­cul­tés finan­cières ? l’exemple de FAVI (sec­teur industriel) »
——————————-

Mer­ci pour tout ce que vous faites, vraiment.

Bien ami­ca­le­ment.

Étienne.


 


 
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Vendredi 27 mai 2022, à 21h30, discussion avec Philippe Fabry (historien étonnant) sur la démocratie et la guerre

Bon­soir à tous 🙂

Un ami — Pablo Debray — vient de me faire décou­vrir un jeune his­to­rien — Phi­lippe Fabry —que je trouve pas­sion­nant (même si je me sens par­fois en pro­fond désac­cord avec lui) , et avec qui je vais par­ler demain, avec vous, d’ins­ti­tu­tions, de démo­cra­tie, et de l’in­fluence pos­sible des ins­ti­tu­tions sur les guerres.

Voi­ci d’a­bord le lien pour suivre la ren­contre, le ven­dre­di 27 mai 2022 à 21h30 :
https://​www​.you​tube​.com/​w​a​t​c​h​?​v​=​o​d​k​f​5​T​x​S​NQ0

Je vou­drais ensuite vous signa­ler quelques pistes pour décou­vrir un peu son tra­vail avant l’é­mis­sion, si le coeur vous en dit.

Le site de Phi­lippe Fabry : https://​www​.his​to​rio​no​mie​.net/

Son compte twee­ter : https://​twit​ter​.com/​H​i​s​t​o​r​i​o​n​ome

Sa page Wiki­pé­dia : https://​fr​.wiki​pe​dia​.org/​w​i​k​i​/​P​h​i​l​i​p​p​e​_​F​a​b​r​y​_​(​h​i​s​t​o​r​i​e​n​_​d​u​_​d​r​oit)

Son der­nier petit livre (3€ seule­ment), très intéressant :
« Le Pré­sident ABSOLU – La 5e Répu­blique contre la démocratie »

Philippe Fabry Le president absolu 1Philippe Fabry Le president absolu 4e de couv

Sa chaîne You­tube : https://​www​.you​tube​.com/​c​h​a​n​n​e​l​/​U​C​D​9​V​N​J​1​Y​y​4​z​A​O​L​Z​s​6​A​9​S​URw

Pour vous aider à décou­vrir cet his­to­rien, je trouve très bien faite cette syn­thèse des tra­vaux de Phi­lippe Fabry, écrite par Pablo Debray (co-fon­­da­­teur du MCP) :

Enfin, je vous signale les trois pre­mières vidéos de Phi­lippe que j’ai vues, et que j’ai trou­vées très inté­res­santes (à la fois ori­gi­nales et très sti­mu­lantes pour la pensée) :

Cette vidéo sur le risque de guerre en Ukraine a été publié le 29 novembre 2021, donc bien avant l’in­ter­ven­tion russe en Ukraine.

Il me semble utile, que l’on soit d’ac­cord ou pas avec ces thèses, de s’a­bon­ner à cette chaîne pour élar­gir nos hori­zons de pensée.

Voi­là. Nous avons, appa­rem­ment, encore beau­coup de vidéos à décou­vrir, mais là, j’ai déjà hâte de par­ler « ins­ti­tu­tions, démo­cra­tie et guerres » avec Philippe 🙂

Au plai­sir de vous y retrou­ver, dans le chat de la ren­contre ou plus tard ici, dans les commentaires.

Étienne.


 


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Rendez-vous sur Radio Québec ce mercredi 25 mai 2022 à 18h, pour un échange de vues avec Alexis Cossette-Trudel

Rediffusion

Chers amis,

J’ai décou­vert Alexis Cos­­sette-Tru­­del — et sa chaîne RadioQuébec.tv — au tout début de 2020, avec « la crise COVID ».

J’aime bien ce jeune homme ; si je ne suis pas d’ac­cord avec tout ce qu’il dit, bien sûr, je trouve qu’il fait un bon tra­vail de jour­na­liste digne de ce nom : sus­pi­cieux à l’en­contre de tous les pou­voirs, révé­lant — et arti­cu­lant entre elles — des infor­ma­tions impor­tantes, cher­chant à sour­cer du mieux pos­sible tout ce qu’il nous signale, affron­tant cou­ra­geu­se­ment les médi­sances et les calom­nies (dont tous les vrais oppo­sants sont vic­times)… J’ap­prends plein de choses impor­tantes en l’écoutant.

La semaine pas­sée, on s’est dit quelques mots au télé­phone pour la pre­mière fois. Je suis content que nous puis­sions tous les deux échan­ger nos points de vue cet après-midi, à 18h (heure française).

Je crois que le live sera publié sur plu­sieurs sup­ports, dont celui-ci : https://​rumble​.com/​u​s​e​r​/​R​a​d​i​o​Q​u​e​bec.

Au plai­sir de vous y retrouver.

Étienne.

 


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Henri Guillemin : 15 conférences passionnantes et importantes sur LES DEUX RÉVOLUTIONS FRANÇAISES, 1789–1792 puis 1792–1794 (regroupées par les​-crises​.fr)

Oli­vier Ber­ruyer, sur son for­mi­dable site les​-crises​.fr, vient de publier un réca­pi­tu­la­tif bien fait et utile (c’est com­mode de tout pré­sen­ter au même endroit) sur une série essen­tielle de notre cher Guille­min, sur la Révo­lu­tion fran­çaise.

Je lui pique cette perle sans hési­ter, pour l’ac­cueillir ici, sur ce blog qui aime et res­sasse Guille­min depuis plus de dix ans (2009, je crois).

Ces confé­rences sont consi­gnées dans un des livres les plus impor­tants de Guille­min : 1789–1792 1792–1794 Les DEUX révo­lu­tions françaises

Étienne.

Henri Guillemin pensif
Hen­ri Guillemin

 


Oli­vier Ber­ruyer : « Il y a exac­te­ment 30 ans, le 4 mai 1992, Hen­ri Guille­min tirait sa révé­rence à l’âge de 89 ans, après avoir mené une longue et brillante car­rière, d’une rare inté­gri­té, lais­sant une œuvre très consé­quente dont le regain d’intérêt ne fai­blit pas.
Pour lui rendre hom­mage, nous repu­blions ci-des­­sous sa série de vidéos sur la Révo­lu­tion française. »

Source : https://​www​.les​-crises​.fr/​i​l​–​y​–​a​–​3​0​–​a​n​s​–​h​e​n​r​i​–​g​u​i​l​l​e​m​i​n​–​n​o​u​s​–​q​u​i​t​t​a​i​t​–​l​e​–​4​–​m​a​i​–​1​9​92/

Révolution française #01 : La préparation spirituelle

1789–1794, la Révo­lu­tion fran­çaise couvre cinq années de l’histoire de France. Mais que sait-on de cette période ? Hen­ri Guille­min ne se contente pas des ver­sions offi­cielles et convenues.

Pour l’historien fran­çais, en 1789, on assiste à une révo­lu­tion des gens de bien, qui doit per­mettre à la bour­geoi­sie d’affaires d’accéder au pou­voir, quitte à le par­ta­ger avec l’aristocratie dans le res­pect d’un cer­tain ordre social. La vraie Révo­lu­tion, popu­laire, qui se pré­oc­cupe réel­le­ment des classes pauvres, du Quart État, res­tait à venir. Elle aura vécu de 1792 à 1794 et sera liqui­dée avec la mort de Robes­pierre. C’est donc de ces deux Révo­lu­tions fran­çaises que va trai­ter Hen­ri Guille­min, en bous­cu­lant sin­gu­liè­re­ment, une fois de plus, les idées reçues.

Source : RTS, Hen­ri Guille­min, 22-10-1966

Révolution française #02 : La France en 1789

Hen­ri Guille­min traite des influences et des causes de la révo­lu­tion qui allait bou­le­ver­ser l’ordre immuable de l’Europe poli­tique. Deux causes à l’origine de cette prise de conscience sociale : la consti­tu­tion d’une nou­velle classe, la hausse consi­dé­rable des prix conju­guée avec une forte aug­men­ta­tion de la population.

Source : RTS, Hen­ri Guille­min, 15-10-1966

Révolution française #03 : Les États généraux

Vizille, dans le Dau­phi­né. Pré­fi­gu­ra­tion des Etats géné­raux, cette réunion du 21 juillet 1788 groupe des notables, des aris­to­crates, des ecclé­sias­tiques et des bour­geois. A la tête des finances fran­çaises, Brienne a rem­pla­cé Necker, chas­sé par le roi. Les Etats géné­raux n’avaient plus été convo­qués depuis 1614. Le 28 août 1788, le roi rap­pelle Necker, qui occupe à nou­veau son poste de chef du Tré­sor français.

La situa­tion éco­no­mique est désas­treuse, celle du peuple into­lé­rable. Les prix sont en hausse. Arti­sans et ouvriers n’arrivent presque plus à sub­sis­ter. Chô­mage dans la soie­rie. La situa­tion de la pay­san­ne­rie n’est guère plus enviable. Elle doit payer de lourdes taxes qui ne pro­fitent qu’à des nobles sou­cieux de s’enrichir à bon compte. Les émeutes de 1789 vont écla­ter dans ce cli­mat social détérioré.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #04 : Juillet 1789

Il était huit heures du matin à Ver­sailles, le 15 juillet 1789 lorsque le duc de La Roche­­fou­­cauld-Lian­­court annon­çait à Louis XVI que, la veille, les Pari­siens avaient pris la Bas­tille. Sur­pris que l’on s’attaque à une pri­son qui n’avait plus que sept déte­nus (deux fous, quatre faus­saires et un fils de famille enfer­mé à la demande de ses parents), Louis XVI, on le sait avait deman­dé si c’était une révolte. « Non, sire, lui répon­dit le duc, c’est une révolution. »

La révo­lu­tion avait com­men­cé en réa­li­té quelques mois plus tôt, lorsqu’en 1788, Louis XVI avait déci­dé de réunir les États Géné­raux. En fai­sant ce qu’aucun roi n’avait osé faire avant lui depuis plus de 150 ans, le sou­ve­rain ouvrait une boîte de Pan­dore. Le roi avait convo­qué les États Géné­raux pour résoudre une situa­tion finan­cière catas­tro­phique, mais le 5 mai 1789, leurs dépu­tés étaient venus à Ver­sailles avec bien d’autres reven­di­ca­tions. Celles qu’exprimaient les cahiers de doléances rédi­gés au prin­temps, dans toutes les villes et tous les vil­lages de France, juste avant la réunion des États Généraux.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #05 : La grande peur bourgeoise

II faut bien com­prendre la signi­fi­ca­tion du 14 juillet, de la prise de la Bas­tille. Elle va sus­ci­ter une peur consi­dé­rable dans la bour­geoi­sie. La ter­reur de la popu­lace devient panique. «… Toutes ces âmes lamen­tables, les spo­liés du fisc, les déva­li­sés par Ver­sailles, toutes les faims, toutes les soifs, toutes les bouches tor­dues par le san­glot et le blas­phème, toutes les poi­trines pleines de ven­geance, la voi­là la popu­lace… C’est la lie du pres­soir social, c’est la plaie sociale vivante, une plaie deve­nue bouche, qui saigne et qui hurle, et qui mord. Avant de s’indigner devant la fureur du souffle, il faut savoir ce qu’était l’horreur du miasme…» Ain­si s’exprime Vic­tor Hugo, com­men­tant la Révolution.

Dès le 11 juillet 1789, le Comi­té per­ma­nent grou­pant les 307 grands élec­teurs pari­siens, crée une milice citoyenne, l’armement des gens conve­nables, diri­gée en appa­rence contre la Cour, mais en fait contre cette popu­lace. Ces milices bour­geoises patrouillent dès la nuit du 14 juillet dans la capi­tale, et s’emparent des armes des révol­tés contre quelque argent – il faut quand même man­ger et nour­rir sa famille ! A l’Assemblée natio­nale, les dépu­tés sont épou­van­tés par ce qui se passe : la grande peur bour­geoise se mani­feste ouver­te­ment. Les dépu­tés se suc­cèdent auprès du roi pour le sup­plier de reve­nir à Paris… Il y revient, il rap­pelle Necker et retire de la capi­tale ses troupes inutiles.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #06 : L’affaire religieuse

Un pénible inci­dent déclenche les jour­nées d’octobre. La situa­tion ali­men­taire de la capi­tale et de la pro­vince est catas­tro­phique. La farine est chère et le pain d’un prix inabor­dable pour les plus humbles. Le roi a fait venir à Ver­sailles un régi­ment des Flandres. Lors d’un dîner réunis­sant les offi­ciers, la cocarde tri­co­lore est pié­ti­née. Le 6 octobre, la foule enva­hit le Palais de Ver­sailles. Le roi accepte de reve­nir à Paris. Le 2 novembre, la situa­tion finan­cière du royaume étant catas­tro­phique, l’Assemblée natio­nale décide la main­mise de la Nation sur les biens de l’Eglise : 3 mil­liards de francs sont ain­si récupérés.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #07 : L’année 1790

Dans le cadre de la Révo­lu­tion fran­çaise, Hen­ri Guille­min aborde l’année 90. Après les évé­ne­ments de juillet 1789, le peuple espère et croit en la Révo­lu­tion : il peut man­ger, et la situa­tion s’est amé­lio­rée de ce fait. Les biens du cler­gé sai­sis en décembre 89 par l’Assemblée sont mis sur le mar­ché en une pre­mière tranche de 400 mil­lions. Qui va les acqué­rir ? Les pay­sans, comme le pré­tend Miche­let ? Non, c’est la bour­geoi­sie, ce sont les riches qui vont pro­fi­ter de cette « natio­na­li­sa­tion » des biens de l’Eglise.

Situa­tion en ce début de 1790 : l’Assemblée consti­tuante dirige la France mais ne repré­sente tou­jours pas la nation ; les aris­to­crates sont quelque peu dépouillés et les catho­liques mécon­tents à cause de la Consti­tu­tion civile du cler­gé – ils ten­te­ront ensemble de s’opposer à la Révo­lu­tion, mais ne pour­ront rien faire, ne rece­vant pas l’aide escomp­tée de l’étranger. Et l’armée ? Que vont faire les géné­raux ? Vont-ils se ral­lier à la cause révolutionnaire ?

Et il y a l’affaire des colo­nies ; la France a per­du l’Empire des Indes, mais res­tent les Antilles : Saint-Domingue où 30 000 colons vivent du labeur de 300 000 esclaves ; la « Décla­ra­tion des droits de l’homme » crée­ra quelque confu­sion : comme tous égaux… Cette année 90 est encore mar­quée par l’éviction défi­ni­tive de Necker et la dis­pa­ri­tion de Mira­beau, qui mour­ra en avril 1791. Mais un autre per­son­nage fait alors son appa­ri­tion sur la scène poli­tique : Georges-Jacques Dan­ton, fon­da­teur du Club des cordeliers.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #08 : Septembre 1792

Le Comi­té du Qua­trième État qui, jusqu’alors, n’était pas inter­ve­nu, décide dans la nuit du 9 au 10 août 1792, d’empêcher la Garde natio­nale d’avoir une défense sérieuse. Dan­ton tend un piège au chef de la Garde et convoque Man­dat à l’Hôtel de Ville où il est assas­si­né. La défense des Tui­le­ries est désorganisée.

La foule se rend aux Tui­le­ries où elle essaye de par­le­men­ter avec la Garde suisse, mais l’officier qui la com­mande ordonne sou­dain d’ouvrir le feu, et c’est le mas­sacre de nom­breux citoyens. Se regrou­pant, le peuple revient à la charge en grand nombre, et le roi, réfu­gié à l’Assemblée natio­nale donne l’ordre de ces­ser le feu. Les Suisses sont mas­sa­crés : mille morts contre quatre cents dans la foule.

Le peuple a com­pris enfin que le roi est de conni­vence avec l’étranger et que la Cour est un foyer de tra­hi­son. Pour la pre­mière fois, le Qua­trième Etat, c’est-à-dire les pauvres gens, les sala­riés, les « pas­sifs », prend part à la vie poli­tique fran­çaise. « C’est l’irruption de la France dans les affaires françaises ».

Robes­pierre dira : « Le peuple est enchaî­né dès qu’il dort, il est mépri­sé dès qu’il né se fait plus craindre, il est vain­cu dès qu’il par­donne à ses enne­mis avant de les avoir com­plè­te­ment domp­tés. Obser­vez, dit-il, ce pen­chant de cer­tains pour qui sont asso­ciés comme équi­va­lents, les mots de « pauvre » et les mots de « brigands ».

Les vrais bri­gands, ce sont ceux qui ne veulent consti­tuer la Répu­blique que pour eux-mêmes et qui suivent, dans tout, l’intérêt des riches. Ils sont les « hon­nêtes gens », ils sont les « gens comme il faut»… et nous, comme ils disent, nous sommes les « sans culottes », c’est-à-dire la canaille » ! Le dépu­té Cou­ton réclame l’abolition com­plète des droits féo­daux, abo­lis depuis 1789 fic­ti­ve­ment, mais tou­jours exi­gés des paysans.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #09 : La crise de 1793

Le 21 sep­tembre 1792, la Conven­tion se réunit. Mais les élec­tions pari­siennes a la Conven­tion ont été par­tiel­le­ment tru­quées et ter­ri­ble­ment diri­gées. A Paris c’est donc toute l’extrême-gauche cor­de­lière qui va rem­por­ter ces élec­tions. Robes­pierre, Dan­ton, Marat ils sont tous là. On a beau avoir le suf­frage uni­ver­sel, la com­po­si­tion sociale de la Conven­tion est la même que celle de la Consti­tuante et de la Légis­la­tive. C’est tou­jours les grands notables, les pro­prié­taires, les pos­sé­dants qui par­viennent à être les délé­gués de la France. Sur les 750 dépu­tés de la Conven­tion, qui est pour la pre­mière fois élue au suf­frage uni­ver­sel, il y seule­ment deux ouvriers. Les Giron­dins sont encore là et ils se placent aux plus hauts postes.

Du côté de la guerre, après Val­my, les Prus­siens se sont reti­rés. Le 1er octobre 1792, le ter­ri­toire fran­çais est libé­ré. Ceci fait, on peut pas­ser aux choses sérieuses. On va assis­ter à la fin de l’année 92 à trois choses. Pre­miè­re­ment, une mise en scène de la poli­tique de conquête. Deuxiè­me­ment la poli­tique de libé­ra­tion s’accompagne d’une idée nou­velle, l’idée des limites natu­relles. Troi­siè­me­ment, il faut que les pays libé­rés par­ti­cipent aux dépenses. Il n’en faut pas plus pour déchaî­ner les géné­raux. C’est l’invasion du Pala­ti­nat jusqu’à Franc­fort, au nord, la Bel­gique est conquise.

Reste le pro­blème du roi. Pour la plèbe pari­sienne, le roi est res­pon­sable. Le roi est un traître, il faut le tuer. Le 21 jan­vier 1793 le roi Louis XIV est guillo­ti­né. Jusqu’à la fin il a espé­ré être sauvé.

Le 1er mars, les coa­li­sés attaquent sur le nord et l’est de la France à l’ouest c’est la Ven­dée qui prend feu, c’est la grande crise de 93.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #10 : Les Girondins se perdent

Hen­ri Guille­min pour­suit son évo­ca­tion de la Révo­lu­tion fran­çaise avec Les Giron­dins se perdent. Au début de 1793, la situa­tion est assez tra­gique en France. Les armées fran­çaises ont enva­hi la Bel­gique, mais la Conven­tion ne s’en tient pas là. Le 1er février, la guerre est décla­rée à l’Angleterre et, le 7, à l’Espagne. Le géné­ral Dumou­riez décide éga­le­ment d’envahir la Hol­lande, mais les coa­li­sés se pré­parent à contre-atta­­quer main­te­nant que l’affaire de la Pologne est momen­ta­né­ment liqui­dée. Le 8 mors, Dan­ton monte à la tri­bune de la Conven­tion et déclare la patrie en dan­ger ; il décrit une situa­tion plus dra­ma­tique qu’elle ne l’est. Il crée des agi­ta­tions dans Paris pour mettre les e hon­nêtes gens en situa­tion insup­por­table et per­mettre à Dumou­riez une opé­ra­tion mili­taire sur la capitale.

En novembre 1792, les Giron­dins avaient obte­nu la sup­pres­sion des tri­bu­naux cri­mi­nels qui n’avaient d’ailleurs guère fonc­tion­né. Le 9 mars, sans rai­son appa­rente, Dan­ton réclame la créa­tion d’un Tri­bu­nal révo­lu­tion­naire assor­ti de Comi­tés de sur­veillance qui, dans cha­cune des qua­­rante-huit sec­tions de Paris, dési­gne­ront les cou­pables au Comi­té de sûre­té géné­rale. Le 22 mars, après avoir ren­con­tré Dan­ton, Dumou­riez prend contact avec les Autri­chiens et, le 5 avril, il essaie d’entraîner ses troupes à la déser­tion sans tou­te­fois y par­ve­nir. Il se met alors seul au ser­vice de l’ennemi. Dan­ton, très com­pro­mis pour avoir pris la défense de ce géné­ral ‑qui vient de tra­hir, fait une volte-face totale.

Pour se sau­ver, sen­tant sa situa­tion per­son­nelle extrê­me­ment dan­ge­reuse, il va se retour­ner avec une vio­lence ter­rible contre les Giron­dins et pro­non­cer un effrayant dis­cours, le 10 avril. Il deman­de­ra par­don à Marat et ren­dra hom­mage à son jour­nal :L’Ami du Peuple ; il dénon­ce­ra vio­lem­ment les Giron­dins, deman­dant en fait leur exclu­sion et leur mort, ain­si que la tête du duc d’Orléans. Des « Comi­tés de salut public sont créés. C’est à ce moment que les forces centre-révo­­lu­­tion­­naires se déchaînent, pro­fi­tant de la situa­tion mili­taire inquié­tante et de l’explosion en Ven­dée. L’opposition entre les Giron­dins et la Mon­tagne – que l’on a sou­vent attri­buée à quelques riva­li­tés de per­sonnes – est une oppo­si­tion idéo­lo­gique fon­da­men­tale. Les Giron­dins se perdent. Deve­nus les enne­mis publics et les col­la­bo­ra­teurs de l’ennemi, ils seront défi­ni­ti­ve­ment per­dus lors des insur­rec­tions de juin.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #11 : La Terreur

En sep­tembre 1793, la Révo­lu­tion fran­çaise bas­cule, la France est mena­cée à l’extérieur par la guerre contre les plus grandes puis­sances euro­péennes et à l’intérieur par l’insurrection de plu­sieurs dépar­te­ments, les dépu­tés de la Conven­tion décident de prendre des mesures d’exceptions. La Ter­reur se carac­té­rise ain­si par un état d’exception des­ti­né à endi­guer mili­tai­re­ment, poli­ti­que­ment, et éco­no­mi­que­ment la crise mul­tiple à laquelle le pays est alors confronté.

Mais pour Hen­ri Guille­min, c’est Dan­ton qui est res­pon­sable de la Ter­reur qui va s’organiser à par­tir du 4 sep­tembre. Tout les jours, Dan­ton monte à la tri­bune de la Conven­tion pour obte­nir une tête par jour.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #12 : Danton contre Robespierre

Le 6 sep­tembre 93, Robes­pierre fait adjoindre deux nou­veaux membres au Comi­té de salut public, favo­rable à la Ter­reur. Alors voi­là consti­tué le grand Comi­té de salut public qui va être en fonc­tion jusqu’au 9 Ther­mi­dor. Paral­lè­le­ment, il y a la Ter­reur, inven­tée par Dan­ton. Mais qui sont ceux qui décident que les gens passent à la guillo­tine, c’est le Comi­té de sûre­té générale.

Pour Hen­ri Guille­min, le Comi­té beau­coup plus indé­pen­dant que l’histoire ne le pré­tend est com­po­sé d’hommes de Dan­ton. Robes­pierre avait ten­té une épu­ra­tion de ce comi­té. Ce même comi­té décide de tuer la reine, le 16 octobre. Un crime gra­tuit ? Ces crimes-là ce sont des crimes de Dan­ton, Robes­pierre n’y est pour rien.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #13 : La ligne droite

L’année 1794, la der­nière de la Révo­lu­tion, com­mence. Malade et usé, Robes­pierre fait par­tie du Comi­té de salut public, par devoir, après avoir refu­sé d’y entrer. Il est l’homme de la « ligne droite », il vou­drait une cité juste et il est l’objet d’attaques ter­ribles. « Héber­tistes » et par­ti­sans de Dan­ton sont notam­ment contre lui et il est remar­quable de patience.

Mais les « Héber­tistes », ultra-révo­­lu­­tion­­naires qui veulent la guerre à outrance et la pleine appli­ca­tion de la ter­reur, accusent les Comi­tés de modé­ran­tisme et d’impéritie ; en mars 1794, ils pensent même se sou­le­ver contre la Conven­tion, mais alors les Comi­tés les font guillo­ti­ner, le 24 mars. Le 30, Dan­ton est arrê­té à son tour et sera exé­cu­té le 5 avril. Robes­pierre alors sera chez lui, sombre.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #14 : Le secret de Robespierre

Avril 1794, les héber­tistes et les dan­to­nistes ne sont plus là, ils ont été liqui­dé. Alors la voie est libre pour la ligne droite de Robes­pierre. Hélas, déjà lorsque l’on avait exclu les Giron­dins, on avait pu croire que la voie était libre. Mais étaient par­ve­nu de nou­veaux obs­tacles. Mais qui est en scène ? Avant tout la Conven­tion qui a, entre les mains, tous les pou­voirs. Mais la Conven­tion se sont des riches, des notables. Ces gens ne subissent que contraints et for­cés, la poli­tique que leur impose le Comi­té de salut public parce qu’ils ont peur d’une contre-révo­­lu­­tion. Ils tolèrent mais ils tolèrent en guet­tant tout le temps l’occasion de ren­ver­ser la vapeur.

Et Robes­pierre dans tout ça. Il sait qu’il n’en a plus pour long­temps. Il se sent malade. Il assiste à toutes ces guillo­ti­nades, impuis­sant face au Comi­té de sûre­té géné­rale. Ils font pas­ser à la guillo­tine des amis de Robes­pierre. Mais que veut Robes­pierre ? Il veut essayer de chan­ger le cli­mat l’humanité. Et sur­tout et c’est le secret de Robes­pierre, la reli­gion c’est un contact avec la jus­tice vivante. Robes­pierre avait bien, en effet, une mystique.

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

Révolution française #15 : Le mythe révolutionnaire

Dans ce der­nier épi­sode, Hen­ri Guille­min achève de bri­ser le mythe de la Révo­lu­tion fran­çaise. Il s’en prend d’abord aux grandes figures de cette Révo­lu­tion en les pré­sentent sous un nou­vel éclai­rage. Mira­beau, un lion avec des griffes en caou­tchouc, un ven­du, un impos­teur. Dan­ton une grosse mouche verte et vrom­bis­sante. Les Giron­dins, une oli­gar­chie de beau-par­­leurs et de bour­geois arro­gants. Car­not, un homme qui pen­sait conser­va­tion sociale. Heu­reu­se­ment, à côté de ces visages, d’autres récon­fortent l’historien. Les petits curés, le pas­teur Jean­bon Saint-André, Saint-Just, un coeur pur et un être noble, Georges Cou­thon, Marat et bien sûr Robespierre.

Pour l’historien fran­çais, il y deux révo­lu­tions, deux réa­li­tés suc­ces­sives et oppo­sées. D’abord de 1789 à 1792, la prise du pou­voir par l’oligarchie finan­cière. C’est ça la pre­mière révo­lu­tion et ce n’est pas une révo­lu­tion, c’est une réforme. C’est la monar­chie qui sub­siste, contrô­lée par la bour­geoi­sie d’affaire. La date capi­tale c’est le 17 juillet 91 lorsque la bour­geoi­sie jette le masque et après s’être ser­vie des pauvres, leur tire des­sus. Deuxième révo­lu­tion, la vraie, cette fois, c’est les pauvres, les ouvriers, les pay­sans qui sont dans le coup. Alors les pos­sé­dants, n’ont pas de cesse que se ter­mine cet épisode.

Et Guille­min de citer Jacques Gode­chot à la ques­tion de savoir qu’est-ce que fina­le­ment la Révo­lu­tion fran­çaise : « C’est le pas­sage du sys­tème féo­dal expi­rant au sys­tème capi­ta­liste naissant ».

Source : RTS, Hen­ri Guillemin

 


 


 
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EN FRANCE, LA GRANDE COLÈRE QUI VIENT – Importante analyse d’Olivier Berruyer sur le régime Macron (avec Le Média)

 

À la fin de cet entre­tien (vers la min 22:12), Oli­vier, pour prou­ver que, dès son ori­gine, en 1789, notre régime était anti­dé­mo­cra­tique, cite Sieyes (comme je le fai­sais dans mon TedX de 2012).

Lire le texte inté­gral du Dire de l’ab­bé Sieyès, sur la ques­tion du Veto royal, à la séance du 7 sep­tembre 1789
https://fr.wikisource.org/wiki/Dire_de_l%27abb%C3%A9_Siey%C3%A8s,_sur_la_question_du_Veto_royal,_%C3%A0_la_s%C3%A9ance_du_7_septembre_1789

Depuis, des jeunes gens ont cher­ché à uti­li­ser les méthodes « modernes » du mar­ke­ting pour cap­ter l’at­ten­tion des gens sur l’es­sen­tiel avec des moyens détour­nés, et je signale ici ces efforts :

Aveu central de Sieyes vendu par du marketing moderne
Aveu cen­tral de Sieyes ven­du par du mar­ke­ting moderne

 


 


 
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ENJEUX POLITIQUES de la CONSTITUTION 2 sur 5 avec Etienne Chouard – Une Nôtre Histoire – Démocratie et Institutions

00:00 5. C’est dans la Consti­tu­tion que les man­dats ne sont PAS courts, que les man­dats sont renou­ve­lables, et que les man­dats sont cumu­lables,

02:10 6. C’est dans la Consti­tu­tion que nous ne pou­vons PAS choi­sir libre­ment nos can­di­dats aux élec­tions et que nous sommes obli­gés de choi­sir par­mi des canailles imposées,

03:59 7. C’est dans la Consti­tu­tion que nous est impo­sé le mode de scru­tin humi­liant uni­no­mi­nal majo­ri­taire à deux tours, au lieu du juge­ment majo­ri­taire ou du scru­tin à points,

06:08 8. C’est dans la Consti­tu­tion que les repré­sen­tants ont le droit extra­va­gant d’écrire eux-mêmes le code électoral, 

09:06 9. C’est dans la Consti­tu­tion que les repré­sen­tants sont ÉLUS et à l’abri de tout contrôle citoyen, ce qui entraîne la for­ma­tion des par­tis et la pro­fes­sion­na­li­sa­tion de la poli­tique, (au lieu d’être tirés au sort et contrôlés/révocables),

Liens conseillés pour étu­dier les dif­fé­rents MODES DE SCRUTIN :

• Réfor­mons l’é­lec­tion pré­si­den­tielle ! (Scien­ceE­ton­nante) :

 

• Pour­quoi notre sys­tème de vote est nul (et le moyen le plus simple de l’a­mé­lio­rer) (Mon­sieur Phi) :

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Rendez-vous près de Toulon, dimanche 1er mai 2022, avec l’Assemblée Citoyenne Directe Constructive du Var, pour un échange sur le RIC, et avec Louis Fouché

Je vous pro­pose de nous retrou­ver dimanche pro­chain (1er mai) près de Tou­lon, pour par­ler de démo­cra­tie directe via le RIC.

Voi­ci la pré­sen­ta­tion de l’as­so­cia­tion qui orga­nise ces ren­contres et de la jour­née :

L’As­sem­blée Citoyenne Directe Construc­tive du Var a été lan­cée offi­ciel­le­ment le 13 mars 2022.

Elle appar­tient à tous les citoyens, cha­cun peut :

  • Appor­ter son idée
  • Sou­te­nir une initiative
  • Amé­lio­rer une situation
  • Réa­li­ser des pro­jets d’intérêts collectifs
  • Être à l’initiative de la loi et la voter
  • Contrô­ler les élus
  • Pro­mou­voir la Démo­cra­tie Directe (par le RIC)…

Envie d’a­gir, de pro­po­ser, de déci­der, d’être écou­té ?Deve­nons acteur de notre vie et du monde de demain !

Exemples de projets :

  • Pro­grammes artis­tiques et cultu­rels chez l’habitant
  • Plan­ta­tion d’arbres frui­tiers dans les espaces communaux
  • Mai­son de la san­té au natu­rel (Thé­ra­pie holistique)
  • Ecoles alter­na­tives
  • Sys­tème de co-voi­­tu­­rage citoyen
  • Coopé­ra­tive de dis­tri­bu­tion d’énergie…

PROGRAMME DU 3ème FESTIVAL

« Refai­sons Société »

1er mai 2022

Lieu : Domaine de La Cas­tille, entre La Crau et La Far­lède – 83210 La Farlède

9h – 10h : Accueil

10h – 11h : Com­ment se crée la monnaie :

  • La Fève, la mon­naie locale de l’aire toulonnaise.
  • Le Blo­ck­chain et les sys­tèmes d’é­changes crypto-jetons.
  • Le Bon­heur, l’expression des besoins et sentiments

11h – 11h30 : Pré­sen­ta­tion de l’As­sem­blée Citoyenne Directe Construc­tive du Var et de ses objec­tifs (ACDC83).

11h30 – 12h30 : Pré­sen­ta­tion des Ambas­­sa­­deurs-Citoyens qui por­te­ront les valeurs de l’ACDC (Démo­cra­tie Directe, Res­pect du Vivant, Défense des Droits, Éco­no­mie Soli­daire et de la Coopé­ra­tion) aux élec­tions légis­la­tives dans le Var. 

12h30-12h45 : Inter­mède avec Ingrid Cour­règes

12h45-13h30 : Pause repas. Pique-nique et/ou Repas par­ta­gé + Traiteur

Un trai­teur « label­li­sé » sera pré­sent éga­le­ment pour vous pro­po­ser ses pro­duits « mai­son » pani­nis chauds, sand­wichs froids, des­serts, café, thé et bois­sons fraiches

13h30 : Ouver­ture de l’après-midi :

13h35 – 14h30 : Exemples de pro­jets d’intérêts col­lec­tifs sou­te­nus pro­chai­ne­ment par l’ACDC83.

14h30 – 15h30 : Confé­rence du Dr Louis Fouché

15h30 – 16h : Inter­mède avec Ingrid Cour­règes

16h – 17h : Confé­rence et échanges avec Etienne Chouard pour le RIC comme mode de gouvernance.

17h – 17h30 : Inter­mède avec Ingrid Cour­règes

17h30 – 18h30 : Débat ouvert entre le public, les ambas­sa­deurs et les invi­tés d’honneur

18h30 – 18h45 : Tous en scène19h : Inter­mède de clô­ture avec le AUM Pro­ven­çal (Elisabeth)19h30 : rangement

Il est deman­dé de s’ins­crire (sur le lien ci-des­­sous) car le nombre de place est limité :
https://​www​.hel​loas​so​.com/​a​s​s​o​c​i​a​t​i​o​n​s​/​c​o​n​s​t​r​u​i​s​o​n​s​–​n​o​t​r​e​–​b​o​n​h​e​u​r​/​e​v​e​n​e​m​e​n​t​s​/​3​e​m​e​–​f​e​s​t​i​v​a​l​–​c​i​t​o​y​e​n​–​r​e​f​a​i​s​o​n​s​–​s​o​c​i​ete

Au plai­sir de vous retrou­ver bientôt 🙂

Étienne.

PS : Voi­ci les vidéos de cette belle journée :

[Désespéré par l’efficacité du piège de l’élection] Je n’arrive pas à mettre mes frères humains AU TRAVAIL pour devenir (vraiment) des citoyens constituants

https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​9​8​7​3​1​7​7​5​1​2​317

.

Sep­tembre 2014… Plus de 40 mil­lions de vues pour cette courte vidéo… mais c’est mani­fes­te­ment insuf­fi­sant : je n’ar­rive PAS à enga­ger les gens dans un TRAVAIL consti­tuant : ils trouvent tous cette IDÉE for­mi­dable… (ils me prennent dans leurs bras dans la rue quand ils me recon­naissent et me remer­cient cha­leu­reu­se­ment d’a­voir « chan­gé leur vie », car­ré­ment), MAIS AUCUN (ou presque) ne s’en­traîne per­son­nel­le­ment, avec ses cou­sins, ses voi­sins, ses copains…„ comme je le recom­mande pour­tant avec insis­tance : ça ne fonc­tion­ne­ra que si on tra­vaille à deve­nir TOUS CONTAGIEUX, pour deve­nir TRÈS NOMBREUX autour d’une CAUSE COMMUNE : « on veut défi­nir nous-mêmes les règles de notre repré­sen­ta­tion ».

Même enthou­siastes pour cette idée, les gens ne se mettent pas au bou­lot. Donc, cette idée est mau­vaise, mani­fes­te­ment. Elle ne fonc­tion­ne­ra pas. C’est une belle graine qui ne germe pas. Ou pas assez. Pas assez vite.

Notre espèce n’est pas capable de prendre elle-même en charge l’a­na­lyse et l’ins­ti­tu­tion de sa propre représentation.

Notre espèce est donc, en consé­quence, vouée à être domi­née et exploi­tée (et mas­sa­crée) par ceux-là mêmes qui pré­tendent la repré­sen­ter et qui s’in­crustent — sans aucune résis­tance popu­laire — dans le pro­ces­sus constituant.

Je vais encore essayer, sans doute empor­té par l’ha­bi­tude de tant d’an­nées d’o­pi­niâ­tre­té, mais voir les Fran­çais réélire leur bour­reau, car­ré­ment, me déses­père, littéralement.

Déso­lé de vous avoir fait perdre tant de temps, j’y croyais vraiment.

Fra­ter­nel­le­ment.

Étienne.
_______

[Edit 29–4 7h30]] PS : je viens de répondre ceci à un commentaire :

Ne cher­chez pas un ate­lier exis­tant : CRÉEZ LE VÔTRE.
Avec vos voi­sins, vos copains, vos cousins…
Créez des NOUVEAUX VENUS, (tout près de) chez vous ; comme ça, ça peut durer plus long­temps parce que c’est SIMPLE (et joyeux).
Ceci est essentiel.
Excu­­sez-moi d’in­sis­ter, même si je vois bien que c’est sans effet.

PPS : mer­ci pour tous vos gen­tils mes­sages, ça fait du bien, ça aide à tenir, évi­dem­ment. Même si on n’ar­rive pas à empê­cher le vrai fas­cisme 2.0 d’a­van­cer, on est les neu­rones d’un cer­veau col­lec­tif utile et attachant.
_______

[Edit 8h15] Autre réponse à un commentaire :

Com­ment ça va se pas­ser, concrè­te­ment ? Il faut deve­nir NOMBREUX. Nom­breux au point que les hommes armés (les poli­ciers, les gen­darmes, les mili­taires, les agents de ren­sei­gne­ment…), à force de voir TOUT LE MONDE se trans­for­mer en citoyens consti­tuants, même leurs parents (!), mêmes leurs enfants (!), mêmes leurs copains (!), tous leurs voi­sins (!), vont com­prendre que c’est toute la socié­té (dont ils se pensent, dans la plu­part des cas, sin­cè­re­ment les pro­tec­teurs – ceci est impor­tant) qui est en train de se trans­for­mer et qui VEUT cette révo­lu­tion, et c’est NATURELLEMENT, logi­que­ment, que les mili­taires vont lever les crosses, que les poli­ciers vont reti­rer leur casque, et ALORS, plus rien ne pro­té­ge­ra les tyrans.

Mais pour être nom­breux, il faut qu’on s’en occupe TOUS, tout le temps (je ne suf­fis pas à la tâche, évi­dem­ment) : à chaque occa­sion, conta­mi­ner (gen­ti­ment) de nou­veaux INCONNUS, de nou­veaux ENDORMIS, avec l’i­dée démo­cra­tique conta­gieuse : notre cause com­mune, c’est que, pour que tout change, il faut qu’on apprenne à déci­der nous-mêmes des règles de notre repré­sen­ta­tion poli­tique (et qu’on l’ap­prenne aus­si à nos enfants).


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Les canons d’avril – Les États-Unis et les puissances européennes de l’OTAN ont déclenché une chaîne d’événements qui mène à la Troisième Guerre mondiale.

Les canons d’avril
28 avril 2022, WSWS
https://​www​.legrand​soir​.info/​l​e​s​–​c​a​n​o​n​s​–​d​–​a​v​r​i​l​.​h​tml

Les États-Unis et les puis­sances euro­péennes de l’OTAN ont déclen­ché une chaîne d’événements qui mène à la Troi­sième Guerre mondiale.

Dans son célèbre ouvrage sur le déclen­che­ment de la Pre­mière Guerre mon­diale, « Les canons d’août » (The Guns of August), Bar­ba­ra Tuch­man explique en détail com­ment les erreurs de cal­cul, la croyance omni­pré­sente en un conflit bref et gagnable, et les manœuvres tac­tiques irré­ver­sibles – les « si, les erreurs et les enga­ge­ments » – s’accumulaient à mesure que les puis­sances impé­ria­listes entraî­naient les tra­vailleurs euro­péens dans les enche­vê­tre­ments de tran­chées et le mas­sacre de la Grande Guerre.

Une dyna­mique simi­laire se déve­loppe dans le conflit entre les États-Unis et l’OTAN contre la Rus­sie. Les obu­siers four­nis par les États-Unis et le déploie­ment mas­sif d’armes en Ukraine font reten­tir les canons d’avril.

À la mi-mars, le pré­sident amé­ri­cain Joe Biden a décla­ré à plu­sieurs reprises qu’il ne per­met­trait pas un conflit direct entre les États-Unis et la Rus­sie, car « cela signi­fie­rait la troi­sième guerre mon­diale ». Un mois plus tard, c’est pré­ci­sé­ment ce que fait le gou­ver­ne­ment Biden.

Mar­di, le secré­taire amé­ri­cain à la Défense, Lloyd Aus­tin, et le secré­taire d’État, Anto­ny Blin­ken, ont pré­si­dé une réunion à laquelle assis­taient les repré­sen­tants de qua­rante nations dans un conseil de guerre réuni par Washing­ton sur sa base aérienne de Ram­stein en Alle­magne, le siège de l’armée de l’air amé­ri­caine en Europe et du com­man­de­ment aérien de l’OTAN.

Les deux hauts res­pon­sables amé­ri­cains, tout juste sor­tis d’une visite à Kiev déchi­rée par la guerre, ont confir­mé que la guerre en Ukraine était une guerre entre les États-Unis et l’OTAN, d’une part, et la Rus­sie, d’autre part. Aus­tin a annon­cé que Washing­ton allait réunir chaque mois un groupe inter­na­tio­nal com­pa­rable de per­son­na­li­tés mili­taires de haut rang – qu’il a bap­ti­sé « le Groupe de contact ukrai­nien » – dans le but de « viser la vic­toire » dans le conflit avec la Russie.

Les objec­tifs de la guerre sont désor­mais clairs. L’effusion de sang en Ukraine n’a pas été pro­vo­quée pour défendre son droit tech­nique d’adhérer à l’OTAN, mais elle a été plu­tôt pré­pa­rée, ins­ti­guée et mas­si­ve­ment inten­si­fiée afin de détruire la Rus­sie en tant que force mili­taire impor­tante et de ren­ver­ser son gou­ver­ne­ment. L’Ukraine est un pion dans ce conflit, et sa popu­la­tion est de la chair à canon.

Le conseil de guerre de Ram­stein a été orga­ni­sé pour pré­pa­rer la pro­chaine étape de ce plan. Avant et après la réunion, les États-Unis et d’autres puis­sances de l’OTAN ont annon­cé le déploie­ment d’armes de pointe en Ukraine, notam­ment des mis­siles anti­chars, des chars et des drones tactiques.

Le Groupe de contact, a décla­ré Aus­tin, doit « agir à la vitesse de la guerre ». Confor­mé­ment à cette orien­ta­tion, l’Allemagne a annon­cé mar­di qu’elle livre­rait un nombre non pré­ci­sé de Flak­pan­zer Gepard « chars anti­aé­riens », tan­dis que le Cana­da a signa­lé qu’il enver­rait des véhi­cules blin­dés M777. « La dis­tinc­tion qui limi­tait la sur­en­chère des armes », qui exis­tait dans les pre­mières semaines de la guerre, note Air Force Maga­zine, « semble avoir fon­du comme neige au soleil ».

Le pré­texte selon lequel les États-Unis et l’OTAN ne sont pas en guerre contre la Rus­sie a éga­le­ment « fon­du comme neige au soleil ». Le com­man­dant de l’armée amé­ri­caine en Europe, Ben Hodges, a décla­ré dimanche que l’objectif des États-Unis dans ce conflit était de « venir à bout » de la Russie.

Le ministre russe des Affaires étran­gères, Ser­gueï Lavrov, a répon­du en accu­sant les États-Unis de faire pres­sion sur le gou­ver­ne­ment ukrai­nien pour sabo­ter les pour­par­lers de paix et de mener une guerre par pro­cu­ra­tion en Ukraine. Il a aver­ti qu’un dan­ger « sérieux et réel » exis­tait de guerre nucléaire. Aus­tin a reje­té l’avertissement de Lavrov, le qua­li­fiant de « dan­ge­reux et inutile ».

Quelle absur­di­té ! Washing­ton ras­semble un camp de guerre et déclare qu’il vise à « venir à bout » de la Rus­sie. Lorsque la Rus­sie répond qu’un tel lan­gage et de tels objec­tifs aug­mentent le dan­ger d’une guerre nucléaire, Washing­ton déclare que cela est… inutile.

Les États-Unis ont clai­re­ment indi­qué qu’ils visent à écra­ser la Rus­sie et à ren­ver­ser son gou­ver­ne­ment. Face à une telle menace exis­ten­tielle, l’utilisation d’armes nucléaires devient une tac­tique que la classe diri­geante russe va consi­dé­rer. Washing­ton est déter­mi­né à gagner la guerre, le gou­ver­ne­ment Pou­tine est déter­mi­né à empê­cher que cela ne se pro­duise. Aucune autre issue n’existe pour les deux par­ties que l’escalade. Lavrov a en fait rai­son : la guerre nucléaire est un sérieux et réel danger.

Les véri­tables forces motrices de la guerre sont appa­rues au cours du conflit. Les États-Unis et les puis­sances de l’OTAN ont pous­sé la Rus­sie à enva­hir l’Ukraine, refu­sant de négo­cier sur la demande de la Rus­sie de ne pas faire de l’Ukraine un membre de l’OTAN. La Rus­sie a qua­li­fié son inva­sion d’opération spé­ciale, signa­lant ain­si qu’elle avait l’intention d’effectuer une manœuvre tac­tique limi­tée pour sta­bi­li­ser sa posi­tion dans la région.

Les États-Unis, cepen­dant, n’allaient pas per­mettre pas un tel réar­ran­ge­ment et allaient cher­cher soit à enfon­cer la Rus­sie dans le bour­bier d’une « occu­pa­tion pénible », soit à orga­ni­ser sa défaite. À cette fin, Washing­ton s’est effor­cé de saper tous les efforts en vue d’un règle­ment négo­cié. La rhé­to­rique de Washing­ton qui jus­ti­fie cette poli­tique a aggra­vé le conflit. Biden a accu­sé Pou­tine de crimes de guerre, puis de géno­cide, et a appe­lé à un chan­ge­ment de régime à Mos­cou. Chaque nou­velle for­mu­la­tion avait un carac­tère irré­ver­sible, d’escalade, un cran de plus dans l’escalade de la guerre.

Mal­gré l’infusion mas­sive et crois­sante de maté­riel mili­taire en Ukraine – Washing­ton a expé­dié pour plus de 3,7 mil­liards de dol­lars d’armement depuis le début de la guerre – le régime de Kiev n’a pas été en mesure d’orchestrer la défaite déci­sive de la Rus­sie. Le dan­ger, du point de vue des États-Unis et de l’OTAN, est que la Rus­sie soit en mesure de conso­li­der son contrôle sur l’est de l’Ukraine et la côte de la mer Noire. Si les forces ukrai­niennes ne pro­gressent pas, l’avantage, du moins d’un point de vue mili­taire, passe à la Russie.

Le déve­lop­pe­ment du conflit, mis en branle dans le Bureau ovale et déli­bé­ré au Krem­lin, est de plus en plus entre les mains des mili­taires et il atteint un point de non-retour. Une défaite déci­sive de la Rus­sie dans le conflit exige une impli­ca­tion tou­jours plus directe des puis­sances de l’OTAN elles-mêmes, allant jusqu’au déploie­ment de troupes.

Avec leurs livrai­sons d’armes, leurs décla­ra­tions fra­cas­santes et leurs conseils de guerre, les États-Unis ont misé toute leur cré­di­bi­li­té sur la défaite de la Rus­sie dans ce conflit. « Les enjeux vont au-delà de l’Ukraine et même au-delà de l’Europe », a décla­ré Aus­tin mar­di. Le sort de l’hégémonie amé­ri­caine, y com­pris la cré­di­bi­li­té de ses menaces contre la Chine, est dans la balance. Les déci­sions impru­dentes prises par Washing­ton sont ain­si deve­nues la pré­misse majeure de la logique d’une nou­velle escalade.

Washing­ton entraîne der­rière lui les grandes puis­sances d’Europe, alors qu’il assemble, avec l’orgueil de l’empire, un camp de guerre sur le conti­nent. La Grande-Bre­­tagne a été pro­fon­dé­ment com­plice de chaque étape de l’escalade, et l’Allemagne et la France jouent le rôle qui leur a été assi­gné. Washing­ton ras­semble les conspi­ra­teurs mili­taires sur une base aérienne amé­ri­caine en Alle­magne, le pays qui a lan­cé l’opération Bar­be­rousse, les Alle­mands fai­sant presque office de témoins, et pré­pare sa guerre avec la Russie.

Les diri­geants des puis­sances impé­ria­listes, sur­tout les États-Unis, agissent avec une insou­ciance qui frise la folie cri­mi­nelle. Mais c’est une insou­ciance qui découle des inté­rêts de classe et de la logique de la crise capi­ta­liste. L’escalade du conflit est moti­vée non seule­ment par des inté­rêts géo­po­li­tiques, mais aus­si, et sur­tout, par la crise éco­no­mique, sociale et poli­tique inso­luble qui sévit dans tous les grands pays capi­ta­listes, en par­ti­cu­lier aux États-Unis.

Comme ce fut le cas lors de la Pre­mière Guerre mon­diale, les mêmes contra­dic­tions qui donnent lieu à la guerre impé­ria­liste donnent éga­le­ment l’impulsion à la révo­lu­tion socia­liste mon­diale. Alors même que la guerre se déve­loppe, des pro­tes­ta­tions de masse et des luttes de la classe ouvrière éclatent dans le monde entier. Ces luttes sont ali­men­tées par la mon­tée de l’inflation et des niveaux d’inégalité sociale sans pré­cé­dent dans l’histoire.

Les plans de guerre mon­diale sont mis en œuvre entiè­re­ment dans le dos de la popu­la­tion. Les tra­vailleurs doivent être aler­tés du dan­ger, et les luttes gran­dis­santes à tra­vers le monde doivent être fusion­nées à la lutte contre la guerre impé­ria­liste et le sys­tème capi­ta­liste des États-nations.

(Article paru en anglais le 27 avril 2022)

Source ori­gi­nale (WSWS) : https://​www​.wsws​.org/​f​r​/​a​r​t​i​c​l​e​s​/​2​0​2​2​/​0​4​/​2​8​/​p​e​r​s​–​a​2​8​.​h​tml
Source en fran­çais (LGS) : https://​www​.legrand​soir​.info/​l​e​s​–​c​a​n​o​n​s​–​d​–​a​v​r​i​l​.​h​tml

CHRIS HEDGES : « SEULE LA GRÈVE GÉNÉRALE POURRA SAUVER LES CLASSES POPULAIRES. » sur Élucid

Encore un papier for­mi­dable, sur Élu­cid — à connaître et à faire connaître :

CHRIS HEDGES : « SEULE LA GRÈVE GÉNÉRALE POURRA SAUVER LES CLASSES POPULAIRES. »

« La seule façon de mettre fin à l’at­taque mon­diale contre les droits humains des tra­vailleurs est de se syndiquer.

Ren­dons hom­mage à ces tra­vailleurs qui ont tenu tête à Ama­zon, tout par­ti­cu­liè­re­ment à Chris Smalls, décrit par l’a­vo­cat en chef d’A­ma­zon comme « pas très malin et inca­pable de s’ex­pri­mer », qui a orga­ni­sé un débrayage dans l’en­tre­pôt Ama­zon de Sta­ten Island JFK8 au début de la pan­dé­mie, il y a deux ans, pour dénon­cer des condi­tions de tra­vail dan­ge­reuses. Il a été immé­dia­te­ment licencié.

Les pres­ti­gieux avo­cats d’A­ma­zon ont tou­te­fois eu une sur­prise. Smalls a réus­si à fédé­rer dans un syn­di­cat le pre­mier entre­pôt Ama­zon du pays. Avec son cofon­da­teur Der­rick Pal­mer, ils ont mis en place leur syn­di­cat, tra­vailleur par tra­vailleur, avec peu de sou­tien exté­rieur et sans affi­lia­tion à quelque groupe syn­di­cal natio­nal que ce soit, en récol­tant 120 000 dol­lars sur GoFundMe. Selon des docu­ments fédé­raux, Ama­zon a pour sa part dépen­sé plus de 4,3 mil­lions de dol­lars rien que l’an­née der­nière, pour payer des consul­tants hos­tiles à la syndicalisation.

Nous ne devons sur­tout pas sous-esti­­mer cette vic­toire. Seules la recons­truc­tion des syn­di­cats et la grève géné­rale pour­ront enrayer la spi­rale des­cen­dante et sau­ver les classes popu­laires. Aucun poli­ti­cien ne le fera pour nous. Aucun des deux par­tis au pou­voir ne sera notre allié. Les médias seront hos­tiles. Le gou­ver­ne­ment, rede­vable aux entre­prises et aux riches, uti­li­se­ra ses res­sources, quel que soit le par­ti au pou­voir à la Mai­­son-Blanche, pour écra­ser les mou­ve­ments ouvriers. Ce sera une lutte longue, dou­lou­reuse et solitaire.

Nous pou­vons connaître les grandes peurs des oli­garques en regar­dant ce qu’ils cherchent à détruire : les syn­di­cats. Ama­zon, le deuxième employeur des États-Unis après Wal­mart, consacre des res­sources fara­mi­neuses pour blo­quer la syn­di­ca­li­sa­tion, exac­te­ment comme Wal­mart. Selon des docu­ments du tri­bu­nal, Ama­zon a for­mé une cel­lule de crise com­po­sée de 10 équipes, dont un groupe de sécu­ri­té com­po­sé de vété­rans de l’ar­mée, pour empê­cher Sta­ten Island de s’or­ga­ni­ser, et a éla­bo­ré des plans pour bri­ser l’ac­ti­vi­té syn­di­cale dans son « Pro­test Res­ponse Play­book » (fas­ci­cule de réponses aux mani­fes­ta­tions) et son « Labor Acti­vi­ty Play­book » (Guide des acti­vi­tés liées à la main‑d’œuvre).

Les équipes de bri­seurs de grève ont orga­ni­sé jus­qu’à 20 réunions obli­ga­toires par jour, au cours des­quelles les super­vi­seurs déni­graient les syn­di­cats. Ama­zon a uti­li­sé toutes sortes de sub­ter­fuges pour rendre impos­sible tout vote d’un syn­di­cat. Ama­zon a pla­cé des affiches hos­tiles aux syn­di­cats dans les toi­lettes. Ama­zon a licen­cié des tra­vailleurs sus­pec­tés de vou­loir s’or­ga­ni­ser. Et Ama­zon s’est appuyé sur le déman­tè­le­ment de la légis­la­tion anti­trust et de l’OSHA, ain­si que sur la cas­tra­tion du Natio­nal Labor Rela­tions Board (NLRB), qui a lar­ge­ment désar­mé les tra­vailleurs, même si le NLRB a pris quelques déci­sions en faveur des orga­ni­sa­teurs de syndicats.

« Ils nous ont trai­tés de voyous », a décla­ré Smalls aux jour­na­listes après le vote de 2 654 contre 2 131 en faveur de la créa­tion d’un syn­di­cat. « Ils ont essayé de répandre des rumeurs racistes. Ils ont essayé de dia­bo­li­ser nos per­son­na­li­tés, mais ça n’a pas mar­ché ».

Ama­zon, comme la plu­part des grandes entre­prises, n’a pas plus de res­pect pour les droits des tra­vailleurs que pour la nation. Elles évitent les impôts grâce à une série de niches éla­bo­rées par leurs lob­byistes à Washing­ton et adop­tées par le Congrès. En 2021, Ama­zon a échap­pé à envi­ron 5,2 mil­liards de dol­lars d’im­pôts fédé­raux sur le reve­nu des socié­tés, alors même qu’elle décla­rait des béné­fices records de plus de 35 mil­liards de dol­lars. Elle n’a payé que 6 % de ces béné­fices en impôt fédé­ral sur les sociétés.

Ama­zon a affi­ché des reve­nus de plus de 11 mil­liards de dol­lars en 2018, mais n’a payé aucun impôt fédé­ral et a reçu un rem­bour­se­ment d’im­pôt fédé­ral de 129 mil­lions de dol­lars. Jeff Bezos, deuxième homme le plus riche du monde, vaut plus de 180 mil­liards de dol­lars. Tout comme Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, qui vaut 277 mil­liards de dol­lars, s’a­muse avec des fusées spa­tiales comme s’il s’a­gis­sait de jouets, et ter­mine à pré­sent les tra­vaux de son yacht qui vaut 500 mil­lions de dol­lars, le plus grand du monde.

Bezos pos­sède le Washing­ton Post. Le mil­liar­daire bios­cien­ti­fique Patrick Soon-Shiong pos­sède le Los Angeles Times. Les fonds spé­cu­la­tifs et autres socié­tés finan­cières pos­sèdent la moi­tié des quo­ti­diens des États-Unis. La télé­vi­sion est, en gros, entre les mains d’une demi-dou­­zaine de socié­tés qui contrôlent 90 % de ce que les Amé­ri­cains regardent. War­ner­Me­dia, actuel­le­ment déte­nue par AT&T, pos­sède CNN et Time War­nerMSNBC est déte­nue par Com­cast, qui est une filiale de Gene­ral Elec­tric, le 11plus grand entre­pre­neur de défense des États-Unis. News Corp pos­sède le Wall Street Jour­nal et le New York Post.

Les oli­garques au pou­voir ne se sou­cient pas de ce que nous regar­dons, tant que nous res­tons fas­ci­nés par les spec­tacles futiles et char­gés d’é­mo­tions qu’ils nous offrent. Aucun de ces médias ne remet en cause les inté­rêts de ses pro­prié­taires, fussent-ils action­naires ou annon­ceurs, qui orchestrent l’at­taque contre les tra­vailleurs. Plus les tra­vailleurs devien­dront puis­sants, mieux les médias seront armés pour les contrer.

Le pre­mier article que j’ai publié dans un grand jour­nal, le Chris­tian Science Moni­tor, por­tait sur la cam­pagne de répres­sion que la socié­té amé­ri­caine Gulf and Wes­tern a menée contre l’or­ga­ni­sa­tion d’un syn­di­cat dans sa zone franche indus­trielle de La Roma­na, en Répu­blique domi­ni­caine, cam­pagne qui impli­quait l’in­ti­mi­da­tion, le pas­sage à tabac, le licen­cie­ment et l’as­sas­si­nat d’or­ga­ni­sa­teurs syn­di­caux dominicains.

L’his­toire a ini­tia­le­ment été reprise par la sec­tion Out­look du Washing­ton Post jus­qu’à ce que Gulf and Wes­tern, pro­prié­taire de Para­mount Pic­tures, menace de reti­rer sa publi­ci­té ciné­ma­to­gra­phique du jour­nal. Le Moni­tor, finan­cé par l’É­glise de la Science Chré­tienne, ne conte­nait pas de publi­ci­té. Cette his­toire a consti­tué une pre­mière et impor­tante leçon quant aux contraintes sévères impo­sées par la presse marchande.

Un an plus tôt, le New York Times avait vidé de sa sub­stance un article d’in­ves­ti­ga­tion écrit par celui qui est pro­ba­ble­ment notre plus grand jour­na­liste d’in­ves­ti­ga­tion, Sey­mour Hersh, celui qui a révé­lé le meurtre par l’ar­mée amé­ri­caine de quelque 500 civils non armés à My Lai ain­si que la tor­ture per­pé­trée à Abu Ghraib, tra­vaillant avec Jeff Gerth lors­qu’il s’a­gis­sait de Gulf and Western.

Hersh et Gerth ont docu­men­té la manière dont Gulf and Wes­tern a pra­ti­qué la fraude, les abus, l’é­va­sion fis­cale et ont dénon­cé ses liens avec le crime orga­ni­sé. Charles Bluh­dorn, le PDG de Gulf and Wes­tern, entre­te­nait des rela­tions avec l’é­di­teur Arthur « Punch » Sulz­ber­ger, qui l’in­vi­tait notam­ment à vision­ner des films Para­mount en avant-pre­­mière dans la salle de ciné­ma pri­vée du domi­cile de Bluh­dorn. Bluh­dorn s’est ser­vi de ses rela­tions au sein du jour­nal pour dis­cré­di­ter Hersh et Gerth, ain­si que pour assaillir le jour­nal de lettres accu­sa­trices et d’ap­pels télé­pho­niques mena­çants. Il a enga­gé des détec­tives pri­vés pour déter­rer des ragots sur Hersh et Gerth.

Lorsque les deux repor­ters ont publié leur article de 15 000 mots, le rédac­teur éco­no­mique en chef, John Lee, et, selon les mots de Hersh, « sa cote­rie de rédac­teurs cré­tins lèche-cul », peut-être par peur d’être pour­sui­vis, l’ont édul­co­ré. C’é­tait une chose, selon Hersh, de s’op­po­ser à une ins­ti­tu­tion publique. C’en était une autre de s’at­ta­quer à une grande entre­prise. Plus jamais il ne devait être enga­gé pour tra­vailler régu­liè­re­ment pour un journal.

Dans son livre de sou­ve­nirs, « Repor­ter », Hersh écrit :

« L’ex­pé­rience était frus­trante et exas­pé­rante. Écrire sur l’A­mé­rique des entre­prises avait sapé mon éner­gie, déçu les rédac­teurs en chef et m’a­vait angois­sé. Les entre­prises amé­ri­caines ne seraient jamais contrô­lées, telle était ma crainte : la cupi­di­té l’a­vait empor­té. Le sale affron­te­ment avec Gulf and Wes­tern avait tel­le­ment secoué l’é­di­teur et les rédac­teurs en chef que ceux qui diri­geaient les pages d’é­co­no­mie avaient été auto­ri­sés à déna­tu­rer et saper tout le bon tra­vail que Jeff et moi avions fait. Je ne pou­vais man­quer de me deman­der si les rédac­teurs en chef avaient été infor­més des liens per­son­nels qui exis­taient entre Bluh­dorn et Punch. Quoi qu’il en soit, il était clair pour Jeff et moi que le cou­rage dont le Times avait fait preuve en affron­tant la colère d’un pré­sident et d’un pro­cu­reur géné­ral lors de la crise des Penta­gon Papers en 1971 ne serait plus de mise face à une bande d’es­crocs du monde des affaires… »

Les États-Unis ont connu les guerres ouvrières les plus vio­lentes du monde indus­tria­li­sé : des cen­taines de tra­vailleurs ont été assas­si­nés par des hommes de main et les milices des entre­prises, des mil­liers d’autres ont été bles­sés et des dizaines de mil­liers ont été mis sur liste noire. Les luttes pour la créa­tion de syn­di­cats, et avec ceux-ci pour des salaires décents, des avan­tages sociaux et la pro­tec­tion de l’emploi, se sont sol­dés par des rivières de sang ouvrier et d’im­menses souf­frances. La for­ma­tion de syn­di­cats, comme par le pas­sé, entraî­ne­ra une longue et vio­lente guerre de classe. L’ap­pa­reil de sécu­ri­té et de sur­veillance, y com­pris le Home­land Secu­ri­ty et le FBI, sera déployé, ain­si que des sous-trai­­tants pri­vés et des voyous enga­gés par les entre­prises, pour sur­veiller, infil­trer et détruire les mou­ve­ments en faveur d’une syndicalisation.

Pen­dant un cer­tain temps, grâce aux syn­di­cats, il a été pos­sible de mettre en place un salaire don­nant accès à la classe moyenne aux ouvriers de l’au­to­mo­bile, aux conduc­teurs de bus, aux élec­tri­ciens et aux ouvriers du bâti­ment. Mais ces avan­cées ont été réduites à néant. Si le salaire mini­mum avait sui­vi le rythme de la hausse de la pro­duc­ti­vi­té, comme le sou­ligne le New York Times, aujourd’­hui les tra­vailleurs gagne­raient au moins 20 dol­lars de l’heure.

L’or­ga­ni­sa­tion nais­sante chez Ama­zon, Star­bucks, Uber, Lyft, John Deere, Kel­logg, l’u­sine Spe­cial Metals de Hun­ting­ton, en Vir­gi­nie occi­den­tale, appar­te­nant à Berk­shire Hatha­way ; REI, le syn­di­cat des char­pen­tiers du Nord-Ouest, Kro­ger, les ensei­gnants de Chi­ca­go, de Sacra­men­to, de Vir­gi­nie occi­den­tale, d’Ok­la­ho­ma et d’A­ri­zo­na ; les tra­vailleurs de la res­tau­ra­tion rapide, des cen­taines d’in­fir­mières à Wor­ces­ter, dans le Mas­sa­chu­setts, et les membres de l’Al­liance inter­na­tio­nale des employés de scène de théâtre, sont le signe que les tra­vailleurs découvrent que le seul pou­voir réel dont ils dis­posent est celui du col­lec­tif, bien qu’un maigre 9 % de la main‑d’œuvre amé­ri­caine seule­ment soit syn­di­quée. Les 1 400 tra­vailleurs d’une usine Kel­logg’s d’O­ma­ha ont obte­nu un nou­veau contrat pré­voyant des aug­men­ta­tions de salaire de plus de 15 % sur trois ans après avoir fait grève pen­dant près de trois mois l’au­tomne dernier.

La tra­hi­son de la classe ouvrière par le Par­ti démo­crate, tout par­ti­cu­liè­re­ment pen­dant l’ad­mi­nis­tra­tion Clin­ton, s’est tra­duite par des accords com­mer­ciaux qui per­met­taient aux tra­vailleurs exploi­tés au Mexique ou en Chine de prendre la place des tra­vailleurs syn­di­qués ici, sur notre ter­ri­toire. Au nom des grandes entre­prises, des lois anti-ouvrières ont été approu­vées par des poli­ti­ciens des deux par­tis au pou­voir, ache­tés et sou­doyés. La dés­in­dus­tria­li­sa­tion et la pré­ca­ri­té de l’emploi se sont pro­gres­si­ve­ment méta­mor­pho­sées en une éco­no­mie de type « gig », une éco­no­mie qui contraint les tra­vailleurs à vivre avec un salaire de sur­vie, sans avan­tages sociaux ni sécu­ri­té de l’emploi, et avec peu de droits.

Les capi­ta­listes, comme l’a sou­li­gné Karl Marx, n’ont que deux objec­tifs : réduire le coût du tra­vail, ce qui implique appau­vrir et exploi­ter les tra­vailleurs, et aug­men­ter les taux de pro­duc­tion, ce qui passe sou­vent par l’au­to­ma­ti­sa­tion, bien illus­trée par les omni­pré­sents robots tra­pé­zoïdes oranges d’A­ma­zon qui trans­portent des rayon­nages jaunes dans des entre­pôts qui font un mil­lion de mètres car­rés. Lorsque les êtres humains inter­fèrent avec ces deux objec­tifs capi­ta­listes, on les sacrifie.

La détresse finan­cière des tra­vailleurs, pris au piège de l’es­cla­vage de la dette et exploi­tés par les banques, les socié­tés de cartes de cré­dit, les socié­tés de prêts étu­diants, les ser­vices publics pri­va­ti­sés, la « gig eco­no­my », un sys­tème de san­té à but lucra­tif qui n’a pas empê­ché les États-Unis d’a­voir envi­ron un sixième de tous les décès par Covid-19 signa­lés dans le monde – bien que nous ayons moins d’un dou­zième de la popu­la­tion mon­diale – et des employeurs qui paient de maigres salaires et ne four­nissent pas d’a­van­tages sociaux, ne cesse d’empirer, en par­ti­cu­lier avec l’in­fla­tion grandissante.

Biden, tout en dis­pen­sant géné­reu­se­ment 13,6 mil­liards de dol­lars à l’U­kraine et en por­tant le bud­get mili­taire à 754 mil­liards de dol­lars, a pilo­té la fin de l’ex­ten­sion des allo­ca­tions de chô­mage, de l’aide au loyer, de la rené­go­cia­tion des prêts étu­diants, des chèques d’ur­gence, du mora­toire sur les expul­sions et main­te­nant la fin de l’ex­ten­sion du cré­dit d’im­pôt pour les familles avec enfants. Il a refu­sé de tenir ne serait-ce que ses pro­messes de cam­pagne les plus timides, notam­ment l’aug­men­ta­tion du salaire mini­mum à 15 dol­lars de l’heure et l’an­nu­la­tion des prêts étu­diants. Son pro­jet de loi « Build Back Bet­ter » a été vidé de sa sub­stance et pour­rait bien ne pas être relancé.

Les tra­vailleurs d’A­ma­zon, comme de nom­breux tra­vailleurs amé­ri­cains, subissent des condi­tions de tra­vail épou­van­tables. Ils sont affec­tés à des postes de tra­vail qui sont obli­ga­toi­re­ment de 12 heures. Ils n’ont pas droit à des pauses toi­lettes et doivent sou­vent uri­ner dans des bou­teilles. Ils endurent des tem­pé­ra­tures étouf­fantes dans l’en­tre­pôt en été. Il leur faut scan­ner un nou­vel article toutes les 11 secondes pour atteindre leur quo­ta. L’en­tre­prise sait immé­dia­te­ment quand ils prennent du retard. Si on ne res­pecte pas le quo­ta, c’est le licen­cie­ment immédiat.

Will Evans, dans un article d’in­ves­ti­ga­tion pour Reveal du Cen­ter for Inves­ti­ga­tive Repor­ting, a décou­vert que « la course à la vitesse de l’en­tre­prise, véri­table obses­sion, a trans­for­mé ses entre­pôts en véri­tables fabriques à bles­sés ». Will Evans a réuni des rap­ports concer­nant les bles­sures en interne pro­ve­nant de 23 des 110 « centres d’exé­cu­tion » de la socié­té dans tout le pays :

« Glo­ba­le­ment, le taux de bles­sures graves dans ces ins­tal­la­tions était plus de deux fois supé­rieur à la moyenne natio­nale consta­tée dans le sec­teur des entre­pôts : 9,6 bles­sures graves pour 100 tra­vailleurs à temps plein en 2018, contre une moyenne du sec­teur cette année-là qui était de 4. »

Ceux qui sont bles­sés, a consta­té Evans, sont « reje­tés comme des biens ava­riés ou réaf­fec­tés dans des emplois qui leur infligent davan­tage de bles­sures ».

« La pro­cé­dure interne d’A­ma­zon visant Par­ker Knight montre la cruelle rigueur du sys­tème Ama­zon, il s’a­git d’un vété­ran han­di­ca­pé qui a tra­vaillé à l’en­tre­pôt de Trout­dale, dans l’O­re­gon, cette année. Knight avait été auto­ri­sé à tra­vailler sur des périodes plus courtes après avoir été vic­time de bles­sures au dos et à la che­ville dans l’en­tre­pôt, mais [le pro­gramme de sui­vi du logi­ciel pro­prié­taire] ADAPT ne l’a pas épar­gné. En mai, à trois reprises, Knight a été signa­lé par écrit pour avoir failli à son quo­ta. Les attentes étaient pré­cises. Il devait pré­le­ver 385 petits articles ou 350 articles moyens par heure. Une semaine, il a atteint 98,45 % de son taux pré­vu, mais ce n’é­tait pas suf­fi­sant. Ce manque de vitesse de 1,55 % lui a valu son der­nier aver­tis­se­ment écrit — le der­nier avant  licenciement ».

Le New York Times a révé­lé l’an­née der­nière que régu­liè­re­ment, Ama­zon péna­lise aus­si les nou­veaux parents, les patients confron­tés à des pro­blèmes médi­caux et autres tra­vailleurs vul­né­rables en congé :

« Dans tout le pays, des tra­vailleurs confron­tés à des pro­blèmes médi­caux et à d’autres moments per­son­nels dif­fi­ciles ont été licen­ciés lorsque le logi­ciel de pré­sence les a indi­qués par erreur comme absents, selon d’an­ciens et actuels membres du per­son­nel des res­sources humaines, dont cer­tains n’ont vou­lu par­ler que sous cou­vert d’a­no­ny­mat par crainte de repré­sailles, rap­porte le jour­nal. Les rap­ports des méde­cins ont dis­pa­ru dans les trous noirs des bases de don­nées d’A­ma­zon. Les employés avaient du mal à joindre leurs res­pon­sables de dos­siers, se débat­tant dans des arbo­res­cences télé­pho­niques auto­ma­ti­sées qui ache­mi­naient leurs appels vers des employés admi­nis­tra­tifs débor­dés qui se trou­vaient au Cos­ta Rica, en Inde et à Las Vegas.

Et l’en­semble du sys­tème de ges­tion des congés était géré par un patch­work de logi­ciels qui, sou­vent, n’é­taient pas com­pa­tibles. Cer­tains tra­vailleurs qui étaient prêts à reve­nir ont décou­vert que le sys­tème était trop encom­bré pour trai­ter leur cas, ce qui leur a fait perdre des semaines voire des mois de reve­nus. Les employés de l’en­tre­prise mieux rému­né­rés, qui devaient navi­guer dans les mêmes sys­tèmes, ont consta­té que l’or­ga­ni­sa­tion d’un congé de rou­tine pou­vait se trans­for­mer en un véri­table imbroglio. »

La classe diri­geante, par le biais de gou­rous du déve­lop­pe­ment per­son­nel comme Oprah, de pré­di­ca­teurs d’un « évan­gile de pros­pé­ri­té » et de l’in­dus­trie du diver­tis­se­ment, a effec­ti­ve­ment pri­va­ti­sé l’es­poir. Ils entre­tiennent le fan­tasme que la réa­li­té ne serait jamais un obs­tacle à ce que nous dési­rons. Si nous croyons en nous-mêmes, si nous tra­vaillons dur, si nous sai­sis­sons que nous sommes vrai­ment excep­tion­nels, nous pou­vons avoir tout ce que nous voulons.

La pri­va­ti­sa­tion de l’es­poir est un phé­no­mène per­vers et auto­des­truc­teur. Lorsque nous ne par­ve­nons pas à atteindre nos objec­tifs, lorsque nos rêves sont irréa­li­sables, alors on nous inculque que ce n’est pas dû à une injus­tice éco­no­mique, sociale ou poli­tique, mais bien à des failles qui nous sont propres. L’his­toire a démon­tré que le seul pou­voir des citoyens passe par le col­lec­tif, sans ce col­lec­tif nous sommes ton­dus comme des mou­tons. C’est une véri­té que la classe diri­geante passe beau­coup de temps à occulter.

Toute avan­cée que nous fai­sons en matière de jus­tice sociale, poli­tique et éco­no­mique est immé­dia­te­ment atta­quée par la classe diri­geante. Cette der­nière gri­gnote petit à petit les acquis que nous obte­nons, c’est ce qui s’est pro­duit après la pro­gres­sion des mou­ve­ments de masse dans les années 1930 et plus tard dans les années 1960. Les oli­garques cherchent à étouf­fer ce que le poli­to­logue Samuel Hun­ting­ton avec cynisme a appe­lé « excès de démo­cra­tie ». C’est ce qui a conduit le socio­logue Max Weber à qua­li­fier la poli­tique de vocation.

La trans­for­ma­tion sociale ne peut être obte­nue sim­ple­ment par le biais du vote. Elle exige un effort sou­te­nu, conti­nuel. Il s’a­git d’une lutte sans fin pour un nou­vel ordre poli­tique, qui requiert le dévoue­ment de toute une vie, la capa­ci­té de s’or­ga­ni­ser pour tenir en échec les excès rapaces du pou­voir et le sens du sacri­fice. Cette vigi­lance per­pé­tuelle est la clé du succès.

À l’heure où j’é­cris, la vaste méca­nique d’A­ma­zon est sans doute en train de com­plo­ter pour réduire à néant le syn­di­cat de Sta­ten Island. Le groupe ne peut pas per­mettre que ce soit un exemple de réus­site. Ama­zon pos­sède 109 « centres d’exé­cu­tion » pour les­quels la socié­té est déter­mi­née à s’as­su­rer qu’il n’y aura jamais de syn­di­ca­li­sa­tion. Mais, si nous ne nous lais­sons pas aller à la faci­li­té, si nous conti­nuons à nous orga­ni­ser et à résis­ter, si nous joi­gnons nos forces à celles de nos alliés syn­di­qués dans tout le pays, si nous sommes capables de faire grève, alors nous avons une chance.

Chris Hedges

Article tra­duit et repro­duit avec l’autorisation de Chris Hedges.
Date de publi­ca­tion ori­gi­nale : 04/04/2022 – Scheer­post

 


 

Cet article de Chris Hedge (que j’aime lire depuis des années, et que nous pou­vons tous lire en fran­çais grâce au tra­vail for­mi­dable d’O­li­vier Ber­ruyer et de son équipe des crises​.fr) me fait pen­ser à deux autres outils d’é­du­ca­tion popu­laire impor­tants (dont je vous parle depuis longtemps) :

• Le magni­fique film de Mar­tin Ritt, « Nor­ma Rae », en 1979 :

Norma Rae Union

(Union signi­fie Syn­di­cat en français)

Ce film est à voir abso­lu­ment, à ache­ter et à mon­trer à nos enfants et à leurs amis.

• Le livre de Gré­goire Cha­mayou « La socié­té ingou­ver­nable. Généa­lo­gie du libé­ra­lisme auto­ri­taire », livre essen­tiel pour la mémoire des luttes, à lire le crayon à la main, pour com­prendre en pro­fon­deur le tra­vail métho­dique (véri­table com­plot contre le bien com­mun) des patrons contre les tra­vailleurs, ici depuis les années 70 :


https://​lafa​brique​.fr/​l​a​–​s​o​c​i​e​t​e​–​i​n​g​o​u​v​e​r​n​a​b​le/

Étienne.

Les historiens du futur liront dans les archives qu’il y a eu une terrible pandémie pendant deux ans, mais ils n’en trouveront aucune preuve dans les données. Dr Eli David

« Les futurs his­to­riens étu­die­ront la période 2020–2022 avec per­plexi­té. Des doc­to­rats en his­toire seront obte­nus en ana­ly­sant le para­doxe du covid.
Ils liront dans les archives qu’il y a eu une ter­rible pan­dé­mie pen­dant deux ans, mais ils n’en trou­ve­ront aucune preuve dans les données. »
Dr. Eli David

Je suis en train de dévo­rer le livre de Laurent Toubiana
et je trouve déca­pant, inté­res­sant et important.

https://​www​.edi​tion​sar​tilleur​.fr/​p​r​o​d​u​i​t​/​c​o​v​i​d​–​1​9​–​u​n​e​–​a​u​t​r​e​–​v​i​s​i​o​n​–​d​e​–​l​e​p​i​d​e​mie

[Enfermés par nos maîtres dans un piège] Entre deux maux il faut choisir le moindre

Mon ami que j’aime tant,
 
Pri­son­niers d’un choix cor­né­lien, il me semble que, entre deux maux, il faut choi­sir le moindre.
 
Ce que nous a fait Macron depuis 5 ans — et ce qu’il va redou­bler si on ne le révoque pas, si car­ré­ment on en rede­mande… — est IRRÉVERSIBLE et gra­vis­sime : la piqûre obli­ga­toire, sur­tout des enfants, ou la guerre à la Rus­sie, notam­ment, ne per­met­tront aucun retour en arrière : ce sont des crimes impar­don­nables. Il n’y a aucune rai­son assez grave pour lais­ser faire ça, pour le légi­ti­mer par notre vote.
Par ailleurs, Macron n’au­ra, comme aujourd’­hui, AUCUN CONTRE-POUVOIR, car il les a tous sub­ver­tis, il s’est affran­chi de tout contrôle, le dan­ger est immi­nent. C’est notre pays tout entier qui est mena­cé par un agent de l’é­tran­ger, un employé des maîtres anglo-saxons, en mis­sion contre une pro­vince de l’empire.
 
Au contraire, tout ce qu’an­nonce Le Pen est RÉVERSIBLE (d’autres lois pour­ront défaire ce qu’elle aura fait), sans comp­ter que le pro­gramme de Le Pen est à 75% équi­valent à celui de Mélen­chon (le RIC n’est pas un pro­jet fas­ciste ou raciste).
Mais sur­tout, mon frère, elle en pour­ra PAS faire ce que tu redoutes (légi­ti­me­ment, et que je redoute aus­si) parce qu’elle aura contre elle d’in­nom­brables CONTRE-POUVOIRS :
• tous les médias du monde ou presque,
• le Conseil constitutionnel,
• le Conseil d’État,
• le Sénat,
• peut-être même l’As­sem­blée natio­nale car il est pos­sible qu’elle n’ait pas la majo­ri­té aux législatives,
• d’in­nom­brables magis­trats et juristes,
• qua­si­ment tous les syndicats,
• beau­coup d’associations,
• toutes les ins­ti­tu­tions de l’U­nion européenne,
• etc.

Ceci est déci­sif et emporte mon choix : un des deux can­di­dats sera mille fois plus FREINÉ que l’autre dans ses déci­sions dan­ge­reuses. Un can­di­dat est affreu­se­ment dan­ge­reux, l’autre infi­ni­ment moins.
 
Avec Macron, on n’au­ra aucun moyen de se défendre contre l’hor­reur tota­li­taire qui vient. Avec Le Pen, on aura mille moyens de s’op­po­ser à elle, et son pro­jet n’est pas totalitaire.
 
J’ai beau­coup plus peur des abus de pou­voir de Macron (qui a der­rière lui tous les enne­mis du peuple de l’o­li­gar­chie triom­phante) que des abus de pou­voir de Le Pen (qui n’a der­rière elle qua­si­ment per­sonne de puissant).
 
Et je ne deviens PAS plus « lepe­niste » pour ça, de la même façon que ceux qui vont voter Macron parce qu’ils ont affreu­se­ment peur de Le Pen ne seront PAS deve­nus pour autant des « macronistes ».
 
C’est un choix cor­né­lien, mon ami, et il ne faut pas se déchi­rer entre nous sur la déci­sion que vont prendre nos amis si elle n’est pas la même que la nôtre, car c’est un choix de merde, un choix dif­fi­cile, une trappe, un piège.
 
Sou­­viens-toi que, au final, c’est le régime Macron qui compte les voix de ses adver­saires (quel scan­dale quand on y pense), et que tout cette mas­ca­rade est mani­fes­te­ment tru­quée de A à Z. De toutes façons, Macron va pro­ba­ble­ment gagner en trichant.
 
Avec toute mon amitié.
 
Étienne.


 


 
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Intéressants échanges sur le débat Macron-Le Pen, avec François Asselineau et Didier Maïsto

 


 

Rap­pel important :

Que faire pour le 2e tour de l’élection présidentielle ? [2e partie] – @UPR_Asselineau

 


 

Je signale aus­si cette der­nière vidéo de Tatia­na Ven­tôse sur les innom­brables et vio­lentes pres­sions exer­cées contre la liber­té d’ex­pres­sion ces temps-ci :

CENSURE, AUTOCENSURE, CHANTAGE… POURQUOI LES MÉDIAS SONT PRO-MACRON, par Tatiana Ventôse :