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« Les techniciens de la monnaie nous privent d’un pouvoir essentiel  : gérer notre monnaie » – Entretien avec France Soir, mars 2024

Mer­ci à l’é­quipe de France-Soir pour cette nou­velle invi­ta­tion (voir par­tie 1), pour par­ler cette fois de l’en­jeu socié­tal majeur de la créa­tion moné­taire publique. ENTRETIEN ESSENTIEL – Après un pre­mier entre­tien sur l’actualité et la situa­tion poli­tique en France, l’essayiste, Etienne Chouard, nous pro­pose un échange sur la ges­tion de la mon­naie par les citoyens et une réflexion glo­bale sur l’économie. Selon l’ancienne figure intel­lec­tuelle de l’opposition au trai­té de Lis­bonne, le peuple a…

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Voyage constituant au Québec, début juin 2024

Voyage constituant au Québec, début juin 2024

Chers amis, Je vais enfin ren­con­trer les copains qué­bé­cois consti­tuants 🤗 On va évi­dem­ment réflé­chir ensemble à une consti­tu­tion d’o­ri­gine citoyenne pour le Qué­bec libre 🙂 Je pars pour Mont­réal ce 1er juin et mon périple dure­ra une quin­zaine de jours. Je vous com­mu­nique ci-des­sous ce que je sais des étapes où nous pour­rions nous ren­con­trer. Hâte de vous voir. Ami­tiés. Étienne. Le pre­mier ate­lier consti­tuant aura lieu dimanche 2 juin, sous forme de webi­naire, dont voici…

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For­mat grille – For­mat articles complets

Live sur la MONNAIE (et la démocratie), ce soir mardi 4 février à 20h

Ce soir, mar­di 4 février 2020 à 20h, de pas­sage à Paris, je retrouve une petite bande d’a­mis pour par­ler de MONNAIE (et donc, aus­si un peu, for­cé­ment, de démo­cra­tie et d’U­nion européenne).
Je vous pro­pose d’être avec nous à tra­vers ce lien (qui sera un live YouTube) : 

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https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10157876392917317&id=600922316

« Le Citoyen (Etienne Chouard) », par Usul en 2014

Cette vidéo (de 2014) est une évo­ca­tion hon­nête de mon tra­vail depuis 2005 : 

[En 2014, j’a­vais déjà beau­coup bos­sé aus­si sur la mon­naie — car aucune sou­ve­rai­ne­té poli­tique popu­laire ne sera pos­sible sans une vraie sou­ve­rai­ne­té moné­taire popu­laire. Voyez :
https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​m​o​n​n​a​i​e​.​php]

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https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​7​8​3​0​1​9​1​7​2​2​317

[Le management, science de l’oppression] « Les nazis, pionniers du management » (Johann Chapoutot, signalé par Mediapart et reçu par France Culture)

Voi­ci un livre bien inté­res­sant, de Johann Cha­pou­tot (« Libres d’o­béir », Gal­li­mard 2020), que je rap­proche à la fois du tra­vail de Supiot (« La gou­ver­nance par les nombres », Fayard 2015, et « Qu’est-ce qu’un régime de tra­vail réel­le­ment humain », Her­man 2018) pour dénon­cer les méfaits cri­mi­nels du mana­ge­ment (pri­vé et public), et du tra­vail d’Al­fred Wahl (« La seconde his­toire du nazisme dans l’Al­le­magne fédé­rale depuis 1945 », Armand Colin 2006) et de celui d’An­nie Lacroix-Riz (« La non-épu­­ra­­tion en France », Armand Colin 2019) pour dénon­cer la non-déna­­zi­­fi­­ca­­tion de la socié­té après la deuxième guerre mon­diale. Pour amé­lio­rer le contrôle total de la socié­té et des tra­vailleurs, les nazis ont déve­lop­pé, pen­dant la guerre et depuis la guerre, le mana­ge­ment par objec­tifs (et autres tech­niques d’as­ser­vis­se­ment pré­ten­du­ment « libérales ») :

Les nazis, pionniers du management

par Joseph Confa­vreux (Media­part)

Source : Media­part, https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​c​u​l​t​u​r​e​–​i​d​e​e​s​/​1​7​0​1​2​0​/​l​e​s​–​n​a​z​i​s​–​p​i​o​n​n​i​e​r​s​–​d​u​–​m​a​n​a​g​e​m​e​n​t​?​o​n​g​l​e​t​=​f​ull 
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Dans son der­nier livre, l’historien Johann Cha­pou­tot montre com­ment la réflexion sur la conduite des hommes a été au cœur de la machine nazie, avant de trou­ver une recon­ver­sion mana­gé­riale dans la RFA d’après guerre. « Para­doxa­le­ment », note-t-il, des idéo­logues du IIIReich ont déve­lop­pé « une concep­tion du tra­vail non auto­ri­taire, où l’employé et l’ouvrier consentent à leur sort et approuvent leur acti­vi­té ».

Libres d’obéir. Le mana­ge­ment, du nazisme à aujourd’hui. Ouvrir un livre por­tant un tel titre pour­rait faire lever immé­dia­te­ment des soup­çons de point God­win, s’il n’était pas signé de l’historien Johann Cha­pou­tot, grand spé­cia­liste du nazisme. Les com­pa­rai­sons entre la période hit­lé­rienne et les vio­lences capi­ta­listes ont en effet été nom­breuses, et sou­vent périlleuses et biai­sées, notam­ment depuis la paru­tion deSouf­frances en France, du psy­chiatre et socio­logue Chris­tophe Dejours qui fai­sait appel à la notion de « bana­li­té du mal », for­gée par Han­nah Arendt lors du pro­cès du nazi Adolf Eich­mann, pour décrire les injus­tices sociales et pro­fes­sion­nelles contemporaines.

 © Gallimard

Cha­pou­tot pré­cise d’emblée que son « pro­pos n’est ni essen­tia­liste ni généa­lo­gique : il ne s’agit pas de dire que le mana­ge­ment a des ori­gines nazies – c’est faux, il lui pré­existe de quelques décen­nies – ni qu’il est une acti­vi­té cri­mi­nelle par essence ». Tout le tra­vail de l’historien, qui avait notam­ment dres­sé une sai­sis­sante carte de l’univers men­tal des nazis, tend à mon­trer que ces der­niers ne peuvent être réduits à des fous, des bar­bares ou des incar­na­tions du mal radi­cal, puisque, « en fai­sant d’eux des étran­gers à notre com­mune huma­ni­té, nous nous exo­né­rons de toute réflexion sur l’homme, l’Europe, la moder­ni­té, l’Occident, en somme, sur tous ces lieux que les cri­mi­nels nazis habitent, dont ils par­ti­cipent et que nous avons en com­mun avec eux », ain­si qu’il l’écrivait dans La Loi du sang.

Mais alors qu’il s’intéressait en prio­ri­té à l’amont de la machine nazie, Cha­pou­tot s’intéresse dans ce livre-ci à l’aval, à par­tir du constat que cer­taines méthodes et concepts de la conduite des hommes for­gés pen­dant la période hit­lé­rienne lui ont sur­vé­cu tout en se trans­for­mant. « Le mana­ge­ment a une his­toire qui com­mence bien avant le nazisme, mais cette his­toire s’est pour­sui­vie et la réflexion s’est enri­chie durant les douze ans du IIIReich, moment mana­gé­rial, mais aus­si matrice de la théo­rie et de la pra­tique du mana­ge­ment pour l’après-guerre », explique l’historien.

De ce fait, la « concep­tion nazie du mana­ge­ment a eu des pro­lon­ge­ments et une pos­té­ri­té après 1945 », en plein « miracle éco­no­mique » alle­mand et « d’anciens hauts res­pon­sables de la SS en ont été des théo­ri­ciens, mais aus­si des pra­ti­ciens heu­reux, réus­sis­sant une recon­ver­sion aus­si spec­ta­cu­laire que rémunératrice ».

En effet, pour­suit le cher­cheur, les fonc­tion­naires du IIIe Reich « ont beau­coup réflé­chi aux ques­tions mana­gé­riales, car l’entreprise nazie fai­sait face à des besoins gigan­tesques en termes de mobi­li­sa­tion et d’organisation du tra­vail ». Une ques­tion cen­trale pour l’hitlérisme était notam­ment de savoir com­ment gérer un ter­ri­toire en expan­sion, et la seule réponse pos­sible consis­tait alors à pou­voir faire mieux avec moins. Ce qui a conduit cer­tains idéo­logues du Reich à éla­bo­rer « para­doxa­le­ment une concep­tion du tra­vail non auto­ri­taire, où l’employé et l’ouvrier consentent à leur sort et approuvent leur activité ».

Autre para­doxe appa­rent, cette réflexion se décline au sein d’une hos­ti­li­té forte envers l’État. Alors que l’idée com­mune assi­mile tota­li­ta­risme et État tota­li­taire, l’historien rap­pelle que, pour de nom­breux juristes nazis, l’État était à la fois inutile et funeste, incar­nant ce droit romain qui avait mis fin à la liber­té des Ger­mains des ori­gines, orga­ni­sés en tri­bus et obéis­sant à des lois natu­relles. « À notre grand éton­ne­ment, les nazis se révèlent des anti-éta­­tistes convain­cus », écrit ain­si le chercheur.

Cette nou­velle orga­ni­sa­tion du tra­vail et des hommes, ou Men­schenfüh­rung, pen­sée comme fluide et proac­tive, est cen­sée se dis­tin­guer de l’administration (Ver­wal­tung) consi­dé­rée comme trop romaine et fran­çaise. Pour les nazis, la Ver­wal­tung appar­tient à l’âge révo­lu des États prin­ciers et des indi­vi­dus sou­mis à une règle qu’ils n’ont pas déci­dée et à l’héritage déplo­rable de l’Empire romain tardif.

Un tel tra­vail sur la « direc­tion des hommes » est indis­so­ciable « d’une ambi­tion et d’une obses­sion : mettre fin à la “lutte des classes” par l’unité de race et par le tra­vail com­mun au pro­fit de l’Allemagne et de la Volks­ge­mein­schaft (« Com­mu­nau­té du peuple ») ». Pour les nazis, l’idée que le groupe humain est une socié­té com­po­sée d’individus et tra­ver­sée par des conflits de classe est une aber­ra­tion due aux révo­lu­tion­naires fran­çais et au marxisme…

Au cœur de ce dis­po­si­tif théo­rique et pra­tique se trouve la notion de gou­ver­ne­ment par la mis­sion, qui pose un objec­tif déci­dé en haut lieu, mais en lais­sant toute lati­tude et ini­tia­tive aux subor­don­nés sur les moyens à employer pour y par­ve­nir. Cette liber­té très orien­tée ne donne ain­si que la « liber­té d’obéir », qui donne son titre à l’ouvrage du cher­cheur. Ain­si, « la liber­té ger­ma­nique, vieux topo eth­no­na­tio­na­liste, se décline donc éga­le­ment dans et par la liber­té du fonc­tion­naire et de l’administrateur en géné­ral : liber­té d’obéir aux ordres reçus et d’accomplir à tout prix la mis­sion confiée ».

Lais­ser l’initiative des moyens, et non des fins, sup­pose une sim­pli­fi­ca­tion admi­nis­tra­tive, qui trouve son abou­tis­se­ment dans le « décret de sim­pli­fi­ca­tion de l’administration » pris par le Füh­rer le 28 août 1939 pour deman­der à ses fonc­tion­naires une « acti­vi­té sans relâche » libé­rée de « toutes les inhi­bi­tions bureaucratiques ».

Pour obte­nir le consen­te­ment des Alle­mands à par­ti­ci­per de toutes leurs forces à l’entreprise nazie, leur conten­te­ment est une dimen­sion essen­tielle, car les diri­geants du Reich sont conscients que le ren­sei­gne­ment et la répres­sion ne suf­fisent pas. « Il faut plus, et bien plus, pour impli­quer et moti­ver une popu­la­tion à tra­vailler, puis à com­battre et à tuer », écrit Chapoutot.

 © La Découverte

La consom­ma­tion répan­due et encou­ra­gée de métham­phé­ta­mines dans toute la popu­la­tion, y com­pris sous forme de confi­se­ries, décrite par le jour­na­liste Nor­man Ohler dans L’Extase totale. Le IIIe Reich, les Alle­mands et la drogue (La Décou­verte) consti­tuait un pre­mier aspect impor­tant de cette mobi­li­sa­tion des corps et des esprits en vue d’une entre­prise criminelle.Dans le domaine éco­no­mique, cela exi­geait un mana­ge­ment qui gra­ti­fie et pro­mette, pour moti­ver et créer une com­mu­nau­té pro­duc­tive. Celle-ci pas­sait notam­ment par l’organisation Kraft Durch Freude, la « Force par la Joie », que « l’on peut défi­nir comme un immense comi­té d’entreprise à l’échelle du Reich tout entier » et qui avait pour mis­sion de rendre le lieu de tra­vail agréable et le tra­vailleur heu­reux, en lui offrant des loi­sirs répa­ra­teurs – notam­ment des croi­sières – pour qu’il soit d’autant plus pro­duc­tif et motivé.

« L’heure n’est pas encore aux baby-foot, aux cours de yoga ni aux chief hap­pi­ness offi­cers, écrit Cha­pou­tot, mais le prin­cipe et l’esprit sont bien les mêmes. Le bien-être, sinon la joie, étant des fac­teurs de per­for­mance et des condi­tions d’une pro­duc­ti­vi­té opti­male, il est indis­pen­sable d’y veiller. »

Cette nou­velle manière de pen­ser la conduite des hommes et du tra­vail ne vaut – est-il néces­saire de le pré­ci­ser ? – que pour la com­mu­nau­té ger­ma­nique, car pour les 15 mil­lions de tra­vailleurs étran­gers aux­quels il est fait appel – tra­vailleurs de l’Est et déte­nus des camps – « aucun mana­ge­ment et nul ména­ge­ment : c’est la seule contrainte, dou­blée d’une répres­sion féroce, qui pré­vaut pour les étran­gers à la com­mu­nau­té », écrit l’historien.

« Josef Mengele du droit »

Si les réflexions sur l’organisation du tra­vail et l’optimisation des fac­teurs de pro­duc­tion ont été nom­breuses et intenses sous le IIIe Reich, c’est parce qu’elles répon­daient à des ques­tions urgentes, mais aus­si « parce que se trou­vait en Alle­magne une élite de jeunes uni­ver­si­taires qui alliaient volon­tiers savoir et action, réflexion savante et technocratie ».

 © Gallimard

Par­mi eux, Cha­pou­tot se consacre en par­ti­cu­lier à la figure de Rein­hard Höhn, juriste dont la tra­jec­toire consti­tue l’armature de son livre. Ce « Josef Men­gele du droit » était un tra­vailleur achar­né, ayant notam­ment diri­gé la publi­ca­tion de la revue Reich, Volk­sord­nung, Lebens­raum, lieu de réflexion cen­tral de cette nou­velle orga­ni­sa­tion de la conduite des hommes. Ce pro­té­gé de Himm­ler fit toute sa car­rière dans la SS, finis­sant au grade de géné­ral (Oberfüh­rer). Le plus sai­sis­sant dans son par­cours n’est tou­te­fois pas celui qu’il eut durant le IIIeReich, mais après 1945.En dépit de son grade très éle­vé dans la SS, Höhn n’eut en effet pas à fuir sur un autre conti­nent, mais réus­sit sa recon­ver­sion dans la RFA démo­cra­tique, en adap­tant ses théo­ries au mana­ge­ment de l’après-guerre, « en renon­çant à son ani­mo­si­té envers les sous-hommes, les allo­gènes et les Juifs, mais en gar­dant l’idée que la vie est une guerre et qu’il est oppor­tun d’aller cher­cher chez les pen­seurs de l’armée alle­mande les méthodes et les recettes d’une orga­ni­sa­tion effi­ciente et performante ».

Dès 1953, il dirige en effet la Socié­té alle­mande d’économie poli­tique, qui décide de créer une école de com­merce pour les cadres de l’économie alle­mande sur le modèle de la Har­vard Busi­ness School qui doit être répli­quée en Alle­magne comme elle l’a été en France avec la créa­tion de l’INSEAD en 1957. Höhn n’est d’ailleurs pas le seul à avoir mis ses com­pé­tences for­gées pen­dant la Seconde Guerre mon­diale au ser­vice des démo­cra­ties d’après guerre. Si l’on sait que Mau­rice Papon devint pré­fet, en poste à Paris pen­dant la mani­fes­ta­tion du 17 octobre 1961 pen­dant laquelle des dizaines d’Algériens furent jetés dans la Seine, on sait moins qu’il rédi­gea un essai de mana­ge­ment inti­tu­lé L’Ère des res­pon­sables, avant de deve­nir pré­sident de Sud-Avia­­tion, la future Aérospatiale.

De l’autre côté du Rhin, Rein­hard Höhn prit donc la direc­tion de l’académie des cadres de Bad Harz­burg (Aka­de­mie für Füh­rung­skraft) fon­dée en 1956 en Basse-Saxe. Elle accueille­ra des cen­taines de mil­liers de cadres, pri­vés mais aus­si publics ou mili­taires de la RFA, en for­ma­tion conti­nue pour la plu­part. Par­mi les ensei­gnants, on trouve aus­si un ancien col­lègue de la SS, Franz Alfred Six, qui y enseigne le mar­ke­ting. On y repère aus­si un méde­cin nazi « fana­tique d’eugénisme », le pro­fes­seur Köt­schau, qui pro­digue« désor­mais des conseils dié­té­tiques et ergo­no­miques à des cadres épui­sés », constate Chapoutot.

Höhn, pas­sion­né d’histoire mili­taire, s’y inté­resse à l’art de la guerre éco­no­mique, et pense pou­voir appli­quer la méthode mili­taire de l’Auf­trag­stak­tik au champ mana­gé­rial. Cette « tac­tique par la mis­sion », for­gée par les réno­va­teurs de l’armée prus­sienne au début du XIXe siècle, après la défaite de 1806 face à Napo­léon, a, pour lui, lar­ge­ment contri­bué aux vic­toires de l’armée prus­sienne contre les Fran­çais (1813−1815), les révo­lu­tion­naires alle­mands (1849), les Autri­chiens (1866) et les Fran­çais encore (1870−1871).

Dans cette tac­tique, pour l’officier de ter­rain, il ne s’agit pas de « déci­der qu’il faut prendre telle col­line ou atteindre tel point, ou de répu­dier cet objec­tif comme par­fai­te­ment absurde. Son unique liber­té est de trou­ver par lui-même, de manière auto­nome, la façon de la prendre ou de l’atteindre ».

Le mana­ge­ment des entre­prises ou des admi­nis­tra­tions pen­sé par Höhn fonc­tionne sur le même prin­cipe : « la liber­té d’obéir, l’obligation de réus­sir ». Le juriste et géné­ral nazi recon­ver­ti a renon­cé à son racisme, mais pas à ses intui­tions sur la façon dont la socié­té et le tra­vail doivent être orga­ni­sés. « De manière tout à fait oppor­tune, sou­ligne Cha­pou­tot, les concep­tions du com­man­de­ment et du mana­ge­ment déve­lop­pées par Höhn et ses col­lègues dès les années 1930 se révé­laient éton­nam­ment congruentes à l’esprit des temps nouveaux. »

Ce « mana­ge­ment par délé­ga­tion de res­pon­sa­bi­li­té », cette méthode dite de Bad Harz­burg, a ain­si fait la fier­té de la RFA pen­dant des décen­nies, explique le cher­cheur. En effet, à l’âge de la mas­si­fi­ca­tion démo­cra­tique, tout le monde vou­lait être consi­dé­ré, non comme un subor­don­né, mais comme un col­la­bo­ra­teur. Höhn devient ain­si le théo­ri­cien prin­ci­pal d’un « mana­ge­ment non auto­ri­taire, para­doxe appa­rent pour un ancien SS mais appa­rent seule­ment, pour celui qui vou­lait rompre avec l’État abso­lu­tiste, voire avec l’État tout court, et faire adve­nir la liber­té d’initiative de l’agent et des agences », qui n’est que la liber­té des moyens et pas celle des fins.

Cette méthode pos­sède le grand avan­tage, du point de vue de Höhn et des cadres qu’il forme, de per­mettre de délé­guer la res­pon­sa­bi­li­té tout en gar­dant le contrôle. Elle repose en effet, écrit l’historien « sur un men­songe fon­da­men­tal en fai­sant dévier l’employé ou le subor­don­né d’une liber­té pro­mise vers une alié­na­tion cer­taine pour le plus grand confort de la Füh­rung, de cette “direc­tion” qui ne porte plus elle seule la res­pon­sa­bi­li­té de l’échec poten­tiel ou effectif ».

En trans­po­sant un modèle mili­taire à l’économie pri­vée, la méthode de Höhn,« hié­rar­chique sans être auto­ri­taire », offrait aux col­la­bo­ra­teurs la jouis­sance d’une liber­té amé­na­gée. Sa doc­trine fit rapi­de­ment office de caté­chisme offi­ciel dans les armées, les entre­prises, les admi­nis­tra­tions de la RFA, accueillant avec faveur, un mana­ge­ment, écrit Cha­pou­tot, « par­fai­te­ment com­pa­tible avec elle : l’ordo-libéralisme se vou­lait une liber­té enca­drée, visant à inté­grer des masses par la par­ti­ci­pa­tion et la coges­tion, pour évi­ter la lutte des classes et le glis­se­ment vers le bolchévisme ».

 © Rowohlt

À par­tir du début des années 1970, la méthode de Bad Harz­burg entre tou­te­fois en déclin, après la révé­la­tion du pas­sé nazi de son théo­ri­cien prin­ci­pal, mais aus­si parce qu’elle finit par être per­çue comme un mana­ge­ment trop lourd et peu maniable, avec ses 315 règles d’application défi­nis­sant notam­ment les normes de com­mu­ni­ca­tion entre les employés et leurs chefs. Elle perd du ter­rain au pro­fit du « mana­ge­ment par objec­tifs », une ver­sion allé­gée et plus libé­rale des intui­tions de Höhn, dont l’académie perd alors du ter­rain et du pres­tige. Cette « méthode » ne tom­ba pour autant pas tota­le­ment en désué­tude, puisqu’un livre récent Aldi au rabais. Un ancien mana­ger déballe tout, rap­pelle que le groupe de super­mar­chés avait lar­ge­ment fon­dé son mana­ge­ment, jusqu’aujourd’hui, sur les prin­cipes et pra­tiques déve­lop­pés par Rein­hard Höhn, d’abord sous le nazisme, ensuite à l’académie de Bad Harzburg.

Source : Media­part, https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​c​u​l​t​u​r​e​–​i​d​e​e​s​/​1​7​0​1​2​0​/​l​e​s​–​n​a​z​i​s​–​p​i​o​n​n​i​e​r​s​–​d​u​–​m​a​n​a​g​e​m​e​n​t​?​o​n​g​l​e​t​=​f​ull 
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Voir aussi :

Les influences nazies du management moderne

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Rendez-vous le 27 janvier 2020 à Rostrenen, en Bretagne, avec Franck Lepage

Je suis heu­reux de vous revoir bien­tôt, et cette fois avec un ami cher :

#Démo­cra­tie #Édu­ca­tion­Po­pu­laire #Gilets­Jaunes #RIC #Pro­ces­sus­Cons­ti­tuant­Po­pu­laire #Élec­tionVs­Ti­ra­geAu­Sort #Sour­ces­De­LIm­puis­san­ce­Po­li­ti­que­Po­pu­laire …


• En atten­dant, pour ceux qui ne l’ont pas vue pas­ser, je vous signale une série d’en­tre­tiens très inté­res­sants avec Franck, datant de l’é­té der­nier (2019) : https://​www​.you​tube​.com/​p​l​a​y​l​i​s​t​?​l​i​s​t​=​P​L​F​e​P​O​0​D​g​h​d​i​c​N​r​U​0​K​y​t​i​k​J​A​V​3​1​0​b​9​i​7Gz

#1 – Intro­duc­tion aux confé­rences ges­ti­cu­lées (3’10) :
https://​you​tu​.be/​U​M​c​x​g​C​T​y​H​t​Q​&​l​i​s​t​=​P​L​F​e​P​O​0​D​g​h​d​i​c​N​r​U​0​K​y​t​i​k​J​A​V​3​1​0​b​9​i​7Gz

#2 : Nais­sance des confé­rences ges­ti­cu­lées (9’23) :

#3 – Les Gilets Jaunes (10’14) :

#4 : Le piège des élec­tions (5’39) :

#5 – Le Néo-Libé­­ra­­lisme (6’19) :

#6 – Intel­lec­tuels de gauche et Gilets Jaunes (7’23) :

#7 : Ber­nard Friot (5’44) :

#8 : L’a­ve­nir (5’45) :

#9 – La place de la vio­lence (6’34) :

#10 : Conclu­sion (2’23) :

• Lire aus­si cet article sur les gilets jaunes (Le Comp­toir, 26 déc 2018) : 

Franck Lepage : « Le gilet jaune est le symbole d’une conscience de classe qui est en train de renaître » :

https://​comp​toir​.org/​2​0​1​8​/​1​2​/​2​6​/​f​r​a​n​c​k​–​l​e​p​a​g​e​–​l​e​–​g​i​l​e​t​–​j​a​u​n​e​–​e​s​t​–​l​e​–​s​y​m​b​o​l​e​–​d​u​n​e​–​c​o​n​s​c​i​e​n​c​e​–​d​e​–​c​l​a​s​s​e​–​q​u​i​–​e​s​t​–​e​n​–​t​r​a​i​n​–​d​e​–​r​e​n​a​i​t​re/

• Et bien sûr les deux confé­rences ges­ti­cu­lées mythiques (pas­sion­nantes, ne ratez pas ça) :

Inculture(s) 1 « L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu… » Une autre histoire de la culture (3 h 50)

http://www.ardeur.net/conferences-gesticulees/conference-gesticulee-franck-lepage-inculture‑1/

NB : il y a https://​you​tu​.be/​i​x​S​I​7​q​D​–​Z1s.

Inculture(s) 2 Et si on empêchait les riches de s’instruire plus vite que les pauvres ? Une autre histoire de l’éducation (3 h 45)

http://www.ardeur.net/conferences-gesticulees/conference-gesticulee-franck-lepage-inculture‑2/

• Voir aus­si les res­sources de L’Ardeur :
http://​www​.ardeur​.net/​l​i​e​n​s​/​l​i​e​n​s​–​r​e​s​s​o​u​r​c​es/

• Et puis, l’a­gen­da de Franck 🙂 :
http://​www​.ardeur​.net/​a​g​e​n​da/

J’ai hâte d’y être 🙂

Bon cou­rage à tous.

Étienne.


[Edit : voi­ci les 7 vidéos qui retracent cette for­mi­dable soirée :

LEPAGE ET CHOUARD #1 – Intro­duc­tion à une soi­rée d’é­du­ca­tion populaire
https://​you​tu​.be/​z​N​I​j​K​L​7​U​w​D​E​&​f​e​a​t​u​r​e​=​e​m​b​_​l​ogo

LEPAGE ET CHOUARD #2 – La parole au public : « Après un an de GJ, vous êtes dans quel état ? »

LEPAGE ET CHOUARD #3 – Le débat mou­vant, par Franck Lepage

LEPAGE ET CHOUARD #4 – Intro­duc­tion aux ate­liers constituants

LEPAGE ET CHOUARD #5 – Les conseils d’E­tienne Chouard pour vos ate­liers constituants

LEPAGE ET CHOUARD #6 – Repor­tage pen­dant les ate­liers constituants

LEPAGE ET CHOUARD #7 – Res­ti­tu­tion des Ate­liers Consti­tuants et conclusion

[Anticonstitutionnelle et tyrannique AUTONOMISATION DE L’EXÉCUTIF] MACRON ET SES SOUTIENS : « LES RÉSEAUX SOCIAUX, VOILÀ L’ENNEMI ! », par Anne-Sophie Chazaud chez Régis de Castelnau

Je relaie ci-des­­sous une bonne ana­lyse d’Anne-Sophie Cha­zaud, chez Régis de Castelnau.

Bien qu’uni­ver­selle et éter­nelle, la ten­dance des exé­cu­tifs à s’au­to­no­mi­ser (à s’af­fran­chir pro­gres­si­ve­ment de tout contrôle, aus­si bien ins­ti­tu­tion­nel que popu­laire) est une ten­dance pro­fon­dé­ment tyran­nique et dangereuse.

Une consti­tu­tion digne de ce nom, c’est-à-dire d’o­ri­gine popu­laire (et sous contrôle popu­laire per­ma­nent), empê­che­rait pré­ven­ti­ve­ment (et puni­rait cura­ti­ve­ment) de la façon la plus stricte cette dérive hau­te­ment prévisible.

#Pas­De­Jus­ti­ce­Sans­Ci­toyens­Cons­ti­tuants

Étienne.

MACRON ET SES SOUTIENS : « LES RÉSEAUX SOCIAUX, VOILÀ L’ENNEMI ! »

par Anne-Sophie Cha­zaud, chez Régis de Castelnau :

https://​www​.vudu​droit​.com/​2​0​2​0​/​0​1​/​m​a​c​r​o​n​–​e​t​–​s​e​s​–​s​o​u​t​i​e​n​s​–​l​e​s​–​r​e​s​e​a​u​x​–​s​o​c​i​a​u​x​–​v​o​i​l​a​–​l​e​n​n​e​mi/

Au dic­tion­naire des idées reçues de l’époque, sur­tout ne pas oublier de liqui­der l’espace de débat public des réseaux sociaux dans un tour­billon de lieux com­muns aus­si banals que mani­pu­la­teurs et liberticides.

Emma­nuel Macron, dans ses vœux à la presse du lun­di 15 jan­vier, s’est ain­si livré à un curieux exer­cice, quelque part entre l’esquive, le lan­cer de cou­teaux raté et la danse du ventre.

Le Pré­sident dont on connaît les rela­tions dif­fi­ciles avec la presse, ‑laquelle a pour­tant lar­ge­ment contri­bué à sa prise de pou­voir, qui le lui a bien mal ren­du par la suite‑, a été pris à par­ti en pré­am­bule de cette ren­contre, poli­ment mais fer­me­ment, par Oli­vier Bost, jour­na­liste à RTL et pré­sident de la presse pré­si­den­tielle, qui a énu­mé­ré quelques exemples des menaces dont la liber­té de la presse fait l’objet de la part du pou­voir :  convo­ca­tions de jour­na­listes par la DGSI qui tra­vaillaient notam­ment sur l’utilisation d’armes fran­çaises au Yemen, loi sur le secret des affaires qui fait peser un risque juri­dique majeur sur la pro­fes­sion au regard notam­ment de la pro­tec­tion du secret des sources, dif­fi­cul­tés ren­con­trées par la presse pour faire cor­rec­te­ment son tra­vail lors des nom­breuses mani­fes­ta­tions qui émaillent ce quin­quen­nat en rai­son des réac­tions par­fois vio­lentes et répres­sives des forces de l’ordre –jour­na­listes pro­fes­sion­nels titu­laires de leur carte de presse embar­qués au com­mis­sa­riat, pri­vés de leurs pro­tec­tions, pri­vés de leur maté­riel de tra­vail dans le sui­vi des mani­fes­ta­tions, etc. Cette liste n’est pas exhaus­tive, loin s’en faut, et il convien­drait notam­ment d’y ajou­ter la mise en place d’un « Conseil de déon­to­lo­gie jour­na­lis­tique et de média­tion » (CDJM) en décembre 2019, sous l’impulsion directe et selon les sou­haits du gou­ver­ne­ment, ce qui laisse aisé­ment augu­rer de son réel niveau d’indépendance et qui le fait davan­tage res­sem­bler, pour l’heure, à une sorte de Conseil de l’Ordre des jour­na­listes : du contrôle des « bonnes pra­tiques » à celui de la « bonne pen­sée » cour­ti­sane, il n’y a guère qu’un tout petit pas et la France n’est pas le pays du Watergate.

Face à cette situa­tion incon­for­table, Emma­nuel Macron a pro­cé­dé selon sa méthode favo­rite et éprou­vée : divi­ser pour s’en sor­tir et donc, en la cir­cons­tance, dire à cette pro­fes­sion ce qu’elle avait envie d’entendre, puisque les dis­cours macro­niens sont une suc­ces­sion de pro­pos cir­cons­tan­ciels, entrant sou­vent en contra­dic­tion les uns avec les autres et ayant pour but de don­ner momen­ta­né­ment à telle ou telle « com­mu­nau­té » ce qu’elle sou­haite, sur le moment, rece­voir comme parole.

Pour qu’un groupe iden­ti­taire se res­soude (ici celui de la cor­po­ra­tion média­tique), il lui faut tou­jours, on le sait, une vic­time expia­toire, un bouc émis­saire qui lui per­met­tra, comme le fai­sait remar­quer René Girard dans ses réflexions sur le Men­songe roman­tique et véri­té roma­nesque, d’y fon­der sa propre nar­ra­tion, son propre récit. La vic­time expia­toire ici était toute trou­vée : c’est vous, c’est moi, c’est votre voi­sin, c’est le peuple tout entier qui trouve à s’exprimer sur les réseaux sociaux et qui le fait, hor­res­co refe­rens, dans une cer­taine liber­té pas encore tout à fait tom­bée sous la férule du contrôle éta­tique lequel ne ménage tou­te­fois pas sa peine.

Les réseaux sociaux, voi­là l’ennemi ! Voi­là l’ennemi constam­ment dési­gné désor­mais à la fois par de nom­breux jour­na­listes ou chro­ni­queurs mais aus­si intel­lec­tuels éta­blis qui ne sup­portent visi­ble­ment pas d’être dépos­sé­dés de leur pou­voir de pres­crip­tion et de perdre ain­si leur posi­tion de mono­pole exclu­sif dans la fabrique de l’opinion, et c’est éga­le­ment l’ennemi maintes fois dési­gné du pou­voir qui a, sur ce sujet, depuis long­temps son­né le toc­sin par une ribam­belle de décla­ra­tions et de mesures pro­fon­dé­ment liber­ti­cides au regard de la liber­té d’expression, mais aus­si au regard de la réelle liber­té d’information.

Car, il faut croire que les chantres de la dis­rup­tion et de l’uberisation prônent ces méthodes dans tous les domaines de la socié­té et du tra­vail à l’exception de ceux qui visent leurs prés car­rés… : ubé­­ri­­sez-vous, braves gens, mais pas dans mon domaine !

Au cours de la triste semaine de com­mé­mo­ra­tion des atten­tats de Char­lie, une presse rela­ti­ve­ment una­nime, impuis­sante qu’elle a été à faire réel­le­ment face à la régres­sion incon­tes­table de la liber­té d’expression, s’en est pris de manière outran­cière aux réseaux sociaux accu­sés de tous les maux.

Or, s’il est exact que ceux-ci sont un des lieux d’action pos­sibles pour les acti­vistes mili­tants de tout poil qui n’aiment rien tant que le har­cè­le­ment et la cen­sure, ils sont loin d’en être le lieu d’action unique ni même le prin­ci­pal. Rap­pe­lons ain­si à toutes fins utiles que le lieu pri­vi­lé­gié d’action néfaste des Social Jus­tice War­riors est avant tout le ter­rain du har­cè­le­ment judi­ciaire et, que l’on sache, la jus­tice n’a pas été visée par un sem­blable dis­cours en délégitimation.

L’ennemi, la cause est enten­due, ce sont donc les réseaux sociaux, c’est-à-dire cette ago­ra du XXIème siècle per­met­tant à l’opinion publique de s’exprimer (encore un peu) libre­ment, d’échanger des infor­ma­tions, de débattre. Et, pré­ci­sé­ment, Emma­nuel Macron a fus­ti­gé la socié­té du « com­men­taire per­ma­nent ». Mais, qu’est-ce que le « com­men­taire per­ma­nent » sinon la liber­té de conscience et d’expression expri­mées libre­ment en démo­cra­tie. Quelle est l’idée ? Faire taire les com­men­taires ? Cela porte un nom et ce nom n’est pas la démocratie.

Car, sur les réseaux sociaux, qui ne sont ni bons ni mau­vais en soi –ce dont n’importe quel médio­logue, même vieillis­sant, devrait se sou­ve­nir– se joue en réa­li­té une ques­tion pro­fonde qui a tout à voir avec la ques­tion du pouvoir.

Certes, au dic­tion­naire des idées reçues sur le sujet, sur­tout ne pas oublier de par­ler de « lyn­chages ». Et c’est vrai, qu’il y en a, des lyn­chages, ‑toute per­sonne inter­ve­nant dans le débat public avec un mini­mum de convic­tions ou d’originalité est bien payée pour le savoir‑, c’est vrai qu’il y a, par­fois, du har­cè­le­ment, comme il y a du har­cè­le­ment par­tout. Ces faits tombent sous le coup de la loi pénale et il appar­tient à cha­cun, selon son sou­hait et sa capa­ci­té à encais­ser les mau­vais coups, à por­ter les faits répré­hen­sibles en jus­tice, exac­te­ment comme dans l’espace public matériel.

On parle, on bruisse, on s’offusque de « tri­bu­naux média­tiques », de « fausses infor­ma­tions », de « chasses aux sor­cières ». On fait la chasse à la chasse aux sor­cières, on prend la pose dans une méta-chasse aux sor­cières afin de se dis­tin­guer autant que faire se peut du vul­gaire, comme si on n’avait d’ailleurs rien d’autre à faire lorsque le pays est au bord de la rup­ture sociale et poli­tique. On prend des airs théâ­traux et on aime à se faire peur. Pour­tant, au-delà des outrances qui sont le propre de tous les espaces de débat public libres et démo­cra­tiques, les réseaux sociaux sont avant tout un lieu de débat et de cir­cu­la­tion d’information comme les peuples (libres) n’en ont jamais dis­po­sé dans le pas­sé. Et c’est bien cela qui dérange. Qui dérange à la fois ceux qui jusqu’alors en pos­sé­daient le mono­pole pro­fes­sion­nel, ins­ti­tu­tion­nel, aca­dé­mique, et ceux qui ont tou­jours sou­hai­té contrô­ler la cir­cu­la­tion de l’information (le pou­voir poli­tique). Il s’agit là, une nou­velle fois, d’un petit par­tage du pou­voir au sein d’une caste qui n’entend pas se lais­ser dépos­sé­der de ses leviers d’action dans la fabrique de l’opinion et l’on retrouve ici une nou­velle variante de la scis­sion désor­mais avé­rée en maints domaines entre le bloc éli­taire et le bloc popu­laire, avec, du reste, à la clef, la ques­tion concrète d’un éven­tuel bas­cu­le­ment poli­tique qui est le véri­table enjeu de tout cette mise en scène théâ­trale et inquisitoriale.

Les jour­na­listes ont des pra­tiques d’investigation (nor­ma­le­ment…) qui apportent à leurs conte­nus une légi­ti­mi­té pro­fes­sion­nelle. On n’imagine pas qu’ils puissent être mena­cés par la libre expres­sion de l’opinion publique popu­laire, si ? On ne voit pas, en réa­li­té, en quoi ces pra­tiques seraient concur­ren­tielles sauf à les consi­dé­rer sous l’angle d’une volon­té de pou­voir et de main­mise. Il sem­ble­rait bien au contraire que ces dif­fé­rents biais d’approche du réel soient autant de richesses com­plé­men­taires aux­quelles le jour­na­lisme apporte une valeur ajou­tée, sauf si l’enjeu n’est pas le réel mais le pou­voir, ce qu’à Dieu ne plaise…

Pareille­ment, le pou­voir poli­tique macro­nien n’a de cesse de vou­loir contin­gen­ter la liber­té per­mise par les Nou­velles Tech­no­lo­gies de l’Information et de la Com­mu­ni­ca­tion, dans une constante obses­sion liber­ti­cide, et pour cause puisqu’il s’agit de contrô­ler les moyens d’une éven­tuelle réélec­tion. La loi anti pseu­­do-fake news ins­tau­rant une sorte de magis­tère de la Véri­té offi­cielle, dans l’urgence par le juge des réfé­rés en période élec­to­rale, consti­tue à ce titre un abso­lu scan­dale anti­dé­mo­cra­tique. La loi Avia, tout pareille­ment, rete­nue par les par­le­men­taires dans sa pire ver­sion liber­ti­cide, sanc­tion­nant des conte­nus a prio­ri et dans l’urgence (24 heures) selon des cri­tères d’appréciation idéo­lo­gique mais qui se frot­te­ra bien vite aux exi­gences d’un dis­cours poli­ti­que­ment com­pa­tible avec les vues du pou­voir en place, fait, quant à elle, peser les pires menaces sur ce for­mi­dable espace de liber­té que sont deve­nus les réseaux sociaux.

On a beau­coup par­lé de dés­in­for­ma­tion, de fake news, de faux jour­na­listes. Pour­tant, nous n’y voyons que la peur, la peur petite-bour­­geoise d’une oli­gar­chie média­­ti­­co-poli­­tique qui s’est vue dépas­sée par l’expression du ter­rain, le peuple ayant, pen­dant toute la séquence de répres­sion du mou­ve­ment des gilets jaunes, com­men­cé par faire le tra­vail réel d’information à la place de ceux dont c’était le métier, puisque ceux-ci étaient si fri­leux à le faire. Sans les images de ter­rain, toutes ces vidéos prises sur le vif par les citoyens, tous ces témoi­gnages de vic­times, com­ment un jour­na­liste aus­si irré­pro­chable et pro­fes­sion­nel que David Dufresne aurait-il pu nour­rir son magis­tral tra­vail de docu­men­ta­tion sur les vio­lences poli­cières qui n’ont ces­sé de croître avec la ges­tion macro­nienne des conflits sociaux et poli­tiques ? On a bien là la preuve que le jour­na­lisme et les réseaux sociaux peuvent tra­vailler main dans la main en vue de l’élaboration de la véri­té, parce que ce lieu est avant toute chose une ago­ra et qu’en démo­cra­tie, c’est l’agora le plus impor­tant, et non les petits cénacles de l’entre-soi. Les médias mains­tream ne com­mencent à timi­de­ment reprendre enfin la ques­tion de la répres­sion poli­cière inouïe qui s’est déchaî­née contre le peuple fran­çais que plus d’un an après que des dizaines et des dizaines de mani­fes­tants ont été bles­sés, muti­lés, ébor­gnés, arrê­tés, condam­nés, et ils le font seule­ment main­te­nant parce qu’ils n’ont plus le choix, mis devant le fait accom­pli, sauf à perdre défi­ni­ti­ve­ment toute crédibilité.

Sans les réseaux sociaux, la dénon­cia­tion de cette répres­sion de masse et ces méthodes d’un autre temps n’aurait tout sim­ple­ment jamais été pos­sible. Et c’est bien, dans le fond, l’opposition sociale et poli­tique (de tous bords) qui est en réa­li­té dans le viseur de toutes ces mesures anti­dé­mo­cra­tiques et cet irré­pres­sible désir de censure.

Sans les réseaux sociaux, par exemple, la [révé­la­tion de la] mani­pu­la­tion men­son­gère de la fausse attaque de la Sal­pê­trière n’aurait jamais non plus été pos­sible. Sans les réseaux sociaux, Steve aurait dis­pa­ru dans le silence de la nuit et dans l’oubli. Sans les réseaux sociaux, de nom­breuses attaques isla­mistes au cou­teau seraient à peine évo­quées. Sans les réseaux sociaux, on ne sau­rait rien des dégra­da­tions quo­ti­diennes d’églises et autres lieux de culte.

A pro­pos de fake news, d’ailleurs, le pou­voir n’est pas en reste puisqu’on appre­nait que la fine équipe de conseillers macro­nistes entou­rant le Pré­sident, en la per­sonne par exemple de l’autoproclamé pro­gres­siste Ismaël Emé­lien, n’avait pas hési­té à pro­duire de fausses infor­ma­tions Twit­ter (comptes ano­nymes et faux mon­tages) dans le cadre de l’affaire Benal­la : la pro­pa­gande, c’est tout un art, et une tradition.

Enfin, Emma­nuel Macron a évo­qué hier, sans ver­gogne, une sorte « d’ordre moral » qui s’instaurerait sur les réseaux sociaux et qu’il n’approuverait pas. Pour­tant, qui sont les prin­ci­paux pour­voyeurs d’ordre moral, à coups de lois liber­ti­cides imbi­bées de poli­ti­que­ment cor­rect, sinon les déten­teurs post-socia­­listes du pou­voir actuel ? Qui a essayé, dans la loi Avia, de reca­ser dis­crè­te­ment mais sûre­ment le délit de blas­phème à tra­vers le concept fumeux d’islamophobie ? Qui passe son temps à mora­li­ser sur la méchante haine au sein d’un espace de débat public réduit à n’être plus qu’une gro­tesque cage aux phobes ? Qui traque la parole déviante, la pen­sée dis­si­dente ? Qui sonne le toc­sin contre la vilaine opi­nion popu­liste, ou sou­ve­rai­niste ? Qui, par exemple, a qua­li­fié de « fake news » récem­ment des pro­pos d’opposants poli­tiques à la loi sur les retraites au simple motif qu’il n’y a pas de simu­la­teur (et pour cause, puisque le gou­ver­ne­ment se refuse à four­nir cet outil) et que, par consé­quent, toute infor­ma­tion ou opi­nion sur ce sujet serait décla­rée offi­ciel­le­ment nulle et non ave­nue, « fausse », par le Minis­tère de la Vérité ?

Les réseaux sociaux, que le pou­voir poli­tique ou le qua­trième pou­voir le veuillent ou non, font désor­mais par­tie des lieux de liber­té d’expression pri­vi­lé­giée des peuples du monde entier. Le pli est pris et lorsqu’on a goû­té à une liber­té, on ne retourne pas en arrière, sauf de manière auto­ri­taire et tou­jours limi­tée dans le temps. Le com­bat liber­ti­cide pour y contre­ve­nir est un com­bat à la fois pro­pa­gan­diste et d’arrière-garde. Et il serait tout à l’honneur des médias tra­di­tion­nels de ne pas y appor­ter leur benoîte col­la­bo­ra­tion, sauf à vou­loir perdre défi­ni­ti­ve­ment tout crédit.

On peut rai­son­na­ble­ment pen­ser, en revanche, que sous l’action liber­ti­cide constante de cet exé­cu­tif à l’encontre de ces nou­veaux moyens d’échanges et d’expression libre, de nom­breux citoyens ne recourent, pour être à l’abri de toute cen­sure dans les mois qui viennent et à l’approche de l’élection pré­si­den­tielle où tous les moyens seront bons pour contrô­ler l’opinion, à ce qui se pra­ti­quait autre­fois du temps de Rous­seau et Vol­taire : le repli de l’hébergement des sites indé­pen­dants d’expression et d’information libre vers des pays comme la Suisse où la cen­sure ne pour­ra pas s’abattre.

Anne-Sophie Cha­zaud

Source : « Vu du droit », https://​www​.vudu​droit​.com/​2​0​2​0​/​0​1​/​m​a​c​r​o​n​–​e​t​–​s​e​s​–​s​o​u​t​i​e​n​s​–​l​e​s​–​r​e​s​e​a​u​x​–​s​o​c​i​a​u​x​–​v​o​i​l​a​–​l​e​n​n​e​mi/

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Devenir les graines d’une révolution pacifique inédite

La solu­tion ne vien­dra pas des élus.
Les élus sont le pro­blème, pas la solution.
Les élus vont détes­ter l’i­dée de vraie démocratie.
Ils ne peuvent pas l’a­vouer et ils vont faire sem­blant de défendre cette idée, mais je vous dis, moi, qu’ils vont la saboter.

Les élus vont détes­ter l’i­dée des ate­liers consti­tuants populaires.
Les riches vont détes­ter l’idée.
Les médias vont détes­ter l’idée.
L’i­dée des ate­liers consti­tuants popu­laires, elle va avoir contre elle… tous les pou­voirs… rien que ça.
Donc vous allez avoir un tor­rent de calom­nie, en réseau, concen­tré sur ceux qui défendent cette idée, et là, il va fal­loir résis­ter à ces médi­sances juste avec notre juge­ment, avec notre esprit cri­tique, il va fal­loir qu’on reste fermes contre les calomnies.

Et l’in­ter­net nous per­met enfin de conduire nous-mêmes une édu­ca­tion popu­laire sur cette cause com­mune : « on veut écrire nous-mêmes notre consti­tu­tion », et on n’a pas besoin des médias, on n’a pas besoin des élus, on n’a pas besoin des riches… L’in­ter­net nous per­met de faire gran­dir entre nous (sans rien deman­der à per­sonne qui soit au pou­voir) l’i­dée que « ce n’est pas au hommes au pou­voir d’é­crire les règles du pou­voir, ce n’est pas aux élus d’é­crire la Consti­tu­tion, il ne faut sur­tout pas élire l’as­sem­blée constituante ! »

https://​you​tu​.be/​w​Y​u​8​N​Y​U​g​L​J​Q​&​f​e​a​t​u​r​e​=​y​o​u​t​u​.be

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet : 

https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​7​8​1​6​3​4​4​5​4​7​317

PS : ça date de 2015 :
https://​www​.chouard​.org/​2​0​1​5​/​0​2​/​0​1​/​d​e​v​e​n​i​r​–​l​e​s​–​g​r​a​i​n​e​s​–​d​u​n​e​–​r​e​v​o​l​u​t​i​o​n​–​p​a​c​i​f​i​q​u​e​–​i​n​e​d​i​te/

Juin 2014, même 🙂

Projet de CONSTITUTION PROVISOIRE POPULAIRE EN ALGÉRIE

For­mi­dables Algé­riens… Mer­ci Hicham 🙂

Le seul (très gros) pro­blème de ce pro­jet (enthou­sias­mant) est la reven­di­ca­tion d’une Assem­blée consti­tuante ÉLUE, élec­tion-par­mi-des-can­di­dats-qu’on-peut-aider qui, étant la cause pre­mière des vices démo­phobes de toutes les anti­cons­ti­tu­tions du monde (en don­nant le pou­voir consti­tuant — et donc tous les autres pou­voirs ins­ti­tués — à ceux qui ont les plus grands moyens d’ai­der, les plus riches de la socié­té), pro­dui­ra cer­tai­ne­ment en Algé­rie, selon moi, la même impuis­sance popu­laire que par­tout ailleurs 🙁

Il faut abso­lu­ment cor­ri­ger ce point déci­sif, je crois, et faire gran­dir l’i­dée prio­ri­taire que les citoyens algé­riens doivent être eux-mêmes constituants.

C’est un point déterminant. 

#Citoyens­Cons­ti­tuants

Étienne.

PS : je rap­pelle qu’­Hi­cham fut mon invi­té un Jeu­di Chouard (le #10, 16 mai 2019) sur Sud Radio, avec Ama­zigh et Rachid (pas­sion­nante soirée) :

https://​www​.chouard​.org/​b​l​o​g​/​2​0​1​9​/​0​5​/​1​6​/​c​e​–​1​6​–​m​a​i​–​2​0​1​9​–​j​e​u​d​i​–​c​h​o​u​a​r​d​–​1​0​–​o​n​–​r​e​c​o​i​t​–​t​r​o​i​s​–​a​l​g​e​r​i​e​n​s​–​p​a​s​s​i​o​n​n​a​n​t​s​–​a​m​a​z​i​g​h​–​k​a​t​e​b​–​h​i​c​h​a​m​–​r​u​i​b​a​h​–​e​t​–​r​a​c​h​i​d​–​b​e​n​d​j​e​g​u​e​l​a​l​–​p​o​u​r​–​e​v​o​q​u​e​r​–​l​e​s​–​e​x​e​m​p​l​e​s​–​d​e​m​o​c​r​a​t​i​q​u​e​s​–​q​u​i​–​l​e​u​r​–​s​o​n​t​–​c​h​e​r​s​–​a​l​g​e​r​i​e​ns/

https://​you​tu​.be/​–​C​X​L​R​V​g​t​j​q​Q​&​f​e​a​t​u​r​e​=​e​m​b​_​l​ogo

Je rap­pelle aus­si qu’il existe une édi­tion spé­ciale Algé­rie de mon cahier d’exer­cices consti­tuant, chez Tal­ma édi­tions :


https://www.amazon.fr/Ecrire-Nous‑M%C3%AAmes-Constitution-Version-lAlgerie/dp/B07T6PL3Q1

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet : 

https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​7​8​1​1​8​3​6​6​7​7​317

RÉPRESSION CONTRE LA RÉVOLUTION DES BARRIÈRES par Georges KUZMANOVIC, chez Régis de Castelnau

RÉPRESSION CONTRE LA RÉVOLUTION DES BARRIÈRES par Georges KUZMANOVIC, chez Régis de Castelnau


https://​www​.vudu​droit​.com/​2​0​2​0​/​0​1​/​r​e​p​r​e​s​s​i​o​n​–​c​o​n​t​r​e​–​l​a​–​r​e​v​o​l​u​t​i​o​n​–​d​e​s​–​b​a​r​r​i​e​r​es/

On peut, dans la France de 2020, ne pas être pour­sui­vi pour un meurtre anti­sé­mite aggra­vé ; les femmes peuvent être vio­lées qua­si impu­né­ment ; on peut être un pré­di­ca­teur fiché S finan­cé par l’Arabie saou­dite et appe­ler au meurtre ; on peut voler, frau­der et mettre son argent dans les para­dis fis­caux sans crainte ; tabas­ser impu­né­ment des mani­fes­tants le 1er mai en se dégui­sant en poli­cier, tout en étant le tou­tou du Pré­sident de la Répu­blique ; vio­ler la Consti­tu­tion et finir ministre en charge des retraites avant d’être rem­pla­cé à ce poste par quelqu’un d’aussi trouble ; être pour­sui­vi pour prise illé­gale d’intérêts mais se main­te­nir au poste de pré­sident de l’Assemblée natio­nale ; faire 10 mani­fes­ta­tions vio­lentes en tant que Black Blocs et ren­trer à chaque fois chez soi tran­quille… mais si on a le mal­heur d’être Gilet Jaune, finir en pri­son au pas de course !

En un an, les Gilets Jaunes, pour la plu­part tra­vailleurs ou en recherche d’un véri­table emploi, qui n’avaient sou­vent eu aucun enga­ge­ment poli­tique aupa­ra­vant et qui ne deman­daient qu’un peu de jus­tice sociale et fis­cale dans la cin­quième puis­sance mon­diale, se sont retrou­vés avec des cen­taines de bles­sés graves – mar­qués, défi­gu­rés ou abî­més à vie –, mais aus­si plus de 3 000 arres­ta­tions et 1 000 condam­na­tions à de la pri­son ferme. Une répres­sion digne d’un État tota­li­taire en panique.

Cette répres­sion anti­so­ciale aveugle conti­nue : ce mar­di 7 jan­vier, le tri­bu­nal de Nar­bonne a condam­né 21 pré­ve­nus sur 31 (tous Gilets Jaunes) à de la pri­son ferme. Un des condam­nés, âgé de 29 ans, a même éco­pé d’une peine de 5 ans ferme.
Quel a été l’horrible crime de ce groupe de séditieux ?
Conspi­ra­tion contre le pou­voir d’Etat ? Asso­cia­tion ter­ro­riste ? Non ! Rien de tout cela. Ils ont com­mis un crime bien plus grave : dans la nuit du 1er décembre 2018, lors de l’acte III des Gilets Jaunes, ils ont incen­dié un péage d’autoroute !
Peut-on ima­gi­ner méfait plus odieux, plus into­lé­rable ? C’est en tout cas ce qu’a dû se dire le très sérieux tri­bu­nal de Nar­bonne – qui n’a pas hési­té à sanc­tion­ner sévè­re­ment ces cri­mi­nels endur­cis. Ce juge­ment est au regard de la crise sociale que tra­verse la France et au regard de l’histoire de France une honte. Aucune recherche de paix sociale dans ce juge­ment, mais l’application assu­mée d’une jus­tice de classe !

Donc, dans notre Répu­blique, qui se déna­ture chaque jour un peu plus, des Gilets Jaunes – une éma­na­tion du peuple – ont été condam­nés pour avoir incen­dié le bien d’une entre­prise – Vin­ci – qui avait elle-même, par copi­nage poli­tique, dépos­sé­dé le peuple de France de ses auto­routes. Car il faut quand même rap­pe­ler que les auto­routes, dont Vin­ci tire chaque année une for­tune colos­sale sur le dos des Fran­çais, ont pu être construites grâce à l’impôt concé­dé par ces mêmes Fran­çais – ceux qui aujourd’hui, à Nar­bonne, finissent en pri­son. Jean Jau­rès écri­vait « Tan­dis que l’acte de vio­lence de l’ouvrier appa­raît tou­jours et est tou­jours défi­ni, tou­jours aisé­ment frap­pé, la res­pon­sa­bi­li­té pro­fonde et meur­trière des grands capi­ta­listes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité ».

N’est-ce pas là une honte natio­nale et un dan­ger pour la France que ces retours à un 19ème siècle de guerre de classes ? Com­ment pou­­vons-nous accep­ter plus long­temps cet affront à la jus­tice sociale et à la démocratie ?

On rétor­que­ra que beau­coup de ces mani­fes­tants – plus de 200 pour 21 condam­nés, une déci­ma­tion qui rap­pelle, elle aus­si, de mau­vais sou­ve­nirs – étaient sous l’emprise de l’alcool et très exci­tés. Assu­ré­ment ! C’est le propre de ces moments insur­rec­tion­nels là. Ceux qui prirent la Bas­tille n’étaient pas pou­drés et par­fu­més, ni même tous sobres. Ça se saurait !

On me dira que l’incendie du péage a détruit les locaux du pelo­ton auto­rou­tier de la gen­dar­me­rie. Certes, et c’est bien mal­heu­reux. Mais c’est aus­si un mal­heur que des gen­darmes – des hommes d’honneur ser­vant l’intérêt public au risque de leur vie et pour de maigres soldes – doivent défendre un « bien » qui a été spo­lié au peuple de France, c’est-à-dire à eux-mêmes, par quelques puis­sants multimilliardaires.

Je rap­pel­le­rai à l’occasion de cette tra­gé­die un moment fon­da­men­tal de l’histoire de France que l’on cherche à faire oublier, sur­tout en ces jours de révolte popu­laire. Le 14 juillet 1789 – date que nous com­mé­mo­rons chaque année parce qu’elle sym­bo­lise la nais­sance de notre Répu­blique –, la prise de la Bas­tille ne s’est pas faite spon­ta­né­ment, mais fut la résul­tante et le paroxysme d’un vaste mou­ve­ment de contes­ta­tion popu­laire. Cette jour­née du 14 juillet fut pré­cé­dée d’autres jour­nées d’émeutes culmi­nant dans l’assaut des bar­rières de l’octroi : le peuple – ouvriers des fau­bourgs et bour­geois, aus­si mêlés socia­le­ment en 1789 que les Gilets Jaunes en 2018–2019 – n’en pou­vait plus de payer des taxes lors de pas­sages de bar­rières entou­rant Paris. Ces bar­rières n’étaient alors pas autre chose que les péages d’aujourd’hui, et, pas plus qu’aux péages d’aujourd’hui, les taxes n’étaient per­çues par l’Etat direc­te­ment, mais par des méga-riches, les Fer­miers géné­raux, aux­quels le roi avait délé­gué le droit de per­ce­voir l’impôt.

Remarque pour nos amis les gen­darmes, plai­gnants dans cette affaire : lors de cette « révo­lu­tion des bar­rières », le peuple de Paris fut sou­te­nu par les sol­dats du régi­ment des Gardes fran­çaises, qui le sou­tien­dront aus­si lors de la prise de la Bas­tille. Ces Gardes fran­çaises for­me­ront ensuite la Garde natio­nale, puis… les pre­miers régi­ments de gen­darmes à pied. A méditer !

Je l’affirme : les entre­prises d’autoroutes comme Vin­ci sont les Fer­miers géné­raux d’aujourd’hui, qui pré­lèvent à leur béné­fice un impôt indu sur le dos des Fran­çais. Ce droit leur a été octroyé sous la pré­si­dence de Jacques Chi­rac et sous le gou­ver­ne­ment Lio­nel Jos­pin, mais aujourd’hui le sec­teur pri­vé se pré­pare à ramas­ser une manne plus impor­tante encore, le bon roi Emma­nuel Macron se mon­trant prêt à bra­der la France à ses amis les oli­garques. Aéro­ports, bar­rages, retraites, assu­­rance-mala­­die : c’est open bar, tout doit bas­cu­ler dans le privé.

Au fait… à qui Emma­nuel Macron veut-il vendre Aéro­ports de Paris (mal­gré la catas­trophe de la vente de l’aéroport de Tou­louse aux Chi­nois) ? Hé oui : à Vinci.

« Ah ! ça ira, ça ira, ça ira… »

PS : Pour ceux qui sou­haitent que la « bar­rière » des Aéro­port de Paris ne finisse pas dans l’escarcelle du Fer­mier Géné­ral Vin­ci, signez et faites signer la « Pro­po­si­tion de loi visant à affir­mer le carac­tère de ser­vice public natio­nal de l’exploitation des aéro­dromes de Paris » pro­po­sée par des par­le­men­taires LR, PS, LFI, UDI, PCF, EELV et MR encore sou­cieux de l’intérêt général.

Régis de Castelnau

Source : Vu du droit, https://​www​.vudu​droit​.com/​2​0​2​0​/​0​1​/​r​e​p​r​e​s​s​i​o​n​–​c​o​n​t​r​e​–​l​a​–​r​e​v​o​l​u​t​i​o​n​–​d​e​s​–​b​a​r​r​i​e​r​es/

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[Inconstitutionnelle autonomisation de l’exécutif] Les policiers autorisés, « à titre exceptionnel », à porter une cagoule en intervention

Les policiers autorisés, « à titre exceptionnel », à porter une cagoule en intervention (en 2017, déjà)

« Le Pari­sien » s’est pro­cu­ré une note interne de la Direc­tion géné­rale de la police natio­nale détaillant les condi­tions dans les­quelles les poli­ciers peuvent inter­ve­nir le visage dissimulé. 

Les poli­ciers pour­­ront-ils avoir le visage dis­si­mu­lé pen­dant cer­taines opé­ra­tions ? Selon une note interne qu’a pu consul­ter Le Pari­sien, la Direc­tion géné­rale de la police natio­nale a tran­ché. « La cagoule ne doit être uti­li­sée qu »à titre excep­tion­nel’ (expres­sion sou­li­gnée dans la note), ‘le prin­cipe géné­ral’ res­tant ‘le tra­vail à visage décou­vert’  », rap­porte le quo­ti­dien lun­di 3 avril, citant des extraits de ce docu­ment adres­sé le 9 mars aux 66 000 membres de la sécu­ri­té publique. 

Le port de la cagoule ne pour­ra être auto­ri­sé que dans le cadre de « mis­sions bali­sées : opé­ra­tions en lien avec la radi­ca­li­sa­tion, le ter­ro­risme, le grand ban­di­tisme, escorte de déte­nus sen­sibles, assis­tance à des ser­vices spé­cia­li­sés… », énu­mère Le Pari­sien, pré­ci­sant que le texte inter­dit le port de la cagoule pour « les agents char­gés de prendre en compte les enfants lors d’une per­qui­si­tion ». « Enfin, cha­cun est tenu d’af­fi­cher son numé­ro de matri­cule », détaille encore Le Parisien. 

Une demande des policiers 

Pour expli­quer ce sou­hait d’a­no­ny­mat récla­mé par les poli­ciers, le quo­ti­dien évoque notam­ment l’as­sas­si­nat d’un couple de poli­ciers à leur domi­cile de Magnan­ville (Yve­lines), le 13 juin 2016. « Depuis un an, nous récla­mions l’é­lar­gis­se­ment du port de la cagoule en nous heur­tant à un mur. Il a fal­lu ce drame pour que l’on débouche sur un plan sécu­ri­té publique allant vers une plus grande ano­ny­mi­sa­tion des pro­­cès-ver­­baux des fonc­tion­naires », selon le secré­taire natio­nal adjoint du syn­di­cat Alliance, Benoît Bar­ret, cité par Le Parisien. 

Ain­si, « l’ad­mi­nis­tra­tion a com­man­dé quelque 80 000 exem­plaires noirs en tis­su jer­sey avec une ouver­ture ovale au niveau des yeux. Près des deux tiers seraient déjà arri­vés dans les ser­vices », détaille le quotidien. 

Source : Le Pari­sien, avril 2017, https://​www​.fran​cet​vin​fo​.fr/​f​a​i​t​s​–​d​i​v​e​r​s​/​p​o​l​i​c​e​/​l​e​s​–​p​o​l​i​c​i​e​r​s​–​a​u​t​o​r​i​s​e​s​–​a​–​t​i​t​r​e​–​e​x​c​e​p​t​i​o​n​n​e​l​–​a​–​p​o​r​t​e​r​–​u​n​e​–​c​a​g​o​u​l​e​–​e​n​–​i​n​t​e​r​v​e​n​t​i​o​n​_​2​1​2​7​9​6​3​.​h​tml

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Mon com­men­taire :

Comme y tendent tous les exé­cu­tifs, à toutes les époques, la force publique fran­çaise S’AUTONOMISE, s’af­fran­chit elle-même pro­gres­si­ve­ment de tout contrôle — ce qu’une vraie consti­tu­tion empê­che­rait abso­lu­ment et sévèrement. 

Bien­tôt, on pour­ra par­ler de force « publique, entre guille­mets parce qu’une poi­gnée d’in­di­vi­dus s’en seront arro­gé la maî­trise et l’u­ti­li­se­ront comme une milice sau­vage contre leurs vic­times désar­mées, les citoyens.

Rap­pel : article 16 de la DDHC, Décla­ra­tion des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 :

Toute Socié­té dans laquelle la garan­tie des Droits n’est pas assu­rée, ni la sépa­ra­tion des Pou­voirs déter­mi­née, n’a point de Consti­tu­tion.

Le pou­voir exé­cu­tif en France maî­trise le pou­voir légis­la­tif et le pou­voir judi­ciaire. Confu­sion des pou­voirs. Nous n’a­vons pas de consti­tu­tion. Nos vies et nos liber­tés dépendent du bon vou­loir arbi­traire d’un tyran, qui dicte ses lois, ter­ro­rise ses oppo­sants poli­tiques et contrôle la justice.

La res­pon­sa­bi­li­té cri­mi­nelle des juges, dans notre his­to­rique des­cente aux enfers, sera sûre­ment poin­tée par les his­to­riens du futur.

Mais si l’on cherche la cause pre­mière de cet abus de pou­voir géné­ra­li­sé et impu­ni, la cause cau­sale, la cause des causes, il faut bien com­prendre notre part de res­pon­sa­bi­li­té, nous qui ne fixons per­son­nel­le­ment AUCUNE LIMITE à nos représentants.

#Pas­De­Jus­ti­ce­Sans­Ci­toyens­Cons­ti­tuants

Étienne.

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Quelques signes des VIOLENCES D’ÉTAT — POLICIÈRES ET JUDICIAIRES — qui PROUVENT que nous n’a­vons pas de consti­tu­tion digne de ce nom :

Fonction publique : la qualification de la personne (plutôt que du poste) et le salaire à vie, c’est terminé, avec la rupture conventionnelle (loi de transformation de la fonction publique)

Fonc­tion publique : la qua­li­fi­ca­tion de la per­sonne (et pas du poste) et le salaire à vie, c’est ter­mi­né, avec la rup­ture conven­tion­nelle (loi de trans­for­ma­tion de la fonc­tion publique). Le décret :
https://​www​.legi​france​.gouv​.fr/​a​f​f​i​c​h​T​e​x​t​e​.​d​o​?​c​i​d​T​e​x​t​e​=​J​O​R​F​T​E​X​T​0​0​0​0​3​9​7​2​7​6​1​3​&​c​a​t​e​g​o​r​i​e​L​i​e​n​=id

Source : Le Café pédagogique, 

La des­truc­tion du sta­tut de la fonc­tion publique fait par­tie du SACCAGE DES COMMUNS et de la PRÉCARISATION GÉNÉRALE par les pré­ten­dus « libéraux ».

Nous voyons tous les jours des PREUVES révol­tantes que L’ÉLECTION entraîne mécaniquement :
1) notre DÉPOSSESSION politique,
et
2) la CORRUPTION géné­rale des acteurs.

#Cher­chez­La­Cau­se­Des­Causes

#Pas­De­Dé­mo­cra­tie­Sans­Ti­ra­geAu­Sort
#Pas­De­Ti­ra­geAu­Sort­Sans­Ci­toyens­Cons­ti­tuants

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
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Alain Supiot, immense penseur du TRAVAIL, du droit du travail et, plus largement, de L’ÉTAT DE DROIT ; avec des critiques pénétrantes (et étonnamment parallèles) des SCIENTISMES de type religieux que sont le néo-libéralisme, l’URSS et l’Union européenne

Chers amis,

Voi­ci plu­sieurs années que je remets à plus tard la publi­ca­tion d’un billet vous signa­lant le tra­vail immense, pas­sion­nant, très impor­tant, d’A­lain Supiot, pro­fes­seur de droit du tra­vail et pro­fes­seur au Col­lège de France, sou­vent relayé par France Culture (mer­ci mer­ci mer­ci, pour toutes ces émis­sions fon­da­men­tales et pour ce consi­dé­rable dos­sier « SUPIOT », entre­tiens, confé­rences, livres…).

Compte tenu de ce retard, c’est un immense billet que je vais devoir faire ici, un peu rebu­tant par sa lon­gueur, par­don, mais for­mi­dable par l’im­por­tance de son conte­nu, et consul­table en plu­sieurs fois, évidemment.

Tout ce que dit cet homme est inté­res­sant et impor­tant. Et ses pen­sées entrent sou­vent en réso­nance (par­fois en contra­dic­tion) avec celles de Ber­nard Friot (dont j’ad­mire aus­si les réflexions sur le tra­vail). J’ai­me­rais beau­coup voir ces deux hommes confron­ter et appro­fon­dir ensemble leurs analyses…

Bonne lec­ture.

Étienne.


1 – D’abord, des synthèses isolées (plus ou moins 30 à 90 min pour chaque exposé) :

1) Dans un monde « réel­le­ment humain », com­ment et pour­quoi tra­vailler ? (La grande table avec Oli­via Ges­bert, FC, 17 déc. 2019, 13h)
https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​a​–​g​r​a​n​d​e​–​t​a​b​l​e​–​i​d​e​e​s​/​d​a​n​s​–​m​o​n​d​e​–​r​e​e​l​l​e​m​e​n​t​–​h​u​m​a​i​n​–​c​o​m​m​e​n​t​–​e​t​–​p​o​u​r​q​u​o​i​–​t​r​a​v​a​i​l​ler

2) Alain Supiot invi­té par Là-bas si j’y suis (enfin !) pour réflé­chir à l’après-capitalisme (La guerre des idées, avec Jéré­mie Younes, LBSJS, 26 nov. 2019) :
https://​la​-bas​.org/​l​a​–​b​a​s​–​m​a​g​a​z​i​n​e​/​e​n​t​r​e​t​i​e​n​s​/​a​l​a​i​n​–​s​u​p​i​o​t​–​r​e​f​l​e​c​h​i​r​–​a​–​l​–​a​p​r​e​s​–​c​a​p​i​t​a​l​i​sme

Seuls les abon­nés à LBSJS peuvent voir en entier cet entre­tien pas­sion­nant (d’une heure).

3) Le livre « Le tra­vail au XXIe siècle » d’A­lain Supiot, pré­sen­té par lui-même (La biblio­thèque de l’é­co avec par Tiphaine de Roc­qui­gny, FC, 22 nov. 2019) :
https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​a​–​b​i​b​l​i​o​t​h​e​q​u​e​–​i​d​e​a​l​e​–​d​e​–​l​e​c​o​/​b​i​b​l​i​o​t​h​e​q​u​e​–​d​e​–​l​e​c​o​–​d​u​–​v​e​n​d​r​e​d​i​–​2​2​–​n​o​v​e​m​b​r​e​–​2​019

4) Réflexions avec Alain Supiot « savant du monde du tra­vail » (L’heure bleue avec Laure Adler, FIn­ter, 9 déc. 2019) :
https://www.franceinter.fr/emissions/l‑heure-bleue/l‑heure-bleue-09-decembre-2019

5) Alain Supiot Le tra­vail au XXIe siècle, pré­sen­ta­tion à l’Ins­ti­tut d’é­tudes avan­cées de Nantes, le 10 déc. 2019 :

6) Alain Supiot, L’a­ve­nir du tra­vail, (Matières à pen­ser avec Antoine Gara­pon, FC 21 juin 2018) :
https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​m​a​t​i​e​r​e​s​–​a​–​p​e​n​s​e​r​–​a​v​e​c​–​a​n​t​o​i​n​e​–​g​a​r​a​p​o​n​/​m​a​t​i​e​r​e​s​–​a​–​p​e​n​s​e​r​–​d​r​o​i​t​–​e​t​–​j​u​s​t​i​c​e​–​d​u​–​j​e​u​d​i​–​2​1​–​j​u​i​n​–​2​018

7) La juste divi­sion du tra­vail, par Alain Supiot (Col­loque « Qu’est-ce qu’un régime de tra­vail réel­le­ment humain ? » en juillet 2017) :
https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​c​o​n​f​e​r​e​n​c​e​s​/​m​a​i​s​o​n​–​d​e​–​l​a​–​r​e​c​h​e​r​c​h​e​–​e​n​–​s​c​i​e​n​c​e​s​–​h​u​m​a​i​n​e​s​/​q​u​e​s​t​–​c​e​–​q​u​u​n​–​r​e​g​i​m​e​–​d​e​–​t​r​a​v​a​i​l​–​r​e​e​l​l​e​m​ent

8) Alain Supiot La gou­ver­nance par les nombres, pré­sen­ta­tion (très résu­mée pour les per­sonnes pres­sées) à l’Ins­ti­tut d’é­tudes avan­cées de Nantes, le 24 mars 2015 :

9) Alain Supiot Qu’est-ce qu’un régime de tra­vail réel­le­ment humain ?, confé­rence vrai­ment très ins­truc­tive, à l’u­ni­ver­si­té PSL, le 13 nov 2014 :

10) Pour remon­ter aux sources, voyez cette très ancienne confé­rence (en l’an 2000 !), où l’on retrouve une idée vrai­ment ‚essen­tielle appro­fon­die par Supiot depuis plus de 20 ans :
Alain Supiot, LA CONTRACTUALISATION DE LA SOCIÉTÉ , le 22 février 2000 à l’U­ni­ver­si­té de tous les savoirs :
https://www.canal‑u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/la_contractualisation_de_la_societe.878


2 – Ensuite, trois grandes SÉRIES (travail de plus longue haleine, mais toutes ces séances sont absolument passionnantes) :

INTRODUCTION GÉNÉRALE : État social et mon­dia­li­sa­tion : ana­lyse juri­dique des soli­da­ri­tés, entre­tien avec Chris­tine Goé­mé (FC, 22 juin 2016) :
https://www.franceculture.fr/emissions/l‑eloge-du-savoir/etat-social-et-mondialisation-analyse-juridique-des-solidarites

INTRODUCTION GÉNÉRALE, LEÇON INAUGURALE : Gran­deur et misère de l’É­tat Social
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​g​r​a​n​d​e​u​r​–​e​t​–​m​i​s​e​r​e​–​d​e​–​l​e​t​a​t​–​s​o​c​ial


1. Du gouvernement des lois à la gouvernance par les nombres (deux ans de cours, 2012–2013) :

Som­maire : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​d​u​–​g​o​u​v​e​r​n​e​m​e​n​t​–​p​a​r​–​l​e​s​–​l​o​i​s​–​l​a​–​g​o​u​v​e​r​n​a​n​c​e​–​p​a​r​–​l​e​s​–​n​o​m​b​res

Les leçons 4 à 12 sont des mer­veilles, ne ratez pas ça.

112 Du gou­ver­ne­ment des hommes : de l’i­ma­gi­naire hor­lo­ger à l’ordinateur
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑0

212 En quête de la machine à gouverner
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑1

312 L’es­sence des lois, le nomos grec et la lex dans le droit romain
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑2

412 L’es­sence de la loi dans la tra­di­tion juri­dique occidentale
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑3

512 Ritua­lisme et légalisme
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑4

612 Le rêve d’har­mo­nie par le calcul
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑5

712 L’es­sor des usages nor­ma­tifs : la comp­ta­bi­li­té et les statistiques
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑6

812 Juger : le pas­sage de la pru­dence au calcul
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑7

912 L’as­ser­vis­se­ment de la loi au nombre : de la pla­ni­fi­ca­tion sovié­tique au Mar­ché total
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑8

1012 Cal­cu­ler l’incalculable
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑9

1112 La New com­pa­ra­tive Ana­ly­sis et le mar­ché du droit
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​d​u​–​g​o​u​v​e​r​n​e​m​e​n​t​–​p​a​r​–​l​e​s​–​l​o​i​s​–​l​a​–​g​o​u​v​e​r​n​a​n​c​e​–​p​a​r​–​l​e​s​-10

12/12 La dyna­mique juri­dique de la gou­ver­nance par les nombres
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​d​u​–​g​o​u​v​e​r​n​e​m​e​n​t​–​p​a​r​–​l​e​s​–​l​o​i​s​–​l​a​–​g​o​u​v​e​r​n​a​n​c​e​–​p​a​r​–​l​e​s​-11


2. Les figures de l’allégeance (2013−2014) :

Som­maire : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​s​e​r​i​e​s​/​l​e​s​–​f​i​g​u​r​e​s​–​d​e​–​l​a​l​l​e​g​e​a​nce

19 Le recul de l’hétéronomie
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​l​e​s​–​f​i​g​u​r​e​s​–​d​e​–​l​a​l​l​e​g​e​a​n​c​e​–​1​9​–​l​e​–​r​e​c​u​l​–​d​e​–​l​h​e​t​e​r​o​n​o​mie

29 Le recul de l’hétéronomie (suite)
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​l​e​s​–​f​i​g​u​r​e​s​–​d​e​–​l​a​l​l​e​g​e​a​n​c​e​–​2​9​–​l​e​–​r​e​c​u​l​–​d​e​–​l​h​e​t​e​r​o​n​o​m​i​e​–​s​u​ite

39 Sans foi ni loi, une socié­té insoutenable
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​–​d​u​–​m​e​r​c​r​e​d​i​–​3​1​–​o​c​t​o​b​r​e​–​2​018

49 La résur­gence du gou­ver­ne­ment par les hommes
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​l​e​s​–​f​i​g​u​r​e​s​–​d​e​–​l​a​l​l​e​g​e​a​n​c​e​–​4​9​–​l​a​–​r​e​s​u​r​g​e​n​c​e​–​d​u​–​g​o​u​v​e​r​n​e​m​e​n​t​–​p​a​r​–​l​e​s​–​h​o​m​mes

59 Les trans­for­ma­tions des rela­tions de tra­vail de 1914 à la crise du com­pro­mis fordiste
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​l​e​s​–​f​i​g​u​r​e​s​–​d​e​–​l​a​l​l​e​g​e​a​n​c​e​–​l​e​s​–​t​r​a​n​s​f​o​r​m​a​t​i​o​n​s​–​d​e​s​–​r​e​l​a​t​i​o​n​s​–​d​e​–​t​r​a​v​a​i​l​–​d​e​–​1​9​1​4​–​a​–​l​a​–​c​r​i​s​e​-du

69 Quel régime de tra­vail réel­le­ment humain ?
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​–​d​u​–​l​u​n​d​i​–​0​5​–​n​o​v​e​m​b​r​e​–​2​018

79 Quel régime de tra­vail réel­le­ment humain ? (suite)
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​l​e​s​–​f​i​g​u​r​e​s​–​d​e​–​l​a​l​l​e​g​e​a​n​c​e​–​7​9​–​q​u​e​l​–​r​e​g​i​m​e​–​d​e​–​t​r​a​v​a​i​l​–​r​e​e​l​l​e​m​e​n​t​–​h​u​m​a​i​n​–​s​u​ite

89 L’essor des droits atta­chés à la personne
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​l​e​s​–​f​i​g​u​r​e​s​–​d​e​–​l​a​l​l​e​g​e​a​n​c​e​–​8​9​–​l​e​s​s​o​r​–​d​e​s​–​d​r​o​i​t​s​–​a​t​t​a​c​h​e​s​–​a​–​l​a​–​p​e​r​s​o​nne

9/9 Conclu­sion
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​l​e​s​–​f​i​g​u​r​e​s​–​d​e​–​l​a​l​l​e​g​e​a​n​c​e​–​9​9​–​c​o​n​c​l​u​s​ion


3. Figures juridiques de la démocratie :

Som­maire : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​s​e​r​i​e​s​/​f​i​g​u​r​e​s​–​j​u​r​i​d​i​q​u​e​s​–​d​e​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​tie

19 Essor et reflux de la démo­cra­tie économique
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/figures-juridiques-de-la-democratie-19-essor-et-reflux-de-la-democratie-economique‑0

29 La démo­cra­tie éco­no­mique et sociale
Résu­mé et com­plé­ments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/figures-juridiques-de-la-democratie-29-la-democratie-economique-et-sociale‑0

39 La généa­lo­gie de la démo­cra­tie économique
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​f​i​g​u​r​e​s​–​j​u​r​i​d​i​q​u​e​s​–​d​e​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​–​3​9​–​l​a​–​g​e​n​e​a​l​o​g​i​e​–​d​e​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​–​e​c​o​n​o​m​i​que

49 Les bases juri­diques médié­vales de la démocratie
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​l​e​s​–​b​a​s​e​s​–​j​u​r​i​d​i​q​u​e​s​–​m​e​d​i​e​v​a​l​e​s​–​d​e​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​tie

59 Des bases juri­diques médié­vales de la démo­cra­tie aux bases dog­ma­tiques de l’époque moderne et jus­qu’à aujourd’hui
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​f​i​g​u​r​e​s​–​j​u​r​i​d​i​q​u​e​s​–​d​e​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​–​5​9​–​d​e​s​–​b​a​s​e​s​–​j​u​r​i​d​i​q​u​e​s​–​m​e​d​i​e​v​a​l​e​s​–​d​e​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​–​a​u​x​–​b​a​ses

69 La vision révo­lu­tion­naire de la démo­cra­tie économique
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​f​i​g​u​r​e​s​–​j​u​r​i​d​i​q​u​e​s​–​d​e​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​–​6​9​–​l​a​–​v​i​s​i​o​n​–​r​e​v​o​l​u​t​i​o​n​n​a​i​r​e​–​d​e​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​–​e​c​o​n​o​m​i​que

79 La démo­cra­tie face à la dyna­mique du capitalisme
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​f​i​g​u​r​e​s​–​j​u​r​i​d​i​q​u​e​s​–​d​e​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​–​7​9​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​–​f​a​c​e​–​a​–​l​a​–​d​y​n​a​m​i​q​u​e​–​d​u​–​c​a​p​i​t​a​l​i​sme

89 Du tra­vail à l’emploi, la redé­fi­ni­tion de la démo­cra­tie économique
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​f​i​g​u​r​e​s​–​j​u​r​i​d​i​q​u​e​s​–​d​e​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​–​8​9​–​d​u​–​t​r​a​v​a​i​l​–​a​–​l​e​m​p​l​o​i​–​l​a​–​r​e​d​e​f​i​n​i​t​i​o​n​–​d​e​–​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​tie

9/9 La démo­cra­tie cap­tu­rée par le marché
Résu­mé et com­plé­ments : https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​e​m​i​s​s​i​o​n​s​/​l​e​s​–​c​o​u​r​s​–​d​u​–​c​o​l​l​e​g​e​–​d​e​–​f​r​a​n​c​e​/​l​a​–​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​–​c​a​p​t​u​r​e​e​–​p​a​r​–​l​e​–​m​a​r​che


3 – Enfin, les meilleurs LIVRES à lire d’Alain SUPIOT :

L'esprit de Philadelphie : la justice sociale face au marché total

L’es­prit de Phi­la­del­phie : la jus­tice sociale face au mar­ché total, Alain Supiot, Seuil, 2010

La Gouvernance par les nombres

La Gou­ver­nance par les nombres, Alain Supiot, Fayard, 2015

.

La force d’une idée, Alain SupiotLes Liens qui Libèrent, 2019

Alain Supiot

Le Tra­vail au XXIe siècle, Alain Supiot, Les Edi­tions de l’A­te­lier, 2019

"Le droit du travail" (PUF, 2019)

Le droit du tra­vail, Alain Supiot, PUF – Que sais-je?, 2019


N’ou­bliez pas d’al­ler consul­ter le for­mi­dable DOSSIER « Alain Supiot » publié sur le site de France Culture, c’est une mine inépuisable :
https://​www​.fran​ce​cul​ture​.fr/​p​e​r​s​o​n​n​e​–​a​l​a​i​n​–​s​u​p​i​o​t​.​h​tml

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet : 

https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​7​7​3​0​9​1​8​2​6​2​317

PS : je vous avais par­lé sur Thin­ker­view, en août 2017, du livre impor­tant de Supiot, « Du gou­ver­ne­ment par les lois à la gou­ver­nance par les nombres » ; c’est à par­tir de 1 h 51 min :

https://​you​tu​.be/​D​R​O​q​R​_​7​E​Kvs

Thomas Piketty vs Patrick Cohen : spectaculaire joute verbale entre un défenseur du peuple et un défenseur des ultra-riches, à propos des RETRAITES

Voi­là un vif débat où la guerre des classes est plus voyante que d’habitude :

Les regards que lance par­fois Patrick Cohen, défen­seur des 1% les plus riches, à Tho­mas Piket­ty, défen­seur des 99% que sont les autres, pour­raient ins­pi­rer un LOGO de la guerre des classes que les riches mènent contre les pauvres :


Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​p​h​o​t​o​.​p​h​p​?​f​b​i​d​=​1​0​1​5​7​7​3​0​0​5​9​0​1​7​3​1​7​&​s​e​t​=​a​.​1​0​1​5​0​2​7​9​4​4​5​9​0​7​3​1​7​&​t​y​p​e​=​3​&​t​h​e​a​ter

[RIC ETM EPNM] Notre rencontre à MILLAU le 5 novembre dernier.

https://​you​tu​.be/​H​e​z​V​Y​Q​i​5​p​z​s​&​f​e​a​t​u​r​e​=​y​o​u​t​u​.be

L’o­ri­gi­na­li­té de cette soi­rée a été de rap­pro­cher la THÉORIE de la PRATIQUE, en écou­tant et en inter­ro­geant les gilets jaunes de Saint-Affrique, qui ont orga­ni­sé un RIC LIBRE (des citoyens orga­nisent EUX-MÊMES une consul­ta­tion citoyenne sans avoir besoin de leurs repré­sen­tants), ce que je trouve extrê­me­ment sub­ver­sif contre l’ordre de domi­na­tion qu’est l’es­cro­que­rie parlementaire.

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet : 

https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​7​7​2​5​5​2​5​9​7​2​317

[CORRUPTION CRASSE] Retraites : BlackRock souffle ses conseils pour la capitalisation à l’oreille du pouvoir (Martine Orange, Mediapart)

Retraites : BlackRock souffle ses conseils pour la capitalisation à l’oreille du pouvoir

par Mar­tine Orange

Source : Media­part (abon­­nez-vous), https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​f​r​a​n​c​e​/​0​9​1​2​1​9​/​r​e​t​r​a​i​t​e​s​–​b​l​a​c​k​r​o​c​k​–​s​o​u​f​f​l​e​–​s​e​s​–​c​o​n​s​e​i​l​s​–​p​o​u​r​–​l​a​–​c​a​p​i​t​a​l​i​s​a​t​i​o​n​–​l​–​o​r​e​i​l​l​e​–​d​u​–​p​o​u​v​oir

Pre­mier ges­tion­naire d’actifs au monde, Bla­ckRock a des vues sur l’épargne fran­çaise, « une des plus éle­vées d’Europe ». À la faveur de la loi Pacte, pre­mière étape pour dyna­mi­ter la retraite par répar­ti­tion, le fonds amé­ri­cain dis­pense ses recom­man­da­tions au gouvernement.

Offi­ciel­le­ment, le gou­ver­ne­ment jure qu’il veut défendre la retraite par répar­ti­tion. Mais en cou­lisses, les assu­reurs et les finan­ciers ne se privent pas de lui dis­pen­ser leurs conseils « éclai­rés », aux­quels il prête la plus grande atten­tion, pour faire écla­ter le sys­tème. La réforme des retraites, pour les finan­ciers, doit être l’occasion de mettre en œuvre un sys­tème par capi­ta­li­sa­tion, qui, jusque-là, n’a pas réus­si à s’implanter en France, en dépit des divers méca­nismes ins­tau­rés depuis quinze ans (dis­po­si­tifs Made­lin, Per­co, Perp). Elle doit leur per­mettre de mettre enfin la main sur une épargne « par­mi les plus éle­vées d’Europe » qui leur échappe jusqu’à présent.

Par­mi les plus influents, il y a Bla­ckRock, le pre­mier ges­tion­naire d’actifs au monde. Le fonds a de grandes ambi­tions en France mani­fes­te­ment. « Fin 2017, seuls 130 mil­liards d’euros avaient été col­lec­tés dans ces pro­duits [d’épargne retraite – ndlr], ce qui est déce­vant par rap­port à l’épargne dépo­sée en liqui­di­tés (1 500 mil­liards d’eu­ros), les pro­duits d’as­su­rance-vie en euros (1 600 mil­liards d’euros) ou les inves­tis­se­ments directs/indirects en actifs non finan­ciers (plus de 7 600 mil­liards d’euros) », relève-t-il dans une note publiée en juin 2019. Bref, une situa­tion misé­rable pour les finan­ciers à laquelle il convient de remé­dier au plus vite.

Cette note, rédi­gée « à des­ti­na­tion du gou­ver­ne­ment fran­çais », est faite pour lui sug­gé­rer la façon dont il convient d’écrire la loi et les règle­ments pour que les choses changent, qu’enfin la capi­ta­li­sa­tion s’installe en France. Le pre­mier pas pour le ges­tion­naire amé­ri­cain d’actifs vient d’être fran­chi vic­to­rieu­se­ment avec la loi Pacte.« Un élé­ment majeur de la réforme de l’épargne retraite en France », pro­­clame-t-il.

Adop­tée en avril et pro­mul­guée en juin, cette loi, sans qu’on en prenne tou­jours garde, est bien le pre­mier étage de la fusée visant à mettre à terre le sys­tème par répar­ti­tion exis­tant, avant la réforme pro­pre­ment dite. Elle vise « à com­bler les lacunes struc­tu­relles des régimes d’é­pargne retraite volon­taire exis­tants. Elle per­met à l’é­par­gnant : de béné­fi­cier d’un allè­ge­ment fis­cal pour les coti­sa­tions ver­sées en rédui­sant sa base impo­sable sur le reve­nu, d’accéder à son capi­tal avant la retraite dans cer­tains cas pré­dé­fi­nis […], de trans­fé­rer son patri­moine à une enti­té plus concur­ren­tielle sans frais de trans­fert après cinq ans », se féli­cite Bla­ckRock. Ce qui revient à contour­ner tout ce qui relève des prin­cipes d’égalité et de soli­da­ri­té : la Sécu­ri­té sociale, le fisc et le droit sur les successions.

Mais pour que ce dis­po­si­tif pros­père, il convient que l’État prenne les bonnes dis­po­si­tions. Dans sa grande bien­veillance, Bla­ckRock a lui-même rédi­gé les prin­ci­pales règles que le gou­ver­ne­ment se doit de suivre, « pour réus­sir la réforme de l’épargne retraite » : « 1) Amé­lio­rer par voie de décrets d’application et d’ordonnance la lisi­bi­li­té du régime avec un cor­pus de règles com­munes des­ti­né à faci­li­ter la por­ta­bi­li­té de l’épargne retraite. 2) S’inscrire dans le cadre du nou­veau règle­ment euro­péen qui ins­taure le pro­duit paneu­ro­péen d’épargne retraite indi­vi­duelle (PEPP) 3) Péren­ni­ser le dis­po­si­tif légis­la­tif et les inci­ta­tions fis­cales de long terme en ren­for­çant le rôle d’un tiers indé­pen­dant ayant pour mis­sion d’évaluer le coût et l’efficacité des réformes dans la durée. »

Cap­ture d’é­cran du site de BlackRock

Quand Bla­ckRock recom­mande, tout gou­ver­ne­ment écoute. Avec quelque 7 000 mil­liards de dol­lars d’actifs gérés, le fonds a accu­mu­lé un poids immense dans les déci­sions du monde (voir notre enquête). Bibe­ron­né à l’argent des banques cen­trales, il a acquis depuis la crise de 2008 une place sans pré­cé­dent : la FED et la BCE font appel à lui pour éva­luer les banques. Il a l’oreille de nombre de gou­ver­ne­ments, ayant su trou­ver des relais puis­sants dans pra­ti­que­ment tous les pays et ins­ti­tu­tions euro­péennes. L’ancien pré­sident de la banque suisse, Phi­lipp Hil­de­brand, est ain­si deve­nu vice-pré­­sident de Bla­ckRock. Ancien res­pon­sable de la CDU, Frie­drich Merz est le repré­sen­tant du fonds amé­ri­cain en Alle­magne. Et cela ne l’a pas empê­ché à l’automne 2018 de bri­guer – en vain – la suc­ces­sion d’Angela Mer­kel à la tête de la CDU.

Mais il semble que Bla­ckRock a déve­lop­pé une rela­tion toute par­ti­cu­lière en France ces der­nières années. Et pas seule­ment parce qu’il est action­naire de toutes les entre­prises du CAC 40. Avant même l’élection d’Emmanuel Macron, Lar­ry Fink, co-fon­­da­­teur et pré­sident de Bla­ckRock, se pas­sion­nait pour le futur pré­sident. En avril 2017, avant le pre­mier tour de la pré­si­den­tielle, https://​you​tu​.be/​l​1​w​f​P​b​M​x​IqQ sa vision de la pré­si­den­tielle fran­çaise et tout le bien qu’il pen­sait d’Emmanuel Macron – qu’il semble déjà bien connaître –, des­ti­né, selon lui, à deve­nir le futur pré­sident pour le« plus grand bien de la France et de l’Europe ». Macron « bluffe l’homme le plus puis­sant de Wall Street », écri­ra quelques semaines plus tard Chal­lenges.

Lar­ry Fink (Bla­ckRock) et Emma­nuel Macron à l’E­ly­sée en juillet 2019 © Reuters »

En tout cas, Lar­ry Fink a le droit à un trai­te­ment spé­cial. Dès la fin juin 2017, alors que les élec­tions légis­la­tives sont à peine ache­vées, le pré­sident de Bla­ckRock est le pre­mier diri­geant finan­cier à être reçu à l’Élysée, le jour même où le gou­ver­ne­ment pré­sente sa réforme du mar­ché du tra­vail. Il y revien­dra moins de trois mois après pour par­ti­ci­per au lan­ce­ment de la cam­pagne vou­lue par Emma­nuel Macron pour atti­rer les inves­tis­seurs étran­gers. Depuis, Lar­ry Fink est de tous les pro­grammes ély­séens : en faveur de la « finance verte », « pour un capi­ta­lisme plus inclu­sif », « pour la lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­tique ». Il est invi­té au moins une fois par an dans les palais natio­naux, à l’Élysée ou Ver­sailles selon les circonstances.

Bla­ckRock, pré­si­dé en France par Jean-Fran­­çois Cirel­li (ancien secré­taire géné­ral adjoint de l’Élysée sous Chi­rac, PDG de GDF, puis vice-pré­­sident de GDF-Suez deve­nu Engie), a porte ouverte dans les minis­tères. Il est asso­cié à toutes les réflexions sur la réforme de l’épargne, au point que Thier­ry Mar­tel, direc­teur géné­ral de Grou­pa­ma (groupe mutua­liste) s’est éner­vé de l’alignement de Ber­cy sur les vues du ges­tion­naire d’actifs. Très dési­reux de faire plai­sir, le gou­ver­ne­ment a deman­dé à l’agence fran­çaise de déve­lop­pe­ment d’investir avec Bla­ckRock dans les éner­gies renou­ve­lables dans les pays en déve­lop­pe­ment. Sans y voir le moindre problème.

Dans le même sou­ci de créer un par­te­na­riat « gagnant-gagnant », le gou­ver­ne­ment a invi­té Jean-Fran­­çois Cirel­li, en tant que repré­sen­tant de Bla­ckRock, à sié­ger au comi­té Action publique 2022, afin de pro­di­guer ses conseils sur les mis­sions de l’État. Car si le gou­ver­ne­ment peut tout à fait se pas­ser de l’avis de la socié­té civile sur la façon dont doivent évo­luer les poli­tiques publiques, il ne sau­rait faire l’impasse sur les lumières de la finance.

Fraude fiscale et fuite des capitaux

En retour, les diri­geants de Bla­ckRock ne cessent de chan­ter les louanges de la poli­tique d’Emmanuel Macron (lire ici ou ). En juillet 2018, le fonds a annon­cé choi­sir Paris plu­tôt que Londres pour y ins­tal­ler un centre de ges­tion alter­na­tive à des­ti­na­tion de l’Asie et de l’Europe. L’annonce a per­mis au ministre des finances, Bru­no Le Maire, qui rêve de trans­for­mer Paris en City en pro­fi­tant du Brexit, de se féli­ci­ter de cette vic­toire, mar­quant le suc­cès de sa poli­tique d’attractivité en faveur du monde financier.

Dans les faits, le siège est res­té à Londres, ain­si que toute la ges­tion ; Bla­ckRock compte à peine soixante sala­riés en France. Mais cette annonce lui a per­mis de décro­cher en un temps record, soit moins de trois mois, l’autorisation de créer une socié­té de ges­tion alter­na­tive par l’Autorité de mar­chés finan­ciers. Et de peser sur les choix futurs sur les règles de l’épargne.

Car, en la matière, Bla­ckRock a des opi­nions très arrê­tées : les règle­ments sur la ges­tion de l’épargne en France sont beau­coup trop pru­dents. Il faut en finir avec les obli­ga­tions sur les pla­ce­ments en titres d’État ou en immo­bi­lier, impo­sées pour assu­rer aux épar­gnants de retrou­ver leur épargne inves­tie. Place à la finance moderne, aux ETF (exchange trade funds), aux pla­te­formes élec­tro­niques de gestion.

Hasard, c’est jus­te­ment les points forts de Bla­ckRock. Celui-ci a déve­lop­pé toute une ges­tion d’actifs basée sur la repro­duc­tion des indices bour­siers, où tout se négo­cie et s’échange à la nano­se­conde, à par­tir d’un sys­tème élec­tro­nique, Alad­din. « Le risque de perdre tout ou par­tie du capi­tal existe », aver­tissent en pré­am­bule nombre de pla­te­formes de ges­tion alter­na­tive. Mais cela ne semble pas gêner Bla­ckRock. Au contraire.

Depuis le début de la crise finan­cière, le fonds a volé de suc­cès en suc­cès grâce à l’afflux des liqui­di­tés appor­tées par les banques cen­trales, ce qui a per­mis une explo­sion des indices bour­siers. Atti­ré par ces per­for­mances, l’argent afflue, ce qui lui rap­porte tou­jours plus de com­mis­sions de ges­tion. Si à un moment la crise sur­vient, il n’a aucune res­pon­sa­bi­li­té à l’égard de ses clients, puisque, à l’inverse des assu­reurs, il n’y a pas de garan­tie sur le capi­tal épar­gné. Et si vrai­ment tout tourne mal, il sera tou­jours temps de deman­der secours aux États pour le ren­flouer, au nom de la détresse des épar­gnants, au nom du « too big to fail » (trop gros pour faire faillite).

C’est cette ges­tion ris­quée de l’épargne que le gou­ver­ne­ment fran­çais accepte de sou­te­nir dans sa pro­mo­tion de la capi­ta­li­sa­tion. Offi­ciel­le­ment, cela est cen­sé aider le déve­lop­pe­ment de l’épargne pro­duc­tive et le finan­ce­ment des PME. Mais les demandes de Bla­ckRock au gou­ver­ne­ment vont tout à fait dans un sens oppo­sé. Les pro­duits d’épargne retraite, pro­mus dans le cadre de la loi Pacte, doivent s’inscrire, recom­mande le ges­tion­naire, dans le cadre de la direc­tive Jun­cker sur l’épargne paneu­ro­péenne. Dans ce cadre, « la liste des inves­tis­se­ments éli­gibles aux dis­po­si­tifs d’épargne sala­riale gagne­ra à être éten­due aux SICAV de droit étran­ger. […] Un grand nombre de ges­tion­naires d’actifs ont des gammes de fonds domi­ci­liées au Luxem­bourg ou en Irlande, qui sont aujourd’hui exclues de cette offre. » Deux pays à la fis­ca­li­té “com­pré­hen­sive”. En d’autres termes, il faut faci­li­ter l’évasion fis­cale et la fuite des capi­taux. Sans que cela fasse fré­mir un seul responsable.

Les recom­man­da­tions de Bla­ckRock en images. © BlackRock

Le gou­ver­ne­ment en pre­mier assiste, voire encou­rage, la dégra­da­tion sys­té­ma­tique des finances publiques à tous les niveaux. La loi Pacte pré­voit déjà que les sous­crip­teurs des nou­veaux plans de retraite par capi­ta­li­sa­tion pour­ront déduire leur pla­ce­ment dans la limite de 10 % des reve­nus impo­sables. Comme cette mesure est des­ti­née en prio­ri­té aux tranches supé­rieures, le manque à gagner risque d’être impor­tant. Dans son étude d’impact pré­sen­tée avec le pro­jet de loi, le gou­ver­ne­ment le chiffre à 1,1 mil­liard d’euros en 2019 et 1,2 mil­liard en 2020. Des chiffres sans doute sous-esti­­més. La mesure vien­drait s’ajouter à la sup­pres­sion de l’ISF et de la flat tax sur les reve­nus du capital.

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Mais il faut ajou­ter à cela la deuxième mesure visant à dyna­mi­ter la retraite par répar­ti­tion de l’intérieur : l’abaissement des coti­sa­tions retraite sur les très hauts salaires. Jusqu’à pré­sent, les coti­sa­tions sur les retraites sont per­çues jusqu’à des salaires de 27 000 euros par mois, soit huit fois le pla­fond de la Sécu­ri­té sociale. Dans le cadre de sa réforme, le gou­ver­ne­ment pré­voit que les coti­sa­tions obli­ga­toires sur les salaires seront per­çues jusqu’à 10 000 euros par mois, soit trois fois le pla­fond de la Sécu­ri­té sociale. Au-delà, il y aurait juste une coti­sa­tion de « soli­da­ri­té » de 2,8 %. « Par rap­port au sys­tème actuel, c’est une énorme baisse de coti­sa­tion pour les salaires entre 120 000 et 250 000 euros par an. C’est le nou­veau “super Macron des riches” », s’indigne l’économiste Tho­mas Piket­ty. Selon les pre­mières esti­ma­tions, cet abais­se­ment des coti­sa­tions sur les plus hauts salaires repré­sen­te­rait un manque à gagner de quelque 3 mil­liards d’euros. Des mil­liards que l’exécutif sou­haite orien­ter vers les plans par capi­ta­li­sa­tion. Il paraît pour­tant que ce der­nier est très pré­oc­cu­pé par l’équilibre finan­cier du sys­tème de retraite.

Dans l’esprit de Bla­ckRock, ce dyna­mi­tage de la retraite par répar­ti­tion, de la soli­da­ri­té entre les géné­ra­tions, ne doit pas s’arrêter là. Après les hauts salaires, il convient de pour­suivre l’œuvre et de l’étendre à tous. Dans le cadre de son cha­pitre « Faci­li­ter ou pré­voir la mise en place d’incitations com­por­te­men­tales pour accroître le niveau des contri­bu­tions volon­taires », il pré­co­nise ain­si une série de mesures qui s’apparentent aux mutuelles ren­dues obli­ga­toires pour la san­té, qui sont en train de prendre le pas sur l’assurance-maladie : « L’épargnant devrait se voir pro­po­ser par défaut une contri­bu­tion auto­ma­tique à son plan en pour­cen­tage de son reve­nu men­suel, à un niveau de base com­pa­tible avec l’effort d’épargne consi­dé­ré comme mini­mal (par exemple 5 %) ; cette contri­bu­tion auto­ma­tique par défaut pour­rait être asso­ciée à un dis­po­si­tif d’augmentation auto­ma­tique dans lequel le taux d’épargne aug­mente pro­gres­si­ve­ment à chaque aug­men­ta­tion de reve­nu du sala­rié. De cette manière, une part crois­sante des aug­men­ta­tions dont béné­fi­cie­ra l’individu sera affec­tée à son épargne retraite, sans que cela soit une contrainte trop forte pour l’individu, qui voit son salaire augmenter. »

La finance pour­rait ain­si pré­emp­ter une par­tie tou­jours plus grande des salaires et le gou­ver­ne­ment en finir avec la Sécu­ri­té sociale. Tout un pro­gramme. Et Bla­ckRock l’a rédi­gé pour nous.

Mar­tine Orange.

Source : Media­part, https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​f​r​a​n​c​e​/​0​9​1​2​1​9​/​r​e​t​r​a​i​t​e​s​–​b​l​a​c​k​r​o​c​k​–​s​o​u​f​f​l​e​–​s​e​s​–​c​o​n​s​e​i​l​s​–​p​o​u​r​–​l​a​–​c​a​p​i​t​a​l​i​s​a​t​i​o​n​–​l​–​o​r​e​i​l​l​e​–​d​u​–​p​o​u​v​oir

Régis de Castelnau : VIOLENCE DE LA RÉPRESSION CONTRE LE MOUVEMENT SOCIAL : LA JUSTICE PREMIÈRE RESPONSABLE.

Encore un article REMARQUABLE de Régis de Castelnau.

Mon com­men­taire :

1) Nous devrions mettre l’ac­cent sur les VIOLENCES JUDICIAIRES, aus­si graves (sinon plus puisque les unes *rendent pos­sibles* les autres) que les vio­lences policières.

2) TOUTES ces vio­lences venant en fait de CEUX QUI LES ORDONNENT, on ferait mieux par­ler de VIOLENCES DES RICHES.

Étienne.

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VIOLENCE DE LA RÉPRESSION CONTRE LE MOUVEMENT SOCIAL : LA JUSTICE PREMIÈRE RESPONSABLE.

https://​www​.vudu​droit​.com/​2​0​1​9​/​1​2​/​v​i​o​l​e​n​c​e​–​d​e​–​l​a​–​r​e​p​r​e​s​s​i​o​n​–​c​o​n​t​r​e​–​l​e​–​m​o​u​v​e​m​e​n​t​–​s​o​c​i​a​l​–​l​a​–​j​u​s​t​i​c​e​–​p​r​e​m​i​e​r​e​–​r​e​s​p​o​n​s​a​ble

Poli­ciers répu­bli­cains ou dévoyés ?

La grande jour­née du 5 décembre dont per­sonne à part quelques mili­tants dégui­sés en jour­na­listes, n’a pu nier qu’elle était un grand suc­cès a pour­tant encore été mar­quée par d’intolérables vio­lences poli­cières. Aux quatre coins de la France, des camé­ras nous ont mon­tré des forces de l’ordre uti­li­ser sans aucun com­plexe une vio­lence par­fois sans frein fai­sant rejaillir sur l’ensemble du corps de la police un déshon­neur qui met­tra très long­temps à se dissiper.

Depuis un an, des poli­ciers dévoyés, s’en donnent à cœur joie et uti­lisent tran­quille­ment des méthodes dignes de milices de ner­vis, contre des mani­fes­tants vou­lant user de leurs liber­tés consti­tu­tion­nelles. Le tout sous le regard des camé­ras, des témoins, et de la presse étran­gère effa­rée, sans que cela émeuve beau­coup la presse mains­tream. À lon­gueur de pla­teaux et de colonnes, les édi­to­crates se relaient pour stig­ma­ti­ser les vio­lences des mani­fes­tants et res­ter muets sur l’effarant bilan d’un an de vio­lences poli­cières. Et Emma­nuel Macron aura beau dire « ne par­lez pas de ‘répres­sion’ ou de ‘vio­lences poli­cières’, ces mots sont inac­cep­tables dans un Etat de droit. », le catas­tro­phique Cas­ta­ner « qu’il faut arrê­ter de par­ler de vio­lences poli­cières » et Lae­ti­tia Avia pro­fé­rer sur Media­part devant un Ple­nel com­plai­sant cette vile­nie : « appor­­tez-moi une vio­lence consta­tée et je serais la pre­mière à la condam­ner », il n’est per­sonne pour dou­ter de l’existence de ces vio­lences. Et pas grand monde ne peut se faire d’illusions sur leur carac­tère poli­ti­que­ment déli­bé­ré et orga­ni­sé, pro­ba­ble­ment sur ordre comme l’a démon­tré l’opération de la place d’Italie le 16 novembre der­nier avec le com­por­te­ment du pré­fet de police de Paris dont Jean-Luc Mélen­chon dit à juste titre « qu’il a des méthodes de psychopathe ».

Sous la pres­sion des réseaux où cir­culent témoi­gnages des exac­tions, et com­men­taires de la presse étran­gère, une par­tie de la grande presse natio­nale s’est sen­tie contrainte chan­ger un peu son fusil d’épaule et de rap­por­ter de façon beau­coup plus exacte ce qui se passe. Men­tion spé­ciale au jour­nal le Monde qui a com­men­cé à se pen­cher sur ces dérives avec hon­nê­te­té.

L’impression désas­treuse lais­sée par l’installation de cette répres­sion vio­lente se nour­rit bien sûr, de son bilan épou­van­table en termes de décès, d’amputations, de bles­sures sou­vent gra­vis­simes, mais aus­si et sur­tout de cette impres­sion d’une vio­lence com­plè­te­ment débri­dée, uti­li­sée abso­lu­ment sans com­plexe et nour­rie par un sen­ti­ment d’impunité qui pousse à la surenchère.

Com­ment en est-on arri­vé là ?

Pour une rai­son très simple : ceux dont c’est la mis­sion de contrô­ler l’utilisation par les forces de police de la vio­lence légi­time de l’État, ce sont les magis­trats du ser­vice public de la jus­tice. Ce sont eux qui sont char­gés de notre pro­tec­tion face à ces débor­de­ments. Toutes ces vio­lences dont le remar­quable tra­vail réa­li­sé par David Dufresne nous per­met d’avoir idée de l’importance, sont autant d’infractions sévè­re­ment répri­mées par le code pénal.

Il y a les vio­lences volon­taires par per­sonne dépo­si­taire de l’autorité publique pré­vues et répri­mées par les articles 222–7 et sui­vants du code pénal. Une lec­ture rapide montre bien que les vio­lences volon­taires comme le fait d’éborgner en visant la tête avec un LBD ou un lance-gre­­nade sont des crimes rele­vant de la cour d’assises ! Com­ment qua­li­fier autre­ment que de « ten­ta­tive de meurtre » l’attentat dont a été vic­time le mal­heu­reux Oli­vier Beziade, pom­pier volon­taire bor­de­lais le 12 jan­vier 2019. Et il y a bien sûr aus­si des vio­lences volon­taires moins impor­tantes pour les­quelles dans toutes les incri­mi­na­tions du code, le fait qu’elles soient com­mises par des forces de l’ordre sont des cir­cons­tances aggra­vantes ! Ce sont donc bien les vio­lences poli­cières que le légis­la­teur a enten­dues répri­mer particulièrement.

Mal­heu­reu­se­ment la réponse judi­ciaire qui était du devoir des magis­trats com­pé­tents est sim­ple­ment un désastre, fruit d’une défaillance majeure dans le fonc­tion­ne­ment de la Jus­tice française.

Il y a cepen­dant une chose curieuse dans les débats autour des vio­lences poli­cières depuis un an, c’est que la plu­part de ceux qui les condamnent pointent la res­pon­sa­bi­li­té du ministre de l’intérieur et de son chef ins­tal­lé à l’Élysée et celle bien sûr les auteurs directs de ces vio­lences. On parle aus­si beau­coup du rôle de IGPN comme orga­nisme dis­ci­pli­naire interne pré­po­sé à l’étouffement et à l’impunité. Mais très peu des pre­miers res­pon­sables, ceux qui magis­trats des par­quets et juges du siège ont la res­pon­sa­bi­li­té par la répres­sion de ces vio­lences illé­gales. Et dont la mis­sion est de pro­té­ger notre inté­gri­té phy­sique et nos liber­tés à com­men­cer par celles consti­tu­tion­nelles de mani­fes­ta­tion et d’expression. Or, c’est jus­te­ment cette éton­nante défaillance qui a per­mis au pré­sident de la répu­blique et à ses amis de lâcher les chiens, dans le but avé­ré de répri­mer, de bru­ta­li­ser, d’estropier, d’intimider et d’empêcher la contes­ta­tion de la poli­tique vou­lue par ce pou­voir mino­ri­taire. On n’oubliera pas non plus les 5000 gardes à vue mani­fes­te­ment abu­sives, qui étaient autant de séques­tra­tions arbi­traires cou­vertes par les par­quets quand elles n’étaient pas direc­te­ment orga­ni­sées par eux.

Une Jus­tice ins­tru­ment poli­tique du pouvoir ?

On a déjà dit ici à plu­sieurs reprises que l’autorité judi­ciaire avait en grande par­tie ral­lié le pou­voir macro­niste et s’était mis à sa dis­po­si­tion. L’élection cir­cons­tan­cielle d’Emmanuel Macron en 2017 a ame­né au pou­voir un homme et un groupe et un groupe déci­dés à impo­ser au pays une poli­tique dont majo­ri­tai­re­ment il ne veut pas comme vient de le démon­trerRoma­ric Godin avec clar­té dans l’ouvrage qu’il vient de publier. Des trois outils de répres­sion dont dis­pose le pou­voir, à savoir les médias capo­ra­li­sés, les forces de police, et l’autorité judi­ciaire, c’est bien celui-ci qui est le plus impor­tant et aujourd’hui le plus utile.

Sa fonc­tion est triple :

• pro­té­ger les amis du pou­voir et leur évi­ter autant que faire se peut les sou­cis judi­ciaires. L’expérience a bien mon­tré le rôle que devait rem­plir le nou­veau pro­cu­reur de Paris choi­si par Emma­nuel Macron.

• Ins­tru­men­ta­li­ser la jus­tice à des fins poli­tiques contre les oppo­sants ins­ti­tu­tion­nels, Marine Le pen et Jean-Luc Mélen­chon en savent quelque chose…

• mener une répres­sion de masse contre le mou­ve­ment social des gilets jaunes. Le bilan inouï de 3000 condam­na­tions dis­tri­buées en quelques mois dont 1000 assor­ties de peines de pri­son ferme, est là pour en éta­blir la réa­li­té. Il suf­fit aus­si d’entendre les com­mu­ni­qués chif­frés de vic­toire d’Édouard Phi­lippe et de Nicole Bel­lou­bet devant le Par­le­ment. Mais ce que l’on a ten­dance à oublier c’est la deuxième facette de ce pou­voir de répres­sion, carac­té­ri­sé par le refus obs­ti­né, d’abord des par­quets, de pour­suivre effi­ca­ce­ment les vio­lences policières.

On ne va pas ici , faute de temps et de place, faire la liste de tous les exemples qui docu­mentent cette réa­li­té, nous conten­tant de reve­nir sur deux d’entre eux, tel­le­ment emblé­ma­tiques de cette dérive, qui se sont pré­ci­sé­ment dérou­lés le jour de la grande mani­fes­ta­tion syndicale.

Il y a tout d’abord cette vidéo où l’on voit dans une rue de Paris, deux poli­ciers en uni­forme adop­ter un com­por­te­ment de ner­vis pour s’acharner bru­ta­le­ment sur un homme à terre. Elle a fait le tour des réseaux pro­vo­quant enfin le scan­dale poli­tique que mérite ce genre d’agissements. Alors on nous dit que le par­quet de Paris a ouvert une enquête pré­li­mi­naire, mais compte tenu jus­te­ment du scan­dale, il ne pou­vait faire autre­ment ! On rap­pel­le­ra cepen­dant que l’enquête pré­li­mi­naire n’est pas contra­dic­toire et qu’elle est secrète. Qu’elle est à prio­ri confiée à l’IGPN dont on sait main­te­nant, et notam­ment depuis l’affaire Cani­co ce qu’il faut en pen­ser. Jusqu’à pré­sent lorsque les par­quets ont été contraints et for­cés de prendre de telles ini­tia­tives cela a débou­ché sur des clas­se­ments sans suite aus­si mas­sifs qu’invraisemblables. Pas une sus­pen­sion, pas une garde à vue, pas une mise en exa­men jusqu’à pré­sent. Juste sur plu­sieurs cen­taines d’affaires, une seule audience de juge­ment assez ridi­cule pour don­ner le change. Ce n’est pas avec cette ini­tia­tive d’ouverture d’enquête que le par­quet de Paris diri­gé par le magis­trat choi­si par Macron va redo­rer son blason.

Il y a ensuite un épi­sode qui s’est dérou­lé au Havre et fil­mé par deux jeunes gar­çons assis dans leur voi­ture garée sur un par­king. Deux poli­ciers en furie se pré­ci­pitent vers eux et mal­gré les objur­ga­tions des deux per­sonnes qui n’opposent aucune résis­tance, ils dégradent vio­lem­ment le véhi­cule et en extirpent bru­ta­le­ment les deux occu­pants. Mal­heu­reux, il y avait un gilet jaune sur le tableau de bord ! Vous ne saviez pas que dans la France de Macron c’est un crime jus­ti­fiant cette inter­ven­tion vio­lente ? Eh bien, il s’est trou­vé un membre du par­quet local pour cou­vrir la garde à vue infli­gée à la suite, et his­toire de faire bon poids pour habiller le tout, les deux gamins se sont vus déli­vrer une cita­tion en correctionnelle !

Mais reve­nons pour conclure sur la petite séquence de l’interview com­plai­sante de la dépu­tée LREM. Il y avait pire fina­le­ment que les décla­ra­tions de Lae­ti­tia Avia. L’attitude de cette diri­geante du Syn­di­cat de la Magis­tra­ture venant benoî­te­ment dire qu’elle avait peur d’aller à la mani­fes­ta­tion du 5 décembre à cause des vio­lences policières.

Vous avez rai­son Madame, user de sa liber­té consti­tu­tion­nelle de mani­fes­ta­tion est deve­nu désor­mais dan­ge­reux. Mais qu’avez-vous fait depuis un an, votre orga­ni­sa­tion syn­di­cale et vous même pour réel­le­ment dénon­cer et com­battre ces vio­lences ? Vous nous dites les avoir dénon­cés depuis plu­sieurs mois, la consul­ta­tion de votre site démontre pour le moins une pru­dente par­ci­mo­nie. Mais sur­tout, qu’ont fait vos col­lègues pour pour­suivre fer­me­ment et ain­si pré­ve­nir toutes ces vio­lences illé­gales ? Quand avez-vous cri­ti­qué cette défaillance de la Jus­tice, de votre Jus­tice, dans le contrôle des vio­lences poli­cières, défaillance qui les a permises ?

Et com­ment pou­­vez-vous accep­ter que le prin­ci­pal outil de répres­sion dont se sert Macron contre le mou­ve­ment social soit celui du corps auquel vous appartenez ?

Régis de Castelnau.

Source : blog « Vu du droit », https://​www​.vudu​droit​.com/​2​0​1​9​/​1​2​/​v​i​o​l​e​n​c​e​–​d​e​–​l​a​–​r​e​p​r​e​s​s​i​o​n​–​c​o​n​t​r​e​–​l​e​–​m​o​u​v​e​m​e​n​t​–​s​o​c​i​a​l​–​l​a​–​j​u​s​t​i​c​e​–​p​r​e​m​i​e​r​e​–​r​e​s​p​o​n​s​a​ble

 

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