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ECCLÉSIA : PROJET D’ÉMANCIPATION POLITIQUE PAR LA CRÉATION D’UN ÉTAT-NATION SANS FRONTIÈRES
Chers amis, Je donne la parole aujourd’hui à Gautier, qui va vous présenter un projet que je trouve original et intéressant. C’est peut-être une idée qui va nous permettre de nous évader de notre prison politique. Vous nous direz ce que vous en pensez, je laisse la parole à Gautier : d’abord un résumé, puis, pour ceux qui veulent en savoir plus, un texte plus détaillé. Bonne lecture. Étienne. 1 – Résumé : Plus nous avançons dans l’Histoire des hommes et plus nos systèmes politiques nous…
Rencontre citoyenne avec Corinne Lalo le dimanche 10 mars à Massy en Essonne : OMS, TRAITÉ « PANDÉMIES », souveraineté et citoyenneté
Double ITV (France Soir) et extraits (vidéo importante de 10 minutes) : https://twitter.com/france_soir/status/1771190100254511376 Conférence complète de Corinne Lalo, suivie de mes réactions (vidéo Nexus) : https://www.youtube.com/watch?v=N7eT9U4JjBs Affiche annonce : 📣 RENCONTRE CITOYENNE 📣 📆 Réservez votre journée du Dimanche 10 mars à Massy en Essonne pour participer à une conférence-débat autour du projet de traité pandémie de l’OMS, dont le vote doit avoir lieu en…
Rendez-vous en Suisse pour parler de vraie démocratie : 17 février 2024 à Neuchâtel et 18 février à Lausanne
Présentation sur la page des actualités du site Modernocratie / Modernokratie. On se verra le 17 février 2024 à Neuchâtel : et le 18 à Lausanne : Pour aider les organisateurs à tout vous préparer, ce serait vraiment sympa de vous inscrire, c’est là : Au plaisir de vous y retrouver Étienne.
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Rendez-vous le 27 janvier 2020 à Rostrenen, en Bretagne, avec Franck Lepage
Je suis heureux de vous revoir bientôt, et cette fois avec un ami cher :
#Démocratie #ÉducationPopulaire #GiletsJaunes #RIC #ProcessusConstituantPopulaire #ÉlectionVsTirageAuSort #SourcesDeLImpuissancePolitiquePopulaire …
• En attendant, pour ceux qui ne l’ont pas vue passer, je vous signale une série d’entretiens très intéressants avec Franck, datant de l’été dernier (2019) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLFePO0DghdicNrU0KytikJAV310b9i7Gz
#1 – Introduction aux conférences gesticulées (3’10) :
https://youtu.be/UMcxgCTyHtQ&list=PLFePO0DghdicNrU0KytikJAV310b9i7Gz
#2 : Naissance des conférences gesticulées (9’23) :
#3 – Les Gilets Jaunes (10’14) :
#4 : Le piège des élections (5’39) :
#5 – Le Néo-Libéralisme (6’19) :
#6 – Intellectuels de gauche et Gilets Jaunes (7’23) :
#7 : Bernard Friot (5’44) :
#8 : L’avenir (5’45) :
#9 – La place de la violence (6’34) :
#10 : Conclusion (2’23) :
• Lire aussi cet article sur les gilets jaunes (Le Comptoir, 26 déc 2018) :
Franck Lepage : « Le gilet jaune est le symbole d’une conscience de classe qui est en train de renaître » :
• Et bien sûr les deux conférences gesticulées mythiques (passionnantes, ne ratez pas ça) :
Inculture(s) 1 « L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu… » Une autre histoire de la culture (3 h 50)
http://www.ardeur.net/conferences-gesticulees/conference-gesticulee-franck-lepage-inculture‑1/
NB : il y a https://youtu.be/ixSI7qD–Z1s.
Inculture(s) 2 Et si on empêchait les riches de s’instruire plus vite que les pauvres ? Une autre histoire de l’éducation (3 h 45)
http://www.ardeur.net/conferences-gesticulees/conference-gesticulee-franck-lepage-inculture‑2/
• Voir aussi les ressources de L’Ardeur :
http://www.ardeur.net/liens/liens–ressources/
• Et puis, l’agenda de Franck 🙂 :
http://www.ardeur.net/agenda/
J’ai hâte d’y être 🙂
Bon courage à tous.
Étienne.
[Edit : voici les 7 vidéos qui retracent cette formidable soirée :
LEPAGE ET CHOUARD #1 – Introduction à une soirée d’éducation populaire
https://youtu.be/zNIjKL7UwDE&feature=emb_logo
LEPAGE ET CHOUARD #2 – La parole au public : « Après un an de GJ, vous êtes dans quel état ? »
LEPAGE ET CHOUARD #3 – Le débat mouvant, par Franck Lepage
LEPAGE ET CHOUARD #4 – Introduction aux ateliers constituants
LEPAGE ET CHOUARD #5 – Les conseils d’Etienne Chouard pour vos ateliers constituants
LEPAGE ET CHOUARD #6 – Reportage pendant les ateliers constituants
LEPAGE ET CHOUARD #7 – Restitution des Ateliers Constituants et conclusion
[Anticonstitutionnelle et tyrannique AUTONOMISATION DE L’EXÉCUTIF] MACRON ET SES SOUTIENS : « LES RÉSEAUX SOCIAUX, VOILÀ L’ENNEMI ! », par Anne-Sophie Chazaud chez Régis de Castelnau
Je relaie ci-dessous une bonne analyse d’Anne-Sophie Chazaud, chez Régis de Castelnau.
Bien qu’universelle et éternelle, la tendance des exécutifs à s’autonomiser (à s’affranchir progressivement de tout contrôle, aussi bien institutionnel que populaire) est une tendance profondément tyrannique et dangereuse.
Une constitution digne de ce nom, c’est-à-dire d’origine populaire (et sous contrôle populaire permanent), empêcherait préventivement (et punirait curativement) de la façon la plus stricte cette dérive hautement prévisible.
#PasDeJusticeSansCitoyensConstituants
Étienne.
MACRON ET SES SOUTIENS : « LES RÉSEAUX SOCIAUX, VOILÀ L’ENNEMI ! »
par Anne-Sophie Chazaud, chez Régis de Castelnau :
Au dictionnaire des idées reçues de l’époque, surtout ne pas oublier de liquider l’espace de débat public des réseaux sociaux dans un tourbillon de lieux communs aussi banals que manipulateurs et liberticides.
Emmanuel Macron, dans ses vœux à la presse du lundi 15 janvier, s’est ainsi livré à un curieux exercice, quelque part entre l’esquive, le lancer de couteaux raté et la danse du ventre.
Le Président dont on connaît les relations difficiles avec la presse, ‑laquelle a pourtant largement contribué à sa prise de pouvoir, qui le lui a bien mal rendu par la suite‑, a été pris à parti en préambule de cette rencontre, poliment mais fermement, par Olivier Bost, journaliste à RTL et président de la presse présidentielle, qui a énuméré quelques exemples des menaces dont la liberté de la presse fait l’objet de la part du pouvoir : convocations de journalistes par la DGSI qui travaillaient notamment sur l’utilisation d’armes françaises au Yemen, loi sur le secret des affaires qui fait peser un risque juridique majeur sur la profession au regard notamment de la protection du secret des sources, difficultés rencontrées par la presse pour faire correctement son travail lors des nombreuses manifestations qui émaillent ce quinquennat en raison des réactions parfois violentes et répressives des forces de l’ordre –journalistes professionnels titulaires de leur carte de presse embarqués au commissariat, privés de leurs protections, privés de leur matériel de travail dans le suivi des manifestations, etc. Cette liste n’est pas exhaustive, loin s’en faut, et il conviendrait notamment d’y ajouter la mise en place d’un « Conseil de déontologie journalistique et de médiation » (CDJM) en décembre 2019, sous l’impulsion directe et selon les souhaits du gouvernement, ce qui laisse aisément augurer de son réel niveau d’indépendance et qui le fait davantage ressembler, pour l’heure, à une sorte de Conseil de l’Ordre des journalistes : du contrôle des « bonnes pratiques » à celui de la « bonne pensée » courtisane, il n’y a guère qu’un tout petit pas et la France n’est pas le pays du Watergate.
Face à cette situation inconfortable, Emmanuel Macron a procédé selon sa méthode favorite et éprouvée : diviser pour s’en sortir et donc, en la circonstance, dire à cette profession ce qu’elle avait envie d’entendre, puisque les discours macroniens sont une succession de propos circonstanciels, entrant souvent en contradiction les uns avec les autres et ayant pour but de donner momentanément à telle ou telle « communauté » ce qu’elle souhaite, sur le moment, recevoir comme parole.
Pour qu’un groupe identitaire se ressoude (ici celui de la corporation médiatique), il lui faut toujours, on le sait, une victime expiatoire, un bouc émissaire qui lui permettra, comme le faisait remarquer René Girard dans ses réflexions sur le Mensonge romantique et vérité romanesque, d’y fonder sa propre narration, son propre récit. La victime expiatoire ici était toute trouvée : c’est vous, c’est moi, c’est votre voisin, c’est le peuple tout entier qui trouve à s’exprimer sur les réseaux sociaux et qui le fait, horresco referens, dans une certaine liberté pas encore tout à fait tombée sous la férule du contrôle étatique lequel ne ménage toutefois pas sa peine.
Les réseaux sociaux, voilà l’ennemi ! Voilà l’ennemi constamment désigné désormais à la fois par de nombreux journalistes ou chroniqueurs mais aussi intellectuels établis qui ne supportent visiblement pas d’être dépossédés de leur pouvoir de prescription et de perdre ainsi leur position de monopole exclusif dans la fabrique de l’opinion, et c’est également l’ennemi maintes fois désigné du pouvoir qui a, sur ce sujet, depuis longtemps sonné le tocsin par une ribambelle de déclarations et de mesures profondément liberticides au regard de la liberté d’expression, mais aussi au regard de la réelle liberté d’information.
Car, il faut croire que les chantres de la disruption et de l’uberisation prônent ces méthodes dans tous les domaines de la société et du travail à l’exception de ceux qui visent leurs prés carrés… : ubérisez-vous, braves gens, mais pas dans mon domaine !
Au cours de la triste semaine de commémoration des attentats de Charlie, une presse relativement unanime, impuissante qu’elle a été à faire réellement face à la régression incontestable de la liberté d’expression, s’en est pris de manière outrancière aux réseaux sociaux accusés de tous les maux.
Or, s’il est exact que ceux-ci sont un des lieux d’action possibles pour les activistes militants de tout poil qui n’aiment rien tant que le harcèlement et la censure, ils sont loin d’en être le lieu d’action unique ni même le principal. Rappelons ainsi à toutes fins utiles que le lieu privilégié d’action néfaste des Social Justice Warriors est avant tout le terrain du harcèlement judiciaire et, que l’on sache, la justice n’a pas été visée par un semblable discours en délégitimation.
L’ennemi, la cause est entendue, ce sont donc les réseaux sociaux, c’est-à-dire cette agora du XXIème siècle permettant à l’opinion publique de s’exprimer (encore un peu) librement, d’échanger des informations, de débattre. Et, précisément, Emmanuel Macron a fustigé la société du « commentaire permanent ». Mais, qu’est-ce que le « commentaire permanent » sinon la liberté de conscience et d’expression exprimées librement en démocratie. Quelle est l’idée ? Faire taire les commentaires ? Cela porte un nom et ce nom n’est pas la démocratie.
Car, sur les réseaux sociaux, qui ne sont ni bons ni mauvais en soi –ce dont n’importe quel médiologue, même vieillissant, devrait se souvenir– se joue en réalité une question profonde qui a tout à voir avec la question du pouvoir.
Certes, au dictionnaire des idées reçues sur le sujet, surtout ne pas oublier de parler de « lynchages ». Et c’est vrai, qu’il y en a, des lynchages, ‑toute personne intervenant dans le débat public avec un minimum de convictions ou d’originalité est bien payée pour le savoir‑, c’est vrai qu’il y a, parfois, du harcèlement, comme il y a du harcèlement partout. Ces faits tombent sous le coup de la loi pénale et il appartient à chacun, selon son souhait et sa capacité à encaisser les mauvais coups, à porter les faits répréhensibles en justice, exactement comme dans l’espace public matériel.
On parle, on bruisse, on s’offusque de « tribunaux médiatiques », de « fausses informations », de « chasses aux sorcières ». On fait la chasse à la chasse aux sorcières, on prend la pose dans une méta-chasse aux sorcières afin de se distinguer autant que faire se peut du vulgaire, comme si on n’avait d’ailleurs rien d’autre à faire lorsque le pays est au bord de la rupture sociale et politique. On prend des airs théâtraux et on aime à se faire peur. Pourtant, au-delà des outrances qui sont le propre de tous les espaces de débat public libres et démocratiques, les réseaux sociaux sont avant tout un lieu de débat et de circulation d’information comme les peuples (libres) n’en ont jamais disposé dans le passé. Et c’est bien cela qui dérange. Qui dérange à la fois ceux qui jusqu’alors en possédaient le monopole professionnel, institutionnel, académique, et ceux qui ont toujours souhaité contrôler la circulation de l’information (le pouvoir politique). Il s’agit là, une nouvelle fois, d’un petit partage du pouvoir au sein d’une caste qui n’entend pas se laisser déposséder de ses leviers d’action dans la fabrique de l’opinion et l’on retrouve ici une nouvelle variante de la scission désormais avérée en maints domaines entre le bloc élitaire et le bloc populaire, avec, du reste, à la clef, la question concrète d’un éventuel basculement politique qui est le véritable enjeu de tout cette mise en scène théâtrale et inquisitoriale.
Les journalistes ont des pratiques d’investigation (normalement…) qui apportent à leurs contenus une légitimité professionnelle. On n’imagine pas qu’ils puissent être menacés par la libre expression de l’opinion publique populaire, si ? On ne voit pas, en réalité, en quoi ces pratiques seraient concurrentielles sauf à les considérer sous l’angle d’une volonté de pouvoir et de mainmise. Il semblerait bien au contraire que ces différents biais d’approche du réel soient autant de richesses complémentaires auxquelles le journalisme apporte une valeur ajoutée, sauf si l’enjeu n’est pas le réel mais le pouvoir, ce qu’à Dieu ne plaise…
Pareillement, le pouvoir politique macronien n’a de cesse de vouloir contingenter la liberté permise par les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, dans une constante obsession liberticide, et pour cause puisqu’il s’agit de contrôler les moyens d’une éventuelle réélection. La loi anti pseudo-fake news instaurant une sorte de magistère de la Vérité officielle, dans l’urgence par le juge des référés en période électorale, constitue à ce titre un absolu scandale antidémocratique. La loi Avia, tout pareillement, retenue par les parlementaires dans sa pire version liberticide, sanctionnant des contenus a priori et dans l’urgence (24 heures) selon des critères d’appréciation idéologique mais qui se frottera bien vite aux exigences d’un discours politiquement compatible avec les vues du pouvoir en place, fait, quant à elle, peser les pires menaces sur ce formidable espace de liberté que sont devenus les réseaux sociaux.
On a beaucoup parlé de désinformation, de fake news, de faux journalistes. Pourtant, nous n’y voyons que la peur, la peur petite-bourgeoise d’une oligarchie médiatico-politique qui s’est vue dépassée par l’expression du terrain, le peuple ayant, pendant toute la séquence de répression du mouvement des gilets jaunes, commencé par faire le travail réel d’information à la place de ceux dont c’était le métier, puisque ceux-ci étaient si frileux à le faire. Sans les images de terrain, toutes ces vidéos prises sur le vif par les citoyens, tous ces témoignages de victimes, comment un journaliste aussi irréprochable et professionnel que David Dufresne aurait-il pu nourrir son magistral travail de documentation sur les violences policières qui n’ont cessé de croître avec la gestion macronienne des conflits sociaux et politiques ? On a bien là la preuve que le journalisme et les réseaux sociaux peuvent travailler main dans la main en vue de l’élaboration de la vérité, parce que ce lieu est avant toute chose une agora et qu’en démocratie, c’est l’agora le plus important, et non les petits cénacles de l’entre-soi. Les médias mainstream ne commencent à timidement reprendre enfin la question de la répression policière inouïe qui s’est déchaînée contre le peuple français que plus d’un an après que des dizaines et des dizaines de manifestants ont été blessés, mutilés, éborgnés, arrêtés, condamnés, et ils le font seulement maintenant parce qu’ils n’ont plus le choix, mis devant le fait accompli, sauf à perdre définitivement toute crédibilité.
Sans les réseaux sociaux, la dénonciation de cette répression de masse et ces méthodes d’un autre temps n’aurait tout simplement jamais été possible. Et c’est bien, dans le fond, l’opposition sociale et politique (de tous bords) qui est en réalité dans le viseur de toutes ces mesures antidémocratiques et cet irrépressible désir de censure.
Sans les réseaux sociaux, par exemple, la [révélation de la] manipulation mensongère de la fausse attaque de la Salpêtrière n’aurait jamais non plus été possible. Sans les réseaux sociaux, Steve aurait disparu dans le silence de la nuit et dans l’oubli. Sans les réseaux sociaux, de nombreuses attaques islamistes au couteau seraient à peine évoquées. Sans les réseaux sociaux, on ne saurait rien des dégradations quotidiennes d’églises et autres lieux de culte.
A propos de fake news, d’ailleurs, le pouvoir n’est pas en reste puisqu’on apprenait que la fine équipe de conseillers macronistes entourant le Président, en la personne par exemple de l’autoproclamé progressiste Ismaël Emélien, n’avait pas hésité à produire de fausses informations Twitter (comptes anonymes et faux montages) dans le cadre de l’affaire Benalla : la propagande, c’est tout un art, et une tradition.
Enfin, Emmanuel Macron a évoqué hier, sans vergogne, une sorte « d’ordre moral » qui s’instaurerait sur les réseaux sociaux et qu’il n’approuverait pas. Pourtant, qui sont les principaux pourvoyeurs d’ordre moral, à coups de lois liberticides imbibées de politiquement correct, sinon les détenteurs post-socialistes du pouvoir actuel ? Qui a essayé, dans la loi Avia, de recaser discrètement mais sûrement le délit de blasphème à travers le concept fumeux d’islamophobie ? Qui passe son temps à moraliser sur la méchante haine au sein d’un espace de débat public réduit à n’être plus qu’une grotesque cage aux phobes ? Qui traque la parole déviante, la pensée dissidente ? Qui sonne le tocsin contre la vilaine opinion populiste, ou souverainiste ? Qui, par exemple, a qualifié de « fake news » récemment des propos d’opposants politiques à la loi sur les retraites au simple motif qu’il n’y a pas de simulateur (et pour cause, puisque le gouvernement se refuse à fournir cet outil) et que, par conséquent, toute information ou opinion sur ce sujet serait déclarée officiellement nulle et non avenue, « fausse », par le Ministère de la Vérité ?
Les réseaux sociaux, que le pouvoir politique ou le quatrième pouvoir le veuillent ou non, font désormais partie des lieux de liberté d’expression privilégiée des peuples du monde entier. Le pli est pris et lorsqu’on a goûté à une liberté, on ne retourne pas en arrière, sauf de manière autoritaire et toujours limitée dans le temps. Le combat liberticide pour y contrevenir est un combat à la fois propagandiste et d’arrière-garde. Et il serait tout à l’honneur des médias traditionnels de ne pas y apporter leur benoîte collaboration, sauf à vouloir perdre définitivement tout crédit.
On peut raisonnablement penser, en revanche, que sous l’action liberticide constante de cet exécutif à l’encontre de ces nouveaux moyens d’échanges et d’expression libre, de nombreux citoyens ne recourent, pour être à l’abri de toute censure dans les mois qui viennent et à l’approche de l’élection présidentielle où tous les moyens seront bons pour contrôler l’opinion, à ce qui se pratiquait autrefois du temps de Rousseau et Voltaire : le repli de l’hébergement des sites indépendants d’expression et d’information libre vers des pays comme la Suisse où la censure ne pourra pas s’abattre.
Anne-Sophie Chazaud
Source : « Vu du droit », https://www.vududroit.com/2020/01/macron–et–ses–soutiens–les–reseaux–sociaux–voila–lennemi/
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Devenir les graines d’une révolution pacifique inédite
La solution ne viendra pas des élus.
Les élus sont le problème, pas la solution.
Les élus vont détester l’idée de vraie démocratie.
Ils ne peuvent pas l’avouer et ils vont faire semblant de défendre cette idée, mais je vous dis, moi, qu’ils vont la saboter.
Les élus vont détester l’idée des ateliers constituants populaires.
Les riches vont détester l’idée.
Les médias vont détester l’idée.
L’idée des ateliers constituants populaires, elle va avoir contre elle… tous les pouvoirs… rien que ça.
Donc vous allez avoir un torrent de calomnie, en réseau, concentré sur ceux qui défendent cette idée, et là, il va falloir résister à ces médisances juste avec notre jugement, avec notre esprit critique, il va falloir qu’on reste fermes contre les calomnies.
Et l’internet nous permet enfin de conduire nous-mêmes une éducation populaire sur cette cause commune : « on veut écrire nous-mêmes notre constitution », et on n’a pas besoin des médias, on n’a pas besoin des élus, on n’a pas besoin des riches… L’internet nous permet de faire grandir entre nous (sans rien demander à personne qui soit au pouvoir) l’idée que « ce n’est pas au hommes au pouvoir d’écrire les règles du pouvoir, ce n’est pas aux élus d’écrire la Constitution, il ne faut surtout pas élire l’assemblée constituante ! »
https://youtu.be/wYu8NYUgLJQ&feature=youtu.be
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PS : ça date de 2015 :
https://www.chouard.org/2015/02/01/devenir–les–graines–dune–revolution–pacifique–inedite/
Juin 2014, même 🙂
Projet de CONSTITUTION PROVISOIRE POPULAIRE EN ALGÉRIE
Formidables Algériens… Merci Hicham 🙂
Le seul (très gros) problème de ce projet (enthousiasmant) est la revendication d’une Assemblée constituante ÉLUE, élection-parmi-des-candidats-qu’on-peut-aider qui, étant la cause première des vices démophobes de toutes les anticonstitutions du monde (en donnant le pouvoir constituant — et donc tous les autres pouvoirs institués — à ceux qui ont les plus grands moyens d’aider, les plus riches de la société), produira certainement en Algérie, selon moi, la même impuissance populaire que partout ailleurs 🙁
Il faut absolument corriger ce point décisif, je crois, et faire grandir l’idée prioritaire que les citoyens algériens doivent être eux-mêmes constituants.
C’est un point déterminant.
#CitoyensConstituants
Étienne.
PS : je rappelle qu’Hicham fut mon invité un Jeudi Chouard (le #10, 16 mai 2019) sur Sud Radio, avec Amazigh et Rachid (passionnante soirée) :
https://youtu.be/–CXLRVgtjqQ&feature=emb_logo
Je rappelle aussi qu’il existe une édition spéciale Algérie de mon cahier d’exercices constituant, chez Talma éditions :
https://www.amazon.fr/Ecrire-Nous‑M%C3%AAmes-Constitution-Version-lAlgerie/dp/B07T6PL3Q1
Fil Facebook correspondant à ce billet :
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RÉPRESSION CONTRE LA RÉVOLUTION DES BARRIÈRES par Georges KUZMANOVIC, chez Régis de Castelnau
RÉPRESSION CONTRE LA RÉVOLUTION DES BARRIÈRES par Georges KUZMANOVIC, chez Régis de Castelnau
On peut, dans la France de 2020, ne pas être poursuivi pour un meurtre antisémite aggravé ; les femmes peuvent être violées quasi impunément ; on peut être un prédicateur fiché S financé par l’Arabie saoudite et appeler au meurtre ; on peut voler, frauder et mettre son argent dans les paradis fiscaux sans crainte ; tabasser impunément des manifestants le 1er mai en se déguisant en policier, tout en étant le toutou du Président de la République ; violer la Constitution et finir ministre en charge des retraites avant d’être remplacé à ce poste par quelqu’un d’aussi trouble ; être poursuivi pour prise illégale d’intérêts mais se maintenir au poste de président de l’Assemblée nationale ; faire 10 manifestations violentes en tant que Black Blocs et rentrer à chaque fois chez soi tranquille… mais si on a le malheur d’être Gilet Jaune, finir en prison au pas de course !
En un an, les Gilets Jaunes, pour la plupart travailleurs ou en recherche d’un véritable emploi, qui n’avaient souvent eu aucun engagement politique auparavant et qui ne demandaient qu’un peu de justice sociale et fiscale dans la cinquième puissance mondiale, se sont retrouvés avec des centaines de blessés graves – marqués, défigurés ou abîmés à vie –, mais aussi plus de 3 000 arrestations et 1 000 condamnations à de la prison ferme. Une répression digne d’un État totalitaire en panique.
Cette répression antisociale aveugle continue : ce mardi 7 janvier, le tribunal de Narbonne a condamné 21 prévenus sur 31 (tous Gilets Jaunes) à de la prison ferme. Un des condamnés, âgé de 29 ans, a même écopé d’une peine de 5 ans ferme.
Quel a été l’horrible crime de ce groupe de séditieux ?
Conspiration contre le pouvoir d’Etat ? Association terroriste ? Non ! Rien de tout cela. Ils ont commis un crime bien plus grave : dans la nuit du 1er décembre 2018, lors de l’acte III des Gilets Jaunes, ils ont incendié un péage d’autoroute !
Peut-on imaginer méfait plus odieux, plus intolérable ? C’est en tout cas ce qu’a dû se dire le très sérieux tribunal de Narbonne – qui n’a pas hésité à sanctionner sévèrement ces criminels endurcis. Ce jugement est au regard de la crise sociale que traverse la France et au regard de l’histoire de France une honte. Aucune recherche de paix sociale dans ce jugement, mais l’application assumée d’une justice de classe !
Donc, dans notre République, qui se dénature chaque jour un peu plus, des Gilets Jaunes – une émanation du peuple – ont été condamnés pour avoir incendié le bien d’une entreprise – Vinci – qui avait elle-même, par copinage politique, dépossédé le peuple de France de ses autoroutes. Car il faut quand même rappeler que les autoroutes, dont Vinci tire chaque année une fortune colossale sur le dos des Français, ont pu être construites grâce à l’impôt concédé par ces mêmes Français – ceux qui aujourd’hui, à Narbonne, finissent en prison. Jean Jaurès écrivait « Tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours et est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité ».
N’est-ce pas là une honte nationale et un danger pour la France que ces retours à un 19ème siècle de guerre de classes ? Comment pouvons-nous accepter plus longtemps cet affront à la justice sociale et à la démocratie ?
On rétorquera que beaucoup de ces manifestants – plus de 200 pour 21 condamnés, une décimation qui rappelle, elle aussi, de mauvais souvenirs – étaient sous l’emprise de l’alcool et très excités. Assurément ! C’est le propre de ces moments insurrectionnels là. Ceux qui prirent la Bastille n’étaient pas poudrés et parfumés, ni même tous sobres. Ça se saurait !
On me dira que l’incendie du péage a détruit les locaux du peloton autoroutier de la gendarmerie. Certes, et c’est bien malheureux. Mais c’est aussi un malheur que des gendarmes – des hommes d’honneur servant l’intérêt public au risque de leur vie et pour de maigres soldes – doivent défendre un « bien » qui a été spolié au peuple de France, c’est-à-dire à eux-mêmes, par quelques puissants multimilliardaires.
Je rappellerai à l’occasion de cette tragédie un moment fondamental de l’histoire de France que l’on cherche à faire oublier, surtout en ces jours de révolte populaire. Le 14 juillet 1789 – date que nous commémorons chaque année parce qu’elle symbolise la naissance de notre République –, la prise de la Bastille ne s’est pas faite spontanément, mais fut la résultante et le paroxysme d’un vaste mouvement de contestation populaire. Cette journée du 14 juillet fut précédée d’autres journées d’émeutes culminant dans l’assaut des barrières de l’octroi : le peuple – ouvriers des faubourgs et bourgeois, aussi mêlés socialement en 1789 que les Gilets Jaunes en 2018–2019 – n’en pouvait plus de payer des taxes lors de passages de barrières entourant Paris. Ces barrières n’étaient alors pas autre chose que les péages d’aujourd’hui, et, pas plus qu’aux péages d’aujourd’hui, les taxes n’étaient perçues par l’Etat directement, mais par des méga-riches, les Fermiers généraux, auxquels le roi avait délégué le droit de percevoir l’impôt.
Remarque pour nos amis les gendarmes, plaignants dans cette affaire : lors de cette « révolution des barrières », le peuple de Paris fut soutenu par les soldats du régiment des Gardes françaises, qui le soutiendront aussi lors de la prise de la Bastille. Ces Gardes françaises formeront ensuite la Garde nationale, puis… les premiers régiments de gendarmes à pied. A méditer !
Je l’affirme : les entreprises d’autoroutes comme Vinci sont les Fermiers généraux d’aujourd’hui, qui prélèvent à leur bénéfice un impôt indu sur le dos des Français. Ce droit leur a été octroyé sous la présidence de Jacques Chirac et sous le gouvernement Lionel Jospin, mais aujourd’hui le secteur privé se prépare à ramasser une manne plus importante encore, le bon roi Emmanuel Macron se montrant prêt à brader la France à ses amis les oligarques. Aéroports, barrages, retraites, assurance-maladie : c’est open bar, tout doit basculer dans le privé.
Au fait… à qui Emmanuel Macron veut-il vendre Aéroports de Paris (malgré la catastrophe de la vente de l’aéroport de Toulouse aux Chinois) ? Hé oui : à Vinci.
« Ah ! ça ira, ça ira, ça ira… »
PS : Pour ceux qui souhaitent que la « barrière » des Aéroport de Paris ne finisse pas dans l’escarcelle du Fermier Général Vinci, signez et faites signer la « Proposition de loi visant à affirmer le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris » proposée par des parlementaires LR, PS, LFI, UDI, PCF, EELV et MR encore soucieux de l’intérêt général.
Régis de Castelnau
Source : Vu du droit, https://www.vududroit.com/2020/01/repression–contre–la–revolution–des–barrieres/
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10157812876902317
[Inconstitutionnelle autonomisation de l’exécutif] Les policiers autorisés, « à titre exceptionnel », à porter une cagoule en intervention
Les policiers autorisés, « à titre exceptionnel », à porter une cagoule en intervention (en 2017, déjà)
« Le Parisien » s’est procuré une note interne de la Direction générale de la police nationale détaillant les conditions dans lesquelles les policiers peuvent intervenir le visage dissimulé.
Les policiers pourront-ils avoir le visage dissimulé pendant certaines opérations ? Selon une note interne qu’a pu consulter Le Parisien, la Direction générale de la police nationale a tranché. « La cagoule ne doit être utilisée qu »à titre exceptionnel’ (expression soulignée dans la note), ‘le principe général’ restant ‘le travail à visage découvert’ », rapporte le quotidien lundi 3 avril, citant des extraits de ce document adressé le 9 mars aux 66 000 membres de la sécurité publique.
Le port de la cagoule ne pourra être autorisé que dans le cadre de « missions balisées : opérations en lien avec la radicalisation, le terrorisme, le grand banditisme, escorte de détenus sensibles, assistance à des services spécialisés… », énumère Le Parisien, précisant que le texte interdit le port de la cagoule pour « les agents chargés de prendre en compte les enfants lors d’une perquisition ». « Enfin, chacun est tenu d’afficher son numéro de matricule », détaille encore Le Parisien.
Une demande des policiers
Pour expliquer ce souhait d’anonymat réclamé par les policiers, le quotidien évoque notamment l’assassinat d’un couple de policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines), le 13 juin 2016. « Depuis un an, nous réclamions l’élargissement du port de la cagoule en nous heurtant à un mur. Il a fallu ce drame pour que l’on débouche sur un plan sécurité publique allant vers une plus grande anonymisation des procès-verbaux des fonctionnaires », selon le secrétaire national adjoint du syndicat Alliance, Benoît Barret, cité par Le Parisien.
Ainsi, « l’administration a commandé quelque 80 000 exemplaires noirs en tissu jersey avec une ouverture ovale au niveau des yeux. Près des deux tiers seraient déjà arrivés dans les services », détaille le quotidien.
Source : Le Parisien, avril 2017, https://www.francetvinfo.fr/faits–divers/police/les–policiers–autorises–a–titre–exceptionnel–a–porter–une–cagoule–en–intervention_2127963.html
.
Mon commentaire :
Comme y tendent tous les exécutifs, à toutes les époques, la force publique française S’AUTONOMISE, s’affranchit elle-même progressivement de tout contrôle — ce qu’une vraie constitution empêcherait absolument et sévèrement.
Bientôt, on pourra parler de force « publique, entre guillemets parce qu’une poignée d’individus s’en seront arrogé la maîtrise et l’utiliseront comme une milice sauvage contre leurs victimes désarmées, les citoyens.
Rappel : article 16 de la DDHC, Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 :
Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution.
Le pouvoir exécutif en France maîtrise le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Confusion des pouvoirs. Nous n’avons pas de constitution. Nos vies et nos libertés dépendent du bon vouloir arbitraire d’un tyran, qui dicte ses lois, terrorise ses opposants politiques et contrôle la justice.
La responsabilité criminelle des juges, dans notre historique descente aux enfers, sera sûrement pointée par les historiens du futur.
Mais si l’on cherche la cause première de cet abus de pouvoir généralisé et impuni, la cause causale, la cause des causes, il faut bien comprendre notre part de responsabilité, nous qui ne fixons personnellement AUCUNE LIMITE à nos représentants.
#PasDeJusticeSansCitoyensConstituants
Étienne.
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https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10157806699112317
Quelques signes des VIOLENCES D’ÉTAT — POLICIÈRES ET JUDICIAIRES — qui PROUVENT que nous n’avons pas de constitution digne de ce nom :
Fonction publique : la qualification de la personne (plutôt que du poste) et le salaire à vie, c’est terminé, avec la rupture conventionnelle (loi de transformation de la fonction publique)
Fonction publique : la qualification de la personne (et pas du poste) et le salaire à vie, c’est terminé, avec la rupture conventionnelle (loi de transformation de la fonction publique). Le décret :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000039727613&categorieLien=id
Source : Le Café pédagogique,
Fonction publique : l’emploi à vie c’est terminé avec la rupture conventionnelle (loi de transformation de la fonction publique) : le décret https://t.co/7d3gDQmozw
— Café pédagogique (@cafepedagogique) January 3, 2020
La destruction du statut de la fonction publique fait partie du SACCAGE DES COMMUNS et de la PRÉCARISATION GÉNÉRALE par les prétendus « libéraux ».
Nous voyons tous les jours des PREUVES révoltantes que L’ÉLECTION entraîne mécaniquement :
1) notre DÉPOSSESSION politique,
et
2) la CORRUPTION générale des acteurs.
#CherchezLaCauseDesCauses
#PasDeDémocratieSansTirageAuSort
#PasDeTirageAuSortSansCitoyensConstituants
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Alain Supiot, immense penseur du TRAVAIL, du droit du travail et, plus largement, de L’ÉTAT DE DROIT ; avec des critiques pénétrantes (et étonnamment parallèles) des SCIENTISMES de type religieux que sont le néo-libéralisme, l’URSS et l’Union européenne
Chers amis,
Voici plusieurs années que je remets à plus tard la publication d’un billet vous signalant le travail immense, passionnant, très important, d’Alain Supiot, professeur de droit du travail et professeur au Collège de France, souvent relayé par France Culture (merci merci merci, pour toutes ces émissions fondamentales et pour ce considérable dossier « SUPIOT », entretiens, conférences, livres…).
Compte tenu de ce retard, c’est un immense billet que je vais devoir faire ici, un peu rebutant par sa longueur, pardon, mais formidable par l’importance de son contenu, et consultable en plusieurs fois, évidemment.
Tout ce que dit cet homme est intéressant et important. Et ses pensées entrent souvent en résonance (parfois en contradiction) avec celles de Bernard Friot (dont j’admire aussi les réflexions sur le travail). J’aimerais beaucoup voir ces deux hommes confronter et approfondir ensemble leurs analyses…
Bonne lecture.
Étienne.
1 – D’abord, des synthèses isolées (plus ou moins 30 à 90 min pour chaque exposé) :
1) Dans un monde « réellement humain », comment et pourquoi travailler ? (La grande table avec Olivia Gesbert, FC, 17 déc. 2019, 13h)
https://www.franceculture.fr/emissions/la–grande–table–idees/dans–monde–reellement–humain–comment–et–pourquoi–travailler
2) Alain Supiot invité par Là-bas si j’y suis (enfin !) pour réfléchir à l’après-capitalisme (La guerre des idées, avec Jérémie Younes, LBSJS, 26 nov. 2019) :
https://la-bas.org/la–bas–magazine/entretiens/alain–supiot–reflechir–a–l–apres–capitalisme
Seuls les abonnés à LBSJS peuvent voir en entier cet entretien passionnant (d’une heure).
3) Le livre « Le travail au XXIe siècle » d’Alain Supiot, présenté par lui-même (La bibliothèque de l’éco avec par Tiphaine de Rocquigny, FC, 22 nov. 2019) :
https://www.franceculture.fr/emissions/la–bibliotheque–ideale–de–leco/bibliotheque–de–leco–du–vendredi–22–novembre–2019
4) Réflexions avec Alain Supiot « savant du monde du travail » (L’heure bleue avec Laure Adler, FInter, 9 déc. 2019) :
https://www.franceinter.fr/emissions/l‑heure-bleue/l‑heure-bleue-09-decembre-2019
5) Alain Supiot Le travail au XXIe siècle, présentation à l’Institut d’études avancées de Nantes, le 10 déc. 2019 :
6) Alain Supiot, L’avenir du travail, (Matières à penser avec Antoine Garapon, FC 21 juin 2018) :
https://www.franceculture.fr/emissions/matieres–a–penser–avec–antoine–garapon/matieres–a–penser–droit–et–justice–du–jeudi–21–juin–2018
7) La juste division du travail, par Alain Supiot (Colloque « Qu’est-ce qu’un régime de travail réellement humain ? » en juillet 2017) :
https://www.franceculture.fr/conferences/maison–de–la–recherche–en–sciences–humaines/quest–ce–quun–regime–de–travail–reellement
8) Alain Supiot La gouvernance par les nombres, présentation (très résumée pour les personnes pressées) à l’Institut d’études avancées de Nantes, le 24 mars 2015 :
9) Alain Supiot Qu’est-ce qu’un régime de travail réellement humain ?, conférence vraiment très instructive, à l’université PSL, le 13 nov 2014 :
10) Pour remonter aux sources, voyez cette très ancienne conférence (en l’an 2000 !), où l’on retrouve une idée vraiment ‚essentielle approfondie par Supiot depuis plus de 20 ans :
Alain Supiot, LA CONTRACTUALISATION DE LA SOCIÉTÉ , le 22 février 2000 à l’Université de tous les savoirs :
https://www.canal‑u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/la_contractualisation_de_la_societe.878
2 – Ensuite, trois grandes SÉRIES (travail de plus longue haleine, mais toutes ces séances sont absolument passionnantes) :
INTRODUCTION GÉNÉRALE : État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités, entretien avec Christine Goémé (FC, 22 juin 2016) :
https://www.franceculture.fr/emissions/l‑eloge-du-savoir/etat-social-et-mondialisation-analyse-juridique-des-solidarites
INTRODUCTION GÉNÉRALE, LEÇON INAUGURALE : Grandeur et misère de l’État Social
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/grandeur–et–misere–de–letat–social
1. Du gouvernement des lois à la gouvernance par les nombres (deux ans de cours, 2012–2013) :
Les leçons 4 à 12 sont des merveilles, ne ratez pas ça.
1⁄12 Du gouvernement des hommes : de l’imaginaire horloger à l’ordinateur
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑0
2⁄12 En quête de la machine à gouverner
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑1
3⁄12 L’essence des lois, le nomos grec et la lex dans le droit romain
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑2
4⁄12 L’essence de la loi dans la tradition juridique occidentale
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑3
5⁄12 Ritualisme et légalisme
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑4
6⁄12 Le rêve d’harmonie par le calcul
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑5
7⁄12 L’essor des usages normatifs : la comptabilité et les statistiques
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑6
8⁄12 Juger : le passage de la prudence au calcul
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑7
9⁄12 L’asservissement de la loi au nombre : de la planification soviétique au Marché total
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑8
10⁄12 Calculer l’incalculable
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/du-gouvernement-par-les-lois-la-gouvernance-par-les‑9
11⁄12 La New comparative Analysis et le marché du droit
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/du–gouvernement–par–les–lois–la–gouvernance–par–les-10
12/12 La dynamique juridique de la gouvernance par les nombres
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/du–gouvernement–par–les–lois–la–gouvernance–par–les-11
2. Les figures de l’allégeance (2013−2014) :
1⁄9 Le recul de l’hétéronomie
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/les–figures–de–lallegeance–19–le–recul–de–lheteronomie
2⁄9 Le recul de l’hétéronomie (suite)
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/les–figures–de–lallegeance–29–le–recul–de–lheteronomie–suite
3⁄9 Sans foi ni loi, une société insoutenable
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/les–cours–du–college–de–france–du–mercredi–31–octobre–2018
4⁄9 La résurgence du gouvernement par les hommes
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/les–figures–de–lallegeance–49–la–resurgence–du–gouvernement–par–les–hommes
5⁄9 Les transformations des relations de travail de 1914 à la crise du compromis fordiste
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/les–figures–de–lallegeance–les–transformations–des–relations–de–travail–de–1914–a–la–crise-du
6⁄9 Quel régime de travail réellement humain ?
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/les–cours–du–college–de–france–du–lundi–05–novembre–2018
7⁄9 Quel régime de travail réellement humain ? (suite)
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/les–figures–de–lallegeance–79–quel–regime–de–travail–reellement–humain–suite
8⁄9 L’essor des droits attachés à la personne
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/les–figures–de–lallegeance–89–lessor–des–droits–attaches–a–la–personne
3. Figures juridiques de la démocratie :
1⁄9 Essor et reflux de la démocratie économique
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/figures-juridiques-de-la-democratie-19-essor-et-reflux-de-la-democratie-economique‑0
2⁄9 La démocratie économique et sociale
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/figures-juridiques-de-la-democratie-29-la-democratie-economique-et-sociale‑0
3⁄9 La généalogie de la démocratie économique
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/figures–juridiques–de–la–democratie–39–la–genealogie–de–la–democratie–economique
4⁄9 Les bases juridiques médiévales de la démocratie
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/les–bases–juridiques–medievales–de–la–democratie
5⁄9 Des bases juridiques médiévales de la démocratie aux bases dogmatiques de l’époque moderne et jusqu’à aujourd’hui
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/figures–juridiques–de–la–democratie–59–des–bases–juridiques–medievales–de–la–democratie–aux–bases
6⁄9 La vision révolutionnaire de la démocratie économique
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/figures–juridiques–de–la–democratie–69–la–vision–revolutionnaire–de–la–democratie–economique
7⁄9 La démocratie face à la dynamique du capitalisme
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/figures–juridiques–de–la–democratie–79–la–democratie–face–a–la–dynamique–du–capitalisme
8⁄9 Du travail à l’emploi, la redéfinition de la démocratie économique
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/figures–juridiques–de–la–democratie–89–du–travail–a–lemploi–la–redefinition–de–la–democratie
9/9 La démocratie capturée par le marché
Résumé et compléments : https://www.franceculture.fr/emissions/les–cours–du–college–de–france/la–democratie–capturee–par–le–marche
3 – Enfin, les meilleurs LIVRES à lire d’Alain SUPIOT :

L’esprit de Philadelphie : la justice sociale face au marché total, Seuil, 2010

La Gouvernance par les nombres, Fayard, 2015

La force d’une idée, Les Liens qui Libèrent, 2019

LE TRAVAIL N’EST PAS UNE MARCHANDISE. CONTENU ET SENS DU TRAVAIL AU XXIe SIÈCLE, Collège de France, 2019

Le Travail au XXIe siècle, Les Editions de l’Atelier, 2019

Qu’est-ce qu’un régime de travail réellement humain ?, Hermann, 2018

Le droit du travail, PUF – Que sais-je?, 2019

Mondialisation ou globalisation ? : Les leçons de Simone Weil, Collège de France , 2019

Face à l’irresponsabilité : la dynamique de la solidarité, Collège de France, 2018

Grandeur et misère de l’Etat social, Fayard, 2013
N’oubliez pas d’aller consulter le formidable DOSSIER « Alain Supiot » publié sur le site de France Culture, c’est une mine inépuisable :
https://www.franceculture.fr/personne–alain–supiot.html
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10157730918262317
PS : je vous avais parlé sur Thinkerview, en août 2017, du livre important de Supiot, « Du gouvernement par les lois à la gouvernance par les nombres » ; c’est à partir de 1 h 51 min :
https://youtu.be/DROqR_7EKvs
Thomas Piketty vs Patrick Cohen : spectaculaire joute verbale entre un défenseur du peuple et un défenseur des ultra-riches, à propos des RETRAITES
Voilà un vif débat où la guerre des classes est plus voyante que d’habitude :
Les regards que lance parfois Patrick Cohen, défenseur des 1% les plus riches, à Thomas Piketty, défenseur des 99% que sont les autres, pourraient inspirer un LOGO de la guerre des classes que les riches mènent contre les pauvres :
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10157730059017317&set=a.10150279445907317&type=3&theater
[RIC ETM EPNM] Notre rencontre à MILLAU le 5 novembre dernier.
https://youtu.be/HezVYQi5pzs&feature=youtu.be
L’originalité de cette soirée a été de rapprocher la THÉORIE de la PRATIQUE, en écoutant et en interrogeant les gilets jaunes de Saint-Affrique, qui ont organisé un RIC LIBRE (des citoyens organisent EUX-MÊMES une consultation citoyenne sans avoir besoin de leurs représentants), ce que je trouve extrêmement subversif contre l’ordre de domination qu’est l’escroquerie parlementaire.
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10157725525972317
[CORRUPTION CRASSE] Retraites : BlackRock souffle ses conseils pour la capitalisation à l’oreille du pouvoir (Martine Orange, Mediapart)
Retraites : BlackRock souffle ses conseils pour la capitalisation à l’oreille du pouvoir
par Martine Orange
Source : Mediapart (abonnez-vous), https://www.mediapart.fr/journal/france/091219/retraites–blackrock–souffle–ses–conseils–pour–la–capitalisation–l–oreille–du–pouvoir
Premier gestionnaire d’actifs au monde, BlackRock a des vues sur l’épargne française, « une des plus élevées d’Europe ». À la faveur de la loi Pacte, première étape pour dynamiter la retraite par répartition, le fonds américain dispense ses recommandations au gouvernement.
Officiellement, le gouvernement jure qu’il veut défendre la retraite par répartition. Mais en coulisses, les assureurs et les financiers ne se privent pas de lui dispenser leurs conseils « éclairés », auxquels il prête la plus grande attention, pour faire éclater le système. La réforme des retraites, pour les financiers, doit être l’occasion de mettre en œuvre un système par capitalisation, qui, jusque-là, n’a pas réussi à s’implanter en France, en dépit des divers mécanismes instaurés depuis quinze ans (dispositifs Madelin, Perco, Perp). Elle doit leur permettre de mettre enfin la main sur une épargne « parmi les plus élevées d’Europe » qui leur échappe jusqu’à présent.
Parmi les plus influents, il y a BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs au monde. Le fonds a de grandes ambitions en France manifestement. « Fin 2017, seuls 130 milliards d’euros avaient été collectés dans ces produits [d’épargne retraite – ndlr], ce qui est décevant par rapport à l’épargne déposée en liquidités (1 500 milliards d’euros), les produits d’assurance-vie en euros (1 600 milliards d’euros) ou les investissements directs/indirects en actifs non financiers (plus de 7 600 milliards d’euros) », relève-t-il dans une note publiée en juin 2019. Bref, une situation misérable pour les financiers à laquelle il convient de remédier au plus vite.
Cette note, rédigée « à destination du gouvernement français », est faite pour lui suggérer la façon dont il convient d’écrire la loi et les règlements pour que les choses changent, qu’enfin la capitalisation s’installe en France. Le premier pas pour le gestionnaire américain d’actifs vient d’être franchi victorieusement avec la loi Pacte.« Un élément majeur de la réforme de l’épargne retraite en France », proclame-t-il.
Adoptée en avril et promulguée en juin, cette loi, sans qu’on en prenne toujours garde, est bien le premier étage de la fusée visant à mettre à terre le système par répartition existant, avant la réforme proprement dite. Elle vise « à combler les lacunes structurelles des régimes d’épargne retraite volontaire existants. Elle permet à l’épargnant : de bénéficier d’un allègement fiscal pour les cotisations versées en réduisant sa base imposable sur le revenu, d’accéder à son capital avant la retraite dans certains cas prédéfinis […], de transférer son patrimoine à une entité plus concurrentielle sans frais de transfert après cinq ans », se félicite BlackRock. Ce qui revient à contourner tout ce qui relève des principes d’égalité et de solidarité : la Sécurité sociale, le fisc et le droit sur les successions.
Mais pour que ce dispositif prospère, il convient que l’État prenne les bonnes dispositions. Dans sa grande bienveillance, BlackRock a lui-même rédigé les principales règles que le gouvernement se doit de suivre, « pour réussir la réforme de l’épargne retraite » : « 1) Améliorer par voie de décrets d’application et d’ordonnance la lisibilité du régime avec un corpus de règles communes destiné à faciliter la portabilité de l’épargne retraite. 2) S’inscrire dans le cadre du nouveau règlement européen qui instaure le produit paneuropéen d’épargne retraite individuelle (PEPP) 3) Pérenniser le dispositif législatif et les incitations fiscales de long terme en renforçant le rôle d’un tiers indépendant ayant pour mission d’évaluer le coût et l’efficacité des réformes dans la durée. »
Capture d’écran du site de BlackRock
Quand BlackRock recommande, tout gouvernement écoute. Avec quelque 7 000 milliards de dollars d’actifs gérés, le fonds a accumulé un poids immense dans les décisions du monde (voir notre enquête). Biberonné à l’argent des banques centrales, il a acquis depuis la crise de 2008 une place sans précédent : la FED et la BCE font appel à lui pour évaluer les banques. Il a l’oreille de nombre de gouvernements, ayant su trouver des relais puissants dans pratiquement tous les pays et institutions européennes. L’ancien président de la banque suisse, Philipp Hildebrand, est ainsi devenu vice-président de BlackRock. Ancien responsable de la CDU, Friedrich Merz est le représentant du fonds américain en Allemagne. Et cela ne l’a pas empêché à l’automne 2018 de briguer – en vain – la succession d’Angela Merkel à la tête de la CDU.
Mais il semble que BlackRock a développé une relation toute particulière en France ces dernières années. Et pas seulement parce qu’il est actionnaire de toutes les entreprises du CAC 40. Avant même l’élection d’Emmanuel Macron, Larry Fink, co-fondateur et président de BlackRock, se passionnait pour le futur président. En avril 2017, avant le premier tour de la présidentielle, https://youtu.be/l1wfPbMxIqQ sa vision de la présidentielle française et tout le bien qu’il pensait d’Emmanuel Macron – qu’il semble déjà bien connaître –, destiné, selon lui, à devenir le futur président pour le« plus grand bien de la France et de l’Europe ». Macron « bluffe l’homme le plus puissant de Wall Street », écrira quelques semaines plus tard Challenges.
Larry Fink (BlackRock) et Emmanuel Macron à l’Elysée en juillet 2019 © Reuters »
En tout cas, Larry Fink a le droit à un traitement spécial. Dès la fin juin 2017, alors que les élections législatives sont à peine achevées, le président de BlackRock est le premier dirigeant financier à être reçu à l’Élysée, le jour même où le gouvernement présente sa réforme du marché du travail. Il y reviendra moins de trois mois après pour participer au lancement de la campagne voulue par Emmanuel Macron pour attirer les investisseurs étrangers. Depuis, Larry Fink est de tous les programmes élyséens : en faveur de la « finance verte », « pour un capitalisme plus inclusif », « pour la lutte contre le changement climatique ». Il est invité au moins une fois par an dans les palais nationaux, à l’Élysée ou Versailles selon les circonstances.
BlackRock, présidé en France par Jean-François Cirelli (ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée sous Chirac, PDG de GDF, puis vice-président de GDF-Suez devenu Engie), a porte ouverte dans les ministères. Il est associé à toutes les réflexions sur la réforme de l’épargne, au point que Thierry Martel, directeur général de Groupama (groupe mutualiste) s’est énervé de l’alignement de Bercy sur les vues du gestionnaire d’actifs. Très désireux de faire plaisir, le gouvernement a demandé à l’agence française de développement d’investir avec BlackRock dans les énergies renouvelables dans les pays en développement. Sans y voir le moindre problème.
Dans le même souci de créer un partenariat « gagnant-gagnant », le gouvernement a invité Jean-François Cirelli, en tant que représentant de BlackRock, à siéger au comité Action publique 2022, afin de prodiguer ses conseils sur les missions de l’État. Car si le gouvernement peut tout à fait se passer de l’avis de la société civile sur la façon dont doivent évoluer les politiques publiques, il ne saurait faire l’impasse sur les lumières de la finance.
Fraude fiscale et fuite des capitaux
En retour, les dirigeants de BlackRock ne cessent de chanter les louanges de la politique d’Emmanuel Macron (lire ici ou là). En juillet 2018, le fonds a annoncé choisir Paris plutôt que Londres pour y installer un centre de gestion alternative à destination de l’Asie et de l’Europe. L’annonce a permis au ministre des finances, Bruno Le Maire, qui rêve de transformer Paris en City en profitant du Brexit, de se féliciter de cette victoire, marquant le succès de sa politique d’attractivité en faveur du monde financier.
Dans les faits, le siège est resté à Londres, ainsi que toute la gestion ; BlackRock compte à peine soixante salariés en France. Mais cette annonce lui a permis de décrocher en un temps record, soit moins de trois mois, l’autorisation de créer une société de gestion alternative par l’Autorité de marchés financiers. Et de peser sur les choix futurs sur les règles de l’épargne.
Car, en la matière, BlackRock a des opinions très arrêtées : les règlements sur la gestion de l’épargne en France sont beaucoup trop prudents. Il faut en finir avec les obligations sur les placements en titres d’État ou en immobilier, imposées pour assurer aux épargnants de retrouver leur épargne investie. Place à la finance moderne, aux ETF (exchange trade funds), aux plateformes électroniques de gestion.
Hasard, c’est justement les points forts de BlackRock. Celui-ci a développé toute une gestion d’actifs basée sur la reproduction des indices boursiers, où tout se négocie et s’échange à la nanoseconde, à partir d’un système électronique, Aladdin. « Le risque de perdre tout ou partie du capital existe », avertissent en préambule nombre de plateformes de gestion alternative. Mais cela ne semble pas gêner BlackRock. Au contraire.
Depuis le début de la crise financière, le fonds a volé de succès en succès grâce à l’afflux des liquidités apportées par les banques centrales, ce qui a permis une explosion des indices boursiers. Attiré par ces performances, l’argent afflue, ce qui lui rapporte toujours plus de commissions de gestion. Si à un moment la crise survient, il n’a aucune responsabilité à l’égard de ses clients, puisque, à l’inverse des assureurs, il n’y a pas de garantie sur le capital épargné. Et si vraiment tout tourne mal, il sera toujours temps de demander secours aux États pour le renflouer, au nom de la détresse des épargnants, au nom du « too big to fail » (trop gros pour faire faillite).
C’est cette gestion risquée de l’épargne que le gouvernement français accepte de soutenir dans sa promotion de la capitalisation. Officiellement, cela est censé aider le développement de l’épargne productive et le financement des PME. Mais les demandes de BlackRock au gouvernement vont tout à fait dans un sens opposé. Les produits d’épargne retraite, promus dans le cadre de la loi Pacte, doivent s’inscrire, recommande le gestionnaire, dans le cadre de la directive Juncker sur l’épargne paneuropéenne. Dans ce cadre, « la liste des investissements éligibles aux dispositifs d’épargne salariale gagnera à être étendue aux SICAV de droit étranger. […] Un grand nombre de gestionnaires d’actifs ont des gammes de fonds domiciliées au Luxembourg ou en Irlande, qui sont aujourd’hui exclues de cette offre. » Deux pays à la fiscalité “compréhensive”. En d’autres termes, il faut faciliter l’évasion fiscale et la fuite des capitaux. Sans que cela fasse frémir un seul responsable.
Les recommandations de BlackRock en images. © BlackRock
Le gouvernement en premier assiste, voire encourage, la dégradation systématique des finances publiques à tous les niveaux. La loi Pacte prévoit déjà que les souscripteurs des nouveaux plans de retraite par capitalisation pourront déduire leur placement dans la limite de 10 % des revenus imposables. Comme cette mesure est destinée en priorité aux tranches supérieures, le manque à gagner risque d’être important. Dans son étude d’impact présentée avec le projet de loi, le gouvernement le chiffre à 1,1 milliard d’euros en 2019 et 1,2 milliard en 2020. Des chiffres sans doute sous-estimés. La mesure viendrait s’ajouter à la suppression de l’ISF et de la flat tax sur les revenus du capital.
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Mais il faut ajouter à cela la deuxième mesure visant à dynamiter la retraite par répartition de l’intérieur : l’abaissement des cotisations retraite sur les très hauts salaires. Jusqu’à présent, les cotisations sur les retraites sont perçues jusqu’à des salaires de 27 000 euros par mois, soit huit fois le plafond de la Sécurité sociale. Dans le cadre de sa réforme, le gouvernement prévoit que les cotisations obligatoires sur les salaires seront perçues jusqu’à 10 000 euros par mois, soit trois fois le plafond de la Sécurité sociale. Au-delà, il y aurait juste une cotisation de « solidarité » de 2,8 %. « Par rapport au système actuel, c’est une énorme baisse de cotisation pour les salaires entre 120 000 et 250 000 euros par an. C’est le nouveau “super Macron des riches” », s’indigne l’économiste Thomas Piketty. Selon les premières estimations, cet abaissement des cotisations sur les plus hauts salaires représenterait un manque à gagner de quelque 3 milliards d’euros. Des milliards que l’exécutif souhaite orienter vers les plans par capitalisation. Il paraît pourtant que ce dernier est très préoccupé par l’équilibre financier du système de retraite.
Dans l’esprit de BlackRock, ce dynamitage de la retraite par répartition, de la solidarité entre les générations, ne doit pas s’arrêter là. Après les hauts salaires, il convient de poursuivre l’œuvre et de l’étendre à tous. Dans le cadre de son chapitre « Faciliter ou prévoir la mise en place d’incitations comportementales pour accroître le niveau des contributions volontaires », il préconise ainsi une série de mesures qui s’apparentent aux mutuelles rendues obligatoires pour la santé, qui sont en train de prendre le pas sur l’assurance-maladie : « L’épargnant devrait se voir proposer par défaut une contribution automatique à son plan en pourcentage de son revenu mensuel, à un niveau de base compatible avec l’effort d’épargne considéré comme minimal (par exemple 5 %) ; cette contribution automatique par défaut pourrait être associée à un dispositif d’augmentation automatique dans lequel le taux d’épargne augmente progressivement à chaque augmentation de revenu du salarié. De cette manière, une part croissante des augmentations dont bénéficiera l’individu sera affectée à son épargne retraite, sans que cela soit une contrainte trop forte pour l’individu, qui voit son salaire augmenter. »
La finance pourrait ainsi préempter une partie toujours plus grande des salaires et le gouvernement en finir avec la Sécurité sociale. Tout un programme. Et BlackRock l’a rédigé pour nous.
Martine Orange.
Régis de Castelnau : VIOLENCE DE LA RÉPRESSION CONTRE LE MOUVEMENT SOCIAL : LA JUSTICE PREMIÈRE RESPONSABLE.
Encore un article REMARQUABLE de Régis de Castelnau.
Mon commentaire :
1) Nous devrions mettre l’accent sur les VIOLENCES JUDICIAIRES, aussi graves (sinon plus puisque les unes *rendent possibles* les autres) que les violences policières.
2) TOUTES ces violences venant en fait de CEUX QUI LES ORDONNENT, on ferait mieux parler de VIOLENCES DES RICHES.
Étienne.
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VIOLENCE DE LA RÉPRESSION CONTRE LE MOUVEMENT SOCIAL : LA JUSTICE PREMIÈRE RESPONSABLE.
Policiers républicains ou dévoyés ?
La grande journée du 5 décembre dont personne à part quelques militants déguisés en journalistes, n’a pu nier qu’elle était un grand succès a pourtant encore été marquée par d’intolérables violences policières. Aux quatre coins de la France, des caméras nous ont montré des forces de l’ordre utiliser sans aucun complexe une violence parfois sans frein faisant rejaillir sur l’ensemble du corps de la police un déshonneur qui mettra très longtemps à se dissiper.
Depuis un an, des policiers dévoyés, s’en donnent à cœur joie et utilisent tranquillement des méthodes dignes de milices de nervis, contre des manifestants voulant user de leurs libertés constitutionnelles. Le tout sous le regard des caméras, des témoins, et de la presse étrangère effarée, sans que cela émeuve beaucoup la presse mainstream. À longueur de plateaux et de colonnes, les éditocrates se relaient pour stigmatiser les violences des manifestants et rester muets sur l’effarant bilan d’un an de violences policières. Et Emmanuel Macron aura beau dire « ne parlez pas de ‘répression’ ou de ‘violences policières’, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit. », le catastrophique Castaner « qu’il faut arrêter de parler de violences policières » et Laetitia Avia proférer sur Mediapart devant un Plenel complaisant cette vilenie : « apportez-moi une violence constatée et je serais la première à la condamner », il n’est personne pour douter de l’existence de ces violences. Et pas grand monde ne peut se faire d’illusions sur leur caractère politiquement délibéré et organisé, probablement sur ordre comme l’a démontré l’opération de la place d’Italie le 16 novembre dernier avec le comportement du préfet de police de Paris dont Jean-Luc Mélenchon dit à juste titre « qu’il a des méthodes de psychopathe ».
Sous la pression des réseaux où circulent témoignages des exactions, et commentaires de la presse étrangère, une partie de la grande presse nationale s’est sentie contrainte changer un peu son fusil d’épaule et de rapporter de façon beaucoup plus exacte ce qui se passe. Mention spéciale au journal le Monde qui a commencé à se pencher sur ces dérives avec honnêteté.
L’impression désastreuse laissée par l’installation de cette répression violente se nourrit bien sûr, de son bilan épouvantable en termes de décès, d’amputations, de blessures souvent gravissimes, mais aussi et surtout de cette impression d’une violence complètement débridée, utilisée absolument sans complexe et nourrie par un sentiment d’impunité qui pousse à la surenchère.
Comment en est-on arrivé là ?
Pour une raison très simple : ceux dont c’est la mission de contrôler l’utilisation par les forces de police de la violence légitime de l’État, ce sont les magistrats du service public de la justice. Ce sont eux qui sont chargés de notre protection face à ces débordements. Toutes ces violences dont le remarquable travail réalisé par David Dufresne nous permet d’avoir idée de l’importance, sont autant d’infractions sévèrement réprimées par le code pénal.
Il y a les violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique prévues et réprimées par les articles 222–7 et suivants du code pénal. Une lecture rapide montre bien que les violences volontaires comme le fait d’éborgner en visant la tête avec un LBD ou un lance-grenade sont des crimes relevant de la cour d’assises ! Comment qualifier autrement que de « tentative de meurtre » l’attentat dont a été victime le malheureux Olivier Beziade, pompier volontaire bordelais le 12 janvier 2019. Et il y a bien sûr aussi des violences volontaires moins importantes pour lesquelles dans toutes les incriminations du code, le fait qu’elles soient commises par des forces de l’ordre sont des circonstances aggravantes ! Ce sont donc bien les violences policières que le législateur a entendues réprimer particulièrement.
Malheureusement la réponse judiciaire qui était du devoir des magistrats compétents est simplement un désastre, fruit d’une défaillance majeure dans le fonctionnement de la Justice française.
Il y a cependant une chose curieuse dans les débats autour des violences policières depuis un an, c’est que la plupart de ceux qui les condamnent pointent la responsabilité du ministre de l’intérieur et de son chef installé à l’Élysée et celle bien sûr les auteurs directs de ces violences. On parle aussi beaucoup du rôle de IGPN comme organisme disciplinaire interne préposé à l’étouffement et à l’impunité. Mais très peu des premiers responsables, ceux qui magistrats des parquets et juges du siège ont la responsabilité par la répression de ces violences illégales. Et dont la mission est de protéger notre intégrité physique et nos libertés à commencer par celles constitutionnelles de manifestation et d’expression. Or, c’est justement cette étonnante défaillance qui a permis au président de la république et à ses amis de lâcher les chiens, dans le but avéré de réprimer, de brutaliser, d’estropier, d’intimider et d’empêcher la contestation de la politique voulue par ce pouvoir minoritaire. On n’oubliera pas non plus les 5000 gardes à vue manifestement abusives, qui étaient autant de séquestrations arbitraires couvertes par les parquets quand elles n’étaient pas directement organisées par eux.
Une Justice instrument politique du pouvoir ?
On a déjà dit ici à plusieurs reprises que l’autorité judiciaire avait en grande partie rallié le pouvoir macroniste et s’était mis à sa disposition. L’élection circonstancielle d’Emmanuel Macron en 2017 a amené au pouvoir un homme et un groupe et un groupe décidés à imposer au pays une politique dont majoritairement il ne veut pas comme vient de le démontrerRomaric Godin avec clarté dans l’ouvrage qu’il vient de publier. Des trois outils de répression dont dispose le pouvoir, à savoir les médias caporalisés, les forces de police, et l’autorité judiciaire, c’est bien celui-ci qui est le plus important et aujourd’hui le plus utile.
Sa fonction est triple :
• protéger les amis du pouvoir et leur éviter autant que faire se peut les soucis judiciaires. L’expérience a bien montré le rôle que devait remplir le nouveau procureur de Paris choisi par Emmanuel Macron.
• Instrumentaliser la justice à des fins politiques contre les opposants institutionnels, Marine Le pen et Jean-Luc Mélenchon en savent quelque chose…
• mener une répression de masse contre le mouvement social des gilets jaunes. Le bilan inouï de 3000 condamnations distribuées en quelques mois dont 1000 assorties de peines de prison ferme, est là pour en établir la réalité. Il suffit aussi d’entendre les communiqués chiffrés de victoire d’Édouard Philippe et de Nicole Belloubet devant le Parlement. Mais ce que l’on a tendance à oublier c’est la deuxième facette de ce pouvoir de répression, caractérisé par le refus obstiné, d’abord des parquets, de poursuivre efficacement les violences policières.
On ne va pas ici , faute de temps et de place, faire la liste de tous les exemples qui documentent cette réalité, nous contentant de revenir sur deux d’entre eux, tellement emblématiques de cette dérive, qui se sont précisément déroulés le jour de la grande manifestation syndicale.
Il y a tout d’abord cette vidéo où l’on voit dans une rue de Paris, deux policiers en uniforme adopter un comportement de nervis pour s’acharner brutalement sur un homme à terre. Elle a fait le tour des réseaux provoquant enfin le scandale politique que mérite ce genre d’agissements. Alors on nous dit que le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, mais compte tenu justement du scandale, il ne pouvait faire autrement ! On rappellera cependant que l’enquête préliminaire n’est pas contradictoire et qu’elle est secrète. Qu’elle est à priori confiée à l’IGPN dont on sait maintenant, et notamment depuis l’affaire Canico ce qu’il faut en penser. Jusqu’à présent lorsque les parquets ont été contraints et forcés de prendre de telles initiatives cela a débouché sur des classements sans suite aussi massifs qu’invraisemblables. Pas une suspension, pas une garde à vue, pas une mise en examen jusqu’à présent. Juste sur plusieurs centaines d’affaires, une seule audience de jugement assez ridicule pour donner le change. Ce n’est pas avec cette initiative d’ouverture d’enquête que le parquet de Paris dirigé par le magistrat choisi par Macron va redorer son blason.
Il y a ensuite un épisode qui s’est déroulé au Havre et filmé par deux jeunes garçons assis dans leur voiture garée sur un parking. Deux policiers en furie se précipitent vers eux et malgré les objurgations des deux personnes qui n’opposent aucune résistance, ils dégradent violemment le véhicule et en extirpent brutalement les deux occupants. Malheureux, il y avait un gilet jaune sur le tableau de bord ! Vous ne saviez pas que dans la France de Macron c’est un crime justifiant cette intervention violente ? Eh bien, il s’est trouvé un membre du parquet local pour couvrir la garde à vue infligée à la suite, et histoire de faire bon poids pour habiller le tout, les deux gamins se sont vus délivrer une citation en correctionnelle !
Mais revenons pour conclure sur la petite séquence de l’interview complaisante de la députée LREM. Il y avait pire finalement que les déclarations de Laetitia Avia. L’attitude de cette dirigeante du Syndicat de la Magistrature venant benoîtement dire qu’elle avait peur d’aller à la manifestation du 5 décembre à cause des violences policières.
Vous avez raison Madame, user de sa liberté constitutionnelle de manifestation est devenu désormais dangereux. Mais qu’avez-vous fait depuis un an, votre organisation syndicale et vous même pour réellement dénoncer et combattre ces violences ? Vous nous dites les avoir dénoncés depuis plusieurs mois, la consultation de votre site démontre pour le moins une prudente parcimonie. Mais surtout, qu’ont fait vos collègues pour poursuivre fermement et ainsi prévenir toutes ces violences illégales ? Quand avez-vous critiqué cette défaillance de la Justice, de votre Justice, dans le contrôle des violences policières, défaillance qui les a permises ?
Et comment pouvez-vous accepter que le principal outil de répression dont se sert Macron contre le mouvement social soit celui du corps auquel vous appartenez ?
Régis de Castelnau.
Source : blog « Vu du droit », https://www.vududroit.com/2019/12/violence–de–la–repression–contre–le–mouvement–social–la–justice–premiere–responsable
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10157709015962317
[Violences policières bientôt protégées des dénonciations citoyennes par les « élus » des riches, ennemis du peuple] La tyrannie qui vient, éclairée par Régis de Castelnau, sur son blog
LAETITIA AVIA, JEAN-PIERRE GRAND : DUETTISTES DE BASSES-ŒUVRES
Petit retour sur deux petites séquences dont nous avons pris connaissance ces jours derniers.
On va commencer par Madame Laetitia Avia, venue asséner quelques vilenies chez Mediapart sans que cela provoque une réaction digne de Moustache dont on sait malheureusement et depuis longtemps ce qu’il faut penser de son amour des libertés.
Interrogée sur les violences policières à l’occasion des manifestations elle a répondu : « je suis avocate il n’y a pas plus soucieux de l’État de droit qu’une avocate. Si demain j’ai une violence policière constatée que j’ai comme telle, je serais la première à la condamner. Mais apportez-moi une condamnation. » Donc, la députée nous dit en substance : « tant qu’il n’y a pas de condamnation, il n’y a pas de violences policières. » Et puis vous allez voir qu’elle va nous dire qu’il faut que ces condamnations soient définitives ! Madame Avia, ce que vous avez dit là, vous abritant derrière votre robe d’avocat et une référence « à l’État de droit » est simplement une infamie.
L’absence de condamnation judiciaire ne fait pas disparaître un événement. Alexia Daval a été assassinée, et son mari a avoué l’avoir tué. Il n’est pas encore jugé et par conséquent il est présumé innocent. MAIS L’ABSENCE D’UNE DÉCISION DE CONDAMNATION NE FAIT PAS DISPARAÎTRE LE FAIT ! Alexia Daval a‑t‑elle été assassinée oui ou non ? On pourrait multiplier les exemples, mais pour le sujet qui nous occupe, nous savons très bien, tous les observateurs, tous les journalistes honnêtes, tous les témoins, toutes les victimes, et elles dans leur chair, savent qu’il y a eu un déferlement sans précédent de violences policières.
Pour vous Madame Avia, les éborgnés, les amputés, les blessés, les familles des morts, n’ont donc été victimes de rien, il n’y a pas eu de violence puisqu’il n’y a pas de jugement ? Comment peut-on faire preuve d’une telle bassesse ? Franchement vous n’avez pas honte ?
Ensuite il y a le sénateur Jean-Pierre Grand, longtemps membre de l’UMP/LR qui y a déjà mangé à tous les râteliers et qui vient de quitter son parti : « parce que comment qu’il est pas trop d’extrême droite, quasiment nazi » nous dit-il à peu près en version originale, ce qui après lecture des sous-titres donne : « coucou Monsieur Macron comment que je suis pas trop gentil de venir vers vous, vous n’auriez pas un petit maroquin, une petite mission en échange, ou un chouette petit placard dorée comme Ségolène Royal pour m’occuper. Maintenant à cause du cumul des mandats j’ai dû rendre celui de maire. Et puis vous savez, n’hésitez pas, je suis prêt à rendre service ».
Aussitôt dit aussitôt fait, c’est vrai qu’il est serviable Monsieur Grand. La presse amie lance une campagne à partir d’incidents « menaçants » contre des policiers, dont la réalité pour la plupart d’entre eux est quand même sujette à caution et commence à sentir la manipulation.(1) À partir de là le sénateur empressé et probablement sollicité par ses nouveaux amis a déposé au moment de la discussion au Sénat de la fameuse loi scélérate « contre la haine sur Internet » appelée loi Avia (tiens tiens !), un amendement parfaitement liberticide interdisant de filmer les policiers dans les manifestations et de diffuser ses vidéos sans leur consentement (???). Sous peine d’une amende de, excusez du peu, 15 000 € ! Chacun a bien compris qu’il s’agit d’inscrire dans la loi l’impunité totale de la violence des policiers dévoyés. Toutes les affaires dont la plupart ont certes été ensuite étouffées par l’IGPN et les parquets n’ont pu se déclencher qu’à cause des photos et des vidéos circulant sur les réseaux.
Nouvelle infamie, qui vient compléter la première, parce qu’avec cette interdiction, il n’y aura jamais de procédure pénale possible contre les violences policières et par conséquent pas de condamnation et donc comme le dit Madame Avia pas de violences. La boucle est bouclée. Ce régime est en train de basculer sans état d’âme dans une dérive effrayante.
Et une fois de plus avec ces deux personnages emblématiques du macronisme, on comprend pourquoi toutes les dictatures ont toujours trouvé facilement leurs exécuteurs de basses œuvres.
Régis de Castelnau.
(1) À propos, ou en est l’enquête sur « l’incendie criminel » dont aurait été victime une résidence secondaire inhabitée de Richard Ferrand ? Ça avance ?
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Pétition Amnesty International / LDH : METTEZ FIN AU HARCÈLEMENT DE CAMILLE HALUT ET DES OBSERVATEURS DES PRATIQUES POLICIÈRES !
De mon point de vue, Camille est littéralement admirable, d’un courage inouï et d’un dévouement au bien commun exemplaire. Je vous signale qu’elle est aujourd’hui martyrisée par l’État pour sa surveillance active et efficace des violences policières, et qu’une pétition tourne pour la soutenir. Je vous invite à la signer ici : https://www.amnesty.fr/petitions/mettez–fin–au–harcelement–de–camille–halut–et–des–observateurs
Étienne.
PÉTITION
METTEZ FIN AU HARCÈLEMENT DE CAMILLE HALUT ET DES OBSERVATEURS DES PRATIQUES POLICIÈRES !
(on peut signer jusqu’au 31.05.2020)
Camille Halut est observatrice pour la Ligue des droits de l’homme (LDH). Elle rejoint la LDH il y a un an et demi, choquée d’avoir vu une manifestation se faire gazer avant même d’avoir commencé.
En documentant les pratiques des forces de l’ordre, elle veut alerter sur certaines dérives et encourager le respect du droit. Mais comme de nombreux observateurs de manifestations, dans le cadre de sa mission, Camille fait l’objet de pressions, intimidations et violences de la part de la police.
Depuis avril 2019, elle a déjà passé 56 heures en garde à vue. Le 12 décembre prochain, elle sera jugée pour rébellion et dissimulation de visage, alors qu’elle avait simplement refusé de donner son appareil photo aux forces de l’ordre qui encadraient la marche pour le climat à Montpellier. Chacun de ces délits est passible d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende. Ce n’est pas la première fois que Camille est poursuivie : le 1er octobre dernier, les juges l’ont relaxée, questionnant l’intégralité de la procédure puisque la police aurait cherché une infraction a posteriori. Cela indiquerait qu’il s’agissait avant tout d’entraver sa mission d’observatrice.
Les personnes qui observent les pratiques policières en manifestations sont de plus en plus soumises à des intimidations, brutalités, insultes de la part des policiers, alors que le droit international exige qu’ils puissent opérer librement et reconnaît que leur mission est essentielle à la prévention et à la documentation des violences policières. Les observateurs de pratiques policières sont des défenseurs des droits humains et devraient être protégés comme tels. Ils devraient pouvoir évoluer dans un environnement favorable pour mener à bien leurs missions.
Ces poursuites et toutes formes de pression contre les observateurs doivent cesser, et Camille doit être relaxée.
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La lettre de la pétition :
Monsieur le ministre,
Depuis plusieurs mois, les observateurs et observatrices des pratiques policières présents dans les manifestations sont régulièrement victimes d’intimidations, d’insultes voire de violences de la part de certains membres des forces de l’ordre. Une partie de ces violences a été filmée et des plaintes ont été déposées, sans qu’aucune n’aboutisse à ce jour. Plusieurs observateurs ont été interpellés et conduits en garde-à-vue. Un pas a encore été franchi avec des poursuites répétées et sans fondements contre Camille Halut, observatrice pour la Ligue des droits de l’homme.
Les observateurs agissent pour protéger le droit de manifester pacifiquement : ils sont des défenseurs des droits humains dont le rôle est reconnu par le droit international. A ce titre, ils doivent pouvoir opérer librement et en toute sécurité.
Les pressions,violences policières et poursuites dont les observateurs font l’objet entravent leur mission. En tant que ministre de l’Intérieur, vous avez la responsabilité de mettre un terme à ce harcèlement. Nous vous appelons à :
-Mettre fin au harcèlement de Camille Halut et de tous les observateurs lors des manifestations
-Garantir qu’ils puissent exercer leur mission d’observation en toute sécurité
-Faciliter la conduite d’enquêtes exhaustives, indépendantes et impartiales pour toutes les plaintes déposées pour les allégations de violences à leur encontre
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Lien pour signer la pétition : https://www.amnesty.fr/petitions/mettez–fin–au–harcelement–de–camille–halut–et–des–observateurs
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Rendez-vous à Paris vendredi prochain, 13 déc 2019, avec Pricillia Ludosky, Vincent Liegey et Ritchy Thibault : croissance ou démocratie, faut-il choisir ?
[RETRAITES – Passionnant, urgent et important] Bernard Friot : Retraite = Salaire continué ou Revenu différé ?
https://youtu.be/a‑kSP0g0UL4&feature=youtu.be
Je ne me lasse pas de cette puissance de penser.
Bernard nous aide à nous émanciper, vraiment, en profondeur et pour longtemps.
Il faut écouter ses conférences le crayon à la main : 0% MG… du début à la fin.
Il y a des fulgurances dans cette conférence, comme chaque fois, des formules fortes que nous pourrions retranscrire et publier en commentaires, non ?
En cette période de dévastation criminelle de notre assurance retraite (et de toute la sécurité sociale, en fait), il est urgent que tous les citoyens connaissent la précieuse analyse de l’enjeu des retraites par Friot. Les syndicalistes d’abord, bien sûr, devraient connaître cette argumentation sur le bout des doigts ; les militants aussi, sans doute ; mais aussi tous les citoyens dignes de ce nom.
[L’antienne d’Étienne : ] Ne pas perdre de vue que, si nos prétendus « représentants » peuvent ainsi nous voler comme au coin du bois sans rien craindre de notre colère, c’est parce que nous n’avons pas de constitution digne de ce nom. Et si nous n’avons pas de constitution digne de ce nom, c’est parce qu’il n’existe pas (assez) de citoyens constituants. Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. Pendant les ateliers constituants, nous nous relevons, nous ne sommes plus à genoux, nous devenons des adultes politiques, nous n’acceptons plus d’être ravalés au rang humiliant d’électeurs (c’est-à-dire d’enfants, d’incapables politiques), nous sommes en train de devenir libres, simplement parce que — enfin — nous le voulons !
Dans un peuple devenu constituant, il n’y aura plus de place pour des tyrans.
Ne pas oublier non plus que la destruction de la sécurité sociale est programmée dans les GOPÉ (Grandes Orientations des Politiques Économiques) et imposée par la Commission européenne, et que ça va continuer de plus en plus cruellement tant que nous resterons dans l’UE. Aucune souveraineté populaire, aucune démocratie digne de ce nom, n’est possible dans le carcan de la prétendue « Union européenne ». En devenant constituants, nous deviendrons souverains et nous sortirons du même geste, sans doute par RICs, de la prison européenne (UE) et de la prison française (5ème « République »).
Je tique encore sur l’affirmation de Bernard : « en économie, il n’y a que de l’aujourd’hui », qui semble dénier la possibilité de conserver des droits-sur-la-valeur-créée-par-la-société avec des signes monétaires épargnés (des titres-porteurs-de-pouvoir‑d’achat-utilisables-plus-tard-quand-je-veux). Il me semble que c’est nier une des fonctions essentielles de la monnaie. Il faudra que je lui en parle la prochaine fois qu’on se verra 🙂
Il faut aider Réseau Salariat (même un peu c’est beaucoup) :
http://www.reseau-salariat.info/?lang=fr
Étienne.
PS : (rappel)
« Vaincre Macron », le nouveau livre de Bernard Friot, plus incisif, plus bouleversant et plus important que jamais
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10157661647682317
[RICs LIBRES et contagieux – DÉMOCRATIE VRAIE] Dans l’Aveyron, des Gilets jaunes ont organisé EUX-MÊMES un RIC local !
« Une première nationale » : dans l’Aveyron, des Gilets jaunes ont organisé un RIC local
Un Gilet jaune de Saint-Affrique lors du RIC expérimental qu’ils ont organisé dans leur commune le 23 novembre.
Convaincus que le référendum d’initiative citoyenne ne serait pas « instauré par en haut », des Gilets jaunes aveyronnais ont décidé de le faire partir « par en bas » et en ont organisé un dans leur commune. Ils espèrent faire des émules.
C’est LA revendication phare des Gilets jaunes, qui est devenue réalité ce 23 novembre dans l’Aveyron : dans la commune de Saint-Affrique, les habitants ont en effet pu s’essayer à la démocratie directe en prenant part à un référendum d’initiative citoyenne (RIC) – non contraignant légalement.
Ils étaient appelés à se prononcer sur trois propositions, qu’ils avaient eux-mêmes définies en amont : l’utilisation de produits bio locaux dans les cuisines collectives, l’interdiction du glyphosate dans la commune et l’intégration du RIC dans les prises de décisions de la commune. « C’est une première nationale ! » : dans la salle mise à disposition par la mairie – avec isoloirs et urne – les Gilets jaunes à l’origine de ce projet « expérimental » n’ont pas boudé leur plaisir face au succès rencontré par leur initiative.
© RT France Les Saint-Affricains s’adonnant au RIC.
Si l’idée a germé dans leur esprit en début d’année, après avoir assisté à une conférence sur le sujet, l’organisation du vote à proprement parler n’a commencé qu’en juin. C’est un vrai parcours du combattant auquel les Gilets jaunes ont alors été confrontés pour mener à bien le projet ; du travail pédagogique à faire auprès de la population pour expliquer en quoi consiste un RIC, aux tractations avec le mairie pour obtenir les listes électorales ainsi que du matériel, en passant par la distribution de 3 500 bulletins, et surtout l’élaboration des propositions par les habitants.
Un des organisateurs du RIC de Saint-Affrique explique comment celui-ci a été mis en place. #GiletsJaunes pic.twitter.com/ydlhRJR1ws
— Frédéric RT France (@frederic_RTfr) November 23, 2019
Alors, quand vers midi une habitante a glissé le 100e bulletin de vote de la journée, les applaudissements étaient de rigueur. « Plus de 90% des gens qui sont venus voter, on ne les connaît pas », se félicite ainsi un Gilet jaune. Parmi eux, une jeune mère de famille trentenaire, qui vient voter pour la première fois de sa vie. Ou encore une adolescente pas encore majeure (le vote était ouvert aux personnes de 16 ans et plus), bien décidée à donner son avis sur l’utilisation de produits bio locaux dans les cuisines collectives : « C’est important qu’à la cantine ils nous donnent des produits locaux », explique-t-elle.
La 100e votante de la matinée pour le RIC des #GiletsJaunes à Saint-Affrique. pic.twitter.com/kvr8E0Aamp
— Frédéric RT France (@frederic_RTfr) November 23, 2019
Puisque le RIC ne sera pas instauré d’en haut,
il faudra qu’il parte d’en bas
Si les résultats du vote ne seront pas contraignants, le RIC ne disposant pas à l’heure actuelle de cadre légal, ils seront malgré tout étudiés par le Conseil municipal le 27 novembre. A quelques mois des élections municipales, le maire PS de la ville Alain Fauconnier a d’ailleurs fait le déplacement pour glisser un bulletin dans l’urne. « Leur démarche citoyenne […] mérite qu’on s’y intéresse […] J’envoie un signe républicain », a fait savoir l’édile.
Alain Fauconnier, maire PS de Saint-Affrique et ancien sénateur est venu voter. « Leur démarche citoyenne mérite qu’on s’y intéresse. J’envoie un signal républicain », explique-t-il, appelant à institutionnaliser le RIC. #GiletsJaunes pic.twitter.com/UAHjE22WdK
— Frédéric RT France (@frederic_RTfr) November 23, 2019
287 personnes ont finalement pris part au vote sur les 5 541 votants potentiels que compte Saint-Affrique et les 10 000 des communes alentours. La proposition qui a recueilli le plus de suffrages concerne l’utilisation de produits bio et locaux dans les cuisines collectives, à laquelle 98% des votants ont adhéré. Les deux autres propositions ont également été adoptées à une majorité de plus de 90% des votants.
Très satisfaits de la participation et du déroulé de la journée, les organisateurs, au-delà des chiffres, espèrent surtout faire des émules. Que l’idée se répande et que les citoyens des quatre coins du pays s’en saisissent pour que le RIC finisse par devenir incontournable dans le paysage politique : « Puisque le RIC ne sera pas instauré d’en haut, il faudra qu’il parte d’en bas. Si des personnes sont au courant de ce qu’on a fait sur Saint-Affrique et trouvent ça intéressant […] petit à petit, ça peut rentrer dans des habitudes. Et à partir de là, on aura peut-être un jour ou l’autre un candidat crédible à une élection qui portera le RIC. »
« Puisque le RIC ne sera pas instauré d’en haut, il va falloir qu’il parte d’en bas » : un des organisateurs du #RIC de Saint-Affrique explique qu’il espère que l’initiative sera reprise ailleurs pour finir par s’imposer au niveau national. #GiletsJaunes pic.twitter.com/oBmpbgmung
— Frédéric RT France (@frederic_RTfr) November 23, 2019
Lire aussi :
Interdit d’interdire : Le référendum d’initiative citoyenne en débat
Source : RT France, https://francais.rt.com/france/68245–premiere–nationale–dans–aveyron–gilets–jaunes–organise–ric–local
Mon commentaire :
En fait, le RIC LIBRE de Saint-Affrique n’est pas exactement « une première » puisque les gilets jaunes de Saint-Clair-du-Rhône ont organisé un RIC LIBRE dès janvier 2019. Mais aujourd’hui, ça commence à se répandre partout, ce qui est à la fois historique et enthousiasmant.
J’ai rencontré les gilets jaune de Saint-Affrique lors de la rencontre de Millau le 5 novembre dernier. Nous avions partagé la tribune pour mettre en regard théorie et pratique, et leur expérience nous a paru à tous bien intéressante et vivifiante. J’attends la vidéo de cette soirée avec impatience.
Faites des RIC !
Étienne.
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10157658536837317
Rendez-vous à Marseille, samedi 23 novembre 2019 à 9h30, pour un café-débat « Pourquoi voter ? »
Comme vous savez, je refuse de confondre élire et voter (voter c’est décider, alors que élire c’est renoncer à voter, élire c’est abdiquer sa souveraineté) ; et j’insiste sur le fait que nous ne sommes jamais appelés à voter.
Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. Camus.
#élire_n_est_pas_voter
#citoyens_constituants
Inscription (gratuite) :
https://www.weezevent.com/m2020
L’adresse exacte sera communiquée aux inscrits.
Rendez-vous à Millau mardi 5 novembre 2019 pour parler de monnaie libre et de RIC + ateliers constituants, avec les Gilets jaunes de l’Aveyron
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10157591670347317
Les prétendus gaz « lacrymogènes » sont en fait des ARMES DE GUERRE, des gaz neurotoxiques !
Il faut arrêter d’appeler « gaz lacrymogènes » les gaz que la police française utilise tous les jours contre les opposants politiques : ce sont des gaz neurotoxiques, interdits en temps de guerre !
Et maintenant, la police française arrête carrément les citoyens qui osent enquêter sur ses propres abus de pouvoir policier…
Une preuve de plus que nous n’avons pas de constitution digne de nom : en France, les pouvoirs les plus dangereux se sont mis eux-mêmes à l’abri de tout contrôle sérieux.
Étienne.
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Gilets jaunes : le biologiste qui enquête sur les gaz lacrymogènes arrêté (source Spunik) :
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Alexander, c’est celui qui a prouvé l’existence de CYANURE dans les prétendus « gaz lacrymogènes ». Voyez son entretien avec Sanglier Jaune :
Du CYANURE dans les LACRYMOS ? Interview après enquête
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Alex Sam (Alexander) écrit (sur sa page fb) aux policiers qui ont perquisitionné son logement :
https://www.facebook.com/may.hem.94/posts/10218202126858451
Enfin je vous rappelle ce que vous avez perquisitionné chers policiers, pour que jamais vous n’oubliiez cette mémorable enquête sur « cette personne a‑t‑elle bien lancé un pot de mélange de lave-vitre bio/charbon sur les vitres de la société générale ». Je voudrais que pour chaque pièce, vous me disiez son intérêt dans l’enquête. Ah oui, et que vous me précisiez à quel moment de l’enquête intervient la vérification de l’alibi de la personne sur laquelle vous enquêtez. J’ai pas très bien compris votre démarche.
- trois clés USB contenant mes cours, et mes travaux sur les gaz lacrymogènes
– un livre intitulé « instruction sur la protection contre les gaz de combat TTA602 » que vous avez détruit ensuite
– un livre intitulé « petite histoire du gaz lacrymogène »
– un livre intitulé « domination policière »
– 7 grenades lacrymogènes vides, dont vous m’avez dit « la possession de ces objets est un délit car il s’agit de détention d’armes de guerre, vous risquez 3 ans de prison avec ça ». 3 ans de prison si on a juste la grenade vide ? J’ose pas imaginer ce que ça fait si elles sont pleines ! Mais alors, on utilise bien une arme de guerre contre la population ? Je ne sais pas mais en tous cas j’aurais gracieusement accepté un procès dans le cas où cela établissait ce fait. Vous avez préféré ne pas me poursuivre et les détruire.
– Un tshirt medic de rue lyon, souvenir d’une intervention médicale essentielle pour la santé publique, que vous avez détruit.
– des lunettes de plongée, que vous avez détruit
– une écharpe et des gants noirs, que vous avez détruits
– un sac à dos quechua que vous avez détruit
– deux casques de trottinette que vous avez détruits
– la tablette que l’éducation nationale m’a fournie… ah non finalement on va pas la prendre… ok ça compte pas vous l’avez pas prise finalement malgré votre hésitation
Vous vous êtes rendus à ma voiture et y avez perquisitionné :
- Un ordinateur portable contenant mes travaux sur les gaz lacrymogènes
– un gilet jaune que vous avez détruit
– une grenade vide que vous avez détruite
– deux clés usb contenant de la bonne musique (cf ci-dessous), et mes cours
PETIT UPDATE QUI A SON POIDS :
L’une de mes clés USB contenait les fichiers que vous pouvez voir en image. Ceux-ci ont donc pu être consultés.
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Alexandre Langlois, du syndicat de policiers VIGI, a écrit en septembre cette lettre ouverte :
LETTRE OUVERTE À MONSIEUR CASTANER SUR LA DANGEROSITÉ DES GAZ UTILISÉS LORS DU MAINTIEN DE L’ORDRE EN FRANCE, POUR LA SANTÉ DES PERSONNES EXPOSÉES
Vendredi 6 septembre 2019
Monsieur le Ministre,
Le mouvement des Gilets Jaunes dure depuis neuf mois. Tous les week-end nos collègues font usage de gaz à effet lacrymogène en très grande quantité, saturant régulièrement l’air.
La plupart de nos collègues ne disposent pas de masque à gaz et de tenue NRBC, alors même qu’ils utilisent une arme chimique, interdite en temps de guerre par la convention de Genève, comme le confirme le site Check News dans son article du 26 novembre 2018.
Ces grenades à effet lacrymogène sont composées d’un gaz : l’agent CS (Orthochlorobenzylidenemalononitrile).
Sur cet agent, Kamran Loghman, expert reconnu en Amérique, a fait date dans de très nombreuses procédures devant les tribunaux fédéraux. Il est un expert sur la dangerosité des gaz de combat et de maintien de l’ordre. D’après lui :
« Les CS et le CN provoquent tous deux une dermatite et sont des sensibilisants susceptibles de provoquer de très graves réactions allergiques à la suite d’expositions répétées. Les tests toxicologiques ont montré que les animaux morts après une exposition au CS montraient une augmentation du nombre de cellules caliciformes dans les voies respiratoires et dans la conjonctive (la membrane muqueuse des yeux, le long de la paupière et recouvrant une partie du globe oculaire), de la nécrose (la mort des cellules) dans les voies respiratoires et gastro-intestinales, œdème pulmonaire (poumons remplis de liquide) et hémorragie de la surrénale.
La mort résulte d’une altération du transfert d’oxygène dans le sang provoqué par un œdème, une hémorragie et une obstruction des voies respiratoires dans les poumons. Dans le cas d’une substance telle que le CS, l’attention doit être portée sur les produits de dégradation qui se produiront dans le corps humain. Le clivage ou l’hydrolyse en malononitrile et en ortho-chlorobenzaldéhyde est une réaction complète à 50% en environ dix minutes.
On pense que le malononitrile subit une dégradation en cyanure et en thiocyanate, tandis que le reste de la molécule est combiné à la glycine et excrété sous forme d’acide ortho-chlorohippurique. Par conséquent, le malononitrile est une substance hautement toxique trouvée dans le CS. La dose mortelle pour une personne de 70 kilogrammes est estimée à moins d’un gramme. »
Cette analyse est corroborée par les informations collectées par le National Center for Biotechnology Information, US National Library of Medecine (NCBI), c’est-à-dire un organisme public américain de renommée mondiale, auprès de chercheurs américains, anglais, chinois, israéliens, italiens, turcs, etc. Nous avons traduit une partie de ces documents dans notre communiqué du 6 juin 2019, en accès libre sur notre site internet www.vigimi.fr.
Sans avoir à traverser l’Atlantique, la classification fournie par les entreprises à l’ECHA (European Chemicals Agency), indique que cette substance est mortelle en cas d’inhalation. Elle provoque une irritation oculaire grave et peut provoquer une réaction allergique cutanée en irritant les voies respiratoires.
Enfin en France nous avons accès à des dossiers médicaux de soldats français ayant utilisés ces munitions sur 20 missions maximum de 1 à 4 heures et qui ont été gravement handicapés toute leur vie sur le plan respiratoire. Leurs poumons brûlée et nécrosés par les gaz qu’ils déployaient. La Justice a reconnu leur préjudice (Par un jugement du 29 août 2017 dans l’affaire 17⁄00313, Ministre de la Défense contre Yves CARGNINO).
Nous fonctionnaires de Police, force de l’ordre et gardien de la Paix, notre devoir, notre engagement, notre raison de vivre est de protéger la population et donc d’exercer notre droit de retrait et notre devoir d’information, si nous identifions une situation ou une dérive dangereuse pour notre avenir.
Selon les documents portés à notre connaissance, les matériels dits « lacrymogènes » que l’on nous demande d’utiliser au cœur des tactiques des opérations de maintien de l’ordre sont très probablement extrêmement dangereux, sources de lésions irréversibles, voir mortels, vue les durées d’exposition et les concentrations records auquel, nous forces de l’ordre ainsi que la grande majorité des manifestants et passants.
Notre collègue commandant les CRS, le 28 juin 2019 sur le pont Sully, a fait un malaise avec perte de connaissance par suffocation, à cause de l’usage de ces armes chimiques sur ordre du Préfet de Police de Paris, contre des manifestants pacifiques.
En conséquence le syndicat VIGI vous demande :
* La composition exacte des grenades qu’on nous demande d’utiliser.
* Un protocole de décontamination après chaque fin de service où des armes chimiques sont utilisées.
* Un suivi a minima mensuel par la médecine de prévention pour nos collègues exposés à ces armes chimiques, avec prises de sang, ainsi qu’une vérification du bon fonctionnement des reins et du foie indispensable à l’élimination des toxines par l’organisme.
Ce suivi permettra de protéger la santé de nos collègues. En cas d’empoisonnement, il permettra également de faire reconnaître l’imputabilité au service dans les cas d’invalidité, en vue d’une indemnisation.
* Des tenus NRBC (vêtements, masques à gaz…) adaptées au maintien de l’ordre pour protéger la santé de nos collègues.
* La clarification de nos devoirs et de nos responsabilités de policiers de terrain concernant l’usage de ces munitions, afin d’éviter des poursuites à notre encontre. En cas de procès de la part de manifestants, de riverains, de commerçants, voire d’incident diplomatique avec le Qatar dont l’ambassade se situe Place de l’Etoile à Paris, c’est votre éventuelle responsabilité et celle des donneurs d’ordres, qui doit être mise en lumière.
Vu l’urgence sanitaire de la situation, nous attendons votre réponse ou une audience auprès de votre autorité avant le 23 septembre 2019.
En l’attente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, en mes respectueuses salutations.
Alexandre LANGLOIS
Secrétaire Général
Fil Facebook correspondant à ce billet :
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