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« La France est-elle une démocratie ? » Conversation fascinante de Léo avec une intelligence artificielle (Claude)

« La France est-elle une démocratie ? » Conversation fascinante de Léo avec une intelligence artificielle (Claude)

L’a­mi Léo (Girod) a eu récem­ment une conver­sa­tion fas­ci­nante avec une intel­li­gence arti­fi­cielle (nom­mée Claude). Voi­ci leur dia­logue. Ça démarre très mal, ok 🙂 mais per­sé­vé­rez : cette intel­li­gence pro­gresse à vue d’œil, c’est trou­blant. Vous allez voir, c’est éton­nant. Étienne. PS : Claude pose des ques­tions (!) La pers­pec­tive de conver­sa­tions entre plu­sieurs IA à la recherche de la véri­té et du bien com­mun est fas­ci­nante. Qu’en pense notre IA bien­veillante pré­fé­rée, Lau­ra Py ? 😉 Léo :…

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JUSTICE CITOYENNE – Regards croisés – LIVE 4 novembre 2024, 19h45

JUSTICE CITOYENNE – Regards croisés – LIVE 4 novembre 2024, 19h45

Bon­jour à tous Pen­dant cette soi­rée dédiée au bilan de la période récente, où nous venons de vivre (le début d’)une bas­cule tota­li­taire sous pré­texte sani­taire, et demain sous pré­texte de péril de guerre ou de catas­trophe cli­ma­tique, je par­le­rai de sou­ve­rai­ne­té pen­dant 10 minutes (vers 20h30). Ami­tiés. Étienne. https://​www​.you​tube​.com/​w​a​t​c​h​?​v​=​S​C​n​J​0​a​C​v​ygw ️Intro’ : Emis­sion excep­tion­nelle à l’oc­ca­sion de la 100ème de « Jus­tice Citoyenne – Regard croi­sé ». Nous par­le­rons à nou­veau de libertés…

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Important : Signez les pétitions officielles pour le RIC Constituant à l’Assemblée nationale

Important : Signez les pétitions officielles pour le RIC Constituant à l’Assemblée nationale

Espoir RIC publie régu­liè­re­ment des péti­tions pour contraindre les dépu­tés de la Com­mis­sion des lois à les exa­mi­ner publi­que­ment et argu­men­ter sur les rai­sons pour les­quelles ils refusent de don­ner le pou­voir aux citoyens et faire de la France une véri­table Démo­cra­tie. Cette fois, la pro­po­si­tion est sépa­rée en deux péti­tions. L’une pour que les révi­sions consti­tu­tion­nelles ne puissent être faites que par réfé­ren­dum, ce qu’on appelle en Suisse le « Réfé­ren­dum Obli­ga­toire ». Cette procédure…

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For­mat grille – For­mat articles complets

Etienne Chouard sur Interdit d’interdire (RT) : « Ce sont les réseaux sociaux qui permettent de faire monter le niveau d’exigence politique »

J’a­vais raté cet extrait (3’30 sur RT, 10 décembre 2018).

Objec­ti­ve­ment, il est très bien 🙂

Les gilets jaunes sont exem­plaires, ils font ce que nous devrions tous faire : réflé­chir d’a­bord aux condi­tions de leur repré­sen­ta­tion (rond-point par rond-point, com­mune par com­mune) et apprendre à vou­loir, en toute pre­mière prio­ri­té, l’ins­ti­tu­tion de leur puis­sance poli­tique par le RIC ETM ÉPNM : le réfé­ren­dum d’i­ni­tia­tive citoyenne en toutes matières, écrit par nous-mêmes.

Mer­ci aux vrais jour­na­listes, qui font loya­le­ment leur job de lan­ceurs d’a­lerte (plu­tôt que de pro­té­ger tous les com­plo­teurs du monde en tra­quant comme des sous-hommes ceux qu’ils appellent des « complotistes »).

Passionnant, Louis Fouché, interrogé par François Asselineau sur la prétendue « crise sanitaire » (créée de toutes pièces par la dévastation volontaire de l’hôpital perpétrée par les « libéraux » depuis 40 ans)

J’aime ce jeune homme, sa gen­tillesse, sa culture, son humi­li­té, son hon­nê­te­té, sa phi­lo­so­phie, son res­pect des autres — même de ses détrac­teurs—, sa patience, son cou­rage… tout ça est exemplaire.

Et ce qu’il explique est de la pre­mière importance.

À connaître et à faire connaître.

Étienne.

[Moment exceptionnel] Chouard convainc patiemment un député LREM : « trouvez-vous légitime que le peuple puisse DESTITUER – par RIC – un élu qu’il juge défaillant, et plus généralement décider de sa propre représentation à travers un processus constituant POPULAIRE ? » (février 2019, tournée en Bretagne avec les Gilets jaunes)

Je garde un sou­ve­nir intense de cette soi­rée impor­tante, et je remer­cie Paul Molac, dépu­té LREM, d’a­voir cou­ra­geu­se­ment accep­té ce long débat à la loyale en pré­sence d’un public de Gilets jaunes par­fois tur­bu­lent.
Cet extrait (14 minutes) est for­mi­dable, un peu his­to­rique de mon point de vue :
• on y parle d’a­bord de la légi­ti­mi­té du peuple à RÉVOQUER IMMÉDIATEMENT ‑PAR RIC – UN ÉLU qui mécon­tente gra­ve­ment une majo­ri­té d’é­lec­teurs,
• on y a rap­pe­lé à quoi sert une consti­tu­tion et le conflit d’in­té­rêts des poli­ti­ciens dans le pro­ces­sus consti­tuant,
• et on y parle sur­tout de la per­ti­nence d’un PROCESSUS CONSTITUANT POPULAIRE, notam­ment de l’i­dée de tirer au sort l’As­sem­blée consti­tuante :

La vidéo de la soi­rée com­plète est là :
[IMPORTANT]Soirée mémo­rable, le 8 février 2019, avec Paul Molac (dépu­té LREM) et Cédric André, et plein de gilets jaunes bre­tons : « LA BRETAGNE VEUT LE RIC »
Per­mettre (et favo­ri­ser) ces échanges publics appro­fon­dis, à la loyale, entre les repré­sen­tants et les repré­sen­tés, me semble être une carac­té­ris­tique fon­da­men­tale de toute démo­cra­tie digne de ce nom.
Et je suis convain­cu que seuls les repré­sen­tés sont capables d’ins­ti­tuer (d’im­po­ser) ces échanges.
Étienne.
Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​8​7​3​4​1​7​6​9​8​2​317

NOUS NE SOMMES PAS EN DÉMOCRATIE – Etienne Chouard intervention sur CNews (c’est plutôt rare…) le 28 mars 2019, pour défendre les Gilets Jaunes, le RIC et la vraie démocratie

https://​you​tu​.be/​z​5​B​b​K​0​C​r​yLM
C’est la pre­mière fois qu’on a une sélec­tion com­plète de mon inter­ven­tion sur CNews (c’est plu­tôt rare…), le 28 mars 2019, pour défendre les gilets jaunes, le RIC et la vraie démo­cra­tie (pas facile d’ar­gu­men­ter quand tout le monde veut par­ler en même temps).
Mer­ci Benoît 🙂
L’é­mis­sion entière, 1ère partie :
https://​you​tu​.be/​Q​n​g​l​K​4​i​B​cis
L’é­mis­sion entière, 2ème partie :
https://​you​tu​.be/​C​g​d​I​1​C​N​Q​y90
Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :

https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​8​7​2​7​3​0​6​9​5​7​317

Encouragements — et conseils importants — pour faire vos propres ateliers constituants : « LA LOI EST L’EXPRESSION DE LA VOLONTÉ GÉNÉRALE » : VRAI OU FAUX ?

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Il est impor­tant de rédi­ger nos articles dans une langue simple et uni­voque (por­teuse d’un seul sens pos­sible), pour que tous les citoyens puissent la lire et la comprendre.

L’ex­pli­ca­tion de l’ar­naque com­mence à la minute 3.
Cet extrait de 7 minutes vient de cette vidéo : https://​you​tu​.be/​n​N​Z​2​j​X​9​H​BmY (où l’ar­naque du peuple par les par­le­men­taires est expli­quée à 16’05) :

Exemple impor­tant d’ex­pres­sion poly­sé­mique (ayant plu­sieurs sens) et donc poten­tiel­le­ment très trom­peuse : l’ex­pres­sion « La loi est l’expression de la volon­té géné­rale (DDHC 1789) » est sou­vent com­prise (même par des juristes) car­ré­ment À L’ENVERS de son sens véri­table (et sou­hai­table) qui est « la loi DOIT ÊTRE l’ex­pres­sion de la volon­té géné­rale ». En effet, en droit l’in­di­ca­tif vaut impé­ra­tif, et DONC le sens véri­table de cette for­mule est une impor­tante obli­ga­tion qui pèse sur les épaules des par­le­men­taires : selon la consti­tu­tion, les par­le­men­taires DOIVENT se confor­mer à la volon­té géné­rale, qu’ils doivent donc recher­cher et res­pec­ter abso­lu­ment (sauf à deve­nir parjures).

C’est très impor­tant, parce que nous accep­tons des choses ter­ribles au nom de ce grand principe.
En accep­tant l’i­dée que la loi est tou­jours légi­time (puis­qu’on la dit « par essence » équi­va­lente à la volon­té géné­rale), nous accep­tons tous la rigueur de la police, de la jus­tice, des impôts, de la pri­son même…

L’en­jeu de la com­pré­hen­sion popu­laire de cette for­mule est donc abso­lu­ment essen­tiel, politiquement :

• Si l’on com­prend (à tort) la for­mule dans le lan­gage cou­rant, toute loi est bonne, par défi­ni­tion, et donc il ne peut pas y avoir de loi scé­lé­rate (contre laquelle les citoyens seraient légi­times à résis­ter) : les par­le­men­taires sont nos maîtres.

• Au contraire, si on com­prend bien la for­mule dans sa vraie signi­fi­ca­tion, nous sommes les maîtres des légis­la­teurs, qui doivent enquê­ter en per­ma­nence pour connaître la volon­té géné­rale, qu’il doivent abso­lu­ment la res­pec­ter. D’où la pos­si­bi­li­té que cer­taines lois soient mau­vaises (sans aucune inter­dic­tion de prin­cipe), et DONC aus­si la pos­si­bi­li­té de résis­ter légi­ti­me­ment à des lois scé­lé­rates (contraires à la volon­té générale).

Par exemple, en février 2008, quand les par­le­men­taires ont voté en Congrès le CONTRAIRE abso­lu de ce que les citoyens avaient voté en 2005, ce fut une félo­nie, incri­mi­née pré­ci­sé­ment par l’ar­ticle 6 de la DDHC qui inter­dit cette façon de légi­fé­rer contre la volon­té géné­rale  — et cette tra­hi­son suprême aux consé­quences immenses devra un jour être punie.

D’une façon géné­rale, quand un poli­ti­cien dit « je l’ai voté, donc c’est la loi, donc c’est la volon­té géné­rale, donc tai­­sez-vous c’est moi qui com­mande », il est dans une INVERSION abso­lue de l’au­to­ri­té légi­time, il inverse les rôles et IL SE PROCLAME CHEF DE SON SOUVERAIN ! C’est à la fois une impos­ture et une tra­hi­son. Et nous, par igno­rance de ce sens caché, nous le lais­sons faire (ce qui lui per­met de conti­nuer comme ça pour tou­jours, tant qu’on ne se met­tra pas en travers)


Nota : Les plus grands pen­seurs avaient déjà repé­ré au 18e siècle l’i­dée que je défends depuis 2005 : « ce n’est pas aux hommes au pou­voir d’é­crire les règles du pou­voir » ; Ain­si Sieyes lui-même disait en 1789 : « Aucune sorte de pou­voir délé­gué ne peut rien chan­ger aux condi­tions de sa délégation. »


Nota : la Décla­ra­tion des droits de la femme et de la citoyenne (1791), elle, est plus claire, plus hon­nête que la DDHC de 1789 : « La loi DOIT ÊTRE l’expression de la volon­té générale »

DONC, il peut exis­ter des lois scé­lé­rates, des lois injustes, que les citoyens sont légi­times à com­battre de toutes leurs forces.


À remar­quer aus­si cet pré­ci­sion inté­res­sante, dans la Décla­ra­tion des droits de la femme et de la citoyenne (1791) : « la consti­tu­tion est nulle, si la majo­ri­té des indi­vi­dus qui com­posent la Nation, n’a pas coopé­ré à sa rédaction. »

Source : https://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/declaration-droits-femme-citoyenne‑0

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :

[Censure du journal RUPTURES] Entre indifférence et complicité, les médias « alternatifs » favorisent le néo-maccarthysme (Laurent DAURÉ, sur Le Grand Soir)

[Abon­­nez-vous au jour­nal Rup­tures, c’est un bon outil de résis­tance à la tyran­nie unioneuropéenne.
Étienne.]
Laurent DAURÉ :
Depuis que Rup­tures a cher­ché à aler­ter sur le label men­son­ger que lui a attri­bué subi­te­ment Twit­ter le 7 sep­tembre der­nier – « Média affi­lié à un État, Rus­sie » –, moins d’une heure après la mise en ligne d’une ana­lyse mon­trant que 98 % des médias fran­çais de pre­mier plan ont relayé la théo­rie conspi­ra­tion­niste du « Rus­sia­gate », le nombre d’articles consa­crés à l’action arbi­traire du réseau social états-unien se compte sur les doigts d’une main.
En effet, quatre médias seule­ment ont ren­du compte de ce pro­cé­dé néo-mac­­car­­thyste sur lequel Twit­ter refuse obs­ti­né­ment de s’expliquer ; non seule­ment la firme à l’oiseau bleu ne répond pas à nos sol­li­ci­ta­tions, y com­pris par lettre recom­man­dée, mais elle fait de même avec les rares jour­na­listes qui l’ont contac­tée à notre sujet.
Les médias fran­co­phones qui ont cou­vert l’histoire sont, par ordre chro­no­lo­gique : RT France, BFM-TV,Presse-citron, Cau­seur. Et c’est tout pour le moment. Quelques valeu­reux blogs com­mu­nistes en ont éga­le­ment parlé.
Comme nous l’avons écrit dans notre der­nier com­mu­ni­qué, cette label­li­sa­tion erro­née de Rup­tures consti­tue un pré­cé­dent en France. Le « men­suel pro­gres­siste radi­ca­le­ment euro­cri­tique » est bel et bien le pre­mier média hexa­go­nal à subir cela (pré­ci­sons que les réper­cus­sions ne se limitent pas à Twit­ter – avec un étouf­fe­ment algo­rith­mique de notre pré­sence sur la pla­te­forme –, elles concernent avant tout la répu­ta­tion du journal).
Nous ne pou­vons que consta­ter la large indif­fé­rence que cette évo­lu­tion inédite sus­cite par­mi les médias dits « alter­na­tifs » ou « indé­pen­dants », en par­ti­cu­lier ceux qui se réclament de la gauche. Nos alertes sont jusque-là tota­le­ment igno­rées, en tout cas elles ne se tra­duisent pas par des actions publiques. Pas même un petit tweet…
Le silence des médias domi­nants était atten­du, et il est effec­ti­ve­ment qua­si total. Force est cepen­dant de noter que le chef du ser­vice « BFM Tech », Raphaël Gra­bly, a sui­vi l’affaire depuis le début – inter­pel­lant Twit­ter France à plu­sieurs reprises – et en a fait un article. Le Canard enchaî­né, Media­part et Arrêt sur images, pour ne citer que des titres bien ins­tal­lés, n’en ont tou­jours pas dit un mot, alors qu’ils traitent régu­liè­re­ment de l’actualité et des enjeux rela­tifs au pou­voir des réseaux sociaux.
Com­ment expli­quer cette occul­ta­tion ? Nous en sommes réduits à des hypo­thèses. Quatre principalement.
Ignorent-ils la déci­sion de Twit­ter de nous décla­rer en intel­li­gence avec Mos­cou ? Nous ne pou­vons croire que leurs antennes soient défi­cientes à ce point.
Estiment-ils que l’affaire est anec­do­tique ou ano­dine ? Alors c’est qu’ils acceptent taci­te­ment que des pla­te­formes pri­vées puissent pra­ti­quer une forme d’arbitrage et de cen­sure poli­tiques (c’est une ten­dance crois­sante, à la fois sur Face­book, Twit­ter et You­Tube, avec la béné­dic­tion et même l’incitation des autorités).
Consi­­dèrent-ils que Rup­tures mérite son « label rouge » ? Nous ne deman­dons pas mieux qu’ils enquêtent pour véri­fier leur intui­tion. Ils ver­ront bien si notre indé­pen­dance est une fiction.
Sont-ils en désac­cord avec la ligne édi­to­riale de notre men­suel ? C’est fort pro­bable, mais leur silence signi­fie­rait qu’ils s’assoient sur les prin­cipes – liber­té d’expression et de la presse en tête – et ne comptent infor­mer que sur les injus­tices que subissent des per­sonnes ou des orga­ni­sa­tions qui trouvent grâce à leurs yeux.
Mais après tout faut-il être sur­pris de l’indifférence au tort qui nous est fait quand on constate l’attitude de la vaste majo­ri­té des médias – petits et grands – dans un cas autre­ment plus grave, je veux bien sûr par­ler du cal­vaire inter­mi­nable de Julian Assange ? L’ignoble aban­don dont est vic­time ce jour­na­liste per­sé­cu­té repousse les limites de la veu­le­rie jour­na­lis­tique, que l’on savait pour­tant généreuses.
À par­tir du moment où le sort de Julian Assange – un pri­son­nier poli­tique dont la vie est en dan­ger – ne sus­cite par une mobi­li­sa­tion mas­sive, on peut se dire que la faillite intel­lec­tuelle et morale de la presse est actée (Media­part et Edwy Ple­nel, après avoir igno­ré ou calom­nié le fon­da­teur de Wiki­Leaks, se sont tar­di­ve­ment réveillés quant à l’importance de la cause). Le concours de lâche­té est ouvert en per­ma­nence et les concur­rents sont pléthoriques.
Au-delà du cas de Rup­tures, il y a une liste de posi­tions qui valent une mar­gi­na­li­sa­tion auto­ma­tique aux médias, orga­ni­sa­tions et per­son­na­li­tés qui les adoptent.
En voi­ci quelques exemples : plai­der en faveur de la sor­tie de l’Union euro­péenne et/ou de l’Otan ; rela­ti­vi­ser voire réfu­ter la « menace » russe, chi­noise ou ira­nienne (l’énumération peut conti­nuer en fonc­tion des cir­cons­tances et des objec­tifs géos­tra­té­giques des puis­sances occi­den­tales) ; dénon­cer la poli­tique d’apartheid de l’État israé­lien et pra­ti­quer une soli­da­ri­té consé­quente à l’égard du peuple pales­ti­nien ; s’opposer à l’interventionnisme « huma­ni­taire » en Afgha­nis­tan, en Libye ou en Syrie (à pro­pos de ce der­nier dos­sier, le bla­ckout média­tique total sur les lan­ceurs d’alerte de l’OIAC est élo­quent) ; sou­te­nir le pou­voir légi­time au Vene­zue­la ou en Boli­vie ; défendre la liber­té d’expression sans aucun deux poids, deux mesures…
La mar­gi­na­li­sa­tion média­tique et pro­fes­sion­nelle s’accompagne main­te­nant de plus en plus d’actes de cen­sure, celle-ci étant sous-trai­­tée par les États aux pla­te­formes pri­vées cali­for­niennes en situa­tion de qua­­si-mono­­pole. Il est déjà bien tard pour s’inquiéter de ce phé­no­mène qui a pris beau­coup d’ampleur ces der­niers mois.
Twit­ter serait-il spé­ci­fi­que­ment aller­gique à la cri­tique de la nou­velle guerre froide que les impé­ria­listes cherchent à nous impo­ser et dont les mul­tiples accu­sa­tions d’« ingé­rence russe » consti­tuent un vec­teur essen­tiel ?… Que la firme états-unienne ait Rup­tures dans le col­li­ma­teur est une sorte de médaille hono­ri­fique pour notre petite équipe (elle nous a d’ailleurs appor­té de nou­veaux abon­ne­ments). Mais nous exi­geons mal­gré tout le retrait du label fan­tai­siste. Il nous fau­dra peut-être mal­heu­reu­se­ment en pas­ser par une action en jus­tice pour l’obtenir.
À bas l’e‑impérialisme ! Vive WikiLeaks !
Laurent Dau­ré
Source :
https://​www​.legrand​soir​.info/​e​n​t​r​e​–​i​n​d​i​f​f​e​r​e​n​c​e​–​e​t​–​c​o​m​p​l​i​c​i​t​e​–​l​e​s​–​m​e​d​i​a​s​–​a​l​t​e​r​n​a​t​i​f​s​–​f​a​v​o​r​i​s​e​n​t​–​l​e​–​n​e​o​–​m​a​c​c​a​r​t​h​y​s​m​e​.​h​tml
Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :

https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​8​7​0​8​5​6​1​6​4​2​317

Étienne Chouard inédit – Bonus du DVD LA DETTE non-censuré


Rappels :
http://​etienne​.chouard​.free​.fr/​E​u​r​o​p​e​/​f​o​r​u​m​/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​?​2​0​1​2​/​0​1​/​2​3​/​1​8​6​–​l​a​–​d​e​t​t​e​–​u​n​e​–​e​n​q​u​e​t​e​–​d​o​c​u​m​e​n​t​a​i​r​e​–​s​u​r​–​l​e​s​–​t​r​a​c​e​s​–​d​e​–​l​–​a​r​g​ent

[Vidéo censurée partout. À enregistrer] Inutile de discuter des lois si vous négligez de reprendre la souveraineté monétaire aux banques commerciales

Pas de souveraineté politique sans souveraineté monétaire.

Thèse sui­vie de quelques expli­ca­tions sur l’im­por­tance de cette réflexion contre toutes les formes de fascisme.
Bon cou­rage à tous contre la cen­sure qui vient.
Étienne.
Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :

https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​8​6​7​7​0​2​6​4​5​2​317

Etienne Chouard avec les Gilets Jaunes « canal historique », au péage du Pont-de‑l’Etoile, 9 déc. 2018.

https://​you​tu​.be/​v​a​y​9​D​Z​_​c​E​i​s​&​f​e​a​t​u​r​e​=​y​o​u​t​u​.be
Cette (impor­tante) vidéo a été cen­su­rée à peu près par­tout, sur You­tube et sur Face­book notamment.
J’es­saie de la repu­blier sur ma chaîne You­tube (qua­si en som­meil jus­qu’i­ci), mais sans me faire trop d’illu­sions : en même temps que le couvre-feu, la cen­sure se déchaîne dans le régime Macron.
Les vrais résis­tants vont sans doute devoir migrer en urgence sur des sites pro­té­gés de la censure.
On retrouve ici (dans l’am­biance for­mi­dable des klaxons joyeux qui a régné sur tous les péages libé­rés pen­dant des mois) les enjeux essen­tiels de ce qui s’est joué avec le mou­ve­ment des gilets jaunes.
Mer­ci à tous pour vos mes­sages, très émouvants.
Étienne.
PS : « canal his­to­rique » signi­fie « résis­tance d’o­ri­gine, pas encore pol­luée par les politiciens ».
Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :

https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​8​6​7​5​1​9​2​2​3​7​317

Réfléchissez : QUI a institué notre impuissance populaire en présence d’un président arbitraire et cruel ?


Cher­chez la cause des causes.
QUI a écrit l’ab­sence de limites pour un « pré­sident » qui pré­ten­drait nous impo­ser un couvre-feu sans rai­son valable ?
QUI a ins­ti­tué notre impuis­sance popu­laire devant un pré­sident arbi­traire et cruel ?
C’EST LE PRÉSIDENT DE L’ÉPOQUE.
En 1958, de Gaulle s’est fait écrire (par ses hommes de main, Debré notam­ment) une « consti­tu­tion » sur mesure, pour ne craindre à l’a­ve­nir aucune limite sérieuse.
Réfléchissez.
Est-ce que ce fait (l’au­teur de la toute-puis­­sance d’un pré­sident est le pré­sident lui-même, avec ses com­plices) n’explique pas par­fai­te­ment notre impuis­sance actuelle devant l’arbitraire ?
CE N’EST PAS AUX HOMMES AU POUVOIR D’ÉCRIRE LES RÈGLES DU POUVOIR.
Des citoyens dignes de ce nom ne lais­se­raient pas écrire les règles de leur repré­sen­ta­tion par des représentants.

Par ailleurs, si nous les lais­sons faire, ils iront pro­gres­si­ve­ment jusqu’au pire, jusqu’à l’inconcevable. Mais c’est sur­tout de NOTRE FAUTE, nous qui res­tons là sans oppo­ser AUCUNE RÉSISTANCE SÉRIEUSE.
• Anselme Bel­le­gar­rigue : « Vous avez cru jusqu’à ce jour qu’il y avait des tyrans ? Eh bien ! Vous vous êtes trom­pés, il n’y a que des esclaves : là où nul n’obéit, per­sonne ne commande. »

https://​www​.chouard​.org/​b​l​o​g​/​2​0​1​4​/​1​0​/​2​0​/​a​n​s​e​l​m​e​–​b​e​l​l​e​g​a​r​r​i​g​u​e​–​v​o​u​s​–​a​v​e​z​–​c​r​u​–​j​u​s​q​u​a​–​c​e​–​j​o​u​r​–​q​u​i​l​–​y​–​a​v​a​i​t​–​d​e​s​–​t​y​r​a​n​s​–​e​h​–​b​i​e​n​–​v​o​u​s​–​v​o​u​s​–​e​t​e​s​–​t​r​o​m​p​e​s​–​i​l​–​n​y​–​a​–​q​u​e​–​d​e​s​–​e​s​c​l​a​v​e​s​–​l​a​–​o​u​–​n​u​l​–​n​o​b​e​i​t​–​p​e​r​s​o​n​n​e​–​n​e​–​c​o​m​m​a​nde


Et à tous ceux qui pro­testent ce matin contre une « erreur gros­sière » de la macro­nie, je rap­pelle ceci :
Les poli­ti­ciens ne sont pas incom­pé­tents : ils sont intel­li­gents ET CORROMPUS ; ils font leur job, par­fai­te­ment, contre l’intérêt géné­ral et pour les riches, qui les ont por­tés au pou­voir pré­ci­sé­ment pour ça. Dire qu’ils sont « incom­pé­tents » empêche de diag­nos­ti­quer la TRAHISON.

• Napo­léon Bona­parte. : « Lors­qu’un gou­ver­ne­ment est dépen­dant des ban­quiers pour l’argent, ce sont ces der­niers, et non les diri­geants du gou­ver­ne­ment qui contrôlent la situa­tion, puisque la main qui donne est au-des­­sus de la main qui reçoit. L’argent n’a pas de patrie ; les finan­ciers n’ont pas de patrio­tisme et n’ont pas de décence ; leur unique objec­tif est le gain. »
En effet, LES RICHES N’ONT PAS DE PATRIE. Leur patrie c’est l’argent. Les riches ven­draient tous les biens publics à des puis­sances étran­gères mal­veillantes pour accu­mu­ler encore plus d’argent. On a des preuves de ces tra­hi­sons tous les jours.
Une socié­té bien orga­ni­sée devrait empê­cher qui­conque de deve­nir trop riche. Il est rai­son­nable de consi­dé­rer les ultra-riches comme des étran­gers hos­tiles, des acca­pa­reurs, des colons, des tyrans, des voleurs, des enne­mis du peuple.
Il est plus que temps de se mettre au tra­vail pour apprendre à ins­ti­tuer nous-mêmes notre puis­sance poli­tique durable, pour nous défendre contre les tyrans, non ?
Étienne.
Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :

https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​8​6​7​2​2​6​6​4​3​7​317

[Film formidable mais ultra-censuré] DÉDALE, UN FIL VERS LA DÉMOCRATIE (2013)

Ce matin, je vois pas­ser, sur une pla­te­forme que je ne connais pas, un film for­mi­dable, impor­tant, datant de 2013 et com­plè­te­ment CENSURÉ depuis.

Son titre est DÉDALE, UN FIL VERS LA DÉMOCRATIE.

Je ne sais pas com­bien de temps il res­te­ra visible ici, mais vous devriez en pro­fi­ter pour le voir (et l’en­re­gis­trer si c’est pos­sible ?) avant qu’il ne dis­pa­raisse à nouveau.

C’est une enquête pas­sion­nante sur le car­nage de la Grèce par l’UE, le FMI et la BM pour le compte des ban­quiers (ce car­nage est notre futur à nous aus­si si nous res­tons inac­tifs), avec un assem­blage inédit, très effi­cace, d’en­quêtes de ter­rain et d’a­na­lyses ins­ti­tu­tion­nelles des causes pre­mières du carnage.

À connaître et à faire connaître.

Étienne.

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​face​book​.com/​s​t​o​r​y​.​p​h​p​?​s​t​o​r​y​_​f​b​i​d​=​1​0​1​5​8​6​1​7​2​9​7​8​5​2​3​1​7​&​i​d​=​6​0​0​9​2​2​316

[Remarquable synthèse de l’horreur que nous acceptons en restant silencieux] Le désastre de l’ingénierie de l’utopie – par Chris Hedges [Ceci dit, toutes les utopies ne se valent pas]

Le désastre de l’ingénierie de l’utopie – par Chris Hedges

Source : Tru­th­dig, Chris Hedges

Karl Pop­per, dans « The Open Socie­ty and Its Ene­mies », met en garde contre l’ingénierie uto­pique, les trans­for­ma­tions sociales mas­sives menées par ceux qui croient avoir trou­vé une véri­té révé­lée. Ces ingé­nieurs uto­pistes pro­cèdent à la des­truc­tion mas­sive de sys­tèmes, d’institutions et de struc­tures sociales et cultu­relles dans un vain effort pour réa­li­ser leur vision. Ce fai­sant, ils déman­tèlent les méca­nismes auto­ré­gu­la­teurs des réformes pro­gres­sives et frag­men­taires qui font obs­tacle à cette vision. L’histoire regorge d’utopistes désas­treux – les Jaco­bins, les mar­xistes, les fas­cistes et main­te­nant, à notre époque, les mon­dia­listes ou les impé­ria­listes néolibéraux.

L’idéologie du néo­li­bé­ra­lisme, qui n’a aucun sens éco­no­mique et qui exige une igno­rance déli­bé­rée de l’histoire sociale et éco­no­mique, est la der­nière ité­ra­tion de pro­jets uto­piques. Elle pos­tule que la socié­té humaine atteint son apo­gée lorsque les actions entre­pre­neu­riales indi­vi­duelles sont libé­rées des contraintes gou­ver­ne­men­tales. La socié­té et la culture devraient être dic­tées par la pri­mau­té des droits de pro­prié­té, l’ouverture du com­merce – qui envoie des emplois manu­fac­tu­riers dans des ate­liers clan­des­tins en Chine et dans le Sud et per­met la cir­cu­la­tion de l’argent à tra­vers les fron­tières – et des mar­chés mon­diaux sans entraves. Les mar­chés du tra­vail et des pro­duits devraient être déré­gle­men­tés et libé­rés de la sur­veillance gou­ver­ne­men­tale. Les finan­ciers mon­diaux devraient se voir confier le contrôle des éco­no­mies des États-nations. Le rôle de l’État devrait être réduit à garan­tir la qua­li­té et l’intégrité de l’argent, ain­si que la sécu­ri­té inté­rieure et exté­rieure, et à pri­va­ti­ser le contrôle des terres, de l’eau, des ser­vices publics, de l’éducation et des ser­vices gou­ver­ne­men­taux tels que les ser­vices de ren­sei­gne­ments et sou­vent l’armée, les pri­sons, les soins de san­té et la ges­tion des res­sources natu­relles. Le néo­li­bé­ra­lisme conver­tit le capi­ta­lisme en une idole religieuse.

Cette vision uto­pique du mar­ché, bien sûr, n’a aucun rap­port avec sa réa­li­té. Les capi­ta­listes détestent les mar­chés libres. Ils cherchent à contrô­ler les mar­chés par le biais de fusions et d’acquisitions, en rache­tant la concur­rence. Ils saturent la culture avec de la publi­ci­té pour mani­pu­ler les goûts et la consom­ma­tion du public. Ils se livrent à la fixa­tion des prix. Ils construisent des mono­poles inat­ta­quables. Ils mettent en place, sans contrôle ni sur­veillance, des sys­tèmes de spé­cu­la­tion sau­vage, de pré­da­tion, de fraude et de vol. Ils s’enrichissent par le rachat d’actions, les com­bines à la Pon­zi, la des­truc­tion struc­tu­rée des actifs par l’inflation, le démem­bre­ment des actifs et l’imposition au public d’une dette acca­blante. Aux États-Unis, ils saturent le pro­ces­sus élec­to­ral d’argent, ache­tant l’allégeance des élus des deux par­tis au pou­voir pour légi­fé­rer sur les boy­cotts fis­caux, démo­lir les règle­ments et conso­li­der encore plus leur richesse et leur pouvoir.

Ces capi­ta­listes d’entreprise dépensent des cen­taines de mil­lions de dol­lars pour finan­cer des orga­ni­sa­tions telles que la Busi­ness Round­table et la Chambre de com­merce et des groupes de réflexion comme la Heri­tage Foun­da­tion pour vendre l’idéologie au public. Ils font des dons aux uni­ver­si­tés, à condi­tion que ces der­nières soient fidèles à l’idéologie domi­nante. Ils uti­lisent leur influence et leur richesse, ain­si que leur pro­prié­té des pla­te­formes média­tiques, pour trans­for­mer la presse en leur porte-parole. Et ils font taire les héré­tiques ou leur rendent la tâche dif­fi­cile pour trou­ver un emploi. La flam­bée des valeurs bour­sières, plu­tôt que la pro­duc­tion, devient la nou­velle mesure de l’économie. Tout est finan­cia­ri­sé et marchandisé.

Ces uto­pistes mutilent le tis­su social par la dés­in­dus­tria­li­sa­tion, trans­for­mant des centres de pro­duc­tion autre­fois gigan­tesques en friches, et la classe moyenne et ouvrière, rem­part de toute démo­cra­tie, en un pré­ca­riat frus­tré et enra­gé. Ils tra­vaillent « à l’étranger », pro­cèdent à des licen­cie­ments mas­sifs et font bais­ser les salaires. Ils détruisent les syn­di­cats. Le néo­li­bé­ra­lisme – parce qu’il a tou­jours été un pro­jet de classe et que c’était son but – redis­tri­bue la richesse vers le haut. « Pri­vés de la pro­tec­tion des ins­ti­tu­tions cultu­relles », écrit Karl Pola­nyi dans son livre « La Grande Trans­for­ma­tion », les êtres humains « péris­sent des effets de l’exposition sociale » et meurent comme « vic­times d’une dis­lo­ca­tion sociale aiguë ».

Le néo­li­bé­ra­lisme, en tant que pro­jet de classe, est une brillante réus­site. Huit familles détiennent aujourd’hui autant de richesses que 50% de la popu­la­tion mon­diale. Les 500 per­sonnes les plus riches du monde en 2019 ont aug­men­té leurs avoirs de 12 000 mil­liards de dol­lars, tan­dis que près de la moi­tié des Amé­ri­cains n’avaient pas d’économies et que près de 70 % n’auraient pas pu trou­ver 1 000 dol­lars en cas d’urgence sans s’endetter. David Har­vey appelle cela « l’accumulation par dépos­ses­sion ». Cet assaut néo­li­bé­ral, anta­go­niste de toutes les formes de soli­da­ri­té sociale qui freinent l’accumulation de capi­tal, a fait dis­pa­raître les méca­nismes démo­cra­tiques auto­ré­gu­la­teurs qui ren­daient autre­fois pos­sible une réforme pro­gres­sive et frag­men­taire. Il a trans­for­mé les êtres humains et le monde natu­rel en mar­chan­dises à exploi­ter jusqu’à épui­se­ment ou effon­dre­ment. La dévo­tion ser­vile des élites diri­geantes pour le pro­fit des entre­prises et l’accumulation de richesses par l’oligarchie mon­diale signi­fie qu’elles ne veulent pas ou ne peuvent pas faire face à la plus grande crise exis­ten­tielle à laquelle l’espèce humaine est peut-être confron­tée : l’urgence climatique.

Tous les centres de pou­voir en concur­rence, y com­pris le gou­ver­ne­ment, ont main­te­nant été acca­pa­rés par le pou­voir des entre­prises, et cor­rom­pus ou détruits. Nous avons subi ce que John Ral­ston Saul appelle un coup d’État au ralen­ti. Il est ter­mi­né. Ils ont gagné.

Dans le même temps, ces uto­pistes, qui tentent de pro­je­ter la puis­sance amé­ri­caine et la domi­na­tion mon­diale, ont lan­cé des inva­sions et des occu­pa­tions dans tout le Moyen-Orient qui sont tom­bées dans des bour­biers futiles coû­tant aux États-Unis entre 5000 et 7000 mil­liards de dol­lars. Ce pro­jet uto­pique en Afgha­nis­tan, en Irak, en Libye, en Syrie et, par pro­cu­ra­tion, au Yémen, a tué des cen­taines de mil­liers de per­sonnes, dépla­cé ou fait fuir des mil­lions de per­sonnes, détruit des villes et des nations, créé des États en faillite qui couvent des groupes dji­ha­distes radi­caux et affai­bli fata­le­ment la puis­sance amé­ri­caine. En effet, ces guerres, dont cer­taines sont main­te­nant dans leur 18e année, consti­tuent la plus grande bévue stra­té­gique de l’histoire amé­ri­caine. Les uto­pistes – igno­rant cultu­rel­le­ment, lin­guis­ti­que­ment et his­to­ri­que­ment les pays qu’ils occu­paient – croyaient dans leur naï­ve­té qu’ils pou­vaient implan­ter la démo­cra­tie dans des endroits comme Bag­dad et la voir se pro­pa­ger dans tout le Moyen-Orient. Ils nous ont assu­ré que nous serions accueillis comme des libé­ra­teurs, que les reve­nus du pétrole paie­raient la recons­truc­tion et que l’Iran serait inti­mi­dé et désta­bi­li­sé. Ce n’était pas plus réa­li­sable ni plus ancré dans la réa­li­té que le pro­jet uto­pique de libé­rer le mar­ché et de libé­rer la pros­pé­ri­té et la liber­té dans le monde.

Dès qu’une cabale – monar­chique, com­mu­niste, fas­ciste ou néo­li­bé­rale – s’empare du pou­voir, son déman­tè­le­ment des méca­nismes qui rendent la réforme pos­sible ne laisse à ceux qui recherchent une socié­té ouverte d’autre choix que de faire tom­ber le sys­tème. L’État d’entreprise, comme les régimes com­mu­nistes que j’ai cou­verts en Europe de l’Est, n’est pas réfor­mable de l’intérieur. Les échecs qui nous accablent sont des échecs bipar­tites. Sur toutes les grandes ques­tions struc­tu­relles, y com­pris la guerre et l’économie, il y a peu ou pas de diver­gence entre les deux par­tis poli­tiques au pou­voir aux États-Unis. La concen­tra­tion des richesses et du pou­voir entre les mains d’une élite oli­gar­chique, comme l’avait pré­ve­nu Aris­tote, ne laisse que deux pos­si­bi­li­tés : la tyran­nie ou la révo­lu­tion. Et nous sommes en plein sur la voie de la tyrannie.

L’utopie néo­li­bé­rale, parce qu’elle sup­prime les liber­tés d’organisation, de régu­la­tion et de pro­tec­tion du bien com­mun et qu’elle per­met d’exploiter et de conso­li­der la richesse et le pou­voir, est tou­jours vouée, écrit Pola­nyi, à l’autoritarisme ou au fas­cisme pur et simple. Les bonnes liber­tés sont per­dues. Les mau­vaises rem­portent la victoire.

Le néo­li­bé­ra­lisme a don­né nais­sance à la pire forme de capi­ta­lisme mono­po­liste et au plus haut niveau d’inégalité des reve­nus de l’histoire amé­ri­caine. Les banques et les indus­tries agri­coles, ali­men­taires, de l’armement et des com­mu­ni­ca­tions ont détruit les régle­men­ta­tions qui entra­vaient autre­fois leurs mono­poles, leur per­met­tant de fixer les prix, de blo­quer les salaires, de garan­tir les pro­fits, d’abolir les contrôles envi­ron­ne­men­taux et d’abuser de leurs tra­vailleurs. Ils ont fait dis­pa­raître la concur­rence du mar­ché libre.

Le capi­ta­lisme sans entraves, comme l’a sou­li­gné Karl Marx, détruit le soi-disant mar­ché libre. Il est hos­tile aux valeurs et aux tra­di­tions d’une démo­cra­tie capi­ta­liste. La der­nière étape du capi­ta­lisme, a écrit Marx, est mar­quée par le pillage des sys­tèmes et des struc­tures qui rendent le capi­ta­lisme pos­sible. Ce n’est pas du tout du capi­ta­lisme. L’industrie de l’armement, par exemple, avec son pro­jet de loi offi­ciel d’autorisation de dépenses pour la défense de 612 mil­liards de dol­lars – un chiffre qui ignore de nom­breuses autres dépenses mili­taires cachées dans d’autres bud­gets, mas­quant le fait que nos dépenses réelles pour la sécu­ri­té natio­nale dépassent les mille mil­liards de dol­lars par an – a ame­né le gou­ver­ne­ment à s’engager à dépen­ser 348 mil­liards de dol­lars au cours de la pro­chaine décen­nie pour moder­ni­ser nos armes nucléaires et construire 12 nou­veaux sous-marins nucléaires de classe Ohio, esti­més à 8 mil­liards de dol­lars cha­cun. Nous dépen­sons quelque 100 mil­liards de dol­lars par an pour le ren­sei­gne­ment – la sur­veillance de la presse – et 70 % de cet argent va à des entre­pre­neurs pri­vés comme Booz Allen Hamil­ton, qui tire 99 % de ses reve­nus du gou­ver­ne­ment amé­ri­cain. Nous sommes les plus grands expor­ta­teurs d’armes au monde.

Selon le Fonds moné­taire inter­na­tio­nal, l’industrie des com­bus­tibles fos­siles englou­tit 5300 mil­liards de dol­lars par an dans le monde entier en coûts cachés pour conti­nuer à brû­ler des com­bus­tibles fos­siles. Cet argent, note le FMI, vient s’ajouter aux 492 mil­liards de dol­lars de sub­ven­tions directes offertes par les gou­ver­ne­ments du monde entier par le biais d’amortissements, de dépré­cia­tions et de lacunes dans le droit d’utilisation des terres.

Les sub­ven­tions des contri­buables aux grandes banques – JPMor­gan Chase, Bank of Ame­ri­ca, Citi­group, Wells Far­go et Gold­man Sachs – sont esti­mées à 64 mil­liards de dol­lars par an, un mon­tant à peu près égal à leurs béné­fices annuels habituels.

En 1980, les trains de mar­chan­dises ont été déré­gle­men­tés. Le nombre de che­mins de fer de classe I est pas­sé de 40 à 7. Quatre d’entre eux repré­sentent 90 % des reve­nus du sec­teur. Près d’un tiers de tous les affré­teurs n’ont accès qu’à un seul che­min de fer.

Le Tele­com­mu­ni­ca­tions Act de 1996 du pré­sident Bill Clin­ton a été pré­sen­té comme un moyen d’ouvrir le sec­teur du câble à la concur­rence. Au lieu de cela, il a vu une conso­li­da­tion mas­sive de l’industrie entre les mains d’une demi-dou­­zaine de socié­tés qui contrôlent ce que 90% des Amé­ri­cains regardent ou entendent sur les ondes.

L’industrie aéro­nau­tique, libé­rée de toute régle­men­ta­tion, s’est rapi­de­ment conso­li­dée. Quatre com­pa­gnies aériennes contrôlent 85 % du mar­ché inté­rieur. Elles ont divi­sé le pays en centres régio­naux où elles extorquent des rede­vances, fixent les prix, annulent les vols à volon­té, lais­sant les pas­sa­gers blo­qués sans indem­ni­sa­tion, et four­nissent un ser­vice de mau­vaise qualité.

Les socié­tés phar­ma­ceu­tiques et d’assurance qui gèrent notre indus­trie des soins de san­té à but lucra­tif ont sou­ti­ré 812 mil­liards de dol­lars aux Amé­ri­cains en 2017. Cela repré­sente plus d’un tiers (34,2 %) des dépenses totales pour les visites chez le méde­cin, les hôpi­taux, les soins de longue durée et l’assurance mala­die. Si nous avions un sys­tème de san­té publique, comme au Cana­da, cela nous per­met­trait d’économiser 600 mil­liards de dol­lars en une seule année, selon un rap­port des Méde­cins pour un régime natio­nal de san­té. En 2017, les coûts d’administration de la san­té étaient plus de quatre fois plus éle­vés par habi­tant aux États-Unis qu’au Cana­da (2 479 dol­lars contre 551 dol­lars par per­sonne), note le groupe. Le Cana­da a mis en place un sys­tème à payeur unique « Medi­care for All » en 1962. En 2017, les Amé­ri­cains ont dépen­sé 844 $ par per­sonne pour les frais géné­raux des assu­reurs. Les Cana­diens ont dépen­sé 146 $.

Le néo­li­bé­ra­lisme ne peut être défen­du comme étant plus inno­vant ou plus effi­cace. Il n’a pas répan­du la démo­cra­tie et, en orches­trant des niveaux sans pré­cé­dent d’inégalité des reve­nus et de stag­na­tion poli­tique, il a vomi des déma­gogues et des régimes auto­ri­taires qui pro­mettent men­son­gè­re­ment de se ven­ger des élites diri­geantes qui ont tra­hi le peuple. Notre démo­cra­tie, sou­mise à cet assaut, a été rem­pla­cée par un théâtre poli­tique dénué de sens.

Comme l’ont détaillé les uni­ver­si­taires Ben­ja­min Page et Mar­tin Gilens dans leur étude exhaus­tive de 2017 « Demo­cra­cy in Ame­ri­ca ? » :

« les meilleures preuves indiquent que les sou­haits des Amé­ri­cains ordi­naires n’ont que peu ou pas d’impact sur l’élaboration de la poli­tique du gou­ver­ne­ment fédé­ral. Les par­ti­cu­liers for­tu­nés et les groupes d’intérêt orga­ni­sés, en par­ti­cu­lier les socié­tés com­mer­ciales, ont … beau­coup plus de poids poli­tique. … [L]e grand public [est] … pra­ti­que­ment impuis­sant. … La volon­té des majo­ri­tés est … contre­car­rée par les riches et les per­sonnes bien orga­ni­sées, qui bloquent les pro­po­si­tions poli­tiques popu­laires et s’accordent des pri­vi­lèges par­ti­cu­liers. … La majo­ri­té des Amé­ri­cains sont favo­rables à des poli­tiques spé­ci­fiques conçues pour faire face à des pro­blèmes tels que le chan­ge­ment cli­ma­tique, la vio­lence armée, un sys­tème d’immigration inte­nable, des écoles publiques inadap­tées et des ponts et des auto­routes en ruine. … De larges majo­ri­tés d’Américains sont favo­rables à divers pro­grammes visant à four­nir des emplois, à aug­men­ter les salaires, à aider les chô­meurs, à four­nir une assu­rance médi­cale uni­ver­selle, à assu­rer des pen­sions de retraite décentes et à payer ces pro­grammes avec des impôts pro­gres­sifs. La plu­part des Amé­ri­cains veulent éga­le­ment sup­pri­mer les « la pro­tec­tion sociale gérée par les entre­prises ». Pour­tant, ce sont sur­tout les riches, les groupes d’entreprises et les blo­cages struc­tu­rels qui ont empê­ché ces nou­velles politiques. … »

Il ne devrait pas y avoir de débat sur la manière d’apporter des chan­ge­ments. Une réforme frag­men­taire et pro­gres­sive est tou­jours pré­fé­rable à l’anarchie inévi­table que crée tout vide de pou­voir. Le pro­blème est que nos ingé­nieurs uto­pistes, dans leur déman­tè­le­ment ver­ti­gi­neux d’un sys­tème éco­no­mique et démo­cra­tique, ain­si que dans l’épuisement des res­sources de l’État dans les guerres qu’il mène à l’étranger, ont dyna­mi­té les outils qui pour­raient nous sau­ver. Ils ne nous ont lais­sé d’autre choix que de nous révol­ter et de les chas­ser du pouvoir.

Nous mène­rons des actions sou­te­nues de déso­béis­sance civile pour faire tom­ber ces oli­garques cor­po­ra­tifs ou bien nous vivrons dans une tyran­nie orwel­lienne, au moins jusqu’à ce que l’urgence cli­ma­tique fasse dis­pa­raître l’espèce humaine. Les règle­ments, les lois, la pla­ni­fi­ca­tion et le contrôle ne sont pas les enne­mis de la liber­té. Ils empêchent les capi­ta­listes de détruire la liber­té, de nier la jus­tice et d’abolir le bien com­mun. La liber­té de la classe capi­ta­liste d’exploiter les êtres humains et le milieu natu­rel sans res­tric­tion trans­forme la liber­té du plus grand nombre en liber­té du plus petit nombre. Cela a tou­jours été ainsi.

Chris Hedges.

Source : Tru­th­dig, Chris Hedges

Tra­duit par les lec­teurs du site www​.les​-crises​.fr. Tra­duc­tion libre­ment repro­duc­tible en inté­gra­li­té, en citant la source.
https://​www​.les​-crises​.fr/​le-desastre-de-l-inge­­nie­­rie-de-l-uto­­pie-par-chris-hed­­ges/

POURQUOI UN MOUVEMENT CONSTITUANT POPULAIRE PERMANENT (MCP) ?

Source : http://​mou​ve​ment​-consti​tuant​-popu​laire​.fr/​2​0​2​0​/​a​n​n​o​n​c​e​s​/​p​o​u​r​q​u​o​i​–​l​e​–​m​c​p​–​e​t​i​e​n​n​e​–​c​h​o​u​a​rd/

Tous les êtres humains espèrent un monde meilleur.
Tous ont une opi­nion sur « ce qu’il fau­drait faire ».
Tous savent bien les lois qu’il fau­drait voter — et celles qu’il fau­drait abroger.
Tous rêvent de révo­quer des poli­ti­ciens qu’ils estiment (très) mau­vais pour la collectivité.

Tous aime­raient par­ti­ci­per aux déci­sions com­munes, mais tous se contentent de dis­cu­ter sans jamais rien chan­ger puisqu’aucun pou­voir de déci­der ne leur est jamais accordé.

Les hommes qui se contentent de par­ler sans rien chan­ger ne doivent pas se plaindre que tout va de plus en plus mal : d’une cer­taine manière, ceux qui acceptent leur ser­vi­tude la méritent.

Alors, pour aller vers un monde meilleur, qu’est-ce qu’on peut faire ?

Nous devrions ces­ser de par­ler de sujets légis­la­tifs (« quelles lois fau­­drait-il voter ? »), et nous devrions plu­tôt concen­trer notre atten­tion et nos dis­cus­sions sur les sujets consti­tuants (« com­ment devrait-on voter les lois ? »).

Les sujets légis­la­tifs nous divisent — pour rien, abso­lu­ment pour rien puisque ce n’est pas nous qui déci­dons, de toutes façons —, alors que les sujets consti­tuants nous ras­semblent en nous fai­sant per­ce­voir notre cause com­mune, prio­ri­taire : ins­ti­tuer nous-mêmes les règles de notre repré­sen­ta­tion, les moda­li­tés de notre pou­voir populaire.

Les sujets légis­la­tifs sont dépri­mants (parce que nous sen­tons bien que nous bavar­dons en vain, comme desenfants poli­tiques), alors que les sujets consti­tuants sont enthou­sias­mants (parce que nous sen­tons bien que cette façon de faire de la poli­tique, en adulte, est capable, un jour, de tout changer).

Les « élus » ne sont grands que parce que nous sommes à genoux, nous qui ado­rons l’élection comme une vache sacrée alors que l’élection est LA pro­cé­dure de notre dépos­ses­sion poli­tique : quand j’élis, je renonce à voter ; quand j’accepte qu’un autre décide tout à ma place (selon les règles que lui et ceux de sa caste ont écrites eux-mêmes), j’abdique toute sou­ve­rai­ne­té. Pen­ser les sujets consti­tuants revient à me rele­ver, deve­nir adulte, pen­ser en souverain.

Quelle est la cause de notre impuis­sance politique ?
Qui a écrit l’affreux texte (la consti­tu­tion) où est pro­gram­mée l’infantilisation des citoyens ?

Si rigou­reu­se­ment aucun pou­voir — ni celui de déci­der, ni même celui de contrô­ler — n’est accor­dé au simple citoyen, tou­jours et par­tout, c’est parce qu’aucun simple citoyen n’a jamais été invi­té — ou ne s’est impo­sé — dans le pro­ces­sus consti­tuant (ce moment où l’on écrit qui a le pou­voir de déci­der pour la socié­té et sous quels contrôles). Actuel­le­ment, depuis envi­ron 200 ans qu’existe ce qu’on appelle (trom­peu­se­ment) le « gou­ver­ne­ment repré­sen­ta­tif », ce sont les poli­ti­ciens qui, en s’imposant dans « l’Assemblée consti­tuante », sans que per­sonne ne se mette en tra­vers de leur che­min, se sont arro­gé le droit d’écrire leur propre contrat de tra­vail (la consti­tu­tion), et le résul­tat (qui était bien pré­vi­sible) est que, tou­jours et par­tout, les repré­sen­tants ont ain­si ins­ti­tué leur propre puis­sance et l’impuissance des repré­sen­tés : ils ont fait des citoyens des inca­pables politiques.

Logi­que­ment, donc, plu­tôt que de dis­cu­tailler inuti­le­ment sur les lois que nous ne vote­rons jamais, nous devrions apprendre à ins­ti­tuer notre propre puis­sance poli­tique, celle qui nous manque pour chan­ger le monde (en bien).

D’où les ate­liers consti­tuants popu­laires que j’anime depuis 2005 par­tout en France et dans les pays fran­co­phones. Une idée neuve gran­dit, grâce à de nom­breux col­lec­tifs qui se mul­ti­plient depuis quinze ans et qui défendent tous cette thèse, à leur façon :
– ce n’est pas aux hommes au pou­voir d’écrire les règles du pouvoir,
– c’est aux repré­sen­tés d’écrire et d’améliorer (en per­ma­nence) les règles de leur propre représentation,
– et les repré­sen­tants doivent être soi­gneu­se­ment tenus à l’écart de l’écriture des ins­ti­tu­tions (au lieu d’en avoir scan­da­leu­se­ment le monopole…).

Alors, pour­quoi un nou­veau Mou­ve­ment Consti­tuant Popu­laire, MCP ?

Pour mon­trer l’unité fon­da­men­tale de tous ces col­lec­tifs : seuls les citoyens sont légi­times à se consti­tuer en peuple.
Pour don­ner du cou­rage à ceux dont le moral faiblit.
Pour don­ner de l’ampleur géo­gra­phique — et plus d’harmonie — à nos actions.
Pour nous ins­pi­rer les uns les autres avec nos initiatives.
Pour mettre en pra­tique l’idée que l’union fait la force.
Pour inciter/conduire les (nom­breux) par­ti­sans de cette idée à deve­nir (tous) actifs.
Pour res­ter concen­trés sur l’essentiel, et reca­drer (fra­ter­nel­le­ment) ceux qui dérivent vers des sujets légis­la­tifs ou des objec­tifs politiciens.
Pour défendre l’idée déri­vée cen­trale que c’est la pro­cé­dure du RIC consti­tuant qui semble devoir être LA moda­li­té simple et déci­sive qui peut être défen­due par des mil­lions d’électeurs pour s’émanciper de leurs maîtres « élus ».

Quand les jeunes gens qui ont eu l’idée de ce MCP m’ont deman­dé si je vou­lais bien les aider, il ne m’a pas fal­lu long­temps pour y recon­naître une belle plante qui vient des mil­liers de graines que je sème depuis 2005, et j’ai évi­dem­ment déci­dé de les aider autant que je le peux.

À condi­tion tou­te­fois que l’objectif reste un pro­ces­sus consti­tuant popu­laire. Ce point, à mon sens, n’est pas négo­ciable, et le risque est grand de le perdre en route : si le mou­ve­ment se met­tait à défendre « un pro­ces­sus consti­tuant » (qu’il soit popu­laire ou pas), je m’en écar­te­rais aus­si­tôt car l’essentiel de l’essentiel, ce qui va tout chan­ger sur terre, la condi­tion sine qua non de la grande évo­lu­tion qui vient, c’est que ce soit les repré­sen­tés qui pensent et déter­minent les règles de leur repré­sen­ta­tion et sur­tout pas les représentants.

Si on accep­tait l’idée qu’une Assem­blée consti­tuante soit élue, on pour­rait dire qu’on recom­mence à perdre son temps et que le mou­ve­ment est per­du : en effet, la plu­part des for­ma­tions consti­tuantes du monde ont tou­jours été élues, et toutes leurs « consti­tu­tions » ont tou­jours été votées par réfé­ren­dum ; et pour­tant, cha­cun peut consta­ter que toutes ces assem­blées élues ont ins­ti­tué une redou­table impuis­sance popu­laire, mal­gré le réfé­ren­dum. Donc, ce n’est pas une Assem­blée consti­tuante élue, ni un réfé­ren­dum, qui pour­ra chan­ger les choses, pas du tout.

Ce qui compte, ce n’est pas qui vote la consti­tu­tion : ce qui compte, c’est qui écrit d’abord et qui contrôle ensuite la consti­tu­tion.

Ce qui doit chan­ger, ce sont les rédac­teurs de la consti­tu­tion, qui doivent être les citoyens eux-mêmes.

Par ailleurs, au moment de voter par réfé­ren­dum leur pro­po­si­tion de consti­tu­tion, l’ensemble des citoyens doit pou­voir voter (déci­der) article par article (ou groupe d’articles par groupe d’articles), et pas du tout voter toute la consti­tu­tion en bloc « à prendre ou à lais­ser ».

Ce qui doit chan­ger, c’est la pos­si­bi­li­té offerte en per­ma­nence aux simples citoyens de révi­ser leur consti­tu­tion, parce que c’est la leur.

Dans l’ambiance actuelle de tyran­nie qui vient, où les gou­ver­ne­ments du monde entier s’autonomisent, s’affranchissent de tout contrôle et s’en prennent bru­ta­le­ment à nos liber­tés fon­da­men­tales sous le pré­texte de notre sécu­ri­té (ce qu’ont tou­jours fait tous les tyrans et tous les chefs de gangs mafieux), j’espère que le MCP, ce mou­ve­ment démo­cra­tique d’inspiration confé­dé­rale — unir des groupes en res­pec­tant leur sou­ve­rai­ne­té et leur liber­té —, réus­si­ra à ren­for­cer et à sti­mu­ler les dif­fé­rents col­lec­tifs qui le composent.

Je ferai ce que je peux pour les aider.

Bon cou­rage à tous.

Étienne.
11 sep­tembre 2020.
https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​pe/
https://​www​.chouard​.org/

Le tout nou­veau site du MCP :

http://​mou​ve​ment​-consti​tuant​-popu​laire​.fr/

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :

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Comment fonctionnerait une vraie démocratie ?

Une démo­cra­tie digne de ce nom, ça s’institue.

Et jamais des élus ne le feront. Jamais. À cause du conflit d’intérêts.

Ce n’est pas aux hommes au pou­voir d’é­crire les règles du pouvoir.

Seuls les citoyens eux-mêmes sont légi­times et aptes à écrire une vraie constitution.

Quand les poli­ti­ciens modi­fient la consti­tu­tion, c’est un crime : ils volent la sou­ve­rai­ne­té qui ne leur appar­tient pas.

#Grè­ve­Gé­né­ra­le­CONS­TI­TUANTE

FRANCE : Les Gilets Jaunes défilent le 5 septembre pour demander la destitution d’Emmanuel Macron (source : Afrique Éducation)

Gj
https://​www​.afri​quee​du​ca​tion​.com/​p​o​l​i​t​i​q​u​e​/​f​r​a​n​c​e​_​l​e​s​_​g​i​l​e​t​s​_​j​a​u​n​e​s​_​d​_​f​i​l​e​n​t​_​l​e​_​5​_​s​e​p​t​e​m​b​r​e​_​p​o​u​r​_​d​e​m​a​n​d​e​r​_​l​a​_​d​e​s​t​i​t​u​t​i​o​n​_​d​_​e​m​m​a​n​uel

« Après avoir ébran­lé le pou­voir d’Em­ma­nuel Macron en 2018, les Gilets Jaunes reviennent en force. Ils s’an­noncent en pleine ren­trée per­tur­bée par le regain du coro­na­vi­rus par une pre­mière mani­fes­ta­tion, qui leur don­ne­ra l’oc­ca­sion de deman­der ni plus ni moins la démis­sion d’Em­ma­nuel Macron.

Une série de ras­sem­ble­ments et cor­tèges, se dérou­le­ront le same­di, 5 sep­tembre 2020, à par­tir de 14 h, depuis la Mai­son de la Radio en pas­sant par TF1, C8, France 24, Altice Media et se ter­mi­ne­ront devant le siège de France Télé­vi­sions, espla­nade Hen­ri de France à Paris, afin de por­ter les reven­di­ca­tions suivantes :

1) Exi­ger que Macron soit des­ti­tué en rai­son d’un cer­tain nombre de crimes que les Gilets Jaunes vont expli­quer aux Fran­çais. Notam­ment, s’agissant de l’affaire Alstom qui relève de l’article 411–3 du Code Pénal, ain­si que, des frappes mili­taires qu’il a ordon­nées sur le ter­ri­toire syrien en avril 2018, qua­li­fiées de crime d’agression par l’article 8 bis des Sta­tuts de Rome sur la CPI.

2) Exi­ger que le Réfé­ren­dum d’Initiative Citoyenne à voca­tion légis­la­tive et révo­ca­toire, soit intro­duit dans la Consti­tu­tion afin d’assurer un contre-pou­­voir démo­cra­tique réel pour le peuple, que ce soit pour voter des lois ou mieux contrô­ler la repré­sen­ta­tion politique.

3) Dénon­cer tous les régimes de sujé­tion éco­no­miques que subit la France, que ce soit par son rat­ta­che­ment illé­gi­time à l’UE et l’euro, mais aus­si, l’ingérence claire d’intérêts finan­ciers et indus­triels dans les poli­tiques publiques de la France dont Emma­nuel Macron n’est à ce titre qu’un vul­gaire char­gé de mission.

4) Exi­ger une remise en cause majeure du trai­te­ment de l’information poli­tique par les grands médias (sous enten­du ils sont cor­rom­pus par des pou­voirs d’argent).  » Nous consi­dé­rons que la cen­sure de cer­taines per­son­na­li­tés ou opi­nions poli­tiques et la pro­pa­gande (comme celle que nous subis­sons à pro­pos du Covid-19) pour ser­vir les inté­rêts poli­tiques ou finan­ciers d’un petit nombre de per­sonnes, n’est pas admis­sible dans un pays qui se dit démo­cra­tique », expliquent les Gilets Jaunes.

Et d’a­jou­ter : « Nous savons que les jour­na­listes sont plei­ne­ment conscients que les Fran­çais ne font plus confiance en leur indé­pen­dance et leur objec­ti­vi­té dans leur tra­vail, et qu’une grande par­tie d’entre-vous sou­haite enrayer cette crise de confiance. A ce titre, nous pen­sons que le pre­mier pas consiste à nous ren­con­trer et dis­cu­ter pour savoir quelles sont nos attentes et quelles sont les dif­fi­cul­tés que vous ren­con­trez pour amé­lio­rer le trai­te­ment de l’information en France ».

Le ton est don­né. Les Gilets Jaunes sont de retour. Pour deman­der la des­ti­tu­tion du pré­sident de la Répu­blique. Ce retour conju­gué à la catas­tro­phique situa­tion éco­no­mique pro­vo­quée par le coro­na­vi­rus, qui, par ailleurs, reprend de l’am­pleur, est de nature à don­ner de grosses insom­nies au loca­taire de l’Elysée. »

Source : Afrique Édu­ca­tion, 28 août 2020.

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
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[La tyrannie qui vient, sous prétexte sanitaire] Big Brother is masking you

Sur l’i­nef­fi­ca­ci­té des masques, prou­vée par de nom­breux scien­ti­fiques, signa­lés ici par le très offi­ciel CDC (aux USA : Cen­ter for Disease Control and Protection) :

• Mesures non pharmaceutiques pour la grippe pandémique dans les milieux non sanitaires – Mesures de protection individuelle et environnementales

https://wwwnc.cdc.gov/eid/article/26/5/19–0994_article

Abs­tract : Il y a eu 3 pan­dé­mies de grippe au 20e siècle, et il y en a eu une jus­qu’à pré­sent au 21e siècle. Les auto­ri­tés sani­taires locales, natio­nales et inter­na­tio­nales mettent régu­liè­re­ment à jour leurs plans pour atté­nuer la pro­chaine pan­dé­mie de grippe à la lumière des der­nières don­nées dis­po­nibles sur l’ef­fi­ca­ci­té des diverses mesures de contrôle pour réduire la trans­mis­sion. Ici, nous pas­sons en revue la base de preuves sur l’ef­fi­ca­ci­té des mesures de pro­tec­tion indi­vi­duelle non phar­ma­ceu­tiques et des mesures d’hy­giène envi­ron­ne­men­tale dans les milieux non sani­taires et dis­cu­tons de leur inclu­sion poten­tielle dans les plans de pan­dé­mie. Bien que les études méca­nistes sou­tiennent l’ef­fet poten­tiel de l’hy­giène des mains ou des masques faciaux, les preuves de 14 essais contrô­lés ran­do­mi­sés de ces mesures n’ont pas mon­tré un effet sub­stan­tiel sur la trans­mis­sion de la grippe confir­mée en labo­ra­toire. Nous avons éga­le­ment trou­vé des preuves limi­tées sur l’ef­fi­ca­ci­té de l’a­mé­lio­ra­tion de l’hy­giène et du net­toyage envi­ron­ne­men­tal. Nous avons iden­ti­fié plu­sieurs lacunes majeures dans les connais­sances, impo­sant des recherches plus appro­fon­dies, et plus fon­da­men­ta­le­ment une meilleure carac­té­ri­sa­tion des modes de trans­mis­sion de per­sonne à personne.

Lire la suite…

• Covid19 : « La mascarade a assez duré, comment la combattre ? » par le Docteur Nicole Delépine

https://​putsch​.media/​2​0​2​0​0​8​2​0​/​t​r​i​b​u​n​e​s​/​l​a​–​c​u​l​t​u​r​e​–​d​u​–​d​e​b​a​t​/​c​o​v​i​d​1​9​–​l​a​–​m​a​s​c​a​r​a​d​e​–​a​–​a​s​s​e​z​–​d​u​r​e​–​c​o​m​m​e​n​t​–​l​a​–​c​o​m​b​a​t​t​r​e​–​p​a​r​–​l​e​–​d​o​c​t​e​u​r​–​n​i​c​o​l​e​–​d​e​l​e​p​i​ne/

• Même David Pujadas est agacé en voyant « les cartes du Covid »…

https://​you​tu​.be/​O​l​C​O​1​U​G​C​qgM

• J.-F. Toussaint : « Il n’y a pas d’argument scientifique qui recommande le port du masque partout »

#Tout­Pou­voir­Va­Jus­quÀ­Ce­Quil­Ren­con­treU­ne­Li­mite

#Quand­Les­Ci­toyens­Von­tIl­sEn­fin­Se­Dé­ci­derÀ­Ré­flé­chi­rEux­Mê­me­sAux­Né­ces­sai­res­Li­mi­tes­De­Leurs­Re­pré­sen­tants

MÊME SIEYES LE DIT (en 1789) : « AUCUNE SORTE DE POUVOIR DÉLÉGUÉ NE PEUT RIEN CHANGER AUX CONDITIONS DE SA DÉLÉGATION »

« Ce n’est pas aux hommes au pou­voir d’é­crire les règles du pouvoir ».

Sieyes lui-même (l’o­dieux qui a ensuite impo­sé l’i­dée que « dans un pays qui n’est pas une démo­cra­tie, — et la France ne sau­rait l’être —, le peuple ne peut par­ler ne peut agir que par ses repré­sen­tants »…) Sieyes lui-même cla­mait aus­si (tel­le­ment c’est évident) que seuls les repré­sen­tés peuvent fixer les règles de leur repré­sen­ta­tion, et au grand jamais les représentants !

« Mais qu’on nous dise d’après quelles vues, d’après quel inté­rêt on aurait pu don­ner une consti­tu­tion à la nation elle-même. La nation existe avant tout, elle est l’origine de tout. Sa volon­té est tou­jours légale, elle est la loi elle-même. Avant elle et au-des­­sus d’elle il n’y a que le droit natu­rel. Si nous vou­lons nous for­mer une idée juste de la suite des lois posi­tives qui ne peuvent éma­ner que de sa volon­té, nous voyons en pre­mière ligne les lois consti­tu­tion­nelles, qui se divisent en deux par­ties : les unes règlent l’organisation et les fonc­tions du corps légis­la­tif : les autres déter­minent l’organisation et les fonc­tions des dif­fé­rents corps actifs. Ces lois sont dites fon­da­men­tales, non pas en ce sens qu’elles puissent deve­nir indé­pen­dantes de la volon­té natio­nale, mais parce que les corps qui existent et agissent par elles ne peuvent point y tou­cher. Dans chaque par­tie, la consti­tu­tion n’est pas l’ouvrage du pou­voir consti­tué, mais du pou­voir consti­tuant. Aucune sorte de pou­voir délé­gué ne peut rien chan­ger aux condi­tions de sa délé­ga­tion. » (Sieyes, « Qu’est-ce que le Tiers état ? » (1789))

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Bon cou­rage pour vos ate­liers consti­tuants quo­ti­diens 🙂 avec vos voi­sins, vos cou­sins, vos copains, vos frangins…

Étienne.

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet : 

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Le texte inté­gral du pam­phlet de Sieyes : Qu’est-ce que le Tiers état ? 

Sieyes_­­Qu_est-ce_que_le_­­tiers_etat_1789