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[Le prétendu « consensus scientifique » (qui légitime toutes les mesures politiques de persécution) est FAUX, TRUQUÉ, FORCÉ : c’est bien un consensus mais un consensus de tricheurs – Exemples récents de la corruption générale de la science médicale] « Au nom de la science. La science peut-elle servir de guide à notre société ? » Par Maxime Langevin, chez Laurent Mucchielli
Chers amis,
Le document que je vous signale aujourd’hui est sans doute un des plus importants depuis un an, et il est particulièrement révoltant : des pressions innombrables, liées à la fois à l’appât du gain et à la soif de domination, entraînent une corruption générale de la science médicale qui la discrédite gravement, à toutes les étapes de sa production et de sa diffusion. Ceux qui aiment vraiment la science, et qui comptent sur elle, ne peuvent que s’en alarmer.
Cette réflexion essentielle devrait nous aider à mieux résister aux invraisemblables abus de pouvoir, suppressions de libertés fondamentales et persécutions arbitraires qui nous sont infligés au nom de la science depuis un an (et apparemment pour encore longtemps).
Plus largement, ce texte de Maxime Langevin évoque pour moi un problème constituant central : la menace radicalement antidémocratique de « la gouvernance par les nombres » (ne ratez pas les conférences bouleversantes d’Alain Supiot sur ce point), qui est un projet de dépolitisation des décisions communes, de façon à laisser tout décider par des « experts ». Or, même avec des experts intègres, ce projet scientiste est le strict opposé de la démocratie.
Ce qu’on va voir ici, c’est que, en plus d’être (par principe démocratique) illégitimes à décider, les experts sont loin d’être intègres et fiables, du point de vue du bien commun.
Et au fond, tout ceci me renforce dans l’idée que, comme toutes nos organisations vitales (alimentation, distribution, énergies, transports…), notre système de soins (recherche médicale, industrie médicale et établissement médicaux) devrait être un service public (donc sans contrainte de rentabilité) et pas du tout un centre de profit privé.
Et mes amis qui me reprochent (parfois amèrement) de ne pas respecter docilement « LE consensus scientifique mondial » (avec de gros guillemets), au point de voir en moi un « anti-science » (sic), trouveront ici (une partie) des raisons factuelles qui me conduisent (logiquement) à être très méfiant envers toutes les prétentions scientifiques à nous gouverner, et qui me conduisent donc à défendre plus que jamais les libertés publiques fondamentales (ce que je fais inlassablement depuis 2005).
Bonne lecture.
Étienne.
PS : je vous recommande de consulter régulièrement le blog de Laurent Mucchielli ; c’est toujours intéressant et important, vous ne perdrez pas votre temps.
PPS : les sous-titres (populistes et pas contents) dans des cadres bleus sont ajoutés par moi : ils correspondent aux notes que j’ai prises en marge du texte, en le lisant, pour le résumer à ma manière.
Introduction de Laurent Mucchielli :
« C’est au nom de l’autorité de la science que le gouvernement a depuis un an décidé de mettre sous cloche les processus démocratiques et certaines libertés fondamentales. Or la science n’est ni infaillible, ni incorruptible. Revenant sur plusieurs exemples marquants de 2020, cet article montre que, en réalité, c’est bien plus souvent la politique qui a influencé la science que l’inverse. »
Source : https://blogs.mediapart.fr/laurent–mucchielli/blog/290321/au–nom–de–la–science–la–science–peut–elle–servir–de–guide–notre–societe
Au nom de la science. La science peut-elle servir de guide à notre société ?
Par Maxime LANGEVIN, diplômé de l’École Polytechnique, doctorant en mathématiques appliquées pour la chimie
“La science est étouffée par une volonté de gain politique et financier. Le covid-19 a déchaîné une corruption étatique à grande échelle, néfaste pour la santé publique.” Cette déclaration fracassante, pointant du doigt une suppression – voire une instrumentalisation – de la science par un complexe médico-politique, semble être tirée d’une tribune complotiste. C’est en réalité un extrait d’un éditorial de la prestigieuse revue de médecine générale The British Medical Journal écrit par Kamran Abbasi. Quelles sont les raisons qui peuvent pousser un scientifique reconnu et respecté, qu’on ne pourra pas vraiment qualifier d’anti-système (il a notamment été consultant pour la NHS, l’OMS, Harvard et McKinsey and Co., et intervient régulièrement sur les ondes de la BBC), à tenir des propos aussi virulents ?
La pandémie de covid-19 et les réactions des gouvernements ont propulsé la science sous le feu des projecteurs. En effet, la société française, comme de nombreuses sociétés occidentales, est depuis bientôt un an régie par des obligations, interdictions et recommandations prises au nom de la science par nos gouvernements afin de lutter contre la propagation du Sars-CoV‑2, le virus responsable de la maladie covid-19. Malgré leur empiètement sur de nombreuses libertés fondamentales (liberté de se déplacer, de commercer, de se rassembler, par exemple) et leur caractère contraignant, ces mesures ont été globalement bien accueillies, ne donnant pas lieu à des mouvements de contestation majeurs ou bénéficiant d’une forte couverture médiatique. Ce constat montre que nos sociétés ont temporairement accepté de subordonner leurs principes fondamentaux aux injonctions de la science, dans l’idée de garantir leur sécurité. La science, qui désigne à la fois la méthode scientifique (méthode permettant d’accéder au savoir, basée sur la confrontation entre observations, hypothèses et théories, prédictions et expériences) et l’ensemble des connaissances acquises par la communauté scientifique au travers de cette méthode, est souvent perçue comme un ensemble de connaissances objectives, privées de biais, et tournées vers l’amélioration de notre société. De par son caractère objectif, si la science recommande de contrevenir aux principes fondateurs de nos sociétés pour notre sécurité, il semble raisonnable d’accepter cette recommandation.
Cependant, avons-nous raison de prôner la subordination de nos sociétés à une autorité scientifique ? La science peut-elle nous servir de guide pour décider de nos actes ? L’idée que la science puisse guider le pouvoir politique néglige cependant le fait que celle-ci, pratiquée et diffusée par des êtres humains faillibles, est aisément corruptible, et qu’il puisse arriver que l’idéologie qui prétend suivre la science est en réalité en train de la manipuler pour justifier ses desseins politiques : ainsi, la science fut utilisée pour justifier les politiques eugénistes et racistes dans l’occident du XXème siècle, depuis la campagne Aktion T4 jusqu’aux expériences de Tuskegee. Cela ne signifie pas que la science est inhéremment mauvaise, ou ne peut servir d’aide à la décision politique. Cela signifie simplement qu’une décision n’est pas nécessairement ni juste ni bonne parce qu’elle est appuyée par la science et ses représentants. Ces leçons amères auraient dû nous enseigner que le simple appui de la science à des décisions ne peut prévaloir totalement sur le respect par celles-ci d’autres valeurs, notamment le respect de certains droits et libertés fondamentaux.
La corruption de la science peut s’immiscer à toutes les étapes de production et diffusion de savoir scientifique – production des données, publication dans des journaux, diffusion dans les médias, et manipulation par le pouvoir politique. L’objectif de ce texte est de présenter certains des exemples de corruption de la science depuis le début de la pandémie de covid-19, afin de mettre en lumière les limites, pour une société, de la démarche qui consiste à subordonner des valeurs et principes fondateurs à une direction qui lui serait donnée par la science.
1. Production de données scientifiques
Le fondement de la recherche scientifique est la production et l’analyse de données expérimentales. D’une part, ces données peuvent être falsifiées, donnant lieu à la publication de travaux scientifiques erronés. D’autre part, la production de données nécessite de formuler un problème, ainsi qu’une volonté scientifique d’explorer ce problème : un climat défavorable à l’étude d’une question scientifique peut donc empêcher que celle-ci soit abordée. De quelle manière ces deux phénomènes ont-ils pu jouer un rôle au cours de la pandémie ?
Production de fausses données
L’efficacité de l’hydroxychloroquine reste à l’heure actuelle un sujet extrêmement clivant en France. La question de l’efficacité de traitements basés sur l’hydroxychloroquine, nécessitant l’analyse de nombreuses études cliniques, sort largement du cadre de cet article et n’est pas son objet. En revanche, sa politisation à donné lieu à l’un des plus grands scandales scientifiques de 2020. Au printemps 2020, alors qu’en France les essais cliniques Discovery et Hycovid sont chargés notamment d’évaluer l’effet du traitement de façon objective, un article publié dans le Lancet, l’une des plus prestigieuses revues médicales, fait l’effet d’une bombe : non seulement l’hydroxychloroquine ne serait pas efficace, mais sa prescription en milieu hospitalier serait associé d’une part à une mortalité significativement plus élevée, ainsi qu’à un risque accru d’arythmie cardiaque. Aussitôt, les essais cliniques français sont suspendus, tandis que le Haut Conseil de Santé Publique recommande de ne plus prescrire le traitement. Pourtant, les données utilisées dans l’article du Lancet, supposés provenir de 671 hôpitaux sur 6 continents (ce qui représente un nombre et une diversité de centres très élevés pour une étude clinique) et fournies par une entreprise privée, Surgisphere, s’avèrent en réalité totalement frauduleuses. Mais la rétractation subséquente de l’article du Lancet n’aura pas empêché les conséquences réelles de ses conclusions, à savoir la suspension des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine en France.
Cette affaire nous offre plusieurs enseignements. Premièrement, il nous rappelle que les données scientifiques sont sujettes à la fraude (bien qu’elles soient vraisemblablement bien plus souvent sujettes à l’erreur). Ensuite, la fraude du Lancet était facilement détectable. D’une part, l’article aurait été capable de rassembler des données de plus de 600 hôpitaux, à travers le biais d’une société inconnue refusant de communiquer lesdites données. De plus, celles-ci auraient montré une augmentation extrêmement significative de la mortalité, un signal assez fort dont on aurait attendu qu’il soit repéré par les nombreuses études cliniques en cours de par le monde au moment de la soumission de l’article. Cela invite au minimum à un certain scepticisme quant à la réalité des données présentées. Naturellement, cela aurait pu mener à vérifier la véracité des données, et à identifier très rapidement le caractère frauduleux de l’article.

Le fait qu’une fraude aussi grossière puisse passer le processus de peer review (les articles scientifiques sont, avant publication, revus par d’autres scientifiques indépendants – les pairs, ou peers en anglais – afin de s’assurer de la qualité de l’article) du Lancet jette un sérieux doute sur la fiabilité du journal supposé être parmi les plus rigoureux du monde scientifique. La réalité est peut être que les publications allant dans un certain sens, qui suivent un certain consensus, sont acceptées sans être scrutés avec la même attention que le requiert d’habitude le processus de peer review. Enfin, le fait que les autorités scientifiques aient interrompu les essais cliniques en France à la suite de l’article du Lancet est surprenant, au vu des enjeux : cela montre la facilité avec laquelle des scientifiques peuvent s’appuyer sur d’autres publications sans évaluer attentivement la fiabilité des résultats qui y sont présentés.
La falsification de données reste cependant extrêmement mal vue et risquée pour une carrière et une réputation scientifique. Mais il n’y a pas besoin de falsifier des données, particulièrement sur des sujets aussi complexes que la biologie ou l’épidémiologie. Ces domaines requièrent d’analyser énormément de données, souvent imparfaites, et provenant d’expériences aux niveaux de qualité extrêmement variables. Au milieu de cette masse de données, il suffit de ne regarder que celles qui confirment nos propres opinions, en ignorant volontairement ou pas celles qui ne concordent pas avec nos préconceptions, un phénomène bien connu en science, le biais de confirmation.
Autocensure de la part des scientifiques
Mais la principale raison pour laquelle la production scientifique fut biaisée en 2020 est probablement venue de l’autocensure, volontaire ou inconsciente, des scientifiques. Remettre en question certaines positions – sur l’utilité des confinements, le port du masque, la fiabilité des tests de diagnostic – était risqué professionnellement pour de nombreux scientifiques.
Ainsi, John Ioannadis, un épidémiologiste de l’université de Stanford considéré comme l’un des scientifiques les plus influents sur la planète, a été accusé d’être responsable de la perte de “milliers de vies”, de produire de la “science affreuse”, et d’être une “tâche noire” sur l’histoire de Stanford. Son tort ? La publication à la mi-mars d’un essai expliquant que les données soutenant les décisions prises pour lutter contre la pandémie étaient très incertaines, et qu’il était crucial d’acquérir plus de données afin d’ajuster rapidement notre réponse. Au vu de l’ampleur de la réaction contre Ioannadis, pourtant l’un des scientifiques les plus réputés du monde biomédical, il est vite apparu que l’expression d’une opinion divergente par un scientifique pourrait compromettre sa réputation, une situation bien résumée par un épidémiologiste ayant choisi l’anonymat en refusant une interview par la journaliste américaine Laurie Clark par peur de compromettre sa carrière et sa réputation : “Mettre la tête au-dessus du parapet est une chose dangereuse à faire en ce moment.”
De plus, dans le monde de la recherche académique, les postes permanents et stables sont l’exception plus que la règle. Compromettre sa réputation en sortant du rang, qui s’est traduit pour Ioannidis par des attaques publiques, peut dans le cas de jeunes chercheurs occupant des postes précaires se traduire par une diminution très sérieuse des chances de trouver une position académique stable.
Indépendamment de l’impact professionnel, les pressions et menaces exercées directement sur les scientifiques peuvent également les conduire à l’autocensure. J. Ludvigsson, un pédiatre suédois et professeur d’épidémiologie clinique à la prestigieuse université de Karolinska, s’est retiré début 2021 de toute activité de recherche sur le covid-19 suite aux menaces reçues après avoir publié une étude montrant que le risque encouru par les enfants, malgré la non-fermeture des écoles primaires, était très faible. “Il a déclaré au journal de l’Association Suédoise de Médecine que durant une semaine il se réveillait chaque nuit à 3 heures du matin sans pouvoir se rendormir, et qu’il avait “perdu son appétit pour le covid-19 – que ce soit pour faire de la recherche ou prendre la parole”. Il a décidé d’arrêter de rechercher et de débattre au sujet du covid-19. Il n’est pas le seul : à l’heure actuelle, plusieurs responsables de santé publique suédois sont encore sous protection policière à la suite de nombreuses menaces de mort envoyées par des détracteurs de la politique publique suédoise.
Un des présupposés de l’apparition d’un consensus scientifique fiable est la libre expression des scientifiques, dans leurs opinions et leur travail. Ceux-ci ont été soumis à une telle pression sociale pour se conformer aux opinions dominantes que l’émergence d’un consensus fiable ne peut être qu’illusoire. Ce climat délétère créé un cercle vicieux : certaines questions scientifiques ne peuvent être posées sans susciter un tollé, dissuadant les scientifiques d’étudier ces questions et de s’exprimer dessus, justifiant encore plus le climat – l’opinion publique imaginant que si ces questions n’ont jamais été posées, c’est très certainement que la réponse donnée par le point de vue dominant doit être évidente.
2. Publication des articles scientifiques
Pour pouvoir être reconnus et diffusés, les travaux scientifiques doivent être présentés sous forme d’articles et publiés dans des revues scientifiques. Si les éditeurs du journal voient un intérêt dans l’article, ils font appel à des scientifiques indépendants pour évaluer la qualité de l’article soumis, et permettent à la revue de publier ou non l’article. Cette peer review (revue par les pairs) permet théoriquement d’assurer la qualité des travaux scientifiques présentés dans le journal. Ce qui est publié dans les journaux scientifiques l’est à la discrétion des éditeurs. On y voit aisément une source de biais qui nuit à l’objectivité présupposée de la science.
Immunité de groupe : le bon calcul est celui qui valide l’opinion dominante
Une des questions au centre des débats depuis le début de la pandémie est la suivante : quel pourcentage de la population doit avoir acquis une forme d’immunité – à travers un vaccin ou l’infection par le virus – pour que la dynamique de la pandémie soit cassée et que celle-ci s’éteigne (ou en tout cas reste sous contrôle)?
L’estimation de ce seuil d’immunité collective la plus consensuelle, autour des 65–70% le plus souvent avancée https://www.liberation.fr/direct/element/covid-19–45-des-francais-de-metropole-avaient-des-anticorps-en-mai_120100/ (page supprimée) par les médias, politiques et certains scientifiques, est bien souvent prise pour une certitude. Mais d’où provient ce pourcentage ? Celui-ci est dérivé des modèles d’épidémiologie SIR. Ces modèles, relativement simples, divisent la population en personnes susceptibles, infectées (et donc contagieuses), et enfin personnes guéries et considérées comme immunisées. Ces modèles permettent de mettre en équation l’évolution de l’épidémie, qui permettent d’estimer une valeur du seuil d’immunité collective, autour de 65–70% pour un virus avec un taux de reproduction autour de 3 comme celui responsable du covid-19. Cependant, ces modèles font de nombreuses hypothèses : notamment celle que la population est homogène, c’est-à-dire que tout le monde est également susceptible de contracter le virus et de le transmettre. Cette hypothèse est évidemment démentie par l’expérience : de par l’âge, le nombre de contacts sociaux et professionnels, et la susceptibilité au virus, la capacité à contracter et transmettre le virus est très variable dans la population.
Certains chercheurs en épidémiologie incluent donc cette hétérogénéité de la population dans leurs modèles. L’équipe de Gabriela Gomes, une chercheuse à l’Université Strathclyde de Glasgow totalisant près de 3000 citations et 40 ans de recherche, a ainsi publié sur le serveur de prépublications Medrxiv un article intitulé “Seuils d’immunité collective estimés pour d’épidémie en train de se dérouler”. Dans celui-ci, ils montrent que la prise en compte de l’hétérogénéité de la population dans les calculs peut mener à des estimations du seuil d’immunité collective autour de 10% à 20% pour les scénarios les plus optimistes, bien loin des 65–70% avancés habituellement. Cela ne signifie pas forcément que l’équipe de Gabriela Gomes ait nécessairement raison grâce à leur modélisation plus poussée (reposant elle aussi sur de nombreuses hypothèses simplifiant la situation réelle). Cependant, cela nous apprend que le fait d’inclure l’hétérogénéité des populations dans les modèles SIR peut faire varier le seuil d’immunité collective de 70% à 10%, et donc que nous sommes encore dans une grande incertitude face au véritable seuil d’immunité collective. L’utilisation de la valeur de 65% pour prendre des décisions politiques paraît alors discutable.
Les conclusions de l’article de Gabriela Gomes et son équipe sont donc d’une importance cruciale. Mais celles-ci n’ont jamais été publiées, à cause du refus du journal scientifique à qui l’article fut soumis. La réponse du journal scientifique à l’équipe de Gabriela Gomes pour expliquer leur refus de publier son article est édifiante. Il n’est pas question d’un refus à cause de la qualité de l’article, mais d’un refus de le soumettre au processus de peer review à cause des conclusions même de l’article : “Étant donné les implications en termes de santé publique, il convient d’exiger un très haut niveau de preuve pour les affirmations autour du seuil d’immunité collective, car elles pourraient être interprétées comme justifiant une relaxation des interventions, mettant potentiellement en danger des personnes”.
Invoquant un niveau de preuve requis plus élevé pour certaines affirmations, tout en refusant à l’article la possibilité d’être soumis au peer review (processus dont le but est précisément d’évaluer la fiabilité et la qualité des résultats présentés), le journal refuse de publier des conclusions qui remettent en question le fait que le seuil d’immunité collective se situe autour de 65%. Cela afin d’éviter de mettre des personnes en danger en justifiant des relaxations des interventions étatiques. Interventions étatiques justifiées notamment par le fait que le seuil d’immunité collective soit aussi élevé… On constate que les éditeurs du journal scientifique en question sont enfermés [ou nous enferment (ÉC)] dans un raisonnement circulaire.
Ce qui est encore plus troublant est le fait que les éditeurs, partant d’une bonne intention, outrepassent totalement leur rôle scientifique et endossent un rôle politique. En effet, le rôle de la science est d’informer et d’éclairer notre compréhension des phénomènes naturels. C’est le rôle de la politique de déterminer quelles actions sont à entreprendre face à cette incertitude. Ici, les éditeurs préfèrent occulter une partie du savoir sur le seuil d’immunité collective afin de favoriser une action (des interventions étatiques pour lutter contre la propagation du covid-19) qu’ils estiment préférable et se placent donc dans un rôle éminemment politique. Cette volonté de censurer une proposition si elle vient en travers de ce qui est “bien” est très dérangeante, d’autant plus venant d’une communauté scientifique considérée comme factuelle et objective par l’opinion publique.
Délai de publication pour les études à contre-courant
Début juin 2020, un article par Flaxman et al. montrant à l’aide de modèles l’efficacité des confinements dans les pays européens est publié dans le journal Nature, une des revues scientifiques les plus sélectives. Cet article, co-écrit par certains des scientifiques ayant recommandé la mise en place des mesures en question dans leurs pays respectifs (ce qui crée un conflit d’intérêt, les personnes ayant recommandés des mesures n’étant pas neutres dans l’évaluation de ces mesures) a rapidement été repris comme une justification des confinements, et totalise aujourd’hui plus de 700 citations.
Suite à cette publication, une équipe de scientifiques a écrit une réponse à l’article, pointant un problème majeur avec les modèles utilisés. Le modèle décrit dans l’article de Flaxman et al. permet d’attribuer aux différentes mesures un effet différent selon le pays où elles sont mises en œuvre. Cela permet à leur modèle de réconcilier le fait que la trajectoire épidémique de la Suède ait suivi une dynamique similaire à celle constatée dans les autres pays sans avoir appliqué de confinement. En effet, leur modèle attribue à la mesure “interdictions des grands rassemblements publics” (la mesure la plus restrictive adoptée par la Suède au printemps) un effet plus de 35 fois plus fort en Suède que dans le reste des pays étudiés. Sans cela, l’inflexion de la trajectoire épidémique constatée dans les autres pays auraient été attribuée par leur modèle à l’interdiction des rassemblements publics, et pas aux confinements stricts.
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La réponse à l’article a pris plus de 6 mois à être publiée, contre seulement 2 mois pour l’article original.
L’attribution sans justification d’une efficacité à l’interdiction des grands rassemblements publics 35 fois plus grande en Suède qu’autre part remet en question la cohérence et la pertinence du modèle, et par conséquent les conclusions qui en sont tirées. C’est bel et bien l’objet de la réponse publiée par les chercheurs.
Il aura fallu à peine plus de 2 mois, depuis sa réception le 30 mars à sa publication le 8 juin, pour que le premier article concluant au mérite des interventions mises en place par la plupart des gouvernements (et recommandés par des auteurs de l’article) soit publié. Cependant, il faudra plus de 6 mois, du 15 juin au 23 décembre, pour que la réponse soit publiée — une fois que l’article initial avait déjà été cité plus de 500 fois et repris comme une justification du confinement par le monde entier. Les dirigeants peuvent facilement se reposer sur l’illusion d’un « consensus scientifique » qui valide leurs actions lorsque les scientifiques questionnant ce statu quo imposé de fait ne sont publiés que de nombreux mois plus tard.
Essai clinique sur le port du masque au Danemark
Un autre sujet clivant est celui de l’obligation de port du masque mis en place dans de nombreux pays. Une des raisons derrière la force du débat sur le masque naît peut être d’une part du fait que celui-ci touche au visage et donc à l’intime, d’autre part du revirement sur ce sujet fait par la plupart des experts en santé publique et dirigeants politiques depuis le début de la pandémie. Au début de la pandémie de covid-19, les messages des gouvernements occidentaux et des experts en santé publique étaient très clairs : le port du masque est inutile pour le grand public. Ce message reflète l’état de l’art de la science sur le port du masque pour la prévention des infections respiratoires jusqu’à mars 2019. Ainsi, une analyse de la littérature scientifique sur la transmission de la grippe, effectuée par le CDC (Center for Disease Control, entité fédérale chargée de la prévention des maladies aux USA) et datant de février 2020, explique que “malgré des études mécanistiques supportant un effet potentiel de l’hygiène des mains et du port du masque, les preuves apportés par 14 essais cliniques randomisés contrôlés ne supportent pas d’effet substantiel de ces mesures”.
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“L’étude de 14 essais cliniques randomisés de ces mesures ne supportent pas un effet substantiel sur la transmission de la grippe”
Rapport du CDC sur les mesures non-pharmaceutiques pour lutter contre les pandémies de grippe, mai 2020.
Effectivement, même s’il peut paraître intuitif que porter un masque, en bloquant une partie des gouttelettes émises et reçues par le porteur, peut réduire le risque de transmission, la réalité est souvent plus complexe : peut-être que les gouttelettes transmettant le virus sont trop petites pour être stoppés par certains masques ; peut-être que les gens portant un masque se sentent plus en sécurité et font moins attention à leur hygiène générale et à prendre leur distances avec des personnes malades ; peut-être que que les gens portant un masque touchent plus leur visage et augmentent ainsi la probabilité de contracter l’infection… Autant de questionnements qui nécessitent une évaluation de la mesure en observant son influence dans un contexte réaliste, si possible avec un groupe témoin équivalent, au cours d’un essai clinique randomisé contrôlé, tel que ceux pris en compte dans l’article du CDC cité plus haut.
Mais très rapidement, le discours de certains scientifiques et des gouvernements occidentaux sur le port du masque a évolué. D’inutile, il est devenu recommandé voire, désormais, obligatoire pour le grand public. Ce changement s’appuie sur de nombreuses études de modélisation, d’études de laboratoires sur des personnes atteintes du covid-19, ou sur des études observationnelles, qui montrent un bénéfice du port du masque pour empêcher la propagation du covid-19. Cependant, ce revirement n’a jamais été motivé par les résultats d’un véritable essai clinique randomisé contrôlé. Cela est compréhensible : mettre en place un essai clinique sur ce sujet est difficile, long et coûteux, et les autorités ont préféré imposer le port du masque sans considérer avoir besoin des résultats d’un essai clinique. Cependant, au vu du coût important du port du masque en termes psychologiques, écologiques et de qualité de vie, réaliser un essai clinique sur l’utilité de celui-ci pour empêcher la transmission du covid-19 et quantifier l’utilité des mesures d’obligation du port du masque est une question scientifique qui paraît importante. C’est précisément ce qu’a souhaité réaliser au début de l’été une équipe de chercheurs danois.
Ceux-ci ont recruté 6000 danois pour l’étude, et les ont répartis au hasard en deux groupes d’environ 3000 personnes. Dans le premier groupe, les participants ont reçu un stock de masques chirurgicaux, une instruction sur la bonne façon de le porter, et la consigne de le porter dès qu’ils sortaient de chez eux. L’autre groupe, lui, n’a pas modifié son comportement (à une période où le port du masque était très rare dans la vie courante au Danemark). Les chercheurs ont ensuite suivi le nombre d’infections au covid-19 dans les deux groupes, afin de savoir s’ il y avait moins d’infections dans le groupe portant le masque, l’hypothèse initiale des chercheurs étant que le port du masque réduirait de 50% le risque d’infections. L’étude, dont le recrutement fut initié début avril 2020, fut terminée début juin 2020. Beaucoup de personnes attendaient les résultats de cette étude avec impatience, car elle était la première à fournir des données sur le port du masque par le grand public dans le cadre d’un essai clinique randomisé contrôlé. Malheureusement, les résultats de l’essai clinique sont restés non publiés pendant de long mois.
Des chercheurs, souhaitant que les résultats de l’essai clinique soient disponibles, ont contacté les auteurs de l’étude afin de comprendre pourquoi ils n’étaient toujours pas disponibles. La réponse de Thomas Lars Benfield, un des investigateurs principaux de l’essai, à la question de quand les résultats seraient disponibles, est sans équivoque : “Lorsqu’un journal sera assez courageux pour que les résultats soient publiés.”
L’article décrivant les résultats de l’étude ne sera publié que cinq mois plus tard, mi-novembre, après avoir été refusé successivement par les trois plus prestigieux journaux de médecine (The Lancet, The New England Journal of Medicine, et The Journal of the American Medical Association). Les résultats furent finalement publiés dans les Annals of Internal Medicine, un journal médical très réputé. Les éditeurs ont réaffirmé dans un éditorial la qualité de l’essai clinique : il serait donc surprenant que les trois refus précédents aient été causés par la qualité de l’étude. Les résultats finalement disponibles éclairent la réponse de Benfield : contrairement à l’hypothèse émise par les chercheurs, l’étude ne parvient pas à montrer un effet positif du port du masque pour protéger le porteur de l’infection par le covid-19. Cet essai clinique ne tranche pas définitivement la question de l’intérêt du port du masque – il n’évalue pas la protection pour les personnes interagissant avec le porteur (seulement la protection du porteur lui-même), et si les résultats excluent avec une forte probabilité qu’il puisse y avoir un effet majeur du port du masque (l’hypothèse initiale des chercheurs), l’étude n’est pas conçue pour pouvoir exclure un effet mineur bénéfique du port du masque — mais il interroge sur l’impartialité de la science en 2020, en démontrant encore une fois que les résultats qui ne se conforment pas à l’avis général rencontrent de grandes difficultés à être publiés, et sont refusés de façon partiale par les principaux journaux médicaux. Cela alors même que la question de la protection du porteur, bien que moins présente dans les communications gouvernementales que celle de la protection des personnes interagissant avec le porteur d’un masque, reste d’une importance capitale, notamment car l’un des risques identifié avec le port généralisé du masque est un sentiment de fausse sécurité. Encore une fois, comment faire confiance à des recommandations basées sur “la science”, si le processus de production de connaissances scientifiques rejette les résultats non conformes aux recommandations en question ?
3. Diffusion des articles scientifiques et corruption politique de la science
L’opinion publique n’a de la science qu’une vision partielle, qui est celle offerte par les médias, les politiques et certains experts ayant une exposition médiatique et politique. Or, ces différents acteurs peuvent choisir de manipuler les résultats scientifiques, afin de présenter à la population une image de la science conforme à leurs volontés politiques et divers intérêts.
Censure de contenu scientifique par les réseaux sociaux
Malgré sa publication récente dans un journal prestigieux, les résultats de l’essai clinique danois sur le port du masque sont encore censurés : Carl Heneghan, un professeur de Médecine Fondée sur les Faits (une branche de la médecine visant à exploiter au mieux les données disponibles pour prodiguer les meilleurs soins possibles) à la prestigieuse université d’Oxford, a vu un de ses articles, relayant les résultats de l’étude danoise, signalé comme propageant de fausses informations par les modérateurs du réseau social Facebook – dont les modérateurs peuvent décider de nier les résultats d’un article scientifique publié.
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Ce type de raisonnement circulaire – les politiques de santé publique sont bonnes, donc elles ne doivent pas être questionnées, donc le fait qu’elles soient bonnes ou mauvaises ne peut être discuté – se retrouve par exemple dans les règles d’utilisation de la plateforme YouTube, par exemple.
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Contenu censuré par YouTube, règles d’utilisation de la plateforme : “Le contenu qui contredit l’efficacité des mesures de santé publique locales ou celles de l’OMS sur la distanciation physique et l’isolation pour réduire la transmission du covid-19”
Cette censure part d’une bonne intention : éviter la propagation d’informations qui nuiraient à l’adoption de mesures dont les personnes à l’origine de ces règles de censure supposent qu’elles sauvent des vies. Mais comment peut-on savoir si elles sauvent effectivement plus de vies qu’elles n’en impactent négativement, si l’on ne peut pas discuter ouvertement de l’efficacité de ces mesures ?
Qui a peur des données scientifiques ?
Comment faire accepter à la population générale des mesures extrêmement restrictives ? Cette question épineuse s’est posée au printemps dernier pour de nombreux gouvernements occidentaux. Une façon efficace de convaincre la population de suivre des mesures restrictives est de la convaincre qu’elle est menacée. Dans un échange d’emails révélés par le journal Die Welt, il apparaît que le secrétaire d’état allemand Markus Kerber ait, avec le concours de scientifiques, envisagé de créer des projections permettant : “[de générer] peur et obéissance dans la population.”
À cette fin, les scientifiques ont discuté entre eux de quel taux de mortalité inclure dans leur modèle ; certains rappelant qu’étant donné le but du modèle (de générer de la peur), mieux valait présenter des chiffres : “[…] plutôt mauvais que bon.”
Plutôt que de suivre une démarche scientifique et d’essayer d’identifier les valeurs les plus probables du taux de mortalité, le groupe de scientifiques allemands ont donc préféré choisir une valeur du taux de mortalité qui permettait à leur modèle de présenter des projections assez effrayantes pour susciter l’obéissance et le consentement de la population envers les mesures.
Cette représentation erronée de données scientifiques (ici le taux de mortalité) a également été documentée au Royaume-Uni. La létalité du covid-19 étant extrêmement variable selon l’âge des personnes, la peur générée par la maladie peut ne pas suffire à garantir l’adhérence aux mesures dans l’ensemble des groupes d’âge de la population.
Le SAGE (Scientific Advisory Group for Emergencies, équivalent britannique du conseil scientifique français), s’est rapidement rendu compte de cette limitation.
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“Un nombre substantiel de personnes ne se sentent pas encore suffisamment personnellement menacées ; elles pourraient être rassurées par le faible taux de létalité dans leur groupe démographique. Le niveau de menace personnelle perçue doit être augmentée, à l’aide de messages émotionnels percutants”. SAGE, Options for increasing adherence to social distancing measures, 22 mars 2020
Les données scientifiques ne pouvant pas nécessairement générer assez de “menace personnelle” pour certains groupes d’âge, leur choix est donc d’aller contre ce que disent les données, en utilisant des messages jouant sur les émotions afin de générer un sentiment de peur disproportionnée dans une partie de la population.
Détournement politique des conseils scientifiques
Au-delà du fait que la production de connaissances scientifiques est biaisée et influencée par des forces politiques, ses résultats peuvent aussi être parfaitement détournés directement par la politique. Un exemple nous parvient d’un pays pourtant réputé pour la transparence de sa politique, et admiré pour sa gestion de la pandémie : le Danemark.
Alors que la pandémie de covid-19 débutait en Europe, l’Agence de Santé Danoise a estimé que le covid-19 n’était pas assez dangereux pour justifier certaines des mesures de restrictions portant atteinte aux libertés individuelles, dont les mesures de confinement strict de la population. L’agence de santé a classé le covid-19 dans sa catégorie B de maladies, la catégorie A comprenant des maladies comme la peste ou Ebola, ce qui, d’après la loi danoise, ne permettait pas la mise en place de mesures coercitives sans une recommandation préalable de l’agence de santé.
Le 12 mars, la première ministre danoise Mette Frederiksen a décidé de ne pas suivre les recommandations de son agence de santé en passant une loi d’urgence reléguant le rôle de l’agence de régulatrice à simple conseillère et lui permettant de mettre en place des mesures coercitives sans l’accord de l’agence. L’agence avait en effet confirmé le 15 mars son désaccord devant l’emploi de mesures coercitives. Cela n’a pas empêché Mette Frederiksen d’affirmer, à plusieurs reprises, dans une allocution télévisée, que ces mesures étaient recommandées par la même agence, qui s’y était pourtant opposée à plusieurs reprises.
Une dizaine de jours après, la première ministre a une nouvelle fois décidé de détourner les avis des scientifiques de l’agence de santé. Ceux-ci lui avaient communiqué les nouveaux chiffres sur la progression de l’épidémie, où le taux de reproduction du virus avait baissé de 2.6 à 2.1, une amélioration positive significative. Mais celle-ci a préféré conserver le premier chiffre, plus inquiétant, afin de pouvoir l’utiliser dans une allocution télévisée annonçant une prolongation du confinement danois, l’agence de santé étant signifiée que le vrai chiffre : “[n’était] pas désiré politiquement”.
Ce n’est pas la première ni la dernière fois que des dirigeants politiques mentent sciemment et manipulent la population. Cependant, cet exemple, tiré d’une des démocraties généralement considérée comme un exemple de transparence et de confiance envers ses autorités publiques, illustre une des limitations de l’emploi de la science comme principe politique. Quand bien même celle-ci serait objective, ses enseignements sont eux-mêmes sujets à la dissimulation et à la manipulation notamment à des fins politiques.
Conclusion
En s’abandonnant à la science comme seule guide, nous avons fait un pari très risqué. D’une part parce que la science, comme le montre les exemples de cet article, est corruptible. De plus, la formation d’un consensus scientifique fiable est un phénomène à long terme, pas nécessairement compatible avec le besoin d’action à court terme de la politique, rendant risqué l’utilisation de travaux de recherche très récents pour guider ses prises de décisions. D’autre part, car nous ne suivons pas “la science”, mais plutôt une communauté d’experts, qui, comme tout être humain, sont faillibles, influencés par leurs propres conflits d’intérêts et leurs propres biais. C’est évidemment le cas des politiques qui nous gouvernent en temps normal. Cependant, la différence fondamentale réside dans le fait que le nouveau pouvoir scientifique n’est pas soumis à la séparation des pouvoirs usuelle : les experts qui dictent les mesures de lutte contre la pandémie, sont ceux qui sont aussi chargés d’évaluer l’efficacité de ces mesures. À la fois juge et partie, ils ne peuvent être objectifs dans le jugement des mesures qu’eux-mêmes ont recommandées, et pourtant leur parole sur le sujet est placée en dehors de tout questionnement par les politiques et journalistes qui les écoutent.
Enfin, la science n’est pas propre à guider une société. En effet, la science n’est en soi qu’une manière de produire des connaissances. Les prises de décisions publiques peuvent (et doivent) s’appuyer sur ces connaissances, mais restent fondamentalement des questions politiques, notamment dans leurs prises en compte des arbitrages entre libertés, sécurité, santé et économie. Prétendre que des décisions sont prises en “suivant la science” alors qu’elles ne relèvent pas du champ scientifique mais du champ politique revient malheureusement à justifier des décisions politiques par un argument d’autorité qui ne tolère pas de débat. Il est urgent que le respect de nos valeurs fondamentales et de notre humanité revienne au premier plan de nos décisions, et que les résultats scientifiques qui les appuient ne soient pas traités comme les écritures d’une nouvelle religion, mais repris dans leur contexte, débattus et critiqués.
Maxime LANGEVIN
Source : l’excellent blog de Laurent Mucchielli, https://blogs.mediapart.fr/laurent–mucchielli/blog/290321/au–nom–de–la–science–la–science–peut–elle–servir–de–guide–notre–societe
Derniers commentaires (d’Étienne) :
J’observe qu’une des principales sources de corruption n’a pas été étudiée ici par Maxime Langevin : l’incroyable accumulation des CONFLITS D’INTÉRÊTS les plus criants dans les soi-disant « Hautes autorités de santé », « Comités scientifiques » et autres « Agences » d’ « experts indépendants » : ces centres de DÉCISION sont souvent à la fois OPAQUES (hors contrôle) et CORROMPUS (noyautés par le trafic d’influence).
Par exemple, le chef du SAGE (le Conseil scientifique (sic) anglais), Sir Patrick Vallance, qui promeut et anime l’énorme campagne de vaccination au Royaume-Uni, a par ailleurs reçu DES MILLIONS (!) de livres sterling de la part des vendeurs de VACCINS).
Voir aussi le cas incroyable du Docteur Sir John Bell, promoteur ardent des TESTS Covid inutiles et ruineux en Angleterre.
Je rappelle ensuite ci-dessous les alarmes à la corruption générale lancées (non pas par moi mais) par les Rédacteurs en chef des plus grandes revues médicales du monde :
Dr Arnold Seymour Relman, ancien professeur de médecine à Harvard, ancien Rédacteur en chef du New England Journal of Medicine :
« La profession médicale est achetée par l’industrie du médicament et des vaccins, non seulement au niveau de la pratique médicale mais également au niveau de l’enseignement et de la recherche. »
Source : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1126053
Dr Marcia Angell, professeur de médecine à l’Université de Harvard, et Rédactrice en chef pendant 20 ans du New England Journal of Medicine :
« Il n’est simplement plus possible de croire à l’essentiel de la recherche clinique qui est publiée, ou de se fier au jugement de médecins de référence ou à des directives médicales faisant autorité. Je n’ai aucun plaisir à faire ce constat, auquel je suis parvenue lentement et avec réticence au cours de deux décennies passées comme rédactrice en chef du New England Journal of Medicine. »
Richard Horton, Rédacteur en Chef du Lancet :
« Une grande partie de la littérature scientifique, sans doute la moitié, pourrait être tout simplement fausse. Affligée d’études avec des échantillons réduits, d’effets infimes, d’analyses préliminaires invalides, et de conflits d’intérêts flagrants, avec l’obsession de suivre les tendances d’importance douteuse à la mode, la science a pris le mauvais tournant vers les ténèbres. »
Source : https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(15)60696–1/fulltext
Kamran Abbasi , rédacteur en chef du BMJ (British Journal of Medicine), 13 novembre 2020, éditorial du BMJ :
« Covid-19 : politisation, « corruption » et suppression de la science
Quand la bonne science est supprimée par le complexe médico-politique, les gens meurent.
Les politiciens et les gouvernements suppriment la science. Ils le font dans l’intérêt public, disent-ils, pour accélérer la disponibilité des diagnostics et des traitements. Ils le font pour soutenir l’innovation, pour mettre des produits sur le marché à une vitesse sans précédent. […] Mais le comportement sous-jacent est troublant.
La science est supprimée à des fins politiques et financières. Covid-19 a déclenché la corruption de l’État à grande échelle et c’est néfaste pour la santé publique. Les politiciens et l’industrie sont responsables de ce détournement de fonds opportuniste. Il en va de même pour les scientifiques et les experts en santé. La pandémie a révélé comment le complexe médico-politique peut être manipulé en cas d’urgence – un moment où il est encore plus important de sauvegarder la science.
La réponse pandémique du Royaume-Uni fournit au moins quatre exemples de suppression de la science ou des scientifiques. » […]
Source : BMJ, https://www.bmj.com/content/371/bmj.m4425
Je vous recommande enfin la lecture de ce petit livre, tout à fait consternant :
LA SOURIS TRUQUÉE. Enquête sur la fraude scientifique – Poche
Nicholas Wade, William Broad
Livre très important, bien évoqué ci-dessous, en 4 minutes denses :
Je résume :
Fil Facebook correspondant à ce billet :
« Banni » de FB pour 30 jours (pour avoir seulement signalé un traitement alternatif, l’ivermectine, privant de légitimité l’apartheid vaccinal qui vient) => pas de post.
Tweet correspondant à ce billet :
[Le prétendu « consensus scientifique » (qui légitime toutes les mesures politiques de persécution) est FAUX, TRUQUÉ, FORCÉ]
Au nom de la science. La science peut-elle servir de guide à notre société ?
Texte important, de Maxime Langevin chez @LMucchielli https://t.co/wzYz4mg4Pk— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) April 9, 2021
Une sacrée bonne nouvelle : le lancement d’une Gazette pour les Amis du RIC
Pour bien s’informer de l’avancement l’instauration du RIC en France : s’inscrire à la Gazette des Amis du RIC !
Une lettre d’informations mensuelle gratuite dédiée aux actualités du RIC et aux actions pour son instauration.
Voir aussi : les gazettes Gilets Jaunes
Vidéo de présentation :
S’inscrire à la Gazette :
https://convergence.ric-france.fr/gazette
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/RICFrancefr/posts/3831499476965696
Tweet correspondant à ce billet :
Peter McCullough, éminent cardiologue praticien et universitaire chercheur, ‘Editor’ dans deux grandes revues scientifiques US, dénonce la DÉSINFORMATION et la CENSURE (sur la covid et ses TRAITEMENTS) dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans les publications scientifiques
J’ai retranscrit cet exposé (ci-dessous). Si l’un d’entre vous trouve le site officiel des trois grandes études dont il parle, je suis preneur, merci.
Étienne.
« Je suis Peter McCullough, je suis interniste et cardiologue, professeur de médecine à l’Université du Texas, je suis sur le campus de Baylor (Dallas) et j’ai été impliqué dans la réponse à la covid-19. Je suis un docteur universitaire : je vois des patients mais je suis très impliqué dans la recherche, je suis rédacteur [editor] dans deux revues majeures aux États-Unis ; dans mon domaine, je suis la personne la plus publiée de toute l’histoire, dans le monde, pour ce qui traite du cœur et des reins.
Les personnes de moins de 50 ans qui n’ont pas de problème de santé, il n’y a pas de justification scientifique, pour eux d’être vaccinés ; il n’y a AUCUNE justification scientifique.
Une des erreurs que j’ai entendues comme justification pour la vaccination est la propagation asymptomatique. Je veux qu’on soit très clair à ce sujet : mon opinion et qu’il y a une faible chance, sinon aucune chance d’une propagation asymptomatique : une personne malade le transmet à une personne [qui devient] malade.
Les Chinois ont publié une étude dans le British Medical Journal : sur 11 millions de personnes, ils ont essayé de trouver une propagation asymptomatique, ILS N’ONT PAS TROUVÉ.
Et [pourtant], cela a été l’un des éléments importants de désinformation.
Ce qui se passe est inimaginable : combien d’entre vous ont regardé les actualités (locales ou nationales) ? Avez-vous jamais été informés sur un traitement à la maison ? Combien d’entre vous ont déjà entendu un seul mot sur ce qu’il faut faire quand on vous apprend que vous avez un diagnostic Covid-19 ?
Ce n’est pas étonnant : c’est un échec complet à tous les niveaux. Il n’y a pas un seul médecin dans les médias qui ait traité un patient Covid, pas un seul !
Ce qui s’est passé autour du mois de mai, c’est que nous savions qu’il y allait avoir un vaccin pour ce virus. Tous les efforts sur des traitements [alternatifs aux vaccins] ont alors été ABANDONNÉS !
Les Institut Nationaux de Santé avaient à l’époque un programme multitraitements… Ils l’ont laissé tomber après 20 patients ! affirmant qu’ils ne pouvaient trouver plus de 20 patients ! Ils ont dit : « on ne peut pas trouver de patients »… C’est l’annonce la plus malhonnête [la plus fourbe] de tous les temps.
Et la vitesse de distorsion est alors allée à plein régime pour le développement de vaccins… il y eut un silence total sur toute information sur le traitement, n’importe laquelle, une censure totale sur Twitter, YouTube…
On ne peut même pas publier des articles à ce sujet ! ON NE PEUT MÊME PAS PUBLIER DE L’INFORMATION DANS NOTRE PROPRE LITTÉRATURE MÉDICALE ! Il y a eu un « nettoyage » complet.
Je n’avais jamais été sur les réseaux sociaux auparavant, et ma fille (qui est à la maison pendant ses études de droit), je lui en ai parlé, et elle m’a recommandé de faire une vidéo Youtube.
J’ai donc fait une vidéo YouTube, avec 4 diapositives d’une étude — une étude révisée par des pairs, publiée dans l’un des meilleurs journaux médicaux au monde ! 4 diapositives… — j’avais une cravate et un costume… elle m’a montré comment enregistrer avec PowerPoint. Je l’ai postée sur Youtube. Elle est devenue absolument virale. Et, en une semaine, YouTube [l’a supprimée et] a dit que j’avais « violé les termes et conditions de la communauté »…
C’est là que le bureau du sénateur Johnson s’est impliqué à Washington, il a dit : « Oh mon dieu ! C’est une information scientifique importante, pour aider les patients en plein milieu d’une crise, et les médias sociaux censurent !!! En se fondant sur quelle autorité ?!? »
Les gens atteints de la Covid développent une immunité complète et durable. C’est un principe très important : une immunité complète et durable. Vous ne pouvez pas faire mieux que l’immunité naturelle, vous ne pouvez pas vacciner en plus et la rendre meilleure. Il n’y a aucune justification scientifique, clinique ou de sécurité, pour VACCINER un patient guéri ! Aucune justification pour TESTER un patient guéri ! Vous êtes guéri de la Covid ? Pourquoi passeriez-vous des tests ? il n’y a absolument AUCUNE justification.
Le meilleur médicament anti-inflammatoire est la COLCHICINE. Vous n’en avez probablement jamais entendu parler… Dans la plus grande étude de qualité d’essais randomisée — plus de 4 000 patients — une étude randomisée contrôlée, avec du placebo, il y a une réduction de 50 % de la mortalité ! Silence total ! Rien ! Un blackout complet du médicament ! Comment est-ce possible ?
La partie la plus mortelle de l’infection virale et la thrombose. J’ai toujours traité mes patients avec quelque chose pour le virus, quelque chose pour l’inflammation, et quelque chose pour la thrombose (comme le Dr Urso). J’ai des patients très, très malades, et je n’en ai perdu que deux.
Une très grande étude de McKinney (Texas) et une autre de New York montrent que, lorsque les médecins traitent précocement des patients de plus de 50 ans avec des comorbidités avec une approche séquentielle multi drogues, avec des médicaments disponibles (4 à 6 médicaments sont à leur disposition, dont les MBR monoclonaux qui sont les plus efficaces), il y a une réduction de 85 % des hospitalisations et des décès.
85 %
85 %
Rappelez-vous de ce chiffre. »
Peter McCullough.
Source : https://www.youtube.com/watch?v=jNar16ZWQwY
Fil Facebook correspondant à ce billet :
Pas de fil pour cause de censure par Facebook (clairement au service des vendeurs de vaccins).
Tweet correspondant à ce billet :
Peter McCullough, cardiologue praticien, universitaire chercheur, rédacteur en chef de deux grandes revues scientif. US, dénonce la DÉSINFORMATION et la CENSURE (sur la covid et ses TRAITEMENTS) dans tous les médias et dans les publications scientifiques :https://t.co/3Gn3drPuma
— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) April 4, 2021
Banni de Facebook pour 30 jours pour avoir seulement relayé un billet (important) de @LMucchielli vantant les mérites de l’Ivermectine
C’est intéressant parce que, dans ce billet, on ne parle pas des vaccins mais d’un traitement.
Par contre, moi, dans mon commentaire, je fais explicitement le lien entre l’existence d’un traitement et la disparition de la justification de l’obligation vaccinale.
La censure du régime totalitaire qui vient est donc explicitement conçue pour protéger les marchands de vaccins.
Pour moi la censure directe est une première.
Rendez-vous-vs sur le blog (jusqu’à la prochaine escalade antidémocratique).
Étienne.
Fil Facebook correspondant à ce billet :
Rien, pour cause de censure FB (du 1er avril au 1er mai 2021)
Tweet correspondant à ce billet :
https://twitter.com/Etienne_Chouard/status/1377626988739985417
Rappel de l’étude scientifique (Ioannidis, janv. 2021) prouvant L’ABSENCE D’EFFETS POSITIFS des « mesures » contre la maladie (enfermements aveugles, fermetures arbitraires, masques, couvre-feux…)
Après l’étude prouvant la faible surmortalité en 2020, je rappelle (avec le retweet ci-dessous) l’étude scientifique (janvier 2021) prouvant l’absence d’effets positifs des « mesures » contre la maladie :
Eh bien ce monsieur, voici ce qu’il pense du confinement : « plus on avance, plus on constate que les bénéfices supposés du confinement sont des artefacts dus à la modélisation, ils ne sont pas vrais » https://t.co/vP72pQF9T2
— Maximilien Delvallée (@MaxDelvallee) January 26, 2021
Le Pr Ioannidis a sorti une étude (lien ci-dessous) où il a analysé toutes les politiques sanitaires du monde. Conclusion : aucune différence de performance entre les pays qui ont confiné et les autres. https://t.co/x1gwbEFgBO
— Maximilien Delvallée (@MaxDelvallee) January 26, 2021
L’étude de John Ioannidis : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/eci.13484
L’intervention de John Ioannidis à l’IHU de Marseille sur son étude :
Les preuves s’accumulent qui montrent qu’on devrait arrêter de persécuter les gens POUR RIEN.
Avec une Constitution digne de ce nom, les politiques publiques seraient évaluées — et corrigées en cas de besoin — par les citoyens eux-mêmes.
Aux hyper-agressifs de FB et TW, je rappelle que ma légitimité à défendre ici les libertés publiques contre l’arbitraire des gouvernements est la même que la vôtre, qu’en démocratie la liberté de parole et la décision commune n’ont rien à voir avec l’expertise, et que les insultes et les ricanements arrogants me portent à penser que j’ai raison de lutter contre l’apartheid sanitaire qui vient, plutôt qu’à y renoncer.
Merci pour votre patience et votre gentillesse. Entre détenus politiques, on devrait s’entraider plutôt que s’entretuer : je rappelle que ni vous ni moi ne décidons jamais de rien. Il est donc extravagant, et pour tout dire un peu délirant, de nous accuser mutuellement de « responsabilité » ou d’ « irresponsabilité » de quoi que ce soit. À l’évidence, celui qui ne décide de rien ne peut être tenu pour responsable de rien de qui a été décidé.
Par contre, les vrais responsables, qui méritent, eux, d’être houspillés, dénoncés, incriminés, ce sont les politiciens AU POUVOIR, ça oui.
Amicalement.
Étienne.
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10159103189137317
Tweet correspondant à ce billet :
Après l’étude prouvant la faible surmortalité en 2020, rappel de l’étude prouvant l’absence d’effets positifs des « mesures » du « régime » contre la maladie.
Avec une vraie Constitution, les politiques publiques seraient évaluées — et corrigées en cas de besoin — par les citoyens. https://t.co/rB6c2G7V7w
— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) March 28, 2021
[Défense des libertés contre l’arbitraire gouvernemental] L’épidémie de Covid-19 a eu un impact relativement faible sur la mortalité en France, par Laurent Toubiana (Inserm, Sorbonne), Laurent Mucchielli (CNRS), Pierre Chaillot (INSEE) et Jacques Bouauda (INSERM, AP-HP) (24 mars 2021)
Je vous signale ici une étude scientifique indépendante des labos que je trouve intéressante et importante, dans l’optique qui est la mienne : vérifier le fondement scientifique — et donc la légitimité politique — des « mesures » liberticides que nos « représentants » nous infligent arbitrairement depuis un an : enfermement général, « couvre-feu » (sic) pire que pendant la guerre, persécutions policières des contrevenants à des ordres pourtant manifestement stupides (interdiction des promenades en forêt ou à la plage), fermetures administratives (et ruine désespérante) de nombreuses activités jugées arbitrairement « non-essentielles », masquage même à l’extérieur, et jusqu’aux enfants ! toute la journée, décisions arbitraires en « Conseil de défense » hors de tout contrôle démocratique (sans verbatim et donc sans possibilité de contrôle ni de recours pour excès de pouvoir ou pour concussion), interdiction de soigner faites aux médecins (doliprane et « restez chez vous » jusqu’à la réa, médicaments inoffensifs interdits), interdiction d’aller à l’hôpital et de recevoir des visites (et donc condamnation à mourir étouffé et seul) pour les vieux malades en EHPAD, légitimité usurpée par des « Conseils scientifiques » anticonstitutionnels, opaques et corrompus par les plus graves conflits d’intérêts, et j’en passe…
Toute cette folie REPOSE SUR la gravité extrême de la maladie de la saison 2019–2020.
Un an après, on s’aperçoit scientifiquement que toutes les prévisions catastrophistes étaient grossièrement exagérées et erronées, et que la maladie en question n’est absolument pas la peste.
Il est donc temps d’arrêter de persécuter des millions d’innocents.
On ne paie pas nos représentants (à prix d’or, d’ailleurs) pour nous martyriser.
Il est aussi temps d’examiner la responsabilité véritable de ce chaos non nécessaire, qui est celle des gouvernements qui ont volontairement — et donc criminellement — détruit depuis cinquante ans notre système public de soins, au point de l’avoir manifestement rendu aujourd’hui incapable de faire face à n’importe quelle épidémie saisonnière, covid ou autre. Mais on reparlera de ces vraies responsabilités plus tard.
Concentrons-nous aujourd’hui sur ce rapport (de quatre scientifiques éminents et complémentaires) sur la gravité constatée de la maladie au nom de laquelle on nous maltraite depuis un an.
Bonne lecture.
Étienne.
L’épidémie de Covid-19 a eu un impact relativement faible sur la mortalité en France
Laurent Toubianaa,b, Laurent Mucchiellic, Pierre Chaillotd,*, Jacques Bouauda,e*
a Inserm, Sorbonne Université, Université Sorbonne Paris Nord, UMR S_1142, LIMICS, Paris, France,
b IRSAN, Institut pour la valorisation des Données de Santé, Paris, France,
c CNRS, Centre méditerranéen de sociologie, de science politique et d’histoire, UMR 7305, LAMES, Aix-Marseille Universités, France,
d INSEE, Institut national de la statistique et des études économiques, Paris, France,
e AP-HP, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, DRCI, Paris, France
All authors contributed equally to the work
* Les jugements et opinions exprimés par les auteurs n’engagent qu’eux-mêmes, et non les institutions auxquelles ils appartiennent.
Résumé :
Contexte :
L’arrivée de l’épidémie de Covid-19 en France a provoqué la mise en place dans l’urgence, d’un confinement généralisé de la population. Cette contrainte (et d’autres par la suite) a été acceptées étant donné l’anxiété induite par le spectre d’une catastrophe sanitaire. Après une année d’une crise sans précédent, quel a été l’impact réel de l’épidémie ? Pour évaluer la gravité d’un fléau, la référence absolue est la mortalité. Cet article analyse la surmortalité liée à la Covid-19, en France, en 2020.
Matériels et méthodes :
Cet article se fonde essentiellement sur les longues séries temporelles démographiques i) de la population par âge et ii) du nombre de décès quotidiens depuis 1962. En effet, nous ne pouvons utiliser les décès attribués à la maladie Covid-19 parmi lesquels une part importante se serait inéluctablement produites même en l’absence de cette épidémie.
Nous comparons, la surmortalité de cette épidémie aux autres épisodes habituels de surmortalité saisonnière (maladies infectieuses et canicules) et à leurs effets de moisson (« harvesting »). Ces estimations obligent à tenir compte de l’évolution de la structure de la population française marquée par un vieillissement et donc une augmentation tendancielle de la mortalité.
Résultats :
L’année 2020 n’a connu aucune surmortalité chez les personnes âgées de moins de 65 ans (qui représentent environ 80% de la population totale).
Seuls les âges les plus avancés ont connu une surmortalité, cette dernière étant la plus forte après 80 ans.
Au passage de l’épidémie de Covid-19, pour la population française dans son ensemble, les auteurs estiment à 3,66 %, l’excès par rapport à la mortalité attendue en 2020.
Discussion :
3,66 % de surmortalité représente 23 mille morts en excès sur les 629 mille attendus normalement en 2020.
Ces chiffres doivent être mis en perspective avec les 400 mille morts annoncés par le Président de la République Française en octobre 2020 pour justifier la mise en place du deuxième confinement.
L’année 2019 avait montré en revanche, un défaut de mortalité de 2,92 % directement lié à l’effet de moisson des épisodes grippaux de 2015 et 2017.
La surmortalité observée en 2020 au passage de l’épidémie de Covid-19 ne serait qu’un rattrapage du défaut de mortalité de 2019.
Utiliser la mortalité de 2019 en tant qu’élément de comparaison pour estimer l’impact de l’épidémie en 2020 comme cela est pratiqué couramment, est donc une simplification doublement biaisée.
Conclusion :
L’épidémie qui touché la France en 2020, montre une surmortalité nulle pour les moins de 65 ans (soit 80 % de la population) et très faible pour les plus de 65 ans (3,34% d’excès pour cette classe d’âge).
Ce résultat est très loin des hécatombes annoncées et pour laquelle des mesures sanitaires disproportionnées ont été mises en oeuvre
Mots-clefs : Covid-19 – Mortalité – Surmortalité – Vieillissement – Effet de moisson – Structure de la population –Immunosénescence.
Lire le rapport intégral ici :
http://recherche.irsan.fr/fr/documentation/index/voir/154‑L%E2%80%99%C3%A9pid%C3%A9mie-de-Covid?19-a-eu-un-impact-relativement-faible-sur-la-mortalit%C3%A9-en-France
Pour conserver votre équilibre mental, votre joie de vivre, pour ne plus avoir inutilement peur, éteignez votre télé et lisez tous les jours REINFO COVID 🙂
Je conseille à tous ceux qui veulent se forger par eux-mêmes une opinion éclairée par différents points de vue, ceux qui cherchent une information qui ne soit pas uniquement progouvernementale, de consulter tous les jours le site réinfo covid ; je le trouve vraiment très important :
avec notamment, bien sûr, Louis Fouché, que je trouve toujours passionnant et enthousiasmant. Ce jeune homme est épatant.
Le site propose ce résumé :
« QUI SOMMES-NOUS ?
Nous sommes un collectif de soignants, médecins et scientifiques universitaires, réunis autour d’une idée : le besoin d’une politique sanitaire juste et proportionnée pour la France. Rejoints par des citoyens désirant jouer un rôle actif dans la résolution de la crise que traverse notre démocratie, la pluralité s’ajoute à l’expertise pour constituer nos plus grandes forces.. Aider à réouvrir l’espace du débat démocratique et scientifique
. Proposer une autre politique sanitaire
. Aider nos concitoyens à être dans la prudence et le courage
. Mettre en lien tous ceux qui veulent agir. »
Fil facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10159099112287317
Tweet correspondant à ce billet :
Pour conserver votre équilibre mental, votre joie de vivre, pour ne plus avoir inutilement peur, éteignez votre télé et lisez tous les jours REINFO COVID :https://t.co/K92ywIHGXd
— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) March 27, 2021
Il faut soigner les malades et pas enfermer les gens en bonne santé. Le gouvernement continue à détruire l’hôpital en douce, en pleine crise, c’est ça la réalité.
Le gouvernement continue à détruire l’hôpital en douce, en pleine crise, c’est ça la réalité.
PAR CONSÉQUENCE DIRECTE DE CET ASSASSINAT DE L’OUTIL PUBLIC DE SOINS, l’hôpital ne peut plus faire face à la moindre épidémie (de COVID ou de n’importe quelle autre épidémie habituelle dans la vie des hommes), et ce fait de DÉTRESSE DES SOIGNANTS sert de PRÉTEXTE à enfermer et persécuter tout le monde ! en rendant tous les gens en bonne santé malheureux, terrorisés, fous et/ou ruinés.
Cet échange de 4 minutes ENTRE DEUX MÉDECINS (un enfermiste et un soigniste) est assez emblématique de la fracture incroyable qui se creuse dans le pays entre les fossoyeurs des libertés au nom de « la santé » (tu parles : enfermer et bâillonner tout le monde au lieu de soigner les malades, super programme) et les défenseurs des libertés et d’un système de santé correctement financé :
https://www.youtube.com/watch?v=MSpUPrFKGSc
…
Les quelques scientistes-enfermistes-piqueurs fanatiques qui me traquent sur Facebook et sur tweeter en me déniant même le droit à seulement parler de ce crime contre l’humanité, et en m’accusant de « déni de réel » (mais look who’s talking, quoi…) ne répondent JAMAIS à l’argument massue que, depuis un an, le gouvernement n’a PAS créé les lits et les postes nécessaires pour soigner les gens : IL A MÊME CONTINUÉ À DÉTRUIRE DES LITS ET DES POSTES ! EN 2020 et encore en 2021 !! jusqu’au point de déprogrammer les soins urgents de centaines de milliers de malades graves (cancers, diabètes, etc.) qui vont DONC mourir à cause de cette idéologie criminelle (nommée trompeusement « libéralisme ») qui impose la rentabilité obligatoire des services publics.
Il faut arrêter de dire que le gouvernement « fait tout pour faire face » à l’épidémie : CE N’EST PAS VRAI.
Ce n’est pas moi qui suis « dans le déni », ce sont les scientistes enfermistes piqueurs fous.
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10159094786357317
Tweet correspondant à ce billet :
Il faut soigner les malades et pas enfermer les gens en bonne santé.
Le gouvernement continue à détruire l’hôpital en douce, en pleine crise, c’est ça la réalité.
Échange de 4 min ENTRE 2 MÉDECINS (1 enfermiste et 1 soigniste) emblématique de la fracture :https://t.co/mGunmVuQgQ— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) March 27, 2021
[NULLITÉ des modèles mathématiques pour légitimer les décisions politiques] Les mesures prises pour l’épidémie ont-elles vraiment sauvé des vies ? (Décoder l’éco)
Ce type est passionnant (il s’appelle Pierre) :
.
Les statistiques terrorisantes sont FAUSSES,
les épidémies ne se répandent JAMAIS de façon exponentielle,
les modèles mathématiques catastrophistes sont EXTRAVAGANTS,
la récente démonstration dans la revue NATURE sur la base de ces modèles est MALHONNÊTE.
La dictature sanitaire qui nous est imposée sans débats démocratiques n’a AUCUN FONDEMENT SCIENTIFIQUE RÉEL.
Les causes réelles de la catastrophe sont les politiques ultralibérales criminelles (asphyxie financière de tous les moyens d’intervention publique de l’État et destruction volontaire de tous les services publics, en l’occurrence les hôpitaux et la recherche médicale publique) qui sont imposées au pays depuis cinquante ans par les prétendues « élites », dont la culture économique a été profondément (et malheureusement durablement, apparemment irrémédiablement) pervertie et polluée par les financements idéologiques ultralibéraux des « grandes écoles ».
Étienne.
—–
Pierre résume son analyse dans la description (sous la vidéo) :
« Nous sommes en 2021 et des mesures de restrictions continuent d’être appliquées dans une grande partie des pays occidentaux. Pour les gouvernements, il s’agit de la bonne façon de protéger les gens de l’épidémie.
Dans les vidéos précédentes, nous avons vu de plein de manières différentes que la mortalité sur l’année 2020 n’est finalement pas impressionnante.
On a vu que le nombre de décès en France en 2020 s’explique d’abord par le vieillissement des français.
De plus, il n’y a pas eu d’épidémie sérieuse en 2019 et donc c’est une année avec très peu de décès. C’est un peu pareil pour 2018 en atténué. L’année 2020 est donc ce que l’on appelle une année moisson pendant laquelle nous avons eu beaucoup de décès de personnes qui d’habitude seraient décédées un an ou deux ans plus tôt. Il s’agit donc d’un phénomène de rattrapage des années 2018 et 2019. Les années moissons ont lieu tous les 2 à 3 ans. C’est notamment pour cette raison que l’âge des personnes décédées est très élevé.
Enfin, jusqu’ici la forte mortalité des années moissons était en partie compensée par une baisse régulière de la mortalité ce que l’on résume en disant que l’espérance de vie augmente. Depuis quelques années l’espérance de vie a commencé à stagner, comme si nous étions arrivés à une sorte de palier. Ce palier est peut-être naturel ou est peut-être le signe que la politique de santé reposant sur la rentabilité financière n’est pas la bonne.
Tous ces éléments sur la mortalité 2020 pour la France sont détaillés dans une dizaine de vidéo de ma chaîne. Le même type d’analyse commence à arriver dans des papiers scientifiques français ou d’autres pays comme la Belgique ou la Suisse.
Puisque le phénomène des baby-boomers, la faible mortalité de l’année 2019 et la stagnation de l’espérance de vie ont touché quasiment tout le monde occidental, ces analyses vont se démultiplier avec l’arrivée des chiffres définitifs et complets pour l’année 2020.
Si vous lisez ou regardez les médias, vous avez pu voir les discours des politiques et des journalistes changer. Au fur et à mesure que tombent toutes les analyses de la mortalité dans les pays occidentaux, tout le monde se rend compte aujourd’hui que la catastrophe annoncée n’est finalement pas arrivée du tout.
Pour mémoire, la catastrophe a été annoncé par des illuminés comme Neil Ferguson qui annonce la fin du monde à chaque grippe. En France, 400 000 morts de la maladie étaient annoncées sur l’année quelles que soient les mesures. Ajoutées aux 600 000 décès habituels, cela aurait dû faire 1 million de morts en France en 2020. On en a finalement eu 660 000.
La plupart des politiques et journalistes ont arrêté de prétendre que 2020 a été une hécatombe, mais affirment que si le monde s’en est aussi bien sorti, c’est grâce à l’efficacité de leurs mesures. Ils se servent donc de ce raisonnement pour continuer à maintenir les restrictions. Plutôt que de devoir prouver que les restrictions servent à quelque chose, ils les appliquent et annoncent la fin du monde si jamais on les enlève.
Il faut bien se rendre compte de la stupidité et de la dangerosité de ce raisonnement. Si des gens coulent du nez et qu’un charlatan leur donne de la mort au rat en guise de médicament, vous aurez la moitié des gens qui vont mourir et le charlatan va dire : « ouf, heureusement que je leur ai donné mon médicament, vous avez vu comme ce virus était dangereux ! ». C’est ce type de raisonnement qui a justifié les saignées pendant des siècles. Heureusement depuis, on est passé à autre chose.
Avec ce type de raisonnement, on peut aussi faire un sacrifice tous les jours pour que le soleil continue à se lever. Il suffit de promettre la catastrophe si on arrête. Ce principe de faire peur, c’est la base du charlatanisme.
Juste si on réfléchit 2 minutes. Lorsque l’on a une épidémie, que l’on prend des mesures et qu’au final on a plus de décès que d’habitude sur une courte période, on n’en déduit pas que les mesures sont bonnes et que le virus est dangereux. A minima, on en déduit que la combinaison virus-mesure n’est pas bonne du tout.
il serait peut-être temps de remettre en question les mesures prises.
Les défenseurs de ces mesures s’appuient toutefois sur des études scientifiques pour annoncer le nombre de vies sauvées grâce à leurs décisions. Dans cette vidéo, on va commencer par montrer que les études défendant les mesures et quantifiant les vies sauvées sont basées sur une arnaque intellectuelle. Les modèles mathématiques ne sont pas utilisés pour comprendre un phénomène, mais sont dévoyés pour faire la promotion des mesures. On verra en détail l’arnaque dans un article publié dans la revue NATURE (https://www.nature.com/articles/s41586-020‑2404‑8) considérée comme l’une des plus grandes revues scientifiques de notre époque.
Dans la deuxième partie de la vidéo, on va regarder, ce qu’il se passe en France pendant les périodes épidémiques et ce que l’on peut déduire des mesures prises en 2020. »
Avec une vraie constitution, les criminels qui suppriment les lits d’hôpitaux (et détruisent tous les services publics) depuis 40 ans rendraient des comptes au peuple et seraient punis. Au lieu de ça, l’impunité des fripouilles est totale. Notre « constitution » est un fake.
Avec une vraie constitution, les criminels qui suppriment les lits d’hopitaux (et détruisent tous les services publics) depuis 40 ans rendraient des comptes au peuple et seraient punis.
Au lieu de ça, l’impunité des fripouilles est totale.
Notre « constitution » est un fake. https://t.co/2tjL9vWvv2
— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) October 23, 2020
Le chirurgien Bernard Kron démolit la propagande politico-médiatique sur la saturation des réas
https://www.youtube.com/watch?v=gf8ICMM5ZBM
Dr Bernard Kron – « Les chiffres qu’on vous donne sont faux ! Et il suffirait d’ouvrir des lits ! »
LA CAUSE première et principale de la prétendue « crise sanitaire »,
c’est LA DESTRUCTION VOLONTAIRE (DONC CRIMINELLE) DE TOUT NOTRE SYSTÈME DE SOINS
par les ultralibéraux (les prétendues « élites » déformées dans les prétendues « grandes écoles ») depuis cinquante ans.
François Ruffin à l’Assemblée nationale : « Je n’obéirai plus »
[NULLITÉ des modèles mathématiques pour légitimer les décisions politiques] Que restera-t-il de l’épidémiologie à la fin de la crise Covid-19 ? par Juliette ROUCHIER
Encore un article remarquable sur le blog de Laurent Mucchielli, que je trouve extrêmement important pour la défense des libertés dans le monde.
Il s’agit (je vais le dire en termes moins mesurés que la très sérieuse Juliette ROUCHIER) de la démonstration scientifique de la nullité crasse et de la malfaisance criminelle des modèles mathématiques extravagants (absolument pas scientifiques) qui servent aux gouvernements à persécuter les populations depuis un an.
Toute cette folie d’une politique publique progressivement asservie aux statistiques me fait penser à la « gouvernance par les nombres » (parfaitement décrite par Alain Supiot) qui nous est progressivement imposée depuis cinquante ans : la folie scientiste qui anime l’ultralibéralisme est un trait commun entre l’URSS stalinienne, l’Allemagne nazie et l’Union européenne : tous les régimes totalitaires prétendent remplacer la délibération démocratique par un absolutisme prétendument scientifique. Avec la « crise sanitaire », cette folie scientiste s’aggrave.
Je reproduis ici ce bon réquisitoire contre les prétendus « modèles » mathématiques, pour pouvoir en surligner les passages qui me paraissent les plus importants.
Bonne lecture.
Étienne.
Que restera-t-il de l’épidémiologie à la fin de la crise Covid-19 ?
Laurent Mucchielli : Cet article rappelle quelques erreurs systématiques portés par les épidémiologues les plus visibles, comme la croyance que leur modèle est plus vrai que la réalité ou bien la nécessité d’exprimer des vues pessimistes pour soutenir des formes de gouvernement par l’acceptabilité sociale. On ne devrait pas laisser à cette discipline le monopole de l’expertise pour la décision publique.
par Juliette ROUCHIER, directrice de recherche au CNRS en économie et environnement, spécialiste de l’utilisation des modèles agents appliqués aux sciences sociales, et ancienne responsable du GDR « Policy Analytics » (Aide à la décision innovante pour les politiques publiques).
Le Monde a publié le 6 mars 2021 un entretien avec Simon Cauchemez qui marque une étape importante dans une forme d’absurdité logique qui s’expose depuis bientôt un an aux yeux de tous nos concitoyens. Quand on lui demande s’il s’est trompé en annonçant 300 000 à 350 000 morts il y a un an, le modélisateur du Conseil Scientifique répond « non », même si le nombre de morts estimés à cause de la Covid-19 est de moins de 90 000 à ce jour (puisque les morts avec Covid-19 ne sont pas tous morts de Covid-19 : l’INED recommande encore d’attendre pour conclure). Ses arguments centraux sont de deux natures : les mesures prises sont à l’origine de cet écart massif, et l’épidémie n’est pas finie.
Cette négation est un révélateur d’un certain nombre de biais, généralisés au sein de la communauté épidémiologiste la plus officielle, dont celui qui consiste à refuser toute remise en cause. Si celui-ci pose en particulier des problèmes lorsque les prédictions servent à justifier des politiques publiques, il en existe d’autres qui s’expriment régulièrement dans des séminaires, des publications, comme l’idée qu’on se doit d’être pessimiste dans les interventions publiques.
En préambule à ce texte, il faut noter la mauvaise habitude qui s’est imposée de faire usage d’arguments d’autorité pour inclure ou exclure les personnes qui seraient « habilitées », en leur qualité d’épidémiologues, à critiquer ou même parler de modélisation. Cette défense disciplinaire est assez classique (on la trouve en économie ou en finance depuis quelques dizaines d’années). Elle reste choquante pour tous les praticiens interdisciplinaires qui défendent, au contraire, l’idée que le modèle formel a l’avantage d’établir une lingua franca qui le rend discutable par toute personne capable de le lire et de poser des questions pertinentes à son égard.
Les 400 000 morts du Président
Ce qui a caractérisé la période de crise que nous connaissons est un amour immodéré des chiffres et nombres, produits et utilisés de façon souvent un peu farfelue. Les « 400 000 morts du Président de la République », dans son allocution du 28 octobre marquent un moment de bascule dans la capacité à masquer la réalité sous des modèles.
Après la première saison de l’épidémie, où au minimum 350 000 morts avaient déjà été annoncés par l’équipe de Ferguson pour l’Angleterre, ce qui créait déjà un décalage important avec les données, on pouvait se dire que les modèles étaient à réviser (on note au passage que S. Cauchemez a travaillé 8 ans dans le laboratoire de Ferguson, ce qui peut expliquer qu’il ait été choisi comme expert national, à l’instar de son ancien collègue outre-Manche). A priori, ils sont pourtant basés sur les mêmes principes : des extrapolations de mortalité ou réanimation à partir des données du moment, et n’ont pas intégré les connaissances acquises déjà en septembre.
Ainsi une hypothèse importante est apparue, dès juin : il existe des humains que le virus ne peut pas utiliser pour continuer son voyage entre hôtes. Une part non négligeable de la population serait protégée de ce virus avant même de l’avoir rencontré – soit l’individu possède une « immunité croisée », soit ses muqueuses ne laissent pas pénétrer le virus – ou il ne le transmettrait pas, même une fois infecté. C’est ce qui expliquerait à la fois le faible taux d’infection chez et par des enfants (à ce jour Karl Friston donne le chiffre de 40% d’enfants et 25% des adultes qui naturellement ne feront pas partie de la chaîne de transmission), mais aussi le fait qu’au sein de nombreux foyers seulement une partie de la famille se trouve infectée si l’un est malade, ou encore la diffusion limitée du virus sur le Diamond Princess. En effet, sur environ 3 700 passagers exposés au virus pour la première fois, 700 seulement l’ont attrapé – alors que l’on sait que le SARS-COV2 circulait malgré le confinement en cabine, par le système d’aération (beaucoup moins que sans confinement, mais il circulait tout de même). C’est l’idée que Michael Levitt (prix Nobel de chimie) a défendu, et il a pu montrer également dès mars 2020 que l’épidémie ne suivait pas une courbe exponentielle, mais que le taux de croissance diminuait rapidement.
Ces hypothèses essentielles pour réaliser des prédictions numériques, qui mériteraient au moins d’être testées, n’ont sûrement pas servi à produire les chiffres, presque identiques à ceux qui était annoncés six mois plus tôt. C’est comme si rien n’avait été appris.
Par exemple, la question de l’évolution du virus (les « variants ») était évoquée publiquement dès septembre en France, et on pouvait donc comprendre que plusieurs épidémies se succédaient déjà, chacune construisant une courbe plus ou moins en cloche. Mais cette donnée a été ignorée dans les discussions de séminaires en France ou à l’étranger : comme s’il fallait reconnaître une « seconde vague », un « rebond » automatique à la fin du confinement, et ce même si les courbes des modèles ne ressemblaient pas du tout aux courbes des données. Ainsi, la « seconde vague », artefact de modélisation, s’est-elle imposée comme vérité dans le grand public, sans qu’il soit possible de la mesurer dans la réalité. Le modèle est, à nouveau, « plus vrai » que la réalité.
Pour autant, sa valeur de vérité demeurait relative puisque Simon Cauchemez lui-même réduisait un peu l’ampleur de la « catastrophe annoncée » : lorsque le Président disait 400 000, lui-même misait plutôt sur 300 000. Il convient de noter la nonchalance avec laquelle 1⁄3 de morts sont ajoutés dans la balance. On voit que toute hypothèse trop pessimiste est toujours bonne à prendre chez les épidémiologues officiels. D’autant que ce chiffre pose un problème lorsqu’il est abandonné sans correction dans l’espace public. Face à une létalité estimée de 0,5% à ce moment, n’importe quel citoyen connaissant la règle de trois savait que 400 000 morts n’adviendraient que sur une population française plus grande qu’elle ne l’est à l’heure actuelle (il faudrait 80 millions d’habitants). En outre, la répartition par classe d’âge de la mortalité était largement connue de tous et retomber sur un chiffre si simplement proportionnel montrait que les modèles n’avaient pas grand-chose de « savant ». On peut se demander quelle part du public a perdu confiance dans les affirmations des scientifiques face à cette extrapolation un peu farfelue.
Plus grave encore : cet épisode a révélé que, tout en agitant sans cesse des chiffres et des nombres, les épidémiologues ne prenaient pas les valeurs annoncées au sérieux : la dénégation reste faible dans le Check news, et aucun membre du conseil scientifique n’a corrigé publiquement le chiffre en insistant sur l’exagération du Président. Travailler dans la modélisation quantitative et ne pas défendre la valeur numérique des résultats : c’est un manque de sérieux qui pose vraiment question dans le contexte d’inquiétude que subit la population.
Enfin, peut-être le pire : à aucun moment les épidémiologues n’ont pris le soin de préciser en combien de temps toutes ces personnes étaient censées mourir. Or, on ne s’inquiète pas de la même façon quand une maladie fera 300 000 morts en cinq ans (ce qui semble envisageable si la Covid-19 devient endémique et si les soins précoces sont toujours invisibilisés dans notre pays) ou 300 000 morts en une saison. En jouant sur cette ambiguïté, les membres du Conseil Scientifique ont donc bien fait de la politique plutôt que de la science (dont le travail est au contraire de réduire toute ambiguïté).
Cet épisode met en lumière non seulement la persistance dans l’erreur de méthode, le refus d’intégrer des nouvelles données, et – par la bande – le manque de capacité critique des grands journaux qui ont relayé ces informations sans particulièrement s’inquiéter de leur validité.
L’homogénéité du monde et l’agrégation de données
D’autres chiffres sont apparus ici ou là, comme le fameux nombre 6 pour les rassemblements privés autorisés ou les tables au restaurant. On serait bien en peine de connaître le modèle sous-jacent à l’édiction de cette norme, voire sa logique : si des rencontres de six personnes se font régulièrement, et si les personnes impliquées changent de groupe régulièrement, la propagation devrait se faire à peu près aussi bien dans des groupes de huit ou quatre. Aujourd’hui, on autorise les étudiants à remplir les universités à 20%, sans qu’on ait même une idée d’où pourrait sortir un tel chiffre. Des nombres magiques régulent ainsi nos vies.
À ma connaissance, peu de chercheurs sont intervenus pour signifier que les modèles utilisés ne permettaient pas de traiter ces questions de modifications de réseaux (et donc de « prévoir » l’effet d’un confinement ou autres règles de « distanciation »). Gianluca Manzo signalait le rôle des super-disséminateurs dans l’épidémie, qui nécessitait une attention sérieuse à la réalité des interactions. Sans cette réflexion, comment penser une politique efficace puisque l’hétérogénéité du nombre de liens est essentielle dans les dynamiques de diffusion. J’avais insisté moi-même sur le fait qu’on ne peut pas faire de prédiction ferme avec des modèles de diffusion sur des réseaux, qui sont soumis de façon très importante à l’histoire des hasards de certaines rencontres (on appelle cet effet la « dépendance au chemin »).
En l’absence d’analyse fine de ces questions de réseaux, certains épidémiologues ont traité le confinement dans les quelques modèles qui les représentaient en retirant de façon homogène 70% des interactions à chacun des agents. C’est évidemment une erreur de bas niveau que de croire qu’on capture ainsi une représentation crédible du confinement tel qu’il a été vécu et, surtout, de croire que cette façon de représenter n’a pas d’influence sur les résultats. Il ne s’agit pas de reprocher aux collègues de réaliser ces modèles homogènes pour en observer les résultats et les analyser. Le problème surgit dès qu’on les utilise comme des guides pour l’action dans un monde fortement hétérogène.
Un autre aspect absurde de la modélisation officielle a été de produire des courbes nationales d’extrapolation de données, sans passer par des analyses locales de situation. Or, lors du premier confinement, les différentes zones observées étaient séparées et le virus ne circulait pas plus que les humains entre les régions : du point de vue de la diffusion du virus, chacune d’entre elles était dans une dynamique spécifique, et les extrapolations de cas ne pouvaient se faire de façon intéressante et pertinente qu’à l’échelon local. Pour autant, on a continué à entendre des assertions comme « mon modèle est meilleur pour les données nationales que locales, donc je l’utilise à l’échelle nationale » – là où tout modélisateur sérieux aurait plutôt conclu que le modèle devait DONC aller à la poubelle et être sérieusement révisé. De façon étrange, les collègues ne semblaient pas comprendre les questions concernant les dynamiques locales quand on les posait en séminaire, et n’y répondaient jamais. Finalement, c’est en novembre qu’Alexandra Henrion-Caude (dans une vidéo apparemment supprimée par YouTube) a montré combien une analyse des dynamiques locales aurait été informative – en particulier pour affronter l’apparition d’une seconde épidémie en connaissant mieux le degré de naïveté de la population et les formes épidémiques à attendre.
Le modèle à la place de la réalité
L’idée de la « seconde vague » a été longuement discutée. Apparemment, de nombreux spécialistes des maladies respiratoires s’inquiétaient que cette idée se répande car ils savaient qu’elle n’est pas pertinente. Ils s’attendaient à voir une courbe en cloche, puis à devoir attendre pour voir ce qu’il adviendrait ensuite de l’épidémie : reviendrait-elle ou non ? Dans les modèles, par contre, si un confinement ne dure pas très longtemps, dès qu’il s’interrompt on voit une remontée quasi-immédiate du nombre de cas. Dans notre livre, nous montrons que cela est vrai quel que soit le modèle. Si cet effet apparaît quelles que soient les hypothèses, c’est qu’il est mécaniquement lié à la modélisation en SIR (Sain, Infecté, Rétabli), pas qu’il est « vrai ». Dans les chiffres d’infection, ce n’est qu’avec un certain décalage qu’on a pu voir une remontée des cas en juillet – pas du tout comme les modèles l’auraient « prédit ». On peut alors faire l’hypothèse que ce résultat est lié au fait que la dynamique du virus-même n’est pas prise en compte dans les modèles (sa « saisonnalité »). La seule façon de croire à une « seconde vague » identique à celle des modèles est de nier une fois de plus les propriétés temporelles et dynamiques. On peut noter d’ailleurs que c’est en s’intéressant à cette remontée de juillet, qu’ils ont considéré comme une anomalie, que les membres de l’IHU de Marseille ont pu détecter un premier variant, et prévenir les Français avec une bonne connaissance du phénomène dès le mois de septembre 2020.
La question de la qualité des données a été évoquée de façon régulière par les démographes. Pour Hervé Le Bras, très tôt on pouvait identifier les limites des analyses chiffrées. D’autres ont pu rappeler les méthodes habituelles de recueil de données pour suivre une épidémie, ou montrer comment les discours officiels utilisaient sans cesse de nouvelles mesures pour décrire l’épidémie, sans qu’aucune ne soit bien définie, ni ses incertitudes spécifiées – en particulier en ce qui concerne les déclarations de décès de personnes avec Covid-19 ou de Covid-19.
Or, malgré la dépendance fondamentale aux données de tous les modèles basés sur des extrapolation dans le temps, aucune attention n’a été prêtée à cette discussion par les épidémiologues les plus visibles. Les preuves tournaient parfois en rond d’un modèle d’évaluation à un autre modèle, et la qualité des données mesurées semblait finalement accessoire. Par exemple, R0 est une valeur approximée grâce à un modèle basée sur les données d’infection (non mesurée avant que le nombre de tests soit suffisant), mais sert de variable d’entrée à de nombreux modèles de prédiction, sans que soient toujours prises des précautions concernant la compatibilité des hypothèses, ou l’accumulation des incertitudes lors de l’enchâssement de modèles.
Ainsi, le satisfecit épidémiologique, repris complaisamment par Libération, repose tout de même sur l’idée qu’on ne prend en compte ni les erreurs à court terme (en nombre d’occupation des lits de réanimation avec quelques semaines d’avance), ni à long terme (une année entière). À partir d’un modèle qui a été rapidement validé sur quelques jeux de données–excessivement imparfaites – Simon Cauchemez prétend être certain que ses prédictions auraient été réalisées si on n’avait pas confiné. On parle ici d’une différence d’ordre de grandeur de 1 à 3, ce qui est énorme. Cette logique pose un problème : il n’y a aucun contrefactuel pour démontrer qu’il a raison, puisque les modèles ne pouvaient être validés. Par exemple, on ne peut pas calculer l’ampleur de l’effet du confinement avec le type de modèle utilisé, donc aucune prédiction réfutable n’a été émise.
Pourtant, il n’y a aucune observation de pays où la catastrophe annoncée ait été réalisée au niveau prévu, et on en reste même loin. On peut faire référence à quelques situations préoccupantes, très localisées, mais on voit qu’elles sont des exceptions plus que des règles, et qu’il faudrait en analyser finement les causes.
Un autre genre de preuve pourrait en effet être apporté par les pays qui ont établi le contrefactuel politique, comme la Suède. Malheureusement pour nos épidémiologues, elle joue le rôle de preuve inversée, avec des courbes presque similaires aux nôtres, sans qu’aucune règle autoritaire n’y ait été imposée, pas plus que la destruction méthodique de l’économie. Si on doit dire que « les modèles ne se sont pas trompés » il faut alors expliquer pourquoi notre mortalité est similaire à celle de la Suède, qui en toute logique devrait voir son ratio de morts être environ trois fois plus élevé que le nôtre. Plusieurs études montrent maintenant que le confinement strict ne présente pas de gain perceptible face à des mesures plus légères de distanciation, que l’obligation de rester à la maison n’est pas garante d’une réduction de circulation du virus, pointent que la suppression des grands rassemblements est la meilleure explication pour décrire l’histoire de l’épidémie en Suède (qui a aussi fermé les universités et les lycées). Pour autant, on lit souvent que la Suède serait « différente » et ne pourrait être comparée à la France. On peut se demander sur quels critères cette affirmation puisque ni les caractéristiques de la population ni l’organisation ne sont pour l’instant explicatifs des courbes de mortalité, et que la Suède avait visiblement un déficit de lits en réanimation supérieur au nôtre, et une densité de population dans les grandes villes équivalente à nos métropoles.
Pourquoi les collègues, et les journalistes, continuent-ils à répéter, souvent de façon péremptoire, que leurs modèles sont justes alors que cela n’a aucun sens sans démonstration rigoureuse ? Le niveau d’éducation étant ce qu’il est, beaucoup d’internautes s’amusent de façon visible à pointer les erreurs de prédiction, ce qui permet de réduire encore la confiance dans la parole des experts. Il n’y a qu’au pays de Lewis Carroll que la répétition rend vraie une proposition (1).
Admettre quelques exagérations, et expliquer les modifications apportées aux modèles tandis que le temps passait, aurait permis de remettre en cause la tendance signalée au pessimisme. Faisons une expérience de pensée : il semble acceptable aujourd’hui de produire une surestimation dans un rapport de 1 à 3 du nombre de morts, sans que l’ampleur de la différence ne soit discutée. Imaginons à l’inverse que quelqu’un ait prévu 70 000 morts plutôt que 90 000 : l’erreur est bien moins grande, les ordres de grandeur sont conservés. Mais cette prévision aurait sûrement valu des critiques à son émetteur, si on l’avait même écouté.
Finalement, avec le recul, on constate que les modèles supposément quantitatifs nous auront donné des narrations vagues, et n’auront jamais été validés de façon convaincante par des observations. Certains finissent par être donnés sous forme d’outils à générer des « prédictions » brutes jetées en pâture à un public non informé, sans claire qualification des « précautions » à prendre pour les interpréter. Le public risque encore de se rendre compte que ces modèles ne prévoient « bien » qu’en de très rares occasions, elles-mêmes peu prévisibles. Si cela déçoit un peu plus le public, gouverné depuis un an par des arguments qu’il découvre si fragiles, que va devenir l’autorité d’une « science » qui n’est plus discutée entre savants mais sert surtout de promotion médiatique ?
Interprétation d’un naufrage intellectuel
Que s’est-il passé lorsque l’épidémie est arrivée en France et que la science a été soudain mise au centre de l’attention médiatique et politique ? La même chose que ce que notre profession connaît depuis des années : l’ANR a lancé un appel à projets. Certains projets ont été sélectionnés, et d’autres non : ceci a créé des ressentiments et des inquiétudes, et a poussé chacun à s’agiter encore plus pour être visible ou reconnu – et donc « écrire des papiers » rapidement plutôt que de collaborer pour améliorer la compréhension collective des problèmes. Même si on a pu voir des exceptions notables, initiées dès mars, comme le collectif CoVprehension, où l’explication des phénomènes a été collectivement analysée et rédigée, les séminaires de ModCov19 (le réseau officiel lancé par le CNRS autour de la modélisation) ont par contre montré un monde d’échanges savants très « habituel », où chacun présente un papier réalisé en petit groupe, et où la discussion est limitée à quelques questions minimales posées en dix minutes, sans critique possible. Cette organisation individualiste et coupant court aux discussions n’est pas un choix des chercheurs eux-mêmes, c’est simplement la forme devenue rituelle, la norme émergente des vingt dernières années. C’est le résultat d’un long glissement lié à la culture du projet et de l’évaluation individuelle : mieux vaut maintenant rendre invisible les collègues et leurs résultats ou questions, que de se confronter à leur point de vue et perdre un temps précieux en construction de carrière ou en accès aux financements.
Ainsi, bien que l’académie de médecine ait indiqué dès juillet que l’analyse des eaux usées permettaient de prévoir efficacement la présence du virus dans la population et anticiper avec deux semaines d’avance les entrées à l’hôpital, certains épidémiologues ont préféré ignorer cette information, et ne pas la croiser avec leurs propres prévisions pour améliorer les modèles – alors que ceux-ci remplissaient exactement le même rôle. L’apparition des variants et son impact sur la stratégie sanitaire n’est mis en avant que tardivement par l’épidémiologie officielle, alors que tout ceci était clairement signalé dès septembre par l’IHU. Pas plus que les questions soulevées sur l’efficacité du vaccin, depuis des mois, ne sont même signalées comme limite pour les modèles présentés.
Cette compétition intense pour l’accès aux ressources repose en plus sur des nécessaires hiérarchies implicites, et l’autorité de certaines instances sont acquises dans beaucoup de discussions savantes. Par exemple : les résultats de l’Institut Pasteur sont toujours vrais, même si – si on en croit leurs propres analyses – certaines reconnaissent que leurs modèles n’étaient pas prévus pour intégrer l’effet d’un confinement, et qu’il a fallu improviser. Pourtant, la précarisation des chercheurs étant parfaitement installée, on se rend compte que l’équipe qui a donné des indications depuis des mois à notre gouvernement, est composée presqu’exclusivement de jeunes non statutaires. Ceux qu’on appelle les « précaires » de la recherche ont souvent un peu moins d’expérience et de culture scientifique du fait de leur âge, donc potentiellement un peu moins de réflexivité, et un réseau plus limité pour discuter avec leurs pairs et tester largement leurs hypothèses et idées (car la relation aux pairs ne se réduit pas au « peer-review » mais est un exercice d’échange quotidien). Enfin, on sait qu’il est très délicat pour eux de développer une recherche profonde et risquée, voire d’apporter des contradictions au sein des espaces de recherche dont leur carrière dépend.
Cette acceptation passive de la compétition va de pair avec une méconnaissance de disciplines avec lesquelles les épidémiologues devraient pourtant être familiers. Par exemple, comment comprendre que certains chercheurs de sciences dures confondent démocratie et respect de leurs recommandations ? Parce qu’ils n’ont pas de culture de l’aide à la décision intégrant la science, ne connaissent pas l’idée d’arbitrage entre des options possibles comme la développent par exemple les économistes, ni ne savent qu’une décision en univers complexe ne peut en aucun cas se baser sur un unique critère d’analyse. Pendant un an, c’est un arbitrage entre acceptabilité perçue dans la population et nombre de morts qui a été fait – or, « l’acceptabilité » est un concept de manipulation sociale bien plus que de discussion démocratique. En confondant leurs idées personnelles avec le bien commun, les scientifiques qui se prétendaient aptes à aider au gouvernement du pays ont fait preuve de leur inculture en philosophie, en épistémologie, en aide à la décision, ou même en sociologie des sciences. Ce biais est malheureusement très répandu, et on n’imagine pas le résoudre sans transformer en profondeur les parcours éducatifs.
On peut espérer que cette rapide exposition des défauts structurels du travail dans le monde scientifique et l’expertise, dont on ne donne ici que quelques éléments, permettra de revoir intelligemment les trajectoires de politique scientifique dans les prochaines années. En particulier si les maladies infectieuses émergentes sont à attendre en grand nombre, on ne pourra pas se permettre un tel manque de discussion entre scientifiques. La compétition à tout crin n’a jamais été, a priori, le chemin à prendre pour que la connaissance puisse servir à tous.
Juliette ROUCHIER, directrice de recherche au CNRS en économie et environnement, spécialiste de l’utilisation des modèles agents appliqués aux sciences sociales, et ancienne responsable du GDR « Policy Analytics » (Aide à la décision innovante pour les politiques publiques).
Source : le blog de Laurent Mucchielli sur Mediapart, https://blogs.mediapart.fr/laurent–mucchielli/blog/220321/que–restera–t–il–de–l–epidemiologie–la–fin–de–la–crise–covid-19
Fil Facebook correspondant à ce billet :
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Tweet correspondant à ce billet :
[NULLITÉ des modèles mathématiques pour légitimer les décisions politiques]
Que restera-t-il de l’épidémiologie à la fin de la crise Covid-19 ?
Excellent papier de Juliette ROUCHIER :https://t.co/XuvpypazYN
Avec cette prétendue « crise sanitaire », la folie scientiste s’aggrave.— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) March 25, 2021
____________
PS : C’est vrai qu’ils sont incroyablement jeunes, les modélisateurs de (la multinationale) Pasteur…
Pétition : NON au passeport vaccinal !
Je signe des pétitions, comme une victime qui crie dans le noir de la cave où elle a été enfermée, parce que je suis ravalé au rang dégradant d’ÉLECTEUR (c’est-à-dire INCAPABLE politique majeur) par ceux qui osent prétendre être mes « représentants » — et qui se sont arrogé le droit d’écrire eux-mêmes la Constitution (qu’ils devraient craindre).
J’en suis réduit à signer de dérisoires pétitions (sans force contraignante) parce que mon pays n’a pas de Constitution (digne de ce nom).
Dans un peuple devenu constituant, donc vigilant, il n’y aurait plus AUCUNE place pour un tyran.
Je signe, mais la mort dans l’âme car je sais bien que le « régime » qui nous opprime devient totalitaire et qu’il faudrait beaucoup plus qu’une pétition pour lui résister.
Les pouvoirs abusent parce qu’on les laisse faire.
Les juristes sont trop conformistes : ils devraient aider les électeurs à devenir citoyens, en les aidant à écrire eux-mêmes les règles de leur représentation.
Étienne Chouard, aspirant citoyen constituant.
NON au passeport vaccinal
Vos libertés sont en jeu !
Adressé à : M. Olivier Véran, Ministre de la Santé et des Solidarités
Alors que les campagnes de vaccination battent leur plein en France et partout en Europe, de plus en plus de pays envisagent l’instauration d’un passeport vaccinal.
ATTENTION : le gouvernement, jouant sur les mots, parle désormais de “passeport sanitaire”.
C’est strictement la même chose.
Un tel “passeport” restreindrait :
- Votre liberté de vous déplacer.
- Votre droit de fréquenter certains lieux.
- Votre droit d’accéder à certains services.
C’est de la vaccination obligatoire déguisée. Et c’est du fichage.
POUR NOUS, LE PASSEPORT VACCINAL C’EST NON !
La Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé qu’un projet de législation sur un tel passeport serait présenté le 17 mars 2021, ce qui permettrait un “retour gradué” à la libre circulation. (1)
Nous devons réagir D’URGENCE, avant que ce projet aboutisse.
Mettre en place un passeport vaccinal n’a AUCUN SENS :
1. Ce n’est pas parce que vous êtes vacciné que vous n’êtes pas contagieux, et même Pfizer et Moderna l’ont reconnu ! Leurs vaccins portent sur la diminution des symptômes du Covid-19… pas sur l’absence de contagiosité de la personne vaccinée. (2)
2. Que le vaccin soit fiable ou non, le bienfait attendu d’un passeport vaccinal est limité et ne justifie absolument pas de nous priver de notre liberté de choix :
- si le vaccin protège efficacement, ceux qui l’ont reçu ne devront pas craindre de se retrouver près de personnes non vaccinées.
- si le vaccin ne protège que partiellement, un passeport vaccinal engendrerait un faux sentiment de sécurité. (3)
3. Refuser de se faire vacciner est un droit. Début mars, seuls 59% de nos concitoyens se disent prêts à subir une vaccination Covid. (4) Cette méfiance est d’autant plus compréhensible que nous avons encore très peu de recul sur l’innocuité et l’efficacité des vaccins sur le long terme.
4. Il est beaucoup trop tôt pour ce genre de mesures. La France accuse un retard important en termes de vaccination. Avec seulement 0,10% de sa population qui a reçu les 2 doses du vaccin, notre pays est le “mauvais élève de l’Union Européenne”. (5) Comment pourrait-on imposer un passeport vaccinal alors que la plupart de la population n’a pas encore accès au vaccin ?
Disons “non”, maintenant à un tel projet !
Si, vous aussi, vous refusez qu’un passeport vaccinal devienne un laisser-passer pour certains (les citoyens vaccinés) et une restriction de libertés pour les autres (les non-vaccinés)…
…alors signez cette pétition !
Demain, une ségrégation par le vaccin ?
Pour encourager le passeport vaccinal, l’argument du “retour à la normale” est employé.
Le gouvernement et les médias font croire qu’un passeport vaccinal vous permettra de voyager plus librement, de revoir vos proches fréquemment. Ce serait donc “pour votre bien”.
C’est le contraire qui se produira.
Ce passeport accroîtra les restrictions et portera une grave atteinte à nos libertés individuelles.
Ce ne sont pas seulement les restrictions d’accès à un pays, un restaurant, un cinéma, un musée, qui sont en cause.
C’est le jour où un petit-fils sera exclu de l’école car il ne sera pas vacciné.
C’est le jour où un frère perdra son emploi car son passeport vaccinal ne portera pas la case “Covid”.
Malheureusement, cette ségrégation est déjà dans les têtes de tous !
Au Vatican, les opposants aux vaccins Covid sont qualifiés de “négationnistes suicidaires” par le Pape François et les employés qui refusent l’injection sont menacés de licenciement. (6)
En Suisse, l’Union patronale suisse (UPS) a estimé que : “Dans le secteur privé, il doit être possible pour les employeurs de faire la différence entre les salariés vaccinés et non vaccinés” (7)
Tout cela est inacceptable.
Disons non à cette manière détournée d’imposer le vaccin à toute la population. (8)
Un tel passeport irait à l’encontre de la résolution 2361⁄2021 prise par le Conseil de l’Europe le 27 janvier dernier.
Cette résolution stipule que toute obligation de vaccination est désormais illégale par défaut : personne ne peut être vacciné contre sa volonté, sous la pression. (9)
Que dit cette résolution ?
- Que les 47 États membres sont obligés de signaler avant toute injection que la vaccination n’est PAS obligatoire (7.3.1) ;
- Que les personnes non vaccinées ne doivent pas subir de discrimination (7.3.2) ;
- Que la discrimination est également expressément interdite en cas de risques sanitaires existants ou si une personne ne souhaite pas être vaccinée (7.3.2)
- Que les fabricants de vaccins sont tenus de publier toutes les informations sur la sécurité des vaccins (7.3.4).
L’obligation d’un tel vaccin serait une atteinte aux droits de l’Homme, ni plus ni moins.
Renoncer aux vaccins Covid, c’est un droit
Nous ne portons aucun jugement sur ceux qui ont choisi de se faire vacciner.
Qu’on ne porte pas de jugement sur ceux qui choisissent d’y renoncer !
Certains ont peur des dangers pour leur santé, manquent de confiance en l’efficacité ou la fiabilité des vaccins Covid, ont besoin de plus de recul, etc…
Ils en ont le droit !
Chaque individu est libre de l’usage qu’il fait de son corps, conformément à ses choix. (10) Le droit de disposer de son corps a été reconnu par la Cour Européenne des Droits de l’Homme en 2002 ! (11)
Le passeport vaccinal nous privera de cette liberté de décider de notre santé.
Le passeport vaccinal menacera la protection de nos données personnelles.
Après les confinements, l’enfermement de nos aînés dans les Ehpads, le port du masque obligatoire, l’application TousAntiCovid et le traçage numérique, le passeport vaccinal sera le coup de grâce à nos libertés individuelles.
Ne nous laissons pas faire !
Mettre en place un passeport vaccinal serait enfin un véritable catalyseur d’inégalités : les vaccinés du Covid auront des droits que les autres n’auront pas.
Nous devons refuser qu’un fossé se creuse entre personnes vaccinées et non-vaccinées, qu’ils soient riches ou pauvres, en bonne santé ou malades.
C’est pourquoi nous exigeons du gouvernement :
- Qu’il déclare renoncer officiellement et définitivement à la mise en place de tout passeport vaccinal, certificat de vaccination ou passeport sanitaire
- Qu’il reconnaisse la liberté de choix de chacun face à la vaccination contre le Covid-19
- Qu’il définisse un cadre strict pour empêcher le secteur privé d’imposer des obligations vaccinales à ses salariés
- Qu’il poursuive les recherches sur les vaccins en s’assurant que la sécurité de tous est garantie.
Signez et partagez cette pétition pour faire valoir votre liberté !
Plus nous serons nombreux, moins le passeport vaccinal aura de chances de s’imposer !
À l’attention de M. Olivier Véran, Ministre de la Santé et des Solidarités
Monsieur le Ministre de la Santé,
Votre devoir est de protéger la santé des Français.
Jusqu’à présent, votre stratégie se concentre sur la vaccination généralisée de la population, et nous espérons que cela portera ces fruits.
Certains Français refusent de se faire vacciner. C’est aussi de votre devoir que de respecter leur liberté et de les protéger.
Ayant eu vent du projet imminent de passeport vaccinal de la Commission européenne, nous vous demandons solennellement :
- Que la France annonce à l’Union Européenne qu’elle renonce officiellement et définitivement à la mise en place du passeport vaccinal, certificat de vaccination, passeport sanitaire ou toutes les formes qu’il pourrait prendre,
- De reconnaître la liberté de choix de chacun face à la vaccination contre le Covid-19,
- De définir un cadre strict pour empêcher le secteur privé d’imposer des obligations vaccinales à ses salariés,
- De poursuivre les recherches sur les vaccins en vous assurant que la sécurité de tous est garantie.
Nous comptons, Monsieur le Ministre, sur votre compréhension des enjeux derrière cette pétition et vous prions de croire en l’expression de notre haute considération.
Sources
- https://www.france24.com/fr/europe/20210301-union-europ%C3%A9enne-un-projet-de‑l%C3%A9gislation-sur-un-passeport-vaccinal-propos%C3%A9-en-mars
- Kern, J. (2021). Covid-19 : la vaccination signifie-t-elle l’arrêt du port du masque ? Futura-sciences, Santé.https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus–covid–19–vaccination–signifie–t–elle–arret–port–masque–84711/
- https://www.tdg.ch/le–passeport–vaccinal–non–merci–909596024175
- https://www.lejdd.fr/Societe/sondage–covid–19–la–campagne–francaise–de–vaccination–durement–jugee–en–france–et–a–letranger–4028281
- https://www.capital.fr/economie–politique/deuxieme–dose–du–vaccin–la–france–est–encore–en–retard–par–rapport–a–ses–voisins–europeens–1392790
- https://www.europe1.fr/international/covid–19–au–vatican–ceux–qui–refusent–le–vaccin–risquent–le–licenciement–4026269
- https://www.lepoint.fr/monde/suisse-licencier-les-employes-qui-refusent-la-vaccination-25–02–2021–2415500_24.php
- https://www.lesechos.fr/idees–debats/editos–analyses/les–non–dits–du–passeport–vaccinal–1290601
- Assemblée parlementaire. (2021). Résolution 2361 : Vaccins contre la covid-19 : considérations éthiques, juridiques et pratiques. https://pace.coe.int/fr/files/29004/html
- https://cours-de-droit.net/le-droit-de-disposer-de-son-corps-et-le-droit-a-l-integrite-physique-a121609240/#:~:text=L’Expression%20contest%C3%A9e%20%C2%AB%20libre%20disposition,capacit%C3%A9%20et%20de%20sa%20personne
- Cour eur. D.H., arrêt Pretty c. Royaume-Uni du 29 avril 2002, §§ 61–62 et 66, http://echr.coe.int (7 mai 2014)
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Je signe des pétitions, comme une victime qui crie dans le noir de la cave où elle a été enfermée, parce que je suis ravalé au rang dégradant d’ÉLECTEUR (c’est-à-dire INCAPABLE politique majeur) par ceux qui osent se dire mes « représentants ».
Étienne Chouard, citoyen constituant. pic.twitter.com/6MbNj5djgg— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) March 22, 2021
[Résistance à l’oppression des enfermistes] Prophètes de malheur : rendez les exponentielles ! (Jean-François Toussaint chez Laurent Mucchielli)
Une fois de plus, on trouve sur le blog de Laurent Mucchielli des arguments solides contre la tyrannie qui vient. J’apprécie depuis un an les analyses de Jean-François Toussaint : c’est lui que j’ai entendu le premier soutenir avec force la corrélation entre la gravité de la maladie de 2020 et l’âge des populations touchées, ce que les statistiques ont depuis largement confirmé.

Je pense que nous devrions défendre les libertés publiques sans nous laisser intimider par les cris et les menaces des enfermistes, qui exagèrent outrancièrement (avec des modèles mathématiques à la con) la gravité des dangers d’une maladie saisonnière, pour nous faire oublier leur responsabilité personnelle dans la destruction volontaire (et donc criminelle) de nos systèmes publics de soin et de recherche depuis cinquante ans.
Je reproduis ici intégralement l’article du Dr Toussaint (je vous conseille de suivre les liens qu’il indique, c’est intéressant), et je vous invite à consulter souvent le blog de Laurent Mucchelli, qui nous signale toujours des analyses les plus sérieuses.
Étienne.
Laurent Mucchielli (18 mars 2021) : Le professeur Jean-François Toussaint poursuit son analyse des évolutions actuelles de l’épidémie de coronavirus. Il répond à l’occasion aux journalistes auteurs de fantaisies récentes et aux propos fort peu responsables de certains savants.
Prophètes de malheur : rendez les exponentielles !
Par Jean-François TOUSSAINT, professeur de physiologie à l’Université de Paris
Comme souvent depuis 6 mois les articles anti-« rassuristes », entièrement à charge ou presque, omettent à dessein de mentionner plusieurs points essentiels à la compréhension du débat. Dans une obtuse obstination, ils se contentent de confronter des fragments de déclarations tronquées, alors qu’elles étaient établies sur des constats exprimés au présent. Nous avions par exemple très tôt précisé qu’il pourrait y avoir une deuxième vague à l’automne mais qu’elle serait alors conditionnée à des critères de saisonnalité issus de ce que l’on observait alors en Amérique du Sud, bien plus qu’au soi-disant relâchement des Français qui devait entrainer les deuxièmes vagues de mai, juin, juillet ou août derniers.
Après des mois de confinement partiel ou total, de couvre-feu à toute heure, et d’enfermement dominical à géographie variable, on comprend à quel point le comportement de nos concitoyens n’a plus rien à voir avec les sursauts imprédictibles de l’épidémie et ses mutations virales. L’Espagne, qui continue d’aller au théâtre et à l’opéra (1 550 décès par million d’habitants), ou la Suède, sans masque et sans confinement mais confiante dans ses autorités (1 300), finissent comme il était dit il y a un an au même niveau de mortalité que la France (1 360) dont les instances se perdent en hystéries successives et controverses inutiles.
L’une de ces « enquêtes » aurait ainsi pu évoquer les raisons pour lesquelles je me suis opposé très tôt à la décision de confinement général et qui restent les plus importantes à ce jour : destructions sociales majeures ; impacts massifs sur tous les pans de la société ; pertes d’espérance à tous les âges et surtout chez les plus jeunes ; effondrements dramatiques dans un contexte de stagnation attesté depuis plus de 10 ans – contexte dans lequel il eut fallu au contraire agir avec la plus extrême prudence, ce dont n’ont pas voulu tenir compte les membres du conseil scientifique Covid-19.
Leur auteur aurait pu signaler que ma formation m’avait d’ailleurs conduit à prendre des responsabilités en réanimation pendant près de 20 ans – je connais les difficultés du métier – mais que ma participation à toutes les instances du Haut Conseil de la Santé Publique m’avait aussi permis d’aborder depuis longtemps les questions concernant les risques futurs, leur prévention, nos marges d’adaptation, les maladies émergentes ou ré-émergentes et leurs conséquences sur la vie humaine.
Il aurait pu également rappeler les erreurs des modélisateurs qui se sont juste trompés dès les premiers jours sur l’ampleur de la mortalité. Les projections du 28 octobre prévoyant 9 000 patients en réanimation « quoi qu’on fasse » (ce chiffre n’a jamais été atteint, la vague officielle s’est arrêtée à 4903 le 16 novembre) ayant montré a contrario que le deuxième confinement n’était pas nécessaire https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/231220/une-etude-montre-t-elle-que-le-deuxieme-confinement-n-%C3%A9tait%20pas%20n%C3%A9cessaire (page supprimée).
Mais ces projections ont suffisamment refroidi quelques décideurs pour qu’ils se soient opposés pendant les deux derniers mois, aux appels à l’enfermement absolu de tout le territoire, encore exprimés dans certaines déclarations irresponsables récentes qui encourageraient à confiner « le couteau sous la gorge », geste à l’appui, comme s’il s’agissait d’une lutte entre bolcheviks et mencheviks. Le contexte est peut-être pré-révolutionnaire mais, s’il est encouragé par ces propos d’une autre époque, nous basculerions alors dans une phase qui ne serait plus du tout favorable à la prise en charge des plus vulnérables. Or ceci reste pourtant l’objectif de ces acharnés de l’enfermement. Essayez de comprendre.
Et même si les mesures du moment, inefficaces sur le taux d’occupation des lits de réanimation, ne sont prises que pour calmer quinze jours les plus exaltés, elles ne sont aucunement liées aux pseudo-courbes exponentielles annoncées à coup de trompette depuis janvier. Celles-ci ne se sont tout simplement pas produites. Il suffit pour s’en convaincre d’observer les courbes de la mortalité quotidienne dans les 8 départements d’Ile-de-France depuis un an :
Figure 1 : Nombre de décès quotidiens dans les 8 départements d’Ile de France depuis 1 an (graphiques du site Le Monde au 17 mars 2021). Aucune hausse significative n’est observable depuis 5 mois. La seule phase massive correspond à l’accélération brutale de mars 2020.
Il ne s’agit donc plus d’un problème de surmortalité, comme le rappellent les travaux récents de l’INED, mais d’un problème de gestion des réanimations hospitalières en manque de moyens. Faut-il à nouveau enfermer des millions de gens pour cela ?
Il aurait enfin pu rappeler les arguments en faveur de l’immunité collective, naturelle ou vaccinale (malgré toutes les cacophonies sur le sujet) et de la stratégie précoce « tester – isoler – tracer » n’isolant que les seuls malades et non la totalité des pays, à laquelle un grand nombre d’États, dont les premiers touchés (Corée du Sud), ont su recourir sans engendrer de destructions massives de leur société.
Tout cela aurait permis de comprendre pourquoi le gouvernement s’oppose encore partiellement au confinement national, dans une position quasi « rassuriste » qu’il tiendra, peut-être (dans le délire ambiant tout est désormais possible), tant que les partisans de la détention pour tous et tout le temps n’auront pas démontré un rapport bénéfice/risque favorable sur le long terme. Or la littérature internationale évolue actuellement dans la direction opposée, malgré les hurlements des zélotes de l’utopie « Zéro Covid » et de ceux qui prophétisent chaque jour l’apocalypse parce qu’ils auront toujours peur de chaque jour.
De la même façon un article récent, qui aurait pu être écrit il y a 6 mois, tant sa grille de lecture n’a pas évolué, croyait pouvoir révéler que certains avaient « bombardé la population de désinformations de tout calibre, la plupart contredisant les résultats scientifiquement établis ». Malheureusement leurs auteurs ne parviennent pas à donner à leurs lecteurs la moindre référence ayant démontré scientifiquement (donc avec des preuves établies sur l’observation du réel et non sur des modélisations) un rapport bénéfice-risque favorable au confinement général. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces démonstrations n’existent nulle part dans la littérature scientifique.
Ces commentateurs font alors semblant de croire que « les médias avaient produit des efforts particuliers pour apporter une information de qualité … Ce qui fut le cas pour la plupart des quotidiens nationaux… » Tentative d’auto-amnistie ? Absolution rétroactive ? La réalité est que loin de ces critères, au moins trois d’entre eux, et deux unités dites de veille journalistique ont parfois inventé une autre vérité https://www.liberation.fr/france/2021/01/10/droit–de–reponse_1810820/ (page supprimée), basée sur des faits qui ne se sont jamais produits. Journalisme de veille dites-vous ? Qui veille ? Qui produit les fake news ?
Mais le plus étonnant dans tout cela fut de constater ce 11 mars qu’il avait fallu douze mois, et des demandes mille fois répétées, pour qu’on assiste enfin à une augmentation du nombre de lits de réanimation – la promesse des 12 000 faite en août par le ministre de la santé est tombé aux oubliettes depuis longtemps, d’autant que c’est l’une de ses adversaires qui investit logiquement, avec l’appui de sa région, pour répondre à l’évident constat et aux carences de l’état. Or les taux de remplissage de ces lits constituent l’un des principaux critères pour, soi-disant, justifier le confinement. En espérant qu’il ne s’agisse pas de modulation des critères d’admission au moment d’entrer dans deux campagnes électorales successives, doit-on alors conclure que ce nombre fait désormais l’objet de critères politiques et non plus sanitaires ?
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la vérité devient de plus en plus floue et la panique continue de guider le monde. Beaucoup de commentateurs, omniprésents dans le débat public, se comportent alors comme des influenceurs ayant abandonné l’objectivité qui devraient guider leurs déontologies professionnelles respectives. Retournant leurs accusations permanentes, n’est-il pas temps de questionner leur responsabilité dans la cacophonie ambiante ?
Figure 2 : Données Insee des décès quotidiens en France pour les mois de janvier et février 2019 (losanges blancs), 2020 (carrés blancs) et 2021 (carrés noirs). L’ensemble du mois de février 2021 se superpose à celui de 2019 (la différence sur les quatre derniers jours est due au retard usuel d’archivage). Merci à Eric Le Bourg pour la constitution du graphique.
Et nous voilà fin mars… Nous venons de passer l’hiver entretenus dans la peur d’une catastrophe imminente, chaque fois repoussée à la prochaine quinzaine. Alors qu’il n’y a pas eu de surmortalité en France en février (nous sommes revenus à l’étiage de 2019), on nous promet maintenant que ce sera pour avril. Dans quel but ? Par quelle frayeur de l’autre ? Quelle lubie de contrôle ? Ou de soumission ? Quand cessera cette fuite en avant ? Car on comprend que le virus se fiche absolument de toutes nos prédictions, de tous nos modèles et de nos comportements. Il va où il veut, touche qui il veut et rien, à part l’immunisation naturelle ou vaccinale, ne l’empêche de se répandre dans l’air du temps.
Le temps des cerises
Sauf que… sauf que justement voilà l’printemps. Et bientôt le temps des cerises. Et ce temps-là n’est pas bon pour le virus, qui préfère l’humidité hivernale de nos réclusions intérieures. Alors sortez ! Flânez sur le canal de l’Ourcq. Courrez sur les quais de Seine. Divaguez sur les digues de Dunkerque et de Nice. II en va de votre santé mentale. Ouvrez les portes et les fenêtres. Mettez la literie au grand air et débarrassez-vous des parasites qui vous ont encombré tout l’hiver : les épidémiologistes ruineux, les membres du conseil scientifique, les prédicateurs d’apocalypse, et tous ceux qui ne nous offrent comme horizon que la geôle hermétique et la détention à perpétuité.
Fêtez la commune. Commémorez le courage des communards. Craignaient-t-ils le typhus avant de rejoindre la butte rouge ? Demandaient-ils l’autorisation d’Adolphe Thiers ?
Allez Butte aux cailles, au Château d’eau, au Père Lachaise, rue Ramponeau.
Évadez-vous.
Jean-François TOUSSAINT
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux, du soleil au cœur …
Le temps des cerises, Jean-Baptiste Clément
Jean-François Toussaint est directeur de l’IRMES (Institut de Recherche bioMédicale et d’Épidémiologie du Sport) qu’il a créé en 2006 à l’Insep avec l’université Paris Descartes, l’Inserm et l’AP-HP. Ses travaux sont consacrés au contexte de la performance au XXIe siècle, aux bénéfices sanitaires de l’activité physique ou sportive, aux risques du haut niveau et aux limites humaines. Après une thèse de science à Harvard, il devient cardiologue et professeur de physiologie à l’université Paris Descartes. Il est co-auteur de plus d’une centaine d’ouvrages et de publications scientifiques. Il organise les États Généraux de la Prévention en 2006 et rédige plusieurs plans nationaux pour le compte des ministères de la santé et des sports. Il dirige le Groupe Adaptation et Prospective du Haut Conseil de la santé publique dont il oriente les analyses vers les grands enjeux de santé et la prévention des risques émergents.
Membre du Comité d’Orientation stratégique du Musée de l’Homme, il préside le groupe d’experts de la Commission Européenne « Sport, Santé et Participation ». Il a organisé plusieurs congrès internationaux dont le récent colloque « L’homme peut-il s’adapter à lui-même ? » faisant intervenir notamment Jacques Delors, Albert Fert, Jean-Claude Ameisen, Gilles Boeuf et Cédric Villani.
Compléments :
Un an après le premier confinement, la privatisation de l’hôpital toujours en marche
INTERVIEW. Le confinement est sans effet ? Le chercheur John Ioannidis défend son étude polémique
Évaluation des effets du séjour obligatoire au domicile et de la fermeture d’entreprise sur la propagation du COVID-19
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/eci.13484
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[Résistance à l’oppression des enfermistes]
Prophètes de malheur : rendez les exponentielles !par Jean-François Toussaint
Une fois de plus, on trouve sur le blog de @LMucchielli des arguments solides contre la tyrannie qui vient.https://t.co/sm1RToqicw
— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) March 20, 2021
Et voilà… ça coûte moins cher
Finalement, au bout du compte, le prétendu « libéralisme » est un crime contre l’humanité.
À l’évidence, ceux qui se disent « libéraux » détestent LES COMMUNS et ne rêvent que de se les approprier pour en faire des centres de profit (privés).
C’est comme ça depuis l’origine : le premier crime des « libéraux » fut les ENCLOSURES (le fait d’enclore les communs, de se les approprier), puis d’enfermer et de massacrer (littéralement) les résistants.
Ce qui nous perd, dans notre espèce humaine, c’est notre incroyable vulnérabilité aux bobards : il aura suffi aux pires canailles de se proclamer eux-mêmes « libéraux » pour gruger toute l’humanité, qui aime naturellement la liberté mais sans prêter attention au piège (pourtant grossier) de la liberté du renard libre dans un poulailler libre.
Si vous permettez aux politiciens de violer vos droits en temps de crise, ils créeront des crises pour violer vos droits
Le Dr. Gérald Kierzek : « C’EST L’AUTORITÉ ADMINISTRATIVE QUI NE VEUT PAS CRÉER DE LITS PÉRENNES » [et qui nous enferme ainsi volontairement dans la crise !]
— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) March 17, 2021
Je trouve le Dr. Kierzek très convaincant.
J’ai noté plusieurs point importants : https://t.co/gs5RQcAE8I
Le Dr. Gérald Kierzek résiste à la doxa : « C’EST L’AUTORITÉ ADMINISTRATIVE QUI NE VEUT PAS CRÉER DE LITS PÉRENNES » et qui nous enferme volontairement dans la crise !
Je trouve le Dr. Gérald Kierzek très convaincant pour résister aux pressions vers un régime totalitaire. J’ai noté :
- Les réas sont saturées DEPUIS DES DÉCENNIES (rien à voir avec la COVID, donc : n’importe quelle épidémie met désormais notre système à genoux) à cause de la destruction volontaire de l’hôpital (par ceux-là même qui nous appellent aujourd’hui, comme des tartuffes, à « défendre l’hôpital » contre l’engorgement…)
. - Les chiffres épouvantables semant la terreur (« 90 000 morts »…) sont obtenus en CUMULANT les chiffres de PLUSIEURS années (!) au lieu de remettre les compteurs à zéro (comme tous les ans, évidemment).
. - En plus, les chiffres des morts publiés partout sont des chiffres ABSOLUS : ils ne sont jamais mis en relation ni avec les années précédentes, ni avec le nombre total de morts (le nb de mort NORMAUX en France est de 600 000/an (!) tous les ans), ni avec les tranches d’âge concernées : il n’y a rigoureusement aucune surmortalité en 2020 pour les moins de 65 ans (!) : ce sont les plus de 75 ans qui meurent, comme d’habitude donc, sauf que les papy-boomers sont de plus en plus nombreux à être très vieux, ET C’EST ÇA (ET PAS LA COVID19) QUI EXPLIQUE LA SURMORTALITÉ EN VALEUR ABSOLUE mais pas en valeur relative de la tranche d’âge… Ces chiffres sont donc manipulatoires : ils servent à faire croire à une hécatombe exceptionnelle qui n’existe pas.
. - Les modèles mathématiques catastrophistes qui fondent toutes les alertes terrifiantes sont tous BIDON : ils se sont TOUS trompés, tout le temps… C’est idiot de continuer à leur faire confiance.
. - On sait maintenant soigner les gens AVANT la réanimation, mais encore faudrait-il avoir des lits simples pour les accueillir… Or IL N’Y A PLUS DE LITS, puisque le gouvernement les a volontairement et régulièrement détruits, et qu’il continue à en détruire en 2020 et 2021 !!
. - Les transferts chers et spectaculaires de malades sont de la propagande mensongère : les transferts ne sont pas nécessaires, il suffirait de solliciter les lits libres à proximité dans le privé. Mais non, c’est idéologiquement insupportable de faire appel au privé…
. - Dr Kierzek : « Dans mon hôpital, à l’Hôtel-Dieu, on pourrait ouvrir 100 lits du jour au lendemain ! Pourquoi on le fait pas ? À l’hôtel Dieu, en effet, la réa a été désaffectée il y a 5 ans : on l’a visitée la semaine dernière, tout est prêt, les fluides, l’oxygène, etc. (OK, on va nous dire « mais non c’est pas une réa », alors ok : mettons des lits de pré-réa, justement, pour faire sortir les patients de réa quand ils n’ont plus besoin de réanimation mais pour lesquels on est aujourd’hui coincés parce qu’on n’a pas de lits d’aval… Mais là, on ne veut pas, et ça : c’est L’AUTORITÉ ADMINISTRATIVE QUI NE VEUT PAS CRÉER DE LITS PÉRENNES : ils veulent juste pousser un peu les murs, faire un peu de show avec les transferts, mais rien de plus, pour éviter d’assumer la responsabilité de dire « on crée des lits », parce que ça voudrait dire « on a fait une connerie en les fermant ces dernières années »…
. - Il n’y a pas du tout de flux abondant de malades : urgences : – 30% d’activité, services normaux d’hospitalisation non débordés, il n’y a que la réa qui sature, mais c’est pas par un flux de centaines de malades qui arrivent, c’est juste la différence entre les entrées et les sorties : sur les 1200 lits en Île de France, il y a environ 1000 malades qui restent plusisuers jours, forcément, donc, sur les entrées et sorties quotidiennes, il y a une différence de 25 à 50 malades…(pas qui s’additionnent tous les jours, c’est juste le delta entrées – sorties) qu’on essaie d’écluser un peu par les transferts… Alors ça pourrait se faire par les cliniques privées, ça pourrait se faire en créant un service ou deux en Île de France, et ça permettrait de normaliser la situation (sans terroriser tout le monde)…
. - L’objectif, c’est de vider les réas, et donc le confinement ça ne servirait à rien !
. - On est prisonniers des modèles mathématiques où on nous dit « attention, il faut vite libérer des lits, et même encore plus !, pour garder des réserves parce que « ça va être catastrophique dans trois semaines »… Et ça fait 4 mois qu’on nous dit ça !…Voilà pourquoi on éloigne les malades de façon centrifuge le plus loin possible de Paris : pour garder des places libres à côté… Sauf que ces modèles mathématiques, à un moment donné, il faudrait réexaminer leur pertinence…
Fil Facebook correspondant à ce billet :
Tweet correspondant à ce billet :
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[Edit (9h après la publication) :
Un ami que j’aime me reproche mon « irresponsabilité » d’ainsi dédramatiser la situation, ce qui pourrait conduire la population à « baisser la garde »…
Je lui ai répondu ceci (qui pourrait quasiment faire l’objet d’un nouveau billet) :
« Cher …,
• Les chiffres de l’INSEE sont sortis pour 2020 : sur toutes les tranches d’âge inférieures à 65 ans, il y a eu MOINS de morts en 2020 qu’en 2019 (1000 de moins).
Je répète : non pas plus de morts, mais MOINS de morts en 2020.
• De 65 à 75 ans, UN PEU plus de morts.
• La plus grande partie des morts sont au-delà de 75 ans (moyenne d’âge des morts supérieure à 85 ans).
=> Ce qui s’est passé cette année, Guy-François, c’est qu’il y avait BEAUCOUP PLUS DE VIEUX de plus de 65 ans (comme moi bientôt) ET en même temps BEAUCOUP MOINS DE JEUNES de moins de 65 ans : 800 000 très vieux de plus ! et 600 000 jeunes de moins !! (qu’en 2017). Gros vieillissement de la population, donc, qui vient simplement de l’arrivée des papy-boomers (et ça se passe comme ça depuis 5 ans dans plein de pays dans le monde). Et ça va durer encore 25 ans ! Et il se trouve que, statistiquement, ce sont les vieux qui meurent, pas les jeunes (naturellement, mécaniquement, fatalement, banalement).
Je t’annonce donc que, du simple fait des lois élémentaires de la démographie, il y aura de plus en plus de morts pendant les 20 ans qui viennent, EN VALEURS ABSOLUES, en nombre de morts, comme ça, pour les mêmes raisons, pendant encore des décennies.
MAIS pas en valeurs relatives !
CE QUI FAIT QUE l’augmentation des morts en valeur absolue n’est PAS une bonne raison pour ravager la société (par des mesures aussi inutiles que dévastatrices), puisque c’est une situation NORMALE.
• EN VALEURS RELATIVES, — et c’est évidemment comme ça qu’il faut compter sinon on se fait peur pour rien, — les TAUX de mortalité PAR TRANCHE D’ÂGE sont sensiblement LES MÊMES en 2020 que les années précédentes. On a plus de morts en valeurs absolues parce qu’on a beaucoup plus de très vieux, C’EST TOUT. Si cela n’avait pas été le COVID, cela aurait été n’importe quelle épidémie. C’est la vie : les infections respiratoires nous emportent nos vieux, tous les ans depuis la nuit des temps (2,6 millions de morts par an TOUS LES ANS dans le monde par infection respiratoire, c’est la normalité de notre humanité.
• En plus, je n’oublie pas le sort épouvantable que « les autorités de santé » ont réservé à nos vieux, précisément, au printemps dernier :
ENFERMÉS comme des rats dans leurs EHPADs,
SANS SOIN (paracétamol obligatoire et C’EST TOUT, C’EST UN ORDRE),
SANS VISITES,
INTERDITS d’HÔPITAL (souviens-toi : les médecins avaient peur eux-mêmes de recevoir les gens qui toussaient, tellement les médias terrorisaient tout le monde),
on les a même achevés au RIVOTRIL…
on ne les a même pas inhumés,
on les a jetés dans des sacs.
C’est de la médecine, ça ?
PAS DU TOUT : ON A INTERDIT AUX MÉDECINS DE SOIGNER.
On a imposé à tout le monde de RESTER CHEZ SOI et d’aller l’hôpital seulement au dernier moment, quand on était bon pour la réa direct, ce qui a évidemment débordé l’hôpital (déjà dévasté par 50 ans d’ultralibéralisme). EMPÊCHER LES MÉDECINS DE PRESCRIRE EST UN AUTRE CRIME DE CE RÉGIME.
• Je n’oublie pas non plus que ce sont LES MÊMES qui reprochent sévèrement aux jeunes — et mêmes aux enfants, bordel ! — de ne pas porter leurs masques en papier et de se montrer ainsi « égoïstes » et même « responsables des blocages des urgences » (quel culot !), ce sont LES MÊMES, donc, qui ont DÉTRUIT VOLONTAIREMENT 8 lits sur 10 depuis 1970 ! Et LES MÊMES qui continuent à détruire des lits en 2020 !! et LES MÊMES qui continuent à détruire des lits d’hôpitaux par centaines encore en 2021 !!!
Bon sang, mais arrêtez de traiter d’irresponsables ceux qui refusent le masque, l’enfermement et la ruine des PME (mesures totalement INUTILES, c’est prouvé scientifiquement par le plus grand épidémiologiste du monde), et prenez-vous-en plutôt au gouvernement, qui est LE SEUL RESPONSABLE DE CETTE CRISE, POUR AVOIR VOLONTAIREMENT, CRIMINELLEMENT, DEPUIS LONGTEMPS, OBSTINÉMENT, AVEUGLÉMENT,DÉTRUIT TOUT NOTRE SYSTÈME DE SOINS.
Ça me désole de te voir me traiter, moi, d’ »irresponsable » au motif que je dénonce seulement les crimes de ce régime de merde.
Tu te trompes d’irresponsable.
• Enfin, la Suède a LES MÊMES RÉSULTATS QUE NOUS SANS CONFINER, SANS ENFERMER PERSONNE, SANS JETER AUCUNE PME DANS LA MISÈRE, SANS TERRORISER TOUT LE MONDE, SANS RENDRE DÉPRESSIFS SES ENFANTS… La Suède a LES MÊMES RÉSULTATS QUE NOUS. Il faut arrêter de dire que nos chiffres sont liés aux mesures prises, ce n’est pas vrai.
(et ne me parle pas des pouièmes de différence, ce serait indécent, s’il te plaît : regarde le coût des mesures, économique, sanitaire et social, y a pas photo : les mesures prises sont catastrophiques et elles ne sont que ça). IL NE FALLAIT PAS DÉTRUIRE LES HÔPITAUX, voilà ce que les tyrans essaient de cacher en nous faisant porter, nous, la responsabilité de leurs crimes à eux.
Avec toute mon amitié, cher …
Étienne. »
Gérard MAUDRUX, médecin : « Pourquoi l’IVERMECTINE est probablement le meilleur traitement de la Covid » (chez Laurent Mucchielli)
Chers amis,
Je vais encore une fois vous parler de cette prétendue « crise sanitaire » — que j’analyse, moi, comme une bascule totalitaire, ce qui est, de mon point de vue, évidemment une bonne et forte raison pour vous en parler, et urgemment.
Et je vais vous en parler malgré les reproches amers que me font certains amis d’oser parler de ça, d’oser avoir une opinion sur ça, alors que je ne suis pas médecin, alors que je ne suis pas scientifique, alors que, en un mot, je suis prétendument « incompétent »…
• Je fais d’abord remarquer que je ne suis pas le seul incompétent sur terre à m’exprimer sur cette question : absolument tout le monde en parle, absolument tout le temps. Je ne vois donc pas du tout au nom de quoi le fait que je donne mon propre avis serait un scandale.
• Je fais ensuite remarquer que la démocratie est précisément ce régime politique dans lequel les décisions publiques ne sont PAS prises par les experts, les compétents, mais que la souveraineté (le droit de penser, d’opiner et finalement de décider) appartient à tous les citoyens, sans exception et à égalité : en démocratie, « un homme=une voix » (et pas du tout « un expert=une voix »).
Je vais donc éviter de culpabiliser, et continuer à m’informer : « bien faire et laisser braire » m’a appris mon papa (il y a fort longtemps).
L’heure est grave : ceux qui prétendent nous « représenter » vont bientôt empêcher de vivre librement ceux qui refusent de se faire « vacciner » (c’est-à-dire injecter de force des produits qu’on peut estimer très dangereux) : c’est apparemment la Commission européenne (non élue et totalement irresponsable devant personne) qui l’imposera aux pauvres Européens. Une source parmi mille autres : « Covid : un « passeport vert » européen avant les vacances d’été »
C’est donc bien un APARTHEID qui se prépare à très courte échéance : une société à deux vitesses, avec des hommes doté de droits (les dociles) et des sous-hommes privés de droits, privés de libertés (les indociles).
Sur quoi est fondée cette horreur qui vient ?
Le fondement unique de l’obligation vaccinale est que, soi-disant, ON NE PEUT PAS FAIRE AUTREMENT
(there is no alternative, TINA, quoi, ça ne vous rappelle rien ?).
Et pourquoi est-ce qu’on ne peut pas faire autrement ?
Parce que :
1) cette maladie est TRÈS GRAVE (épouvantable même),
2) il n’existe AUCUN AUTRE TRAITEMENT QUE LES VACCINS,
3) et bien sûr LES VACCINS SONT EFFICACES ET SANS DANGER.
DONC, logiquement, IL FAUT vacciner tout le monde… Pour le bien des gens, évidemment.
Celui qui démontrerait la fausseté d’UNE SEULE de ces trois affirmations mettrait par terre le fondement même de l’obligation vaccinale — et il détruirait aussi le fondement — et donc la légitimité — de toutes les lois scélérates liberticides avec lesquelles on nous persécute depuis un an.
Or, ces TROIS affirmations sont fausses…
L’article du Dr Maudrux ci-dessous semble bien détruire l’argument 2 :
il existe au moins un traitement très efficace et parfaitement inoffensif contre la COVID19, et c’est L’IVERMECTINE.
Il y a en fait beaucoup d’autres traitements éprouvés (et utilisés) contre la COVID, mais un seul suffit à contester l’obligation vaccinale.
Or, il se trouve que les scientifiques et les médecins qui ont découvert et qui prouvent que l’Ivermectine a des résultats spectaculaires sur la COVID19 ont toutes les peines du monde à se faire entendre dans les médias mainstream, et toutes les peines du monde à faire publier leurs études dans les revues scientifiques mainstream… Ceci ressemble bien à un énorme scandale, car on prive ainsi, potentiellement, des millions de personnes de médicaments efficaces, sûrs et pas chers, pour permettre à quelques parasites de faire d’énormes profits avec des vaccins inefficaces, dangereux et hors de prix. Les politiciens bradent notre santé et nos libertés contre la fortune de quelques privilégiés.
L’affaire est donc profondément politique ; elle n’a rien à voir avec la vraie science ; elle a tout à voir avec « la science » corrompue par l’industrie.
Nous avons un problème politique cardinal avec la corruption par l’industrie pharmaceutique des autorités de santé (y compris des facultés, des experts et des agences) et des médias (y compris des revues scientifiques). La dernière preuve en date, que je soumets aussi au feu de votre esprit critique, est celle-ci : « Corruption épistémique, industrie pharmaceutique et corps de la science médicale », par Sergio Sismondo (Source) J’en ferai un billet à part, la description des moyens pratiques de truquer les études scientifiques à tout propos est édifiante.
Je trouve le dossier ci-dessous sur les bienfaits et l’innocuité de l’Ivermectine assez convaincant (il propose de nombreuses sources sérieuses à consulter) et je le verse au dossier de la défense des libertés et de la démocratie, pour examen critique par les membres de notre cerveau collectif : y a‑t‑il, selon vous, des erreurs dans les affirmations du Dr Maudrux, s’il vous plaît ?
Je reviendrai plus tard 1) sur la contestation (puissante) des deux autres fondements de la bascule totalitaire (gravité de la maladie et innocuité des vaccins), ainsi que 2) sur le crime contre l’humanité qu’est la destruction volontaire du système de soins depuis quarante ans au prétexte malhonnête de « la dette publique ».
Bonne lecture.
Étienne.
Pourquoi l’Ivermectine est probablement le meilleur traitement de la Covid
L’Ivermectine, associée à des macrolides, donne des résultats positifs particulièrement importants dans le traitement des différentes formes de Covid, tant en prévention, en traitement précoce qu’au début des phases sévères en hospitalisation. Son dénigrement par les « autorités sanitaires » constitue un nouveau refus de soigner et donc un nouveau scandale vis-à-vis des malades.
par Gérard MAUDRUX, médecin, ancien président de la Caisse maladie des professions libérales et de la Caisse de retraite des médecins
L’Ivermectine restera peut-être dans l’histoire sur le podium des trois médicaments ayant rendu le plus de services à l’humanité, avec la Pénicilline et l’Aspirine. Sur quelle marche ? Pas la première si on regarde simplement l’ampleur de son utilisation (près de 4 milliards de prescriptions depuis 40 ans), mais à coup sûr sur la première en regard du facteur bénéfice/risque. Ce médicament a en effet un large éventail d’indications et n’a pratiquement pas d’effets secondaires graves contrairement à ses deux voisines (allergies et choc anaphylactique pour la Pénicilline, hémorragies pour l’Aspirine).
Un antiparasitaire puissant
Dès sa naissance à la fin des années 1970, l’Ivermectine s’est avéré être un agent antiparasitaire puissant, contre un large éventail de nématodes (vers) et d’arthropodes internes et externes chez les animaux. Chez l’homme elle est utilisée contre des maladies dévastatrices et défigurantes des populations pauvres des tropiques, comme l’onchocercose des rivières qui rend aveugle, et les filarioses, ces vers fins qui pénètrent et circulent dans votre organisme. Elle est utilisée gratuitement comme seul médicament dans des campagnes visant à éliminer ces deux maladies au niveau mondial.
L’Ivermectine est très utilisée en médecine vétérinaire depuis 1981, elle est reconnue pour être active contre 183 espèces de nématodes et 129 espèces d’insectes et acariens, listes qui augmentent chaque année. Elle est aussi utilisée sur nombre de virus, comme le virus de la pseudo rage porcine. Ainsi l’Ivermectine traite les vers ronds de l’estomac ou de l’intestin, les vers dans les poumons, les acariens, les poux, les mouches des cornes, les tiques (qui causent d’énormes dégâts chez les bovins dans les régions tropicales), jusqu’aux poux des poissons en aquaculture (mais interdit en raison des effets sur le reste de la faune aquatique).
Elle est autorisée chez l’homme dans plus de 100 pays, en France elle a une autorisation pour l’anguillulose gastro-intestinale, la microfilarémie et la gale. Près de 100 millions de personnes sont traitées chaque année avec ce produit dans le monde, et plus de 4 milliards de dose ont été prescrites en 30 ans. Des programmes sont en train d’être mis en place dans certains pays comme le Nigeria, le Burkina Faso et le Ghana pour traiter la totalité de la population, 0,15 mg/kg une fois l’an étant suffisant pour guérir l’onchocercose (30 à 40 millions de cas /an), mais également l’anguillulose intestinale (35 millions de cas), la gale (300 millions), les leishmanioses, toutes les maladies parasitaires de la peau, etc.
Prix Nobel pour son découvreur
L’Ivermectine est une des rares molécules à avoir obtenu un prix Nobel et est issue d’une collaboration internationale public-privé. Sa découverte est due à 大村 智, Ōmura Satoshi, spécialiste des antibiotiques à l’Institut Kitasato de Tokyo, qui l’a confié à un laboratoire privé américain, Merck, Sharp and Dohme (MSD) en 1974 pour l’évaluation in vitro de sa bio-activité. MSD s’est intéressé à son application humaine dès 1978, avant la commercialisation pour les animaux. Les premiers essais phase 1 ont démarré en 1980, phase 2 en 1983, pour se terminer en 1987 avec une première autorisation mondiale, en France, pour l’onchocercose, au vu des résultats sur 1 206 patients. Aujourd’hui, le même organisme, qui l’a autorisé, pense, comme le National Institut of Health, que plus de 14 000 cas dans différentes études n’est pas suffisant pour l’autoriser dans le cas du Sars-Cov‑2. Le prix Nobel de médecine a été attribué en 2015 à ses découvreurs, Satoshi Ōmura au Japon et William Campbel aux Etats-Unis.
Outre cette action sur les parasites, l’Ivermectine a une action virucide, d’abord testée et adoptée chez nombre d’infections virales chez l’animal, comme la pseudo rage porcine due à un virus à ARN, comme le Sars-COV‑2. Chez l’homme des études sont en cours contre différentes variétés de flavivirus, sur la dengue, le Zika, le Chikungunya, et le virus responsable de l’infection du Nil occidental. Les résultats cliniques sur le Sars-cov‑2 sont très prometteurs (cette présentation du Dr Paul Marik offre un panorama d’ensemble de l’état des connaissances et des hypothèses sur les modes d’action de l’Ivermectine).
Innocuité
En général en médecine, plus un traitement est efficace, plus il y a de risques qu’il y ait des effets indésirables sur d’autres organes, ce qui est logique. Pour l’Ivermectine il n’en est rien, ce médicament est inoffensif.
Si on regarde Vigibase, base de données de l’OMS qui récolte depuis 30 ans les effets secondaires de chaque agence du médicament dans plus de 130 pays (dont la France), on relève 175 208 déclarations pour l’Aspirine, 159 824 pour le Doliprane, et 4 614 pour l’Ivermectine. Sur 4 milliards de prescriptions dans cette période, cela fait 0,0001% d’effets secondaires. Il est difficile d’ailleurs d’attribuer tous ces effets à la seule Ivermectine, beaucoup étant dus au relargage de déchets de parasites morts et, pour le Covid, aux autres médicaments associés. Par comparaison, depuis le début de l’année et au 15 février, cette base signale 65 188 déclarations pour Comirnaty (le vaccin Pfizer), contre 46 pour l’Ivermectine.
Dans son rapport du 11 janvier sur ces effets secondaires dans le traitement de la Covid, l’ANSM ne signale aucun problème. Sur les 15 143 spécialités pharmaceutiques remboursées en France, c’est certainement la molécule, ou une des molécules qui présente le moins de risques. « l’Ivermectine est sans danger et peut être utilisé à grande échelle » écrit également l’OMS. Les études in vitro et les dossiers d’AMM montrent que les doses efficaces sont faibles par rapport aux doses pouvant poser problème, cela a même été testé à 10 fois la dose chez l’homme, sans réaction. Une étude a même été faite chez le chien à 30 fois la dose (10mg/kg), sans problème.
Pour l’anecdote, une seule publication au monde parle de mortalité due à Ivermectine, dans The Lancet (un journal dont la fiabilité n’est décidément pas à la hauteur de la réputation). Cette publication de 1997, décrit 15 décès sur 47 pensionnaires d’Ehpad traités par Ivermectine pour une épidémie de gale. The Lancet aurait pu remarquer qu’un traitement par Lindane et Permethrine, insecticides mortels pour nombre d’animaux comme les chats, avait été appliqué en badigeon juste avant. Il a fallu une autre publication pour le découvrir. L’Ivermectine a ainsi mis des années pour se remettre d’un seul article aux conclusions erronées.
Pour le dire simplement, tandis qu’un surdosage de Doliprane, médicament recommandé par les autorités, peut entraîner une nécrose du foie potentiellement mortelle, un surdosage d’Ivermectine est inoffensif.
Prophylaxie
L’Ivermectine a une action remarquable en prophylaxie contre le Sars-Cov‑2. Le faible taux de Covid en Afrique, alors qu’au début de l’épidémie l’OMS prévoyait une hécatombe, n’est peut-être pas étranger à sa large utilisation (sans compter tous les traitements pour le paludisme avec Hydroxychloroquine). Dans le International Journal of Antimicrobial Agents, Martin Hellwig et ses collègues de Plymouth (USA), après une revue de la littérature, constatent que les pays où la chimio-prophylaxie par Ivermectine est administrée en masse connaissent une épidémie significativement plus faible. Toutefois si une prise annuelle est suffisante pour nombre de parasites, ce n’est pas le cas pour les virus, d’où l’intérêt des travaux en cours de la société Medincell à Montpellier pour développer une forme à action prolongée.
Il y a actuellement dans le monde, concernant la seule prophylaxie, 11 études sur le sujet (3ECR), portant sur plus de 7 000 patients, avec une efficacité moyenne de 89%. En voici deux exemples, avec 100% d’efficacité :
- Une étude en Argentine a porté sur près de 1 200 soignants au contact de patients Covid, sur 4 sites, pendant 2 mois et demi. 788 ont reçu de l’Ivermectine et 407 non. Résultat : 237 infections dans le groupe non traité (soit 58% du groupe), et 0 dans le groupe traité. Un résultat sans appel.
- Une seconde publication, française, a porté sur les 121 résidents et employés d’un Ehpad (69 résidents, moyenne d’âge 90 ans, et 52 employés) de Seine et Marne qui se sont retrouvé protégés de la Covid, grâce au traitement d’une épidémie de gale dans l’établissement en mars 2020.
Action thérapeutique
Si l’Ivermectine agit sur le Sars-CoV‑2 lorsqu’il attaque l’organisme humain, empêchant son entrée dans les cellules et sa multiplication, il serait totalement illogique que ce que l’on constate en prophylaxie ne se reproduise pas en thérapeutique. C’est ce que montrent la plupart des études, décrivant une amélioration très rapide des troubles en phase précoce (dans les 48 heures). Et elle n’est pas dénuée d’intérêt non plus en phase plus tardive. La plupart du temps, l’Ivermectine est toutefois associée à des macrolides (azithromycine ou doxycycline le plus souvent), comme dans le protocole de l’IHU de Marseille (où l’azithromycine est donnée en complément de l’hydroxychloroquine). C’est donc principalement sur l’association de ces deux médicaments que porte l’évaluation scientifique de leur efficacité thérapeutique.
Aucune étude dans le monde ne montre une inefficacité de l’Ivermectine. Seules 2 ou 3 études (par ex. Chacar, 2020) ne montrent pas de différence avec d’autres soins (ou une absence de soins particuliers) mais ces études portent chaque fois sur peu de cas et surtout sur des sujets jeunes (âgés de 20 à 40 ans). Comment démontrer qu’un traitement marche mieux qu’un autre à un âge où la quasi-totalité des personnes guérit naturellement ?
S’il est difficile d’analyser ces études, toutes différentes, toutes avec imperfections possibles, le mieux est de les additionner, ce qu’est en train de faire l’OMS pour évaluer l’Ivermectine. On trouve plusieurs sites qui le font, et il y a les études de plusieurs médecins, comme les docteurs Marik et Kory aux Etats Unis et Hill et Lawrie en Angleterre.
Le site c19ivermectin.com recense 41 études (dont 20 randomisées) faites par 304 auteurs portant sur 14 833 patients, avec des résultats de 89% en prophylaxie, 83% en phase précoce, la mortalité globale diminuant de 78%.
En mars 2020 le professeur Paul Marik a créé un groupe d’experts, avec le Dr Kory, la Front Line COVID-19 Critical Care Alliance (FLCCC), pour colliger et analyser toutes les études afin d’élaborer un protocole de traitement pour le COVID-19. Ils ont découvert sur le tard l’Ivermectine. Leurs travaux reprennent tous les modes d’action de l’Ivermectine et les résultats de tous les essais disponibles en prophylaxie et en thérapeutique. Ils détaillent chacune des études, sans faire de méta analyse et concluent à une efficacité de l’Ivermectine en prophylaxie, thérapeutique et Covids longs. Ces résultats sur plus de 7 000 patients ont été présentés le 6 janvier devant le National Institut of Health.
Andrew Hill, à la demande de l’OMS/Unitaid a analysé 18 essais cliniques randomisés les moins discutables, portant sur 2 282 patients. Il a noté une amélioration rapide des troubles, une hospitalisation réduite et une réduction de 75% de la mortalité.
Il y a également les travaux du Dr Tess Lawrie. Ce médecin d’origine sud-africaine, chercheur en Grande Bretagne, directrice d’une société indépendante de Conseil en Médecine basée sur des preuves (Evidence-Base Medecine Consultancy Ltd), qui traque les bonnes et les mauvaises publications. Son travail sur l’Ivermectine est fait selon les règles Cochrane comme elle a l’habitude de le faire pour l’OMS pour ses recommandations dans le monde entier. Elle a repris les 27 analyses de la FLCCC, pour en faire une méta-analyse incluant les essais contrôlés randomisés (ECR) et les études observationnelles contrôlées (EOC), et excluant 11 études dont 5 prophylactiques. Les résultats sur les seules études les moins discutables, contrôlées, relues et publiées, montrent une diminution de la mortalité de 83%. Sur les études en prophylaxie, efficacité à 88%. Tout est résumé dans une excellente interview à voir.
Toutes ces études, de part et d’autre de l’Atlantique convergent, donnent toutes les mêmes résultats, résultats confirmés en ne sélectionnant que les études ne pouvant pas comporter de biais. Comme le dit Tess Lawrie, on peut discuter selon les études du pourcentage de baisse de la mortalité, mais la seule chose qu’on ne peut pas mettre en question, c’est la réalité de la baisse. L’OMS et l’ANSM, ainsi que d’autres pays (Afrique du Sud, Royaume-Uni, …) sont en train d’étudier le dossier Ivermectine pour revoir leur position. L’Inde distribue massivement (120 millions de doses vendues) et a 3 à 4 fois moins de décès que nous, et chaque mois 2 ou 3 pays de plus autorisent son utilisation. Voir ici une carte du monde.
Une comparaison cruelle pour la France (et la plupart des pays occidentaux)
Que sont les études non retenues ? Quelques études trop petites ou peu représentatives (moins de 40 ans, patients en réanimation), mais aussi de grosses études, car non encore relues et publiées, mais les résultats sont là. Prenons l’exemple de cette très grosse étude observationnelle réalisée en République Dominicaine, dans les hôpitaux de Bournigal et Punta Cana, sur une cohorte de près de 3 100 patients s’étant présentés aux urgences des hôpitaux avec des symptômes datant de 3,6 jours en moyenne. Ce pays pauvre traitait largement à l’hydroxychloroquine, mais est tombé en rupture de stock dès la troisième semaine d’avril 2020. Ayant lu que l’Ivermectine pouvait être avantageusement utilisée dans la Covid dans une étude australienne in vitro, leur Comité d’éthique a tranché entre Doliprane et Ivermectine. Ils ont alors traité entre le 1er mai et le 10 aout (date de fin de l’étude en question) tous les patients se présentant aux urgences pour Covid, soit 3 099 au total. Selon l’importance des troubles, ils ont distingué ces patients en 4 catégories.
- Catégorie 1 : 2 706 patients ont été renvoyés et suivis chez eux, avec Ivermectine. Sur ces 2 706 patients, 16 ont dû par la suite être hospitalisés en unités Covid (soit 0,6%), 2 sont passés en soins intensifs et finalement un seul est décédé, soit un taux de létalité de 0,04% dans l’ensemble de la cohorte). En France, où l’on se contentait officiellement de donner du Doliprane, on peut estimer que 10 à 15% des patients symptomatiques sont passés par l’hôpital et que 2% sont morts (environ 20 000 cas positifs et 400 morts par jour en moyenne depuis 2 mois).
- Catégorie 2 : 300 patients présentaient des troubles plus sévères et ont été immédiatement hospitalisés dans des unités Covid. Sur ces 300 patients, 3 sont décédés, soit un taux de létalité de 1%. En France, ce chiffre est de l’ordre de 15 à 20%.
- Les catégories 3 et 4 concernent des patients encore plus malades et arrivés plus tardivement (7 à 8 jours) après l’apparition des premiers symptômes, qui ont été immédiatement placés en soins intensifs. Sur ces 93 patients, un bon tiers (34) sont décédés. Ici il est manifeste que l’Ivermectine n’a plus d’intérêt thérapeutique.
Ainsi, aux stades précoces, l’association Ivermectine/Azithromycine évite l’hospitalisation dans l’immense majorité des cas, et ramène la mortalité à 1 cas sur 2 700, soit un taux quasiment égal à 0. A ce stade comme au stade de l’hospitalisation, la différence avec les taux de mortalité constatés en France est frappante. Il n’y a finalement qu’au stade de la réanimation que cette bithérapie ne montre plus vraiment d’intérêt.
Autorisation de traitement, mensonges et dénis
Pourquoi l’Ivermectine n’est-elle pas encore officiellement autorisée en France ? Tout médicament, avant commercialisation, doit passer nombre d’examens pour démontrer son efficacité et son innocuité, avec un rapport bénéfice/risque qui doit être favorable. Les études sont longues et coûteuses, financées uniquement par les laboratoires, qui remettent finalement un dossier clés en main aux autorités sanitaires en attendant que ces dernières leur délivrent le sésame (l’autorisation de mise sur le marché, AMM). Pour qu’un laboratoire fasse ces démarches, il faut qu’il y trouve un intérêt financier. Le problème de l’Ivermectine – comme de l’hydroxychloroquine – est qu’elle est tombée dans le domaine public, qu’elle est génériquée et ne rapporte donc plus beaucoup d’argent aux industriels qui la produisent.
C’est le laboratoire Merck qui en détenait jadis le brevet. En France, il ne vend plus actuellement que moins de 5% des onze présentations commerciales autorisées, le reste étant des génériques. Ce médicament ne présente donc plus aucun intérêt pour lui. Faut-il dès lors s’étonner que Merck dénigre à présent son propre médicament ? Comme l’hydroxychloroquine, l’Ivermectine est une molécule « orpheline » que personne ne prendra plus en charge (ni dans la lutte contre la Covid, ni dans d’autres maladies). Dès lors, ce devrait être le rôle des autorités sanitaires publiques de s’en emparer, dans l’intérêt général. Un pays aussi immense que l’Inde l’a compris. Pas la France, dont la stratégie totalement hospitalo-centrée empêche plus largement de penser les traitements en phase précoce, ce qui nous vaut de figurer dans le peloton de tête des pays où la mortalité liée à la Covid aura été la plus forte, sans parler des séquelles durables de la maladie chez les patients qui n’ont pas été véritablement soignés.
Sur tout ceci pèse cependant une chappe de plomb, un déni voire un tabou, qui n’est pas sans rappeler l’affaire de l’hydroxychloroquine. Les autorités sanitaires, l’INSERM et nombre de médecins triés sur le volet pour intervenir sur les plateaux de télévision dénigrent l’Ivermectine. La presse (à commencer par l’AFP) relaye immédiatement ce dénigrement et il ne se trouve pas un seul journaliste pour aller vérifier tout ça. Enfin la revue Prescrire (qui est indépendante des industriels mais pas de l’Etat dont elle reçoit des subsides) se laisse aller à son tour à manipuler les résultats des études scientifiques pour dénigrer ce médicament.
L’OMS et, en France, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) sont en train d’étudier le dossier de l’Ivermectine, ce médicament dont les découvreurs ont été nobélisés et qui démontre son efficacité dans de nombreux pays ailleurs qu’en Occident. Il faut espérer que la situation se débloque avant la fin de l’épidémie et avant qu’il ne nous reste plus que les yeux pour pleurer les morts.
Gérard MAUDRUX.
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Covid19 : crise sanitaire ou bascule totalitaire ?
— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) March 14, 2021
Débat Étienne Chouard Jean Bricmonthttps://t.co/yo221i8LII
Nous devons construire ensemble nos désaccords, pour éviter que ceux-ci ne s’hypertrophient par malentendus cumulatifs nous menant à une détestation mutuelle insensée.
Covid19 : crise sanitaire ou bascule totalitaire ? Débat Etienne Chouard Jean Bricmont – Ça va bien se passer ! #02
Je suis venu à Paris au début du mois de février 2021, et Vincent Lapierre m’a permis d’avoir deux échanges, à la fois animés et instructifs, avec des gens que j’aime bien et avec qui pourtant je ne suis pas d’accord du tout sur ce point précis de l’analyse de ce qu’on appelle « la crise sanitaire » (que je considère beaucoup plus comme une bascule totalitaire) : un échange avec Jordanix (dont j’ai parlé dans un précédent billet), et un autre avec Jean Bricmont.
La seconde de ces rencontres à avoir été publiée (ci-dessus) est celle avec Jean Bricmont (voir sa page Facebook).
J’ai un grand respect pour Jean, dont j’estime l’humanisme et le courage. Il m’a fait l’honneur de me proposer d’écrire la préface de son livre (Les censeurs contre la République), que je trouve très important, et j’ai beaucoup travaillé sur cette préface, en défense rationnelle de la liberté d’expression. Nous nous connaissons depuis des années et ce qui nous arrive ici est inattendu : alors que nous sommes le plus souvent d’accord sur tout ce qui est important, nous voilà en désaccord presque total sur un sujet qui nous paraît important à tous les deux. Je vois là une occasion en or d’organiser une bonne mise en scène des conflits, loyale et respectueuse, exemplaire quoi, où les deux amis que nous sommes vont pouvoir comparer leurs peurs respectives avec bienveillance, en cherchant tous les deux où est le vrai plutôt que d’essayer d’avoir raison (et prouver que l’autre à tort).
Je trouve que, comme l’échange avec Jordanix, cet échange avec Jean représente assez bien quelques facettes du clivage incroyable qui est en train de se creuser dans nos sociétés humaines, et particulièrement en France, entre des millions de simples citoyens à la fois non scientifiques et directement concernés par « les mesures prises au nom de la science » : ceux qui ont peur de perdre leur santé ou même leur vie, et ceux qui ont peur de perdre leurs libertés et même de basculer vers une tyrannie.
Il me semble, depuis le début, que nous devrions nous parler de nos peurs respectives (toutes sont légitimes, au départ, par principe) en les évaluant toutes, avec une bienveillance mutuelle, pour trier celles qui sont bien fondées et celles qui sont mal fondées. Ceux qui traitent leurs contradicteurs d’incompétents ou de paranoïaques ont peu de chance de progresser, à mon avis : c’est mal connaître sa propre cause que d’ignorer celle de ses contradicteurs. Nous avons besoin de comprendre en profondeur pourquoi nos contradicteurs pensent ce qu’ils pensent, et cette compréhension ne peut advenir que par une discussion franche, loyale et respectueuse. Et le fait de ne pas arriver à tomber d’accord ne doit pas nous décourager. Nous devons construire ensemble nos désaccords, pour éviter que ceux-ci ne s’hypertrophient par malentendus successifs et cumulatifs au point de nous jeter dans une détestation mutuelle insensée.
À propos des commentaires, comme je l’ai fait à propos de mon échange avec Jordanix, je voudrais dire ici que je désapprouve et condamne formellement les commentaires méprisants et insultants : c’est un bien mauvais service à rendre à la cause de la vérité que d’accabler violemment ceux dont on estime qu’ils se trompent. Je vous en supplie : IL FAUT DÉDIABOLISER L’ERREUR ! Arrêtez (de part et d’autre) de faire de l’erreur un crime impardonnable, une tache indélébile, un stigmate infamant… c’est absurde : on ne progresse que grâce aux erreurs (des siennes propres et de celles des autres), celui qui trébuche montre aux autres le chemin. C’est régressif de devenir malveillant contre celui qui se trompe. Je fais des efforts permanents pour rester bienveillant dans mes débats avec des gens avec qui je suis pourtant en profond désaccord, parce que je considère que LE RESPECT RÉCIPROQUE EST LA CONDITION PREMIÈRE D’UN DÉBAT DIGNE DE CE NOM, et je découvre ensuite des commentateurs qui ne font, eux, aucun effort ni de respect ni de bienveillance compréhensive et qui déchaînent leur ressentiment… Je suis très attristé (et même un peu désespéré, je l’avoue) par ceux qui pensent me « défendre » en étant aussi violents et insultants avec mes interlocuteurs : sans s’en rendre compte (j’espère), il me compliquent terriblement la tâche, et pas seulement conjoncturellement, fondamentalement aussi : c’est incohérent de se dire démocrate et d’être en fait aussi méprisant de ses adversaires.
Je voudrais dire aussi un mot à propos de ceux qui me reprochent de prendre la parole sur la prétendue « crise sanitaire », en prétendant que je suis incompétent et que je ferais donc mieux de me taire, en déplorant que je « discrédite ainsi tout mon travail sur la démocratie » (domaines où je serais soi-disant compétent et donc légitime à m’exprimer »…
Il est question ici des libertés publiques menacées par des abus de pouvoir historiques (jamais on n’avait ainsi enfermé toute la population sur terre). Je ne vois pas du tout pourquoi je me tairais ici, alors que je consacre ma vie depuis quinze ans (!) à défendre précisément les libertés contre les abus de pouvoir, au prétexte que seuls les scientifiques pourraient opiner en ces matières ? C’est une blague ? Il n’est évidemment pas question que ces questions ultra-politiques soient abandonnées aux scientifiques (ou prétendus tels). PAS QUESTION, inutile d’insister. Si ça vous insupporte, vous n’êtes pas obligé de vous infliger cette douleur de me lire et vous êtes libre d’aller lire ailleurs.
Pour ceux qui sont restés, je voudrais prévenir mes amis férus de science, amis de la science (je le suis aussi), qu’il existe chez les savants un risque non négligeable d’arrogance, d’impatience et finalement de brutalité très antidémocratique : on a tant travaillé sur un sujet qu’on est excédé par la sottise et la prétention de ceux qui prétendent débattre sans avoir autant travaillé que nous. On comprend bien ce raisonnement. Je comprends qu’on en arrive, dans ce cas, à mépriser la démocratie et à préférer l’idée d’une dictature éclairée, une « gouvernance par les nombres », objective, rigoureuse, fiable, meilleure pour le bien commun que les délibérations démocratiques des incompétents. Je comprends ce raisonnement, il est logique, mais je le crains. Il fait comme si la science ne pouvait pas être corrompue (jusqu’à la moelle), il fait comme si la science était toujours fiable, il fait comme si la science était homogène et sans oppositions ni désaccords de fond, il néglige les opinions dissidentes, et ce mépris des opposants minoritaires est profondément anti-scientifique, c’est ce qu’on appelle le scientisme, une sorte de dévotion aveugle envers « la science » prétendument incorruptible et infaillible..
Au contraire de ces prétentions scientistes, toute la philosophie démocratique repose sur l’affirmation que la politique (l’art de décider à propos des communs) n’est pas une compétence et que la décision publique appartient à tous, à égalité : une homme = une voix pour décider ensemble de notre destin. Donc, même si les savants sont évidemment plus savants que les simples citoyens (personne ne nie cela), en démocratie, ce ne sont pas les savants qui décident. Certes, les savants éclairent et influencent nos décisions, mais c’est nous qui décidons ; nous, c’est-à-dire la totalité des êtres vivants sous le régime démocratique.
Il manque à cet échange des passages importants (par exemple celui où j’interpelle Jean sur l’irresponsabilité criminelle des scientifiques qui se permettent de pratiquer en secret des expériences folles pour créer des virus ultra-contagieux et ultra-meurtriers), passages réservés par Vincent uniquement à ceux qui paient un abonnement. Je regrette ce choix mais il appartient à Vincent, c’est sa liberté. J’espère qu’il pourra, un jour prochain, décider finalement de publier l’intégrale gratuitement. Et j’espère qu’alors, ceux que ces débats intéressent l’aideront financièrement librement et naturellement. Nos médias indépendants ont besoin que nous les aidions nous-mêmes, c’est la condition de leur indépendance.
Merci à Vincent d’organiser de telles rencontres, malgré les difficultés.
Étienne.
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[Abus de pouvoir] Envoyé Spécial (France 2) : le reportage sur les origines du coronavirus choque les internautes (VIDEO)
Dans son laboratoire, Shi Zhengli travaille sur des expériences dangereuses et controversées comme le gain de fonction.
Une technique scientifique qui consiste à manipuler un virus afin de le rendre contagieux pour l’humain. #Covid19 #EnvoyeSpecial pic.twitter.com/QUyoYsXbLJ
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) March 11, 2021
TOUS les citoyens du monde sont évidemment LÉGITIMES À PROTESTER contre ces scientifiques dingues et leurs expériences criminelles, trompeusement nommées « gain de fonction » (une folie scientifique qui consiste à rendre volontairement transmissibles à l’homme les formes les plus meurtrières de virus normalement inoffensifs pour nous).
« HÉ ! Vous n’êtes pas les seuls concernés ! Et les risques que vous faites courir à l’Humanité sont INSENSÉS. ARRÊTEZ !!! »
Étienne.
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Source (« complotiste », elle aussi ?) : Envoyé Spécial France 2 :
Envoyé Spécial (France 2) : le reportage sur les origines du coronavirus choque les internautes (VIDEO)
L’enquête incroyable d’ »Envoyé Spécial » sur les origines mystérieuses de la pandémie ont énormément fait réagir les téléspectateurs sur les réseaux sociaux ce jeudi 11 mars.

Ce jeudi 11 mars 2021, la diffusion des nouveaux reportages d’Envoyé Spécial sur France 2 a provoqué une grande vague de réactions sur les réseaux sociaux. En effet, plusieurs preuves dans cette enquête édifiante laissent penser que la pandémie a pu être causée par la fuite accidentelle du virus depuis le laboratoire de Wuhan. Si les journalistes du service public ont laissé une place au doute, l’investigation s’appuie tout de même sur des recherches scientifiques, et a découvert qu’un coronavirus causant des symptômes très similaires à la Covid-19 était à l’étude à Wuhan depuis la pneumonie des mineurs du Yunnan en 2012, et que la personne qui avait fait les prélèvements dans la mine a par la suite participé à la création de huit coronavirus synthétiques en mélangeant le SRAS à un coronavirus de chauve-souris. Aujourd’hui, cette mine est inaccessible et placée sous haute surveillance par le gouvernement chinois.
Une méthode controversée au sein la communauté scientifique, effectuée d’après l’experte pour anticiper les dangers des nouveaux virus d’origine animale afin de mieux les anticiper [Là, avec ce prétexte totalement bidon, on nous prend vraiment pour des cons, c’est clair. ÉC]. Le laboratoire en question se trouve « à quelques dizaines de mètres » du marché de Wuhan, soupçonné il y a un an d’avoir été le lieu d’origine de l’épidémie. Deux ans plus tôt encore, deux diplomates avaient alerté dans un communiqué les « failles du sécurité » et le manque de personnel correctement formés après avoir visité ce laboratoire qui effectue des manipulations dangereuses de coronavirus de chauve-souris.
L’OMS a écarté la thèse d’une fuite accidentelle de laboratoire, mais son investigation n’était pas indépendante. En réalité, elle a été faite conjointement avec la Chine, avec un accès extrêmement limité au laboratoire de Wuhan. Par exemple, Envoyé Spécial rapporte que l’OMS n’a eu accès à aucune données stockées par le laboratoire, aucun dossier, et qu’un membre de la commission d’enquête de l’OMS, Peter Daszak, était l’un des financeurs des travaux de ce laboratoire sur les coronavirus de chauve-souris. Des e‑mails de Peter Daszak prouvent qu’il a par la suite conseillé aux experts de l’OMS de privilégier la piste de transmission animale plutôt que de celle d’un accident de laboratoire.
De plus, comme le montrent les différents extraits ci-dessous, la circulation du virus chez l’homme porterait à croire qu’il a été façonné spécifiquement pour être contagieux chez les humains, et surtout, l’accès à la base de données du laboratoire de Wuhan a été supprimé sans explications trois mois seulement avant le début de la pandémie. La Chine avait-elle quelque chose à cacher ? De quoi relancer les soupçons qui avaient commencé à émerger dès le mois de mars 2020, avec les doutes sur le nombre réel de décès en Chine causés par la Covid-19. Sur Twitter, les internautes n’en revenaient pas de l’enquête d’Envoyé Spécial et ont été nombreux à exprimer leur, comme le montrent les tweets ci-dessous. Pour visionner le reportage dans son intégralité, cliquez ici.
Trois mois avant le début de la pandémie, la base de données de l’Institut de virologie de Wuhan est supprimée.
Selon Bruno Canard, virologue, « S’ils ne veulent pas donner accès à cette base, c’est qu’ils n’ont pas envie qu’on aille regarder dedans. » #Covid19 #EnvoyeSpecial pic.twitter.com/Yl7EEfw2vO
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) March 11, 2021
Dans son laboratoire, Shi Zhengli travaille sur des expériences dangereuses et controversées comme le gain de fonction.
Une technique scientifique qui consiste à manipuler un virus afin de le rendre contagieux pour l’humain. #Covid19 #EnvoyeSpecial pic.twitter.com/QUyoYsXbLJ
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) March 11, 2021
Source : Envoyé Spécial France 2 :
https://www.programme-television.org/news–tv/Envoye–Special–France–2–le–reportage–sur–les–origines–du–coronavirus–choque–les–internautes–VIDEO–4670421
Fil Facebook correspondant à ce billet :
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Tweet correspondant à ce billet :
TOUS les citoyens sont évidemment légitimes à protester contre ces scientifiques fous et leurs expériences criminelles, trompeusement nommées « gain de fonction » : « HÉ ! Vous n’êtes pas les seuls concernés et les risques que vous faites courir à l’Humanité sont INSENSÉS. ARRÊTEZ ! https://t.co/iNd53EN9XE
— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) March 13, 2021
1) DICTATURE SANITAIRE, 2) ASSANGE ET 3) LA CENSURE – ÇA VA BIEN SE PASSER #01 – Rencontre entre Étienne Chouard, Jordanix et Viktor Dedaj, chez Vincent Lapierre
Je suis venu à Paris au début du mois de février 2021, et Vincent Lapierre m’a permis d’avoir deux échanges, à la fois animés et instructifs, avec des gens que j’aime bien et avec qui pourtant je ne suis pas d’accord du tout sur ce point précis de l’analyse de ce qu’on appelle « la crise sanitaire » (que je considère beaucoup plus comme une bascule totalitaire) : un échange avec Jordanix, et un autre avec Jean Bricmont (dont je parlerai dans le billet suivant).
La première de ces rencontres à avoir été publiée est celle avec Jordanix (voir sa chaîne Youtube).
Je trouve que cet échange représente assez bien quelques facettes du clivage incroyable qui est en train de se creuser dans nos sociétés humaines, et particulièrement en France, entre des millions de simples citoyens à la fois non scientifiques et directement concernés par « les mesures prises au nom de la science » : ceux qui ont peur de perdre leur santé ou même leur vie, et ceux qui ont peur de perdre leurs libertés et même de basculer vers une tyrannie.
Il me semble, depuis le début, que nous devrions nous parler de nos peurs respectives (toutes sont légitimes, au départ, par principe) en les évaluant toutes, avec une bienveillance mutuelle, pour trier celles qui sont bien fondées et celles qui sont mal fondées. Ceux qui traitent leurs contradicteurs d’incompétents ou de paranoïaques ont peu de chance de progresser, à mon avis : c’est mal connaître sa propre cause que d’ignorer celle de ses contradicteurs. Nous avons besoin de comprendre en profondeur pourquoi nos contradicteurs pensent ce qu’ils pensent, et cette compréhension ne peut advenir que par une discussion franche, loyale et respectueuse. Et le fait de ne pas arriver à tomber d’accord ne doit pas nous décourager. Nous devons construire ensemble nos désaccords, pour éviter que ceux-ci ne s’hypertrophient par malentendus successifs et cumulatifs au point de nous jeter dans une détestation mutuelle insensée.
C’est l’échange avec Jordanix (plus que celui avec Viktor) qui est particulièrement commenté en-dessous de la vidéo sur Youtube.
À propos des commentaires, je voudrais dire ici que je désapprouve et condamne formellement les commentaires méprisants et insultants : c’est un bien mauvais service à rendre à la cause de la vérité que d’accabler violemment ceux dont on estime qu’ils se trompent. Je vous en supplie : IL FAUT DÉDIABOLISER L’ERREUR ! Arrêtez (de part et d’autre) de faire de l’erreur un crime impardonnable, une tache indélébile, un stigmate infamant… c’est absurde : on ne progresse que grâce aux erreurs (des siennes propres et de celles des autres), celui qui trébuche montre aux autres le chemin. C’est régressif de devenir malveillant contre celui qui se trompe. Je fais des efforts permanents pour rester bienveillant dans mes débats avec des gens avec qui je suis pourtant en profond désaccord, parce que je considère que LE RESPECT RÉCIPROQUE EST LA CONDITION PREMIÈRE D’UN DÉBAT DIGNE DE CE NOM, et je découvre ensuite des commentateurs qui ne font, eux, aucun effort ni de respect ni de bienveillance compréhensive et qui déchaînent leur ressentiment… Je suis très attristé (et même un peu désespéré, je l’avoue) par ceux qui pensent me « défendre » en étant aussi violents et insultants avec mes interlocuteurs : sans s’en rendre compte (j’espère), il me compliquent terriblement la tâche, et pas seulement conjoncturellement, fondamentalement aussi : c’est incohérent de se dire démocrate et d’être en fait aussi méprisant de ses adversaires.
Je voudrais dire aussi un mot à propos de ceux qui me reprochent de prendre la parole sur la prétendue « crise sanitaire », en prétendant que je suis incompétent et que je ferais donc mieux de me taire, en déplorant que je « discrédite ainsi tout mon travail sur la démocratie » (domaines où je serais soi-disant compétent et donc légitime à m’exprimer »…
Je voudrais prévenir mes amis férus de science, amis de la science (je le suis aussi), qu’il existe chez les savants un risque non négligeable d’arrogance, d’impatience et finalement de brutalité très antidémocratique : on a tant travaillé sur un sujet qu’on est excédé par la sottise et la prétention de ceux qui prétendent débattre sans avoir autant travaillé que nous. On comprend bien ce raisonnement. Je comprends qu’on en arrive, dans ce cas, à mépriser la démocratie et à préférer l’idée d’une dictature éclairée, une « gouvernance par les nombres », objective, rigoureuse, fiable, meilleure pour le bien commun que les délibérations démocratiques des incompétents. Je comprends ce raisonnement, il est logique, mais je le crains. Il fait comme si la science ne pouvait pas être corrompue (jusqu’à la moelle), il fait comme si la science était toujours fiable, il fait comme si la science était homogène et sans oppositions ni désaccords de fond, il néglige les opinions dissidentes, et ce mépris des opposants minoritaires est profondément anti-scientifique, c’est ce qu’on appelle le scientisme, une sorte de dévotion aveugle envers « la science » prétendument incorruptible et infaillible..
Au contraire de ces prétentions scientistes, toute la philosophie démocratique repose sur l’affirmation que la politique (l’art de décider à propos des communs) n’est pas une compétence et que la décision publique appartient à tous, à égalité : une homme = une voix pour décider ensemble de notre destin. Donc, même si les savants sont évidemment plus savants que les simples citoyens (personne ne nie cela), en démocratie, ce ne sont pas les savants qui décident. Certes, les savants éclairent et influencent nos décisions, mais c’est nous qui décidons ; nous, c’est-à-dire la totalité des êtres vivants sous le régime démocratique.
Je vous conseille de lire ou de relire ces deux excellents Propos d’Alain (mon cher Émile Chartier, phare de la pensée). On pourrait intituler le premier « L’INDIGNATION DES COMPÉTENTS ». C’est un texte remarquable. Nous vivons, avec cette « crise sanitaire » où les citoyens sont comme tenus à l’écart des débats par des scientistes sûrs et certains de ne jamais se tromper, nous vivons un cas d’école de ce contre quoi nous avertit Alain : le peuple est l’armateur, les ministres sont le capitaine. Ce n’est pas au capitaine de fixer la destination, c’est à l’armateur.
« Lisez les feuilles publiques ; vous verrez qu’ils sont tous saisis d’un furieux besoin de déclamer contre l’électeur, disant qu’il est ignorant, qu’il est corrompu, qu’il est inconstant, qu’il est ingrat, et qu’enfin il faut chercher quelque système ingénieux qui permette aux éminents députés, aux éminents ministres, aux éminents bureaucrates de remettre l’électeur à sa place, et de travailler à son bonheur malgré lui.
Je connais cette chanson. Tous les bureaucrates que j’ai rencontrés me l’ont chantée ; et cela revenait à dire, presque sans détour, que le suffrage universel, si on le prend sérieusement, est une institution absurde. Car, disaient-ils, il faut avant tout savoir, si l’on veut agir. Or, dans votre beau système, le petit nombre des citoyens qui savent bien une chose, que ce soit les finances, la mutualité, l’enseignement on la politique extérieure, ce petit nombre est écrasé par la multitude des ignorants. « Nous espérions, disaient-ils, que les ignorants feraient du moins modestes et discrets, et qu’ils se laisseraient tout de même un peu gouverner par ceux qui sont préparés à cette tâche difficile. Mais point du tout. Votre république se réalise. Le député vient dans les bureaux, et y parle au nom du peuple. Le tard-instruit méprise les compétences, et veut réformer tout. Bientôt on nommera les ingénieurs, les amiraux, les professeurs au suffrage universel. Ils ont déjà saccagé notre culture française. L’ignorant dit : voilà ce que l’on doit m’apprendre. Ce beau système est arrivé à sa perfection propre avec votre Combes ; et nous y retomberons, c’est inévitable, à moins qu’une grande révolte de l’élite ne coïncide avec quelque mouvement de crainte et de modestie dans la masse ignorante. Mais, avec ces ambitieux et prétentieux instituteurs, qui ne supportent plus aucun frein, je crois bien qu’on ne peut guère compter sur une abdication volontaire des citoyens-rois. Et alors, où allons-nous ? »
Tout directeur, tout inspecteur, tout conseiller, tout préfet. tout recteur, tout ministre pense ainsi et parle ainsi, dès que l’électeur est retourné à son travail. Un Combes, un Pelletan, sont haïs et méprisés par l’élite, justement parce qu’ils résistent à ce mouvement-là.
Les partis n’y font rien. Le radical s’entend très bien là-dessus avec le monarchiste. Tous sentent très vivement que le peuple se hausse sur la pointe des pieds, et regarde dans les bureaux. L’élite des bureaucrates est contrôlée, critiquée, menacée dans ses privilèges. Les députés éprouvent, plus directement encore, cette puissance des masses, qui, bien loin de demander à grands cris quelque bouleversement impossible, prétendent tout simplement s’installer au fauteuil, et vérifier les livres de cuisine et de blanchissage. Péril imminent, contre quoi ils ont trouvé déjà la représentation proportionnelle, en attendant l’enseignement professionnel, qui remettra les citoyens à la chaîne. Citoyens, tâchez de bien saisir cette Révolution des bureaucrates contre le Peuple. Et méfiez-vous ; l’adversaire a plus d’un tour dans son sac. »
Alain, 4 juin 1910.
Et je vous rappelle aussi cet autre Propos, plus explicite encore, qu’on pourrait intituler « LES NON-COMPÉTENTS PEUVENT CONTRÔLER LES COMPÉTENTS » :
« Il y a un argument contre la Démocratie égalitaire, que je trouve dans Auguste Comte, et qui a été souvent repris, c’est que, par le suffrage populaire, on aura toujours des députés incompétents. C’est pourquoi notre philosophe ne veut considérer le système de la libre critique et de l’égalité radicale que comme un passage à un état meilleur, où le pouvoir sera toujours aux mains d’un savant dans chaque spécialité, et d’un conseil d’éminents sociologues pour la coordination et l’ensemble.
Il est très vrai qu’un député, le plus souvent, ne sait rien à fond en dehors du métier qu’il exerçait ; mais remarquez que, s’il est avocat, il connaît tout de même assez bien les lois, la procédure, et les vices du système judiciaire ; que, s’il est commerçant, il s’entend aux comptes et à l’économie ; que, s’il est entrepreneur, il dira utilement son mot au sujet des travaux publics, et ainsi pour le reste. Aussi, quand on parle de l’ignorance et de l’incompétence des députés, je ne puis voir là qu’un développement facile et sans portée.
Mais je ne regarderais pas tant à la science ; plutôt à la probité, et à la simplicité des mœurs privées. Car si l’on prend pour député un grand armateur, ou un grand industriel, ou un grand banquier, ou un grand avocat, afin d’user de leur savoir-faire, ce sera un calcul de dupe assez souvent. On connaît des hommes fort habiles et intelligents, mais qui, peut-être, par l’habitude des affaires, penseront un peu trop à leur fortune, ou bien exerceront volontiers un pouvoir tyrannique, comme ils font naturellement chez eux et dans leur métier. Ainsi leur science pourra bien nous coûter cher. J’aimerais souvent mieux un honnête homme qui n’aurait pas trop réussi. Bref, je ne désire pas avant tout des Compétences.
Et pourquoi ? Parce que nous en avons autant qu’il nous en faut dans les services publics. La Cour de Cassation et le Conseil d’État connaissent profondément les lois. La Cour des Comptes a la science des Finances publiques. Tous les ministères ont des directeurs fort instruits. La guerre et la marine dépendent d’hommes qui connaissent leur métier. En fait les Compétences sont aux affaires. Il reste à les surveiller, et ce n’est pas si difficile.
On prend à tort les ministres pour des hommes qui devraient être plus savants que leurs subordonnés. Le ministre n’est autre chose qu’un délégué du peuple pour la surveillance d’un travail déterminé et nous avons, pour surveiller le surveillant, un autre député, rapporteur du budget ; les autres députés sont arbitres. Par exemple on peut bien juger de la fabrication des poudres sans être chimiste, car les spécialistes seront bien forcés de parler clair, si on l’exige, et c’est ce qui est arrivé. De la même manière, un juré peut apprécier la responsabilité d’après les rapports des médecins. Si le civet est brûlé, d’abord je le sentirai très bien, sans être cuisinier, et ensuite j’arriverai à me protéger contre ce petit malheur, même sans entrer dans la cuisine, car je suis celui qui paie. Le peuple est celui qui paie ; et ses représentants ont mille moyens de faire que le peuple soit bien servi, si seulement ils le veulent.
On peut même désirer ici une division du travail plus parfaite, les députés jugeant avant tout d’après les effets sans chercher les causes. Comme cet homme très riche et très occupé qui a plusieurs autos et ne connaît pas la panne. Sa méthode est de bien payer, et de renvoyer le chauffeur sans commentaires, à la première panne ; cela le dispense d’apprendre la mécanique. »
Alain (Propos, 27 octobre 1912).
Ce premier échange avec Jordanix est suivi par un exposé important de Viktor Dedaj sur le martyr de Julian Assange.
Je considère Viktor comme un ami, il m’est cher, je le trouve à la fois savant sur ses sujets, honnête et courageux. Son exposé sur le comble de l’abus de pouvoir (qu’est le sort réservé par les criminels de guerre à leur dénonciateur Assange) est passionnant et important.
Un troisième échange, sur la problématique centrale des « réseaux sociaux », n’est visible que pour les abonnés. Je regrette ça. J’espère que Vincent finira par publier gratuitement l’intégralité de l’échange. C’est aux auditeurs de l’aider librement s’ils jugent utile son travail de journaliste (ce que je crois). Pour l’instant, il y a toute une partie de notre échange qui est « à péage », je n’ai jamais fait comme ça, je n’aime pas ça, j’espère que ça changera, advienne que pourra.
En tout état de cause, merci à Vincent de rendre ces rencontre possibles.
Étienne.
PS : le descriptif de l’émission sur le site du Média pour tous : https://lemediapourtous.fr/cvbsp-emission‑1/
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