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Non au référendum du 29 mai 2005… « il y a 20 ans… On n’oublie pas ». Échanges (29 mai 2025) à propos de l’anti-constitution européenne sur la chaîne du Canard réfractaire

C’est une série d’é­changes aux­quels j’at­tache beau­coup d’im­por­tance qui com­mence avec cet épi­sode : grâce à Yohann, on va pou­voir prendre le temps de com­pa­rer deux pro­jets d’é­man­ci­pa­tion popu­laire : le pro­jet com­mu­niste mar­xiste vs le pro­jet démo­cra­tique (qui res­semble selon moi au com­mu­nisme anar­chiste, du fait de sa méfiance envers toute forme de domi­na­tion). Pour aujourd’­hui, 29 mai 2025, on essaie d’en­tre­te­nir la mémoire des luttes en évo­quant le réfé­ren­dum de 2005 (il y a 20 ans, qui ont…

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« LA MONNAIE : OUTIL D’ASSERVISSEMENT OU DE SOUVERAINETÉ ? » – Débats et ateliers constituants avec Valérie Bugault et Jacques Cheminade samedi 5 avril 2025 à Gradignan (33)

« LA MONNAIE : OUTIL D’ASSERVISSEMENT OU DE SOUVERAINETÉ ? » – Débats et ateliers constituants avec Valérie Bugault et Jacques Cheminade samedi 5 avril 2025 à Gradignan (33)

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For­mat grille – For­mat articles complets

Le #6 de la Gazette des Amis du RIC (septembre 2021) est paru 🙂

Chaque mois, les prin­ci­pales actua­li­tés et actions des per­sonnes œuvrant pour l’instauration du RIC et d’une démo­cra­tie digne de ce nom.

Sommaire de ce mois

Invi­ta­tions à l’action
• Aidons à la dif­fu­sion du RIC sur Facebook
• Par­ti­ci­pons aux Vota­tions Citoyennes du MCP
• Fai­sons signer la péti­tion : obte­nir le RIC ETM pour pou­voir voter sur le pass sanitaire
• Autres pro­po­si­tions d’actions

Vidéos
• Pour­quoi est-ce si dif­fi­cile de faire de la France une véri­table démocratie ?
• Fly Rider, Étienne Chouard, Yvan Bachaud et Léo Girod parlent du RIC
• Témoi­gnage et audi­tion de Jean-Phi­­lippe Tanguy

Infos utiles
• Ana­lyse du RIC de La France insou­mise (LFI)
• Ana­lyse du RIC de Cla­ra Egger et Espoir RIC 2022

+ Agen­da, actions numé­riques, produc­tions artistRIC

Ouvrir le numé­ro 6

Présentation du sommaire en vidéo

 

Rendez-vous ce soir, 20h30, pour parler avec le MCP de l’auto-organisation par les citoyens des votes qu’ils jugent utiles. Si on y réfléchit, la souveraineté ne se réclame pas : elle s’exerce, de façon autonome et libre, non ?

Chouette soi­rée 🙂

https://​www​.mou​ve​ment​-consti​tuant​-popu​laire​.fr/​2​0​2​1​/​a​c​t​i​o​n​s​/​m​e​r​c​r​e​d​i​–​2​8​–​s​e​p​t​e​m​b​r​e​–​2​0​h​3​0​–​l​i​v​e​–​s​u​r​–​l​e​s​–​v​o​t​a​t​i​o​n​s​–​c​i​t​o​y​e​n​n​e​s​–​d​o​c​t​o​bre


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Le passe sanitaire est un moyen extrajudiciaire de désactiver socialement les gens – nopass​.fr (requête collective auprès de la CEDH, Guillaume Zambrano)

Chers amis,

Je vous signale ici le tra­vail d’un jeune homme épa­tant, cou­ra­geux et per­ti­nent. Il s’ap­pelle Guillaume Zam­bra­no, il est pro­fes­seur de droit à Mont­pel­lier, et il nous aide à for­mu­ler auprès de la CEDH une requête contre la dérive tota­li­taire du « régime » en France.

Le site Repor­terre (à connaître abso­lu­ment) vient de publier un court et dense entre­tien avec ce juriste.

La chaîne No Pass est un outil important.

Je pense que vous devriez, comme je l’ai fait moi-même, pré­pa­rer et envoyer votre propre requête à la CEDH (c’est très simple et très rapide).

Bonne lec­ture.

Étienne.


« Le passe sanitaire est un moyen extrajudiciaire de désactiver socialement les gens »

Source : Repor­terre, https://​repor​terre​.net/​L​e​–​p​a​s​s​e​–​s​a​n​i​t​a​i​r​e​–​e​s​t​–​u​n​–​m​o​y​e​n​–​e​x​t​r​a​j​u​d​i​c​i​a​i​r​e​–​d​e​–​d​e​s​a​c​t​i​v​e​r​–​s​o​c​i​a​l​e​m​e​n​t​–​l​e​s​–​g​ens

Selon le pro­fes­seur de droit Guillaume Zam­bra­no, le passe sani­taire est une atteinte aux droits fon­da­men­taux ain­si qu’une sanc­tion extra­ju­di­ciaire. Il a lan­cé une requête col­lec­tive auprès de la Cour euro­péenne des droits de l’Homme.

Guillaume Zam­bra­no est maître de confé­rences en droit pri­vé à l’université de Nîmes. Face à la loi impo­sant le passe sani­taire, il a lan­cé une requête col­lec­tive auprès de la Cour euro­péenne des droits de l’Homme.


Repor­terre — En quoi le passe sani­taire porte-t-il atteinte aux droits fondamentaux ?

Guillaume Zam­bra­no — Être exclu des trans­ports publics, hôpi­taux, cafés, res­tau­rants, biblio­thèques, asso­cia­tions spor­tives et cultu­relles et autres lieux de réunion est une pri­va­tion de liber­té extrê­me­ment lourde : c’est une pri­va­tion du droit de réunion, de la liber­té d’aller et de venir, une véri­table exclu­sion de la vie sociale. Le plus grave est qu’il s’agit d’une sanc­tion extra­ju­di­ciaire. Depuis le XVIIᵉ siècle et le Bill of Rights anglais des­ti­né à limi­ter l’arbitraire des sou­ve­rains, notre tra­di­tion juri­dique est fon­dée sur le prin­cipe de l’habeas cor­pus : toute per­sonne pri­vée de liber­té a le droit de pas­ser devant un juge. De fait, quand une per­sonne est assi­gnée à rési­dence ou condam­née à por­ter un bra­ce­let élec­tro­nique, la mesure doit être approu­vée par le juge des liber­tés et de la déten­tion. Quand on condamne des per­sonnes pour des dom­mages sociaux comme le vol, la fraude fis­cale, les coups et bles­sures, elles ont eu droit à un pro­cès. Et géné­ra­le­ment, le but visé est la réin­ser­tion sociale : même pour des délits graves, il y a du sur­sis, des amé­na­ge­ments de peine. Mais avec le passe sani­taire, toute une caté­go­rie de per­sonnes reçoivent une sanc­tion pénale maxi­male sans qu’il y ait eu de juge­ment, sans même avoir pu se défendre.

Qu’est-ce qui jus­ti­fie cette sanc­tion ? Le fait de ne pas pou­voir (ou ne pas vou­loir) pré­sen­ter un QR code à l’entrée des lieux publics, de ne pas être vac­ci­né ou tes­té. Ce qui est repro­ché aux gens, c’est d’être poten­tiel­le­ment conta­gieux. C’est d’autant plus grave qu’il est très rare en droit que l’on soit condam­né pour une infrac­tion par omis­sion. La règle est d’être condam­né pour avoir fait quelque chose, et non pour ne pas avoir fait quelque chose. Il existe le délit de non-assis­­tance à per­sonne en dan­ger (article 223–6 du Code pénal), mais ses condi­tions sont très res­tric­tives et les condam­na­tions rares. Il existe aus­si une juris­pru­dence pour des per­sonnes ayant conta­mi­né d’autres per­sonnes avec le Sida en connais­sance de cause, mais les juges ont rete­nu l’aspect inten­tion­nel : non seule­ment elles se savaient malades et n’ont pas pris de pré­cau­tions, mais elles ont décla­ré vou­loir conta­mi­ner d’autres per­sonnes, c’est ce qui a moti­vé la condam­na­tion [1].

« Ce ne sont plus les juges mais la popu­la­tion elle-même qui applique la sanc­tion. »


Le passe sani­taire — sanc­tion extra­ju­di­ciaire selon vous — repré­­sente-t-il un bas­cu­le­ment ?

Le passe sani­taire sort du cadre ordi­naire du droit pénal. Il donne lieu à des sanc­tions sociales inédites qui sont un mélange de pri­va­tion de liber­té, de stig­ma­ti­sa­tion et d’incitation à l’humiliation publique. C’est un moyen extra­ju­di­ciaire de désac­ti­ver socia­le­ment les gens, de les débran­cher, en quelque sorte. Et ce ne sont plus les juges, mais la popu­la­tion elle-même — les cafe­tiers, les biblio­thé­caires, les gar­diens de musée ou les employés des hôpi­taux — qui applique la sanc­tion. Cela indique que le gou­ver­ne­ment est pas­sé dans une logique de répres­sion mas­sive : comme il ne peut pas mettre un juge der­rière chaque citoyen, il se repose sur la popu­la­tion et sur des moyens auto­ma­ti­sés pour le faire. C’est une révo­lu­tion anti-libé­­rale. La seule com­pa­rai­son pos­sible est celle du cré­dit social en Chine, une forme de réédu­ca­tion à la carotte et au bâton : je t’interdis de prendre le train, d’accéder à tel emploi, d’aller au cinéma…


La pan­dé­mie de Covid-19 ne jus­­ti­­fie-t-elle pas de déro­ger au droit de manière excep­tion­nelle ?

Depuis deux siècles, la France a éri­gé la liber­té en tant que prin­cipe fon­da­men­tal, natu­rel, inalié­nable : les res­tric­tions sont des excep­tions qui doivent être stric­te­ment jus­ti­fiées et pro­por­tion­nelles. Dans le cadre d’un rai­son­ne­ment sur la pro­por­tion­na­li­té, les mesures por­tant atteinte aux liber­tés fon­da­men­tales doivent rem­plir trois condi­tions. D’abord, le test d’« apti­tude » : la mesure est-elle apte à atteindre l’objectif affi­ché ? Le passe sani­taire et l’obligation vac­ci­nale peuvent-ils lut­ter effi­ca­ce­ment contre l’épidémie ? On peut en dis­cu­ter, puisque les vac­cins n’empêchent pas for­cé­ment la conta­gion. Ensuite, le test de « néces­si­té » : y aura-t-il un très grand nombre de morts si le gou­ver­ne­ment ne met pas en place cette mesure ? Vrai­sem­bla­ble­ment non, ce n’est pas le cas dans les pays qui n’ont pas recours au passe sani­taire comme la Suède ou l’Angleterre. Enfin, le test de « sub­sti­tu­tion » : existe-t-il des mesures alter­na­tives et moins res­tric­tives qui per­met­traient de lut­ter contre les effets de l’épidémie ? Oui : le gou­ver­ne­ment pour­rait ouvrir des lits de réani­ma­tion, créer des hôpi­taux de cam­pagne, vac­ci­ner les per­sonnes les plus à risque et les per­sonnes volon­taires, et tes­ter fré­quem­ment les soi­gnants, ce qui serait dans ce cas plus effi­cace que l’obligation vac­ci­nale. Le passe sani­taire et l’obligation vac­ci­nale sont donc des mesures dis­pro­por­tion­nées et exces­sives par rap­port à la nature du dan­ger et à leur capa­ci­té à y répondre.


L’obligation vac­ci­nale des soi­gnants, ou la qua­­si-obli­­ga­­tion vac­ci­nale impo­sée par le passe sani­taire, sont-elles contraires au droit ?

Le plus fon­da­men­tal des droits fon­da­men­taux est le res­pect de la digni­té humaine dont le consen­te­ment libre et éclai­ré à l’acte médi­cal est une mani­fes­ta­tion. En prin­cipe, les atteintes à l’intégrité du corps humain ne sont jamais per­mises, sauf dans des cir­cons­tances par­ti­cu­lières et si et seule­ment si elles sont jus­ti­fiées par un inté­rêt médi­cal pour vous [2]. En avril der­nier, les juges euro­péens ont ren­du un arrêt jus­ti­fiant la vac­ci­na­tion obli­ga­toire des enfants contre le téta­nos (arrêt Vavřič­ka, 8/04/21) : on note que d’une part, la balance bénéfice/risque est posi­tive pour les enfants, car le téta­nos est dan­ge­reux pour eux, et que d’autre part, l’ancienneté des vac­cins per­met de connaître leur effi­ca­ci­té et la nature des risques à long terme. Dans le cas des vac­cins contre le Sars-Cov2, c’est dif­fé­rent : non seule­ment leur inté­rêt médi­cal pour les enfants et les ado­les­cents fait débat [3], mais le fait qu’ils soient basés sur une tech­no­lo­gie nou­velle ne per­met rai­son­na­ble­ment pas d’en connaître les risques à long terme.

« Ce qui risque de se nor­ma­li­ser n’est plus seule­ment l’atteinte à la vie pri­vée, mais l’atteinte à l’intégrité phy­sique des indi­vi­dus. »

Ne risque-t-on pas de voir ces mesures d’exception se nor­ma­li­ser ?

Le risque est d’autant plus grand que la menace épi­dé­mique n’est pas de nature pro­vi­soire. Nous allons devoir vivre avec ce virus, ou avec d’autres virus. Si on est face à un risque per­ma­nent, alors il faut mettre en place des mesures per­ma­nentes, et celles-ci doivent bien sûr être com­pa­tibles avec les liber­tés. On peut consta­ter que les mesures anti­ter­ro­ristes tem­po­raires ont été dévoyées pour s’installer de manière per­ma­nente dans notre droit. Avec l’opération Sen­ti­nelle, le fait d’utiliser l’armée pour exer­cer des pou­voirs de police sur le peuple s’est nor­ma­li­sé. La sur­veillance de la popu­la­tion aus­si : dans les années 1980, les écoutes de l’Élysée ont fait scan­dale ; en 2020, l’État peut écou­ter n’importe qui. Les mesures anti­ter­ro­ristes ont donc pro­gres­si­ve­ment fait dis­pa­raître du droit la pro­tec­tion de la vie pri­vée. Si on trans­pose cette situa­tion aux mesures d’exception sani­taires, les consé­quences sont ver­ti­gi­neuses : ce qui risque de se nor­ma­li­ser, ce n’est plus seule­ment l’atteinte à la vie pri­vée, mais l’atteinte à l’intégrité phy­sique des indi­vi­dus, la pri­va­tion de sor­tie et de mouvement.


Quels espoirs pla­­cez-vous dans la requête que vous por­tez auprès de la Cour euro­péenne des droits de l’Homme ?

Il faut rap­pe­ler une chose élé­men­taire : les droits de l’Homme sont au-des­­sus des lois. C’est la rai­son d’être de ces textes. Si les droits fon­da­men­taux ont été ins­crits dans les juri­dic­tions inter­na­tio­nales et les consti­tu­tions, c’est pré­ci­sé­ment pour évi­ter que les gou­ver­ne­ments n’adoptent des lois contraires aux liber­tés et ne fassent bas­cu­ler un pays dans la dic­ta­ture. Il est donc néces­saire (quoique pas for­cé­ment suf­fi­sant) d’en appe­ler à la Cour euro­péenne des droits de l’Homme dans la situa­tion actuelle. En pra­tique, le but est d’éviter que l’obligation du passe sani­taire ne soit pro­lon­gée au-delà du 15 novembre 2021 par l’adoption d’une nou­velle loi. La Cour est léga­le­ment obli­gée de trai­ter toutes les requêtes, or ses moyens sont limi­tés. Si elle est sai­sie par des dizaines de mil­liers de per­sonnes, elle sera contrainte d’écouter nos argu­ments, pour évi­ter d’être com­plè­te­ment para­ly­sée admi­nis­tra­ti­ve­ment. En 2020, la CEDH a reçu un total de 40 000 requêtes de toutes natures. C’est ce chiffre qu’il faut dépas­ser. Nous sommes déjà à plus de 20 000. Toute per­sonne de plus de 12 ans peut atta­quer gra­tui­te­ment et sans risques la loi sur le passe sanitaire.

Guillaume Zam­bra­no, inter­ro­gé par Repor­terre (source)


Ne ratez pas le site https://nopass​.fr/

Un recours collectif contre le Passe Sanitaire

QUESTIONS (RÉPONSES à consul­ter sur https://​nopass​.fr/)
QUI ÊTES-VOUS ?
EN QUOI CONSISTE CETTE REQUÊTE ?
COMMENT PUIS-JE PARTICIPER ?
QUI PEUT ENVOYER LA REQUÊTE ?
LES MEMBRES D’UNE MÊME FAMILLE DOIVENT-ILS DUPLIQUER LES REQUÊTES ?
CE RECOURS EST-IL TOUJOURS D’ACTUALITÉ ?
ON M’A DIT QUE POUR SAISIR LA CEDH, IL FAUT ÉPUISER TOUTES LES VOIES DE RECOURS.
LA SAISIE DE LA CEDH EST-ELLE RISQUÉE ?
COMBIEN CELA COÛTE T‑IL ?
DES FRAIS SUPPLÉMENTAIRES SONT-ILS À PRÉVOIR ?
QUEL EST LE LIEN JURIDIQUE QUI NOUS UNIRA ?
PUIS-JE REMPLIR LE DOCUMENT NUMÉRIQUEMENT ?
COMMENT COMPLÉTER LA REQUÊTE ?
QUELLES ÉTAPES DOIS-JE SUIVRE ?
FAUT-IL JOINDRE DES DOCUMENTS AUX 13 PAGES DE LA REQUÊTE ?
JE N’AI PAS D’ADRESSE MAIL À RENSEIGNER DANS LE FORMULAIRE D’INSCRIPTION
PUIS-JE METTRE DES RAISONS PERSONNELLES DANS L’ENCADRÉ DU RECOURS ?
JE N’ARRIVE PAS À VALIDER LE FORMULAIRE !
JE N’ARRIVE PAS À RÉCUPÉRER LE FORMULAIRE !
JE N’AI PAS REÇU LE MAIL DE CONFIRMATION DE MON INSCRIPTION, EST-CE NORMAL ?
JE N’AI PAS D’IMPRIMANTE, COMMENT FAIRE ?
PUIS-JE IMPRIMER RECTO-VERSO ?
LA REQUÊTE S’AFFICHE MAL (PAGES BLANCHES) OU L’IMPRESSION DE FONCTIONNE PAS.
DOIS-JE ENVOYER LA REQUÊTE PAR LETTRE RECOMMANDÉE (AVEC RAR) ?
DOIS-JE ENVOYER LE RECOURS À LA CEDH OU VOUS LE FAIRE PARVENIR ?
DOIS-JE REMPLIR CERTAINS CHAMPS ?
COMMENT M’INSCRIRE SUR LE SITE ?
OÙ EN EST MA REQUÊTE ?
JE CRAINS POUR MES DONNÉES, COMMENT ET COMBIEN DE TEMPS CELLES-CI SERONT CONSERVÉES ?
JE SOUHAITE SAVOIR S’IL EST POSSIBLE D’IMPRIMER VOTRE REQUÊTE ET LA FAIRE SIGNER PAR DES MANIFESTANTS.
JE SOUHAITE APPORTER MON AIDE ET MON SOUTIEN CONTRE LE « PASS SANITAIRE ». COMMENT DOIS-JE FAIRE ?
À QUELLE ÉCHÉANCE IMAGINEZ-VOUS UN RÉSULTAT (POSITIF OU NÉGATIF) ?


PORTER PLAINTE CONTRE LE PASSE SANITAIRE : SAISIR LA COUR EUROPENNE DES DROITS DE L’HOMME (GRATUIT)

Remplissez le formulaire, puis envoyez vous-même votre requête : https://​nopass​.fr/​a​g​i​r​.​php 

 


Sur sa chaîne YouTube No Pass https://​www​.you​tube​.com/​c​h​a​n​n​e​l​/​U​C​C​7​h​f​9​i​T​r​n​V​w​j​o​L​m​x​Y​6​q​hkg (abonnez-vous)
Guillaume Zambrano expose ses analyses juridiques sur « le régime » et il nous donne de précieux conseils.

Exemples :

Les failles du passe sanitaire


Comment saboter le passe sanitaire : quelques pistes offertes par le Conseil Constitutionnel


FACT CHECKING FAKE NEWS : LE RETOUR DE LA PRAVDA


Un petit exemple d’arbitraire : le pass sanitaire pour les pique-niques

Le 3 sep­tembre 2021, un tri­bu­nal admi­nis­tra­tif vient d’in­ven­ter une nou­velle notion : « le ser­vice de res­tau­ra­tion non-fac­­tu­­ré » … les gen­darmes ont consta­té que c’é­tait gra­tuit, le pré­fet a consta­té que c’é­tait gra­tuit, les par­ti­ci­pants ont attes­té de la gra­tui­té .… OUPS pro­blème, si c’est gra­tuit, il n’y avait pas d’in­frac­tion. Heu­reu­se­ment le gou­ver­ne­ment a pu comp­ter sur un juge créa­tif pour confir­mer la sanc­tion de fer­me­ture admi­nis­tra­tive. Voi­la pour­quoi il faut mas­si­ve­ment sai­sir les tri­bu­naux, afin de para­ly­ser le fonc­tion­ne­ment du rou­leau com­pres­seur judiciaire.


Devoir de désobéissance et passe sanitaire

Tous les agents publics, tous les sala­riés ont le devoir de déso­béir aux ordres mani­fes­te­ment illé­gaux. Le passe sani­taire est mani­fes­te­ment illé­gal : la déso­béis­sance est un devoir. Selon l’article 28 du sta­tut des fonc­tion­naires (loi 83–643 du 13 juillet 1983), dis­po­sant : « tout fonc­tion­naire, quel que soit son rang dans la hié­rar­chie, est res­pon­sable de l’exécution des tâches qui lui sont confiées. Il doit se confor­mer aux ins­truc­tions de son supé­rieur hié­rar­chique, sauf dans le cas ou l’ordre don­né est mani­fes­te­ment illé­gal et de nature à com­pro­mettre gra­ve­ment un inté­rêt public ».


RÉSISTANCE CONCRÈTE : DEMANDER LE MAINTIEN DU SALAIRE EN RÉFÉRÉ AUX PRUD’HOMMES

Dans cette vidéo, les sala­riés trou­ve­ront les expli­ca­tions pour deman­der le main­tien de leur salaire en jus­tice. Facile, rapide, gra­tuit. Si vous avez des témoi­gnages d’a­bus de la part des employeurs, n’hé­si­tez pas à me contac­ter sur nopass​.fr … vous n’êtes pas seuls, tenez bon !


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Importante réflexion de René Chiche, au CSI (Conseil Scientifique Indépendant) n°23, sur la bascule totalitaire en France : interdiction de douter, soumission générale, gouvernance par les nombres, oppressions parallèles entre professeurs et médecins……

Chers amis,

Comme beau­coup d’entre vous, sans doute, je regarde chaque semaine, le jeu­di soir, le très pré­cieux Conseil Scien­ti­fique Indé­pen­dant (CSI), qui nous apporte chaque fois une bouf­fée d’air frais d’in­tel­li­gence, d’hon­nê­te­té et de courage.

Je vous recom­mande la séance de jeu­di der­nier, par­ti­cu­liè­re­ment intéressante.
René Chiche (que je connais et appré­cie depuis que nous par­ti­ci­pons tous les deux au Gouv) y est pro­fond et décapant.
Son échange avec Louis (Fou­ché) est enri­chis­sant et éclairant.


https://​crowd​bun​ker​.com/​v​/​0​H​v​V​T​mUq

Bon cou­rage à tous ceux qui sont mar­ty­ri­sés par l’op­pres­sion « sani­taire » des « Brutes en blanc » (© Mar­tin Win­ck­ler).

Étienne.

PS : beau­coup des cri­tiques for­mu­lées ici à pro­pos de l’u­sage tota­li­taire des sta­tis­tiques pour dépo­li­ti­ser — et même déshu­ma­ni­ser — les déci­sions publiques s’ar­ti­culent dans ma tête avec le for­mi­dable tra­vail d’A­lain Supiot sur la Gou­ver­nance par les nombres (dont je vous ai beau­coup par­lé ces der­nières années).


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[Résistance à l’oppression] Analyse des CONTRATS PUBLIC SCANDALEUX signés en notre nom (mais contre l’intérêt général, en secret, sans contrôle et sans recours) par la Commission européenne avec (seulement certains) des industriels du vaccin

Dans la série « Bonnes rai­sons de ne plus jamais faire confiance à des cri­mi­nels endur­cis », je vous signale cet entre­tien pas­sion­nant, encore une fois publié par France Soir (on dirait qu’il n’y a presque plus qu’eux pour faire le bou­lot de jour­na­liste dans ce pays, pour­tant en plein effon­dre­ment des liber­tés et de l’É­tat de droit), sur les contrats léo­nins (contrats pro­fon­dé­ment dés­équi­li­brés, impo­sés par des lions à leurs vic­times) signés en notre nom (mais contre nous et en secret et hors de tout contrôle pos­sible, sans aucun recours) par la Com­mis­sion euro­péenne avec (cer­tains) des indus­triels des vac­cins.

Je trouve cet entre­tien très impor­tant et je m’é­tonne qu’au­cun de ceux qui se disent « jour­na­listes » dans ce pays n’ac­cepte d’en­quê­ter sur ce scan­dale, ni même de seule­ment relayer cet entre­tien publié par France Soir.

Les agres­sions dont France Soir fait l’ob­jet sont à la hau­teur des ser­vices qu’il rend à l’in­té­rêt géné­ral en résis­tant cou­ra­geu­se­ment aux abus de pouvoir.

Étienne.


« Un contrat aussi favorable à l’industriel, cela me paraît anormal » Olivier Frot

Source : https://​www​.fran​ce​soir​.fr/​v​i​d​e​o​s​–​l​e​s​–​d​e​b​r​i​e​f​i​n​g​s​/​o​l​i​v​i​e​r​–​f​rot, publié le 10/09/2021


Oli­vier Frot

Debrie­fing avec Oli­vier Frot, diplô­mé de Saint-Cyr et doc­teur en droit. Cet entre­tien porte sur l’analyse des contrats des vac­cins pas­sés par l’Union euro­péenne avec les fabricants.

Fort de son expé­rience dans la haute admi­nis­tra­tion, expert en mar­chés publics, après une car­rière mili­taire comme offi­cier dans l’Armée de Terre où il pas­sait des mar­chés natio­naux pour l’armée fran­çaise et des mar­chés inter­na­tio­naux dans le cadre de l’OTAN, Oli­vier Frot est éga­le­ment auteur de plu­sieurs ouvrages sur les mar­chés publics.

Après avoir fait le constat d’une ava­lanche de men­songes et d’informations tron­quées, il décide de ne pas se fier aux études rap­por­tées sur les contrats et d’aller à la source. Sur un site offi­ciel de la Com­mis­sion euro­péenne, il trouve les dif­fé­rents contrats pas­sés par la com­mis­sion et décide de les examiner.

 
Dénon­çant des contrats « caviar­dés », il explique que sur sept contrats, seuls deux sont en clair : le Pfi­­zer-BioN­­tech et le Moder­na. Pour tous les autres, il manque des élé­ments très impor­tants comme les quan­ti­tés, les prix, la pro­prié­té intel­lec­tuelle, la res­pon­sa­bi­li­té. Ce qui est occul­té est mas­qué par des bandes noires afin qu’on ne puisse pas lire.

Puis il se livre à une ana­lyse détaillée dans laquelle il pointe toutes les ano­ma­lies, notam­ment des contrats pas­sés de gré à gré avec les indus­triels choi­sis selon des cri­tères que l’on ne connaît pas.

Reve­nant sur le carac­tère expé­ri­men­tal du vac­cin qui est en phase 3, il rap­pelle une com­mu­ni­ca­tion du 15 octobre 2020 qui recom­mande aux États membres de mettre en place des études indé­pen­dantes pour éva­luer l’efficacité et l’innocuité de ces vac­cins pour la période 2020–2022, une obli­ga­tion qu’il juge per­ti­nente et qu’il sou­hai­te­rait voir appli­quée dans les faits.

Après avoir consta­té l’opacité qui règne autour de ces ques­tions, il regrette que l’on ait noyé les citoyens dans des infor­ma­tions inutiles qui sont des affir­ma­tions péremp­toires ou des leçons de morale per­ma­nentes alors qu’il n’y a rien de concret et de sour­cé. Il sou­hai­te­rait éga­le­ment avoir des expli­ca­tions détaillées sur des contrats tota­le­ment à l’avantage des indus­triels qui n’ont aucun risque juri­dique puisque la res­pon­sa­bi­li­té des effets dom­ma­geables est trans­fé­rée aux Etats membres et s’interroge sur l’existence éven­tuelle de conflits d’intérêts.

Oli­vier Frot ques­tionne l’intérêt qu’il y a eu de pas­ser par la Com­mis­sion euro­péenne en lais­sant de côté les États membres pour agir dans la stra­té­gie de san­té et sou­hai­te­rait un rap­port d’audit d’une auto­ri­té indé­pen­dante pour l’évaluation de ces contrats et de la bonne per­for­mance. Enfin, devant des situa­tions qu’il juge anor­males, le juriste estime que le droit est le der­nier rem­part de la démo­cra­tie pour les citoyens.

Retrou­vez sa conclu­sion dans son debrie­fing pro­po­sé en par­te­na­riat avec Bon​Sens​.org.

Auteur(s): Fran­ce­Soir

Source : https://​www​.fran​ce​soir​.fr/​v​i​d​e​o​s​–​l​e​s​–​d​e​b​r​i​e​f​i​n​g​s​/​o​l​i​v​i​e​r​–​f​rot


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[Histoire des crimes commis par les CANAILLES à qui on nous impose de faire CONFIANCE aujourd’hui] Peter C. Gøtzsche : REMÈDES MORTELS ET CRIME ORGANISÉ : comment l’industrie pharmaceutique a corrompu les services de santé (2015, 2019)

Je suis en train de lire une bombe… un gros livre (600 p) qui rap­pelle en détail (et avec des mil­liers de preuves !) les crimes révol­tants com­mis (en toute connais­sance de cause !) par les gre­dins qu’on appelle gen­ti­ment « Bad pharma » :


Site de l’é­di­teur (où vous pou­vez consul­ter un extrait) : https://​www​.pula​val​.com/​p​r​o​d​u​i​t​/​r​e​m​e​d​e​s​–​m​o​r​t​e​l​s​–​e​t​–​c​r​i​m​e​–​o​r​g​a​n​i​s​e​–​c​o​m​m​e​n​t​–​l​–​i​n​d​u​s​t​r​i​e​–​p​h​a​r​m​a​c​e​u​t​i​q​u​e​–​a​–​c​o​r​r​o​m​p​u​–​l​e​s​–​s​e​r​v​i​c​e​s​–​d​e​–​s​a​nte

Quand je pense que c’est à des ban­dits endur­cis et mul­ti­ré­ci­di­vistes comme Pfi­zer, Astra­Ze­ne­ca ou Johnson&Johnson qu’on nous impose de faire une confiance aveugle à tra­vers la vac­ci­na­tion obli­ga­toire, je trouve ça révol­tant : ces entre­prises (leurs patrons, leurs action­naires et leurs mer­ce­naires) ont déjà maintes fois tué froi­de­ment leurs cobayes et leurs clients, tout en orga­ni­sant leur totale impu­ni­té, leur scan­da­leuse irres­pon­sa­bi­li­té. Ces fri­pouilles ont cor­rom­pu à la fois la science médi­cale (le savoir publié) et les auto­ri­tés de san­té (les garants publics du savoir le plus fiable) en finan­çant la formation/information des méde­cins (les uni­ver­si­tés, les revues scien­ti­fiques, les méde­cins répu­tés, la for­ma­tion conti­nue des pra­ti­ciens, les socié­tés savantes…) et en pla­çant leurs créa­tures cor­rom­pues dans toutes les ins­ti­tu­tions de contrôle (agences, ordres, conseils scien­ti­fiques…) ! Tant et si bien que les indus­triels font aujourd’­hui qua­si­ment ce qu’ils veulent pour gagner beau­coup d’argent sans aucun contrôle sérieux.

D’a­bord, AUCUN trai­te­ment ne devrait être obli­ga­toire : le pre­mier prin­cipe de l’é­thique médi­cale uni­ver­selle, par­tout sur terre, est la néces­si­té abso­lue du CONSENTEMENT du patient (voir ici).

Et si une auto­ri­té déci­dait mal­gré tout de rendre un médi­ca­ment obli­ga­toire (il fau­drait que ce soit for­cé­ment vali­dé par réfé­ren­dum), il fau­drait abso­lu­ment, bien sûr, au minimum :

1) que le médi­ca­ment impo­sé soit rigou­reu­se­ment SANS DANGER, conçu, fabri­qué et lon­gue­ment tes­té par des indus­triels digne de confiance, selon des pro­to­coles robustes et sous le contrôle d’ex­perts indépendants,

et 2) que, en cas de drame, celui qui a for­cé les vic­times assume plei­ne­ment et per­son­nel­le­ment la RESPONSABILITÉ (finan­cière et morale) des dom­mages (autant que c’est pos­sible, car une indem­ni­té finan­cière même énorme ne com­pen­se­ra jamais une infir­mi­té à vie, ni un décès).

Or c’est rigou­reu­se­ment le contraire qui se passe !

1) Ceux qui ont conçu les « vac­cins » sont des gre­dins mul­ti­ré­ci­di­vistes (ce livre le prouve mille fois) qui ont TOUS — sciem­ment, volon­tai­re­ment et en connais­sance de cause — trom­pé le public et empoi­son­né des cen­taines de mil­liers de patients pour gagner beau­coup d’argent.

2) Tous les acteurs de l’o­bli­ga­tion vac­ci­nale se sont d’a­vance exo­né­rés de toute res­pon­sa­bi­li­té envers ceux qu’ils forcent aux injections :
. les indus­triels se sont fait voter des lois inter­di­sant défi­ni­ti­ve­ment leur mise en cause en cas de dom­mage grave (infir­mi­té ou mort),
. les méde­cins piqueurs font car­ré­ment signer aux injec­tés des décharges de res­pon­sa­bi­li­té (!),
. les jour­na­listes et leurs invi­tés influen­ceurs ne sont, de toute façon, jamais res­pon­sables des consé­quences de leurs pro­pa­gandes, pas plus ici qu’ailleurs,
. les gou­ver­ne­ments ne pré­voient qua­si­ment rien pour dédom­ma­ger les vic­times (enfin, rien qui soit à la hau­teur des risques réels)
et ils ne mettent en place qu’une phar­ma­co­vi­gi­lance lar­ge­ment fac­tice (d’a­bord elle est pas­sive (!), et ensuite, elle est acti­vée par ceux-là mêmes qui ont pra­ti­qué les injec­tions (!) et qui ont donc méca­ni­que­ment, for­cé­ment, fata­le­ment, un inté­rêt per­son­nel vital à ce que rien de dra­ma­tique ne soit décla­ré à la suite de leur geste), comme si per­sonne ne vou­lait voir vrai­ment les dan­gers réels des médicaments,
. et les poli­ti­ciens eux-mêmes ne sont jamais per­son­nel­le­ment res­pon­sables de leurs fautes quand elles sont com­mises dans l’exer­cice de leurs fonc­tions (du fait de l’ab­sence d’une vraie constitution)…

Bref, PERSONNE N’EST RESPONSABLE pour des injec­tions expé­ri­men­tales conçues et fabri­quées par des cra­pules paten­tées qu’un gou­ver­ne­ment de for­bans irres­pon­sable rend OBLIGATOIRES !

Tout ça est abso­lu­ment choquant.
L’o­bli­ga­tion vac­ci­nale est un abus de pou­voir incandescent.

Ce livre démontre une par­tie impor­tante du rai­son­ne­ment ci-des­­sus : les indus­triels qui conçoivent, pro­duisent et contrôlent les pro­duits qu’on nous injecte de force NE SONT PAS DU TOUT DIGNES DE CONFIANCE.

Comme je l’ai fait pour des mil­liers de mes livres depuis 2005, j’ai scan­né ce livre, le l’ai OCRi­sé, j’ai relu et cor­ri­gé le résul­tat. J’ai donc un .doc dans lequel je peux cher­cher par mots-clefs.

Cette enquête de Peter Gøtzsche est un ser­vice public. Il fau­drait à la fois la rendre dis­po­nible gra­tui­te­ment (il est déjà indis­po­nible — ou hors de prix — chez de nom­breux ven­deurs) et aider finan­ciè­re­ment son auteur (et son édi­teur) pour qu’il conti­nue à nous infor­mer avec cette puis­sance remarquable.

Je vais ici repro­duire ses deux avant-pro­­pos, son intro­duc­tion, son plan détaillé, et deux cha­pitres impor­tants (mais c’est dif­fi­cile de choi­sir, tout le livre est impor­tant) : un sur les mons­trueux crimes de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique et un autre sur ses énormes bobards .

Je vous recom­mande cha­leu­reu­se­ment ce livre important.

Je pro­pose que nous signa­lions dans les com­men­taires de ce billet les éven­tuels AUTRES livres et docu­ments allant dans le même sens (des preuves mani­festes de l’ac­ti­vi­té cri­mi­nelle des grands indus­triels du médi­ca­ment). L’en­semble ser­vi­ra à documenter/légitimer notre refus solen­nel de leur faire confiance, et encore moins d’y être forcés.

Je vous fais remar­quer que, si nous avions une consti­tu­tion digne de ce nom — c’est-à-dire avec un vrai RIC en toutes matières, et avec des médias socia­li­sés / non appro­priables), nous pour­rions inter­ve­nir nous-mêmes en poli­tique et nous défendre effi­ca­ce­ment contre tous les abus de pouvoir.

Bonne lec­ture.

Étienne.


Avant-propos par Richard Smith,
Rédacteur en chef du BMJ (British Medical Journal)

La seule men­tion du nom de Peter Gøtzsche comme ora­teur dans un congrès ou comme col­la­bo­ra­teur cité dans la table des matières d’un pério­dique suf­fit à sou­le­ver l’en­thou­siasme d’in­nom­brables per­sonnes. En effet, on peut le com­pa­rer au jeune gar­çon qui voyait bien que l’empereur était nu et qui ne se gênait pas pour le dire. Or, la plu­part d’entre nous ne voyons pas la nudi­té de l’empereur et, dans le cas contraire n’o­se­rions pas en par­ler. Voi­là pour­quoi nous avons un si grand besoin de gens comme Peter. Avec lui, pas de com­pro­mis ni de dis­si­mu­la­tion, mais un franc par­ler assor­ti de méta­phores colo­rées. L’in­sis­tance de Peter à com­pa­rer l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique au crime orga­ni­sé peut certes en déran­ger plu­sieurs, mais renon­cer à lire le pré­sent ouvrage pour ce motif, ce serait rater l’oc­ca­sion de com­prendre une réa­li­té impor­tante et de s’en indigner.

Peter conclut son livre en racon­tant que la Socié­té danoise de rhu­ma­to­lo­gie lui avait deman­dé de pro­non­cer une confé­rence sur le thème La col­la­bo­ra­tion avec l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique : est-ce si dom­ma­geable ? Le titre était à l’o­ri­gine La col­la­bo­ra­tion avec l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique. Est-ce dom­ma­geable ? Mais la socié­té l’a­vait trou­vé trop fort. Peter com­men­ça sa confé­rence en énu­mé­rant des crimes des com­man­di­taires de la réunion. Roche avait gran­di grâce à ses ventes illé­gales d’hé­roïne. Abbott avait empê­ché Peter d’a­voir accès à des études non publiées qui mon­traient qu’une pilule pour mai­grir était dan­ge­reuse. UCB avait elle aus­si caché des don­nées tan­dis que Pfi­zer avait men­ti à la FDA (Food and Drug Admi­nis­tra­tion) puis avait été condam­née aux États-Unis à une amende de 2,3 mil­liards de dol­lars pour avoir fait la pro­mo­tion de l’u­ti­li­sa­tion hors indi­ca­tions de quatre médi­ca­ments. Merck, le der­nier com­man­di­taire, avait, selon Peter, pro­vo­qué le décès de mil­liers de patients en rai­son de son com­por­te­ment mal­hon­nête rela­ti­ve­ment à un médi­ca­ment contre l’ar­thrite. Une fois son intro­duc­tion com­plé­tée, Peter se lan­ça dans une condam­na­tion de l’industrie.

On peut ima­gi­ner se trou­ver à cette ren­contre dont les com­man­di­taires bafouillent de colère et dont les orga­ni­sa­teurs marinent dans l’embarras. Peter cite un col­lègue qui lui aurait dit que son approche aurait peut-être détour­né des audi­teurs dont l’o­pi­nion n’é­tait pas encore faite. Mais la plus grande par­tie de l’au­di­toire a été cap­ti­vée et a com­pris la légi­ti­mi­té des points sou­le­vés par Peter.

De très nom­breuses per­sonnes qui ont sou­te­nu avec enthou­siasme la mam­mo­gra­phie de rou­tine pour pré­ve­nir les décès par can­cer du sein, peuvent com­prendre la grogne des com­man­di­taires – parce qu’ils ont été eux aus­si cri­ti­qués par Peter qui a fait paraître un livre décri­vant ses expé­riences rela­tives à la mam­mo­gra­phie. Ce qui me semble par­ti­cu­liè­re­ment impor­tant c’est que Peter fai­sait par­tie des quelques rares cri­tiques de la mam­mo­gra­phie de rou­tine quand il a com­men­cé ses recherches et qu’en dépit des attaques très intenses dont il a été l’ob­jet, les faits ont fini par lui don­ner raison.

Il n’a­vait pas d’o­pi­nion arrê­tée sur la mam­mo­gra­phie quand les auto­ri­tés du Dane­mark lui ont deman­dé de révi­ser les faits connus mais il a rapi­de­ment conclu que les preuves dis­po­nibles étaient de piètre qua­li­té. Sa conclu­sion géné­rale était que la mam­mo­gra­phie de rou­tine pour­rait bien sau­ver des vies, cepen­dant beau­coup moins que ne le pré­ten­daient les pro­mo­teurs de cet exa­men, au prix de plu­sieurs faux posi­tifs, impo­sant à des femmes des pro­cé­dures inva­sives et inquié­tantes sans aucun avan­tage et le sur­diag­nos­tic de can­cers inof­fen­sifs. Les dis­cus­sions qui ont sui­vi à pro­pos de la mam­mo­gra­phie de rou­tine ont été amères et pleines d’hos­ti­li­té mais la pers­pec­tive de Peter est main­te­nant deve­nue ce qu’on pour­rait appe­ler la pers­pec­tive ortho­doxe quant à ce pro­blème. Son livre montre d’une manière détaillée com­ment des scien­ti­fiques ont défor­mé les faits éta­blis pour mieux sou­te­nir leurs croyances.

Je sais depuis long­temps que la science est pra­ti­quée par des êtres humains qui ne sont pas des robots, ce qui signi­fie qu’ils res­tent expo­sés aux défaillances humaines, mais j’ai été ren­ver­sé par les pro­pos du livre de Peter sur la mammographie.

Une grande par­tie du pré­sent ouvrage est éga­le­ment ren­ver­sante pour des motifs appa­ren­tés : on montre com­ment on peut cor­rompre la connais­sance pour faire avan­cer cer­tains argu­ments et com­ment l’argent, les pro­fits, les emplois et les répu­ta­tions sont les cor­rup­teurs les plus puissants.

Peter concède que cer­tains médi­ca­ments ont pro­cu­ré de grands avan­tages. Il le fait dans une phrase : « Mon livre ne concerne pas les avan­tages bien connus de médi­ca­ments comme les suc­cès ren­con­trés pour trai­ter les infec­tions, les mala­dies car­diaques, cer­tains can­cers et les défi­ciences hor­mo­nales comme le dia­bète de type I. » Cer­tains lec­teurs trou­ve­ront que c’est insuf­fi­sant, mais Peter est très expli­cite pour dire que le pré­sent ouvrage porte sur les échecs du sys­tème au com­plet de la décou­verte, de la pro­duc­tion, du mar­ke­ting et de la régle­men­ta­tion des médi­ca­ments. Ce n’est pas un livre qui porte sur leurs avantages.

Plu­sieurs lec­teurs se deman­de­ront si Peter n’exa­gère pas en sug­gé­rant que les acti­vi­tés de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique s’ap­pa­rentent à celles du crime orga­ni­sé. Les carac­té­ris­tiques du crime orga­ni­sé sont défi­nies dans la loi des États-Unis comme le fait de com­mettre d’une manière répé­tée cer­taines trans­gres­sions com­pre­nant l’ex­tor­sion, la fraude, le viol d’in­ter­dits fédé­raux sur les drogues, la cor­rup­tion, le détour­ne­ment de fonds, l’obs­truc­tion de la jus­tice, l’obs­truc­tion dans l’ap­pli­ca­tion des lois, l’in­ti­mi­da­tion des témoins et la cor­rup­tion poli­tique. Peter four­nit des preuves, la plu­part fort détaillées, pour sou­te­nir son argu­ment que les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques sont cou­pables de la plus grande par­tie de ces crimes.

Et il n’est pas le pre­mier qui com­pare l’in­dus­trie à la mafia ou à la pègre. Il cite un ancien vice-pré­­sident de Pfi­zer qui a déclaré :

Il est pro­pre­ment effrayant de voir les res­sem­blances de cette indus­trie avec la pègre. La pègre gagne des quan­ti­tés d’argent qui sont obs­cènes, tout comme l’in­dus­trie. Les effets secon­daires du crime orga­ni­sé sont des mas­sacres et des assas­si­nats alors que les effets secon­daires de l’in­dus­trie sont de même nature. La pègre cor­rompt les poli­ti­ciens et d’autres, tout comme le fait l’industrie.

L’in­dus­trie est cer­tai­ne­ment à cou­teaux tirés avec le minis­tère de la Jus­tice des États-Unis en rai­son des com­pa­gnies qui ont payé des mil­liards en amendes. Peter décrit en détail les dix plus grandes socié­tés, mais il en existe beau­coup d’autres. Il est aus­si vrai que ces socié­tés ont réci­di­vé sans répit, cal­cu­lant sans doute qu’il y avait tou­jours de plan­tu­reux pro­fits à récol­ter en conti­nuant à vio­ler la loi et à payer des amendes. Les amendes peuvent être tenues pour des dépenses « d’af­faires » tout comme les coûts du chauf­fage, de l’é­clai­rage et du loyer.

Bien plus nom­breux sont les gens tués par l’in­dus­trie que ne le sont ceux qui péris­sent aux mains de la pègre. En effet, des cen­taines de mil­liers de gens sont tués chaque année par les médi­ca­ments ordon­nan­cés. D’au­cuns pour­ront pen­ser que c’est inévi­table parce que les médi­ca­ments sont uti­li­sés pour trai­ter des mala­dies qui sont elles-mêmes létales. D’autres objec­te­ront que les avan­tages des médi­ca­ments sont exa­gé­rés, sou­vent en rai­son de dis­tor­sions sérieuses des preuves cen­sées fon­der les médi­ca­ments, un « crime » qu’on peut rai­son­na­ble­ment impu­ter à l’industrie.

Le grand méde­cin William Osier a déjà dit que ce serait bon pour l’hu­ma­ni­té mais hor­rible pour les pois­sons qu’on jette à la mer tous les médi­ca­ments. Il par­lait avant que ne sur­vienne la révo­lu­tion thé­ra­peu­tique du milieu du XXe siècle ayant don­né la péni­cil­line, d’autres anti­bio­tiques et tant d’autres médi­ca­ments effi­caces, mais Peter vient tout près de tom­ber d’ac­cord avec lui en pro­po­sant qu’on serait beau­coup mieux sans la plu­part des médi­ca­ments psy­choac­tifs dont les avan­tages sont minus­cules et les torts consi­dé­rables, tan­dis que le volume de leur pres­crip­tion est colossal.

La plus grande par­tie du livre de Peter est consa­crée à la démons­tra­tion du fait que l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique a sys­té­ma­ti­que­ment cor­rom­pu la connais­sance pour exa­gé­rer les avan­tages et mini­mi­ser les torts cau­sés par ses médi­ca­ments. Comme épi­dé­mio­lo­giste doté d’une extra­or­di­naire connais­sance en mathé­ma­tique et d’une pas­sion infa­ti­gable pour les détails, Peter est deve­nu un chef inter­na­tio­nal en cri­tique des études cli­niques et se trouve donc sur son ter­rain de pré­di­lec­tion. Il y retrouve plu­sieurs autres auteurs, y com­pris d’an­ciens chefs de la rédac­tion du New England Jour­nal of Medi­cine, pour décrire cette cor­rup­tion. Il montre aus­si com­ment l’in­dus­trie a cor­rom­pu des méde­cins, des uni­ver­si­taires, des pério­diques, des orga­nismes de pro­fes­sion­nels et de défense des patients, des dépar­te­ments d’u­ni­ver­si­tés, des jour­na­listes, des régu­la­teurs et des poli­ti­ciens. Ce sont là des méthodes de la pègre.

Le livre ne per­met ni aux méde­cins ni aux uni­ver­si­taires d’é­vi­ter le blâme. En fait, on pour­rait sou­te­nir que les socié­tés phar­ma­ceu­tiques font ce qu’on attend d’elles en maxi­mi­sant le ren­de­ment de leurs action­naires tan­dis que méde­cins et uni­ver­si­taires sont cen­sés avoir une autre moti­va­tion. Des lois exi­geant des socié­tés qu’elles déclarent les paie­ments faits aux méde­cins montrent que de grandes pro­por­tions de méde­cins sont rede­vables à l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique, plu­sieurs rece­vant des sommes dans les six chiffres, pour conseiller les socié­tés ou pro­non­cer des confé­rences en leur nom. Il est dif­fi­cile de ne pas conclure que ces « meneurs d’o­pi­nion » sont cor­rom­pus. Ils sont les tueurs à gages de l’industrie.

Et, tout comme c’est le cas pour la pègre, mal­heur à qui­conque lance une alerte ou accepte de témoi­gner contre l’in­dus­trie. Peter raconte plu­sieurs his­toires de lan­ceurs d’a­lerte qu’on a har­ce­lés alors que le roman de John Le Car­ré décri­vant la bru­ta­li­té d’une socié­té phar­ma­ceu­tique deve­nait un grand suc­cès qu’on a por­té à l’écran.

Il n’est pas fan­tai­siste de com­pa­rer l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique à la pègre et la popu­la­tion, en dépit de son enthou­siasme pour la consom­ma­tion de pilules, entre­tient du scep­ti­cisme à l’en­contre de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique. Dans une enquête d’o­pi­nion menée au Dane­mark, le public a pla­cé l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique à l’a­vant-der­nier rang de celles à qui l’on fait confiance, tan­dis qu’une enquête d’o­pi­nion amé­ri­caine pla­çait l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique au bas de l’é­chelle en com­pa­gnie de l’in­dus­trie du tabac et des pétro­lières. Le méde­cin et auteur, Ben Gol­dacre, dans son livre Bad Phar­ma sou­lève l’ob­ser­va­tion que ce que les méde­cins ont fini par tenir pour « nor­mal » dans leurs rela­tions avec l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique devien­dra com­plè­te­ment inac­cep­table pour la popu­la­tion quand elle en com­pren­dra le fin mot de la signi­fi­ca­tion. En Grande-Bre­­tagne, les méde­cins pour­raient rejoindre les jour­na­listes, les par­le­men­taires et les ban­quiers dans le déshon­neur, pour n’a­voir pas su recon­naître la cor­rup­tion dans laquelle ils se vautrent. Pour le moment, la popu­la­tion fait confiance aux méde­cins et se méfie des socié­tés phar­ma­ceu­tiques, mais cette confiance pour­rait se perdre rapidement.

Le livre de Peter ne porte pas que sur des pro­blèmes. Il pro­pose des solu­tions dont cer­taines seront plus faci­le­ment appli­quées. Il semble très impro­bable que les socié­tés phar­ma­ceu­tiques soient jamais natio­na­li­sées, mais il est pro­bable que toutes les don­nées uti­li­sées pour obte­nir l’au­to­ri­sa­tion de mise sur le mar­ché deviennent dis­po­nibles. Il faut rehaus­ser l’in­dé­pen­dance des auto­ri­tés de régle­men­ta­tion. Cer­tains pays pour­raient être ten­tés d’en­cou­ra­ger plus d’é­va­lua­tion des médi­ca­ments par des orga­nismes du sec­teur public, tan­dis qu’on assiste à un désir crois­sant de rendre publiques les rela­tions finan­cières liant les socié­tés phar­ma­ceu­tiques aux méde­cins, aux orga­nismes de pro­fes­sion­nels et de patients ain­si qu’aux pério­diques médi­caux. Il est cer­tain qu’il faut amé­lio­rer la ges­tion des conflits d’in­té­rêts. Il fau­dra sans doute res­treindre encore plus la com­mer­cia­li­sa­tion, tan­dis que l’op­po­si­tion à la publi­ci­té directe aux consom­ma­teurs se renforce.

Les cri­tiques de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique sont plus nom­breux, plus res­pec­tables et plus impé­tueux, mais Peter les dépasse tous en com­pa­rant l’in­dus­trie au crime orga­ni­sé. J’es­père que per­sonne ne se lais­se­ra dis­sua­der de lire le pré­sent ouvrage à cause de l’au­dace de la com­pa­rai­son et que la fran­chise de son mes­sage va sus­ci­ter une réforme convenable.

Richard Smith, M. D. juin 2013


Avant-propos par Drummond Rennie,
Rédacteur en chef du JAMA (Journal of the American Medical Association)

INDIGNATION FONDÉE SUR LA PREUVE

Des cen­taines de rap­ports d’é­tudes scien­ti­fiques et plu­sieurs ouvrages décrivent déjà com­ment les socié­tés phar­ma­ceu­tiques per­ver­tissent la méthode scien­ti­fique et uti­lisent leur richesse colos­sale pour tra­vailler trop sou­vent à l’en­contre de l’in­té­rêt des patients qu’elles pré­tendent aider. J’ai moi-même par­ti­ci­pé à cette infa­mie. Alors qu’est-ce qu’ap­porte le pré­sent ouvrage qui soit donc neuf et digne de votre attention ?

La réponse est simple : les apti­tudes scien­ti­fiques excep­tion­nelles, la recherche, l’in­té­gri­té, la véri­té et le cou­rage de son auteur. L’ex­pé­rience de Gøtzsche est sans pareille. Il a tra­vaillé aux ventes pour des socié­tés phar­ma­ceu­tiques, soit comme visi­teur boni­men­tant les méde­cins sur divers types de médi­ca­ments, soit comme gérant de pro­duit. Il est méde­cin et cher­cheur doté d’une grande répu­ta­tion acquise à la tête du centre Cochrane du nord. De sorte que, quand il parle, il fonde ses opi­nions sur des recherches méti­cu­leuses répar­ties sur des décen­nies et publiées dans des pério­diques sou­mis à la révi­sion des manus­crits par les pairs. Il com­prend très bien les sta­tis­tiques du pré­ju­gé et les tech­niques uti­li­sées pour ana­ly­ser les rap­ports d’é­tudes cli­niques. Il a été à l’a­vant-garde de l’é­la­bo­ra­tion des révi­sions sys­té­ma­tiques et de la méta-ana­­lyse des rap­ports d’é­tudes cli­niques, pour en extraire à l’aide de cri­tères stricts, l’ef­fi­ca­ci­té réelle des médi­ca­ments et des tests. Sa per­sis­tance est sou­vent irri­tante, mais elle est tou­jours mue par la preuve.

Donc, j’ai confiance en Gøtzsche. Ma confiance est fon­dée sur une preuve solide et ma propre expé­rience de plu­sieurs décen­nies à avoir dû me débattre avec ce qui résulte de l’in­fluence de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique sur mes col­lègues en recherche cli­nique, et sur la popu­la­tion. De plus, je fais confiance à Gøtzsche parce que je sais qu’il a rai­son quand il com­mente des évé­ne­ments que je connais d’une manière indépendante.

Le der­nier motif de la confiance que j’ac­corde au récit de Gøtzsche est lié à mon expé­rience de chef de la rédac­tion d’un très grand pério­dique médi­cal. Les chefs de rédac­tion sont les pre­miers à prendre connais­sance d’un rap­port écrit pro­ve­nant d’un éta­blis­se­ment de recherche. Les chefs de rédac­tion et leurs révi­seurs iden­ti­fient les pro­blèmes de pré­ju­gés dans les articles pro­po­sés à leur pério­dique et c’est aux chefs de rédac­tion qu’on ache­mine les plaintes et les allégations.

J’ai écrit, puis répé­té, des édi­to­riaux indi­gnés décri­vant les com­por­te­ments incom­pa­tibles avec l’é­thique de cher­cheurs sou­te­nus par des inté­rêts com­mer­ciaux et leurs com­man­di­taires. Au moins trois autres rédac­teurs en chef que je connais bien, les Drs Jérôme Kas­si­rer et Mar­cia Angell (New England Jour­nal of Medi­cine) et Richard Smith (Bri­tish Medi­cal Jour­nal) qui ont écrit des ouvrages dans les­quels ils ont fait état de leur conster­na­tion face à l’am­pleur du pro­blème. D’autres rédac­teurs en chef, comme Fio­na Godlee du Bri­tish Medi­cal Jour­nal, ont écrit d’une manière élo­quente au sujet de l’in­fluence cor­rup­trice de l’argent et de la manière avec laquelle il détourne le trai­te­ment des patients et aug­mente les coûts.

Je ne pré­tends pas endos­ser tous les faits décrits par Gøtzsche – ceci étant un avant-pro­­pos et non une véri­fi­ca­tion – mais le tableau géné­ral qu’il trace n’est que trop fami­lier. Bien que Gøtzsche puisse paraître exa­gé­rer, mes propres expé­riences déce­vantes et celles d’autres rédac­teurs en chef et de cher­cheurs que je connais per­son­nel­le­ment me disent qu’il a raison.

Dans un cours que je don­nais à un audi­toire de juges, je remar­quais que les cher­cheurs cli­ni­ciens et les membres de la pro­fes­sion juri­dique uti­li­saient le même mot, « essai », pour dési­gner deux pro­cé­dés dif­fé­rents, l’un juri­dique et l’autre scien­ti­fique. Par­lant au nom de ma pro­fes­sion, je me devais de recon­naître que les essais juri­diques étaient réa­li­sés d’une manière qui était plus juste et mieux fon­dée sur l’é­thique que les essais scien­ti­fiques. (Gøtzsche cite cet exemple à la page 83.)

Gøtzsche fait des pro­po­si­tions et appelle une révo­lu­tion. À mon avis, rien ne chan­ge­ra tant qu’on n’au­ra pas com­plè­te­ment iso­lé l’é­va­lua­tion de la per­for­mance des études du finan­ce­ment des mêmes études. Nous fon­dons nos trai­te­ments sur les résul­tats d’é­tudes cli­niques de sorte que ces résul­tats deviennent des ques­tions de vie ou de mort. Les patients qui acceptent d’être inté­grés dans les études s’at­tendent à ce que leur sacri­fice béné­fi­cie à l’hu­ma­ni­té. Ce qu’ils ne peuvent devi­ner, c’est que leurs résul­tats soient cachés puis mani­pu­lés comme autant de secrets com­mer­ciaux. Ces résul­tats sont des biens col­lec­tifs et ils devraient être payés par l’É­tat, uti­li­sant les taxes payées par l’in­dus­trie, puis ren­dus dis­po­nibles pour tous. Dans le contexte actuel, on se trouve aux États-Unis dans la situa­tion absurde où les socié­tés phar­ma­ceu­tiques paient l’a­gence de régle­men­ta­tion, la FDA, pour faire l’é­va­lua­tion de leurs pro­jets. Faut-il se sur­prendre que l’a­gence ait été inves­tie puis pira­tée par l’in­dus­trie qu’elle est cen­sée réglementer ?

Révo­lu­tion ? Gøtzsche a rai­son. Nous nous retrou­vons dans ce marasme en rai­son d’er­reurs innom­brables du pas­sé et il en décrit plu­sieurs dans l’in­ven­taire détaillé qu’il dresse. Lequel com­prend le défaut des cher­cheurs cli­ni­ciens, de leurs ins­ti­tu­tions, des rédac­teurs en chef des pério­diques publiant leurs décou­vertes de com­prendre à quel point ils ont été pié­gés par les pra­ti­ciens du mar­ke­ting qui les payaient. Je crois qu’il fau­dra une révo­lu­tion pour se débar­ras­ser des décen­nies pen­dant les­quelles l’in­dus­trie a pro­té­gé ses intérêts.

J’es­père qu’on lira ce livre et qu’on tire­ra ses propres conclu­sions. Quelle est la mienne ? Quand Gøtzsche se scan­da­lise du com­por­te­ment de l’u­ni­ver­si­té et de l’in­dus­trie, il a rai­son d’être indi­gné. Ce qui est indis­pen­sable, c’est une indi­gna­tion encore plus forte fon­dée sur les preuves à la manière de Gøtzsche.

Drum­mond Ren­nie, M. D. juin 2013




Chapitre 1 Introduction
par Peter C. Gøtzsche

Les grandes épi­dé­mies de mala­dies infec­tieuses et para­si­taires qui ont fait tant de morts par le pas­sé sont main­te­nant sous contrôle dans la plu­part des pays. Nous avons appris com­ment pré­ve­nir et trai­ter le SIDA, le cho­lé­ra, la mala­ria, la rou­geole, la peste et la tuber­cu­lose et nous avons éra­di­qué la variole. La mor­ta­li­té cau­sée par le SIDA et la mala­ria est encore très éle­vée, mais ce n’est pas parce qu’on ne sait pas com­ment lui faire face. Il faut mettre en cause les inéga­li­tés de reve­nu et les coûts exces­sifs des médi­ca­ments capables de sau­ver la vie dans les pays à petits revenus.

Mal­heu­reu­se­ment, on se trouve main­te­nant confron­tés à des épi­dé­mies pro­vo­quées par l’homme, soit le taba­gisme et les médi­ca­ments ordon­nan­cés, deux causes extrê­me­ment mor­telles. Aux Etats-Unis et en Europe, les médi­ca­ments consti­tuent la troi­sième cause de mor­ta­li­té après la mala­die car­diaque et le cancer.

Je vais expli­quer dans ce livre pour­quoi il en est ain­si et ce qu’on peut faire pour enrayer cette tra­gé­die. Si la mor­ta­li­té pro­vo­quée par les médi­ca­ments avait été une mala­die conta­gieuse, ou bien une mala­die car­diaque ou un can­cer pro­vo­qué par la pol­lu­tion de l’en­vi­ron­ne­ment, il se serait trou­vé d’i­nom­brables groupes mili­tants pour ramas­ser des fonds et sus­ci­ter des inter­ven­tions poli­tiques de grande por­tée pour la com­battre. J’ai du mal à com­prendre pour­quoi – quand il s’a­git de médi­ca­ments, les gens ne font rien.

Les indus­tries du tabac et du médi­ca­ment ont beau­coup de traits com­muns. Un dédain mora­le­ment scan­da­leux au regard de la vie humaine, cela semble leur règle. Les com­pa­gnies de tabac sont très fières d’a­voir aug­men­té leurs ventes dans les pays à faibles et moyens reve­nus. C’est sans un soup­çon d’i­ro­nie ou de honte que la direc­tion d’Im­pé­rial Tobac­co a rap­por­té aux inves­tis­seurs en 2011 que la socié­té bri­tan­nique avait rem­por­té une palme d’or selon un index de res­pon­sa­bi­li­té corporative1. Les com­pa­gnies de tabac pro­fitent « de nom­breuses occa­sions pour faire croître leurs affaires » ce que le Lan­cet a décrit comme « la vente, l’as­ser­vis­se­ment à l’ad­dic­tion et la mise à mort, très cer­tai­ne­ment le modèle d’af­faires le plus cruel et cor­rom­pu que les humains étaient capables d’inventer1 ».

Les diri­geants de l’in­dus­trie du tabac savent qu’ils col­portent la mort tout comme les diri­geants de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique. Il n’est plus pos­sible de cacher le fait que le tabac est un tueur majeur alors que l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique a réus­si de manière sur­pre­nante à cacher que ses médi­ca­ments sont aus­si des tueurs de pre­mier ordre. Je me pro­pose de décrire ici com­ment les socié­tés phar­ma­ceu­tiques ont caché, de manière déli­bé­rée, les torts mor­tels de leurs médi­ca­ments en recou­rant à des manœuvres frau­du­leuses tant en ce qui a trait à la recherche qu’à la mise en mar­ché et à des dénis très éner­giques quand elles se sont trou­vées confron­tées aux faits. Tout comme les diri­geants de l’in­dus­trie du tabac avaient tous affir­mé, en 1994, au cours d’une audi­tion du Congrès des États-Unis, que la nico­tine ne pro­vo­quait pas d’ad­dic­tion alors qu’ils savaient depuis des décen­nies que cela était un mensonge2. Phi­lip Mor­ris, le géant amé­ri­cain du tabac a mis sur pied une socié­té de recherche qui a docu­men­té les dan­gers de la fumée secon­daire ; même si plus de 800 rap­ports scien­ti­fiques ont été pro­duits, pas un seul n’a été publié2.

Les deux indus­tries emploient des tueurs à gages. Quand une recherche rigou­reuse a mon­tré qu’un pro­duit est dan­ge­reux, une foule d’é­tudes de piètre qua­li­té sont pro­duites pour affir­mer le contraire, ce qui confond la popu­la­tion parce que – comme en attes­te­ront les jour­na­listes -«les cher­cheurs ne sont pas d’ac­cord entre eux ». Cette indus­trie du doute est très effi­cace pour dis­traire les gens et entre­te­nir l’i­gno­rance des torts. L’in­dus­trie achète du temps pen­dant que les gens conti­nuent de périr.

C’est de la cor­rup­tion. La cor­rup­tion a plu­sieurs signi­fi­ca­tions et celle que je com­prends est défi­nie, dans mon dic­tion­naire, comme de la pour­ri­ture morale. Une autre signi­fi­ca­tion est la subor­na­tion, qui peut signi­fier le paie­ment secret, habi­tuel­le­ment en argent comp­tant, pour un ser­vice qui ne serait pas ren­du autre­ment, ou du moins, pas aus­si rapi­de­ment. Tou­te­fois, comme on le ver­ra, la cor­rup­tion dans les ser­vices de san­té a plu­sieurs visages, com­pre­nant le paie­ment pour ce qui semble être une noble acti­vi­té tout en n’é­tant rien d’autre qu’un pré­texte pour don­ner de l’argent à une par­tie impor­tante de la pro­fes­sion médicale.

Les per­son­nages du roman d’Al­dous Hux­ley, Brave New World, datant de 1932, peuvent consom­mer des pilules Soma chaque jour pour prendre le contrôle de leur vie et chas­ser les pen­sées inquié­tantes. Aux États-Unis, les com­mer­ciaux télé­vi­sés ne font pas autre chose en inci­tant le public à faire exac­te­ment pareil. Ces com­mer­ciaux décrivent des per­son­nages mal­heu­reux qui reprennent le des­sus et rede­viennent heu­reux dès qu’ils ont consom­mé une pilule3. Nous avons déjà sur­pas­sé les ima­gi­na­tions les plus déli­rantes d’Hux­ley et la consom­ma­tion de médi­ca­ments conti­nue d’aug­men­ter. Au Dane­mark, par exemple, nous consom­mons tel­le­ment de médi­ca­ments, que chaque citoyen, qu’il soit malade ou bien por­tant, peut se trou­ver sous trai­te­ment avec 1,4 dose quo­ti­dienne pour adulte, du ber­ceau jus­qu’à son décès. Bien que plu­sieurs médi­ca­ments soient capables de sau­ver la vie, on pour­rait pen­ser qu’il est dom­ma­geable de médi­ca­men­ter autant nos socié­tés et j’ap­por­te­rai des preuves démon­trant que c’est bien ce qui se produit.

Le motif prin­ci­pal expli­quant qu’on consomme autant de médi­ca­ments est que les socié­tés phar­ma­ceu­tiques ne vendent pas des médi­ca­ments mais bien des men­songes au sujet des médi­ca­ments. Des men­songes éhon­tés qui – dans tous les cas que j’ai étu­diés – ont conti­nué même après qu’on en eut fait la preuve. C’est ce qui rend les médi­ca­ments dif­fé­rents de toute autre expé­rience de la vie cou­rante. Quand on sou­haite ache­ter une voi­ture ou une mai­son, on peut juger par soi-même s’il s’a­git d’un bon ou d’un mau­vais achat. Mais quand on se fait offrir un médi­ca­ment, on ne dis­pose pas de cette lati­tude. Presque tout ce qu’on sait d’un médi­ca­ment se limite à ce que les socié­tés ont bien vou­lu dire au public et à ses méde­cins. Peut-être devrais-je défi­nir ce que j’en­tends par men­songe. Un men­songe est un énon­cé qui n’est pas vrai, mais une per­sonne qui raconte un men­songe n’est pas néces­sai­re­ment un men­teur. Les ven­deurs de médi­ca­ments racontent bien des men­songes, mais ils ont sou­vent été trom­pés par leurs supé­rieurs dans la socié­té phar­ma­ceu­tique qui leur ont déli­bé­ré­ment caché la véri­té (ce qui en fait des men­teurs au sens où je l’en­tends). Dans son magni­fique petit livre inti­tu­lé On Bull­shit, le mora­liste Har­ry Frank­furt dit qu’une des carac­té­ris­tiques saillantes de notre culture est qu’il y a un grand nombre de fou­taises, ce qu’il tient pour se situer juste en deçà du mensonge.

Mon livre ne porte pas sur les avan­tages bien connus des médi­ca­ments, comme nos triomphes dans le trai­te­ment des infec­tions, des mala­dies car­diaques, cer­tains can­cers et les insuf­fi­sances hor­mo­nales comme le dia­bète de type 1. Le livre traite de la faillite du sys­tème, pro­vo­quée par une cri­mi­na­li­té géné­ra­li­sée, la cor­rup­tion et une régle­men­ta­tion impuis­sante au sujet des médi­ca­ments, qui requiert des réformes radi­cales. Cer­tains lec­teurs trou­ve­ront mon livre par­tial et polé­mique, mais je ne vois pas l’in­té­rêt de décrire ce qui fonc­tionne bien dans un sys­tème qui échappe com­plè­te­ment à tout contrôle social. Quand un cri­mi­no­logue entre­prend une étude d’a­gres­seurs, per­sonne n’at­tend un rap­port « équi­li­bré » fai­sant grand état du fait que bien des agres­seurs sont de bons pères de famille4.

Si on ne pense pas que le sys­tème est sans contrôle, qu’on m’en­voie un cour­riel expli­quant pour­quoi les médi­ca­ments sont la troi­sième cause de décès dans la par­tie du monde qui consomme le plus de médi­ca­ments. Si une épi­dé­mie aus­si colos­sa­le­ment létale avait été cau­sée par une nou­velle bac­té­rie ou un virus, ne fût-ce même qu’une amorce d’é­pi­dé­mie, on aurait fait tout ce qui est pos­sible pour en prendre le contrôle. Ce qui est tra­gique, c’est qu’on pour­rait faci­le­ment contrô­ler l’é­pi­dé­mie médi­ca­men­teuse qui est en cours, mais les poli­ti­ciens qui détiennent pré­sen­te­ment le pou­voir de faire les chan­ge­ments ne font pra­ti­que­ment rien. Quand ils agissent, c’est habi­tuel­le­ment pour empi­rer la situa­tion, car ils font tel­le­ment l’ob­jet de pres­sions par l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique qu’ils en sont venus à en croire tous les mythes, que je vais démon­ter dans chaque cha­pitre de ce livre.

Le prin­ci­pal pro­blème de notre sys­tème de soins de san­té est que les inci­ta­tifs finan­ciers qui le pro­pulsent entravent sérieu­se­ment l’u­ti­li­sa­tion ration­nelle, éco­no­mique et sécu­ri­taire des médi­ca­ments. L’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique tire sa pros­pé­ri­té de cet état de fait et pra­tique un contrôle très ser­ré de l’in­for­ma­tion. La docu­men­ta­tion scien­ti­fique sur les médi­ca­ments est sys­té­ma­ti­que­ment déna­tu­rée par des études mal fice­lées dont l’a­na­lyse des don­nées est incor­recte, la publi­ca­tion des résul­tats et des don­nées pri­maires est sélec­tive, les résul­tats défa­vo­rables sup­pri­més et la rédac­tion assu­rée par des rédac­teurs ano­nymes. Ces der­niers rédigent les manus­crits contre hono­raires sans qu’on ne révèle leur iden­ti­té dans les publi­ca­tions, les­quelles sont attri­buées à des notables de la pro­fes­sion médi­cale, des « auteurs » qui n’ont pas, sinon peu, contri­bué au manus­crit. C’est cette incon­duite scien­ti­fique qui fait vendre les médicaments.

Par com­pa­rai­son avec les autres indus­tries, l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique est le plus grand frau­deur du gou­ver­ne­ment fédé­ral des Etats-Unis en ver­tu de la loi sur les fausses réclamations5. La popu­la­tion semble savoir ce que l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique fait. Dans une enquête d’o­pi­nion deman­dant à 5 000 Danois de clas­ser 51 indus­tries selon la confiance qu’ils leur accor­daient, l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique s’est retrou­vée à l’a­vant-der­nier rang, immé­dia­te­ment devant les entre­prises de répa­ra­tion des automobiles6. Une enquête amé­ri­caine a aus­si pla­cé l’in­dus­trie au der­nier rang avec l’in­dus­trie du tabac et celle du pétrole7. Dans une autre enquête, 79 % des citoyens amé­ri­cains esti­maient que l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique fai­sait du bon tra­vail en 1997, pro­por­tion qui était tom­bée à 21 % en 20058, un déclin extra­or­di­nai­re­ment rapide de la confiance populaire.

Compte tenu de cet arrière-plan, il peut sem­bler contra­dic­toire que les patients aient si grande confiance dans les médi­ca­ments que leur méde­cin leur pres­crit. Mais je suis per­sua­dé que le motif expli­quant cette confiance dans leurs médi­ca­ments est lié à leur trans­fert de la confiance qu’ils ont en leur méde­cin aux médi­ca­ments qu’il leur pres­crit. Les patients ne com­prennent pas que, bien que leurs méde­cins en connaissent beau­coup au sujet des mala­dies, de la phy­sio­lo­gie humaine et de la psy­cho­lo­gie, ils ne savent pas grand-chose sur les médi­ca­ments autre­ment que ce qui a été soi­gneu­se­ment concoc­té et tra­fi­qué par l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique. De plus, ils ne savent pas que leurs méde­cins peuvent avoir inté­rêt à choi­sir cer­tains médi­ca­ments ni que bien des crimes com­mis par l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique ne pour­raient sur­ve­nir si les méde­cins ne s’en ren­daient pas complices.

Il est dif­fi­cile de chan­ger un sys­tème et il n’est pas sur­pre­nant que des gens qui ont à vivre avec un sys­tème déré­glé tentent d’en tirer le meilleur par­ti pos­sible, même quand il arrive sou­vent qu’il en résulte que des gens bien inten­tion­nés finissent par faire des choses condam­nables. Tou­te­fois, bien des cadres supé­rieurs de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique n’ont pas cette excuse puis­qu’ils ont déli­bé­ré­ment men­ti aux méde­cins, aux patients, aux régu­la­teurs et aux magistrats.

Je dédie ce livre aux nom­breuses per­sonnes hon­nêtes qui tra­vaillent dans l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique et qui sont tout autant hor­ri­fiées que moi par les crimes com­mis à répé­ti­tion par leurs supé­rieurs et par les consé­quences désas­treuses pour les patients et l’é­co­no­mie de la nation. Cer­tains m’ont déjà dit qu’ils sou­hai­te­raient que leurs patrons soient empri­son­nés puisque seule cette menace pour­rait les dis­sua­der de conti­nuer à com­mettre des crimes.

[Lire la suite dans le livre : cha­cune ses 600 pages est au vitriol ! ÉC]


Plan du livre :

Peter C. Gøtzsche : Remèdes mor­tels et crime organisé

Table des matières

Avant-pro­­pos par Richard Smith (Rédac­teur en chef du BMJ, Bri­tish Medi­cal Journal)

Avant-pro­­pos par Drum­mond Ren­nie (Rédac­teur en chef du JAMA, Jour­nal of the Ame­ri­can Medi­cal Association)

1  – Introduction

2  – Confes­sions d’un initié

DÉCÈS CAUSÉS PAR L’ASTHME PROVOQUÉS PAR LES AÉROSOLS CONTRE L’ASTHME

MARKETING VÉREUX ET RECHERCHE

3  – Le crime orga­ni­sé, modèle d’af­faires des grosses com­pa­gnies pharmaceutiques

LE PLUS GROS REVENDEUR DE STUPÉFIANTS, HOFFMAN-LA ROCHE

LE TEMPLE DE LA HONTE POUR LES GRANDES PHARMACEUTIQUES

Pfi­zer accepte de payer 2,3 mil­liards de dol­lars en 2009

Novar­tis accepte de payer 423 mil­lions de dol­lars en 2010

Sano­­fi-Aven­­tis doit payer + de 95 mil­lions de dol­lars pour régler une accu­sa­tion de fraude en 2009

GlaxoS­mi­thK­line doit payer 3 mil­liards de dol­lars en 2011

Astra­Ze­ne­ca doit payer 520 mil­lions de dol­lars en 2010 pour régler une affaire de fraude

Roche per­suade des gou­ver­ne­ments de faire des réserves de Tamiflu

John­son & John­son contrainte de payer une amende de 1,1 mil­liard de dol­lars en 2012

Merck doit payer 670 mil­lions de dol­lars pour avoir frau­dé Medi­caid en 2007

Eli Lil­ly doit payer plus de 1,4 mil­liard de dol­lars pour du mar­ke­ting illé­gal en 2009

Abbott doit payer 1,5 mil­liard de dol­lars pour avoir frau­dé Medi­caid en 2012

LES CRIMES SONT RÉPÉTITIFS

C’EST DU CRIME ORGANISÉ

4  – Très peu de patients tirent avan­tage des médi­ca­ments qu’ils consomment

5  – Les essais cli­niques, la rup­ture du contrat social avec les patients

6  – Les conflits d’in­té­rêts dans les pério­diques médicaux

7  – L’in­fluence cor­rup­trice de l’argent facile

8  – À quoi donc s’af­fairent les mil­liers de méde­cins à la solde de l’industrie ?

ÉTUDES DE FAMILIARISATION

LOUER UN MENEUR D’OPINION POUR « CONSEILLER »

LOUER UN MENEUR D’OPINION POUR « ÉDUQUER »

9  – Vendre sous pression

LES ÉTUDES CLINIQUES SONT DU MARKETING DÉGUISÉ

LA RÉDACTION PAR DES RÉDACTEURS ANONYMES (NÈGRES)

LA MACHINE DU MARKETING

VENDRE SOUS PRESSION AD NAUSEAM

LES MÉDICAMENTS TRÈS COÛTEUX

LES EXAGÉRATIONS AU REGARD DE L’HYPERTENSION

LES ORGANISMES DE PATIENTS

LE NOVOSEVEN POUR LES SOLDATS OUI SAIGNENT

10 – L’im­puis­sance de la régu­la­tion des médicaments

LES CONFLITS D’INTÉRÊTS DANS LES AGENCES DU MÉDICAMENT (orga­nismes gouvernementaux)

LA CORRUPTION DANS LES AGENCES DU MÉDICAMENT

L’INSOUTENABLE LÉGÈRETÉ DES POLITICIENS

LA RÉGULATION DES MÉDICAMENTS EST FONDÉE SUR LA CONFIANCE

L’ÉVALUATION INADÉQUATE DES NOUVEAUX MÉDICAMENTS

Deux seules études contrô­lées avec pla­ce­bo mon­trant un effet ne suf­fisent pas

Les études cli­niques dans les pays lar­ge­ment corrompus

Un effet sur un résul­tat de sub­sti­tu­tion ne suf­fit pas

L’ab­sence de don­nées adé­quates sur la sécu­ri­té n’est pas acceptable

TROP D’AVERTISSEMENTS ET TROP DE MÉDICAMENTS

Les sta­tines

Les aver­tis­se­ments sont de fausses solutions

On en sait bien peu au sujet de la polypharmacie

11 – L’ac­cès public aux don­nées des agences du médicament

NOTRE PERCÉE À L’AGENCE EUROPÉENNE DU MÉDICAMENT (EMA) EN 2010

L’ACCÈS AUX DONNÉES DANS LES AUTRES AGENCES DU MÉDICAMENT

DES PILULES AMAIGRISSANTES MORTELLES

12 – Le Neu­ron­tin, un médi­ca­ment pour l’é­pi­lep­sie utile pour trai­ter n’im­porte quoi

13 – Merck, où les patients meurent en premier

14 – L’é­tude frau­du­leuse du cele­coxib et autres mensonges

LE MARKETING FAIT DU TORT

15 – Sub­sti­tuer des médi­ca­ments coû­teux aux remèdes moins chers chez les mêmes patients

NOVO NORDISK FAIT PASSER LES PATIENTS À L’INSULINE QUI COÛTE CHER

ASTRAZENECA FAIT PASSER DES PATIENTS À LA COÛTEUSE OMÉPRAZOLE

16 – Le glu­cose san­guin était cor­rect, mais les patients sont morts

NOVO NORDISK TENTE D’INTIMIDER UN PÉRIODIQUE SCIENTIFIQUE

17 – La psy­chia­trie, para­dis de l’in­dus­trie pharmaceutique

SOMMES-NOUS TOUS FOUS OU QUOI ?

LES PSYCHIATRES COMME COLPORTEURS DE MÉDICAMENTS

LE CANULAR DU DÉSÉQUILIBRE CHIMIQUE

LE DÉPISTAGE DES MALADIES PSYCHIATRIQUES

LES PILULES DU MALHEUR

PROZAC, UN ABOMINABLE MÉDICAMENT D’ELI LILLY TRANSFORMÉ EN VEDETTE

L’EXERCICE EST UNE BONNE INTERVENTION

D’AUTRES MENSONGES AU SUJET DES PILULES DU BONHEUR

18 – Inci­ter les enfants au sui­cide avec des pilules du bonheur

ÉTUDE 329 DE GLAXO

LE CAMOUFLAGE DES SUICIDES ET DES TENTATIVES DE SUICIDE DANS LES ÉTUDES CLINIQUES

LE RAJEUNISSEMENT DU CITALOPRAM PAR LUNDBECK

LES MÉDICAMENTS ANTIPSYCHOTIQUES

LE  ZYPREXA, UN AUTRE MÉDICAMENT HORRIBLE D’ELI LILLY TRANSFORMÉ EN GRAND SUCCÈS

POUR EN FINIR AVEC LES MÉDICAMENTS PSYCHOTROPES

19 – Inti­mi­da­tion, menaces et vio­lence pour pro­té­ger les ventes

Tha­li­do­mide

Autres cas

20 – Démo­lir les mythes de l’industrie

Mythe 1 :  Les médi­ca­ments sont dis­pen­dieux en rai­son des coûts éle­vés de leur décou­verte et de leur mise au point

Mythe 2 :  Si l’on n’u­ti­lise pas les médi­ca­ments coû­teux, l’in­no­va­tion va se tarir

Mythe 3 :  Les éco­no­mies sont plus éle­vées que les coûts des médi­ca­ments dispendieux

Mythe 4 :  Les per­cées pro­viennent de la recherche finan­cée par l’industrie

Mythe 5 :  Les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques se font concur­rence dans un mar­ché libre

Mythe 6 :  Les par­te­na­riats public-indus­­trie sont avan­ta­geux pour les patients

Mythe 7 :  Les études de médi­ca­ments ont pour but d’a­mé­lio­rer le trai­te­ment des patients

Mythe 8 :  Nous avons besoin de plu­sieurs médi­ca­ments d’un même type parce la réponse des patients est variable

Mythe 9 :  Ne pas uti­li­ser les médi­ca­ments géné­riques parce que leur puis­sance varie

Mythe 10 : L’in­dus­trie paie la for­ma­tion médi­cale conti­nue parce que les fonds publics ne le font pas

21 – La faillite géné­rale du sys­tème com­mande une révolution

NOS MÉDICAMENTS NOUS TUENT

DE QUEL MÉDICAMENT A‑T‑ON VRAIMENT BESOIN ET À QUEL PRIX ?

LE MODÈLE À BUTS LUCRATIFS EST LE MAUVAIS MODÈLE

LES ÉTUDES CLINIQUES

LES AGENCES DE RÉGULATION DES MÉDICAMENTS

Les résul­tats de sub­sti­tu­tion ne devraient jamais être acceptés

Des popu­la­tions de patients, des com­pa­ra­teurs et des résul­tats pertinents

La sécu­ri­té

Toutes les don­nées cli­niques doivent être acces­sibles au public

Les conflits d’intérêts

L’é­ti­que­tage des médicaments

LES FORMULAIRES DE MÉDICAMENTS ET LES COMITÉS DE CONSIGNES DE PRATIQUE

LE MARKETING DES MÉDICAMENTS

LES MÉDECINS ET LEURS ORGANISMES

Les sub­ven­tions non édu­ca­tives avec restrictions

LES PATIENTS ET LEURS ORGANISMES

LES PÉRIODIQUES MÉDICAUX

LES JOURNALISTES

22 – Un der­nier éclat de rire aux dépens de Big Pharma

L’ARGENT N’EMPESTE PAS

L’INVENTION DES MALADIES

Notes (plus de 1 300 preuves sourcées)

À pro­pos de l’auteur


Chapitre 3 Le crime organisé, modèle d’affaires des grosses compagnies pharmaceutiques

Les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques ne parlent jamais des bien­faits ni des dan­gers de leurs médi­ca­ments, mais plu­tôt de leur effi­ca­ci­té et de leur inno­cui­té. Les mots créent ce qu’ils décrivent, et la séman­tique pri­vi­lé­giée est sédui­sante. Cela porte à croire que ce ne peut être que béné­fique de prendre des médi­ca­ments, parce qu’ils sont à la fois effi­caces et sans dan­ger. Les patients et les méde­cins font aus­si habi­tuel­le­ment confiance à l’ef­fi­ca­ci­té et à l’in­no­cui­té des médi­ca­ments pour une autre rai­son, en pen­sant qu’ils ont été soi­gneu­se­ment exa­mi­nés par les agences de régle­men­ta­tion des médi­ca­ments, à l’aide des cri­tères les plus exi­geants, avant d’êtres auto­ri­sés à la mise en marché.

Cela se passe en fait à l’in­verse. Si on les com­pare à l’eau et à la nour­ri­ture, qui sont non seule­ment inof­fen­sives mais consti­tuent des biens dont on a besoin pour sur­vivre, les médi­ca­ments ne sont habi­tuel­le­ment ni effi­caces ni sécu­ri­taires. Para­celse a décla­ré il y a 500 ans que tous les médi­ca­ments sont des poi­sons et que seule la dose dif­fé­ren­cie un poi­son d’un remède. Les médi­ca­ments font tou­jours des dégâts. Si ce n’é­tait pas le cas, ils seraient inertes et donc inca­pables d’ap­por­ter un bien­fait quel­conque. Il est donc essen­tiel de déter­mi­ner la dose qui cause plus de bien que de mal à la plu­part des patients pour tous les médi­ca­ments. Même lors­qu’on y par­vient, la plu­part des patients ne tire­ront aucun avan­tage des médi­ca­ments qu’ils prennent (voir le cha­pitre 4).

Bien qu’il soit assez évident que les médi­ca­ments peuvent tuer, c’est une réa­li­té sou­vent esca­mo­tée, aus­si bien par les patients que les méde­cins. Les gens font tel­le­ment confiance à leurs médi­ca­ments que le méde­cin cana­dien Sir William Osier (1849−1919) a écrit que « le désir de prendre un médi­ca­ment est peut-être ce qui dis­tingue le plus les hommes des ani­maux1 ». La toxine botu­li­nique, une neu­ro­toxine sécré­tée par la bac­té­rie Clos­tri­dium botu­li­num, consti­tue un exemple par­ti­cu­liè­re­ment éton­nant. C’est l’un des plus vio­lents poi­sons du monde natu­rel, une dose aus­si petite que 50 ng a tué la moi­tié des singes d’une étude de toxi­ci­té (ce qui signi­fie qu’on peut tuer 10 mil­lions de singes avec 1 gramme de cette sub­stance). Je me demande bien qui avait besoin de cette infor­ma­tion au point de tuer nos proches parents du règne ani­mal pour l’ob­te­nir. A quoi sert cet incroyable médi­ca­ment meur­trier ? À trai­ter les rides entre les sour­cils ! Celles-ci appa­raissent avec l’âge, mais il faut faire atten­tion de ne pas être trop vieux ni d’a­voir trop de trem­ble­ments au moment d’in­jec­ter la toxine, car elle peut être absor­bée par les muqueuses des yeux, ce qui aurait pour effet de cau­ser la mort. L’en­cart conte­nu dans l’emballage aver­tit d’ailleurs que des décès sont sur­ve­nus. Est-ce que cela vaut vrai­ment la peine de cou­rir le risque de mou­rir, aus­si petit soit-il, seule­ment parce qu’on a des rides ? D’autres ques­tions sont sou­le­vées : « Le médi­ca­ment peut-il être uti­li­sé à des fins sui­ci­daires ou meur­trières ? Pour­quoi a‑t‑il été approu­vé ? »

Le fait que les médi­ca­ments soient dan­ge­reux et devraient être uti­li­sés avec pré­cau­tion signi­fie que les normes d’é­thique des ceux qui s’oc­cupent de la recherche et de la com­mer­cia­li­sa­tion phar­ma­ceu­tiques devraient être très éle­vées. Je me suis entre­te­nu avec plu­sieurs acteurs de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique pour décou­vrir ce que les com­pa­gnies pensent d’elles-mêmes, et les réponses varient de très posi­tives, en pro­ve­nance de ceux qui étaient fiers des études cli­niques qu’ils avaient effec­tuées, à très néga­tives. Il est peut-être plus inté­res­sant d’ob­ser­ver l’im­pres­sion que les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques veulent pro­je­ter sur le public, et de com­pa­rer cela avec ce qu’elles font réel­le­ment. La Phar­ma­ceu­ti­cal Research and Manu­fac­tu­re­ra of Ame­ri­ca (PhR­MA) pré­tend que ses membres sont « enga­gés à obéir aux normes d’é­thique les plus rigou­reuses, ain­si qu’à toutes les exi­gences légales2 ». Son propre Code sur les inter­ac­tions avec les pro­fes­sion­nels de la san­té (Code on Inter­ac­tions with Heal­th­care Pro­fes­sio­nals) déclare3 :

Notre mis­sion d’ai­der les patients repose essen­tiel­le­ment sur des rela­tions éthiques avec les pro­fes­sion­nels de la san­té Une part impor­tante du suc­cès de cette mis­sion consiste à s’as­su­rer que les pro­fes­sion­nels de la san­té puissent comp­ter sur les infor­ma­tions les plus récentes et les plus valides dis­po­nibles à pro­pos des médi­ca­ments d’ordonnance.

Allons‑y d’une autre cita­tion. On trouve le texte sui­vant sous la rubrique OBJECTIF ENGAGEMENT HONNÊTETÉ : « Notre objec­tif est d’être le pro­duc­teur de biens de consom­ma­tion le plus popu­laire, res­pec­té et socia­le­ment res­pon­sable au monde4. » Comme on le ver­ra sous peu, les actions de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique ont très peu à voir avec l’hon­nê­te­té, le res­pect, et la res­pon­sa­bi­li­té sociale. Com­ment peuvent-ils donc écrire tout cela à pro­pos d’eux-mêmes ? En fait, ce n’est pas eux qui ont dit cela. Ils auraient pu, mais la cita­tion pro­vient d’une publi­ci­té de Phi­lip Mor­ris dans un jour­nal où l’on peut admi­rer le por­trait d’une jeune femme sou­riante dont la beau­té ne tar­de­ra certes pas à se faner si elle fume.

Je dis cela pour illus­trer le fait que même l’in­dus­trie la plus meur­trière de la pla­nète ne peut résis­ter à la ten­ta­tion de répandre des bobards tout en aug­men­tant la consom­ma­tion totale de tabac grâce à une com­mer­cia­li­sa­tion ciblée direc­te­ment sur les ado­les­cents des pays en déve­lop­pe­ment qui n’ont pas encore com­men­cé à fumer. Cette com­mer­cia­li­sa­tion fait plus que com­pen­ser le déclin du taba­gisme dans les pays déve­lop­pés. En quoi est-ce socia­le­ment res­pon­sable de tuer déli­bé­ré­ment tous les ans des mil­lions de gens qui n’a­vaient pas besoin du pro­duit au départ ? Ceux qui ont essayé de fumer une ciga­rette savent de quoi je parle. À 15 ans, j’ai réus­si à fumer la moi­tié d’une ciga­rette avant de deve­nir tel­le­ment étour­di que j’ai vomi, pour ensuite quit­ter l’é­cole et aller direc­te­ment au lit, aus­si pâle que mes draps. Ma mère s’est deman­dée quelle ter­rible mala­die m’a­vait frap­pé aus­si dure­ment, et elle me confia plus tard avoir trou­vé la moi­tié d’une ciga­rette dans ma poche de chemise.

L’é­cart entre ce que pro­clame l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique sur « les normes d’é­thique les plus rigou­reuses », « le res­pect de toutes les exi­gences légales et « les infor­ma­tions les plus valides sur les médi­ca­ments d’or­don­nance » et la réa­li­té de la conduite des grandes phar­ma­ceu­tiques est aus­si très impor­tant. L’i­mage que les prin­ci­paux diri­geants ont d’eux-mêmes – ou encore l’im­pres­sion qu’ils tentent de don­ner à pro­pos de leurs acti­vi­tés – n’est même pas par­ta­gée par leurs propres employés. Un son­dage interne de 2001 effec­tué auprès des employés de Pfi­zer, dont la consul­ta­tion n’est pas acces­sible au public, mon­trait que 30 % envi­ron n’é­taient pas d’ac­cord avec l’é­non­cé « « La haute direc­tion fait preuve d’un com­por­te­ment éthique et hon­nête5. »

En 2012, la com­pa­gnie Pfi­zer a accep­té de payer 60 mil­lions de dol­lars aux États-Unis pour régler à l’a­miable une enquête fédé­rale sur une affaire de pots-de-vin à l’é­tran­ger. Pfi­zer était accu­sée d’a­voir cor­rom­pu non seule­ment des méde­cins, mais aus­si des admi­nis­tra­teurs et des légis­la­teurs dans plu­sieurs pays d’Eu­rope et d’A­sie6. Les enquê­teurs ont affir­mé que des divi­sions de Pfi­zer avaient ten­té de cacher les pots-de-vin en décri­vant les paie­ments comme des dépenses légi­times dans la comp­ta­bi­li­té ; de la for­ma­tion, des frais de trans­port ou de diver­tis­se­ment, par exemple. D’a­près les docu­ments du pro­cès, la com­pa­gnie a effec­tué des vire­ments men­suels pour ce qu’elle a décrit comme « des ser­vices de consul­tant » à un méde­cin en Croa­tie qui a contri­bué à déci­der quels médi­ca­ments le gou­ver­ne­ment auto­ri­se­rait pour la vente et le rem­bour­se­ment. Pfi­zer n’a pas nié ni admis les allé­ga­tions, ce qui est rou­ti­nier lorsque les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques règlent à l’a­miable des accu­sa­tions de fraude.

LE PLUS GROS REVENDEUR DE STUPÉFIANTS, HOFFMAN-LA ROCHE

Les 10 plus grandes com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques7 sont toutes signa­taires du code US PhR­MA, à l’ex­cep­tion de Hoff­­man-La Roche, de Suisse3, qui était le plus impor­tant frau­deur cor­po­ra­tif au monde dans les années 1990 selon un clas­se­ment de 1999 réper­to­riant toutes les indus­tries, y com­pris les banques et l’in­dus­trie pétro­lière8. Des hauts diri­geants de Roche (logo d’Hoff­mann-La Roche) menaient un car­tel qui, d’a­près la divi­sion anti­trust du minis­tère de la Jus­tice des États-Unis, était le com­plot cri­mi­nel anti­trust le plus enva­his­sant et le plus néfaste jamais décou­vert9. Des membres de la haute direc­tion de cer­taines des plus grandes com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques du monde, d’Eu­rope et d’A­sie sur­tout, se ren­con­traient secrè­te­ment dans des suites de grands hôtels et lors de confé­rences. Tra­vaillant de concert dans une coa­li­tion effron­té­ment appe­lée Vita­mins Inc., ils se sont par­ta­gé les mar­chés mon­diaux en orches­trant soi­gneu­se­ment des aug­men­ta­tions de prix, escro­quant du coup cer­taines des plus grandes com­pa­gnies d’a­li­men­ta­tion au monde. À elle seule, Roche a eu des reve­nus de 3,3 mil­liards de dol­lars aux États-Unis pour la durée du com­plot et, pen­dant ce temps, les conspi­ra­teurs ont gra­duel­le­ment aug­men­té le prix des vita­mines brutes de façon sub­tile pour ne pas atti­rer l’at­ten­tion ; ils ont aus­si tru­qué le pro­ces­sus des appels d’offres9.

Le minis­tère de la jus­tice a accu­sé Kuno Som­mer, ancien direc­teur du mar­ke­ting mon­dial de la divi­sion vita­mines et pro­duits de chi­mie fine de Hoff­­man-La Roche, d’a­voir par­ti­ci­pé au car­tel des vita­mines et d’a­voir men­ti aux enquê­teurs du minis­tère en 1997 pour ten­ter de cacher le com­plot10. Som­mer a plai­dé cou­pable et éco­pé d’une peine de quatre mois de pri­son. Sui­vant l’ef­fon­dre­ment du com­plot, ceux qui étaient impli­qués ont accep­té de payer presque 1 mil­liard de dol­lars pour régler les accu­sa­tions anti­trust fédé­rales, et presque tous les gros fabri­cants de vita­mines du monde étaient à un che­veu d’ac­cep­ter de payer une somme addi­tion­nelle de 1 mil­liard de dol­lars. Roche accep­ta de payer 500 mil­lions de dol­lars, l’é­qui­valent d’un an envi­ron du reve­nu de ses ventes de vita­mines aux États-Unis, et deux direc­teurs ont reçu des sen­tences de pri­son de quelques mois. Du côté de l’Eu­rope, la Com­mis­sion euro­péenne impo­sa des amendes à quelques-unes des plus grandes com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques du monde, incluant Roche, pour la somme record de 523 mil­lions de livres ster­ling en 200111. Il est sur­pre­nant que le car­tel ait exis­té aus­si long­temps étant don­né qu’un ini­tié de Roche avait déjà son­né l’a­larme en 1973, ce dont avait pris acte la Com­mis­sion euro­péenne (voir le cha­pitre 19).

Entre les deux guerres mon­diales, Roche a four­ni de la mor­phine au monde inter­lope. D’autres com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques du Royaume-Uni, d’Al­le­magne, du Japon, de la Suisse, et des États-Unis ont aus­si par­ti­ci­pé au com­merce de l’o­pium, de la mor­phine, et de l’hé­roïne12–14. Le PDG de Roche aux États-Unis, Elmer Bobst, a eu beau­coup de mal à per­sua­der ses supé­rieurs de Baie de mettre un terme à leurs pra­tiques d’af­faires contraires à l’é­thique13. Roche a conti­nué à envoyer des stu­pé­fiants aux États-Unis à l’in­su de Bobst, mais ce der­nier mit la main sur un télé­gramme énig­ma­tique au cours d’une visite au siège social, qui ne lais­sait aucun doute sur le fait que cela pro­ve­nait de cri­mi­nels amé­ri­cains. Il était ques­tion d’une car­gai­son de bicar­bo­nate de soude, qu’on uti­lise pour faire des gâteaux !

Roche accep­ta d’in­ter­rompre le tra­fic quand Bobst a rap­por­té que le gou­ver­ne­ment des États-Unis avait mena­cé d’in­ter­dire à la socié­té de faire des affaires aux États-Unis si elle ne ces­sait pas ces acti­vi­tés. Tou­te­fois, Roche ne tar­da pas à s’y remettre, encore une fois sans en avi­ser Bobst. Dans son livre13, Bobst men­tionne que l’homme der­rière tout cela n’é­tait pas fon­da­men­ta­le­ment un homme immo­ral, mais com­plè­te­ment amo­ral en affaires. Bobst ne com­pre­nait pas com­ment il était pos­sible d’a­voir deux normes d’é­thique, une pour la vie pri­vée et l’autre pour les affaires. Il a aus­si décrit com­ment Roche esqui­vait les impôts suisses grâce à une com­pa­gnie éta­blie dans un para­dis fis­cal, le Lichtenstein.

Vendre des médi­ca­ments dont les gens n’ont pas besoin consti­tue une pra­tique très lucra­tive, sur­tout quand les médi­ca­ments affectent des fonc­tions céré­brales. Roche a pous­sé le Valium (dia­zé­pam) jus­qu’à ce qu’il devienne le médi­ca­ment le plus ven­du au monde, quoique plu­sieurs indi­ca­tions pour son uti­li­sa­tion eussent été très dou­teuses, et que son prix de gros était vingt-cinq fois plus éle­vé que le prix de l’or12. Au début des années 1970, Roche a été mise à l’a­mende par des offi­ciels anti­trust en Europe pour s’être adon­née à un com­por­te­ment anti­con­cur­ren­tiel dans la vente du Valium et d’un autre tran­quilli­sant par­mi les meilleurs ven­deurs, le Librium (chlor­dia­zé­poxide)9.

Il aura fal­lu 27 ans après que le pre­mier rap­port à pro­pos de la dépen­dance ait été publié avant que les auto­ri­tés char­gées de régle­men­ter les médi­ca­ments recon­naissent caté­go­ri­que­ment que les tran­quilli­sants créent une forte dépen­dance15, au même titre que l’hé­roïne et d’autres stu­pé­fiants. Quand on tente de com­prendre ce que l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique fait à la popu­la­tion, je crois que le fait que cer­taines des drogues qui affectent le cer­veau soient légales et d’autres illé­gales n’a aucune per­ti­nence dans une pers­pec­tive rele­vant de l’é­thique. En outre, la dis­tinc­tion n’a aucune impor­tance si l’on consi­dère que l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique ne se pré­oc­cupe pas vrai­ment de savoir si ses gestes sont légaux ou pas, comme l’illustre leur uti­li­sa­tion enva­his­sante du mar­ke­ting illé­gal. De plus, ce qui est légal ou pas peut varier en fonc­tion des pays, des modes et des croyances de l’é­poque. Par exemple, les stu­pé­fiants n’ont pas tou­jours été illé­gaux, et bien qu’il soit illé­gal de vendre du hachich dans la plu­part des pays, il est légal d’en fumer aux Pays-Bas. Il est ven­du dans des soi-disant cafés, un drôle de nom qui m’a déjà induit en erreur. Les petits-déjeu­­ners ser­vis dans les hôtels sont trop dis­pen­dieux quand on pense aux quelques ali­ments que la plu­part d’entre nous man­geons le matin. J’ai alors déci­dé d’al­ler dans un café un beau matin à Amster­dam. Le pro­prié­taire a bien rigo­lé quand je lui ai deman­dé un café, étant don­né qu’il n’en avait pas. Peu de temps après, trois ravis­santes filles du Moyen-Orient sont entrées dans le café et m’ont affir­mé que le Liba­nais Noir était le meilleur et que c’é­tait d’ailleurs cela qu’elles s’ap­prê­taient à fumer.

Un autre exemple d’in­co­hé­rence légale en ce qui a trait aux sub­stances qui affectent le cer­veau : il est illé­gal de pro­duire son propre bran­dy mais légal d’en ache­ter au magasin.

Peu importe le sta­tut légal des sub­stances psy­choac­tives, il y a des médi­ca­ments à vendre dans les deux cas. Après avoir exa­mi­né l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique en détail, John Brai­th­waite a publié ses obser­va­tions dans un livre inti­tu­lé Cor­po­rate Crime in the Phar­ma­ceu­ti­cal Indus­try. Dans son ouvrage, on peut lire ceci12 :

Les gens qui ont une dépen­dance à des drogues illi­cites comme l’hé­roïne sont per­çus comme fai­sant par­tie des parias les plus cra­pu­leux de la civi­li­sa­tion moderne. Par com­pa­rai­son, on a ten­dance à consi­dé­rer les col­por­teurs de médi­ca­ments licites comme autant de four­nis­seurs d’un bien social, moti­vés par l’altruisme.

LE TEMPLE DE LA HONTE POUR LES GRANDES PHARMACEUTIQUES

Le BMJ paraît une fois par semaine, et la plu­part des numé­ros décrivent un ou des scan­dales reliés à l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique dans la sec­tion Nou­velles, ou ailleurs. Le New York Times publie aus­si plu­sieurs articles à pro­pos des incar­tades de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique, et la plu­part des docu­ments que j’ai amas­sés au cours des années pro­viennent de ces deux sources très res­pec­tées. Ces der­nières années, plu­sieurs articles et livres ont décrit des cas de fautes pro­fes­sion­nelles graves com­mises par les grandes socié­tés phar­ma­ceu­tiques sur le plan de la recherche, ain­si que des exemples de mar­ke­ting frau­du­leux2,5,6,16, 22, mais bien que la preuve soit acca­blante, la réac­tion typique de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique quand une com­pa­gnie se fait prendre, c’est de dire qu’il s’a­git de quelques pommes pour­ries comme on en trouve dans toutes les entreprises.

La ques­tion qui nous inté­resse, c’est de savoir si l’on trouve une pomme pour­rie iso­lée ici et là, ce qui pour­rait être excu­sable, ou si c’est le panier entier qui est pour­ri, c’est-à-dire si la plu­part des com­pa­gnies ont l’ha­bi­tude d’en­freindre la loi.

Pour le savoir, j’ai effec­tué dix recherches sur Google en 2012, en com­bi­nant les noms des dix plus impor­tantes com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques7 avec le mot « fraude ». J’ai rele­vé entre 0,5 et 27 mil­lions de men­tions pour cha­cune des com­pa­gnies. J’ai choi­si l’af­faire la plus mar­quante décrite par­mi les dix men­tions de la pre­mière page sou­mise par Google et j’ai étof­fé l’in­for­ma­tion à l’aide de sources additionnelles.

Les dix cas étaient tous récents (2007−2012) et tous impli­quaient les États-Unis23,24. Les infrac­tions cri­mi­nelles les plus fré­quentes concer­naient le mar­ke­ting illé­gal qui recom­man­dait des médi­ca­ments pour des uti­li­sa­tions hors indi­ca­tions, des décla­ra­tions men­son­gères à pro­pos des résul­tats expé­ri­men­taux, des dis­si­mu­la­tions d’in­for­ma­tions à pro­pos des dan­gers des médi­ca­ments, et de la fraude aux dépens de Medi­caid et de Medi­care. Je décris les cas en ordre décrois­sant, selon la taille de la compagnie.

Pfi­zer accepte de payer 2,3 mil­liards de dol­lars en 2009

À l’é­poque, c’é­tait le plus impo­sant règle­ment dans une affaire de fraude des soins de san­té de toute l’his­toire du minis­tère de la Jus­tice des États-Unis35. Une filiale de la com­pa­gnie a plai­dé cou­pable à des accu­sa­tions de mau­vais éti­que­tage de médi­ca­ments « dans le but de frau­der ou de trom­per » et la com­pa­gnie a été jugée cou­pable d’a­voir fait la pro­mo­tion illé­gale de quatre médi­ca­ments : Bex­tra (valde-coxib, un médi­ca­ment contre l’ar­thrite, reti­ré du mar­ché en 2005) ; Geo­don (zipra­si­done, un anti­psy­cho­tique) ; Zyvox (line­zo­lid, un anti­bio­tique) et Lyri­ca (pre­ga­ba­line, pour trai­ter l’épilepsie).

Une somme de 1 mil­liard de dol­lars a été pré­le­vée pour régler à l’a­miable les allé­ga­tions sti­pu­lant que Pfi­zer avait offert des pots-de-vin et des séjours luxueux à des four­nis­seurs de ser­vices de san­té pour les inci­ter à pres­crire les quatre médi­ca­ments, et six lan­ceurs d’a­lerte reçurent 102 mil­lions de dol­lars. Pfi­zer signa un enga­ge­ment d’in­té­gri­té cor­po­ra­tive avec le minis­tère de la San­té et des Ser­vices sociaux des États-Unis, ce qui implique l’o­bli­ga­tion de bien se com­por­ter pen­dant les cinq pro­chaines années. Pfi­zer avait rati­fié trois ententes du même type aupa­ra­vant26, et au moment même où Pfi­zer pro­met­tait aux pro­cu­reurs fédé­raux de ne plus jamais faire de mar­ke­ting illé­gal en signant l’en­tente, elle fai­sait par ailleurs exac­te­ment cela27.

L’an­ti­bio­tique de Pfi­zer, Zyvox, coûte huit fois plus cher que la van­co­my­cine, un médi­ca­ment supé­rieur selon les dires mêmes de Pfi­zer dans son propre manuel de réfé­rence, mais Pfi­zer a men­ti aux méde­cins, en leur disant que Zyvox était meilleur. Même après que la FDA ait dit à Pfi­zer d’ar­rê­ter ses pré­ten­tions non fon­dées car elles consti­tuaient des risques sérieux étant don­né que la van­co­my­cine est utile pour des condi­tions qui mettent en dan­ger la vie du malade, Pfi­zer a conti­nué à dire aux hôpi­taux et aux méde­cins que Zyvox sau­ve­rait plus de vies que la van­co­my­cine27.

Novar­tis accepte de payer 423 mil­lions de dol­lars en 2010

Le paie­ment concer­nait la res­pon­sa­bi­li­té civile et cri­mi­nelle qui décou­lait du mar­ke­ting illé­gal du Tri­lep­tal (oxcar­­baze-pine, un médi­ca­ment pour trai­ter l’é­pi­lep­sie et approu­vé pour trai­ter les crises par­tielles, mais pas pour aucune dou­leur, aucun pro­blème psy­chia­trique ni aucune autre uti­li­sa­tion)28. La com­pa­gnie a fait le mar­ke­ting illi­cite du Tri­lep­tal et de cinq autres médi­ca­ments, et entraî­né la sou­mis­sion de requêtes frau­du­leuses de rem­bour­se­ment auprès des pro­grammes de san­té gou­ver­ne­men­taux. L’en­tente résol­vait les allé­ga­tions sti­pu­lant que la com­pa­gnie avait payé des pots-de-vin à des pro­fes­sion­nels de la san­té dans le but de les inci­ter à pres­crire du Tri­lep­tal et cinq autres médi­ca­ments : le Dio­van (val­sar­tan, pour l’hy­per­ten­sion) ; le Zel­norm (tega­se­rod, un médi­ca­ment pour le syn­drome du côlon irri­table et la consti­pa­tion, reti­ré du mar­ché par la FDA en 2007 en rai­son de sa toxi­ci­té car­­dio-vas­­cu­­laire) ; le San­do­sta­tin (octreo­tide, un médi­ca­ment qui imite une hor­mone natu­relle) ; l’Ex­forge (amlo­di­pine + val­sar­tan, pour l’hy­per­ten­sion) et le Tek­tur­na (alis­ki­ren, pour l’hypertension).

Les lan­ceurs d’a­lerte, tous d’an­ciens employés de Novar­tis, ont reçu des paie­ments de plus de 25 mil­lions de dol­lars et Novar­tis a rati­fié un enga­ge­ment d’in­té­gri­té corporative.

Sano­­fi-Aven­­tis doit payer plus de 95 mil­lions de dol­lars pour régler une accu­sa­tion de fraude en 2009

Selon l’ar­ran­ge­ment à l’a­miable, Aven­tis avait sur­fac­tu­ré des orga­nismes de san­té locaux et fédé­raux pour des médi­ca­ments des­ti­nés à des patients néces­si­teux29,30. Le minis­tère de la Jus­tice assu­ra qu’il ferait en sorte de garan­tir que les pro­grammes des­ti­nés aux groupes les plus vul­né­rables dans la popu­la­tion ne paie­raient pas plus cher pour des médi­ca­ments que ce que la loi per­met. Aven­tis recon­nut avoir com­mu­ni­qué des infor­ma­tions inexactes sur le prix des médi­ca­ments pour des patients du pro­gramme de rabais du prix des médi­ca­ments des­ti­nés aux patients pauvres par Medi­caid. La com­pa­gnie a fait exprès pour faus­ser les prix, en sous-payant les rabais à Medi­caid tout en sur­fac­tu­rant cer­tains orga­nismes de san­té publique pour ces médi­ca­ments. La fraude a eu lieu entre 1995 et 2000 et concer­nait des pul­vé­ri­sa­tions nasales à base de sté­roïdes conte­nant de la triamcinolone.

GlaxoS­mi­thK­line doit payer 3 mil­liards de dol­lars en 2011

Il s’a­git du plus impor­tant règle­ment de toute l’his­toire du minis­tère de la Jus­tice des États-Unis dans une affaire de fraude des soins de san­té31–33. GlaxoS­mi­thK­line a recon­nu être cou­pable d’a­voir fait le mar­ke­ting d’un cer­tain nombre de médi­ca­ments de manière illé­gale pour des uti­li­sa­tions hors indi­ca­tions, incluant le Well­bu­trin (bupro­pion, un anti­dé­pres­seur) ; le Paxil (paroxe­tine, un anti­dé­pres­seur) ; l’Ad­vair (flu­ti­ca­sone + sal­me­te­rol, un médi­ca­ment pour l’asthme) ; l’A­van­dia (rosi­gli­ta­zone, un médi­ca­ment pour trai­ter le dia­bète) et le Lamic­tal (lamo­tri­gine, un médi­ca­ment pour l’épilepsie).

Un an aupa­ra­vant, le minis­tère de la Jus­tice avait accu­sé un ancien vice-pré­­sident et un des prin­ci­paux avo­cats de Glaxo d’a­voir fait de fausses décla­ra­tions et d’a­voir entra­vé une enquête fédé­rale sur le mar­ke­ting illé­gal du Well­bu­trin pour la perte de poids34. L’ac­cu­sa­tion incri­mi­nait le vice-pré­­sident d’a­voir men­ti à la FDA en niant que les méde­cins qui fai­saient des pré­sen­ta­tions lors d’é­vé­ne­ments cor­po­ra­tifs avaient fait la pro­mo­tion du Well­bu­trin pour des uti­li­sa­tions qui n’a­vaient pas été approu­vées par l’or­ga­nisme, et d’a­voir caché des docu­ments incriminants.

La com­pa­gnie a ver­sé des pots-de-vin à des méde­cins, négli­gé d’in­clure cer­taines don­nées sur la sécu­ri­té de la rosi­gli­ta­zone dans des rap­ports sou­mis à la FDA, et même sug­gé­ré que l’A­van­dia com­por­tait des bien­faits pour le sys­tème car­dio­vas­cu­laire dans les pro­grammes qu’elle com­man­dite, mal­gré la pré­sence d’a­ver­tis­se­ments à pro­pos des risques car­dio­vas­cu­laires sur l’é­ti­quette approu­vée par la FDA. Avan­dia a été reti­ré du mar­ché euro­péen en 2010 en rai­son d’une aug­men­ta­tion des décès cardiovasculaires.

Cer­taines allé­ga­tions de fraude envers le pro­gramme Medi­caid fai­sant état de fausses infor­ma­tions à pro­pos des prix étaient aus­si cou­vertes par l’en­tente. Les lan­ceurs d’a­lerte étaient quatre employés de GlaxoS­mi­thK­line, y com­pris un ancien direc­teur du déve­lop­pe­ment mar­ke­ting senior et un vice-pré­­sident régio­nal. La com­pa­gnie conclut un enga­ge­ment d’in­té­gri­té corporative.

Astra­Ze­ne­ca doit payer 520 mil­lions de dol­lars en 2010 pour régler une affaire de fraude

Les accu­sa­tions sti­pu­laient qu’As­tra­Ze­ne­ca avait pro­cé­dé au mar­ke­ting illé­gal d’un de ses médi­ca­ments les plus popu­laires, l’an­ti­psy­cho­tique Sero­quel (qué­tia­pine), aux enfants, aux per­sonnes âgées, aux anciens com­bat­tants, et aux déte­nus, pour des uti­li­sa­tions non approu­vées par la FDA, com­pre­nant l’a­gres­si­vi­té, la mala­die d’Alz­hei­mer, la maî­trise de la colère, l’an­xié­té, le trouble défi­ci­taire de l’at­ten­tion avec hyper­ac­ti­vi­té (TDAH), la démence, la dépres­sion, les troubles de l’hu­meur, le syn­drome post-trau­­ma­­tique et l’in­som­nie35. De plus, la com­pa­gnie a ciblé son mar­ke­ting illé­gal sur des méde­cins qui ne traitent habi­tuel­le­ment pas de patients psy­cho­tiques, en ver­sant des pots-de-vin à cer­tains d’entre eux. D’autres méde­cins ont été envoyés dans des com­plexes tou­ris­tiques somp­tueux pour les encou­ra­ger à faire la pro­mo­tion du médi­ca­ment et à le pres­crire pour des uti­li­sa­tions hors indi­ca­tions. Le lan­ceur d’a­lerte devait rece­voir au-delà de 45 mil­lions de dollars.
L’a­mende était minime, étant don­né que les ventes du médi­ca­ment avaient atteint 4,9 mil­liards en 200936. Astra­Ze­ne­ca a nié toute action fau­tive, bien que ses méfaits aient été évi­dents. Voi­ci la décla­ra­tion du pro­cu­reur géné­ral des Etats-Unis à ce pro­pos35 :

Il n’est pas ques­tion de crimes sans vic­times – les gestes illé­gaux des com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques et les affir­ma­tions men­son­gères à l’en­contre de Medi­care et de Medi­caid peuvent mettre en dan­ger la san­té du public, cor­rompre les déci­sions médi­cales des four­nis­seurs de ser­vices de san­té, et sou­ti­rer des mil­liards de dol­lars direc­te­ment des poches des contribuables.

Roche per­suade des gou­ver­ne­ments de faire des réserves de Tamiflu

Roche a per­pé­tré ce qui est à mes yeux le plus grand vol de l’his­toire37–47, bien que per­sonne n’ait encore traî­né la com­pa­gnie devant un tri­bu­nal. Pour se pré­pa­rer à l’é­pi­dé­mie modé­rée d’in­fluen­za de 2009, les gou­ver­ne­ments des États-Unis et de l’Eu­rope ont dépen­sé des mil­liards d’eu­ros et de dol­lars pour ache­ter du Tami­flu (osel­ta­mi­vir).

Roche a omis de publier la plu­part des don­nées pro­ve­nant des études cli­niques et refu­sé de les par­ta­ger avec des cher­cheurs indé­pen­dants de la Col­la­bo­ra­tion Cochrane. En se basant sur des essais non publiés, Roche pré­ten­dait que le Tami­flu rédui­sait les admis­sions à l’hô­pi­tal de 61%, les com­pli­ca­tions secon­daires de 67%, et les infec­tions des voies res­pi­ra­toires infé­rieures néces­si­tant des anti­bio­tiques de 55 %38. Curieu­se­ment, la com­pa­gnie a convain­cu l’Euro­pean Medianes Agen­cy (EMA) d’ap­prou­ver le médi­ca­ment pour la pré­ven­tion des com­pli­ca­tions dues à l’in­fluen­za, et le résu­mé des carac­té­ris­tiques du pro­duit publié par l’or­ga­nisme décla­rait que les com­pli­ca­tions des voies res­pi­ra­toires infé­rieures avaient été réduites pas­sant de 12,7% à 8,6% (P = 0,001)38.

En contre­par­tie, la FDA a envoyé une lettre d’a­ver­tis­se­ment inti­mant à Roche de ces­ser de pré­tendre que le Tami­flu réduit la gra­vi­té et l’in­ci­dence des infec­tions secon­daires, et en obli­geant la com­pa­gnie à impri­mer une mise en garde sur les éti­quettes : « Les effets posi­tifs du Tami­flu sur des consé­quences poten­tielles de l’in­fluen­za sai­son­nière, aviaire, ou pan­dé­mique (comme les hos­pi­ta­li­sa­tions, la mor­ta­li­té, ou l’im­pact éco­no­mique) n’ont pas été démon­trés37,47. »

Quand la FDA a exa­mi­né pour la pre­mière fois le zana­mi­vir (Relen­za), un médi­ca­ment simi­laire pro­duit par GlaxoS­mi­thK­line, le comi­té consul­ta­tif a recom­man­dé que le médi­ca­ment ne soit pas approu­vé par un vote de 13 contre 439. D’une ana­lyse à l’autre, le zana­mi­vir n’é­tait pas plus effi­cace qu’un pla­ce­bo quand les patients pre­naient un autre médi­ca­ment comme du para­cé­ta­mol39. Dans les jours qui ont sui­vi cette déci­sion, Glaxo fit par­ve­nir une mis­sive enflam­mée à la FDA décla­rant que la déci­sion était « en com­plet désac­cord avec la volon­té du Congrès qui sou­haite que le déve­lop­pe­ment et l’ap­pro­ba­tion des médi­ca­ments s’ef­fec­tuent rapi­de­ment et avec assu­rance40 ». Cette menace a eu pour effet d’é­bran­ler la direc­tion de la FDA qui ren­ver­sa la déci­sion du comi­té en cri­ti­quant l’é­va­lua­teur, le bio­sta­tis­ti­cien Michael Ela­shoff, pour avoir fait un témoi­gnage néga­tif. À l’o­ri­gine, Ela­shoff était aus­si char­gé d’exa­mi­ner la demande concer­nant l’o­sel­ta­mi­vir, mais on la lui reti­ra39 et il quit­ta l’a­gence après que cette der­nière eut fait la démons­tra­tion du pro­ces­sus fai­sant qu’un médi­ca­ment inef­fi­cace soit approu­vé. Quand le zana­mi­vir a été approu­vé, la FDA a été contrainte d’ap­prou­ver aus­si l’o­sel­ta­mi­vir la même année41.

Il n’existe pas de preuve convain­cante que le Tami­flu pré­vienne les com­pli­ca­tions dues à l’in­fluen­za ou qu’il réduise la trans­mis­sion de l’in­fluen­za aux autres. Cepen­dant, Roche a enga­gé des rédac­teurs ano­nymes, et l’un d’eux a rap­pe­lé : « Les comptes reliés au Tami­flu don­naient une liste de mes­­sages-clés qu’on devait insé­rer. C’é­tait super­vi­sé par le dépar­te­ment du mar­ke­ting et c’est à ce dépar­te­ment que nous ren­dions des comptes38. » Au mieux, le Tami­flu réduit la durée de l’in­fluen­za de 21 heures42, ce qui peut pro­ba­ble­ment se faire à l’aide de médi­ca­ments beau­coup moins chers comme l’as­pi­rine et le para­cé­ta­mol44. En outre, le Tami­flu com­porte des dan­gers impor­tants, mais ils ont été si bien dis­si­mu­lés que les cher­cheurs de Cochrane n’ont pas pu en par­ler dans leur révi­sion Cochrane. Les cher­cheurs de Cochrane ont quand même trou­vé que des cas d’hal­lu­ci­na­tions et d’ac­ci­dents bizarres ont été rap­por­tés assez régu­liè­re­ment dans la sur­veillance post-mar­­ke­­ting de Roche41, dans le même sens qu’une série de cas au Japon, et des expé­riences sur des rats qui mon­traient plu­sieurs des mêmes symp­tômes. Un article de pério­dique signé par un groupe d’au­teurs de chez Roche pré­ten­dait que les sou­ris et les rats à qui l’on avait don­né une dose très éle­vée de Tami­flu ne pré­sen­taient aucun effet secon­daire, mais selon les docu­ments sou­mis au minis­tère japo­nais de la San­té, du tra­vail, et du bien-être, par Chu­gai, la filiale Japo­naise de Roche, la même dose de Tami­flu tuait plus de la moi­tié des bêtes41 !

Si les don­nées non publiées par Roche avaient réel­le­ment démon­tré ce que la com­pa­gnie pré­tend, Roche n’au­rait pas hési­té à les publier ou à les par­ta­ger avec les cher­cheurs de Cochrane. Éton­nam­ment, cepen­dant, Roche a décla­ré que des études addi­tion­nelles « four­nis­saient peu d’in­for­ma­tion nou­velle et seraient donc peu sus­cep­tibles d’être publiées par les pério­diques les plus répu­tés38 ». Ces affir­ma­tions sont ridi­cules. Je ne peux m’empêcher ici de citer Drum­mond Ren­nie, le rédac­teur en chef du JAMA qui a décla­ré dans la publi­ci­té qu’il a faite pour le pre­mier congrès sur la révi­sion par les pairs43 :

Il semble qu’au­cune étude ne soit trop frag­men­tée, aucune hypo­thèse trop insi­gni­fiante, aucune cita­tion tirée de la docu­men­ta­tion qui soit trop sub­jec­tive ou trop égoïste, aucune concep­tion trop tor­due, aucune métho­do­lo­gie trop bâclée, aucune pré­sen­ta­tion des résul­tats qui soit trop inexacte, trop obs­cure, et trop contra­dic­toire, aucune ana­lyse qui soit trop inté­res­sée, aucun argu­ment trop par­tial, aucune conclu­sion trop vaseuse ou trop injus­ti­fiée, et aucune syn­taxe ni gram­maire trop insul­tantes pour empê­cher qu’un article finisse par être publié.

Après beau­coup d’at­ten­tion média­tique, Roche a pro­mis en 2009 de pla­cer sur son site Web la tota­li­té des rap­ports n’ayant pas encore été publiés, mais on les attend encore.

Un autre fait pour le moins étrange est l’en­voi par Roche d’un pro­to­cole d’en­tente à un des cher­cheurs de Cochrane sti­pu­lant qu’une fois signée, il ne pou­vait même pas men­tion­ner l’exis­tence même de cette entente38 ! De toute évi­dence, Roche avait non seule­ment l’in­ten­tion de conti­nuer à cacher ses don­nées, mais aus­si de faire taire les gens qui deman­daient à les voir. Le cher­cheur de Cochrane a deman­dé une cla­ri­fi­ca­tion le jour sui­vant sans jamais rece­voir de réponse.

Le Conseil de l’Eu­rope a cri­ti­qué cer­tains gou­ver­ne­ments natio­naux, l’OMS (Orga­ni­sa­tion mon­diale de la san­té) et les orga­nismes de l’UE (Union euro­péenne) pour s’être ren­dus cou­pables d’ac­tions ayant entraî­né le gas­pillage de sommes d’argent impor­tantes45. Plu­sieurs se sont deman­dé pour­quoi l’OMS choi­sis­sait, pour rédi­ger des direc­tives rela­tives aux médi­ca­ments contre la grippe, des gens payés par les com­pa­gnies qui com­mer­cia­lisent ces médi­ca­ments, et qui omet­taient ce détail dans leurs rap­ports et pour­quoi il y avait tel­le­ment de secret autour de tout cela qu’il n’é­tait même pas pos­sible, de l’ex­té­rieur, d’ob­te­nir de l’in­for­ma­tion sur ceux qui sié­geaient au comi­té de l’OMS39.

L’OMS a été le par­te­naire idéal des excès de Roche qui s’est van­tée de tra­vailler à titre de par­te­naire res­pon­sable des gou­ver­ne­ments pour les assis­ter dans leurs pla­ni­fi­ca­tions des­ti­nées à faire face à la pan­dé­mie39. Les actions de Roche démentent cette pré­ten­tion, si bien que j’ai sug­gé­ré en 2012 que les gou­ver­ne­ments euro­péens pour­suivent Roche pour récu­pé­rer les mil­liards d’eu­ros qu’ils avaient dépen­sés inuti­le­ment pour faire des réserves de Tami­flu, ce qui aurait aus­si pu faire la lumière sur les résul­tats cli­niques cachés46. De plus, j’ai pro­po­sé de boy­cot­ter les pro­duits de Roche jus­qu’à ce qu’ils publient les don­nées man­quantes sur le Tamiflu.

John­son & John­son contrainte de payer une amende de 1,1 mil­liard de dol­lars en 2012

Un jury a décou­vert que la com­pa­gnie et sa filiale Jans­sen ont mini­mi­sé et dis­si­mu­lé cer­tains risques asso­ciés à son médi­ca­ment anti­psy­cho­tique Ris­per­dal (ris­pé­ri­done)48. Le juge a décou­vert presque 240 000 infrac­tions à la loi sur les fraudes de Medi­caid en Arkan­sas. Les jurés ne tar­dèrent pas à rendre un ver­dict favo­rable à l’E­tat, qui avait décla­ré que Jans­sen avait men­ti au sujet des effets secon­daires du Ris­per­dal poten­tiel­le­ment dan­ge­reux pour la vie du malade ; comme ceux d’autres anti­psy­cho­tiques, les effets incluaient des gains de poids, du dia­bète, des acci­dents vas­cu­laires céré­braux, des convul­sions, et même des décès. La FDA a ordon­né à Jans­sen de publier un com­mu­ni­qué à l’in­ten­tion des méde­cins pour cor­ri­ger une lettre préa­lable qui disait que le médi­ca­ment n’aug­men­tait pas le risque de dia­bète. Après le ver­dict, Jans­sen a conti­nué à insis­ter sur le fait qu’elle n’en­frei­gnait pas la loi. Par­mi plu­sieurs ver­dicts ren­dus pré­cé­dem­ment contre la com­pa­gnie quelques mois aupa­ra­vant, on trouve une amende civile de 327 mil­lions de dol­lars en Caro­line du Sud et un règle­ment à l’a­miable de 158 mil­lions de dol­lars au Texas.

Le pire dans tout cela, c’est que les crimes ont aus­si un lourd impact sur les enfants49. Plus d’un quart du Ris­per­dal est consom­mé par des ado­les­cents et des enfants, mal­gré des indi­ca­tions non auto­ri­sées ; un panel d’ex­perts fédé­raux spé­cia­li­sés dans les médi­ca­ments a conclu que le médi­ca­ment était beau­coup trop uti­li­sé. Joseph Bie­der­man, un pédo­psy­chiatre de Har­vard et de renom­mée inter­na­tio­nale, s’est livré à une pro­mo­tion agres­sive du médi­ca­ment auprès des enfants, tout en extor­quant la com­pa­gnie*.

* Bie­der­man était un des papes de la psy­chia­trie de l’a­do­les­cent, ce qui lui don­nait une influence assez grande pour que cer­taines phar­ma­ceu­tiques lui versent un trai­te­ment annuel dans les 6 chiffres, ce qui était en contra­dic­tion avec les poli­tiques de Har­vard (étant pro­fes­seur à temps plein, il avait caché ces reve­nus pen­dant des années). Le pot aux roses fut décou­vert, ce qui a mené à l’a­dop­tion par le Congrès des États-Unis du Sun­shine Act, en ver­tu duquel les phar­ma­ceu­tiques doivent décla­rer à un registre natio­nal toute somme payée à un méde­cin. Ce registre natio­nal est acces­sible par Inter­net à tout citoyen, qui peut ain­si véri­fier tout ce que touche de ces for­bans son méde­cin trai­tant. L’ex­tor­sion réside dans le fait que Bider­man était assez influent pour exi­ger de John­son & John­son qu’on aug­mente l’ho­no­raire annuel que J&J lui ver­sait sous peine de deve­nir une socié­té fan­tôme en psy­chia­trie de l’en­fance. Et J&J, qui sait recon­naître de quel côté son pain est beur­ré, a payé. D’où la notion d’extorsion.

La cor­res­pon­dance interne dépo­sée en cour a révé­lé que Bie­der­man était furieux après le rejet par John­son & John­son d’une demande qu’il avait faite pour rece­voir une bourse de recherche de 280 000$. Un porte-parole de la com­pa­gnie écri­vait alors : « Je n’ai jamais vu quel­qu’un d’aus­si contra­rié. Depuis lors, notre com­pa­gnie est deve­nue inexis­tante [sic] au sein de sa zone d’influence. »

La fraude pour­rait éga­le­ment prendre encore plus d’am­pleur. En avril 2012, le gou­ver­ne­ment des États-Unis décla­rait, dans une motion dépo­sée dans le cadre d’une affaire de fraude des soins de san­té d’une valeur poten­tielle de plu­sieurs mil­liards inten­tée contre John­son & John­son, qu’A­lex Gors­ky, vice-pré­­sident du mar­ke­ting pres­sen­ti pour deve­nir le pro­chain chef de la direc­tion de John­son & John­son, était très au cou­rant de la fraude pré­su­mée et y était acti­ve­ment impli­qué50. Selon les allé­ga­tions, John­son & John­son avait ver­sé des pots-de-vin pour inci­ter Omni­care, la plus grosse phar­ma­cie des centres d’hé­ber­ge­ment et de soins de longue durée des Etats-Unis, à ache­ter et à recom­man­der le Ris­per­dal et d’autres médi­ca­ments de la com­pa­gnie. La com­pa­gnie négli­gea d’in­for­mer Omni­care ou les membres de l’é­quipe des ventes de Jans­sen que la FDA avait aver­ti la com­pa­gnie qu’il serait erro­né et trom­peur de com­mer­cia­li­ser le Ris­per­dal comme médi­ca­ment sécu­ri­taire et effi­cace pour les per­sonnes âgées. En effet, le médi­ca­ment n’a­vait pas été étu­dié de façon adé­quate pour cette popu­la­tion et en outre, la FDA avait reje­té la ten­ta­tive de la com­pa­gnie d’ob­te­nir l’au­to­ri­sa­tion de vendre du Ris­per­dal pour le trai­te­ment des désordres psy­cho­tiques et com­por­te­men­taux attri­bués à la démence (de loin l’u­ti­li­sa­tion de Ris­per­dal la plus cou­rante dans les ins­tal­la­tions de soins de san­té des­ser­vies par Omni­care) en rai­son de don­nées insuf­fi­santes à pro­pos de la sécu­ri­té du pro­duit). Mal­gré le poids des enquêtes fédé­rales et celles de l’E­tat sur les allé­ga­tions rela­tives au Ris­per­dal, le conseil de la direc­tion de John­son & John­son a récom­pen­sé Gors­ky en le choi­sis­sant comme pro­chain chef de la direc­tion. Tout comme dans la pègre : plus gros est le crime, plus l’a­van­ce­ment est important.

Merck doit payer 670 mil­lions de dol­lars pour avoir frau­dé Medi­caid en 2007

Merck avait omis de payer les rabais appro­priés à Medi­caid et à d’autres pro­grammes de soins de san­té gou­ver­ne­men­taux, en plus de ver­ser des pots-de-vin à des méde­cins et à des hôpi­taux pour les encou­ra­ger à pres­crire dif­fé­rents médi­ca­ments51 . Les allé­ga­tions ont été sou­le­vées dans deux pour­suites inten­tées sépa­ré­ment par des lan­ceurs d’a­lerte, et l’un d’entre eux devait rece­voir 68 mil­lions de dol­lars. De 1997 à 2001, la force de vente de Merck a uti­li­sé approxi­ma­ti­ve­ment 15 pro­grammes dif­fé­rents pour inci­ter des méde­cins à pres­crire des médi­ca­ments. Ces pro­grammes consis­taient sur­tout en des paie­ments excé­den­taires ver­sés à des méde­cins sous le cou­vert d’ho­no­raires pour de la « for­ma­tion », de la « consul­ta­tion », ou de la « recherche de mar­ché ». Le gou­ver­ne­ment a pré­su­mé que ces hono­raires étaient des pots-de-vin illé­gaux des­ti­nés à mous­ser les ventes des médi­ca­ments de Merck. Merck consen­tit à une entente d’in­té­gri­té corporative.

Eli Lil­ly doit payer plus de 1,4 mil­liard de dol­lars pour du mar­ke­ting illé­gal en 2009

Eli Lil­ly a conclu une entente avec le minis­tère de la Jus­tice pour régler une affaire au sujet d’un vaste com­plot impli­quant le mar­ke­ting non conforme de son médi­ca­ment vedette, l’an­ti­psy­cho­tique Zyprexa (olan­za­pine), avec des ventes mon­diales de près de 40 mil­liards de dol­lars entre 1996 et 200952. En ver­tu de la déci­sion, Eli Lil­ly paie­rait 800 mil­lions de dol­lars en amendes civiles et plai­de­rait cou­pable à des accu­sa­tions cri­mi­nelles, en acquit­tant une amende addi­tion­nelle de 600 mil­lions de dol­lars. Les allé­ga­tions ont été sou­le­vées par six lan­ceurs d’a­lerte de Lil­ly qui se par­ta­ge­raient envi­ron 18 % des sommes récu­pé­rées par le fédé­ral et les États en cause. Tous les lan­ceurs d’a­lerte ont été congé­diés ou contraints de démis­sion­ner par la com­pa­gnie. D’a­près la plainte, un repré­sen­tant des ventes avait com­mu­ni­qué avec le ser­vice d’as­sis­tance télé­pho­nique de la com­pa­gnie au sujet des pra­tiques de ventes contraires à l’é­thique, mais n’a­vait reçu aucune réponse.

Lil­ly eut beau­coup de suc­cès en com­mer­cia­li­sant le Zyprexa pour de nom­breuses uti­li­sa­tions hors indi­ca­tions incluant la mala­die d’Alz­hei­mer, la dépres­sion et la démence, en par­ti­cu­lier chez les enfants et les per­sonnes âgées, bien que les dan­gers du médi­ca­ment soient sérieux et sus­cep­tibles d’in­duire des défaillances car­diaques, des pneu­mo­nies, des gains de poids consi­dé­rables et du dia­bète. Des ven­deurs de Lil­ly dis­sé­mi­nés dans l’au­di­toire posaient en per­sonnes inté­res­sées par les uti­li­sa­tions éten­dues du Zyprexa, for­mu­lant des « ques­tions conve­nues » pen­dant des confé­rences trai­tant des uti­li­sa­tions hors indi­ca­tion et pen­dant des séances audio por­tant sur le même sujet et des­ti­nées aux méde­cins. Bien qu’on ait connu le risque sub­stan­tiel de gain de poids que pose le Zyprexa, une autre tac­tique consis­tait pour la com­pa­gnie à mini­mi­ser le lien entre le Zyprexa et le gain de poids dans une vidéo lar­ge­ment dif­fu­sée et inti­tu­lée Le mythe du dia­bète, qui uti­li­sait des « études scien­ti­fiques » d’une inté­gri­té dou­teuse ain­si que le signa­le­ment désor­don­né d’ef­fets secon­daires indé­si­rables. Le règle­ment à l’a­miable com­pre­nait un enga­ge­ment d’in­té­gri­té corporative.

Abbott doit payer 1,5 mil­liard de dol­lars pour avoir frau­dé Medi­caid en 2012

Abbott régla à l’a­miable des allé­ga­tions d’a­voir frau­dé Medi­caid en se livrant à du mar­ke­ting illé­gal fai­sant la pro­mo­tion de son médi­ca­ment pour l’é­pi­lep­sie Depa­kote (val­proate) ; 84 mil­lions de dol­lars seraient payés aux lan­ceurs d’a­lerte53,54. Abbott paie­rait 800 mil­lions de dol­lars en amendes et dom­mages civils pour indem­ni­ser Medi­caid, Medi­care et les dif­fé­rents pro­grammes de soins de san­té fédé­raux pour les dom­mages entraî­nés par sa conduite. Abbott plai­da aus­si cou­pable à une infrac­tion de la Food, Drug, and Cos­me­tic Act (la Loi sur l’in­no­cui­té des ali­ments, médi­ca­ments, et cos­mé­tiques) et accep­ta de payer une amende cri­mi­nelle et des confis­ca­tions d’une valeur de 700 mil­lions de dollars.

Les États ont allé­gué qu’Ab­bott avait mous­sé les ventes et l’u­ti­li­sa­tion du Depa­kote pour des uti­li­sa­tions non approu­vées par la FDA comme étant sécu­ri­taires et effi­caces. De plus, on a accu­sé Abbott Labo­ra­to­ries d’a­voir fait des décla­ra­tions trom­peuses et men­son­gères à pro­pos de l’in­no­cui­té, de l’ef­fi­ca­ci­té, du dosage, et de l’ef­fi­cience du Depa­kote pour cer­taines uti­li­sa­tions non auto­ri­sées. En outre, la com­pa­gnie aurait com­mer­cia­li­sé de façon inap­pro­priée son pro­duit dans des centres d’hé­ber­ge­ment pour patients déments alors qu’elle avait inter­rom­pu une étude auprès de patients simi­lai­re­ment atteints, étude qui avait mon­tré une aug­men­ta­tion des effets indé­si­rables. Enfin elle aurait payé des pots-de-vin pour inci­ter les méde­cins et d’autres à pres­crire le médi­ca­ment ou à en faire la pro­mo­tion. Abbott conclut une entente d’in­té­gri­té corporative.

LES CRIMES SONT RÉPÉTITIFS

Mon enquête a mon­tré que la cri­mi­na­li­té des entre­prises est répan­due et que les crimes sont com­mis sans pitié, dans le mépris le plus total des décès et des autres consé­quences néfastes qu’elles causent. Vous consta­te­rez en pour­sui­vant la lec­ture du pré­sent ouvrage que la cri­mi­na­li­té des socié­tés tue pas mal de gens12 et qu’elle implique aus­si des détour­ne­ments gigan­tesques de sommes d’argent des contribuables.

Il a été facile de trou­ver d’autres crimes com­mis par les mêmes dix prin­ci­pales com­pa­gnies24, des crimes per­pé­trés à l’ex­té­rieur des États-Unis, et des crimes com­mis par d’autres com­pa­gnies. J’ai uti­li­sé le terme « fraude » dans mes recherches, mais j’au­rais tout aus­si bien pu uti­li­ser « cri­mi­nel », « illé­gal », « FBI », « pot-de-vin », « incon­duite », « règle­ment », « cor­rup­tion », « cou­pable », ou « crime », ce qui aurait dévoi­lé de nom­breux autres crimes, addi­tion­nels et plus récents. Je décri­rai ici un cer­tain nombre d’autres crimes et je don­ne­rai d’autres exemples plus tard.

En 2007, la FDA a érein­té Sano­­fi-Aven­­tis à pro­pos de son défaut d’a­gir dans des cas connus de fraude pen­dant une étude pivot de son anti­bio­tique Ketek (teli­thro­my­cine)55. La FDA avait exi­gé cette étude après avoir exa­mi­né le médi­ca­ment pour la pre­mière fois, et la com­pa­gnie recru­ta plus de 24 000 patients en 5 mois seule­ment, en embau­chant plus de 1 800 méde­cins, dont plu­sieurs qui en étaient à leur pre­mière étude cli­nique56.

Sano­­fi-Aven­­tis conti­nua à nier les accu­sa­tions, bien que selon les archives de la com­pa­gnie et le témoi­gnage d’un ancien employé celle-ci ait eu plei­ne­ment conscience qu’il s’a­gis­sait de don­nées frau­du­leuses et qu’elle n’ait rien fait.

Un des méde­cins cher­cheurs a été condam­né pour fraude après avoir enrô­lé des patients et fabri­qué des for­mu­laires de consen­te­ment, il reçut une peine de 57 mois de pri­son. Ce méde­cin avait recru­té plus de 400 patients, à rai­son de 400 dol­lars par patient, et aucun de ces patients n’a­vait aban­don­né l’é­tude, ni été per­du de vue pen­dant le sui­vi, ce qui est mani­fes­te­ment trop beau pour être vrai.

Après avoir ins­pec­té neuf autres sites qui recru­taient beau­coup de patients, la FDA en sou­mit trois à des enquêtes cri­mi­nelles56. Tou­te­fois, bien que la FDA ait été au cou­rant de l’in­con­duite, elle ne fit état d’au­cun pro­blème rela­tif aux don­nées lors de la réunion de son comi­té consul­ta­tif, en invo­quant l’ex­cuse d’une obli­ga­tion légale lui impo­sant de s’en abs­te­nir en rai­son de l’exis­tence d’une enquête cri­mi­nelle56. Ce n’est pas une excuse valable, étant don­né qu’il aurait pu déci­der de ne pré­sen­ter aucune don­née de cette étude, ou de retar­der la réunion jus­qu’à ce que les pro­blèmes aient été résolus.

Igno­rant tout des contro­verses, le comi­té vota pour recom­man­der l’ho­mo­lo­ga­tion à 11 contre 1. La FDA accep­ta en outre des rap­ports étran­gers de phar­ma­co­vi­gi­lance post homo­lo­ga­tion, comme preuves d’in­no­cui­té, bien que des don­nées non contrô­lées de ce genre soient sujettes à cau­tion, et quoique les enquê­teurs cri­mi­nels eurent recom­man­dé à la FDA d’exa­mi­ner la ques­tion de l’im­pli­ca­tion soup­çon­née de Sano­­fi-Aven­­tis dans une fraude sys­té­ma­tique. La FDA ne don­na pas suite à cette recom­man­da­tion et exer­ça plu­tôt des pres­sions sur ses cher­cheurs à l’in­terne pour qu’ils modi­fient leurs conclu­sions en faveur du médi­ca­ment, ce qui, comme on le ver­ra plus tard, semble être pra­tique cou­rante à la FDA.

Sano­­fi-Aven­­tis s’est van­tée que le lan­ce­ment du Ketek avait été celui de l’an­ti­bio­tique le plus réus­si de l’his­toire. Cepen­dant, sept mois seule­ment après le lan­ce­ment, on rap­por­tait un pre­mier décès dû à une insuf­fi­sance hépatique.

D’autres cas sui­virent. La FDA orga­ni­sa une réunion d’ur­gence de ses « haut diri­geants » – ce qui n’in­clut pas les res­pon­sables de la sécu­ri­té – et annon­ça que le médi­ca­ment était sans dan­ger en se réfé­rant à une étude qu’elle savait être frau­du­leuse56 ! Un mois plus tard, un des exa­mi­na­teurs du Ketek aler­ta la direc­tion géné­rale de la FDA au sujet des irré­gu­la­ri­tés, mais aucune action cor­ro­bo­ra­tive ne fut menée, et quelques mois plus tard, après 23 cas de bles­sures hépa­tiques graves et quatre décès rap­por­tés, le com­mis­saire Andrew von Eschen­bach, de la FDA, inter­dit aux cher­cheurs de par­ler du Ketek à l’ex­té­rieur de l’a­gence. La FDA ne chan­gea les éti­quettes de Ketek pour aler­ter au sujet de sa toxi­ci­té pour le foie que 16 mois après que le pre­mier cas eut été ren­du public. La défense publiée par l’a­gence pour tout cela cause un cer­tain malaise et res­semble beau­coup aux pro­pos de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique quand elle tente de défendre l’in­dé­fen­dable57.

Il est éton­nant de consta­ter que le Ketek est tou­jours dis­po­nible aux États-Unis, accom­pa­gné, tou­te­fois, d’une mise en garde ; par ailleurs, il n’est plus auto­ri­sé pour les mala­dies res­pi­ra­toires bénignes comme la sinu­site. L’in­for­ma­tion offi­cielle de la FDA sur le Ketek est tel­le­ment acca­blante que j’ai du mal à com­prendre qu’un méde­cin ose uti­li­ser ce médi­ca­ment, mais l’ex­pli­ca­tion la plus pro­bable, c’est que les méde­cins ne lisent pas les comptes-ren­­dus de 26 pages sur les médi­ca­ments indi­vi­duels et ne connaissent pas les anté­cé­dents du Ketek58.

Astra­Ze­ne­ca a payé 355 mil­lions de dol­lars en 2003 après avoir plai­dé cou­pable à des accu­sa­tions d’a­voir encou­ra­gé des méde­cins à deman­der des rem­bour­se­ments illé­gaux de Medi­care pour son médi­ca­ment contre le can­cer de la pros­tate, le Zola­dex (gose­re­line), et sou­doyé des méde­cins pour qu’ils en achètent35.

Johnson&Johnson devait payer au-delà de 75 mil­lions de dol­lars aux auto­ri­tés du Royaume-Uni et des États-Unis en 2009 pour régler des incul­pa­tions de cor­rup­tion dans trois pays euro­péens et en Irak59. Les accu­sa­tions étaient liées au paie­ment allé­gué de pots-de-vin à des méde­cins en Grèce, en Pologne et en Rou­ma­nie, pour les encou­ra­ger à uti­li­ser les pro­duits de la com­pa­gnie, ain­si qu’à des admi­nis­tra­teurs du sec­teur hos­pi­ta­lier en Pologne, pour qu’ils accordent des contrats à la compagnie.

En 2005, Eli Lil­ly accep­ta de payer 36 mil­lions de dol­lars pour régler à l’a­miable des accu­sa­tions civiles et cri­mi­nelles rela­tives à du mar­ke­ting illé­gal du médi­ca­ment contre l’os­téo­po­rose Evis­ta (raloxi­fène) pour la pré­ven­tion des mala­dies car­diaques et du can­cer du sein dans des lettres envoyées aux méde­cins par son sec­teur des ventes60. La com­pa­gnie a aus­si dis­si­mu­lé des don­nées qui mon­traient une aug­men­ta­tion du risque de can­cer des ovaires. Eli Lil­ly rati­fia un enga­ge­ment d’in­té­gri­té corporative.

En 2001, TAP Phar­ma­ceu­ti­cals, une coen­tre­prise d’Abbott et Take­da, a payé 875 mil­lions de dol­lars, plai­dant cou­pable à des accu­sa­tions cri­mi­nelles de fraude pour avoir inci­té des méde­cins à fac­tu­rer au gou­ver­ne­ment des médi­ca­ments que la com­pa­gnie leur don­nait gra­tui­te­ment ou à prix réduit18,61,62.

En 2003, Abbott a payé 622 mil­lions de dol­lars pour régler une enquête sur ses pra­tiques de vente concer­nant des liquides ser­vant à nour­rir les patients gra­ve­ment malades61. Abbott don­na des tubes et des pompes per­met­tant d’in­tro­duire la nour­ri­ture liquide direc­te­ment dans le tube diges­tif du patient en échange de grosses com­mandes de liquides.

Plu­sieurs crimes ont par­fois été rap­por­tés dans les 10 pre­miers résul­tats de mes recherches sur Google à pro­pos de la même com­pa­gnie. GlaxoS­mi­thK­line, par exemple, a fer­mé une usine à Puer­to Rico en 2009 pour le motif qu’elle pro­dui­sait des médi­ca­ments défec­tueux63. La fabrique avait envoyé des lots de Paxil (paroxé­tine) qui conte­naient deux doses dif­fé­rentes et mélan­geaient deux médi­ca­ments dif­fé­rents, de l’A­ven­dia (rosi­gli­ta­zone) avec du Taga­met (cimé­ti­dine) et du Paxil, par exemple. Glaxo recon­nut être cou­pable de fraude cri­mi­nelle et reçut une amende de 750 mil­lions de dol­lars, dont 96 mil­lions étaient des­ti­nés à la don­neuse d’a­lerte, la direc­trice géné­rale du ser­vice de contrôle de la fia­bi­li­té de la com­pa­gnie, dont les inquié­tudes docu­men­tées avaient été igno­rées par la haute direc­tion qui la congé­dia64. Glaxo men­tit éga­le­ment aux enquê­teurs fédé­raux au sujet des pro­blèmes, quoique des phar­ma­ciens aient appe­lé l’u­sine direc­te­ment quand des patients se sont pré­sen­tés avec des com­pri­més de cou­leurs dif­fé­rentes dans leur médi­ca­tion. En plai­dant sa culpa­bi­li­té, Glaxo admit avoir dis­tri­bué des médi­ca­ments fre­la­tés, mais la com­pa­gnie a men­ti au public quand elle a indi­qué qu’elle avait volon­tai­re­ment rap­por­té à la FDA, en 2002, ses pré­oc­cu­pa­tions sur des ques­tions d’in­no­cui­té, et quand elle a affir­mé que « l’u­sine avait été fer­mée en 2009 en rai­son d’une dimi­nu­tion de la demande pour les médi­ca­ments fabri­qués là-bas ». Or on ne peut pas vrai­ment dire que des gros ven­deurs comme Avan­dia, Paxil et Taga­met sont en baisse de popularité.

En 2003, Glaxo a signé un enga­ge­ment d’in­té­gri­té cor­po­ra­tive et payé une amende civile de 88 mil­lions de dol­lars pour avoir sur­fac­tu­ré Medi­caid pour le Paxil et l’aé­ro­sol contre les aller­gies nasales Flo­nase (flu­ti­ca­sone)65. En 2003, la com­pa­gnie a fait face à une demande d’un mon­tant de 7,8 mil­liards de dol­lars en impôts impayés et en inté­rêts, demande la plus éle­vée de l’his­toire du fisc amé­ri­cain65. En 2004, la police finan­cière de l’I­ta­lie accu­sait plus de 4 000 méde­cins et 73 employés de Glaxo de cor­rup­tion, un com­plot de 228 mil­lions d’eu­ros qui impli­quait de l’argent comp­tant et d’autres béné­fices pour inci­ter les méde­cins à uti­li­ser les pro­duits de la com­pa­gnie, plus par­ti­cu­liè­re­ment en rela­tion avec des médi­ca­ments contre le can­cer66. Enfin, en 2006, la com­pa­gnie a réglé une dis­pute concer­nant des taxes en accep­tant de payer 3,1 mil­liards de dol­lars dans une affaire qui concer­nait des « frais de trans­port intra-entre­­prise65 ».

Cer­tains crimes consistent à empê­cher les fabri­cants de géné­riques de péné­trer sur le mar­ché une fois qu’un bre­vet est échu, et GlaxoS­mi­thK­line a aus­si trem­pé dans des acti­vi­tés du genre67. En 2004, la com­pa­gnie accepte de payer 175 mil­lions de dol­lars pour régler une pour­suite qui l’ac­cu­sait d’a­voir blo­qué des formes géné­riques moins coû­teuses du Rela­fen (nabu­mé­tone, un AINS), en contra­ven­tion avec les lois anti­trust, et la com­pa­gnie s’at­ten­dait à payer 406 mil­lions de dol­lars pour cou­vrir les demandes réglées ou en attente d’un ver­dict au sujet du Rela­fen. En 2006, Glaxo paya 14 mil­lions de dol­lars pour résoudre des allé­ga­tions selon les­quelles les pro­grammes gou­ver­ne­men­taux auraient payé des prix gon­flés pour le Paxil parce que l’en­tre­prise avait frau­dé des bre­vets, enfreint des lois anti­trust, et s’é­tait adon­née à des pour­suites peu consis­tantes dans le des­sein de conser­ver un mono­pole et d’empêcher des ver­sions géné­riques d’en­trer sur le mar­ché65.

Aux États-Unis, il peut arri­ver que des géné­riques soient main­te­nus hors du mar­ché pen­dant des années, en toute léga­li­té. Une com­pa­gnie peut inten­ter une pour­suite contre un com­pé­ti­teur qui fabrique un géné­rique en accu­sant ce der­nier d’a­voir enfreint quelque autre bre­vet, et peu importe à quel point l’ac­cu­sa­tion est ridi­cule, l’ap­pro­ba­tion du géné­rique par la FDA est auto­ma­ti­que­ment retar­dée pen­dant 30 mois. Voi­ci com­ment on décrit un des élé­ments d’un plan de cours des­ti­né à des avo­cats et à des cadres supé­rieurs de l’in­dus­trie : « Com­ment uti­li­ser un sur­sis de 30 mois pour neu­tra­li­ser chaque défi d’un géné­rique68. » De cette manière, Glaxo a réus­si à ral­lon­ger l’ex­clu­si­vi­té de son anti­dé­pres­seur vedette, le Paxil, pen­dant plus de 5 ans69 !

Les avo­cas­se­ries consti­tuent aus­si un grave pro­blème en Europe. En 2008, un rap­port de la Com­mis­sion euro­péenne esti­mait que les tac­tiques légales des com­pa­gnies pour écar­ter les géné­riques du mar­ché avaient coû­té 3 mil­liards d’eu­ros à l’UE en seule­ment 8 ans70. Une bonne illus­tra­tion de l’é­tat lamen­table de notre droit des bre­vets nous est four­nie par une affaire dans laquelle une com­pa­gnie a enre­gis­tré 1300 bre­vets pour le même médi­ca­ment. Je men­tion­ne­rai aus­si des exemples récents de com­pa­gnies fabri­quant des appa­reils ou des médi­ca­ments qui ne figurent pas dans les 10 plus impor­tantes. Bris­­tol-Myers Squibb accep­ta en 2007 de payer plus de 515 mil­lions de dol­lars pour régler une affaire de mar­ke­ting illé­gal et de fixa­tion frau­du­leuse des prix impli­quant des paie­ments effec­tués à des méde­cins pour les encou­ra­ger à uti­li­ser aus­si les médi­ca­ments de la com­pa­gnie hors indi­ca­tions71. En 2003, Bris­­tol-Myers Squibb a payé 670 mil­lions de dol­lars pour régler des accu­sa­tions de contra­ven­tions à la loi anti­trust qui avaient contraint des patients can­cé­reux et d’autres à sur­payer pour des médi­ca­tions impor­tantes et sou­vent vitales, le tout à l’é­chelle de cen­taines de mil­lions de dol­lars72,73. La Fede­ral Trade Com­mis­sion a accu­sé la com­pa­gnie d’a­voir sys­té­ma­ti­que­ment blo­qué l’en­trée de com­pé­ti­teurs géné­riques sur le mar­ché de manière illé­gale pen­dant une décen­nie, en ayant trom­pé le bureau des bre­vets par le dépôt de sou­mis­sions frau­du­leuses, et en ayant offert un pot-de-vin de 72 mil­lions de dol­lars à un concur­rent pour le dis­sua­der de com­mer­cia­li­ser son médi­ca­ment géné­rique73.

En 2013, la Com­mis­sion euro­péenne a impo­sé une amende de 94 mil­lions d’eu­ros à Lund­beck, et des amendes tota­li­sant 52 mil­lions d’eu­ros à plu­sieurs pro­duc­teurs de cita­lo­pram géné­rique (Cipra­mil) qui, en échange d’argent comp­tant, s’é­taient enten­dus avec Lund­beck en 2002 pour retar­der l’en­trée de l’an­ti­dé­pres­seur sur le mar­ché, au mépris des règle­ments anti­trust de l’UE74. Lund­beck avait aus­si ache­té l’in­ven­taire des géné­riques dans le seul but de les détruire.

En 2006, on rap­por­ta dans une pour­suite inten­tée par un lan­ceur d’a­lerte que Med­tro­nic avait dépen­sé au moins 50 mil­lions de dol­lars en paie­ments à d’é­mi­nents chi­rur­giens du dos au cours d’une période de 4 ans75. Selon le minis­tère de la Jus­tice des Etats-Unis, Med­tro­nic paya des méde­cins entre 1000 $ et 2 000 $ par patient à qui l’on implan­tait un des appa­reils de la com­pa­gnie76. Un chi­rur­gien, qui a reçu presque 700 000 $ en frais de consul­ta­tion de la part de Med­tro­nic au cours d’une période de 9 mois, décla­ra que ses hono­raires étaient un dédom­ma­ge­ment pour le temps qu’il pas­sait loin de sa famille et de sa pra­tique75. La pour­suite a révé­lé que Med­tro­nic orga­ni­sait des confé­rences médi­cales dont l’ob­jec­tif prin­ci­pal consis­tait à « faire en sorte que le méde­cin, par quelque moyen finan­cier que ce soit », uti­lise ses appareils.

Med­tro­nic a sui­vi de près l’u­ti­li­sa­tion de ses appa­reils par les méde­cins qui assis­taient aux confé­rences, en choi­sis­sant à don­ner à cer­tains d’entre eux une « atten­tion spé­ciale ». Un ancien pré­sident de l’Ame­ri­can Aca­de­my of Ortho­pé­die Sur­geons a remar­qué que les sommes d’argent étaient astro­no­miques (le coût des com­po­santes néces­saires dans le cas d’une chi­rur­gie de fusion lom­baire oscille habi­tuel­le­ment autour de 13 000 $), et que les fabri­cants d’ap­pa­reils connais­saient l’a­cha­lan­dage de ces chi­rur­giens. Le pro­gramme de pots-de-vin com­por­tait des acti­vi­tés par­ti­cu­lières, comme celle d’in­vi­ter les méde­cins au Pla­ti­num Plus, un club d’ef­feuilleuses de Mem­phis, au Ten­nes­see, en camou­flant les dépenses comme s’il s’a­gis­sait d’une soi­rée au ballet.

En 2007, après avoir admis le paie­ment de dizaines, voire de cen­taines de mil­liers de dol­lars en « frais de consul­ta­tion » à des chi­rur­giens pour qu’ils uti­lisent leurs appa­reils, cinq manu­fac­tu­riers de dis­po­si­tifs de rem­pla­ce­ment de la hanche et du genou, Zim­mer, DePuy Ortho­pae­dics, Bio­met, Smith & Nephew et Stry­ker Ortho­pe­dics, ont accep­té un règle­ment à l’a­miable avec le gou­ver­ne­ment fédé­ral des États-Unis77.

En 2006, les labo­ra­toires Sero­no ont plai­dé cou­pable à deux accu­sa­tions de com­plot et ils ont accep­té de payer 704 mil­lions de dol­lars pour régler à l’a­miable des accu­sa­tions cri­mi­nelles pour avoir par­ti­ci­pé à un sys­tème de pots-de-vin éla­bo­ré pour encou­ra­ger les ventes de son médi­ca­ment pour trai­ter le SIDA, Sero­stim (soma­tro­pine de l’ADN recom­bi­né)78.

En 2004, Sche­­ring-Plough a accep­té un règle­ment de 346 mil­lions de dol­lars pour avoir ver­sé des pots-de-vin ; Bayer a payé 257 mil­lions de dol­lars et GlaxoS­mi­thK­line 87 mil­lions de dol­lars pour régler des allé­ga­tions simi­laires79. Par­mi d’autres com­pa­gnies impli­quées, on trouve Astra­Ze­ne­ca, Dey, Pfi­zer et TAP Phar­ma­ceu­ti­cals80.

En 2007, Pur­due Phar­ma et son pré­sident, son prin­ci­pal avo­cat et son ancien direc­teur médi­cal ont dû payer un total de 635 mil­lions de dol­lars en amendes pour avoir affir­mé que l’Oxy­Con­tin (oxy­co­done, un médi­ca­ment appa­ren­té à la mor­phine) était moins toxi­co­ma­no­gène, moins sus­cep­tible d’en­traî­ner des abus et moins sus­cep­tible de cau­ser des symp­tômes de sevrage que les autres opia­cés. La com­pa­gnie a admis avoir men­ti aux méde­cins et aux patients à pro­pos des risques dans le des­sein de sti­mu­ler les ventes81. Le médi­ca­ment devint très popu­laire par­mi les toxi­co­manes, en fait un stu­pé­fiant de pre­mier choix qu’ils dési­gnaient comme « l’hé­roïne des péque­nauds82 ». Il est res­pon­sable d’une quan­ti­té énorme de décès. En Aus­tra­lie, la plu­part de ceux qui sont morts n’é­taient pas des toxi­co­manes mais des gens qui fai­saient des sur­doses acci­den­telles83. Le direc­teur du US Cen­ter on Addic­tion and Sub­stance Abuse a décla­ré84 :

Je crois que ces gens sont des col­por­teurs de drogues, tout comme les col­por­teurs de stu­pé­fiants qu’on trouve dans la rue. Il est scan­da­leux que ces gens fassent la pro­mo­tion de ce médi­ca­ment sur le mar­ché en sachant qu’en rai­son de sa puis­sance toxi­co­ma­no­gène, ses effets nui­ront à des mil­lions de per­sonnes innocentes.

On a inter­dit à trois chefs de la direc­tion de faire des affaires avec le gou­ver­ne­ment pen­dant 12 ans83. Pur­due for­ma sa force de vente pour affir­mer aux méde­cins que le risque de phar­ma­co­dé­pen­dance était infé­rieur à 1 %, ce qui n’est pas vrai, étant don­né que le risque est simi­laire à celui des autres opia­cés82.

Pur­due ver­sa 3 mil­lions de dol­lars au Mas­sa­chu­setts Gene­ral Hos­pi­tal de Bos­ton pour que son centre sur la dou­leur soit rebap­ti­sé « « MGH Pur­due Phar­ma Pain Cen­ter »18. L’en­tente impli­quait aus­si que les spé­cia­listes de la dou­leur de l’hô­pi­tal devaient uti­li­ser « un cur­ri­cu­lum conçu par Pur­due, et rédi­gé en par­tie pour encou­ra­ger les phar­ma­ciens et les méde­cins méti­cu­leux à pres­crire des anal­gé­siques comme l’Oxy­Con­tin ». La cor­rup­tion était totale.

L’Oxy­Con­tin a aus­si été le sujet d’une cam­pagne de pro­mo­tion extrê­me­ment agres­sive au Dane­mark, au point de deve­nir un sujet de conver­sa­tion même par­mi les méde­cins qui uti­li­saient rare­ment des médi­ca­ments assi­mi­lables à la mor­phine. Les ven­deurs étaient comme des mouches tsé-tsé qui bour­don­naient autour de tout ce qui bou­geait dans un sar­rau. Le médi­ca­ment est très dis­pen­dieux et ne pro­cure aucun avan­tage par rap­port aux autres pro­duits beau­coup moins chers. Or, mal­gré cela, le comi­té des médi­ca­ments de l’hô­pi­tal où je tra­vaille s’est vu contraint d’in­ter­dire le médi­ca­ment tout sim­ple­ment, de sorte que les cli­ni­ciens ne pou­vaient plus en com­man­der de la pharmacie.

Les crimes sont tellement répandus, répétitifs, et variés, qu’il est impossible de ne pas conclure qu’ils sont commis délibérément, car le crime est payant. Les compagnies considèrent les amendes comme des coûts de marketing et poursuivent leurs activités illégales comme si de rien n’était.

Il est aus­si impor­tant de sou­li­gner que plu­sieurs des crimes auraient été impos­sibles à com­mettre si des méde­cins n’a­vaient pas été dis­po­sés à col­la­bo­rer. Les méde­cins sont com­plices des crimes quand ils acceptent des pots-de-vin et s’a­donnent à d’autres types de cor­rup­tion, sou­vent reliés au mar­ke­ting illé­gal. Il est curieux de voir que des méde­cins puissent être payés par les com­pa­gnies pour faire exac­te­ment cela sans être punis. Quand les médi­ca­ments sont fabri­qués pour des uti­li­sa­tions hors indi­ca­tions, on ignore s’ils sont effi­caces ou s’ils sont trop dan­ge­reux pour être uti­li­sés, par les enfants, par exemple. C’est pour­quoi on tient cette façon de pro­cé­der comme ana­logue à l’u­ti­li­sa­tion de citoyens comme rats de labo­ra­toire85 à grande échelle, et sans dis­po­ser de leur consen­te­ment éclai­ré.

Même quand les méde­cins uti­lisent des médi­ca­ments seule­ment pour des indi­ca­tions approu­vées, les crimes ont des consé­quences sur leurs patients. Les méde­cins n’ont accès qu’à de l’in­for­ma­tion mani­pu­lée et sélec­tion­née16,22,43 et croient donc les médi­ca­ments beau­coup plus effi­caces et sécu­ri­taires qu’ils ne le sont vrai­ment. Par consé­quent, tant le mar­ke­ting légal que le mar­ke­ting illé­gal entraînent un sur­trai­te­ment éten­du de la popu­la­tion et beau­coup de dom­mages qui pour­raient être évités.

Plu­sieurs crimes impliquent la cor­rup­tion à grande échelle de méde­cins qui reçoivent de l’argent pour les encou­ra­ger à pres­crire des médi­ca­ments qui sont sou­vent 10 ou 20 fois plus dis­pen­dieux que des médi­ca­ment exis­tants qui sont tout aus­si bons, et par­fois même supé­rieurs. Le US Office of the Ins­pec­tor Gene­ral of the Depart­ment of Health and Human Ser­vices a émis un aver­tis­se­ment selon lequel les nom­breuses pra­tiques exis­tantes impli­quant des cadeaux et des paie­ments à des méde­cins pour influen­cer leurs choix d’or­don­nances auraient le poten­tiel de contre­ve­nir aux lois fédé­rales contre la cor­rup­tion69. Mal­heu­reu­se­ment, le seul orga­nisme qui semble avoir pris au sérieux la gra­vi­té de la situa­tion est l’A­me­ri­can Médi­cal Student Asso­cia­tion, qui a voté une inter­dic­tion totale à tous les étu­diants en méde­cine d’ac­cep­ter des cadeaux ou des faveurs69.

C’EST DU CRIME ORGANISÉ

En 2004–2005, le comi­té sur la san­té de la Chambre des com­munes du Royaume-Uni a exa­mi­né l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique en détails17 et a conclu que son influence était énorme et hors de contrôle86. Les par­le­men­taires ont décou­vert une indus­trie qui achète de l’in­fluence auprès des méde­cins, des œuvres de bien­fai­sance, des groupes de patients, des jour­na­listes et des poli­ti­ciens, et dont la régle­men­ta­tion est par­fois timide ou ambi­guë87. En outre, le minis­tère de la San­té n’est pas seule­ment res­pon­sable du ser­vice de san­té natio­nal, mais aus­si de repré­sen­ter les inté­rêts de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique. Le rap­port du comi­té a clai­re­ment éta­bli qu’il serait bon pour tout le monde de réduire l’in­fluence de l’in­dus­trie, y com­pris pour l’in­dus­trie elle-même, qui pour­rait se concen­trer sur l’é­la­bo­ra­tion de nou­veaux médi­ca­ments plu­tôt que de cor­rompre des méde­cins, des regrou­pe­ments de patients, ou n’im­porte qui d’autre88. Le rap­port a aus­si affir­mé qu’on a besoin d’une indus­trie qui soit gui­dée par les valeurs de ses scien­ti­fiques, non pas par celles de son dépar­te­ment du mar­ke­ting. De plus, le comi­té s’est mon­tré par­ti­cu­liè­re­ment inquiet de l’aug­men­ta­tion de la médi­ca­li­sa­tion, c’est-à-dire de la croyance selon laquelle chaque pro­blème néces­site un comprimé.

Néan­moins, le gou­ver­ne­ment bri­tan­nique n’a rien fait à la suite du rap­port acca­blant du comi­té sur la san­té, pro­ba­ble­ment en rai­son du fait que l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique bri­tan­nique consti­tue la troi­sième acti­vi­té la plus pro­fi­table, après le tou­risme et la finance88. Après qu’on leur a pré­sen­té des preuves écra­santes et sans équi­voque de l’in­fluence mal­saine de l’in­dus­trie sur la san­té publique, les fonc­tion­naires du gou­ver­ne­ment ont décla­ré qu’il n’exis­tait aucune preuve de l’in­fluence mal­saine de l’in­dus­trie sur la san­té publique89 !

Le minis­tère de la San­té se por­ta à la défense de l’in­dus­trie en invo­quant son sur­plus com­mer­cial de 3 mil­liards de livres, et sou­tint que les repré­sen­tants phar­ma­ceu­tiques don­naient des bonnes infor­ma­tions aux méde­cins. Il défen­dit même le nombre crois­sant de pres­crip­tions pour des anti­dé­pres­seurs bien que cela soit pra­ti­que­ment indé­fen­dable, comme je l’ex­pli­que­rai au cha­pitre 17. Les excès allé­gués de la pro­mo­tion com­mer­ciale furent balayés du revers de la main en se fon­dant sur l’ar­gu­ment que des méca­nismes appro­priés étaient en place. C’est ce que Ben Gol­dacre appelle de « fausses cor­rec­tions90 ». D’une fois à l’autre, le public se fait offrir des assu­rances men­son­gères affir­mant que le pro­blème a été corrigé.

Quand on a posé la ques­tion direc­te­ment, c’est-à-dire si le Minis­tère com­pre­nait l’exis­tence d’un conflit fon­da­men­tal entre l’in­té­rêt de l’in­dus­trie pour le pro­fit et la res­pon­sa­bi­li­té du gou­ver­ne­ment de pro­té­ger la san­té publique, la réponse a été que la « rela­tion des par­ties pre­nantes » entre le gou­ver­ne­ment et l’in­dus­trie « entraîne de nom­breux gains et plu­sieurs remèdes inno­va­teurs dont les impacts sur la san­té sont énormes ».

Les mots me manquent. En consta­tant l’at­ti­tude gou­ver­ne­men­tale de déni total, il n’est guère sur­pre­nant que le crime pros­père dans l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique, en se pro­pa­geant comme les mau­vaises herbes.

La clé de voûte de la US Orga­ni­zed Crime Control Act de 1970 est la Racke­teer Influen­ced and Cor­rupt Orga­ni­za­tions Act (RICO)91. Le racke­té­risme consiste à com­mettre un cer­tain type d’of­fense à plus d’une reprise. La liste des offenses qui consti­tuent du racke­té­risme inclut l’ex­tor­sion, la fraude, les infrac­tions fédé­rales liées à la drogue, la cor­rup­tion, les détour­ne­ments de fonds, l’obs­truc­tion de la jus­tice, l’obs­truc­tion de l’ap­pli­ca­tion de la loi, la subor­na­tion de témoins, et la cor­rup­tion poli­tique. Les grosses phar­ma­ceu­tiques s’a­donnent si sou­vent à tout cela constam­ment qu’il ne peut y avoir aucun doute que son modèle d’af­faires satis­fait aux cri­tères du crime organisé.

Un ancien vice-pré­­sident du mar­ke­ting inter­na­tio­nal de Pfi­zer [Peter Rost] deve­nu lan­ceur d’a­lerte après que la com­pa­gnie eut igno­ré ses plaintes à pro­pos du mar­ke­ting illé­gal a une opi­nion simi­laire92 :

Il est effrayant de consta­ter toutes les simi­li­tudes qui existent entre cette indus­trie et la pègre. Le monde inter­lope génère des mon­tants d’argent obs­cènes, tout comme cette indus­trie. Les effets secon­daires du crime orga­ni­sé sont des assas­si­nats et des décès, et les effets secon­daires sont iden­tiques pour cette indus­trie. La mafia sou­doie des poli­ti­ciens et beau­coup d’autres, et il en va de même dans cette indus­trie. La dif­fé­rence est que, tous ces gens dans l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique se consi­dèrent eux-mêmes – eh bien, disons au moins dans 99 pourcent des cas – se voient comme des citoyens res­pec­tueux de la loi, non pas comme des citoyens qui ose­raient voler une banque Cepen­dant, quand ils se réunissent en groupe et dirigent ces socié­tés, il semble qu’une chose se pro­duise avec des citoyens autre­ment exem­plaires quand ils font par­tie d’une cor­po­ra­tion. Cela res­semble presque aux atro­ci­tés per­pé­trées pen­dant une guerre ; les gens font des choses qu’ils ne pen­saient pas être capables de faire. Quand ils font par­tie d’un groupe, les gens peuvent faire des choses qu’ils ne feraient pas autre­ment, parce que le groupe peut vali­der la jus­tesse de leurs actions.

Quand un crime a entraî­né le décès de mil­liers de gens, on devrait le tenir pour un crime contre l’hu­ma­ni­té. Notre per­cep­tion du méfait ne devrait pas faire une dif­fé­rence entre les meurtres com­mis avec des armes et ceux qui sont com­mis avec des com­pri­més. Or, jus­qu’à récem­ment, il régnait une com­plai­sance remar­quable même en pré­sence de crimes mor­tels. Cela pour­rait être sur le point de chan­ger, du moins, aux États-Unis. En 2010, le minis­tère de la Jus­tice a por­té des accu­sa­tions offi­cielles contre un ancien vice-pré­­sident de GlaxoS­mi­thK­line34.

Une des réac­tions typiques de l’in­dus­trie quand des scan­dales éclatent dans les médias consiste à dire que ses pra­tiques ont chan­gé radi­ca­le­ment depuis que les crimes ont été com­mis. C’est faux. En réa­li­té, le nombre de crimes aug­mente de manière ver­ti­gi­neuse. D’a­près le Public Citi­zen’s Health Research Group, trois quarts des 165 règle­ments tota­li­sant des péna­li­tés de 20 mil­liards de dol­lars sur une période de 20 ans entre 1991 et 2010 se sont pro­duits dans les cinq der­nières années de cette période93. Une mise à jour a démon­tré qu’en 21 mois seule­ment, soit jus­qu’en juillet 2012, on était arri­vé à des règle­ments tota­li­sant 10 mil­liards de dol­lars addi­tion­nels94.

Com­pa­rés à l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique, les méde­cins ne font pas déli­bé­ré­ment du mal à leurs patients. Et quand ils en font, que ce soit par acci­dent, par igno­rance, ou par négli­gence, ils ne font du mal qu’à un patient à la fois. Comme les actions des direc­teurs de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique ont le poten­tiel de faire du tort à des mil­liers, voire à des mil­lions de gens, leurs normes d’é­thique devraient être beau­coup plus éle­vées que celles des méde­cins. Dès lors, l’in­for­ma­tion qu’ils donnent sur leurs médi­ca­ments devrait être aus­si conforme à la réa­li­té que pos­sible après un exa­men méti­cu­leux et hon­nête des don­nées. Rien de tout cela n’est actuel­le­ment le cas, et quand des jour­na­listes me demandent ce que je pense des normes d’é­thique de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique, je fais sou­vent une blague en disant que je ne peux pas décrire ce qui n’existe pas. La seule norme de l’in­dus­trie, c’est l’argent, et votre talent est éva­lué en fonc­tion de la quan­ti­té d’argent que vous rap­por­tez à la com­pa­gnie. L’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique compte une foule de gens hon­nêtes et res­pec­tables, mais ceux qui se hissent au som­met ont été décrits comme autant de « salauds impi­toyables » par le cri­mi­no­logue John Brai­th­waite, qui en a inter­viewé plu­sieurs17. Aux États-Unis, les grandes phar­ma­ceu­tiques sur­passent toutes les autres indus­tries en termes de cri­mi­na­li­té. Elles comptent plus du triple d’in­frac­tions sérieuses ou modé­ré­ment sérieuses que les autres com­pa­gnies, et ce score se main­tient même quand on ajuste en fonc­tion de la taille de l’en­tre­prise12, 61. Les grandes com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques ont aus­si la pire feuille de route par­mi les autres com­pa­gnies en ce qui touche la cor­rup­tion et les pots-de-vin inter­na­tio­naux, ain­si qu’en termes de négli­gence cri­mi­nelle pour avoir fabri­qué des médi­ca­ments de manière dan­ge­reuse12. Sur une période de cinq ans, de 1966 à 1971, la FDA a dû rap­pe­ler 1 935 pro­duits médi­ca­men­teux, dont 806 pour adul­té­ra­tion ou conta­mi­na­tion, 752 à cause d’une acti­vi­té thé­ra­peu­tique infé­rieure ou supé­rieure, et 377 pour des erreurs d’é­ti­que­tage61.

La cor­rup­tion est rou­ti­nière et implique d’im­por­tantes sommes d’argent. Presque toutes les caté­go­ries de gens qui peuvent affec­ter les inté­rêts de l’in­dus­trie ont été cor­rom­pues : des méde­cins, des admi­nis­tra­teurs hos­pi­ta­liers, des ministres, des ins­pec­teurs, des doua­niers, des répar­ti­teurs, des offi­ciels res­pon­sables de l’ho­mo­lo­ga­tion, des ins­pec­teurs d’u­sine, des fonc­tion­naires char­gés de l’é­ta­blis­se­ment des prix, et des par­tis poli­tiques. En Amé­rique latine, le poste de ministre de la San­té est très convoi­té, étant don­né que ce ministre devient presque inva­ria­ble­ment riche d’une for­tune pro­ve­nant de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique12.

Au début du cha­pitre, j’ai posé la ques­tion qui consiste à savoir si on est en pré­sence d’une pomme pour­rie iso­lée par-ci par-là, ou encore si le panier est pour­ri en entier. Ce qu’on peut obser­ver, c’est du crime orga­ni­sé au sein d’une indus­trie cor­rom­pue jus­qu’au cœur.


Chapitre 20 Démolir les mythes de l’industrie

Les mythes de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique au sujet de ses acti­vi­tés et de ses moti­va­tions ont été si sou­vent répé­tés qu’ils sont lar­ge­ment crus par les méde­cins, les poli­ti­ciens et la popu­la­tion géné­rale. Puis­qu’ils consti­tuent un obs­tacle empê­chant la créa­tion d’un sys­tème de soins de san­té ration­nel, libre de toute cor­rup­tion, je vais démo­lir les plus per­ni­cieux avant de sug­gé­rer des réformes dans le pro­chain chapitre.

Mythe 1 : Les médicaments sont dispendieux en raison des coûts élevés de leur découverte et de leur mise au point

L’an­cien PDG de Merck, Ray­mond Gil­mar­tin, a recon­nu qu’il s’a­git là d’un mythe : « Le prix des médi­ca­ments n’est pas déter­mi­né par leurs coûts de recherche. Il est plu­tôt déter­mi­né par leur valeur en pré­ven­tion et en trai­te­ment de la mala­die1. » Gil­mar­tin a oublié de men­tion­ner que les prix des médi­ca­ments reflètent non seule­ment ce que la socié­té est prête à payer mais aus­si l’ex­cel­lence des com­pa­gnies à se pro­té­ger de la concur­rence. Les acti­vi­tés pour com­battre la concur­rence sont lar­ge­ment répan­dues2,3 et la fixa­tion des prix est habi­tuelle4,6.

Nous enten­dons sou­vent dire qu’il en coûte 800 mil­lions de dol­lars (en dol­lars de l’an 2000) pour intro­duire un nou­veau médi­ca­ment sur le mar­ché, mais c’est un men­songe. Ce coût est fon­dé sur des méthodes défec­tueuses, une théo­rie comp­table dis­cu­table et sur une foi aveugle en la vali­di­té d’in­for­ma­tions confi­den­tielles four­nies par l’in­dus­trie à ses consul­tants en éco­no­mie de deux uni­ver­si­tés à la solde de cette même indus­trie1,3,7. Le vrai coût est pro­ba­ble­ment infé­rieur à 100 mil­lions de dol­lars3.

La zido­vu­dine, le pre­mier médi­ca­ment du SIDA, a été syn­thé­ti­sée à la Fon­da­tion du can­cer du Michi­gan en 19643. Il en a coû­té très peu à Bur­roughs Well­come pour la mettre au point, mais la com­pa­gnie a quand même exi­gé 10 000 $ par an pour trai­ter un patient en 19871. Il s’a­gis­sait d’un abus mani­feste d’une situa­tion de mono­pole à l’en­contre des patients déses­pé­ré­ment malades exi­geant le médi­ca­ment quel qu’en soit le coût. En 2003, quand Abbott aug­men­ta subi­te­ment de 400 % le prix de son médi­ca­ment contre le SIDA, dont l’in­ven­tion avait été sou­te­nue par des mil­lions de dol­lars payés par les contri­buables, elle pro­vo­qua un tumulte et des cen­taines de méde­cins ont déci­dé de boy­cot­ter tous les pro­duits d’Ab­bott dans la mesure du pos­sible8.

Un exemple de même nature est celui de l’i­ma­ti­nib (Gli­vec ou Glee­vec) très effi­cace contre la leu­cé­mie lym­phoïde chro­nique. Novar­tis l’a­vait syn­thé­ti­sé, mais n’é­tait pas inté­res­sée par ce pro­duit jus­qu’à ce qu’un héma­to­lo­giste l’é­tu­dié et trouve qu’il était très effi­cace. Encore là, les coûts de la mise au point furent minimes, mais cela n’empêcha pas Novar­tis d’exi­ger 25 000 dol­lars pour le trai­te­ment d’une année, en 20023.

Le Taxol est l’un de nos médi­ca­ments les plus utiles contre le can­cer. Il a été déri­vé de l’é­corce de l’if du Paci­fique et plus tard syn­thé­ti­sé par des scien­ti­fiques finan­cés par le NIH1. Le médi­ca­ment fut don­né à Bris­­tol-Myers Squibb qui, en dépit des coûts minimes de sa mise au point, exi­gea de 10 000 à 20 000 dol­lars par année de trai­te­ment en 1993. Quand son bre­vet expi­ra, la com­pa­gnie pour­sui­vit toute per­sonne qui se pro­po­sait de mettre en mar­ché une ver­sion géné­rique moins coû­teuse9. Vingt-neuf États amé­ri­cains ont pour­sui­vi Bris­­tol-Meyers Squibb pour infrac­tion à la loi contre les mono­poles, mais pen­dant que les pro­cé­dures se dérou­laient et une fois que la pour­suite fut réglée à l’a­miable pour un coût de 135 mil­lions de dol­lars pour la com­pa­gnie, elle en avait tiré un reve­nu excé­dant 5 mil­liards de dollars.

Une fois que plu­sieurs com­pa­gnies qui met­taient en mar­ché des ver­sions géné­riques du cita­lo­pram les eurent reti­rées du mar­ché danois, en 2010, pour diverses rai­sons, le prix du médi­ca­ment aug­men­ta subi­te­ment par un fac­teur de 12. Les com­pa­gnies qui ont aug­men­té le prix ont refu­sé de com­men­ter10.

Un autre exemple bizarre qui a été rele­vé : toutes les com­pa­gnies ven­dant de la sim­vas­ta­tine géné­rique, uti­li­sée par près de 6 % de tous les Danois, aug­men­tèrent le prix de la dose de 40 mg par un fac­teur de 811. La dose de 40 mg était la plus cou­ram­ment uti­li­sée. Le médi­ca­ment était aus­si dis­po­nible en dose de 20 mg et se ven­dait le cin­quième du prix mais en ver­tu de la loi, les phar­ma­cies n’a­vaient pas le droit de dis­tri­buer la dose moins coû­teuse ni de dire aux patients de prendre deux com­pri­més au lieu d’un. Bien que les cinq com­pa­gnies aient aug­men­té les prix exac­te­ment au même niveau, à la seconde déci­male près, elles nièrent s’être enten­dues pour fixer les prix et les auto­ri­tés ont lan­cé une enquête12. Cette manœuvre déloyale allait coû­ter aux contri­buables danois une somme addi­tion­nelle de 63 mil­lions de dol­lars chaque année, pour un médi­ca­ment hors brevet.

Sche­ring ache­ta une hor­mone d’une autre socié­té pour l’u­ti­li­ser chez les femmes souf­frant de symp­tômes de la méno­pause et ven­dit le médi­ca­ment avec une majo­ra­tion de 7 000 %4. Par ailleurs, quand le Librium et le Valium furent bre­ve­tés, Roche les ven­dit en Colom­bie à un prix 65 fois plus éle­vé que le prix en Europe6. En 2006, la Com­mis­sion fédé­rale du com­merce des Etats-Unis lan­ça une pour­suite judi­ciaire contre Lund­beck pour le motif que la com­pa­gnie aurait pris avan­tage d’une situa­tion de mono­pole pour exploi­ter les nour­ris­sons gra­ve­ment malades13. Lund­beck avait ache­té une entre­prise amé­ri­caine qui avait aug­men­té le prix d’un vieux médi­ca­ment capable de sau­ver la vie, l’in­do­mé­ta­cine de 1300% après l’a­voir ache­té de Merck. Il n’exis­tait aucun coût de mise au point pour expli­quer ces explo­sions de prix.

Pen­dant des années, les obs­té­tri­ciens avaient uti­li­sé une hor­mone natu­relle pour la pré­ven­tion de la nais­sance pré­ma­tu­rée, la pro­ges­té­rone, arri­vée sur le mar­ché, il y a plus de 50 ans14. Les phar­ma­cies la pré­pa­raient pour les méde­cins et elle coû­tait de 10 à 20 dol­lars par injec­tion. Quand la socié­té KV Phar­ma­ceu­ti­cals obtint du gou­ver­ne­ment amé­ri­cain l’ap­pro­ba­tion de l’ex­clu­si­vi­té de la vente du médi­ca­ment sous le nom de Make­na, le prix grim­pa à 1 500 dol­lars la dose, une aug­men­ta­tion de 75 à 150 fois. La com­pa­gnie pré­tex­ta de façon gro­tesque que les « mamans » méri­taient de pro­fi­ter des avan­tages d’un Make­na approu­vé par la FDA alors que les méde­cins disaient que l’ar­ran­ge­ment allait pro­ba­ble­ment sus­ci­ter plus de nais­sances pré­ma­tu­rées (et en consé­quence plus d’en­fants souf­frant de lésions céré­brales) puisque de nom­breuses femmes ne pour­raient pas payer le médi­ca­ment. Cer­tains méde­cins étaient heu­reux de pou­voir obte­nir la ver­sion moins coû­teuse auprès des phar­ma­cies qui la pré­pa­raient mais la com­pa­gnie réagit en envoyant des lettres de mise en demeure aux phar­ma­cies les pré­ve­nant qu’elles pour­raient être confron­tées à des injonc­tions de la part de la FDA si elles per­sis­taient à pré­pa­rer le médicament.

Nous sommes tous res­pon­sables de la socié­té com­pli­quée que nous avons créée, dans laquelle nous dépen­dons tous les uns des autres tout en tirant avan­tage de la spé­cia­li­sa­tion. Mais quand les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques extorquent des prix exor­bi­tants pour leurs médi­ca­ments, elles se moquent de leurs obli­ga­tions envers les patients, les contri­buables, nos socié­tés et notre patri­moine col­lec­tif à un tel point qu’elles finissent par s’ex­clure elles-mêmes de la socié­té, tout comme les cri­mi­nels le font. C’est du vol.

Des cher­cheurs ont mon­tré que le coût annuel par patient est inver­se­ment lié à la pré­va­lence de la mala­die. Des cher­cheurs ita­liens sont allés une étape plus loin et ont mis au point une for­mule simple qui s’a­juste très bien aux don­nées qu’ils pos­sé­daient pour 17 remèdes contre le can­cer :15

Cal­cul du coût annuel par patient = 2 mil­lions d’€ x (e-0,004 nombre de patients + 10 000 €)

Le coût annuel par patient d’un médi­ca­ment pour lequel il existe 900 patients en Ita­lie sera d’en­vi­ron 60 000 euros.

Dans la même veine, les médi­ca­ments pour les patients souf­frant d’in­suf­fi­sances enzy­ma­tiques rares sont épou­van­ta­ble­ment dis­pen­dieux, par exemple 600 000 $ par année pour trai­ter la mala­die de Gau­cher16, bien que toute la recherche et la mise au point ini­tiale aient été effec­tuées par des cher­cheurs finan­cés par le NIH1.

Le der­nier mot pour détruire le mythe selon lequel les prix des médi­ca­ments reflètent les coûts de la recherche et de la mise au point est : « Que peut-on dire des coûts beau­coup plus éle­vés encou­rus pour pro­mou­voir les ventes3 ? Ceux qui paient les médi­ca­ments paient aus­si pour ce mar­ke­ting extra­va­gant. Si les nou­veaux médi­ca­ments étaient vrai­ment aus­si bons que l’in­dus­trie veut nous le faire croire, il n’y aurait aucun besoin d’en faire la pro­mo­tion ni de cor­rompre les méde­cins pour qu’ils les utilisent. »

Mythe 2 : Si l’on n’utilise pas les médicaments coûteux, l’innovation va se tarir

Les poli­ti­ciens et les méde­cins adhèrent lar­ge­ment à ce mythe, bien qu’il soit com­plè­te­ment ridi­cule. Est-ce qu’ils seraient dis­po­sés à payer 20 fois plus cher leur nou­velle voi­ture pour le seul motif que, selon leur ven­deur, les voi­tures seraient de bien meilleure qua­li­té dans l’avenir ?

Selon Mar­cia Angell, ancienne rédac­trice en chef du New England Jour­nal of Medi­cine, l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique insiste pour qu’on la laisse tran­quille, sans aucun contrôle social et elle menace aus­si nos socié­tés. « Ne nous impor­tu­nez pas. Ne tou­chez pas à nos pro­fits outran­ciers. N’in­ter­ve­nez pas sur les aug­men­ta­tions insou­te­nables de prix sinon nous ne vous don­ne­rons pas vos trai­te­ments mira­cu­leux17. » Habi­tuel­le­ment, les com­pa­gnies pré­tendent : « Si nous ne dépen­sons pas notre argent en recherche, nous dis­pa­raî­trons. » Les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques, elles, disent : « Si nous n’a­vons pas votre argent pour le dépen­ser en recherche, vous dis­pa­raî­trez7. »

Les diri­geants reli­gieux ne sont pas les seuls à être malins. Ils pro­mettent que nous serons récom­pen­sés après notre mort, ce qui rend impos­sible de se plaindre. Les pro­messes de l’in­dus­trie sont aus­si fausses, en fait, tel­le­ment fausses que c’est la rela­tion cause/effet qui est inver­sée. Depuis les années 1980, les pro­fits de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique ont mon­té en flèche (voir le cha­pitre 5) mais pen­dant la même période de moins en moins de médi­ca­ments inno­va­teurs ont été intro­duits sur le mar­ché3. La revue Pres­crire remet chaque année un prix à la per­cée la plus impor­tante, la Pilule d’Or, mais elle ne par­vint pas à trou­ver un can­di­dat qui le mérite en 2012. Ni en 2011. Ni en 2010.

En 2011, les régions du Dane­mark ont sug­gé­ré de créer un orga­nisme comme le NICE (Natio­nal Ins­ti­tute for Health and Care Excel­lence) du Royaume-Uni puisque nous ne pou­vons pas nous payer tout ce qui est offert. Tou­te­fois, un ora­teur conser­va­teur en san­té du Par­le­ment ne vou­lait pas qu’on éta­blisse des prio­ri­tés pour les médi­ca­ments, argu­men­tant que cela ralen­ti­rait la mise au point de nou­veaux médi­ca­ments si on intro­dui­sait un mon­tant maxi­mum à payer pour les médi­ca­ments18. Les régions sug­gé­raient en outre que les nou­veaux médi­ca­ments soient com­pa­rés aux médi­ca­ments exis­tants, sou­vent moins coû­teux avant qu’on auto­rise leur mise en mar­ché. Cette pro­po­si­tion mit en colère le direc­teur de l’As­so­cia­tion danoise de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique, Ida Sofie Jen­sen, qui dit qu’il était « regret­table sinon effron­té que les régions du Dane­mark mani­festent, une fois encore, leurs atti­tudes hos­tiles à l’in­dus­trie. Les régions blâment l’in­dus­trie pour leur éco­no­mie médiocre19. » Le pré­sident des régions répli­qua posé­ment que l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique est l’une des plus pro­fi­tables de toutes les indus­tries et qu’il espé­rait que la danse tri­bale rituelle de l’in­dus­trie s’a­chève bien­tôt. Le fait est que les coûts des médi­ca­ments des hôpi­taux danois ont tri­plé en seule­ment 8 ans. L’an­née pré­cé­dente, le gou­ver­ne­ment danois avait mis fin au rem­bour­se­ment de cer­tains médi­ca­ments trop dis­pen­dieux et pas meilleurs que des médi­ca­ments moins coû­teux du même type. En réponse, Ida Sofie Jen­sen enta­ma une autre danse rituelle : « Les auto­ri­tés refusent de payer pour les pro­grès des médi­ca­ments. Nous crai­gnons que cela arrête la mise au point de nou­veaux médi­ca­ments20. » En revanche, un éco­no­miste de la san­té men­tion­na que ce geste pour­rait inci­ter l’in­dus­trie à cher­cher de vraies per­cées plu­tôt que se confi­ner aux médi­ca­ments d’i­mi­ta­tion. C’est l’ar­gu­ment fon­da­men­tal. L’in­no­va­tion s’est tarie parce qu’il est beau­coup plus lucra­tif pour l’in­dus­trie de mettre au point des médi­ca­ments d’i­mi­ta­tion plu­tôt que de mener de la recherche d’in­no­va­tion. Les patients pro­fi­te­ront du retrait de cet incitatif.

Par­tout dans le monde, à l’ex­cep­tion des Etats-Unis sous gou­verne répu­bli­caine, les gou­ver­ne­ments s’emploient à conte­nir les coûts des médi­ca­ments. Un article de 2011 a rap­por­té que la Répu­blique tchèque intro­dui­rait des prix maxi­mums pour les médi­ca­ments rem­bour­sés et limi­te­rait l’u­ti­li­sa­tion des médi­ca­ments très coû­teux aux hôpi­taux uni­ver­si­taires. En Alle­magne, un prix pla­fond a été intro­duit dans l’ob­jec­tif d’é­par­gner 2 mil­liards d’eu­ros chaque année. Au Royaume-Uni, le gou­ver­ne­ment a exi­gé que l’in­dus­trie réduise ses prix, visant à épar­gner 6 mil­liards de dol­lars chaque année. En Aus­tra­lie, le gou­ver­ne­ment a mis fin au rem­bour­se­ment de 162 médi­ca­ments et se pro­pose de réduire les prix de 1600 médi­ca­ments de 27 %21. La Chine, la Hon­grie, la Bul­ga­rie et la Slo­va­quie avaient aus­si des plans de réduc­tion des coûts.

Le moyen auquel la Nou­­velle-Zélande a eu recours pour res­treindre ses dépenses en médi­ca­ments est impres­sion­nant et simple22. En 1993, on a déci­dé de sub­ven­tion­ner les médi­ca­ments d’une même classe (par exemple, les AINS ou les ISRS) qui avaient des effets simi­laires avec le même mon­tant, peu importe le prix du médi­ca­ment (prix de réfé­rence). En outre, les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques devaient négo­cier avec l’a­gence du médi­ca­ment, le prix et les condi­tions d’ac­cès. Cette poli­tique a eu des effets spec­ta­cu­laires. Les sta­tines étaient four­nies pour la moi­tié du coût en Aus­tra­lie, et le prix des médi­ca­ments géné­riques était moindre du quart du prix au Cana­da. Le bud­get com­mu­nau­taire des médi­ca­ments n’aug­men­ta que de 2 % par an par com­pa­rai­son à 15 % avant l’a­dop­tion de la poli­tique sans comp­ter qu’on amé­lio­rait entre-temps la pro­tec­tion de la popu­la­tion. Bien que le pays ne compte que 4,4 mil­lions d’ha­bi­tants, les éco­no­mies annuelles atteignent presque 1 mil­liard d’euros.

Mythe 3 : Les économies sont plus élevées que les coûts des médicaments dispendieux

Lors d’une ren­contre avec l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique où cet argu­ment fut pro­po­sé, le direc­teur du Conseil natio­nal danois de la san­té affir­ma qu’il était curieux que peu importe le prix éle­vé d’un nou­veau médi­ca­ment, la com­pa­gnie était tou­jours en mesure de four­nir une ana­lyse phar­­ma­­co-éco­­no­­mique mon­trant que les éco­no­mies en termes de réduc­tions des congés mala­die, des départs pré­ma­tu­rés à la retraite et ain­si de suite, excé­daient les coûts du médi­ca­ment. L’é­co­no­mique est une dis­ci­pline très fluide et l’on peut obte­nir à peu près n’im­porte quel résul­tat qu’on désire selon les pos­tu­lats que l’on intro­duit dans le modèle. Il est dif­fi­cile d’i­ma­gi­ner pire conflit d’in­té­rêts que la situa­tion dans laquelle une com­pa­gnie phar­ma­ceu­tique pro­cède à une ana­lyse phar­­ma­­co-éco­­no­­mique de son propre médi­ca­ment, ou bien demande à un éco­no­miste de la réa­li­ser moyen­nant rému­né­ra­tion. Le résul­tat n’est jamais défa­vo­rable à la compagnie.

Mythe 4 : Les percées proviennent de la recherche financée par l’industrie

Selon un argu­ment lar­ge­ment répan­du, aucun de nos médi­ca­ments n’a été inven­té par les anciens pays socia­listes de l’Est du Rideau de fer. Cela ne prouve rien. Tel­le­ment d’autres choses ne fonc­tion­naient pas dans ces pays sous la dic­ta­ture. Ce mal­en­ten­du est colos­sal. Presque toute la science fon­da­men­tale qui sou­tient le pro­grès de la méde­cine moderne se déve­loppe dans le sec­teur à but non lucra­tif, dans les uni­ver­si­tés, les ins­ti­tuts de recherche et les labo­ra­toires gou­ver­ne­men­taux23. Un rap­port du Congrès des États-Unis de l’an 2000 sou­li­gnait que « des 21 médi­ca­ments les plus impor­tants lan­cés entre 1965 et 1992,15 avaient été mis au point à par­tir de connais­sances et de tech­niques pro­ve­nant de la recherche finan­cée par le gou­ver­ne­ment fédé­ral ». D’autres études arrivent à des conclu­sions simi­laires, par exemple qu’au moins 80% de 35 médi­ca­ments majeurs étaient fon­dés sur des décou­vertes réa­li­sées par la recherche d’or­ga­nismes du sec­teur public24. L’Ins­ti­tut natio­nal du can­cer a tenu un rôle de chef de file dans la mise au point de 50 des 58 nou­veaux médi­ca­ments contre le can­cer ayant été approu­vés par la FDA entre 1955 et 20017.

Trois des décou­vertes les plus impor­tantes du XXe siècle – la péni­cil­line, l’in­su­line et le vac­cin contre la polio – pro­viennent toutes de labo­ra­toires finan­cés par les fonds publics. Le NIH réa­li­sa une étude des cinq médi­ca­ments les plus ven­dus en 1995, le Zan­tac (rani­tide pour les ulcères d’es­to­mac), le Zovi­rax (acy­clo­vir pour l’her­pès), le Capo­ten (cap­to­pril pour l’hy­per­ten­sion arté­rielle), le Vaso­tec (éna­la­pril pour l’hy­per­ten­sion arté­rielle) et le Pro­zac (fluoxé­tine pour la dépres­sion) et trou­va que 16 des 17 articles scien­ti­fiques pri­mor­diaux menant à la décou­verte et la mise au point de ces médi­ca­ments pro­ve­naient d’autres sources que l’in­dus­trie3.

Le tableau est très constant. Les pre­mières per­cées pour le SIDA sur­vinrent aus­si dans la recherche publique et le gou­ver­ne­ment amé­ri­cain a dépen­sé deux fois plus en recherche que toutes les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques mises ensemble7. L’his­toire typique est que les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques inves­tissent rela­ti­ve­ment peu dans les vraies per­cées mais quand elles en des­sai­sissent la recherche publique, elles vendent le médi­ca­ment à un prix exor­bi­tant puis­qu’elles dis­posent d’un mono­pole. De plus, elles mentent d’une manière rou­ti­nière au sujet de la recherche et volent sou­vent le mérite de la décou­verte du médi­ca­ment en pré­ten­dant qu’elles l’ont décou­vert elles-mêmes7. Les très raco­leurs par­te­na­riats public-pri­­vé volent en éclats quand le par­te­naire pri­vé se sauve constam­ment avec tout l’argent et tout le mérite, pla­çant le reste de la socié­té dans le rôle de l’im­bé­cile qu’on a dépouillé.

Les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques ne dépensent que 1 % de leurs reve­nus en science fon­da­men­tale pour décou­vrir de nou­velles molé­cules, quand on défalque les sub­sides des contri­buables et plus des quatre cin­quièmes de tous les fonds pour la recherche fon­da­men­tale pour décou­vrir de nou­veaux médi­ca­ments ou de nou­veaux vac­cins pro­viennent de sources publiques25.

Une rai­son impor­tante expli­quant pour­quoi la plu­part des per­cées pro­viennent de la recherche finan­cée par le public est que le capi­ta­lisme et la curio­si­té coha­bitent très mal. Cela prend du temps pour être curieux et les diri­geants des socié­tés phar­ma­ceu­tiques n’ont pas de patience. Ils veulent un retour rapide sur leurs inves­tis­se­ments, retour qui les aide­ra à accé­der à d’autres posi­tions plus lucra­tives dans d’autres com­pa­gnies. Les admi­nis­tra­teurs ont donc ten­dance à mettre fin à une orien­ta­tion de recherche quand il n’y a pas eu de pro­grès après un couple d’années.

Les psy­cho­logues ont mon­tré que l’argent est une piètre moti­va­tion par com­pa­rai­son avec le fait de don­ner aux gens des tâches inté­res­santes à réa­li­ser et les scien­ti­fiques sont radi­ca­le­ment dif­fé­rents des admi­nis­tra­teurs. Le salaire importe peu. Ce qui importe c’est la réso­lu­tion d’é­nigmes et la contri­bu­tion de choses qui importent au monde. À titre d’exemple, il fal­lut plus de 20 ans à un scien­ti­fique infa­ti­gable, Eugene Gold­was­ser, pour pro­duire et puri­fier le pre­mier petit fla­con d’é­ry­thro­poïé­tine humaine7.

Mythe 5 : Les compagnies pharmaceutiques se font concurrence dans un marché libre

Ce mythe est uti­li­sé avec suc­cès pour réduire la régle­men­ta­tion sous la croyance erro­née que les forces du mar­ché vont résoudre tous les pro­blèmes. Il ne peut exis­ter de mar­ché libre pour des pro­duits qui sont lour­de­ment sub­ven­tion­nés par l’argent des contri­buables et quand la fraude et les crimes sont très répandus.

Quand j’ai tra­vaillé dans l’in­dus­trie, j’ai été sur­pris de consta­ter com­ment on éta­blis­sait le prix d’un médi­ca­ment. Les admi­nis­tra­teurs des ventes pro­dui­saient ce qu’ils appe­laient un bud­get des ventes pour les années à venir et je me deman­dais com­ment ils par­ve­naient à faire un bud­get pour de l’argent qu’ils ne pos­sé­daient pas mais qu’ils ne pou­vaient qu’es­pé­rer obte­nir. Pour­tant, une fois accep­té, il impor­tait de vivre à la hau­teur de ce bud­get, sinon les ques­tions embar­ras­santes vien­draient et les gens seraient mal­heu­reux. Il existe une solu­tion simple pour les ventes qui stag­nent : aug­men­ter le prix du médi­ca­ment et conve­nir avec les concur­rents les plus impor­tants d’aug­men­ter leurs prix du même mon­tant et tout le monde sera content. C’est illé­gal mais très dif­fi­cile à prou­ver, donc c’est très com­mun. Même moi, j’ai obser­vé cette pra­tique, bien que je n’aie jamais été res­pon­sable d’un bud­get des ventes.

Mythe 6 : Les partenariats public-industrie sont avantageux pour les patients

Ce mythe ne meurt jamais et l’on a en vu un des exemples les plus effron­tés en 2012 quand l’As­so­cia­tion bri­tan­nique de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique (ABPI) a publié une nou­velle consigne pour pro­mou­voir la col­la­bo­ra­tion avec les méde­cins26,27. Elle par­lait des objec­tifs com­muns et exhor­tait les pro­fes­sion­nels de la san­té « à ne pas se lais­ser séduire par les mythes néga­tifs concer­nant la coopé­ra­tion avec l’in­dus­trie ». Elle fut endos­sée par plu­sieurs y com­pris l’As­so­cia­tion médi­cale bri­tan­nique, le Col­lège royal des géné­ra­listes, l’A­ca­dé­mie des col­lèges royaux et le minis­tère de la San­té et sous le logo du Lan­cet furent publiées des pré­ten­tions scan­da­leuses comme « l’in­dus­trie tient un rôle valide et impor­tant dans la for­ma­tion médi­cale » et « les repré­sen­tants de pro­duits médi­caux peuvent être des res­sources utiles aux pro­fes­sion­nels de la santé ».

Sous un titre libel­lé « Les faits », la consigne pré­sente en pre­mier lieu deux énon­cés men­son­gers : « Des occa­sions peuvent être ratées ou même reje­tées en rai­son de méprises décou­lant de pra­tiques his­to­riques qui ne sont plus accep­tables ou d’ac­tions de quelques indi­vi­dus qui ne sont pas des modèles de col­la­bo­ra­tion entre l’in­dus­trie et les pro­fes­sion­nels des soins de santé. »

Ces pra­tiques ne sont pas his­to­riques ni aty­piques. En outre, la consigne pré­tend « reflé­ter la déter­mi­na­tion de l’in­dus­trie d’as­su­rer que les rela­tions avec les pro­fes­sion­nels de la san­té sont fon­dées sur l’in­té­gri­té, l’hon­nê­te­té, la connais­sance, des com­por­te­ments intègres, la trans­pa­rence et la confiance ». On nous dit aus­si que « toutes les études sont assu­jet­ties à une sur­veillance rigou­reuse, les résul­tats des études cli­niques contrô­lées sont dis­po­nibles dans le domaine public, le code de pra­tique de l’AB­PI requiert la divul­ga­tion des détails des études cli­niques. » La réa­li­té est qu’on ne voit jamais les détails des études cli­niques, des quan­ti­tés de résul­tats sont enter­rés et scel­lés avec grande effi­ca­ci­té dans les archives des com­pa­gnies comme s’il s’a­gis­sait de déchets nucléaires et les études ne sont jamais sou­mises à une sur­veillance scru­pu­leuse puisque les comi­tés d’é­thique ne la font pas ni ne dis­posent de l’ex­per­tise pour la faire.

Les pré­ten­tions de la consigne sti­pu­lant que « lors­qu’on le fait cor­rec­te­ment, tra­vailler avec l’in­dus­trie ne nui­ra pas à l’ob­jec­ti­vi­té de la prise de déci­sion cli­nique » et que les règle­ments garan­tissent que les normes pro­fes­sion­nelles et éthiques seront main­te­nues, sont contre­dites par tout ce que l’on connaît sur ce sujet. On nous dit aus­si que : « L’in­ves­tis­se­ment de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique est la source de la plu­part des per­cées scien­ti­fiques et des inno­va­tions des médi­ca­ments et qu’il en coûte habi­tuel­le­ment 550 mil­lions de livres ster­ling pour faire tout le tra­vail néces­saire pour qu’un médi­ca­ment soit auto­ri­sé à être utilisé. »

Je n’ai jamais vu autant de fou­taise et de men­songes ras­sem­blés au même endroit en même temps. Les par­te­na­riats peuvent être occa­sion­nel­le­ment avan­ta­geux pour les deux par­ties, mais dans l’en­semble, il est immen­sé­ment nui­sible pour les patients que les milieux diri­geants endossent les méthodes de l’in­dus­trie rela­ti­ve­ment à ses médi­ca­ments. L’i­dée que la san­té publique et l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique aient un agen­da com­mun est une fic­tion de rela­tions publiques et le sys­tème de san­té du Royaume-Uni est déjà au der­nier niveau de l’é­thique. En 2012, le gou­ver­ne­ment du Royaume-Uni annon­ça qu’on atten­dait des pra­ti­ciens géné­raux qu’ils tra­vaillent avec l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique pour iden­ti­fier com­ment trai­ter leurs patients28. Selon le guide de l’AB­PI, sou­te­nu par le minis­tère de la San­té, des « aires popu­laires de tra­vail conjoint que vous pour­riez envi­sa­ger com­prennent l’i­den­ti­fi­ca­tion des patients non diag­nos­ti­qués, la révi­sion des patients non contrô­lés, l’a­mé­lio­ra­tion de l’adhé­sion des patients aux régimes thé­ra­peu­tiques et le réamé­na­ge­ment des plans de trai­te­ment. » Cela sup­pose le fait d’invi­ter les ven­deurs à par­cou­rir la liste des patients des omni­pra­ti­ciens pour iden­ti­fier ceux qu’ils estiment devoir rece­voir les médi­ca­ments de la compagnie.

Les Bri­tan­niques doivent vivre sur une autre pla­nète que la nôtre. Ils devraient lire le cha­pitre 12 de mon ouvrage à pro­pos du Neu­ro­tin pour tout ce qui pro­vient des endroits où les visi­teurs médi­caux se sont concer­tés avec les méde­cins et leurs patients pour leur sug­gé­rer ce qu’ils devaient faire. Ce qu’il nous faut faire est exac­te­ment le contraire. Iden­ti­fier les patients sur-diag­­nos­­ti­­qués et sur-trai­­tés et les débar­ras­ser de la plu­part —sinon de tous— leurs médi­ca­ments, et leur ensei­gner qu’une vie sans médi­ca­ments est pos­sible pour la plu­part d’entre nous.

Dans son livre, Bad Phar­ma, Ben Gol­dacre écrit que les gros canons, le gra­tin de l’ex­cel­lence de la méde­cine bri­tan­nique savent fort bien quels sont les pro­blèmes rela­tifs à tout cela mais ils ont déci­dé de ne pas s’en mêler. Ce fai­sant, tous comme les régu­la­teurs, ils contri­buent au secret entou­rant ce que les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques infligent à la san­té publique28. Il est dif­fi­cile d’i­ma­gi­ner pire tra­hi­son. Si j’é­tais un omni­pra­ti­cien au Royaume-Uni, je chan­ge­rais d’emploi ou je quit­te­rais le pays.

En 2012, la Fédé­ra­tion inter­na­tio­nale du dia­bète, l’or­ga­nisme-para­pluie de plus de 200 asso­cia­tions du dia­bète dans plus de 160 pays a amor­cé un par­te­na­riat avec Nest­lé qui met en mar­ché d’une manière éner­gique les frian­dises denses en éner­gie et les breu­vages sucrés29. Nest­lé a pro­vo­qué bien des décès dans les pays en déve­lop­pe­ment avec sa pro­mo­tion contraire à l’é­thique de for­mules de lait pour nour­ris­sons, les­quelles exi­geaient l’ad­di­tion d’une eau propre qui sou­vent n’é­tait pas dis­po­nible. Peut-être que nos asso­cia­tions pul­mo­naires devraient suivre la mode et deve­nir par­te­naires de l’in­dus­trie du tabac ? Pour­quoi pas ? Les poli­ti­ciens s’en réjouiraient.

Mythe 7 : Les études de médicaments ont pour but d’améliorer le traitement des patients

La docu­men­ta­tion des rela­tions publiques et les ententes de col­la­bo­ra­tion entre les asso­cia­tions de méde­cins et les asso­cia­tions de l’in­dus­trie pro­pagent ce mythe30. Tou­te­fois, peu importe ce que raconte l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique à pro­pos du tra­vail pour le bien des patients, elle n’a pas plus de res­pon­sa­bi­li­té pour sur­veiller la san­té de la popu­la­tion que n’en dis­pose l’in­dus­trie de la res­tau­ra­tion rapide pour sur­veiller la diète du public31. Et elle n’est pas vrai­ment inté­res­sée non plus. Une étude est conçue ou bien pour maxi­mi­ser les ventes ou bien elle est mise au point pour iden­ti­fier la meilleure manière de pré­ve­nir ou de trai­ter une mala­die précise.

Quand on recrute des patients pour une étude, un avan­tage de la par­ti­ci­pa­tion est presque tou­jours décrit dans le docu­ment de consen­te­ment dans lequel on sti­pule que le par­ti­ci­pant à la recherche va contri­buer à la connais­sance scien­ti­fique, laquelle va contri­buer favo­ra­ble­ment à l’a­mé­lio­ra­tion des soins des autres patients. Pour­tant, comme je l’ai expli­qué au cha­pitre 5, ce contrat social avec les patients est rom­pu. Les études sont faites pour des motifs propres au mar­ke­ting, et les résul­tats déplai­sants sont gar­dés secrets ou défor­més avant qu’on les publie, même quand leur dis­po­ni­bi­li­té aurait pu amé­lio­rer le trai­te­ment des patients.

Un autre mythe est que l’in­dus­trie n’a aucun inté­rêt à tri­cher puisque ce serait tou­jours décou­vert et que cela nui­rait aux ventes. Une des per­sonnes qui m’ont dit cela, a effec­tué des études cli­niques pour une com­pa­gnie phar­ma­ceu­tique danoise. Il était per­sua­dé d’a­voir rai­son et tirait grande fier­té de son tra­vail. Tant mieux pour lui, mais il n’é­tait pas celui qui ana­ly­sait les don­nées ni ne pre­nait les déci­sions sur la manière de les ana­ly­ser ni quand les résul­tats étaient tel­le­ment nui­sibles pour les pro­fits qu’ils ne ver­raient jamais la lumière du jour à l’ex­té­rieur de la com­pa­gnie. Comme je l’ai mon­tré dans le pré­sent ouvrage, la véri­té est que les com­pa­gnies trichent beau­coup parce qu’il est rare­ment pos­sible de les attra­per sans avoir accès aux don­nées brutes et parce que c’est payant.

Mythe 8 : Nous avons besoin de plusieurs médicaments d’un même type parce la réponse des patients est variable

J’ai enten­du cet argu­ment un nombre infi­ni de fois de la part de méde­cins qui ont écou­té le boni­ment des ven­deurs de pilules sans se deman­der si cela était vrai ou pas. Dans de rares cas, cela pour­rait être vrai, mais je n’ai pas vu de don­nées convain­cantes qui le confirment. Une des études qui pro­po­saient de mon­trer que les patients réagissent dif­fé­rem­ment était une étude croi­sée dans laquelle des patients souf­frant d’ar­thrite rhu­ma­toïde ont expé­ri­men­té quatre médi­ca­ments et dit aux cher­cheurs la période qu’ils avaient pré­fé­rée32. Cela ne prouve rien puisque l’in­ten­si­té de la dou­leur varie. Pour être cer­tain que les pré­fé­rences ne sont pas qu’un bruit de fond, il fau­drait expo­ser les mêmes patients aux mêmes médi­ca­ments plus d’une fois.

Mythe 9 : Ne pas utiliser les médicaments génériques parce que leur puissance varie

Pfi­zer a déjà pré­ten­du que ses propres tests de pro­duits géné­riques conte­nant la même sub­stance active qu’un médi­ca­ment de Pfi­zer contre l’é­tour­dis­se­ment avaient mon­tré que 10 de 17 pro­duits géné­riques ne par­ve­naient pas à satis­faire aux normes de puis­sance6. Com­pa­rons cela avec le fait que les agences du médi­ca­ment s’as­surent que les pro­duits géné­riques sont bio équi­va­lents au médi­ca­ment ori­gi­nal en exi­geant des études com­pa­ra­tives chez des volon­taires humains, dans les­quelles on mesure les concen­tra­tions de sub­stance active dans le sang des participants.

Plu­sieurs méde­cins croient ces bali­vernes reje­tées à répé­ti­tion par des scien­ti­fiques sans conflit d’in­té­rêts qui ont mené les études de biodisponibilité.

Mythe 10 : L’industrie paie la formation médicale continue parce que les fonds publics ne le font pas

Si cela était vrai, ce serait un geste d’im­mense géné­ro­si­té parce c’est très coû­teux et que cela influence la plu­part des méde­cins. Comme je l’ai expli­qué au cha­pitre 8, ce que cela signi­fie est tel­le­ment mani­feste que même les orga­nismes repré­sen­tant l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique ne le nient pas tout en recon­nais­sant que c’est leur manière de diri­ger leur com­merce. Trois des plus grosses agences de publi­ci­té des Etats-Unis admi­nis­trant des contrats publi­ci­taires phar­ma­ceu­tiques inves­tissent dans des orga­nismes de recherche contrac­tuelle et pré­parent des ensembles « édu­ca­tifs » pour l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique3.

Comme Mar­cia Angell l’a affir­mé en entre­vue, les com­pa­gnies éla­borent une gigan­tesque fic­tion en ten­tant de faire croire qu’elles ne s’en tiennent pas qu’à vendre des médi­ca­ments mais qu’elles sont aus­si enga­gées dans la for­ma­tion médi­cale17. Les inves­tis­seurs attendent d’elles qu’elles fassent d’aus­si gros pro­fits que pos­sible en ven­dant des médi­ca­ments. Mais elles sont aus­si par­ve­nues à convaincre une foule de gens qu’elles s’oc­cupent aus­si de les édu­quer. Cela n’est pas pos­sible. C’est comme si on deman­dait aux bras­seurs de bière de faire de la for­ma­tion sur l’al­coo­lisme. De plus un conflit d’in­té­rêts res­sort. Les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques pour­raient « for­mer » les méde­cins sur les médi­ca­ments aus­si long­temps qu’elles ne dis­cutent que des avan­tages mais iront-elles jus­qu’à dire : « Notre médi­ca­ment n’est pas vrai­ment très bon ; une autre com­pa­gnie en pro­duit un bien meilleur ? » Non. Cela n’ar­ri­ve­ra pas.

[…]


 

Lisez ce livre et faites-le connaître autour de vous : c’est ren­ver­sant. ÉC.

 


Peter C. Gøtzsche

[Abus de pouvoir, violence d’État, oppression] Intimider les gens avec des menaces et du chantage pour obtenir un « oui » de force, c’est la méthode criminelle de la MAFIA, et c’est très précisément de L’EXTORSION, punie par le code pénal, art. 312 et suivants (circonstances aggravantes)

Intimider les gens avec des menaces et du chantage pour obtenir un « oui » de force, c’est la méthode criminelle de la MAFIA, et c’est très précisément de L’EXTORSION, punie par le code pénal, art. 312 et suivants (circonstances aggravantes, à lire attentivement aussi) :

For­mu­lez vous-même (à par­tir des articles du code pénal ci-des­­sous) la qua­li­fi­ca­tion juri­dique cor­recte de la poli­tique du « Pass sani­taire », impo­sée par des tyrans pour nous for­cer tous à la vac­ci­na­tion (sans le recon­naître et sans en assu­mer la responsabilité) :

Code pénal

Article 312–1

L’ex­tor­sion est le fait d’ob­te­nir par vio­lence, menace de vio­lences ou contrainte soit une signa­ture, un enga­ge­ment ou une renon­cia­tion, soit la révé­la­tion d’un secret, soit la remise de fonds, de valeurs ou d’un bien quelconque.

L’ex­tor­sion est punie de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende.

Article 312–2

L’ex­tor­sion est punie de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende :

1° Lors­qu’elle est pré­cé­dée, accom­pa­gnée ou sui­vie de vio­lences sur autrui ayant entraî­né une inca­pa­ci­té totale de tra­vail pen­dant huit jours au plus ;

2° Lors­qu’elle est com­mise au pré­ju­dice d’une per­sonne dont la par­ti­cu­lière vul­né­ra­bi­li­té, due à son âge, à une mala­die, à une infir­mi­té, à une défi­cience phy­sique ou psy­chique ou à un état de gros­sesse, est appa­rente ou connue de son auteur ;

3° (abro­gé)

4° Lors­qu’elle est com­mise par une per­sonne dis­si­mu­lant volon­tai­re­ment en tout ou par­tie son visage afin de ne pas être identifiée ;

5° Lors­qu’elle est com­mise dans les éta­blis­se­ments d’en­sei­gne­ment ou d’é­du­ca­tion ain­si que, lors des entrées ou sor­ties des élèves ou dans un temps très voi­sin de celles-ci, aux abords de ces établissements.

Article 312–3

L’ex­tor­sion est punie de quinze ans de réclu­sion cri­mi­nelle et de 150 000 euros d’a­mende lors­qu’elle est pré­cé­dée, accom­pa­gnée ou sui­vie de vio­lences sur autrui ayant entraî­né une inca­pa­ci­té totale de tra­vail pen­dant plus de huit jours.

Article 312–4

L’ex­tor­sion est punie de vingt ans de réclu­sion cri­mi­nelle et de 150 000 euros d’a­mende lors­qu’elle est pré­cé­dée, accom­pa­gnée ou sui­vie de vio­lences sur autrui ayant entraî­né une muti­la­tion ou une infir­mi­té per­ma­nente.

Article 312–5

L’ex­tor­sion est punie de trente ans de réclu­sion cri­mi­nelle et de 150 000 euros d’a­mende lors­qu’elle est com­mise soit avec usage ou menace d’une arme, soit par une per­sonne por­teuse d’une arme sou­mise à auto­ri­sa­tion ou dont le port est prohibé.

Article 312–6

L’ex­tor­sion en bande orga­ni­sée est punie de vingt ans de réclu­sion cri­mi­nelle et de 150 000 euros d’amende.

Elle est punie de trente ans de réclu­sion cri­mi­nelle et de 150 000 euros d’a­mende lors­qu’elle est pré­cé­dée, accom­pa­gnée ou sui­vie de vio­lences sur autrui ayant entraî­né une muti­la­tion ou une infir­mi­té permanente.

Elle est punie de la réclu­sion cri­mi­nelle à per­pé­tui­té lors­qu’elle est com­mise soit avec usage ou menace d’une arme, soit par une per­sonne por­teuse d’une arme sou­mise à auto­ri­sa­tion ou dont le port est prohibé.

Article 312−6−1

Toute per­sonne qui a ten­té de com­mettre une extor­sion en bande orga­ni­sée pré­vue par l’ar­ticle 312–6 est exempte de peine si, ayant aver­ti l’au­to­ri­té admi­nis­tra­tive ou judi­ciaire, elle a per­mis d’é­vi­ter la réa­li­sa­tion de l’in­frac­tion et d’i­den­ti­fier, le cas échéant, les autres auteurs ou complices.

La peine pri­va­tive de liber­té encou­rue par l’au­teur ou le com­plice d’une extor­sion en bande orga­ni­sée est réduite de moi­tié si, ayant aver­ti l’au­to­ri­té admi­nis­tra­tive ou judi­ciaire, il a per­mis de faire ces­ser l’in­frac­tion ou d’é­vi­ter que l’in­frac­tion n’en­traîne mort d’homme ou infir­mi­té per­ma­nente et d’i­den­ti­fier, le cas échéant, les autres auteurs ou com­plices. Lorsque la peine encou­rue est la réclu­sion cri­mi­nelle à per­pé­tui­té, celle-ci est rame­née à vingt ans de réclu­sion criminelle.

Article 312–7

L’ex­tor­sion est punie de la réclu­sion cri­mi­nelle à per­pé­tui­té et de 150 000 euros d’a­mende lors­qu’elle est pré­cé­dée, accom­pa­gnée ou sui­vie soit de vio­lences ayant entraî­né la mort, soit de tor­tures ou d’actes de barbarie.

Article 312–8

Consti­tue, au sens des articles 312−2,312−3,312−4,312−6 et 312–7, une extor­sion sui­vie de vio­lences l’ex­tor­sion à la suite de laquelle des vio­lences ont été com­mises pour favo­ri­ser la fuite ou assu­rer l’im­pu­ni­té d’un auteur ou d’un complice.

Article 312–9

La ten­ta­tive des délits pré­vus par la pré­sente sec­tion est punie des mêmes peines.

Source : Légi­france, https://​www​.legi​france​.gouv​.fr/​c​o​d​e​s​/​s​e​c​t​i​o​n​_​l​c​/​L​E​G​I​T​E​X​T​0​0​0​0​0​6​0​7​0​7​1​9​/​L​E​G​I​S​C​T​A​0​0​0​0​0​6​1​6​5​3​2​7​/​#​L​E​G​I​S​C​T​A​0​0​0​0​0​6​1​6​5​327

Rendre des injections expérimentales obligatoires, sans endosser la pleine responsabilité personnelle des drames causés par elles, c’est un crime aggravé : l’importance vitale du CONSENTEMENT DU PATIENT est le premier principe de L’ÉTHIQUE MÉDICALE du Code de Nuremberg :

Wiki­pé­dia : « Le « code de Nurem­berg » est une liste de dix cri­tères conte­nue dans le juge­ment du pro­cès des méde­cins de Nurem­berg (décembre 1946 – août 1947)[1]. Ces cri­tères indiquent les condi­tions que doivent satis­faire les expé­ri­men­ta­tions pra­ti­quées sur l’être humain pour être consi­dé­rées comme « accep­tables »[2]. C’est sur ces cri­tères que le tri­bu­nal condam­na 16 accu­sés sur 23 d’a­voir pra­ti­qué ou par­ti­ci­pé à l’or­ga­ni­sa­tion d’ex­pé­riences médi­cales illi­cites dans des condi­tions atroces, notam­ment sur les pri­son­niers des camps de concen­tra­tion. La liste des cri­tères de licéi­té des expé­ri­men­ta­tions médi­cales, tirée de la sec­tion « Expé­riences accep­tables » du juge­ment, cir­cu­la rapi­de­ment en anglais sous le nom de « Nurem­berg Code ».

Le code de Nurem­berg n’est nul­le­ment le point de départ de la réflexion éthique et juri­dique sur l’ex­pé­ri­men­ta­tion humaine : il réca­pi­tule des prin­cipes connus et accep­tés très anté­rieu­re­ment au juge­ment, depuis au moins le début du xxe siècle[3]. Tou­te­fois, il consti­tue bien le pre­mier texte à pré­ten­tion uni­ver­selle (inter­na­tio­nale) sur le sujet. Ain­si, le tri­bu­nal n’a pas jugé sur des règles qui auraient été inven­tées spé­cia­le­ment pour le pro­cès (ce qui aurait été contraire à tous les prin­cipes du droit pénal), mais selon les règles cou­tu­mières com­mu­né­ment accep­tées « dans les nations civi­li­sées »[4].

[…]

L’im­por­tance du Code de Nurem­berg réside dans le fait qu’il consti­tue le point de départ de la prise de conscience des dan­gers du pro­grès médi­cal scien­ti­fique et de la néces­si­té de l’en­ca­drer par des règles. C’est un code légal de droits humains et pas seule­ment un code de déon­to­lo­gie médi­cale des­ti­née uni­que­ment à des médecins[24]. Le code de Nurem­berg est clai­re­ment le pre­mier code inter­na­tio­nal d’é­thique médicale[21].

Les expé­riences médi­cales accep­tables
La tra­duc­tion moderne de référence[25] du code de Nurem­berg, faite depuis le texte du juge­ment, est la sui­vante pour les 10 articles :

  1. Le consen­te­ment volon­taire du sujet humain est abso­lu­ment essen­tiel. Cela veut dire que la per­sonne concer­née doit avoir la capa­ci­té légale de consen­tir ; qu’elle doit être pla­cée en situa­tion d’exercer un libre pou­voir de choix, sans inter­ven­tion de quelque élé­ment de force, de fraude, de contrainte, de super­che­rie, de dupe­rie ou d’autres formes sour­noises de contrainte ou de coer­ci­tion ; et qu’elle doit avoir une connais­sance et une com­pré­hen­sion suf­fi­santes de ce que cela implique, de façon à lui per­mettre de prendre une déci­sion éclai­rée. Ce der­nier point demande que, avant d’accepter une déci­sion posi­tive par le sujet d’expérience, il lui soit fait connaître : la nature, la durée, et le but de l’expérience ; les méthodes et moyens par les­quels elle sera conduite ; tous les désa­gré­ments et risques qui peuvent être rai­son­na­ble­ment envi­sa­gés ; et les consé­quences pour sa san­té ou sa per­sonne, qui pour­raient pos­si­ble­ment adve­nir du fait de sa par­ti­ci­pa­tion à l’expérience. L’obligation et la res­pon­sa­bi­li­té d’apprécier la qua­li­té du consen­te­ment incombent à chaque per­sonne qui prend l’initiative de, dirige ou tra­vaille à l’expérience. Il s’agit d’une obli­ga­tion et d’une res­pon­sa­bi­li­té per­son­nelles qui ne peuvent pas être délé­guées impu­né­ment ;
  2. L’expérience doit être telle qu’elle pro­duise des résul­tats avan­ta­geux pour le bien de la socié­té, impos­sibles à obte­nir par d’autres méthodes ou moyens d’étude, et pas aléa­toires ou super­flus par nature ;
  3. L’expérience doit être construite et fon­dée de façon telle sur les résul­tats de l’expérimentation ani­male et de la connais­sance de l’histoire natu­relle de la mala­die ou autre pro­blème à l’étude, que les résul­tats atten­dus jus­ti­fient la réa­li­sa­tion de l’expérience ;
  4. L’expérience doit être conduite de façon telle que soient évi­tées toute souf­france et toute atteinte, phy­siques et men­tales, non nécessaires ;
  5. Aucune expé­rience ne doit être conduite lorsqu’il y a une rai­son a prio­ri de croire que la mort ou des bles­sures inva­li­dantes sur­vien­dront ; sauf, peut-être, dans ces expé­riences où les méde­cins expé­ri­men­ta­teurs servent aus­si de sujets ;
  6. Le niveau des risques devant être pris ne doit jamais excé­der celui de l’importance huma­ni­taire du pro­blème que doit résoudre l’expérience ;
  7. Les dis­po­si­tions doivent être prises et les moyens four­nis pour pro­té­ger le sujet d’expérience contre les éven­tua­li­tés, même ténues, de bles­sure, infir­mi­té ou décès ;
  8. Les expé­riences ne doivent être pra­ti­quées que par des per­sonnes scien­ti­fi­que­ment qua­li­fiées. Le plus haut degré de com­pé­tence pro­fes­sion­nelle doit être exi­gé tout au long de l’expérience, de tous ceux qui la dirigent ou y participent ;
  9. Dans le dérou­le­ment de l’expérience, le sujet humain doit être libre de mettre un terme à l’expérience s’il a atteint l’état phy­sique ou men­tal dans lequel la conti­nua­tion de l’expérience lui semble impossible ;
  10. Dans le dérou­le­ment de l’expérience, le scien­ti­fique qui en a la charge doit être prêt à l’interrompre à tout moment, s’il a été conduit à croire — dans l’exercice de la bonne foi, de la com­pé­tence du plus haut niveau et du juge­ment pru­dent qui sont requis de lui — qu’une conti­nua­tion de l’expérience pour­rait entraî­ner des bles­sures, l’invalidité ou la mort pour le sujet d’expérience. »

Source : Wiki­pé­dia, https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Code_de_Nuremberg

 

Un consentement forcé (extorqué)
n’est pas un consentement.

Le « Pass sanitaire« 
et la vaccination obligatoire
violent le plus grand principe
de l’éthique médicale universelle :
le nécessaire consentement du patient.

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[Abus de pouvoir médical] Le cas d’Israël étudié par Pierre Chaillot (statisticien remarquable)

Chers amis,

Je tra­vaille très atten­ti­ve­ment toutes les ana­lyses de Pierre Chaillot depuis presque un an (sur sa for­mi­dable chaine Déco­der l’é­co), et il me semble que sa réflexion — avec ses puis­santes démons­tra­tions — est la plus impor­tante de toutes pour résis­ter au coup d’É­tat en cours : la mala­die COVID-19, qui sert de fon­de­ment unique à toutes les déci­sions liber­ti­cides et catas­tro­phiques sur terre, n’est pas plus grave que d’ha­bi­tude, elle n’a entraî­né nulle part de sur­mor­ta­li­té signi­fi­ca­tive. Nous consta­tons certes plus de morts en valeur abso­lue parce que nous sommes plus nom­breux et parce que nous sommes plus vieux. Mais pas d’hé­ca­tombe extra­or­di­naire : en valeurs rela­tives et par tranches d’âge, presque par­tout, la mor­ta­li­té dimi­nue (!)… La panique dans les hôpi­taux ne vient pas d’un virus x ou y mais de la dévas­ta­tion (volon­taire !) des ser­vices publics de san­té depuis 60 ans, par les poli­tique ultra­li­bé­rales de ceux-là mêmes qui pré­tendent aujourd’­hui « défendre le ser­vice public »…

Les démons­tra­tions de Pierre n’ont jamais été cor­rec­te­ment contre­dites par per­sonne, alors qu’elles détruisent à elles seules tout le nar­ra­tif ter­ro­riste gou­ver­ne­men­tal et donc aus­si le fon­de­ment pseu­­do-scien­­ti­­fique des déci­sions liber­ti­cides qui nous accablent. Nous devrions tous connaître ce tra­vail de Pierre et l’in­té­grer dans nos propres analyses.

Ces recherches essen­tielles de presque un an se pro­longent ici avec l’é­tude (hété­ro­doxe) du cas exem­plaire d’Is­raël. Accro­chez vos cein­tures, ça remue.

Étienne.


Des chiffres et des faits : les leçons à tirer d’Israël

ANALYSE

Nous sommes en sep­tembre 2021, cela fait plus de 18 mois que la France, comme beau­coup de pays, vit au rythme des nou­velles mesures dites sani­taires. Pour impo­ser ces mesures, dif­fé­rents chiffres sont uti­li­sés. Nous en avons beau­coup par­lé sur cette chaîne. Nous refe­rons un bilan de la situa­tion fran­çaise et euro­péenne dans une pro­chaine vidéo. Les médias fran­çais suivent avec beau­coup d’attention la situa­tion en Israël, en par­ti­cu­lier concer­nant les dif­fé­rentes injec­tions et le fameux « passe sani­taire ». Israël fait par­tie des tout pre­miers pays à impo­ser ce passe et à injec­ter une troi­sième dose de Pfi­zer à toute sa popu­la­tion, mal­gré les réti­cences de l’OMS et l’absence totale d’étude sur le sujet.

Pour écrire cet article, j’ai télé­char­gé les don­nées dis­po­nibles en ligne sur l’office sta­tis­tique israé­lien. Vous trou­ve­rez les liens en fin de l’article, et tous mes cal­culs réa­li­sés et gra­phiques sont consul­tables en ligne. Je vous invite évi­dem­ment à tout véri­fier par vous-même. Il faut télé­char­ger les don­nées et ensuite quelques mul­ti­pli­ca­tions et gra­phiques sur un logi­ciel comme Excel suf­fisent à retrou­ver ces résultats.

Nous allons com­men­cer par voir qu’il n’y a abso­lu­ment pas de pro­blème de mor­ta­li­té glo­bale déce­lable en Israël depuis 2020, c’est-à-dire depuis que l’Occident a com­men­cé à média­ti­ser les per­sonnes décé­dées ou malades d’une infec­tion res­pi­ra­toire et dont la cause est attri­buée à la Covid-19. La mor­ta­li­té a tou­jours aug­men­té en Israël en période hiver­nale et est res­tée en 2020 à des niveaux com­pa­rables aux années pré­cé­dentes. Ain­si, toutes les mesures prises n’ont jamais pu être moti­vées par un impact mesu­rable sur la mor­ta­li­té. Il n’y a pas plus d’Israéliens qui décèdent qu’avant. Il n’y a jamais eu d’hécatombe.

Dans un deuxième temps, nous ver­rons ce qu’il se passe au niveau de la mor­ta­li­té en période vac­ci­nale. Nous ver­rons qu’en Israël, comme pour tous les pays sur les­quels nous dis­po­sons de don­nées (comme nous l’avons mon­tré dans la vidéo ou l’article réca­pi­tu­lant toutes les don­nées euro­péennes), la mor­ta­li­té aug­mente pen­dant les périodes où des injec­tions de masse sont réa­li­sées. Pour les plus âgés, le doute sub­siste entre cor­ré­la­tion et cau­sa­li­té, car les injec­tions ont lieu en période hiver­nale pen­dant laquelle la mor­ta­li­té habi­tuelle est éle­vée éga­le­ment. En revanche, il est très inha­bi­tuel d’observer une hausse de mor­ta­li­té chez les jeunes. Nous ver­rons que cette mor­ta­li­té supé­rieure à l’habitude cor­res­pond envi­ron à 3,8 décès pour 100 000 injec­tions com­plètes sur la période pour les 20–29 ans, 2,3 pour les 30–39 ans et 1,4 pour les 40–49 ans, alors que pour ces tranches d’âges, la mor­ta­li­té en période Covid-19 est indé­tec­table. Ces tra­vaux ont été repris à la suite de l’analyse réa­li­sée par le Dr A. Hen­­rion-Caude et le Dr S. Oha­na et retrouvent les mêmes résultats.

Nous ver­rons enfin s’il existe un lien entre les injec­tions et le nombre de cas posi­tifs remon­tés par les tests des labo­ra­toires. D’abord, nous ver­rons que le nombre de tests varie énor­mé­ment. Il est donc tout à fait nor­mal d’avoir plus de cas posi­tifs lorsque l’on aug­mente le nombre de tests. De la même manière, le type de tests a chan­gé cet été avec la stra­té­gie du cri­blage. En France, comme ailleurs, ce chan­ge­ment de mesure avec plus de variants consi­dé­rés posi­tifs induit néces­sai­re­ment que la posi­ti­vi­té aug­mente sans que cela signi­fie qu’une mala­die se pro­page. Enfin, la mise en place du Green Pass en Israël implique, comme en France, que les per­sonnes n’ayant pas reçu d’injection font bien plus de tests que celles qui ont reçu deux injec­tions. Dès lors, on s’attend à avoir bien plus de cas posi­tifs en pro­por­tion chez ceux qui n’ont pas de Green Pass. Nous ver­rons que si nous pre­nons en consi­dé­ra­tion ces biais, les don­nées israé­liennes ne nous montrent pas de dif­fé­rence notable entre les per­sonnes consi­dé­rées vac­ci­nées et celles n’ayant pas reçu d’injection. Pour Israël, la part des per­sonnes consi­dé­rées vac­ci­nées et posi­tives aux tests réa­li­sés pour la Covid-19 est la même que la part des per­sonnes consi­dé­rées vac­ci­nées dans la popu­la­tion générale.

La mortalité globale en Israël : une situation complètement normale

Israël, comme l’écrasante majo­ri­té des pays occi­den­taux voit sa popu­la­tion aug­men­ter régu­liè­re­ment et vieillir. Ain­si, début 2011 il y décé­dait en moyenne 3 300 per­sonnes par mois. Ce nombre a aug­men­té régu­liè­re­ment d’environ cinq par mois pour atteindre plus de 4 000 à la mi-2021. Plus de 85 % des décès consta­tés viennent de per­sonnes de plus de 60 ans.

Pour pré­ci­sion, toute cette ana­lyse a pour but de mesu­rer les impacts de la mala­die Covid-19. Ain­si tous les décès du 30 avril 2021 sont reti­rés de l’analyse de façon à reti­rer ceux dus à la tra­gé­die de Méron.

Figure 1 : Nombre de décès men­suels en Israël

Si l’on cor­rige de l’évolution de la popu­la­tion et de la pyra­mide des âges, on constate que la situa­tion récente d’Israël, du point de vue de la mor­ta­li­té est com­plè­te­ment normale.

Figure 2 : Décès en Israël stan­dar­di­sés par âge, en popu­la­tion du 1er jan­vier 2021

Note de lec­ture : sur ce gra­phique sont repré­sen­tés les décès chaque mois, rame­nés à 30 jours et stan­dar­di­sés en popu­la­tion de jan­vier 2021. Par exemple, sur 30 jours Israël a comp­ta­bi­li­sé 5304 décès en jan­vier 2021. En rame­nant la popu­la­tion de jan­vier 2017 à celle de jan­vier 2021, il y aurait eu 5374 décès.

Le détail du cal­cul d’une stan­dar­di­sa­tion par âge est dis­po­nible dans cette vidéo.

Comme tous les autres pays de l’hémisphère nord, Israël constate plus de décès pen­dant l’hiver que pen­dant l’été. Pen­dant cette période froide, tous les pays de l’hémisphère nord voient la mor­ta­li­té aug­men­ter en même temps. Cette hausse de mor­ta­li­té ne concerne que les plus de 50 ans. Les jeunes ne sont pas concer­nés par des hausses de mor­ta­li­té l’hiver. La mor­ta­li­té des jeunes n’est pas constante. Elle est tel­le­ment faible que le moindre évè­ne­ment exté­rieur peut la faire varier. Sur ce gra­phique sont repré­sen­tés en bleu pâle, la mor­ta­li­té men­suelle pour 100 000, avec un lis­sage à trois mois en bleu fon­cé. Les poin­tillés repré­sentent les bornes d’un inter­valle de confiance à 99 %, repré­sen­tant une mor­ta­li­té consi­dé­rée « normale ».

À l’inverse, pour les plus anciens, la mor­ta­li­té est net­te­ment plus impor­tante, sta­bi­li­sant les sta­tis­tiques. La forte mor­ta­li­té hiver­nale est donc net­te­ment visible et bien supé­rieure à tout impact extérieur.

Dans toutes nos ana­lyses par âge, nous nous limi­te­rons aux plus de 19 ans. D’une part, les moins de 19 ans ont reçu peu d’injections, mais sur­tout la mor­ta­li­té des 0–19 ans est avant tout condi­tion­née par la mor­ta­li­té à zéro an. La mor­ta­li­té à zéro an est de loin la plus éle­vée dans tous les pays déve­lop­pés jusqu’à arri­ver aux âges avan­cés de la vie. Ain­si, c’est le nombre de nais­sances qui influe sur la mor­ta­li­té de cette tranche d’âge, bien plus que tout évè­ne­ment exté­rieur. Nous n’avons pas de sta­tis­tiques par âge dis­tin­guant les zéro an des autres âges avant 19 ans.

Figure 3 : Taux de mor­ta­li­té men­suel par tranche d’âge

Nous rap­pe­lons comme nous l’avons mon­tré dans l’article ana­ly­sant tous les pays euro­péens, qu’il n’y a pas de dépla­ce­ment visible de la mor­ta­li­té. La hausse des décès l’hiver ne vient en aucun cas de quelque chose qui se dépla­ce­rait ou se trans­met­trait à l’échelle de la pla­nète. Les hausses de mor­ta­li­té, sué­doise, por­tu­gaise ou israé­lienne sont synchronisées.

Cette hausse de mor­ta­li­té dans l’hémisphère nord peut être déca­lée de plu­sieurs semaines ou mois selon les années. Elle semble dépendre des condi­tions météo­ro­lo­giques, nous revien­drons sur cet aspect dans d’autres tra­vaux. Ce déca­lage tem­po­rel rend inex­ploi­table le décou­page des années au 1er jan­vier car il coupe en deux la période de forte mor­ta­li­té hiver­nale, lais­sant par­fois plus de décès l’année pré­cé­dente, comme en 2011–2012, ou l’année sui­vante comme en 2016–2017.

Il est alors plus per­ti­nent de com­pa­rer les années entre juillet et juin pour englo­ber la tota­li­té de la période hivernale.

Note de lec­ture : En consi­dé­rant que la popu­la­tion d’Israël entre juillet 2020 et juin 2021 est res­tée constante au niveau de jan­vier 2021, il y a alors 49 979 décès sur la période. En rame­nant la popu­la­tion d’Israël entre juillet 2017 et juin 2018, il y a 50 195 décès sur la période.

Ce gra­phique per­met de consta­ter que, mal­gré l’hécatombe mon­diale de Covid-19 annon­cée en mars-avril 2020, la mor­ta­li­té consta­tée en Israël entre juillet 2019 et juin 2020 cor­res­pond à un record abso­lu de sous-mor­ta­li­té. La mor­ta­li­té consta­tée entre juillet 2020 et juin 2021 n’est pas un record, mais reste basse pour la décen­nie, comme ce que nous avions consta­té pour la tota­li­té des pays d’Europe pour les­quels nous dis­po­sons de données.

Ain­si, à aucun moment n’est visible une aug­men­ta­tion signi­fi­ca­tive des décès en Israël. Il n’y a pas d’hécatombe, ni même la moindre aug­men­ta­tion inhabituelle.

Si nous repas­sons en don­nées brutes et que nous com­pa­rons les décès toutes causes aux décès attri­bués à la Covid-19, nous obser­vons qu’une frac­tion des décès a été attri­buée à la Covid-19, sans pour autant que l’augmentation des décès soit inhabituelle.

Aupa­ra­vant, ces hausses de mor­ta­li­té étaient attri­buées aux virus grip­paux, aujourd’hui, ils sont attri­bués aux coro­na­vi­rus. En repré­sen­tant cette fois-ci le nombre de décès hors Covid-19 et le nombre de décès Covid-19, on découvre que toute la sur­mor­ta­li­té hiver­nale habi­tuelle est doré­na­vant attri­buée à la Covid-19. Nous avions déjà mon­tré ce résul­tat pour tous les pays que nous avons pu étu­dier jusqu’à aujourd’hui.

En Israël, comme par­tout en Europe, on ne peut pas trou­ver de jus­ti­fi­ca­tion aux poli­tiques res­tric­tives mises en place sur la base d’une aug­men­ta­tion inha­bi­tuelle des décès uni­que­ment due à un nou­veau virus. Il n’y a pas d’hécatombe.

La mortalité en période vaccinale : une corrélation parfaite

Nous remar­quons en Israël, deux périodes dis­tinctes de hausse de mor­ta­li­té l’hiver dernier.

Une pre­mière hausse de décès en octobre, et une deuxième en jan­vier. Nous avions déjà remar­qué que la hausse des décès en octobre a eu lieu en même temps dans tous les pays pra­ti­quant en masse les injec­tions anti­grip­pales. En France, pour laquelle nous avons accès aux don­nées des déli­vrances de médi­ca­ments, nous avions pu voir une pro­por­tion­na­li­té qua­si par­faite entre le nombre d’injections et la hausse de mortalité.

En Israël, nous pou­vons voir que le minis­tère de la San­té pro­meut éga­le­ment ces injec­tions, en par­ti­cu­lier pour les plus de 65 ans.
On note que cette aug­men­ta­tion n’est visible que pour les âges aux­quels l’injection est recom­man­dée : à par­tir de la tranche des 70–79 ans et toutes celles au-dessus.

Figure 6 : Taux de mor­ta­li­té par tranche d’âge

Cette période d’octobre 2020 est d’ailleurs la seule pen­dant laquelle Israël a pré­sen­té une mor­ta­li­té totale stan­dar­di­sée dif­fé­rente de l’habitude. Tout le reste de la période est com­pa­rable à la décen­nie. Nous ne pou­vons mal­heu­reu­se­ment pas explo­rer plus loin ce sujet, n’ayant pas accès au nombre d’injections anti­grip­pales réa­li­sées sur la période. Nous ne pou­vons conclure qu’une cor­ré­la­tion tem­po­relle par­faite pour tous les pays réa­li­sant en masse ces injec­tions. Les pays plus rétifs à ces injec­tions (comme la Fin­lande) n’ont pas cette hausse de mor­ta­li­té d’octobre 2020.

Pas­sons main­te­nant aux injec­tions contre la Covid-19 [la deuxième période de hausse de mortalité].

Les gra­phiques ci-des­­sous repré­sentent le nombre d’injections reçues pour chaque tranche d’âge ain­si que le nombre de décès consta­tés pour chaque mois.

Figure 8 : nombre d’injections et taux de mor­ta­li­té pour 100 000 par tranche d’âge



Toutes les tranches d’âge, sans excep­tion, ont pré­sen­té une hausse de mor­ta­li­té les mois d’injections. Nous obser­vons que les plus âgés ont reçu mas­si­ve­ment des injec­tions en jan­vier et pré­sentent un pic de mor­ta­li­té en jan­vier. Les plus jeunes ont reçu des injec­tions plus tard, à par­tir du mois de février et pré­sentent un pic de mor­ta­li­té en février. Ce lien est un fort indice de cau­sa­li­té sup­plé­men­taire entre les injec­tions et la hausse de la mortalité.

Pour les per­sonnes âgées de plus de 60 ans, les injec­tions de jan­vier ont lieu pen­dant la période de forte mor­ta­li­té hiver­nale. Il est ain­si dif­fi­cile de dis­tin­guer une mor­ta­li­té cau­sée par les injections.

Pour les ama­teurs de modé­li­sa­tion, si vous repré­sen­tez le taux de mor­ta­li­té en fonc­tion du taux d’injection, vous obte­nez une cor­ré­la­tion loga­rith­mique qua­si­ment par­faite, avec un R² de 0,95. Cette cor­ré­la­tion qua­si par­faite est réa­li­sée en regar­dant le nombre de décès chaque mois, cinq jours après les injections.

Figure 9 : taux de mor­ta­li­té pour 100 000 en fonc­tion du nombre d’injections

Il en a fal­lu bien moins à cer­tains cher­cheurs peu scru­pu­leux pour publier un article encore en ligne sur le pres­ti­gieux jour­nal Nature, qui vante les mérites du confi­ne­ment en oubliant sciem­ment que la mor­ta­li­té hiver­nale dimi­nue au prin­temps avec ou sans confi­ne­ment. Nous en avons réa­li­sé une ana­lyse dans cette vidéo. Ici c’est comme si nous nous ser­vions de ces gra­phiques pour prou­ver qu’en hiver 2020–2021, il n’y avait eu qu’une mor­ta­li­té post-vac­­ci­­nale pour les plus de 60 ans.

En revanche, et à l’inverse, la sur­mor­ta­li­té obser­vée pour les 20–49 ans ne peut pas être du fait de la mor­ta­li­té hiver­nale, car ces der­niers n’y sont pas sou­mis. Les 20–49 ans sont la popu­la­tion per­met­tant de mieux mesu­rer une poten­tielle mor­ta­li­té post-vac­­ci­­nale. Cela ne signi­fie pas qu’elle n’existe pas pour les autres tranches d’âge, mais pour les plus âgées elle se confond avec la sur­mor­ta­li­té hivernale.

Pour les 20–49 ans, nous allons consi­dé­rer uni­que­ment la mor­ta­li­té en dehors de l’intervalle de confiance à 99 %, soit la par­tie au-des­­sus ou en des­sous des poin­tillés rouges.

Figure 3 : Taux de mor­ta­li­té men­suel par tranche d’âge

Cette mor­ta­li­té sera consi­dé­rée comme rare ou anor­male. Pour les 20–29 ans la mor­ta­li­té est tota­le­ment excep­tion­nelle. Seule la guerre de 2014 pré­sente une mor­ta­li­té aus­si éle­vée. Il ne semble pas cepen­dant qu’une guerre ait écla­té en février 2021 en Israël.

Au total, cette sur­mor­ta­li­té entre février et avril 2021 cor­res­pond au décès de 31 jeunes de 20 à 29 ans (3,8 pour 100 000 dou­ble­ment injec­tés), 18 de 30 à 39 ans (2,3 pour 100 000 dou­ble­ment injec­tés) et 13 de 40 à 49 ans (1,4 pour 100 000 dou­ble­ment injec­tés). Soit 60 décès de per­sonnes d’une popu­la­tion qui n’a jamais connu de sur­mor­ta­li­té liée à la Coivd-19.

Cette sur­mor­ta­li­té arrive éga­le­ment à une période où ont été rele­vés par un uni­ver­si­taire, un nombre d’appels aux urgences lar­ge­ment supé­rieur aux années pré­cé­dentes pour des arrêts car­diaques et des syn­dromes coro­na­riens aigus. Si nous consi­dé­rons que les décès ne sont que la par­tie visible de pro­blèmes de san­té, nous avons un indice de la cause pos­sible de cette sur­mor­ta­li­té arri­vant en pleine période d’injection de masse de ces mêmes jeunes. Nous consta­tons qu’enfin l’ANSM admet que les péri­car­dites sont bien rap­por­tées post-injec­­tion. L’agence annonce qu’ils sont très rares. Il serait inté­res­sant que l’on nous explique com­ment le hasard fonc­tionne pour mon­trer une si forte élé­va­tion des pro­blèmes car­diaques juste après les périodes vaccinales.

Nous rap­pe­lons ici que cette pos­sible sur­mor­ta­li­té liée aux injec­tions est du même ordre que celle éva­luée par Walach et al, uti­li­sant la phar­ma­co­vi­gi­lance des Pays-Bas. Nous en avons réa­li­sé une vidéo expli­ca­tive en expli­quant au pas­sage les biais de l’étude israé­lienne van­tant les mérites de l’injections Pfi­zer. Ain­si, quelle que soit la méthode uti­li­sée, phar­ma­co­vi­gi­lance ou étude de la mor­ta­li­té toutes causes en période d’injections, les résul­tats concordent autour de quelques décès pour 100 000 injec­tions. Ce nombre pour­rait être entre un et trois pour les plus jeunes et cer­tai­ne­ment au-des­­sus pour les plus âgés, ces der­niers ayant tou­jours une mor­ta­li­té plus éle­vée quelle que soit la cause.

Il faut enfin rap­pe­ler que les décès sont la plu­part du temps le der­nier stade de la dégra­da­tion de l’état de san­té. Il est rare de consta­ter qu’un évè­ne­ment soit com­plè­te­ment binaire entre « bonne san­té » et « décès ». Consta­ter une hausse des décès n’est cer­tai­ne­ment que la seule par­tie visible d’une hausse beau­coup plus impor­tante de situa­tions inter­mé­diaires. Les AVC, myo­car­dites, embo­lies pul­mo­naires ou throm­boses non mor­telles sont invi­sibles dans cette étude. Elles sont rap­por­tées en phar­ma­co­vi­gi­lance et la hausse de mor­ta­li­té consta­tée ajoute un haut degré de cer­ti­tude à la cau­sa­li­té pour les évè­ne­ments non mor­tels également.

Efficacité des injections : l’absence de données probantes

Les médias et poli­tiques com­mentent en per­ma­nence le nombre de tests posi­tifs, appe­lant ces der­niers des « cas de Covid-19 ». Nous avons détaillé dans une vidéo le fos­sé sépa­rant un résul­tat de test RT-PCR posi­tif et une per­sonne malade de la Covid-19. De plus, ce nombre de « cas » est évi­dem­ment dépen­dant du nombre de tests effectués.

Ain­si, mal­gré l’absence totale de sur­mor­ta­li­té cet été, Israël est pas­sé à plus de 100 000 tests effec­tués par jour avec une mon­tée en charge pro­gres­sive. Cette mon­tée en charge a natu­rel­le­ment aug­men­té le nombre de tests posi­tifs cet été, sans que cela ne signi­fie la moindre aug­men­ta­tion de malades.

Le chan­ge­ment com­plet de la mesure avec la stra­té­gie de cri­blage a éga­le­ment eu pour impact de faire remon­ter le taux de posi­ti­vi­té qui était à moins de 2% au mois de juillet et à plus de 5% en août. Les jour­na­listes et poli­tiques en ont conclu à une explo­sion du nombre de malades, alors qu’il ne s’agit que d’un chan­ge­ment de stra­té­gie de comptage.

Le der­nier biais au sujet des tests concerne le public tes­té. Depuis le début des cam­pagnes d’injections, l’efficacité de ces pro­duits est pré­sup­po­sée. Il serait impor­tant de rap­pe­ler aux diri­geants et aux méde­cins, qu’accepter des résul­tats de l’efficacité de n’importe quel pro­duit, venant de la part de la per­sonne qui sou­haite vous vendre le pro­duit, cela s’appelle au mieux de la naï­ve­té. De même qu’accélérer la dis­tri­bu­tion de ce pro­duit en empê­chant d’avoir le temps de revé­ri­fier par d’autres études indé­pen­dantes si cela fonc­tionne et que ce n’est pas dangereux.

Le fait de pré­sup­po­ser que ces injec­tions fonc­tionnent, a lan­cé un cer­tain nombre de règles et de cer­ti­tudes chez les gens qui font que les per­sonnes qui n’ont pas reçu les injec­tions sont tes­tées beau­coup plus sou­vent que les autres.

Vous avez cer­tai­ne­ment, comme moi, des col­lègues, des amis qui ont eu des symp­tômes de mala­dies post-injec­­tion, comme une fatigue intense, des maux de tête ou de la fièvre. Ces symp­tômes juste après l’injection sont consi­dé­rés très fré­quents par l’ANSM. Cepen­dant, les per­sonnes tout juste injec­tées et pré­sen­tant ces symp­tômes n’ont évi­dem­ment pas ou peu fait de tests, puisque leurs maux étaient attri­bués aux suites de l’injection. Au contraire, sur la même période, les per­sonnes avec les mêmes symp­tômes, mais qui n’avaient pas fait d’injections, ont beau­coup plus sou­vent fait des tests.

Pen­dant les périodes d’injections, par­mi les per­sonnes qui font des tests, nous avons donc beau­coup plus de per­sonnes sans injec­tions que de per­sonnes déjà injec­tées. Par construc­tion, le nombre de posi­tifs va néces­sai­re­ment être plus impor­tant chez les non-injec­­tés puisqu’ils sont bien plus nom­breux à faire des tests.

Pour Israël, cette période cor­res­pond à jan­­vier-février 2021. Par exemple, pen­dant la semaine du 21 au 27 février 2021, 25% des 40–49 ans n’avaient pas reçu d’injection et 24% avaient reçu leur deuxième injec­tion plus de 20 jours avant et étaient donc consi­dé­rés plei­ne­ment pro­té­gés. Du côté des tests, 62 % des tests posi­tifs venaient des per­sonnes n’ayant pas reçu d’injection et 2% seule­ment de la part de celles étant consi­dé­rées pro­té­gées. Ces chiffres ont fait cou­ler beau­coup d’encre comme étant une preuve de l’efficacité des injec­tions. Cepen­dant, rien ne prouve qu’il ne s’agit pas juste d’un biais de sélec­tion des per­sonnes tes­tées comme expli­qué au-des­­sus. À savoir que qua­si­ment aucune per­sonne ayant reçu deux injec­tions ne se fait tes­ter et donc ne risque pas d’être consi­dé­rée positive.

Cette situa­tion a per­du­ré avec la mise en place du Green Pass, le passe sani­taire israé­lien. Dès le 21 février 2021, des direc­tives limi­tant la cir­cu­la­tion des Israé­liens n’ayant pas encore été injec­tés ont été mises en place. Le Pass vert a duré jusqu’au mois de juin 2021. Durant toute cette période, on constate bien que les cas posi­tifs concernent beau­coup moins sou­vent ceux qui ont reçu deux injec­tions puisqu’ils ne sont pas obli­gés de faire de tests pour accé­der aux lieux publics. Par exemple, pen­dant la semaine du 23 au 29 mai 2021, 15% des 40–49 ans n’avaient pas reçu d’injection et 80% avaient reçu leur deuxième injec­tion plus de 20 jours avant, et étaient donc consi­dé­rés plei­ne­ment pro­té­gés. Du côté des tests, 39% des tests posi­tifs venaient des per­sonnes n’ayant pas reçu d’injection et 61% seule­ment de la part de celles étant consi­dé­rées pro­té­gées. Le fait d’avoir autant de cas posi­tifs chez celles nor­ma­le­ment consi­dé­rées comme tota­le­ment immu­ni­sées a com­men­cé à faire par­ler. On a alors com­men­cé à dire que les injec­tions per­daient en effi­ca­ci­té devant les variants, mais que de voir moins de cas chez les dou­ble­ments injec­tées que leur part dans la popu­la­tion était la preuve que ces injec­tions fonc­tionnent. Cepen­dant, nous avons vu à tra­vers le Green Pass, que celles n’ayant pas reçu d’injection sont beau­coup plus tes­tées que les autres.

Le Green Pass a ces­sé entre mi-juin et début août en Israël. Pen­dant cette période, celles n’ayant pas reçu d’injection n’avaient pas de rai­son spé­ci­fique de se faire tes­ter. C’est la seule période pen­dant laquelle en Israël, il n’y a pas ou très peu de biais de sélec­tion des per­sonnes tes­tées. Nous pou­vons consta­ter que pen­dant toute cette période, la part des per­sonnes n’ayant pas reçu d’injection ou la part des per­sonnes étant consi­dé­rées pro­té­gées avec deux injec­tions est la même dans les cas posi­tifs et la popu­la­tion géné­rale. Pour cette rai­son, les auto­ri­tés ont conclu à une baisse de l’efficacité en quelques mois et ont donc conseillé une troi­sième dose, alors qu’il s’agit juste de la fin du biais de comp­tage. Quand il n’y a plus de biais, aucune effi­ca­ci­té des injec­tions n’est mesu­rable.

On constate éga­le­ment ensuite, que dès le retour du Green Pass au mois d’août, la part des non-injec­­tées a immé­dia­te­ment réaug­men­té. Cela n’est que le signe que le Green Pass oblige les non-injec­­tées à se faire tes­ter et non celles ayant reçu deux injec­tions. Le gou­ver­ne­ment israé­lien, ayant déjà com­man­dé les troi­sièmes doses et contraint sa popu­la­tion à se faire injec­ter, n’a mys­té­rieu­se­ment pas réagi à ces chiffres, en ima­gi­nant un rebond d’efficacité vac­ci­nale. Cette situa­tion du mois d’août, iden­tique au mois de mai, prouve qu’il n’y a jamais eu de baisse de l’efficacité des injec­tions, elles béné­fi­ciaient juste d’un biais statistique.

Conclusion

En résu­mé, nous avons vu qu’Israël est un pays qui n’a jamais connu de hausse de mor­ta­li­té signi­fi­ca­tive depuis le début de la panique mon­diale autour de la Covid-19. Les Israé­liens les plus âgés ont connu des hausses de mor­ta­li­té l’hiver comme les autres années.

Nous avons vu que quelques hausses de mor­ta­li­té inha­bi­tuelles ont été consta­tées chez les jeunes en période vac­ci­nale. Ces hausses repré­sentent envi­ron 60 décès sur Israël. Ce n’est pas une héca­tombe, mais suf­fi­sam­ment impor­tant pour être visible sur ces popu­la­tions qui décèdent très peu. Ces décès sont sur­ve­nus au moment où étaient enre­gis­trés des records d’urgences car­diaques pour ces mêmes âges.

Enfin, nous avons vu que si l’on enlève les biais de comp­tage dus aux res­tric­tions comme le Green Pass, les doubles injec­tions ne pré­sentent aucun impact sur les cas posi­tifs. Il n’y a donc aucun béné­fice mesu­rable pour per­sonne. Seul le fait de tes­ter en énorme majo­ri­té des non-injec­­tés per­met de main­te­nir un écart statistique.

Nous avons donc de nom­breux décès remon­tés en phar­ma­co­vi­gi­lance, des décès visibles même chez les popu­la­tions jeunes et aucun impact posi­tif mesu­rable. Pen­­sez-vous réel­le­ment qu’il soit rai­son­nable de conti­nuer à mul­ti­plier ces injec­tions ? Pen­­sez-vous réel­le­ment que nous allons vous lais­ser tou­cher à nos enfants ?

Pierre Chaillot (Déco­der l’é­co)

____________________
Sources
Don­nées de popu­la­tion israé­lienne : https://www.cbs.gov.il/he/publications/LochutTlushim/2020/%D7%90%D7%95%D…
Don­nées de décès par âge :
https://www.cbs.gov.il/he/publications/LochutTlushim/2020/p‑1.xlsx
Don­nées de vac­ci­na­tion par âge :
https://data.gov.il/dataset/covid-19/resource/57410611–936c-49a6-ac3c-83…
Don­nées de cas par âge :
https://​data​.gov​.il/​d​a​t​a​s​e​t​/​c​o​v​i​d​–​1​9​/​r​e​s​o​u​r​c​e​/​9​b​6​2​3​a​6​4​–​f​7​d​f​–​4​d​0​c​–​9​f​5​7​-09…
Don­nées du nombre de tests :
our​worl​din​da​ta​.com


 

Remarque sur la source de ce texte : le seul jour­nal en France capable de publier cette impor­tante ana­lyse de Pierre Chaillot est France Soir, le jour­nal le plus détes­té par les faux jour­na­listes (tous ven­dus à 9 mil­liar­daires et aux indus­tries phar­ma­ceu­tiques). On voit là que France Soir est, en fait, com­po­sé de vrais jour­na­listes, dignes de ce nom, que c’est (à l’é­vi­dence) un des seuls rem­parts contre la bas­cule tota­li­taire scien­tiste en cours. Je consi­dère la vio­lence dont il fait l’ob­jet (de la part des domi­nants, qui veulent mani­fes­te­ment asser­vir la popu­la­tion) comme une sorte de « légion d’hon­neur » (comme une médaille de bonne résis­tance aux abus de pouvoir).

Étienne.

PS : je glisse ci-des­­sous, en com­plé­ment, la vidéo de la pré­sen­ta­tion de Pierre au CSI, Conseil Scien­ti­fique Indé­pen­dant (ren­­dez-vous pas­sion­nant et impor­tant, tous les jeu­di soir, pour bien s’in­for­mer sur « la crise sanitaire ») :


https://​crowd​bun​ker​.com/​v​/​c​E​a​g​e​Bup

Bonus : démons­tra­tion de l’er­reur (et de l’es­ca­lade d’en­ga­ge­ment) par le pre­mier ministre israé­lien lui-même… :


Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​9​4​6​7​5​5​8​0​1​2​317

Tweet cor­res­pon­dant à ce billet :

Fil Télé­gramme cor­res­pon­dant à ce billet :
https://t.me/chouard/142

[Abus de pouvoir médical] Les VACCINS sont-ils TOXIQUES ? L’état de la science expliqué par le docteur Michel de Lorgeril

Chers amis,

Comme vous le savez, je vis la période actuelle comme une bas­cule tota­li­taire (sous pré­texte sani­taire), une fré­né­sie scien­tiste liber­ti­cide, un déluge d’a­bus de pou­voir plus graves et impar­don­nables les uns que les autres, abus impu­nis faute de consti­tu­tion (digne de ce nom).

À pro­pos des « vac­cins » (que nos pré­ten­dus « repré­sen­tants » nous imposent scan­da­leu­se­ment), je suis en train de lire plu­sieurs livres abso­lu­ment pas­sion­nants, d’un car­dio­logue, épi­dé­mio­lo­giste et scien­ti­fique de grande renom­mée, Michel de Lor­ge­ril, dont je découvre le tra­vail que je trouve très impor­tant : enfin ! des textes scien­ti­fiques rigou­reux et indé­pen­dants des labos sur les vaccins !


Michel de Lor­ge­ril, car­dio­logue et cher­cheur au CNRS

Pour com­men­cer, je vous invite à écou­ter deux entre­tiens étonnants : 

 
Et sur­tout, je vous recom­mande la lec­ture de ces trois livres PA-SSIO-NNANTS
(deux petits et un gros, pour com­men­cer – cli­quez sur l’i­mage pour voir un résu­mé et lire les pre­mières pages) :

Ça décape ! et ça ins­truit beaucoup…

Pour appro­fon­dir le tra­vail de cet homme cap­ti­vant, je vous recom­mande son blog, https://​michel​.delor​ge​ril​.info, très actif et où il répond très vite à tous ses lec­teurs (ce qui me rend encore plus admiratif 🙂).

Bonne lec­ture.

Étienne.

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
Aucun puis­qu’il est inter­dit de s’y oppo­ser au gouvernement.

Tweet cor­res­pon­dant à ce billet :

[Abus de pouvoir] La dangerosité des nouveaux vaccins anti-covid est un fait historique (article collectif d’une équipe autour de Laurent Mucchielli)

Bon­jour à tous.

Laurent Muc­chiel­li est un socio­logue spé­cia­liste de la vio­lence d’É­tat qui publie sur son blog chez Média­part, depuis le début de 2020, un tra­vail abso­lu­ment remar­quable sur « la crise sanitaire ».

C’est peu dire que son ana­lyse est hété­ro­doxe et contre­dit de plus en plus fron­ta­le­ment la pro­pa­gande d’É­tat qui nous accable. Hété­ro­doxe au point que Média­part lui-même a cen­su­ré un de ses récents article, inti­tu­lé « La vac­ci­na­tion Covid à l’épreuve des faits « Une mor­ta­li­té inédite ». Cet article impor­tant a été repu­blié à plu­sieurs endroits (voir les liens dans le texte ci-des­­sous) et je le repro­dui­rai moi aus­si plus bas. Il répond ici à cette cen­sure : il per­siste et signe avec, donc, un 3e article sur cette très impor­tante question.

Je veux remer­cier ici Laurent Muc­chiel­li pour son tra­vail et pour son cou­rage ; il en faut pour affron­ter le monstre médiatico-médicalo-politique.

Je vous invite à faire connaître ici, dans les com­men­taires de ce billet, tout ce qui, à votre connais­sance, pour­rait com­plé­ter ces infor­ma­tions sur la DANGEROSITÉ des « vac­cins » (avec des guille­mets) que l’É­tat veut nous injec­ter de force à tout prix.

Bon cou­rage à tous.

Étienne.

PS : j’ai choi­si de reprendre ci la repu­bli­ca­tion pro­po­sée par L’Ar­deur (l’é­quipe de Franck Lepage) avec qui je me sens proche.


La dangerosité des nouveaux vaccins anti-covid est un fait historique (article collectif d’une équipe autour de Laurent Mucchielli)

(épi­sode 61)

La dan­ge­ro­si­té des nou­veaux vac­cins anti-covid est un fait historique

Par Laurent MUCCHIELLI, socio­logue, direc­teur de recherche au CNRS ; Hélène BANOUN, phar­ma­cien bio­lo­giste, PhD, ancienne char­gée de recherches à l’INSERM ; Emma­nuelle DARLES, maî­tresse de confé­rences en infor­ma­tique à Aix-Mar­­seille Uni­ver­si­té ; Éric MENAT, doc­teur en méde­cine, méde­cin géné­ra­liste ; Vincent PAVAN, maître de confé­rences en mathé­ma­tique à Aix-Mar­­seille Uni­ver­si­té ; Amine ULMILE, phar­ma­cien des hôpi­taux, pra­ti­cien hos­pi­ta­lier, uni­té de phar­ma­co­vi­gi­lance du Centre hos­pi­ta­lier de Cholet.

Pour­quoi L’ardeur a déci­dé de publier cet article.

La vac­ci­na­tion anti-Covid, des­ti­née à l’intégralité de la popu­la­tion, appli­quée à marche for­cée, ne fait l’objet d’aucun débat en France. Il s’agit en effet d’une idéo­lo­gie poli­tique (incar­née et pro­mue acti­ve­ment par le pré­sident de la Répu­blique en per­sonne) et non d’une idée scien­ti­fique, ni d’une stra­té­gie de san­té publique. La science comme la san­té publique sont des choses com­plexes, des séries de véri­tés par­tielles, adap­tables et révi­sables en fonc­tion des réa­li­tés de ter­rain ou d’expérience. Dans toutes les idéo­lo­gies (poli­tiques ou reli­gieuses), le débat est au contraire posé en termes binaires et enfan­tins. On est pour ou contre, et le monde se divise entre amis (ici les pro-vax) et enne­mis (ici les anti-vax). Que cette idéo­lo­gie ait pris le pou­voir en France et qu’elle impose les termes mêmes du débat est une catas­trophe à tous points de vue : intel­lec­tuel, démo­cra­tique et sanitaire.

Les influenceurs se déchaînent, certains journalistes les suivent

Dans un tel contexte, la mise en évi­dence d’une dan­ge­ro­si­té vac­ci­nale inédite asso­ciée aux quatre vac­cins anti-covid anglo-saxons (Pfi­zer, Moder­na, Astra­Ze­ne­ca et Jans­sen) consti­tue une dis­so­nance cog­ni­tive telle que beau­coup ne peuvent tout sim­ple­ment pas l’entendre. La réa­li­té est pour­tant que l’un de ces quatre vac­cins (celui d’AstraZeneca) a déjà été sus­pen­du en février-mars 2021 dans de très nom­breux pays et défi­ni­ti­ve­ment reti­ré voire inter­dit dans cer­tains d’entre eux (le Dane­mark, la Nor­vège, la Suisse, l’Afrique du Sud, le Vene­zue­la ain­si que les Etats-Unis). De fait, nous avons mon­tré dans notre pré­cé­dent article que ce vac­cin était mani­fes­te­ment res­pon­sable du niveau de décla­ra­tions de décès par­ti­cu­liè­re­ment éle­vé au Royaume-Uni, qui l’a uti­li­sé mas­si­ve­ment (s’agissant du pro­duit d’une firme sué­­do-bri­­tan­­nique). Pour­tant, à la fin du mois d’avril, Emma­nuel Macron conti­nuait à le recom­man­der et cher­chait à « cas­ser la défiance » des Fran­çais à son égard, nous expli­quait alors Le Monde. Posi­tion idéo­lo­gique et non scien­ti­fique ou médi­cale, avons-nous déjà dit. Et la plu­part des com­men­ta­teurs s’exprimant dans le débat public s’y enferment der­rière le pré­sident. Toutes ces per­sonnes qui, pour une rai­son ou une autre, se sont impli­quées dans la cam­pagne gou­ver­ne­men­tale de vac­ci­na­tion géné­rale (élus, hauts fonc­tion­naires, méde­cins, jour­na­listes, etc.), ne peuvent pas dis­cu­ter tran­quille­ment du pro­blème posé. Ils y voient une remise en cause insup­por­table de l’idéologie qu’ils ont adop­tée. Dès lors, au lieu de contri­buer à réflé­chir au pro­blème et à l’étayer de don­nées ou d’arguments, ils cherchent le moyen de l’évacuer pure­ment et sim­ple­ment. Et, comme l’on sait, le meilleur moyen de faire dis­pa­raître un mes­sage est de tuer le messager.

Le jour­nal Media­part, sur lequel l’un d’entre nous publie toute son enquête sur la ges­tion poli­­ti­­co-sani­­taire de cette crise depuis la fin du mois de mars 2020, a ain­si cen­su­ré notre der­nier épi­sode (repu­blié tou­te­fois ici et ici) et ce mal­gré notre appel préa­lable au dia­logue. Sa déci­sion – cocasse pour un jour­nal qui pré­ten­dait jusque-là défendre la liber­té d’expression et les lan­ceurs d’alerte – a don­né des ailes à la meute des influen­ceurs et lob­byistes qui nous dénigrent de toutes les façons pos­sibles sur les réseaux sociaux depuis un an et demi. Cette fois-ci, non contents de voir notre tra­vail cen­su­ré, ils ont ensuite har­ce­lé sur Twit­terl’institution (le CNRS) du pre­mier signa­taire de cet article, espé­rant ain­si lui nuire de façon per­son­nelle et directe. D’autres jour­na­listes se sont empres­sés de le réper­cu­ter dans des articles, comme ici au Figa­ro, avec quelques copier-coller.

Il semble que notre lan­ce­ment d’alerte du 30 juillet n’a pour­tant pas été inutile. Ain­si, la Direc­tion géné­rale de la san­té a envoyé un mes­sage d’alerte (« DGS-Urgent, n°2021–75 ») à tous les pro­fes­sion­nels de san­té le 3 août, pour leur deman­der de « main­te­nir un sui­vi des échecs vac­ci­naux ». Le len­de­main (4 août), la revue Pres­crirea mis à jour « de façon anti­ci­pée » sa fiche rela­tive aux « effets indé­si­rables connus mi-2021 des vac­cins covid-19 à ARN mes­sa­ger », recon­nais­sant notam­ment des com­pli­ca­tions car­diaques graves jugées tou­te­fois « très rares ». On va voir que cette « rare­té » se dis­cute (voir note 1).

Mais reve­nons aux argu­ments employés pour jus­ti­fier la cen­sure. À lire un peu l’ensemble des com­men­taires sus­ci­tés ici et là par notre pré­cé­dent article, il appa­raît que toutes les per­sonnes qui pré­tendent avoir de vrais argu­ments intel­lec­tuels n’en ont en fin de compte que deux. Ces deux argu­ments sont de type métho­do­lo­gique. Ils visent à contes­ter l’usage des décla­ra­tions d’effets indé­si­rables remon­tés par la phar­ma­co­vi­gi­lance, et ils concluent inva­ria­ble­ment que nous avons alar­mé à tort et qu’en réa­li­té tout va bien. Le pre­mier argu­ment est l’« impu­ta­bi­li­té », le second la « mor­ta­li­té atten­due » (voir par exemple les ver­ba­tims de méde­cins col­lec­tés dans la dépêche de l’AFP écrite contre notre article). Les deux notions sont, en soi, tout à fait inté­res­santes et impor­tantes à dis­cu­ter. Mais leur détour­ne­ment à des fins rhé­to­riques de pro­tec­tion de l’idéologie vac­ci­nale est facile à montrer.

Imputabilité et mortalité attendue : les vrais-faux arguments du déni

Sur le papier (ou plu­tôt devant un écran d’ordinateur), les choses peuvent être dis­cu­tées sans fin et dans un confort intel­lec­tuel ras­su­rant. Cela s’appelle la ratio­ci­na­tion. Dans la vraie vie, les choses sont à la fois plus simples et plus bru­tales pour les per­sonnes direc­te­ment concer­nées par les effets indé­si­rables des médi­ca­ments. Pour les vic­times, il s’agit de savoir com­ment affron­ter ces effets par­fois graves dans un contexte géné­ral de déni. Pour les soi­gnants, il s’agit de savoir com­ment caté­go­ri­ser et enre­gis­trer ces effets appa­rus très rapi­de­ment (le plus sou­vent dans les 48h) après la vaccination.

Concer­nant l’imputabilité, notre pré­cé­dent article posait déjà expli­ci­te­ment le pro­blème : il est évident qu’il est très dif­fi­cile de déter­mi­ner la cause exacte d’un effet indé­si­rable grave lorsque le malade pré­sente (ou pré­sen­tait s’il est décé­dé) des comor­bi­di­tés impor­tantes, ou lorsque son dos­sier médi­cal est insuf­fi­sam­ment connu. Le rai­son­ne­ment vaut d’ailleurs aus­si pour les morts répu­tés cau­sées par la covid. Et c’est aus­si pour cette même rai­son que, quel que soit le médi­ca­ment concer­né (vac­cin ou autre), il ne faut jamais l’administrer uni­for­mé­ment mais bien au cas par cas en fonc­tion de l’état de san­té géné­ral de la per­sonne et des éven­tuelles spé­ci­fi­ci­tés de son his­toire médi­cale. De plus, en matière de mor­ta­li­té, la preuve ultime de l’imputabilité qu’est la répé­ti­tion du même symp­tôme à la suite de la même médi­ca­tion ne peut par défi­ni­tion pas être four­nie (on ne meurt qu’une fois…). Il n’en reste pas moins qu’il existe des faits (des effets indé­si­rables graves sont consta­tés dans les heures et les jours qui suivent un acte médi­cal) et qu’il n’est pas pos­sible de s’en débar­ras­ser d’un revers de la main au pré­texte que la cau­sa­li­té directe (a for­tio­riunique) n’est pas éta­blie. C’est un peu comme si on vou­lait contes­ter l’existence d’un homi­cide au motif que l’on n’a pas encore trou­vé le cou­pable. Les décla­ra­tions de phar­ma­co­vi­gi­lance rela­tives aux effets indé­si­rables graves de la vac­ci­na­tion sont là, il faut les inter­pré­ter et non ten­ter de les cacher sous le tapis.

Concer­nant la « mor­ta­li­té atten­due », l’argument uti­li­sé par nos savants cri­tiques nous paraît tout aus­si rhé­to­rique. Il consiste à dire au fond qu’il est nor­mal que des gens meurent à tout âge, vac­ci­nés ou pas, et donc qu’il n’y a pas lieu de s’interroger plus avant sur les décès. Mais aucun des uti­li­sa­teurs de cet argu­ment n’est allé véri­fier réel­le­ment si cette mor­ta­li­té était atten­due ou pas. Par ailleurs, en quoi le fait que des gens meurent tous les jours d’un can­cer inva­­lide-t-il l’interrogation sur la res­pon­sa­bi­li­té de la vac­ci­na­tion quand le malade en ques­tion meurt dans les heures qui suivent l’injection ? Il nous semble que l’argument sert encore une fois à éva­cuer la ques­tion au lieu de la problématiser.

En fin de compte, ces deux argu­ments sont inca­pables d’aider à com­prendre le réel que nous avons sous les yeux et qui peut se résu­mer le plus sou­vent ain­si : un méde­cin constate l’apparition d’effets indé­si­rables plus ou moins graves dans les heures qui suivent un acte vac­ci­nal, il fait donc un signa­le­ment de ce qui lui appa­raît logi­que­ment comme étant lié d’une façon ou d’une autre à cet acte vac­ci­nal qui vient juste d’être pra­ti­qué. Qu’y a‑t‑il de com­pli­qué à com­prendre dans cette situa­tion très concrète de la vie quo­ti­dienne ? Rien en réalité.

Enfin, et de manière très révé­la­trice, nos cri­tiques semblent n’avoir lu que la pre­mière par­tie d’un article qui en com­por­tait deux. La pre­mière était consa­crée aux don­nées fran­çaises de phar­ma­co­vi­gi­lance. La seconde four­nis­sait des com­pa­rai­sons avec la Grande-Bre­­tagne, les Pays-Bas, les États-Unis et la com­mu­nau­té euro­péenne. Et, dans le cas des États-Unis, nous avons mon­tré que la preuve du carac­tère inédit de la mor­ta­li­té liée aux nou­veaux vac­cins anti-covid est four­nie par la com­pa­rai­son tem­po­relle. On va y reve­nir ici en détail. Puis on étu­die­ra les don­nées suisses, qui convergent elles aus­si vers le constat d’une mor­ta­li­té vac­ci­nale inédite liée à ces nou­veaux vac­cins anti-covid.

La comparaison confirme que nous avons affaire à un événement historique

Que l’on pense que la comp­ta­bi­li­té des effets indé­si­rables par la phar­ma­co­vi­gi­lance les exa­gère ou au contraire les mini­mise (ce qui est com­mu­né­ment admis en phar­ma­co­vi­gi­lance), le pro­blème ne varie guère d’une année sur l’autre. Et les mêmes pro­blèmes d’interprétation des décla­ra­tions se posent pour d’autres vac­cins, ceux contre la grippe sai­son­nière par exemple. Or la mor­ta­li­té asso­ciée en Occi­dent à la vac­ci­na­tion anti-covid du fait des 4 vac­cins ADN ou ARN fabri­qués par des firmes anglo-saxonnes consti­tue un fait his­to­rique inédit. Mis en gra­phique, à par­tir ici des années amé­ri­caines de phar­ma­co­vi­gi­lance (VAERS) qui recense les effets indé­si­rables asso­ciés aux vac­cins depuis 1990, cela donne ceci (Figure 1) :

Que cela plaise ou non, nous avons bien affaire à un évé­ne­ment his­to­rique qu’il faut essayer de com­prendre et non de cacher sous le tapis. Pré­ci­sons qu’il ne s’agit pas là de vagues impu­ta­tions décla­rées des semaines voire des mois après la vac­ci­na­tion. Ce sont des effets qui ont été consta­tés prin­ci­pa­le­ment dans les 48h sui­vant immé­dia­te­ment l’injection (Figure 2). Nous sommes donc bien dans la situa­tion concrète résu­mée ci-dessus.

Source : https://​open​vaers​.com/​c​o​v​i​d​–​d​a​t​a​/​m​o​r​t​a​l​ity

Comme nous l’avions indi­qué dans notre pré­cé­dent article, la base de don­nées amé­ri­caine recense les effets indé­si­rables des médi­ca­ments depuis 1990. Il est donc pos­sible de com­pa­rer cette mor­ta­li­té des nou­veaux vac­cins anti-covid à celle de tous les autres vac­cins admi­nis­trés depuis 31 ans dans ce pays. La pre­mière ana­lyse que nous en avions faite com­porte une erreur de cal­cul qui nous avait ame­né à esti­mer que la cam­pagne vac­ci­nale anti-covid était res­pon­sable d’environ 36% du total des décès asso­ciés à la vac­ci­na­tion depuis 1990. Nous n’avions pas vu en effet qu’il exis­tait des doubles comp­tages dans les résul­tats affi­chés. Nous avons donc refait le cal­cul et le résul­tat est plus impres­sion­nant encore. Aux États-Unis, après l’actualisation du 30 juillet 2021, ce sont 10 672 décès qui sont remon­tés en phar­ma­co­vi­gi­lance comme asso­ciés à la vac­ci­na­tion depuis 1990, sur la tota­li­té des vac­cins uti­li­sés. Par­mi eux, 2 842 sont asso­ciés au vac­cin anti-covid de Moder­na, 2 768 à celui de Pfi­zer, 545 à celui de Jans­sen et 28 dont la marque de vac­cin n’est pas connue. Le total des quatre donne un total de 6 183 décès, ce qui équi­vaut à près de 58% du total de la mor­ta­li­té asso­ciée à un vac­cin quel qu’il soit depuis 31 ans. Ceci est bien un évé­ne­ment his­to­rique inédit. L’interprétation est ouverte au débat. Mais le fait, lui, ne peut pas être évacué.

Le détail des décès, hospitalisations et incapacités permanentes aux Etats-Unis

Les décès asso­ciés à la nou­velle vac­ci­na­tion anti-covid sont évi­dem­ment les effets indé­si­rables les plus graves. Mais, comme on le résume dans le tableau 1 ci-des­­sous, les don­nées amé­ri­caines donnent aus­si à voir des inva­li­di­tés graves (près de 7 000 fin juillet), des morts fœtales (près de 300) et des hos­pi­ta­li­sa­tions (près de 28 000).

Tableau 1 : effets indé­si­rables les plus graves des vac­cins anti-covid aux USA

MortsHos­pi­ta­li­sa­tionsInva­li­di­tés permanentesAno­ma­lies congé­ni­tales / morts fœtales
Pfi­zer2 76813 7903 453140
Moder­na2 84211 1822 725133
Jans­sen5452 63963216
Incon­nu28112231
Total6 18327 7236 833290
Total vac­cins depuis 199010 67263 05018 443325
% vac­cins covid57,9 %44 %37 %89,2 %

Source : VAERS

Il est par ailleurs pos­sible d’observer la répar­ti­tion par tranches d’âges de ces effets indé­si­rables graves asso­ciés à la vac­ci­na­tion anti-covid. Le tableau 2 ci-des­­sous en donne la répar­ti­tion pour tous les cas où l’âge est connu. On y observe sans sur­prise que les effets les plus graves (décès et inva­li­di­tés per­ma­nentes) sont logi­que­ment concen­trés aux âges les plus avan­cés, c’est-à-dire sur les per­sonnes les plus fra­giles. 63% des cas concernent ain­si les per­sonnes âgées de plus de 60 ans. Tou­te­fois, on note qu’un quart des cas concernent les per­sonnes âgées de 40 à 59 ans, et que près de 12% des cas concernent même les jeunes adultes (18−39 ans).

Tableau 2 : répar­ti­tion par classes d’âge des effets indé­si­rables les plus graves des vac­cins anti-covid aux USA

Morts (1)Hos­pi­ta­li­sa­tionsInva­li­di­tés per­ma­nentes (2)Total en % de 1 + 2
Moins de 18 ans20937490,6
18–29 ans761 8944053,9
30–39 ans1392 3057937,5
40–49 ans2282 7461 07410,4
50–59 ans4723 7491 35114,6
60–79 ans2 48510 4262 48039,8
Plus de 80 ans2 3354 22955023,1
Total5 75526 2866 70212 477 (100%)

Source : VAERS

Mortalité, létalité : la comparaison prouve la dangerosité inédite de ces vaccins à ARN messager

Dans notre pré­cé­dent article, nous indi­quions que les don­nées de la VAERS per­mettent de com­pa­rer la mor­ta­li­té asso­ciée aux vac­cins anti-covid à la mor­ta­li­té vac­ci­nale glo­bale aux États-Unis depuis 30 ans. Nous venons de confir­mer et même d’amplifier le constat : à elle seule et en seule­ment 6 mois, la vac­ci­na­tion anti-covid repré­sente donc 58% de la tota­li­té de la mor­ta­li­té vac­ci­nale depuis 31 ans. Nous avions éga­le­ment fait la com­pa­rai­son avec les vac­cins contre la grippe sai­son­nière (influen­za sea­so­nal) et consta­té que, sur la même période, ces vac­cins sont asso­ciés à 1 106 décès (soit 6,66% du total de la mor­ta­li­té vac­ci­nale glo­bale). Il faut donc conclure que, aux États-Unis, en 6 mois, la vac­ci­na­tion anti-covid a contri­bué à tuer 9 fois plus de per­sonnes que la vac­ci­na­tion anti-grippe en 31 ans.

Cer­tains com­men­ta­teurs hon­nêtes nous ont repro­ché à juste titre d’avoir dis­cu­té la mor­ta­li­té mais pas la léta­li­té, faute de four­nir des don­nées sur l’ampleur des vac­ci­na­tions autres que covid ces der­nières années. Nous avons donc cher­ché cette infor­ma­tion qui est publiée sur le site du Cen­ter for Disease Control and Pre­ven­tion. On y constate (sans sur­prise) que les États-Unis sont un pays qui vac­cine énor­mé­ment contre la grippe sai­son­nière ces der­nières années. De 23,3 mil­lions de doses injec­tées en 1990–1991, l’on est pas­sé à 193,8 mil­lions en 2020–2021. Au cours des 4 der­nières années (2017−2020), près de 650 mil­lions de vac­cins contre la grippe ont été réa­li­sés. Et 194 décla­ra­tions de décès ont été enre­gis­trées dans la base. Cela donne donc une léta­li­té poten­tielle extrê­me­ment faible de 1 décès pour 3,3 mil­lions d’injections. La vac­ci­na­tion anti-grippe sai­son­nière n’est donc pas dan­ge­reuse pour les populations.

Mais voi­ci la com­pa­rai­son avec les vac­cins anti-covid : en 2021, en six mois, envi­ron 165 mil­lions de per­sonnes ont été entiè­re­ment vac­ci­nées aux Etats-Unis. Et nous avons vu que 6 183 décès ont été décla­rés. Cela donne donc une léta­li­té poten­tielle extrê­me­ment forte de 1 décès pour 27 000 injec­tions. En d’autres termes, la léta­li­té poten­tielle des nou­veaux vac­cins anti-covid est envi­ron 120 fois supé­rieure à celle des vac­cins anti-grippe sai­son­nière.

Les données de la pharmacovigilance suisse confirment l’alerte

Aler­tés par un article publié par le pas­teur Mar­tin Hoeg­ger sur le blog de l’économiste Liliane Held-Kha­­wam, nous avons éga­le­ment explo­ré le site de l’agence suisse de phar­ma­co­vi­gi­lance (Swiss­me­dic). Les don­nées mises à dis­po­si­tion per­mettent de faire des cal­culs équi­va­lents à ceux que nous avons fait pour les États-Unis. En voi­ci les prin­ci­paux résultats.

Du 1erjan­vier au 21 juillet 2021, plus de 4,5 mil­lions de per­sonnes ont reçu ces nou­veaux vac­cins en Suisse. Et la phar­ma­co­vi­gi­lance fait remon­ter 2 782 effets non graves (soit envi­ron 1 cas sur 1 600), 1 537 effets graves (soit envi­ron 1 cas sur 3 000) et 128 morts (soit envi­ron 1 cas sur 35 000, ce qui est cohé­rent avec ce que nous avons consta­té pour d’autres pays européens).

Hoeg­ger a ensuite fait avec les don­nées suisses le même rai­son­ne­ment et le même type de cal­cul que nous. Il a com­pa­ré cette mor­ta­li­té asso­ciée aux nou­veaux vac­cins anti-covid à celle des pré­cé­dents vac­cins contre la grippe sai­son­nière. Il a ain­si consta­té que, en 9 ans (de 2011 à 2019), 99 évé­ne­ments indé­si­rables graves ont été décla­rés, ain­si que 2 décès. Par­tant du constat offi­ciel qu’environ 14% de la popu­la­tion suisse a été vac­ci­née contre la grippe en 2018–2019, et en appli­quant ce taux à toute la période, il estime donc qu’environ 10,5 mil­lions de vac­ci­na­tions anti-grippe ont été effec­tuées en Suisse en 9 ans. Cela don­ne­rait donc un taux infime de 1 décès pour plus de 5 mil­lions de vac­ci­na­tions anti-grippe.

Par com­pa­rai­son, la vac­ci­na­tion anti-covid a concer­né envi­ron 4,5 mil­lions de per­sonnes en Suisse au 21 juillet, pour 128 décès asso­ciés, ce qui donne un taux de 1 décès pour 35 000 vac­ci­na­tions, soit une léta­li­té poten­tielle envi­ron 140 fois supé­rieure à celle des vac­cins contre la grippe sai­son­nière. Voi­ci à nou­veau un constat, qu’il faut inter­pré­ter et non dissimuler.

 

Conclusions

Comme écrit à la toute fin de notre pré­cé­dent article, la mor­ta­li­té asso­ciée aux vac­cins anti-covid est mani­fes­te­ment inédite dans l’histoire de la méde­cine moderne. Et toutes les ratio­ci­na­tions autour de la ques­tion de l’imputabilité ou de la mor­ta­li­té atten­due ne sont que des diver­sions ser­vant à mas­quer une réa­li­té qui dérange l’ordre éta­bli. Ceci n’est pas sans rap­pe­ler la contro­verse sur l’hydroxychloroquine où la dis­cus­sion métho­do­lo­gique des doc­tus cum libro(« Com­ment, vous n’avez pas ran­do­mi­sé en double aveugle ? mais ça ne vaut rien alors ! ») ser­vait à évi­ter d’avoir à aller voir sur le ter­rain (médi­cal) si ce trai­te­ment pré­coce per­met­tait ou non de réduire le nombre et/ou la sévé­ri­té des mala­dies. La réa­li­té de ter­rain est que ces nou­veaux vac­cins pro­voquent incroya­ble­ment plus d’effets indé­si­rables plus ou moins graves que les autres vac­cins des­ti­nés à la popu­la­tion géné­rale, et qu’il faut une forte dose d’aveuglement idéo­lo­gique ou d’hypocrisie pour ne pas le recon­naître. En Alle­magne, le débat a au moins le mérite d’exister entre méde­cins et scien­ti­fiques (un exemple ici). En France, l’idéologie l’interdit et le pou­voir exé­cu­tif veille à ce qu’elle s’impose sans par­tage. Comme le disait déjà Roland Gori en 2019, dans le contexte du mou­ve­ment des Gilets jaunes, le pré­sident de la Répu­blique ne gou­verne pas les Fran­çais, il les soumet.

Voir et entendre tel­le­ment de jour­na­listes et d’« experts » (ou sup­po­sés tels) dis­ser­ter sur la métho­do­lo­gie de la phar­ma­co­vi­gi­lance a quelque chose que l’on ima­gine dif­fi­ci­le­ment sup­por­table pour les per­sonnes qui subissent ces effets indé­si­rables. Cette popu­la­tion qui obéit au ter­rible chan­tage qui lui est fait (vac­­cine-toi sinon tu ne pour­ras plus tra­vailler, tu ne pour­ras plus aller au res­tau­rant, au ciné­ma, au musée, au concert ou au parc d’attractions, tu ne pour­ras plus voya­ger, etce­te­ra), qui s’en sou­cie ? Qui la pro­tège ? Per­sonne. Elle doit s’auto-organiser. C’est ain­si que, paral­lè­le­ment au Réseau des vic­times d’accidents vac­ci­naux consti­tué en 2018 par des vic­times du vac­cin contre l’hépatite B, un groupe bap­ti­sé « Recen­se­ment effets indé­si­rables vac­cin Covid Offi­ciel » s’est créé sur Face­book mi-juillet et a ras­sem­blé 200 000 abon­nés en à peine trois semaines. Mais qui sait s’il ne sera pas cen­su­ré par Face­book cette fois-ci ? Comme les innom­brables témoi­gnages qui se mul­ti­plient sur les réseaux sociaux. Rap­pe­lons aus­si à tous que le por­tail offi­ciel de signa­le­ment des « évé­ne­ments sani­taires indé­si­rables », des­ti­né aus­si bien aux soi­gnants aux malades, se trouve ici.

Concluons. L’examen des don­nées dis­po­nibles sug­gère clai­re­ment qu’une mor­ta­li­té vac­ci­nale inédite est en train de se déve­lop­per par­tout en Occi­dent, en lien avec l’usage des nou­veaux vac­cins anti-covid. Le débat est ouvert sur l’interprétation, mais le fait est là, sous nos yeux. Et cette mor­ta­li­té vac­ci­nale n’est que la pointe émer­gée de l’iceberg des effets indé­si­rables graves. Même réduite à ses plus élé­men­taires prin­cipes de déon­to­lo­gie (pri­mum non nocere), l’approche de cette ques­tion en termes de san­té publique devrait donc conduire à sus­pendre d’urgence la cam­pagne vac­ci­nale, à étu­dier beau­coup plus en détail les don­nées de cette phar­ma­co­vi­gi­lance (en par­ti­cu­lier selon les classes d’âge et en fonc­tion des dif­fé­rents fac­teurs de risque) et, au terme d’une ana­lyse bénéfices/risques méti­cu­leuse, à déter­mi­ner à quelles caté­go­ries bien pré­cises de la popu­la­tion il est pos­sible de pro­po­ser la vac­ci­na­tion sans risque que les effets secon­daires graves soient plus nom­breux que les formes graves de la Covid dont elle est cen­sée les pro­té­ger. Par cet article, comme par le pré­cé­dent, nous appe­lons donc solen­nel­le­ment les gou­ver­ne­ments des pays occi­den­taux à sus­pendre immé­dia­te­ment cette cam­pagne vac­ci­nale afin que, dans le cadre d’enquêtes par­le­men­taires, des comi­tés scien­ti­fiques et médi­caux indé­pen­dants du pou­voir exé­cu­tif puissent ana­ly­ser les don­nées de phar­ma­co­vi­gi­lance dont nous dis­po­sons à l’échelle mon­diale et les expo­ser à l’ensemble des citoyens en toute transparence.


Note :

(1) La « rare­té » est une notion bien vague. Est-ce 1 pour 1 000 ? Un pour 10 000 ? S’agissant de la plus grande opé­ra­tion de vac­ci­na­tion de toute l’histoire, la ques­tion est impor­tante aus­si bien sur le plan scien­ti­fique que sur celui de la san­té publique (et de son éthique). De ce der­nier point de vue, nous avons vu (cet article et le pré­cé­dent) que, dans les pays occi­den­taux, la mor­ta­li­té vac­ci­nale pré­su­mée des nou­veaux vac­cins anti-covid est pro­ba­ble­ment de l’ordre de 1 décès pour 30 000 vac­ci­na­tions inté­grales. Pour 30 mil­lions de vac­ci­na­tions, cela fait donc 1 000 décès. Pour 300 mil­lions, 10 000 décès. Etce­te­ra. Est-ce assu­mable éthi­que­ment ? Par ailleurs, sur le plan scien­ti­fique, la ques­tion est éga­le­ment impor­tante. En effet, indé­pen­dam­ment même de toute autre ques­tion métho­do­lo­gique (trans­pa­rence des pro­to­coles, repré­sen­ta­ti­vi­té de l’échantillon, sin­cé­ri­té des ana­lyses, etc.), les essais cli­niques des indus­triels ont por­té sur des popu­la­tions de 30 000 (Moder­na) à 44 000 per­sonnes (Pfi­zer), ce qui peut paraître impor­tant vu de loin. En réa­li­té, divi­sé en deux groupes (un groupe vac­ci­né, un groupe pla­ce­bo), cela donne des popu­la­tions vac­ci­nées d’environ 15 000 à 22 000 per­sonnes. De sorte que des effets indé­si­rables très graves (a for­tio­ri mor­tels) sur­ve­nant dans 1 cas sur 30 000 peuvent ne jamais y avoir été constatés.


 

Étienne : je vous pro­pose main­te­nant de publier ici l’ar­ticle de Laurent Muc­chiel­li (assez impor­tant pour avoir été) cen­su­ré par Médiapart :


La vaccination à l’épreuve des faits : une mortalité inédite Volet 2

Laurent Muc­chiel­li

par Laurent Muc­chiel­li, ini­tia­le­ment sur Médiapart.

La phar­ma­co­vi­gi­lance des vac­cins anti-covid est déniée car elle menace l’idéologie de la vac­ci­na­tion inté­grale por­tée par les indus­tries phar­ma­ceu­tiques, les gou­ver­ne­ments et les prin­ci­paux médias. Cette vac­ci­na­tion de masse conduit pour­tant à une mor­ta­li­té inédite dans l’histoire de la méde­cine moderne. Il y a urgence à la sus­pendre pour éva­luer la balance bénéfice/risque au cas par cas.

Épi­sode 59  (actua­li­sé au 01/08/2021)

Dans le pré­cé­dent épi­sode de notre mini-série sur la vac­ci­na­tion, nous avions mon­tré que les don­nées épi­dé­mio­lo­giques les plus faci­le­ment dis­po­nibles à l’échelle mon­diale suf­fisent à prou­ver que la vac­ci­na­tion ne pro­tège pas de la conta­mi­na­tion et de la trans­mis­sion du Sars-Cov‑2, en par­ti­cu­lier de l’actuel variant Del­ta (ou indien), ce qui contre­dit mas­si­ve­ment les décla­ra­tions répé­tées des repré­sen­tants du pou­voir exé­cu­tif fran­çais rela­tives à la « pro­tec­tion vac­ci­nale ». Aux États-Unis, le direc­teur du NIAID, Anto­ny Fau­ci, vient du reste de le recon­naître publi­que­ment, recom­man­dant même le port du masque en inté­rieur par les per­sonnes vac­ci­nées. Autre exemple : en Angle­terre, les tou­ristes fran­çais doivent subir une qua­ran­taine même s’ils sont vac­ci­nés. Il est donc déjà clair que la vac­ci­na­tion n’est pas la solu­tion miracle annon­cée pour endi­guer l’épidémie et que le chan­tage for­mu­lé par l’exécutif fran­çais (vac­ci­na­tion géné­rale ou recon­fi­ne­ment) est fon­dé sur un men­songe. Un second men­songe répé­té à plu­sieurs reprises tant par le pré­sident de la Répu­blique, le pre­mier Ministre que le ministre de la San­té (et d’autres élus adop­tant des pos­tures sani­taires auto­ri­taires, à l’image du maire de Nice M. Estro­si) est pro­ba­ble­ment la pré­ten­due qua­­si-dis­­pa­­ri­­tion (« à 96% ») des formes sévères de la Covid grâce à la vac­ci­na­tion. En Israël, un des pays où la popu­la­tion est la plus vac­ci­née au monde, les auto­ri­tés viennent ain­si de déci­der de fer­mer les fron­tières du pays aux tou­ristes vac­ci­nés, indi­quant non seule­ment que la vac­ci­na­tion ne pro­tège pas de la conta­mi­na­tion et de la trans­mis­sion, mais éga­le­ment que la majo­ri­té des per­sonnes hos­pi­ta­li­sées pour des formes graves sont désor­mais des per­sonnes vac­ci­nées. Tout ceci sug­gère clai­re­ment qu’un gouffre sépare le mar­ke­ting des indus­triels (repris par la pro­pa­gande poli­tique) des réa­li­tés de san­té publique. Et c’est éga­le­ment au fond de ce gouffre qu’est pour le moment oubliée la ques­tion des effets indé­si­rables les plus graves de la vac­ci­na­tion anti-covid, sujet de ce nou­vel épisode.

Sortir du déni, observer froidement les données de la pharmacovigilance

Dans un autre pré­cé­dent épi­sode de notre enquête, nous avons mon­tré com­ment et pour­quoi la plu­part des jour­na­listes fran­çais tra­vaillant dans les médias mains­tream ont tra­hi cer­tains prin­cipes déon­to­lo­giques de base de leur pro­fes­sion, n’exerçant plus leur rôle de contre-pou­­voir pour deve­nir au contraire de simples relais de la com­mu­ni­ca­tion gou­ver­ne­men­tale. En cause notam­ment, la fin du jour­na­lisme d’investigation, rem­pla­cé par un fact-che­­cking de bureau qui n’est plus qu’un simu­lacre de jour­na­lisme. S’agissant de la sécu­ri­té des vac­cins anti-covid, le pseu­­do-jour­­na­­lisme va ain­si cher­cher à dénier la réa­li­té des effets indé­si­rables, dans la droite ligne du dis­cours gou­ver­ne­men­tal. Un exemple par­mi de nom­breux autres est four­ni par les fact-che­­ckers du groupe de télé­vi­sion TFI-LCI qui, depuis jan­vier 2021, s’évertuent à dénier toutes consé­quences médi­cales néga­tives de la vac­ci­na­tion (le der­nier article en ce sens est à lire ici). L’argument est tou­jours le même, et il est bien connu. Sur tous les sites de phar­ma­co­vi­gi­lance du monde, on trouve en effet les mêmes pré­cau­tions d’interprétation indi­quant que les décla­ra­tions d’effets indé­si­rables impu­tées à tel ou tel médi­ca­ment ne sont qu’une pré­somp­tion de cau­sa­li­té (impu­ta­bi­li­té). Cette pré­somp­tion est cepen­dant consi­dé­ra­ble­ment ren­for­cée lorsque les décès sur­viennent très rapi­de­ment après la vac­ci­na­tion, ce qui est le cas comme on le ver­ra avec les don­nées amé­ri­caines (la très grande majo­ri­té des décès décla­rés sont sur­ve­nus dans les 48h).

Par ailleurs, ces réserves d’interprétation sont à appli­quer à la phar­ma­co­vi­gi­lance de manière géné­rale, et on ver­ra que la com­pa­rai­son avec d’autre médi­ca­ments montre qu’il se passe bel et bien quelque chose d’inédit pour ces vac­cins géné­tiques anti-covid. Comme d’habitude, les jour­na­listes sont aveu­glés par leur dépen­dance au pou­voir poli­tique et aux sources ins­ti­tu­tion­nelles direc­te­ment liées au minis­tère de la San­té, et ils font preuve d’un esprit cri­tique à géo­mé­trie extrê­me­ment variable. Les mêmes pré­cau­tions valent en effet, par exemple, pour le comp­tage des morts impu­tables à la Covid (morts de la Covid ou avec la Covid ?), sujet sur lequel on n’a pour­tant qua­si­ment jamais lu d’article cri­tique dans la presse. Autre exemple sai­sis­sant de par­­ti-pris : à la fin du mois de mars 2020, il avait suf­fit de 3 cas de décès (liés en réa­li­té à des auto-médi­­ca­­tions sur­do­sées) remon­tés par la phar­ma­co­vi­gi­lance pour déclen­cher en France une tem­pête poli­­ti­­co-média­­tique sur le thème de la dan­ge­ro­si­té de l’hydroxychloroquine. En d’autres termes, pour la plu­part des jour­na­listes, les sta­tis­tiques sani­taires sont indis­cu­tables quand elles vont dans le sens de la nar­ra­tion offi­cielle, mais elles deviennent sou­dai­ne­ment dis­cu­tables lorsqu’elles contre­disent cette même nar­ra­tion. Cette mal­hon­nê­te­té intel­lec­tuelle devrait sau­ter aux yeux.

En outre, nous allons voir que, dans cer­tains pays (comme la France mais éga­le­ment les États-Unis), les remon­tées d’informations de phar­ma­co­vi­gi­lance sur la sécu­ri­té des vac­cins anti-covid sont prin­ci­pa­le­ment le fait de méde­cins et non de malades. Et nous ver­rons éga­le­ment qu’elles cor­ro­borent lar­ge­ment celles des pays (comme les Pays-Bas) où la décla­ra­tion est prin­ci­pa­le­ment le fait des malades. Nous ver­rons même qu’il existe des recherches qui ont tes­té rétros­pec­ti­ve­ment la fia­bi­li­té de ces décla­ra­tions, et qui indiquent un haut niveau de fiabilité.

À dis­tance de ces jeux de repré­sen­ta­tions et de ces argu­ments d’autorité, nous allons donc ici obser­ver froi­de­ment les don­nées de la phar­ma­co­vi­gi­lance concer­nant la sécu­ri­té des vac­cins anti-covid. Et nous allons le faire dans plu­sieurs pays afin d’échapper au tro­pisme fran­çais. On ver­ra alors que, en réa­li­té, les mêmes constats peuvent être faits un peu par­tout dans les pays occidentaux.

Der­nière pré­ci­sion avant d’entamer l’examen des chiffres : loin d’exagérer les pro­blèmes, ces chiffres sont au contraire à consi­dé­rer comme des mini­ma sous-éva­­luant la réa­li­té. En effet, la phar­ma­co­vi­gi­lance fonc­tionne presque par­tout de façon pas­sive (et non pro-active) : les centres dédiés à la col­lecte des effets indé­si­rables des médi­ca­ments attendent que les pro­fes­sion­nels de san­té et les par­ti­cu­liers leur signalent les pro­blèmes. Si pour une rai­son ou une autre (oubli, incer­ti­tude, auto-cen­­sure, manque de temps ou négli­gence des méde­cins géné­ra­listes ou hos­pi­ta­liers, iso­le­ment du malade qui meurt seul à domi­cile, igno­rance du dos­sier médi­cal de la per­sonne décé­dée par le méde­cin éta­blis­sant le cer­ti­fi­cat de décès, pro­blèmes infor­ma­tiques divers et variés, etc.) les méde­cins ou les malades ne rem­plissent pas le for­mu­laire de décla­ra­tion d’incident, ce der­nier ne sera jamais connu. Dès lors, la sous-esti­­ma­­tion de l’état réel des pro­blèmes est à la fois per­ma­nente et mas­sive. Les pre­mières études fran­çaises, au début des années 2000, esti­maient qu’environ 95% des effets indé­si­rables des médi­ca­ments n’étaient pas rap­por­tés. Même si on peut éven­tuel­le­ment faire l’hypothèse que la sous-décla­­ra­­tion concerne sur­tout les effets indé­si­rables les moins graves, tout ce qui suit doit donc non seule­ment être pris très au sérieux, mais de sur­croît regar­dé comme consti­tuant très pro­ba­ble­ment une euphé­mi­sa­tion de la réa­li­té des pro­blèmes de sécu­ri­té posés par les vac­cins anti-covid (comme pour tout autre médicament).

En France, les rapports de l’agence du médicament

En France, l’Agence natio­nale de sécu­ri­té du médi­ca­ment (ANSM) publie un « sui­vi heb­do­ma­daire des effets indé­si­rables des vac­cins » dont nous avons éplu­ché les rap­ports détaillés sur cha­cun des quatre vac­cins uti­li­sés en France. On va sys­té­ma­ti­que­ment y obser­ver ce qui est dit sur les effets « graves » (par oppo­si­tion aux effets non-graves qui sont les petites réac­tions locales immé­diates à l’injection).

Concer­nant le vac­cin d’AstraZeneca, l’ANSM indique que 7,2 mil­lions de doses avaient été admi­nis­trées au 08 juillet 2021, majo­ri­tai­re­ment dans la popu­la­tion ciblée par les recom­man­da­tions vac­ci­nales des plus de 55 ans, mais « on note néan­moins 623 doses tra­cées comme admi­nis­trées chez des patients de moins de 16 ans ». À la même date, plus de 22 071 évè­ne­ments indé­si­rables ont été décla­rés, exclu­si­ve­ment par des pro­fes­sion­nels de san­té (on se sou­vient qu’il leur était réser­vé en prio­ri­té au début, confor­mé­ment à la Recom­man­da­tion de la Haute Auto­ri­té de San­té du 2 février 2021), dont 5 191 évé­ne­ments « graves » (soit près d’un quart du total). Comme l’indique le tableau ci-des­­sous, ces cas graves concernent toutes les tranches d’âge mais sont concen­trés entre 30 et 74 ans. Par­mi ces 5 191 évé­ne­ments graves, un quart a néces­si­té une hos­pi­ta­li­sa­tion, 247 ont enga­gé le pro­nos­tic vital, 121 ont entraî­né des inva­li­di­tés ou inca­pa­ci­tés et 170 ont conduit à la mort.

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Source : CRPV d’Amiens – CRPV de Rouen, Enquête de phar­ma­co­vi­gi­lance du vac­cin VAXZEVRIA®

Concer­nant le vac­cin de Pfi­zer, plus de 42,5 mil­lions de doses avaient été admi­nis­trées au 1er juillet 2021 (dont 700 000 à des jeunes de 16 à 18 ans) et 31 389 cas effets/évènements indé­si­rables décla­rés, prin­ci­pa­le­ment par les pro­fes­sion­nels de san­té. Par­mi eux, 8 689 évé­ne­ments « graves » sur­ve­nus à par­tir de l’âge de 30 ans (27,7% du total des évé­ne­ments indé­si­rables), dont 2 551 mises en jeu du pro­nos­tic vital, 460 inva­li­di­tés ou inca­pa­ci­tés et 761 décès.

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Source : CRPV de Bor­deaux, CRPV de Mar­seille, CRPV de Tou­louse, CRPV de Stras­bourg, Enquête de phar­ma­co­vi­gi­lance du vac­cin Pfi­zer – BioN­Tech Comirnaty

Concer­nant le vac­cin de Jans­sen, l’ANSM indique que 608 489 injec­tions ont eu lieu au 08 juillet 2021, dont 7% de per­sonnes âgées de 16 à 49 ans et même 407 enfants âgés de 0 à 15 ans, « contrai­re­ment aux recom­man­da­tions natio­nales de réser­ver ce vac­cin aux plus de 55 ans » ! À la même date, 243 évè­ne­ments indé­si­rables ont été décla­rés, prin­ci­pa­le­ment par des pro­fes­sion­nels de san­té. Par­mi ces évé­ne­ments, on note 39 hos­pi­ta­li­sa­tions, 4 pro­nos­tics vitaux enga­gés, 1 inva­li­di­té ou inca­pa­ci­té et 7 décès.

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Source : CRPV de Gre­noble et CRPV de Lyon, Enquête de phar­ma­co­vi­gi­lance du vac­cin JANSSEN®

Concer­nant le vac­cin de Moder­na, l’ANSM indique que 5,2 mil­lions de doses avaient été admi­nis­trées au 08 juillet 2021, dont près de 53 000 à des mineurs. À la même date, envi­ron 6 000 évè­ne­ments indé­si­rables avaient été décla­rés, dont 14,4% de cas graves et autant de « cas inat­ten­dus » (on ignore hélas ce que recouvre cette caté­go­rie), signa­lés ici presque autant par les par­ti­cu­liers que par les pro­fes­sion­nels de san­té. Sur les 1 050 évé­ne­ments graves, on note 312 hos­pi­ta­li­sa­tions, 50 mises en jeu du pro­nos­tic vital, 25 inca­pa­ci­tés ou inva­li­di­tés et 44 décès (dont quelques cas de morts fœtales). Les prin­ci­paux pro­blèmes consta­tés par­mi ces cas graves sont de type hématologiques/vasculaires (throm­boses, AVC, embo­lies pul­mo­naires), neu­ro­lo­giques (para­ly­sies faciales, convul­sions géné­ra­li­sées), car­diaques (troubles du rythme, myo­car­dites), à quoi s’ajoutent « 28 morts subites inexpliquées ».

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Source : CRPV de Lille, CRPV de Besan­çon, Enquête de phar­ma­co­vi­gi­lance du VACCINE MODERNA

De quels effets indésirables s’agit-il précisément ?

Au 8 juillet 2021, au terme d’environ 6 mois de cam­pagne vac­ci­nale, la phar­ma­co­vi­gi­lance fran­çaise du vac­cin Astra­Ze­ne­ca rap­porte un total de près de 43 000 effets/évènements indé­si­rables, dont 9 637 (22,5%) clas­sés comme « graves ». Ces der­niers sont des réac­tions immé­diates à la vac­ci­na­tion, des affec­tions du sys­tème ner­veux (para­ly­sies notam­ment), des pro­blèmes vas­cu­laires (throm­boses, AVC notam­ment), des pro­blèmes res­pi­ra­toires graves et car­diaques graves, enfin des pro­blèmes cuta­nés très impor­tants, des affec­tions héma­to­lo­giques et des troubles graves de la vision et/ou de l’audition.

Effets inde­si­rables astrazeneca

CRPV d’Amiens ‐ CRPV de Rouen, Enquête de phar­ma­co­vi­gi­lance du vac­cin VAXZEVRIA®

La même ana­lyse peut être faite sur les 4 vac­cins qui ont des effets indé­si­rables graves en par­tie dif­fé­rents (sur­tout neu­ro­lo­giques et ner­veux pour le Moder­na et le Jans­sen, davan­tage car­diaques pour le Pfizer).

Enfin, si l’on addi­tionne les consé­quences les plus graves, men­tion­nés pré­cé­dem­ment pour cha­cun des 4 vac­cins, l’on par­vient au tableau ci-des­­sous qui livre le constat de plus de 15 000 évé­ne­ments indé­si­rables graves, par­mi les­quels près de 1 800 hos­pi­ta­li­sa­tions, plus de 2 800 mises en jeu du pro­nos­tic vital et près de 1 000 morts poten­tiel­le­ment liés à la vac­ci­na­tion anti-covid. Le tout en seule­ment 6 mois.

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Ce que dit la pharmacovigilance dans d’autres pays occidentaux

Au Royaume Uni, le minis­tère de la san­té indique que, le 14 juillet 2021, ont été admi­nis­trées envi­ron 20 mil­lions de pre­mières doses et 12 mil­lions de deuxièmes doses du vac­cin Pfizer/BioNTech, 25 mil­lions de pre­mières doses et 23 mil­lions de deuxièmes doses du vac­cin Astra­Ze­ne­ca (cette firme phar­ma­ceu­tique étant domi­ci­liée à Londres), et envi­ron 1,3 mil­lion de pre­mières doses du vac­cin Moder­na. Au total, plus de 46 mil­lions de per­sonnes ont reçu au moins une dose et plus de 35 mil­lions deux doses. Le rap­port de phar­ma­co­vi­gi­lance du 22 juillet com­mence par indi­quer que les vac­cins sont sûrs et fait tout pour appe­ler à la vac­ci­na­tion géné­rale. Le début du rap­port offi­ciel signale que les vac­cins ont des effets indé­si­rables de court terme qui sont très peu graves. Par exemple, pour la Pfi­zer, « les effets indé­si­rables les plus fré­quents dans les essais étaient la dou­leur au site d’injection, la fatigue, les maux de tête, les dou­leurs mus­cu­laires, les fris­sons, les dou­leurs arti­cu­laires et la fièvre ; ceux-ci ont été signa­lés cha­cun chez plus de 1 per­sonne sur 10. Ces réac­tions étaient géné­ra­le­ment d’intensité légère ou modé­rée et se sont résor­bées en quelques jours après la vac­ci­na­tion ». Certes, le minis­tère pré­cise aus­si avoir enre­gis­tré quelques 325 000 signa­le­ments d’effets indé­si­rables (dont les deux tiers pour l’AstraZeneca). Mais dans le détail, il pré­cise que « l’écrasante majo­ri­té des rap­ports concernent des réac­tions au site d’injection (dou­leur au bras par exemple) et des symp­tômes géné­ra­li­sés tels que syn­drome « ​​grip­pal », maux de tête, fris­sons, fatigue (fatigue), nau­sées (envie de vomir), fièvre, étour­dis­se­ments, fai­blesse, dou­leurs mus­cu­laires et rythme car­diaque rapide. Géné­ra­le­ment, ceux-ci sur­viennent peu de temps après la vac­ci­na­tion et ne sont pas asso­ciés à une mala­die plus grave ou plus durable ». En un mot : tout va bien. Comme en France, le gou­ver­ne­ment anglais mar­tèle du reste dans son rap­port que « les vac­cins sont le meilleur moyen de pro­té­ger les gens contre le COVID-19 et ont déjà sau­vé des mil­liers de vies. Tout le monde doit conti­nuer à se faire vac­ci­ner lorsqu’on lui demande de le faire, sauf indi­ca­tion contraire ». Et pour­tant. Une fois pas­sée l’introduction à la gloire de la vac­ci­na­tion, la seconde par­tie du rap­port détaille les effets indé­si­rables : chocs ana­phy­lac­tiques, para­ly­sie de Bell (para­ly­sie faciale), throm­boses (71 décès de ce type avec l’AstraZeneca), troubles mens­truels et sai­gne­ments vagi­naux, myo­car­dites et péri­car­dites (sur­tout avec le Pfi­zer), réac­tions cuta­nées sévères (sur­tout avec le Moder­na), syn­dromes de Guillain Bar­ré (sur­tout avec l’AstraZeneca) et enfin des « évé­ne­ments à l’issue fatale », c’est-à-dire des morts. Dans le détail, à la date donc du 14 juillet 2021, l’agence bri­tan­nique recon­naît 999 morts que les décla­ra­tions lient à l’injection du vac­cin Astra­Ze­ne­ca, 460 à celle du Pfi­zer et 31 autres, ce qui porte le total à près de 1 500 morts.

Aux Pays-Bas, le centre de phar­ma­co­vi­gi­lance (bij­wer­kin­den cen­trum – LAREB) fait un point men­suel sur la vac­ci­na­tion et ses effets indé­si­rables, ces der­niers étant prin­ci­pa­le­ment signa­lés par les citoyens. Dans sa der­nière actua­li­sa­tion du 4 juillet 2021, il fai­sait état de 16,5 mil­lions de doses admi­nis­trées, prin­ci­pa­le­ment le Pfi­zer (11,8 mil­lions de doses, contre 2,8 mil­lions pour Astra­Ze­ne­ca, 1,3 mil­lion pour Moder­na et 600 000 pour Jans­sen). À cette date, 93 453 décla­ra­tions d’effets indé­si­rables avaient été remon­tées concer­nant les consé­quences de la vac­ci­na­tion anti-covid, par­mi les­quels les throm­boses dans le cas des vac­cins Astra­Ze­ne­ca et Jans­sen. Enfin, le centre comp­tait 448 décès rap­por­tés comme liés à la vac­ci­na­tion, concer­nant prin­ci­pa­le­ment des per­sonnes âgées et prin­ci­pa­le­ment le vac­cin Pfizer.

En Europe, le site de phar­ma­co­vi­gi­lance de l’Agence euro­péenne du médi­ca­ment est par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­cile à manier infor­ma­ti­que­ment, le char­ge­ment des don­nées concer­nant les vac­cins anti-Covid est com­pli­qué à trou­ver et extrê­me­ment long à réa­li­ser, quand il fonc­tionne. Deux cher­cheurs fran­çais les ont cepen­dant étu­diées patiem­ment à la fin du mois de juin et pré­sen­té dans cette vidéo. À la fin du mois de juin, la phar­ma­co­vi­gi­lance euro­péenne avait déjà enre­gis­tré envi­ron 9 000 décès liés à la vac­ci­na­tion uni­que­ment pour le vac­cin de Pfi­zer, notam­ment du fait de com­pli­ca­tions car­diaques, pul­mo­naires ou céré­­bro-vas­­cu­­laires, inclues des morts par Covid (un comble pour les vac­cins anti-covid…). Par ailleurs, ces don­nées livrent éga­le­ment un deuxième constat très pré­oc­cu­pant, qui est le fait que ces risques d’effets indé­si­rables graves concernent non seule­ment les per­sonnes âgées de plus de 65 ans, mais aus­si les nour­ris­sons et les ado­les­cents (12−17 ans). En d’autres termes, les vac­cins géné­tiques anti-covid uti­li­sés en Europe pré­sentent des risques d’effets indé­si­rables graves (pou­vant aller jusqu’à la mort) dans des caté­go­ries de la popu­la­tion qui ne sont nul­le­ment mena­cées par la Covid. Les pro­fes­sion­nels de san­té du col­lec­tif Rein­fo­Co­vid et de la Coor­di­na­tion San­té Libre ont ain­si mon­tré que, en des­sous de l’âge de 45 ans, la balance bénéfice/risque est très défa­vo­rable à la vac­ci­na­tion géné­tique anti-covid. Concer­nant les enfants et les ado­les­cents, elle relève même d’une forme de vio­lence sur mineurs qu’il serait par consé­quent cri­mi­nel de géné­ra­li­ser. C’est du reste l’occasion de rap­pe­ler que l’OMS elle-même décon­seille la vac­ci­na­tion des jeunes, n’en déplaise au gou­ver­ne­ment fran­çais et à ses ser­vi­teurs (par­mi les­quels l’Académie de méde­cine dont on se sou­vient du com­mu­ni­qué du 25 mai 2021).

Enfin, aux États-Unis, où la phar­ma­co­vi­gi­lance (comme la trans­pa­rence des don­nées d’administration publique de manière géné­rale) est beau­coup mieux orga­ni­sée et plus contrai­gnante que dans beau­coup de pays euro­péens, des don­nées très pré­cises peuvent être exploi­tées sur le site de la Vac­cine Adverse Event Repor­ting Sys­tem (VAERS). Et, contrai­re­ment à l’argument des indus­triels, répé­tés en boucle par les jour­na­listes fran­çais (à l’image des fact-che­­ckers déjà cités), ces don­nées sont très lar­ge­ment fiables. Six cher­cheurs anglais viennent ain­si d’analyser un échan­tillon de 250 décla­ra­tions de décès attri­bués aux vac­cins anti-covid dans la VAERS. Il en résulte que les deux tiers des décla­ra­tions ont été faites par des méde­cins et qu’elles sont fiables à 86%. Or le constat qui res­sort des don­nées amé­ri­caines est plus sai­sis­sant encore. En recher­chant dans ces don­nées les décès liés à la vac­ci­na­tion, il est pos­sible non seule­ment d’avoir un comp­tage détaillé pour chaque vac­cin anti-covid, mais de sur­croît de pou­voir com­pa­rer ces résul­tats avec ceux de tous les autres vac­cins admi­nis­trés depuis plus de 30 ans dans ce pays. Au 16 juillet 2021, date à laquelle 160 mil­lions d’Américains avaient été inté­gra­le­ment vac­ci­nés, les vac­cins anti-covid sont liés à plus de 6 000 décès, 91% d’entre eux étant attri­buables aux seuls vac­cins de Moder­na et Pfi­zer (deux entre­prises pharmaceutiques/biotechnologiques amé­ri­caines, Jans­sen étant la filiale belge d’une autre entre­prise phar­ma­ceu­tique amé­ri­caine, John­son & John­son). Nous avons recons­ti­tué le tableau ci-des­­sous qui donne le détail de ces chiffres.

mor­ta­lite liee aux vac­cins usa

Source : VAERS, cal­cul réa­li­sé sur les don­nées datant du 16 juillet 2021

Ces décès sont en outre sur­ve­nus prin­ci­pa­le­ment dans les 48h qui ont sui­vi la vac­ci­na­tion, ce qui ren­force consi­dé­ra­ble­ment la pré­somp­tion de cau­sa­li­té. Par ailleurs, ces fichiers per­mettent donc de com­pa­rer cette mor­ta­li­té des vac­cins anti-covid à la mor­ta­li­té vac­ci­nale glo­bale dans ce pays depuis 30 ans (concer­nant des cen­taines de vac­cins). Ce fichier donne un total de 16 605 décès pour l’ensemble des vac­cins sur toute la période. À elle seule et en seule­ment 6 mois, la vac­ci­na­tion anti-covid repré­sente donc 36% de la tota­li­té de la mor­ta­li­té vac­ci­nale dans ce pays depuis 30 ans. Par com­pa­rai­son, dans la même base de don­nées, nous avons comp­té le nombre de morts occa­sion­nés par l’administration des dif­fé­rents vac­cins contre la grippe sai­son­nière (influen­za sea­so­nal). En 30 ans (1990−2020), ces vac­cins ont occa­sion­né 1 106 décès, ce qui repré­sente 6,66% du total de la mor­ta­li­té vac­ci­nale depuis 30 ans. Une autre façon d’exprimer ces résul­tats est donc de dire que, aux États-Unis, en 6 mois, la vac­ci­na­tion anti-covid a contri­bué à tuer 5 fois plus de per­sonnes que la vac­ci­na­tion anti-grippe en 30 ans. Ceci confirme d’une autre façon encore que nous sommes bien en pré­sence de vac­cins d’un nou­veau genre, dont la dan­ge­ro­si­té est inédite. Ajou­tons enfin que cette dan­ge­ro­si­té doit tout par­ti­cu­liè­re­ment inter­ro­ger lorsqu’elle concerne des per­sonnes jeunes et qui ne sont donc pas sérieu­se­ment mena­cées par la Covid. Or, 23,2% du total des morts amé­ri­cains impu­tés aux vac­cins anti-covid et dont l’âge est connu avaient moins de 65 ans.

Conclusion

La ques­tion des effets indé­si­rables graves des vac­cins anti-covid fait l’objet d’un déni et d’un silence de la part du gou­ver­ne­ment et des prin­ci­pales agences sani­taires (Agence natio­nale de sécu­ri­té du médi­ca­ment, Haute auto­ri­té de san­té, Haut conseil de san­té publique, etc.). Tout se passe comme s’il s’agissait d’un véri­table tabou, en France comme dans la plu­part des autres pays occi­den­taux. L’importance de ces effets apporte en effet une contra­dic­tion trop fla­grante et dévas­ta­trice pour l’idéologie de la vac­ci­na­tion inté­grale qui guide des gou­ver­ne­ments ayant choi­si de s’abandonner dans les bras de l’industrie phar­ma­ceu­tique. Cette der­nière est ain­si au cœur de toute la ges­tion d’une épi­dé­mie qui consti­tue pour elle une aubaine inédite dans l’histoire : quel pro­duit com­mer­cial bre­ve­té a pour mar­ché poten­tiel la tota­li­té de l’humanité, renou­ve­lable chaque année qui plus est ? Patrons et action­naires de ces firmes phar­ma­ceu­tiques et bio­tech­no­lo­giques sont en train de deve­nir immen­sé­ment riches. Au vu de la façon dont ces indus­tries ont tra­vaillé (dans l’urgence, pour géné­rer un maxi­mum de pro­fits, sans tes­ter les per­sonnes les plus à risque — âge et comor­bi­di­tés —, à grand ren­fort de for­mules de type publi­ci­taire), notam­ment aux États-Unis et en Angle­terre, pour mettre au point ces nou­veaux vac­cins géné­tiques (ADN ou ARN), on pou­vait ain­si dès le départ redou­ter que ces pro­duits ne soient pas de très bonne qua­li­té. Mais la réa­li­té dépasse ces craintes et montre que ces vac­cins ont davan­tage d’effets indé­si­rables plus ou moins graves qu’aucun autre avant eux. Nous avons vu ain­si qu’aux Pays-Bas l’on par­vient à un taux de 2,7 morts pour 100 000 vac­ci­nés (16,5 mil­lions de vac­ci­nés, 448 morts). En France et aux États-Unis, ce taux monte à envi­ron 3,7 morts pour 100 000 vac­ci­nés. Et en Grande-Bre­­tagne, ce taux grimpe même à 4,3 morts pour 100 000 vac­ci­nés, très pro­ba­ble­ment en rai­son de la pré­pon­dé­rance du vac­cin Astra­Ze­ne­ca que l’on sait depuis le mois de mars 2021 être le plus dan­ge­reux des quatre vac­cins cou­ram­ment uti­li­sés en Occi­dent (en par­ti­cu­lier du fait des nom­breuses throm­boses qu’il pro­voque et qui com­mencent à être docu­men­tées dans la lit­té­ra­ture scien­ti­fique médi­cale, voir par exemple ici et ), ce qui n’est guère sur­pre­nant lorsque l’on connaît les condi­tions dans les­quelles il a été fabri­qué en Chine. Au pas­sage, nous avons éga­le­ment signa­lé que ce fut le pre­mier vac­cin admi­nis­tré en France, dès février 2021, aux pro­fes­sion­nels de san­té. De là une des rai­sons ration­nelles pro­bables de la grande réti­cence à la vac­ci­na­tion anti-covid que mani­festent une par­tie d’entre eux.

Cette mor­ta­li­té vac­ci­nale (qui n’est que la pointe émer­gée de l’iceberg des effets indé­si­rables graves) est donc inédite, elle est par­ti­cu­liè­re­ment grave et sa dis­si­mu­la­tion l’est plus encore. Soyons clair : dis­si­mu­ler d’une façon ou d’une autre un tel dan­ger est tout sim­ple­ment cri­mi­nel vis-à-vis de la popu­la­tion. Même réduite à ses plus élé­men­taires prin­cipes de déon­to­lo­gie (pri­mum non nocere), l’approche de cette ques­tion en termes de san­té publique devrait conduire à sus­pendre d’urgence la cam­pagne vac­ci­nale, à étu­dier beau­coup plus en détail les don­nées de cette phar­ma­co­vi­gi­lance (en par­ti­cu­lier selon les classes d’âge et en fonc­tion des dif­fé­rents fac­teurs de risque) et, au terme d’une ana­lyse bénéfices/risques méti­cu­leuse, à déter­mi­ner à quelles caté­go­ries bien pré­cises de la popu­la­tion il est pos­sible de pro­po­ser la vac­ci­na­tion sans risque que les effets indé­si­rables graves soient plus nom­breux que les formes graves de la Covid dont elle est cen­sée les pro­té­ger. Tout autre approche ne relève pas de la san­té publique mais de pos­tures idéo­lo­giques ou d’un mar­ke­ting com­mer­cial. Et l’histoire a déjà mon­tré (sur le tabac, sur les pes­ti­cides, sur la pol­lu­tion aux hydro­car­bures, etc.) que ces pos­tures et ce mar­ke­ting étaient res­pon­sables de véri­tables crimes contre les popu­la­tions civiles. Qu’ils soient com­mis au nom du Bien ne devrait en aucun cas aveu­gler sur leur réa­li­té et leur nature. Toutes celles et ceux qui s’y adonnent pour­raient être désor­mais consi­dé­rés comme com­plices de cette nou­velle mor­ta­li­té vac­ci­nale qui semble inédite dans l’histoire de la méde­cine moderne.

Laurent Muc­chiel­li

À pro­pos des auteurs : Laurent MUCCHIELLI (socio­logue, direc­teur de recherche au CNRS), Hélène BANOUN (phar­ma­cien bio­lo­giste, PhD, ancienne char­gée de recherches à l’INSERM), Emma­nuelle DARLES (maî­tresse de confé­rences en infor­ma­tique à Aix-Mar­­seille Uni­ver­si­té), Éric MENAT (doc­teur en méde­cine, méde­cin géné­ra­liste), Vincent PAVAN (maître de confé­rences en mathé­ma­tique à Aix-Mar­­seille Uni­ver­si­té) & Amine UMLIL (phar­ma­cien des hôpi­taux, pra­ti­cien hos­pi­ta­lier, uni­té de « pharmacovigilance/CTIAP (centre ter­ri­to­rial d’information indé­pen­dante et d’avis pharmaceutiques)/Coordination des vigi­lances sani­taires » du Centre hos­pi­ta­lier de Cho­let). Contact : [email protected]


Étienne : un autre article a été publié en défense de Laurent Muc­chiel­li et je le trouve vrai­ment impor­tant, ce qui me conduit à le repro­duire aus­si ici. C’est pas­sion­nant, vous allez voir :


 

Contre la censure de Mediapart, pour Laurent Mucchielli

Source : https://​blogs​.media​part​.fr/​l​e​–​b​l​o​g​–​d​e​–​b​o​r​i​s​/​b​l​o​g​/​1​5​0​8​2​1​/​c​o​n​t​r​e​–​l​a​–​c​e​n​s​u​r​e​–​d​e​–​m​e​d​i​a​p​a​r​t​–​p​o​u​r​–​l​a​u​r​e​n​t​–​m​u​c​c​h​i​e​lli

Par Boris, le 15 août 2021.

Le 4 août, la rédac­tion de Media­part a déci­dé de cen­su­rer un billet de Laurent Muc­chiel­li et cinq coauteurs.
Cette déci­sion, en plus d’être absurde, montre sur­tout à quel point les ana­lyses de Muc­chiel­li sur le jour­na­lisme étaient justes.
On pou­vait seule­ment espé­rer que cela s’applique moins à Media­part. La déci­sion du jour­nal douche tout espoir. Ou naïveté.

 

Le 4 août, la rédac­tion de Media­part a déci­dé de cen­su­rer un billet de Laurent Muc­chiel­li en le « dépu­bliant ». Ini­tia­le­ment publié le 30 juillet et mis à jour le 1er août, Laurent Muc­chiel­li et cinq coau­teurs inter­ro­geaient les effets secon­daires de la vac­ci­na­tion, et notam­ment la mor­ta­li­té, « inédite » selon eux, au terme d’une démons­tra­tion basée sur les remon­tées de phar­ma­co­vi­gi­lance fran­çaise, euro­péenne, et américaine.

La cen­sure du billet n’est sans doute pas très grave pour l’avenir du texte, car ses auteurs ont d’autres res­sources pour le publier (le texte a déjà été repu­blié ici et ici). Par cette dépu­bli­ca­tion, Media­part confirme cepen­dant les cri­tiques for­mu­lées au début du billet cen­su­ré contre un cer­tain jour­na­lisme, que dénonce per­son­nel­le­ment Laurent Muc­chiel­li depuis des mois :

« La plu­part des jour­na­listes fran­çais tra­vaillant dans les médias mains­tream ont tra­hi cer­tains prin­cipes déon­to­lo­giques de base de leur pro­fes­sion, n’exerçant plus leur rôle de contre-pou­­voir pour deve­nir au contraire de simples relais de la com­mu­ni­ca­tion gou­ver­ne­men­tale. En cause notam­ment, la fin du jour­na­lisme d’investigation, rem­pla­cé par un fact-che­­cking de bureau qui n’est plus qu’un simu­lacre de jour­na­lisme ».

Media­part, sup­pôt du pou­voir ? Le jour­nal, bien sûr s’en défend : il a été « pion­nier dans la mise au jour de l’impéritie gou­ver­ne­men­tale et pré­si­den­tielle face à la pan­dé­mie, avec nos révé­la­tions inau­gu­rales sur le men­songe d’État à pro­pos de la pénu­rie de masques ». Excu­sez du peu, voi­là du jour­na­lisme de guerre !

On ver­ra cepen­dant que c’est plus com­pli­qué, car si Media­part fait bien preuve d’un anti-macro­­nisme de bon aloi de ce côté-ci de l’échiquier poli­tique, le jour­nal n’a jamais défen­du une autre ges­tion de crise, et ne s’est jamais oppo­sé aux dif­fé­rentes mesures de contrôle et d’enfermement de la popu­la­tion, bien au contraire.

Mais reve­nons au début.

Pour­quoi la rédac­tion de Media­part a‑t‑elle cen­su­ré l’enquête de Laurent Muc­chiel­li et ses confrères ?

La panique

La pre­mière rai­son, sans doute, c’est la panique.

Le billet de Laurent Muc­chiel­li semble avoir été relayé de nom­breuses fois sur les réseaux sociaux, et – comble de l’horreur ! – l’extrême droite, à tra­vers la figure de Gil­bert Col­lard, l’aurait éga­le­ment relayé. Sans doute éga­le­ment le petit monde jour­na­lis­tique pari­sien s’est mis en branle et a fait pres­sion sur les jour­na­listes de Media­part, en les inter­ro­geant sur leur néces­saire réac­tion à venir. En effet, le ser­vice de « fact-che­­cking » de l’AFP a publié le jour même de la dépu­bli­ca­tion un article évo­quant l’Affaire Muc­chiel­li, mais sans le contre­dire sur le fond, puisque l’un des deux experts inter­ro­gés affirme que les chiffres de décès sont « des signaux, pas des cas avé­rés ». Soit exac­te­ment ce qu’écrivent Muc­chiel­li & Co.

Mais bon, Media­part s’est sen­ti pié­gé, et sous la pres­sion du mari­got pari­sien, par mimé­tisme, ses jour­na­listes se sont crus obli­gés d’intervenir.

La seconde rai­son, ultime dis­qua­li­fi­ca­tion valant ana­thème pour l’éternité, c’est la qua­li­fi­ca­tion de « fausse nou­velle ». Terme attri­bué sans autre forme de pro­cès, comme c’est la cou­tume. Voi­ci en quelques points résu­mé l’argumentaire de Media­part, publié dans ce billet de blog :

  1. Laurent Muc­chiel­li et ses co-auteurs sont un peu « fan­tai­sistes » dans leurs cal­culs, car ils « addi­tionnent tous les effets indé­si­rables décla­rés après une vac­ci­na­tion ».
  2. Or, ce n’est pas bien, parce que « le lien entre ces effets et le vac­cin n’est pas tou­jours for­mel­le­ment établi ».
  3. Comme l’explique avec patience et péda­go­gie Media­part, « il ne suf­fit pas de décla­rer un effet sur­ve­nu peu de temps après la vac­ci­na­tion pour qu’il soit consi­dé­ré comme indé­si­rable et impu­table au vac­cin : le lien de cause à effet doit être étayé ».
  4. Pfff, et voi­là com­ment on abou­tit à une fausse infor­ma­tion, alors que c’était pour­tant simple de faire confiance à l’ANSM, qui fait tou­jours son tra­vail d’enquête, qui a jus­te­ment per­mis de ne dis­tri­buer Astra­Ze­ne­ca qu’aux per­sonnes âgées après plu­sieurs décès chez les moins vieux, puis de tout refour­guer aux pays pauvres en déve­lop­pe­ment dans le cadre du dis­po­si­tif Covax. C’est une bonne idée, puisque s’y trouvent prin­ci­pa­le­ment des popu­la­tions jeunes, la cible pré­fé­rée du vac­cin d’Astra Zene­ca. Mais reve­nons à nos moutons.
  5. D’ailleurs, la cel­lule inves­ti­ga­tion de Media­part a fait un tra­vail d’enquête achar­né : « concer­nant les cas de décès décla­rés par des proches de per­sonnes ayant reçu une injec­tion de Pfi­­zer-BioN­­Tech en France, l’agence natio­nale de sécu­ri­té du médi­ca­ment (ANSM) a répon­du en mai à Media­part que les don­nées ne per­met­taient pas « de conclure qu’ils sont liés à la vac­ci­na­tion »L’ANSM l’a dit à Media­part, Media­part a confiance, il n’y a donc pas de dan­ger avec les vaccins.

Deux poids deux mesures

Détail amu­sant : comme jus­ti­fi­ca­tion à leur rai­son­ne­ment, les jour­na­listes de Media­part ren­voient à une « mise au point de pharmacologues ».

Fai­sons à notre tour du « fact-che­­cking » : en guise de mise au point, le lien ren­voie vers… un article de Yahoo ! actua­li­tés non signé ! En termes de sources et de rigueur, on peut faire mieux pour un jour­nal « dont même ses cri­tiques recon­naissent le sérieux infor­ma­tif » ! Et en termes de phar­ma­co­logues, au nombre de deux, on se la pose là : il s’agit en l’occurrence de Mat­thieu Moli­mard, chef de Ser­vice de Phar­ma­co­lo­gie Médi­cale au CHU de Bor­deaux, qui affir­mait en mars qu’« une fois bien vac­ci­né, tous vac­cins confon­dus », il n’y avait plus de risque de trans­mettre le Covid. On sait ce qu’il en est… Pas avare d’affirmations péremp­toires, il affir­mait encore sur son compte Twit­ter : « Il n’y a AUCUN exemple de vac­cin qui a induit des effets indé­si­rables à long terme qui ne s’é­taient pas mani­fes­tés dans les 2 mois après la vac­ci­na­tion ». Le pro­fes­seur Moli­mard avait sans doute oublié le Deng­vaxia de Sano­fi, mais il a une excuse : cela concer­nait prin­ci­pa­le­ment des enfants phi­lip­pins (600 au moins en sont morts), et les Phi­lip­pines… c’est loin.

L’autre « phar­ma­co­logue » de l’article est Michael Rochoy, en réa­li­té méde­cin géné­ra­liste à Outreau. S’il a bien été un jour interne en phar­ma­co­lo­gie, Michael Rochoy est sur­tout membre des grou­pus­cules extré­mistes « Du côté de la science » et « Stop Pos­tillon », col­lec­tif dont il est co-fon­­da­­teur (ce que l’article de Yahoo ! ne signale pas). Ces deux grou­pus­cules n’ont ces­sé d’avoir une parole extrê­me­ment anxio­gène, notam­ment à l’attention des syn­di­cats d’enseignants SNUipp-FSU et SNES-FSU, de s’inquiéter du trop-plein de liber­tés lais­sées aux Fran­çais, et de prô­ner des mesures tou­jours plus ren­for­cées dans les écoles, en prô­nant par exemple de sépa­rer chaque enfant avec des vitres en plexi­glas, ou en mili­tant très tôt pour le port du masque en école pri­maire. Sur les vac­cins, « Du côté de la science » s’est dis­tin­gué en ten­tant de mon­trer que la res­pon­sa­bi­li­té du vac­cin Astra Zene­ca dans la sur­ve­nue des throm­boses était sans doute liée à une erreur d’aiguillage, et n’avait rien à voir avec la com­po­si­tion du vac­cin… Bref, deux « phar­ma­co­logues » fiables et impar­tiaux, pour une mise au point digne des plus grands « fact-checkers ».

Autre deux poids deux mesures, il semble que toutes les fausses infor­ma­tions ne se valent pas. Gageons qu’il y en a au moins deux concer­nant cette crise qui ne seront jamais censurées :

  • Si j’écris sur mon blog que les masques sont très effi­caces en popu­la­tion géné­rale pour stop­per l’épidémie, il est fort pro­bable que je ne serai jamais inquié­té. C’est pour­tant une fausse infor­ma­tion, puisque l’une des condi­tions d’efficacité du masque est qu’il soit bien por­té, et bien mani­pu­lé. « S’il est mal uti­li­sé, un masque ne par­vien­dra pas à réduire effi­ca­ce­ment le risque de trans­mis­sion », écri­vait l’OMS en jan­vier 2020, et d’ajouter que le dan­ger prin­ci­pal était « d’augmenter le risque de trans­mis­sion asso­cié à un usage et à une éli­mi­na­tion inap­pro­priés ». Mais le Sars-Cov‑2 est une mala­die tel­le­ment bizarre que les masques semblent effi­caces pour tout le monde, même les enfants, et que les risques de conta­mi­na­tion secon­daires ont dis­pa­ru. La dis­so­nance cog­ni­tive est telle que les jour­na­listes n’arrivent pas à tirer les conclu­sions des clus­ters liés à l’utilisation de masques de type FFP2 mais à l’ergonomie moindre (les masques KN95), ou aux résul­tats de fit-tes­­ting pour les masques FFP2.
  • Si j’écris sur mon blog que les vac­cins sont effi­caces pour stop­per les conta­mi­na­tions, fausse infor­ma­tion dom­ma­geable en termes de san­té publique, mais dif­fu­sée lar­ge­ment et avec insis­tance par le gou­ver­ne­ment, il est pro­bable que je ne serais pas plus inquié­té. Blan­quer peut l’affirmer et jus­ti­fier ain­si « d’évincer » des élèves à la ren­trée (ce qui se fait déjà dans les centres de loi­sirs durant cet été), tout comme la pré­fec­ture de l’Isère dans ce récent com­mu­ni­qué, en toute impunité.

N’est pas cen­su­ré pour des « fake news » qui veut.

Media­part donne par contre la parole à nombre de pour­voyeurs de fausses infor­ma­tions (mais estam­pillées « vu à la télé »), en relayant par exemple des chiffres impos­sibles sur la mor­ta­li­té du Covid en 2020[1], ou en accor­dant du cré­dit à Antoine Bris­tielle, qui n’a jamais pro­duit ses don­nées, et dont les études sont sujettes à cau­tion.

Pharmacovigilance ou pharmacodélinquance ?

C’est très bien de faire confiance au sys­tème de phar­ma­co­vi­gi­lance, comme le font les jour­na­listes de Media­part avec cette séré­ni­té du devoir accom­pli, mais l’ANSM est-elle bien cette amie qui vous veut du bien ?

Contrai­re­ment à nos jour­na­listes, on peut peut-être en dou­ter : l’agence sur laquelle s’appuie Media­part pour dis­qua­li­fier le billet de Muc­chiel­li vient juste, dans l’affaire du Media­tor, d’être jugée cou­pable de « bles­sures et homi­cides invo­lon­taires », et d’être condam­née à 303 000 euros d’amende. Pas de quoi fouet­ter un labo­ra­toire phar­ma­ceu­tique. Le tri­bu­nal a éga­le­ment don­né son avis sur cette agence, dans son juge­ment ren­du le 29 mars 2021 (c’est loin déjà) : l’ANSM « a failli dans son rôle de gen­darme du médi­ca­ment », son « impru­dence » et ses « négli­gences » ont été mor­telles, et ont contri­bué à « ren­for­cer la défiance des citoyens envers les auto­ri­tés de san­té » (Le Monde, 30 mars 2021).

Pas la défiance de Media­part apparemment.

Mais l’ANSM (elle s’appelait alors l’Afssaps) a‑t‑elle chan­gé depuis l’affaire du Media­tor, médi­ca­ment dénon­cé pen­dant des années par la revue Pres­crire, et qui a écla­té grâce à la pneu­mo­logue Irène Fra­chon, deve­nue mal­gré elle lan­ceuse d’alerte ?

Dans un article publié le 29 mars 2021, France Info pose la ques­tion. La réponse est claire : c’est non.

Inter­ro­gée, Cathe­rine Hill, membre du conseil scien­ti­fique de l’Af­ssaps à l’é­poque du Media­tor (et que l’on a appris à connaitre durant cette crise du Covid), cri­tique jus­te­ment le sys­tème de remon­tées basé sur le « prin­cipe d’imputabilité » et le fait qu’il faille prou­ver le lien de cause à effet. Exac­te­ment le prin­cipe dans lequel croit Mediapart :

« Les signa­le­ments qui remontent via les soi­gnants et les patients sont certes faci­li­tés et plus nom­breux, mais, selon l’é­pi­dé­mio­lo­giste [Cathe­rine Hill], leur trai­te­ment repose trop sur le “prin­cipe de l’im­pu­ta­bi­li­té”, à savoir la recherche d’un lien de cause à effet connu entre le médi­ca­ment et un symp­tôme obser­vé. Si ce lien n’est pas déjà éta­bli dans la lit­té­ra­ture scien­ti­fique, il est écar­té au béné­fice du douteUn doute qui, en l’oc­cur­rence, pro­fite tou­jours au médi­ca­ment“Avec le sys­tème actuel, on dézingue les remon­tées. La preuve, on conti­nue à avoir tout un tas d’emmerdements”, fus­­tige-t-elle. » (France Info, 29 mars 2021)

Un tas d’emmerdements ? J’espère qu’elle ne par­lait pas des vaccins…

Alors que l’ANSM est éga­le­ment pour­sui­vie depuis 2016 dans le cadre de l’affaire de la Dépa­kine (près de 3000 enfants mal­for­més) pour « trom­pe­rie aggra­vée » et « bles­sures invo­lon­taires », l’agence de sécu­ri­té du médi­ca­ment a‑t‑elle eu un rôle plus glo­rieux dans le scan­dale plus récent du Levo­thy­rox ? Que nen­ni : après que son direc­teur a défen­du la nou­velle for­mule du médi­ca­ment aux côtés de Merck, l’ANSM n’a rien trou­vé de mieux que de recou­rir à la loi sur le secret des affaires pour dis­si­mu­ler par­tiel­le­ment le docu­ment d’au­to­ri­sa­tion de mise sur le mar­ché du Levo­thy­rox. Dans un article de Libé­ra­tion de juin 2021, le Doc­teur Phi­lippe Sope­na concluait sur cette affaire : « Au final, c’est un exemple cari­ca­tu­ral de ces liens confus entre les Big phar­ma et les auto­ri­tés sani­taires […], l’Agence n’a pas joué son rôle. La ministre a sou­te­nu l’Agence, et au final ce sont les malades qui trinquent. Quant aux grands méde­cins qui ont dit que tout cela n’était dû qu’à un effet noce­bo, ils feraient bien de recon­naître leurs erreurs ».

On peut d’autant plus dou­ter que l’ANSM ou les autres agences de phar­ma­co­vi­gi­lance étran­gères fassent du zèle, puisqu’en cas de pro­blème avé­ré, ce sont les États qui paie­ront la fac­ture, et non les labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques. Or en France, tou­jours selon l’article de France Info, l’ANSM fait « office d’air­bag entre le som­met de l’E­tat et les scan­dales sani­taires ». « Ce n’est pas une auto­ri­té indé­pen­dante, elle est sous la tutelle de la direc­tion géné­rale de la san­té », rajoute l’ex-député PS Gérard Bapt, qui a pré­si­dé la mis­sion d’information par­le­men­taire sur le Media­tor, en 2011.

Media­part est bien pla­cé pour connaître l’indulgence de l’ANSM face à l’industrie phar­ma­ceu­tique, puisque le jour­nal avait, à la suite du Figa­ro, dénon­cé le scan­dale de l’essai cli­nique Bio­trial en 2016. Mais c’est si loin, et c’était d’autres journalistes.

2016, c’était aus­si l’année où sor­tait le livre de Domi­nique et Phi­lippe Cour­tois, Le livre noir de la méde­cine : patient aujourd’­hui, vic­time demain. Dans un entre­tien don­né à L’Usine nou­velle, ce der­nier dénon­çait l’ANSM, cette « alarme qui ne sonne jamais ». Et pour cause : « Citez-moi un seul scan­dale sani­taire révé­lé par l’a­gence du médi­ca­ment ! Il n’y en a aucun », rap­­pe­­lait-il. À chaque fois, ce sont les vic­times qui ont por­té plainte, sai­si la jus­tice. Hor­mis le cas du Media­tor, où Irène Fra­chon a don­né l’alerte, ni les orga­nismes de contrôle ni les méde­cins n’ont joué leur rôle de vigie. Ni les jour­na­listes, pour­­rait-on rajouter.

C’est vrai qu’on ne peut pas mener une enquête d’un an et demi sur la sexua­li­té de Juan Bran­co, et faire une enquête sur les don­nées de phar­ma­co­vi­gi­lance. Il faut choi­sir : il n’y a pas le temps pour tout.

Alors que les médias se foca­lisent sur les pro­cès inten­tés aux labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques, on oublie que les méde­cins sont par­mi les pre­miers res­pon­sables de ces scan­dales, notam­ment en détour­nant de leur usage les médi­ca­ments ou en pres­cri­vant mas­si­ve­ment des pro­duits dan­ge­reux : c’est mas­si­ve­ment le cas dans la crise des opioïdes, qui implique non seule­ment les labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques, les méde­cins, mais aus­si les cabi­nets de conseil comme Mac­Kin­sey, très influent sur la stra­té­gie vac­ci­nale fran­çaise car si proche du gou­ver­ne­ment, si proche du Conseil consti­tu­tion­nel, si proche d’Emmanuel Macron… On oublie éga­le­ment le rôle des méde­cins dans les scan­dales du Media­tor pres­crit comme coupe-faim, l’anti­ac­néique Diane 35 pres­crit comme pilule contra­cep­tive, etc.

En par­tie pour cette rai­son, ils ne sont pas les plus pres­sés pour remon­ter les effets secon­daires des pro­duits qu’ils pres­crivent, ou qu’ils inoculent !

En par­ti­cu­lier, les méde­cins géné­ra­listes signalent très peu d’évènements indé­si­rables médi­ca­men­teux : en 2019, ils signa­laient moins de 6% des évé­ne­ments indé­si­rables, les spé­cia­listes en signa­lant la moi­tié. Les patients, his­to­ri­que­ment qua­si­ment absents des remon­tées, semblent prendre depuis peu une part plus active au sys­tème, avec – atten­tion les yeux – 13% des remon­tées en 2019 (ANSM, Rap­port d’activité 2019, p. 65).

Le méde­cin Mar­tin Win­ck­ler, par ailleurs ancien rédac­teur à la revue Pres­crire, sou­ligne un pro­blème de fond, en plus du poids des labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques tout au long de la for­ma­tion et de la car­rière médi­cale : « les méde­cins ne sont pas for­més à la phar­ma­co­vi­gi­lance ».

Au lieu de cen­su­rer le billet de blog de Laurent Muchiel­li, les « spé­cia­listes san­té » de la rédac­tion (Rozenn Le Saint, Caro­line Coq-Cho­­dorge…) feraient mieux d’interroger les infir­mières et infir­miers de ter­rain, au lieu de s’accrocher aux don­nées imper­son­nelles de phar­ma­co­vi­gi­lance et de n’interroger que les direc­teurs d’établissements médi­caux et les méde­cins, qui ne passent plus de temps avec les patients.

Il y a quelques jours, une amie infir­mière m’a rap­por­tée ce cas : un patient de 94 ans fait brus­que­ment un pru­rit suin­tant sur le haut du corps, dou­blé d’une grande fatigue l’empêchant de se lever ; il com­mence même à faire une escarre aux fesses. Mon amie signale le cas par télé­phone au méde­cin trai­tant, et explique que rien n’a chan­gé dans le trai­te­ment de la per­sonne âgée, hor­mis l’injection d’une seconde dose de vac­cin contre le Covid. Aucun lien pour le méde­cin qui n’aura pas vu le patient : il diag­nos­ti­que­ra une aller­gie au soleil comme cause du pru­rit. Pro­blème : le patient, très peu mobile, n’a pas vu le soleil de la semaine…

Des remon­tées comme celle-ci, j’en ai plu­sieurs fois par semaine, quand il ne s’agit pas de cas plus graves. Une per­sonne ren­con­trée sur un mar­ché m’a racon­té le décès d’une amie de 38 ans par hémor­ra­gie il y a quelques semaines. Aucun lien avec le vac­cin pour cette jeune femme par ailleurs en bonne san­té : la 2e dose avait eu lieu huit heures avant. Bien plus que le quart d’heure régle­men­taire pour obser­ver une « allergie ».

Par idéo­lo­gie, foi dans la néces­si­té des vac­cins, esprit mis­sion­naire, ou sim­ple­ment fatigue de l’épidémie, les méde­cins taisent et dis­si­mulent des liens de cause à effets entre vac­cins et effets secon­daires bien plus sou­vent qu’à l’accoutumée. Cela n’est sûre­ment pas sys­té­ma­tique, mais sans doute trop fréquent.

En réa­li­té, l’ANSM et ses inter­pré­ta­tions des don­nées de phar­ma­co­vi­gi­lance ne sont pas fiables. Il est donc tout à fait néces­saire que des per­sonnes comme Laurent Muc­chiel­li, qui s’appuie sur une équipe de scien­ti­fiques com­pé­tents, ana­lyse ce genre de don­nées. Les contes­ter sur le fond est tou­jours pos­sible, mais ce n’est pas la voie qui a été choisie.

Il n’est pas inter­dit de pen­ser que si Irène Fra­chon aler­tait aujourd’hui sur les vac­cins, elle serait cen­su­rée de la même manière par Media­part. Triste et dan­ge­reuse époque.

Un anti-macronisme qui voile une absence de critique sur le fond des mesures pour contrer l’épidémie

Media­part assure avoir été « pion­nier dans la mise au jour de l’impéritie gou­ver­ne­men­tale et pré­si­den­tielle face à la pan­dé­mie, avec nos révé­la­tions inau­gu­rales sur le men­songe d’État à pro­pos de la pénu­rie de masques », et dit défendre une « poli­tique de san­té réso­lu­ment démo­cra­tique, repo­sant sur la confiance dans la popu­la­tion avec un débat ouvert, une large trans­pa­rence, une péda­go­gie des enjeux ».

En réa­li­té, Media­part n’a jamais dénon­cé les prin­cipes sous-jacents de la ges­tion de crise, pas plus que les inter­pré­ta­tions offi­cielles et domi­nantes. Loin de cri­ti­quer les confi­ne­ments, Media­part a sou­vent sim­ple­ment cri­ti­qué leur mise en œuvre auto­ri­taire, per­met­tant effec­ti­ve­ment de faire preuve d’un anti-macro­­nisme pri­maire. L’anti-macronisme est jus­ti­fié pour d’innombrables rai­sons, mais en l’occurrence, la cri­tique de la ges­tion sani­taire, qui est une ges­tion par des mesures de police lar­ge­ment par­ta­gée dans le reste du monde, ne peut se conten­ter de se foca­li­ser sur la figure de Macron ou du gou­ver­ne­ment. Media­part ne s’oppose pas non plus au passe sani­taire, et semble accep­ter cette ges­tion numé­rique de la popu­la­tion pour­vue qu’elle soit menée avec « péda­go­gie », comme au Dane­mark. Y a‑t‑il de quoi être conster­né par notre époque ? Oui, bien sûr, sur­tout si on est un « débou­té du QR code » semblent pen­ser cer­tains jour­na­listes, pour qui le vrai scan­dale c’est que ça ne marche pas à tous les coups, révé­la­tion des dys­fonc­tion­ne­ments de l’administration fran­çaise. Ah…si les trains pou­vaient arri­ver à l’heure ! Et moi qui croyais que c’était d’être débou­té de la vie nor­male qui était conster­nant, débou­té de la pis­cine avec ses enfants, débou­té des trans­ports en com­mun pour aller voir des amis… Et bien moi, je suis conster­né par ce journalisme.

Un climat d’intimidation et de stigmatisation des voix dissidentes

Ce n’est pas la pre­mière fois que des billets sont cen­su­rés sur Le Club. Dans les cas que j’ai obser­vés, la cen­sure démontre sou­vent une incom­pré­hen­sion et une incom­pé­tence de la part des modé­ra­teurs, qui se fient sou­vent aux sites de « fact-che­­cking » auto-pro­­cla­­més, et pra­tiquent leur métier en dilet­tantes. C’est arri­vé récem­ment à Enzo Lolo, et plus ancien­ne­ment à Gabas, dont j’avais rap­por­té la mésaventure.

Mais à forte dose, et sur­tout quand elle s’applique à des uni­ver­si­taires et des pro­fes­sion­nels de san­té[2] qui ont le cou­rage de publier en leur nom propre (Enzo Lolo et Gabas sont a prio­ri des pseu­do­nymes), cette cen­sure par­ti­cipe d’un cli­mat d’intimidation et de stig­ma­ti­sa­tion des voix dis­si­dentes. Ren­for­cé ici quand c’est le fait de la rédac­tion du jour­nal, et non celui de modé­ra­teurs incom­pé­tents[3].

Dans un article de Repor­terre publié le 24 avril, La dis­cus­sion du Covid-19 est pla­cée sous couvre-feu, Célia Izoard dénon­çait le « sys­tème d’exclusion dis­cur­sif » par­ti­cu­liè­re­ment pré­gnant depuis le début de la crise, per­met­tant « de vali­der cer­tains dis­cours et d’en exclure d’autres », de faire le par­tage « entre la parole rece­vable et la parole irrecevable ».

Elle rap­pe­lait les pro­pos de Ste­fan Baral, épi­dé­mio­lo­giste à la Johns Hop­kins Uni­ver­si­ty, qui dans un article du New Sta­tes­man, décrit le « “cli­mat de peur très éle­vé qui règne dans la com­mu­nau­té scien­ti­fique” tou­chant les idées allant à l’encontre des posi­tions adop­tées par les gou­ver­ne­ments occi­den­taux (…) et l’Organisation mon­diale de la san­té. » Et de citer l’exemple de cette épi­dé­mio­lo­giste qui, pour avoir contes­té le bien­fon­dé du confi­ne­ment, fut accu­sée sans fon­de­ment d’être « finan­cée par ou affi­liée à des groupes d’extrême droite ou de faire de la pseu­­do-science ». Repre­nant l’exemple de John Ian­ni­dis, qui a éga­le­ment contes­té l’utilité des confi­ne­ments (crime de lèse-majes­­té), Célia Izoard analyse :

« Évi­dem­ment, quand un ponte de la dis­ci­pline est ain­si atta­qué, cela ter­ro­rise, par ruis­sel­le­ment, la grande masse des jeunes cher­cheurs non titu­laires qui n’oseront pas com­pro­mettre leur car­rière en sug­gé­rant des pistes de recherche non ortho­doxes. “Ce cli­mat délé­tère crée un cercle vicieuxécrit Maxime Lan­ge­vin, poly­tech­ni­cien et doc­to­rant en mathé­ma­tiques. Cer­taines ques­tions scien­ti­fiques ne peuvent être posées sans sus­ci­ter un tol­lé, dis­sua­dant les scien­ti­fiques d’étudier ces ques­tions et de s’exprimer des­sus, jus­ti­fiant encore plus le cli­mat — l’opinion publique ima­gi­nant que si ces ques­tions n’ont jamais été posées, c’est très cer­tai­ne­ment que la réponse don­née par le point de vue domi­nant doit être évi­dente”»[4]

C’est exac­te­ment ce qui arrive à Laurent Muc­chiel­li depuis le début de cette crise.

Socio­logue pro­fon­dé­ment de gauche, il s’est enga­gé très tôt contre la ges­tion poli­cière de la crise qui l’a dès le début pro­fon­dé­ment cho­qué, contrai­re­ment à d’autres à la colonne ver­té­brale éthique et morale plus molle. On peut cri­ti­quer cer­taines de ses posi­tions, mais com­bien se sont bat­tus avec la même éner­gie, et se sont mis autant en dan­ger sur le plan de la car­rière, pour faire valoir une vision défen­dant une ges­tion de crise par le sani­taire, en pro­té­geant les liber­tés et sans accep­ter ce mana­ge­ment par la peur ?

En sep­tembre 2020, Laurent Muc­chiel­li ten­tait de publier une tri­bune dans le JDD, sous le titre « Il est urgent de chan­ger de stra­té­gie sani­taire face à la Covid-19 ». Signée par près de 300 scien­ti­fiques, la tri­bune, déjà, était cen­su­rée, sans raison.

Peu avant, Le Pari­sien publiait cepen­dant une autre tri­bune co-signée avec 34 cher­cheurs, uni­ver­si­taires et méde­cins : « Covid-19 : nous ne vou­lons plus être gou­ver­nés par la peur ». Comme en réponse à cette demande inqua­li­fiable, L’Express, inven­taire de l’expression « ras­su­ristesTM » (et depuis reven­due à de nom­breux médias), le qua­li­fie­ra de cet adjec­tif dans un dos­sier à charge en octobre 2020, avec un reproche prin­ci­pal piquant de la part de jour­na­listes : dou­ter du gou­ver­ne­ment. « Quand on inter­roge les « ras­su­ristes », on découvre une défiance géné­ra­li­sée face aux déci­sions, mais aus­si aux chiffres, du gou­ver­ne­ment. Muc­chiel­li, Tous­saint et Tou­bia­na ne s’en cachent pas : leur but est de dénon­cer la poli­tique des auto­ri­tés sani­taires, en démon­tant les mesures visant à conte­nir l’épidémie ». Oui, Muc­chiel­li a bien par­ti­ci­per à cette volon­té de dou­ter, de remettre en cause, de réflé­chir à la per­ti­nence des mesures telles que le confi­ne­ment. Cela aurait aus­si pu être le tra­vail des journalistes.

Ce cli­mat de cen­sure aux­quels par­ti­cipent les médias au même titre que les pla­te­formes numé­riques pri­vées (Face­book, Google, etc.) par­ti­cipe à ce consen­sus autour de l’épidémie et de sa ges­tion. Mais en inter­di­sant toute voix dis­si­dente, ce consen­sus n’est-il pas pipé ? C’est jus­te­ment ce que pense Maxime Lan­ge­vin, qu’a relayé Laurent Muc­chiel­li : « l’apparition d’un consen­sus scien­ti­fique fiable » est empê­chée par la pra­tique de l’auto-censure et de l’anathème sur tout objet de dis­cus­sion jugé non dis­cu­table : les masques, le confi­ne­ment, les vac­cins, le passe sanitaire…

Un boulevard pour l’extrême droite

Enfin, il ne faut pas s’étonner si ce cli­mat oppres­sant laisse le champ libre à l’extrême-droite, à qui les médias et par­tis se récla­mant « de gauche » ont lais­sé un boulevard.

Les Patriotes de Flo­rian Phi­lip­pot ont ain­si pu s’imposer en tête de nom­breux cor­tèges contre la vac­ci­na­tion obli­ga­toire et le passe faus­se­ment dit sani­taire, puisqu’ils mani­festent qua­si­ment seuls depuis des mois contre des mesures absurdes, comme le port du masque en exté­rieur. Le 21 décembre 2020, lorsque le gou­ver­ne­ment avait lan­cé son pre­mier bal­lon d’essai sur le passe numé­rique à tra­vers le pro­jet de loi « ins­ti­tuant un régime pérenne de ges­tion des urgences sani­taires », seuls les par­tis de droite et d’extrême droite s’étaient offus­qués.

Les médias tels Sud RadioValeurs actuelles, n’ayant pas grand-chose à perdre car déjà en marge, en ont pro­fi­té pour rem­plir le vide de la cri­tique de la ges­tion de crise, alors même que Char­lie Heb­do, le Canard enchai­néFrance Inter et ses (pathé­tiques) humo­ristes d’État, Libé­ra­tionLe MondeMedia­part, etc., applau­dis­saient le confi­ne­ment, récla­maient la fer­me­ture des écoles, et cri­ti­quaient le gou­ver­ne­ment lorsque les mesures de pri­va­tion de liber­té n’étaient pas prises assez tôt. Au contraire, si l’on ne prend que les prin­ci­paux médias jour­na­lis­tiques, il aura fal­lu écou­ter ou regar­der Sud Radio, lire Valeurs actuelles ou Le Figa­ro pour avoir des opi­nions diver­gentes inter­ro­geant et s’inquiétant des mesures liber­ti­cides et absurdes telles que le confi­ne­ment, le couvre-feu, ou le passe sani­taire[5]… Le monde à l’envers ?

Il aura fal­lu des mois pour que les par­tis dits de gauche (le Par­ti socia­liste n’est pas inclus sous cette déno­mi­na­tion) s’indignent des mesures de police, un an pour que Fran­çois Ruf­fin crie « Je n’obéirai plus » à l’Assemblée. Il aura fal­lu plu­sieurs longs mois pour que des uni­ver­si­taires prennent le risque de dénon­cer publi­que­ment le risque démo­cra­tique que fait peser aujourd’hui la ges­tion auto­ri­taire et tech­no­cra­tique de l’épidémie, qua­li­fiée de « syn­dé­mie »[6].

Heu­reu­se­ment, Media­part peut s’appuyer sur le Club et l’extraordinaire vivier de contri­bu­teurs ano­nymes ou non qui publient sur leurs blogs des textes par­fois d’excellente qua­li­té. C’est dans le Club que des hommes et des femmes « de gauche » ont ain­si pu s’exprimer dès le début de la crise, tel le juriste Paul Cas­sia qui a pro­duit très tôt des billets remar­quables sur les errances du Conseil consti­tu­tion­nel ou du Conseil d’État, et Laurent Muc­chiel­li, qui s’est empa­ré rapi­de­ment des ques­tions posées par la ges­tion gou­ver­ne­men­tale de cette crise, ce qui lui est main­te­nant repro­ché. Sans oublier des mili­tants ou mili­tantes déter­mi­nées, à l’instar d’Elisa et son blog de Zazaz.

L’attrait de Media­part tient prin­ci­pa­le­ment à ces voix com­plé­men­taires et par­fois dis­so­nantes qui per­mettent de connaitre des aspects abor­dés par aucun autre média.

La cen­sure d’un billet de Laurent Muc­chiel­li par la Rédac­tion de Media­part est donc bien hypo­crite : ses billets apportent un plu­ra­lisme bien­ve­nu qui contri­bue à l’attrait du média, puisque la confu­sion existe pour beau­coup entre Le Club et la rédac­tion. Confu­sion sans doute très favo­rable à Media­part. Muc­chiel­li est un des seuls, avec Enzo Lolo et quelques autres qu’il me reste à décou­vrir, à appor­ter une exper­tise dis­cor­dante et fouillée. Il faut leur répondre sur le fond, ce qui pour­rait être sti­mu­lant, et non balayer leurs argu­ments d’un revers de main ou par des « mises au point » ban­cales ou fallacieuses.

La ques­tion main­te­nant reste entière, la rédac­tion de Media­part recon­­naî­­tra-t-elle son erreur et repu­­blie­­ra-t-elle le billet de Muc­chiel­li, ou céde­­ra-t-elle au « biais des coûts irré­cu­pé­rables » ?

Mais par-des­­sus tout, les jour­na­listes de Media­part auront-ils le cou­rage de refaire du jour­na­lisme en allant sur le ter­rain pour inter­ro­ger à la source les « don­nées » ? Pour ques­tion­ner ce que cette crise dit de la ges­tion tech­­no-tota­­li­­taire anti­ci­pée par Gün­ther AndersAldous Hux­ley, ou Ber­trand Rus­sell, vers laquelle se dirigent nos sociétés ?

Boris.

Notes

[1] J’ai envoyé mon billet à Rozenn le Saint, qui n’y a jamais répon­du. À sa décharge, je ne sais pas si elle est joi­gnable à tra­vers la mes­sa­ge­rie interne de Mediapart.

On sait que la mani­pu­la­tion ne se fait pas prin­ci­pa­le­ment via les fausses infor­ma­tions : il est beau­coup plus simple de men­tir par omis­sion. Ain­si, Media­part n’a jamais évo­qué cer­tains tra­vaux, tels ceux de Domi­nique Lab­bé et Domi­nique Andol­fat­to, dont Laurent Muc­chiel­li s’est fait l’écho sur son blog, ou a négli­gé pen­dant long­temps les ques­tion­ne­ments liés aux tests PCR et leur valeur Ct, le sui­vi épi­dé­mique à tra­vers les eaux des égouts par les sapeurs-pom­­piers de Mar­seille (France Soir était le pre­mier média à les inter­ro­ger et à relayer leurs tra­vaux). J’ai inter­pe­lé en février 2021 la rédac­tion de Media­part sur le rap­port à venir de la délé­ga­tion séna­to­riale à la pros­pec­tive (voir mon billet « Le moment Tcher­no­byl de la démo­cra­tie et des liber­tés ») : je n’ai jamais reçu de réponse, et Media­part ne s’est jamais fait l’écho de ce rap­port pour­tant révélateur.

[2] Les auteurs sont Laurent MUCCHIELLI, socio­logue, direc­teur de recherche au CNRS, Hélène BANOUN, phar­ma­cien bio­lo­giste, PhD, ancienne char­gée de recherches à l’INSERM, Emma­nuelle DARLES, maî­tresse de confé­rences en infor­ma­tique à Aix-Mar­­seille Uni­ver­si­té, Éric MENAT, doc­teur en méde­cine, méde­cin géné­ra­liste, Vincent PAVAN, maître de confé­rences en mathé­ma­tique à Aix-Mar­­seille Uni­ver­si­té, Amine ULMILE, phar­ma­cien des hôpi­taux, pra­ti­cien hos­pi­ta­lier, uni­té de phar­ma­co­vi­gi­lance du Centre hos­pi­ta­lier de Cholet.

[3] Pour ma part, je crois que le tra­vail de modé­ra­teur ou modé­ra­trice demande une solide culture juri­dique, ain­si qu’une excel­lente capa­ci­té à cher­cher des infor­ma­tions ou à les véri­fier, ain­si qu’une bonne connais­sance his­to­rique. Bref, à mille lieux des CV des modé­ra­teurs d’aujourd’hui. L’exigence devrait être la même que pour les relec­teurs employés jadis dans les rédac­tions : un excellent niveau de fran­çais, et une intel­li­gence du texte.

[4] Cela s’est vu par exemple avec l’étude Co-ki, qui inter­ro­geait les effets secon­daires du masque sur les enfants. Menée auprès de plus de 25000 per­sonnes, les résul­tats de l’étude ont été retar­dés pen­dant des mois, jusqu’à une 4e ver­sion. Fait excep­tion­nel, l’éditeur de Research Square s’était fen­du d’une note, dont voi­ci un extrait : « The limi­ta­tions of the stu­dy include sam­pling bias, repor­ting bias, and confoun­ding bias as well as lack of a control group. The use of masks, toge­ther with other pre­cau­tio­na­ry mea­sures, signi­fi­cant­ly reduces the spread of COVID-19 and is consi­de­red safe for chil­dren over the age of two years old ». Mal­gré les résul­tats de l’étude, impos­sible de contre­dire la doxa…

[5] et bien sûr France Soir, non clas­sé sur l’échiquier poli­tique. Ne regar­dant pas la télé, je ne sau­rais par­ler des autres médias.

[6] La « syn­dé­mie » est un terme uti­li­sé pour décrire un cadre concep­tuel visant à com­prendre les mala­dies ou pro­blèmes de san­té et la façon dont ils sont exa­cer­bés par le milieu social, éco­no­mique, envi­ron­ne­men­tal et poli­tique dans lequel vit une popu­la­tion (Ander­mann). En réa­li­té, de nom­breuses mala­dies sont des syn­dé­mies : l’asthme, l’obésité, la tuber­cu­lose, le VIH, même la grippe dans cer­tains cas… la liste est longue. Ce n’est donc abso­lu­ment pas une exclu­si­vi­té du Covid.

Source : https://​blogs​.media​part​.fr/​l​e​–​b​l​o​g​–​d​e​–​b​o​r​i​s​/​b​l​o​g​/​1​5​0​8​2​1​/​c​o​n​t​r​e​–​l​a​–​c​e​n​s​u​r​e​–​d​e​–​m​e​d​i​a​p​a​r​t​–​p​o​u​r​–​l​a​u​r​e​n​t​–​m​u​c​c​h​i​e​lli


Étienne : pen­sez, s’il vous plaît, à faire connaître ici, dans les com­men­taires de ce billet, tout ce qui, à votre connais­sance, pour­rait com­plé­ter ces infor­ma­tions sur la DANGEROSITÉ des « vac­cins » (avec des guille­mets) que l’É­tat veut nous injec­ter de force à tout prix.


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Aucun puisque Face­book ferme désor­mais tous les comptes de ceux qui s’op­posent au gou­ver­ne­ment des multinationales…

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https://t.me/chouard

Le #5 de la Gazette des Amis du RIC (août 2021) est paru 🙂

Chaque mois, les prin­ci­pales actua­li­tés et actions des per­sonnes œuvrant pour l’instauration du RIC et d’une démo­cra­tie digne de ce nom.

Sommaire

Les invi­ta­tions à l’action

• Péti­tion : Obte­nir le RIC pour pou­voir voter sur le pass sanitaire !
• Ate­lier d’écriture d’un « PCPP »
• Rejoi­gnez et faites connaître le Tele­gram du RIC
• Répon­dez à la consul­ta­tion sur les prin­cipes du RIC

Vidéos

• En démo­cra­tie… Com­ment serait gérée la crise sanitaire ?
• Pre­mières audi­tions démo­cra­tiques du MCP
• Appel aux mili­tants de la France Insoumise
• Témoi­gnage et audi­tion de Raul Magni-Berton

Infos utiles

• Mise à jour du clas­se­ment des pro­po­si­tions de RIC
• Syn­thèse des stra­té­gies d’instauration du RIC
• Outils d’organisation utiles pour les acteurs du RIC
• Le RIC en chiffres, pour mesu­rer nos avancées

Agen­da

• Évé­ne­ments locaux
• Évé­ne­ments numéRIC

Les pro­duc­tions artistRIC

• Salut RIC – Rue de la Forge
• LES GILETS JAUNES – Paco Jola-bi et Fred Gillig
• Par le Peuple, pour le Peuple ! RIC ! – PIANOMAD

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Rendez-vous avec Clara Egger mercredi prochain 25 août 2021 à 21h

Super sujet : et si on était vrai­ment en DÉMOCRATIE, qu’est-ce qui chan­ge­rait dans les mairies ?
Live Facebook :

« Si les Fran­çais avaient l’i­ni­tia­tive et le der­nier mot sur les déci­sions prises, qu’est-ce qui serait dif­fé­rent dans nos com­munes et dans les poli­tiques locales ?
Cla­ra Egger détaille­ra dans ce live la situa­tion démo­cra­tique de la France, et ce qui serait dif­fé­rent si nous avions une vraie sou­ve­rai­ne­té populaire. »

PS : Cla­ra était malade et a dû repous­ser le live de same­di 21 août à mer­cre­di 25 août à 21h

 

Discussion sur les enjeux démocratiques avec Jacques Cheminade (juillet 2021)

 

Vous trou­ve­rez dans cet échange quelques idées ori­gi­nales. C’est tou­jours inté­res­sant de réflé­chir avec Jacques, je trouve. Cet homme est réflé­chi, culti­vé, déter­mi­né, il pense le bien com­mun depuis des décen­nies, c’est un des pre­miers par­mi nous (depuis plus de 30 ans) à s’être bat­tu contre ce qu’il appelle « le can­cer financier ».

Sur la fin de l’é­change, il m’est appa­ru que nous n’al­lons pas être d’ac­cord, enfin pas d’emblée en tout cas, sur la poli­tique moné­taire capable d’é­man­ci­per le peuple des usu­riers. Ce serait bien que nous pre­nions le temps, un jour pro­chain, de confron­ter nos idées à ce sujet, tou­jours avec une bien­veillance constructive.

Fra­ter­nel­le­ment.

Étienne.


Redif­fu­sion du ren­­dez-vous qui a eu lieu le 16 juillet à 21h sur Dis­cord avec Jacques Che­mi­nade sur les enjeux démocratiques :
▶️ Pour pas­ser à l’ac­tion : https://​www​.chouard​.org/​a​gir

▶️ Pour s’a­bon­ner : https://​www​.chouard​.org/​a​b​o​n​n​e​m​ent

Le site de Jacques Che­mi­nade : https://​jac​ques​che​mi​nade​.fr

Mer­ci à Samy et à son groupe Dis­cord pour l’or­ga­ni­sa­tion : https://t.co/028rKuac63

 

Appel à signer la pétition : instituer le RIC pour pouvoir voter sur le pass sanitaire

Le Mou­ve­ment Consti­tuant Popu­laire ini­tie un appel à signer cette péti­tion ras­sem­bleuse pour le RIC qui a déjà plus de 300 000 signa­tures, afin de faire avan­cer la cause et pou­voir un jour avoir le droit de déci­der de voter sur les sujets impor­tants, comme le pass sanitaire.


https://​www​.mou​ve​ment​-consti​tuant​-popu​laire​.fr/​2​0​2​1​/​a​c​t​i​o​n​s​/​a​p​p​e​l​–​a​–​s​i​g​n​e​r​–​l​a​–​p​e​t​i​t​i​o​n​–​o​b​t​e​n​i​r​–​l​e​–​r​i​c​–​p​o​u​r​–​p​o​u​v​o​i​r​–​v​o​t​e​r​–​s​u​r​–​l​e​–​p​a​s​s​–​s​a​n​i​t​a​ire

Le RIC est le meilleur moyen de pou­voir déci­der nous-mêmes sur les sujets impor­tants comme le passe sani­taire. Cette déci­sion aura un impact très impor­tant sur la liber­té des citoyens au quo­ti­dien… alors elle devrait être prise – démo­cra­ti­que­ment – par réfé­ren­dum… plu­tôt qu’être prise par une mino­ri­té de diri­geants comme aujourd’hui…

Si nous avions le RIC, cette ques­tion serait tran­chée par les citoyens, légitimement…

« À force de sacri­fier l’es­sen­tiel pour l’ur­gence, on finit par oublier l’ur­gence de l’es­sen­tiel. » (Edgar Morin)

En savoir plus sur le Mou­ve­ment Consti­tuant Popu­laire : le mou­ve­ment qui se dédit à l’ins­tau­ra­tion d’un Pro­ces­sus Consti­tuant Popu­laire Per­ma­nent tel le RIC Consti­tuant… et à don­ner aux citoyens les clés de leur destin.

Par sécu­ri­té, mer­ci de confir­mer votre adresse mail.
Un cour­riel sera en route dans votre boîte mail conte­nant un lien de confirmation.

Source : Le MCP appel à signer la péti­tion : Obte­nir le RIC pour pou­voir voter sur le pass sanitaire


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https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​9​4​1​5​5​5​9​7​4​7​317

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[Abus de pouvoir, fake-news officielles] Les chiffres de la DREES — qui justifient les persécutions des opposants politiques en France — sont grossièrement FAUX : « Efficacité de la vaccination : Il manque plus de la moitié des décès ! » par Pierre Chaillot

Des­crip­tion :

Le 13 juillet 2021, la DREES, la direc­tion réa­li­sant les sta­tis­tiques pour le minis­tère de la san­té a sor­ti une étude réca­pi­tu­lant les don­nées connus des résul­tats de tests Covid-19 pour les vac­ci­nés et les non-vac­­ci­­nés en France. 

Cette étude a été com­plé­tée le 23 juillet 2021 par une autre étude ajou­tant cette fois-ci les don­nées d’hospitalisations et de décès liées à la Covid-19. 

Cette der­nière étude est uti­li­sée en ce moment par le gou­ver­ne­ment et les médias pour jus­ti­fier la poli­tique vac­ci­nale, puisqu’elle affirme notam­ment que :

- Les non-vac­­ci­­nés repré­sentent près de 85 % des entrées hos­pi­ta­lières, que ce soit en hos­pi­ta­li­sa­tion conven­tion­nelle ou en soins critiques.
- Les patients com­plè­te­ment vac­ci­nés comptent pour envi­ron 7 % des admis­sions, une pro­por­tion cinq fois plus faible que celle obser­vée en popu­la­tion géné­rale (35 % en moyenne durant la période d’étude).
– À tout âge, la part de patients vac­ci­nés entrant à l’hôpital est net­te­ment infé­rieure à celle qu’ils repré­sentent dans l’ensemble de la population. 

Seule­ment, comme l’a rele­vé @NiusMarco sur Twit­ter et détaillé Patrice Giber­tie dans un article, les don­nées uti­li­sées pas la DREES posent un énorme pro­blème : il manque la moi­tié des décès Covid-19 fran­çais.

Dans cette vidéo, nous allons détailler les don­nées de l’étude pour com­prendre d’où viennent les don­nées, com­ment la DREES a pu reti­rer la moi­tié des décès de son ana­lyse et ce que cela signi­fie pour les conclu­sions de l’étude.

Sources :
• Étude DREES sur les tests :
https://​soli​da​rites​-sante​.gouv​.fr/​I​M​G​/​p​d​f​/​n​o​t​e​_​d​r​e​e​s​_​s​u​i​v​i​_​d​e​_​l​a​_​c​r​i​s​e​_​s​a​n​i​t​a​i​r​e​_​.​pdf

• Étude DREES sur les hos­pi­ta­li­sa­tions / décès :
https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/2021–07–23_-_sivic-sidep-vacsi_premiers_resultats_-_drees‑2.pdf

• Géodes pour les don­nées SIVIC :
https://​geodes​.san​te​pu​bli​que​france​.fr/​#​c​=​i​n​d​i​c​a​t​o​r​&​v​i​e​w​=​m​ap2

• Fichier public des per­sonnes décédées :
https://​www​.data​.gouv​.fr/​f​r​/​d​a​t​a​s​e​t​s​/​f​i​c​h​i​e​r​–​d​e​s​–​p​e​r​s​o​n​n​e​s​–​d​e​c​e​d​e​es/

• Étude anglaise sur la mor­ta­li­té Covid vac­ci­nés / non vaccinés :
https://​assets​.publi​shing​.ser​vice​.gov​.uk/​g​o​v​e​r​n​m​e​n​t​/​u​p​l​o​a​d​s​/​s​y​s​t​e​m​/​u​p​l​o​a​d​s​/​a​t​t​a​c​h​m​e​n​t​_​d​a​t​a​/​f​i​l​e​/​1​0​0​1​3​5​4​/​V​a​r​i​a​n​t​s​_​o​f​_​C​o​n​c​e​r​n​_​V​O​C​_​T​e​c​h​n​i​c​a​l​_​B​r​i​e​f​i​n​g​_​1​7​.​pdf

• Don­nées israé­liennes sur la mor­ta­li­té Covid :
https://​data​.gov​.il/​d​a​t​a​s​e​t​/​c​o​v​i​d​–​1​9​/​r​e​s​o​u​r​c​e​/​8​a​5​1​c​6​5​b​–​f​9​5​a​–​4​f​b​8​–​b​d​9​7​–​6​5​f​4​7​1​0​9​f​4​1​f​?​f​i​l​t​ers 

De mon point de vue, Pierre Chaillot (Déco­der l’é­co) est un ser­vice public à lui tout seul 🙂

• Voyez sa page sur Ago­ra­Vox (avec presque tous ses articles de fond) :
https://​www​.ago​ra​vox​.fr/​a​u​t​e​u​r​/​a​z​y​x​1​986
• son compte Twee­ter : https://​twit​ter​.com/​d​e​c​o​d​e​r_l
• et sa page sur Ody­see : https://​ody​see​.com/​@​d​e​c​o​d​e​r​l​e​c​o:c

[Abus de pouvoir] Et nous devrions faire confiance à la « science » de l’industrie pharmaceutique ? par William Engdahl (Le Saker francophone)

Chers amis,

Je vous conseille la lec­ture quo­ti­dienne du Saker fran­co­phone.
Les articles étran­gers que ces jeunes gens nous tra­duisent et nous signalent, comme ici les ana­lyses de William Eng­dhal, sont presque tou­jours pas­sion­nants et importants.
J’es­père qu’on sera aujourd’­hui (enfin vrai­ment très) nom­breux dans les rues pour pro­tes­ter contre la bas­cule tota­li­taire qui nous est impo­sée en plein été, sous pré­texte sani­taire. Inutile de comp­ter sur les ins­ti­tu­tions pour pro­té­ger nos liber­tés : le par­le­ment et les juges sont aux ordres du pré­sident (dont leur pou­voir dépend), nous n’a­vons pas de Consti­tu­tion, et nous sommes donc les seuls à être capables de nous défendre.
Étienne.
PS : Pour mémoire, le réca­pi­tu­la­tif des amendes (énormes, mais pour­tant déri­soires au regard des pré­ju­dices cau­sés : morts, inva­li­di­tés, souf­frances, vies irré­mé­dia­ble­ment détruites…) aux­quelles ont été condam­nées les indus­tries phar­ma­ceu­tiques aux­quelles on nous ordonne aujourd’­hui de faire aveu­glé­ment confiance :

https://​vio​la​tion​tra​cker​.good​jobs​first​.org/​i​n​d​u​s​t​r​y​/​p​h​a​r​m​a​c​e​u​t​i​c​als
Voi­ci donc main­te­nant l’ar­ticle du Saker que je vous signale aujourd’hui :

Et nous devrions faire confiance à la « science » de l’industrie pharmaceutique ?


Par William Eng­dahl − Le 29 juillet 2021 – Source New Eas­tern Ooutlook

Source : Le Saker fran­co­phone, https://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​e​t​–​n​o​u​s​–​d​e​v​r​i​o​n​s​–​f​a​i​r​e​–​c​o​n​f​i​a​n​c​e​–​a​–​l​a​–​s​c​i​e​n​c​e​–​d​e​–​l​i​n​d​u​s​t​r​i​e​–​p​h​a​r​m​a​c​e​u​t​i​que

L’indéboulonnable chef du NIAID, Tony Fau­ci, a deman­dé à plu­sieurs reprises au public de « faire confiance à la science », alors qu’il passe lui-même d’une opi­nion scien­ti­fique à une autre. Ce qui n’est jamais men­tion­né dans les grands médias occi­den­taux et presque par­tout dans le monde, c’est le bilan scien­ti­fique des prin­ci­paux géants phar­ma­ceu­tiques mon­diaux fabri­cants de vac­cins. En bref, il est abys­sal et alar­mant à l’extrême. Ce seul fait devrait empê­cher les gou­ver­ne­ments d’imposer à leurs popu­la­tions des injec­tions expé­ri­men­tales radi­cales et non tes­tées, sans avoir pro­cé­dé à des tests appro­fon­dis à long terme pour garan­tir leur sécurité.

En avril der­nier, alors que le pro­gramme de vac­ci­na­tion amé­ri­cain bat­tait son plein, le conseiller en chef de Biden pour la Covid-19, M. Fau­ci, 80 ans, direc­teur de l’Institut natio­nal des aller­gies et des mala­dies infec­tieuses (NIAID) depuis 1984, annon­çait que les Centres amé­ri­cains de contrôle des mala­dies (CDC) et la Food and Drug Admi­nis­tra­tion (FDA) avaient déci­dé d’ordonner une « pause » dans l’administration du vac­cin John­son & John­son (Jans­sen) afin d’examiner les rap­ports fai­sant état de caillots san­guins. Il s’est avé­ré que six cas de caillots san­guins ont été signa­lés sur quelque sept mil­lions de per­sonnes ayant reçu le vac­cin J&J. Dans ses remarques à la presse, Fau­ci a décla­ré : « L’une des choses qui est, je pense, si bonne dans notre sys­tème ici, c’est que nous sommes régis par la science, et non par toute autre consi­dé­ra­tion. » Il y a de bonnes rai­sons de mettre en doute sa remarque.

Cette décla­ra­tion était cen­sée ras­su­rer les gens sur le fait que les auto­ri­tés fai­saient preuve d’une extrême pru­dence avec les médi­ca­ments expé­ri­men­taux contre la Covid-19 qui, après tout, n’ont jamais été tes­tés en masse sur des humains aupa­ra­vant et n’ont obte­nu qu’une « auto­ri­sa­tion d’utilisation d’urgence », une appro­ba­tion pro­vi­soire de la FDA. La FDA a rapi­de­ment levé la pause lorsque J&J a accep­té d’imprimer sur ses paquets que son vac­cin pou­vait pro­vo­quer des caillots sanguins.

Pour­tant, dans le même temps, les fabri­cants de vac­cins rivaux, Pfi­zer et Moder­na, qui uti­lisent tous deux un trai­te­ment géné­tique hyper-expé­­ri­­men­­tal connu sous le nom d’ARNm, n’ont pas été frei­nés par « la science » mal­gré le fait que des cen­taines de mil­liers de réac­tions graves alar­mantes liées aux vac­cins, y com­pris des don­nées offi­cielles fai­sant état de plu­sieurs mil­liers de décès dus aux deux, ont été enre­gis­trées par la base de don­nées VAERS (Vac­cine Adverse Event Repor­ting Sys­tem) du CDC.

Selon le CDC, ces évé­ne­ments « indé­si­rables », post-vac­­ci­­naux, com­prennent l’anaphylaxie, la throm­bose avec syn­drome de throm­bo­cy­to­pé­nie, le syn­drome de Guillain-Bar­­ré, la myo­car­dite, la péri­car­dite et la mort. Pour la semaine du 16 juillet, le VAERS des CDC a fait état d’un nombre alar­mant de 9 125 décès signa­lés depuis la fin décembre suite à la vac­ci­na­tion pour la Covid-19. Jamais dans l’histoire un nombre aus­si éle­vé de décès n’a été asso­cié à un vac­cin, et pour­tant les médias gardent un silence assour­dis­sant à ce sujet.

Leur bilan scientifique lamentable

La for­mu­la­tion de Fau­ci est pré­cise et déli­bé­ré­ment mani­pu­la­trice. Elle sug­gère qu’il existe une chose fixe que nous pou­vons appe­ler « la science », comme un dogme reli­gieux du Vati­can, alors que la véri­table méthode scien­ti­fique est celle du ques­tion­ne­ment conti­nu, du ren­ver­se­ment des hypo­thèses pas­sées par de nou­velles hypo­thèses prou­vées, de l’ajustement per­ma­nent. Pour­tant, lorsqu’il s’agit de « science », la poi­gnée de grosse com­pa­gnies fabri­cants de vac­cins, par­fois connus sous le nom de Big Phar­ma, un car­tel qui n’est pas sans rap­pe­ler Big Oil, ont un pal­ma­rès de fraude, de fal­si­fi­ca­tion déli­bé­rée de leurs propres tests, ain­si que de cor­rup­tion géné­ra­li­sée de méde­cins et de res­pon­sables médi­caux pour pro­mou­voir leurs dif­fé­rents médi­ca­ments mal­gré les résul­tats de la « science » qui contre­disent leurs affir­ma­tions de sécu­ri­té. Un regard sur les prin­ci­paux géants phar­ma­ceu­tiques mon­diaux est instructif.

J&J

Nous com­men­çons par la socié­té John­son & John­son du New Jer­sey. Le 21 juillet 2021, J&J et trois autres petits fabri­cants de médi­ca­ments ont accep­té de payer 26 mil­liards de dol­lars de dom­mages et inté­rêts à un groupe d’États amé­ri­cains pour leur rôle dans l’épidémie d’opioïdes en Amé­rique. Sur ce mon­tant, J&J paie­ra 5 mil­liards de dol­lars. Le CDC estime que l’utilisation d’opioïdes hau­te­ment addic­tifs comme anal­gé­siques a cau­sé au moins 500 000 décès entre 1999 et 2019. John­son & John­son est accu­sé d’avoir pous­sé à l’utilisation exces­sive d’antidouleurs mor­tels et d’avoir mini­mi­sé les risques de dépen­dance. Ils étaient pour­tant bien pla­cés pour le connaitre.

Le même J&J est dans une énorme bataille juri­dique pour avoir sciem­ment uti­li­sé un can­cé­ro­gène dans sa célèbre poudre pour bébé. Une enquête de Reu­ters datant de 2018 a révé­lé que J&J savait depuis des décen­nies que l’amiante, un can­cé­ri­gène connu, se cachait dans sa poudre pour bébé et d’autres pro­duits cos­mé­tiques à base de talc. L’entreprise envi­sa­ge­rait de scin­der léga­le­ment sa divi­sion de poudre pour bébé en une petite socié­té dis­tincte qui se décla­re­rait ensuite en faillite pour évi­ter de gros ver­se­ments. Le vac­cin contre la Covid-19 de J&J, contrai­re­ment à celui de Pfi­zer et Moder­na, n’utilise pas de modi­fi­ca­tion géné­tique de l’ARNm.

Les deux fabri­cants mon­diaux de vac­cins contre la Covid-19, qui détiennent de loin le plus grand mar­ché à ce jour, sont ceux dont Fau­ci fait per­son­nel­le­ment la pro­mo­tion. Il s’agit de Pfi­zer, en alliance avec la minus­cule socié­té alle­mande BioN­Tech sous le nom de Comir­na­ty, et de la socié­té amé­ri­caine de bio­tech­no­lo­gie Moderna.

Pfizer

Pfi­zer, l’un des plus grands fabri­cants de vac­cins au monde en termes de ventes, a été fon­dé en 1849 aux États-Unis. Cette socié­té pos­sède éga­le­ment l’un des casiers judi­ciaires les plus char­gés en matière de fraude, de cor­rup­tion, de fal­si­fi­ca­tion et de dom­mages avé­rés. Selon une étude cana­dienne datant de 2010, « Pfi­zer a été un « délin­quant chro­nique », s’engageant de manière per­sis­tante dans des pra­tiques com­mer­ciales illé­gales et cor­rom­pues, sou­doyant des méde­cins et sup­pri­mant des résul­tats d’essais défa­vo­rables. » C’est grave. Il convient de noter que Pfi­zer n’a pas encore ren­du publics les détails de ses études sur le vac­cin contre la Covid-19 pour un exa­men externe.

La liste des crimes com­mis par Pfi­zer s’est allon­gée depuis 2010. L’entreprise fait actuel­le­ment l’objet de pour­suites judi­ciaires liées à des accu­sa­tions selon les­quelles son médi­ca­ment contre les brû­lures d’estomac, le Zan­tac, est conta­mi­né par une sub­stance can­cé­ri­gène. En 2009, Pfi­zer a reçu la plus grosse amende de l’histoire des États-Unis dans le domaine des médi­ca­ments, dans le cadre d’un accord de plai­doyer por­tant sur 2,3 mil­liards de dol­lars, pour avoir fait la pro­mo­tion men­son­gère des médi­ca­ments Bex­tra et Cele­brex et ver­sé des pots-de-vin à des méde­cins com­plai­sants. Pfi­zer a plai­dé cou­pable d’avoir com­mer­cia­li­sé quatre médi­ca­ments, dont le Bex­tra, « avec l’intention de frau­der ou d’induire en erreur ». L’entreprise a été contrainte de reti­rer son anti­dou­leur contre l’arthrite, le Bex­tra, aux États-Unis et dans l’Union euro­péenne, car il pro­vo­quait des crises car­diaques, des acci­dents vas­cu­laires céré­braux et de graves mala­dies de la peau.

Dans le but évident d’augmenter ses reve­nus, Pfi­zer a illé­ga­le­ment ver­sé des pots-de-vin à des méde­cins pour une uti­li­sa­tion « non indi­quée sur l’étiquette » de plu­sieurs de ses médi­ca­ments, ce qui a entraî­né des bles­sures ou la mort de patients. Par­mi ceux-ci figu­raient le Bex­tra (val­dé­coxib), le Geo­don (zipra­si­done HCl), un anti­psy­cho­tique aty­pique, le Zyvox (liné­zo­lide), un anti­bio­tique, le Lyri­ca (pré­ga­ba­line), un médi­ca­ment contre les crises d’épilepsie, son célèbre Via­gra (sil­dé­na­fil), un médi­ca­ment contre les troubles de l’érection, et le Lipi­tor (ator­vas­ta­tine), un médi­ca­ment contre le cholestérol.

Dans un autre pro­cès, les filiales de Pfi­zer ont été contraintes de payer 142 mil­lions de dol­lars et de divul­guer des docu­ments de l’entreprise qui mon­traient qu’elle com­mer­cia­li­sait illé­ga­le­ment la gaba­pen­tine pour des uti­li­sa­tions non indi­quées sur l’étiquette. « Les don­nées révé­lées dans une série de pro­cès amé­ri­cains indiquent que le médi­ca­ment était pro­mu par la socié­té phar­ma­ceu­tique comme trai­te­ment de la dou­leur, des migraines et des troubles bipo­laires – alors qu’il n’était pas effi­cace pour trai­ter ces affec­tions et qu’il était en fait toxique dans cer­tains cas, selon la The­ra­peu­tics Ini­tia­tive, un groupe indé­pen­dant de recherche sur les médi­ca­ments de l’Université de Colom­­bie-Bri­­tan­­nique. Les essais ont for­cé l’entreprise à publier toutes ses études sur le médi­ca­ment, y com­pris celles qu’elle gar­dait cachées. »

En 2004, War­­ner-Lam­­bert, filiale de Pfi­zer, a été contrainte de payer 430 mil­lions de dol­lars pour régler les accu­sa­tions cri­mi­nelles et la res­pon­sa­bi­li­té civile décou­lant de ses pra­tiques com­mer­ciales frau­du­leuses concer­nant le Neu­ron­tin, sa marque pour le médi­ca­ment gaba­pen­tin. Déve­lop­pé à l’origine pour le trai­te­ment de l’épilepsie, Neu­ron­tin a fait l’objet d’une pro­mo­tion illé­gale pour le trai­te­ment de la dou­leur neu­ro­lo­gique, et en par­ti­cu­lier pour la migraine et le trouble bipo­laire, alors qu’il n’était pas effi­cace pour trai­ter ces affec­tions et qu’il était même toxique dans cer­tains cas. Le Neu­ron­tin pour des uti­li­sa­tions non approu­vées a repré­sen­té envi­ron 90 % des 2,7 mil­liards de dol­lars de ventes en 2003.

Un rap­port du New York Times a révé­lé en 2010 que Pfi­zer « …a ver­sé envi­ron 20 mil­lions de dol­lars à 4 500 méde­cins et autres pro­fes­sion­nels de la san­té aux États-Unis pour des consul­ta­tions et pour par­ler en son nom au cours des six der­niers mois de 2009 ». Elle a ver­sé 15,3 mil­lions de dol­lars sup­plé­men­taires à 250 centres médi­caux uni­ver­si­taires et autres groupes de recherche pour des essais cli­niques. Dans la pra­tique juri­dique amé­ri­caine, il est rare que les diri­geants d’entreprise qui com­mettent des actes cri­mi­nels soient pour­sui­vis. Il en résulte que les amendes judi­ciaires sont trai­tées comme des « coûts com­mer­ciaux » dans ce milieu cynique. En huit ans de mal­ver­sa­tions répé­tées jusqu’en 2009, Pfi­zer a accu­mu­lé un peu moins de 3 mil­liards de dol­lars d’amendes et de sanc­tions civiles, soit envi­ron un tiers de ses reve­nus nets annuels.

En 2020, alors que son vac­cin contre la Covid-19 était en cours de déve­lop­pe­ment, Pfi­zer a payé 13 150 000 dol­lars en lob­bying auprès du Congrès et de fonc­tion­naires à Washing­ton, entre autres. Il faut éga­le­ment noter que la Fon­da­tion Bill et Melin­da Gates pos­sède des actions à la fois de Pfi­zer et de leur par­te­naire dans le prin­ci­pal vac­cin à ARNm, l’allemand BioNTech.

Moderna

Le troi­sième pro­duc­teur de vac­cins contre la Covid-19 ayant reçu une auto­ri­sa­tion d’utilisation d’urgence (EUA) de la FDA est Moder­na, de Cam­bridge, Mas­sa­chu­setts. Contrai­re­ment à J&J ou Pfi­zer, il n’a pas encore été pour­sui­vi pour pra­tiques illé­gales. Peut être parce qu’avant son EUA pour son vac­cin expé­ri­men­tal à ARNm il n’avait, en dix ans d’existence depuis 2010, pas réus­si à obte­nir l’approbation de la FDA pour com­mer­cia­li­ser un seul médi­ca­ment, mal­gré des ten­ta­tives répé­tées et infruc­tueuses. Cepen­dant, Moder­na a un pan­neau au néon rouge qui indique « conflit d’intérêts » qui devrait don­ner à réfléchir.

Moder­na et le NIAID de Fau­ci ont col­la­bo­ré au déve­lop­pe­ment de vac­cins en uti­li­sant la pla­te­forme ARNm de Moder­na et le NIAID de Fau­ci sur les coro­na­vi­rus, dont le MERS, depuis au moins novembre 2015. Le 13 jan­vier 2020, avant même que le pre­mier cas d’un sup­po­sé « nou­veau coro­na­vi­rus » de Wuhan, en Chine, ne soit détec­té aux États-Unis, le NIAID de Fau­ci et Moder­na signaient un accord de coopé­ra­tion actua­li­sé qui les décri­vait comme copro­prié­taires d’un coro­na­vi­rus basé sur l’ARNm et qu’ils avaient fina­li­sé une séquence pour l’ARNm-1273, le vac­cin qui est main­te­nant admi­nis­tré à des mil­lions de per­sonnes pour soi-disant évi­ter le nou­veau coro­na­vi­rus. Cela signi­fie que le NIAID de Fau­ci, et peut-être Fau­ci per­son­nel­le­ment (c’est auto­ri­sé aux États-Unis), allait tirer d’énormes avan­tages finan­ciers de l’approbation d’urgence du vac­cin Moder­na, mais Fau­ci n’a jamais admis publi­que­ment ce conflit lorsqu’il était conseiller de Trump, ni lorsqu’il était conseiller de Biden.

Dix jours plus tard, le 23 jan­vier 2020, Moder­na annon­çait qu’elle avait obte­nu un finan­ce­ment du CEPI, un fonds pour les vac­cins créé par la fon­da­tion de Bill Gates et le WEF de Davos, entre autres, pour déve­lop­per un vac­cin à ARNm contre le virus de Wuhan.

Moder­na a été créé par un inves­tis­seur en capi­­tal-risque, Nou­bar Afeyan, ain­si que par Timo­thy A. Sprin­ger, pro­fes­seur à Har­vard, et d’autres per­sonnes. En 2011, Afeyan a recru­té Sté­phane Ban­cel, homme d’affaires fran­çais et ancien cadre d’Eli Lil­ly, comme PDG. Bien qu’il n’ait aucun diplôme en méde­cine ou en sciences, ni aucune expé­rience dans la ges­tion d’une opé­ra­tion de déve­lop­pe­ment de médi­ca­ments, Ban­cel se pré­sente comme coti­tu­laire d’une cen­taine de bre­vets de Moder­na liés aux dif­fé­rents vac­cins. À par­tir de 2013, la petite Moder­na a reçu des sub­ven­tions du Penta­gone pour déve­lop­per sa tech­no­lo­gie ARNm. En 2020, juste avant de rece­voir l’autorisation d’utilisation d’urgence de la FDA, 89 % des reve­nus de Moder­na pro­ve­naient de sub­ven­tions du gou­ver­ne­ment amé­ri­cain. Cette entre­prise est loin d’être expé­ri­men­tée, mais elle tient le des­tin de mil­lions de per­sonnes entre ses mains. Comme le dit Fau­ci, « faites confiance à la science ».

En février 2016, un édi­to­rial de la revue Nature repro­chait à Moder­na de ne pas publier d’articles éva­lués par des pairs sur sa tech­no­lo­gie, contrai­re­ment à la plu­part des autres socié­tés de bio­tech­no­lo­gie émer­gentes ou éta­blies. L’entreprise reste ultra-secrète. La même année, en 2016, Moder­na a obte­nu 20 mil­lions de dol­lars de la Fon­da­tion Gates pour le déve­lop­pe­ment de vac­cins uti­li­sant l’ARNm.

Jusqu’à ce qu’elle reçoive l’approbation de l’EUA pour son pro­duit « covid » à base d’ARNm en décembre 2020, Moder­na n’avait cumu­lé que des pertes, depuis sa fon­da­tion. Puis, curieu­se­ment, à la suite d’une réunion per­son­nelle en mars 2020 avec le pré­sident de l’époque, Trump, où Ban­cel a dit au pré­sident que Moder­na pour­rait avoir un vac­cin prêt en quelques mois, l’opportunité pour Moder­na est à por­tée de main.

Le 15 mai, Trump annon­çait la créa­tion de l’opération « Warp Seed » pour mettre en place un vac­cin contre la Covid-19 d’ici décembre. Le chef du groupe pré­si­den­tiel était un vété­ran de 30 ans de R&D de la grande firme phar­ma­ceu­tique bri­tan­nique GSK, Mon­cef Slaoui. En 2017, Slaoui avait démis­sion­né de GSK et rejoint le conseil d’administration de nul autre que Moder­na. Sous le Warp Speed de Slaoui, quelque 22 mil­liards de dol­lars de l’argent des contri­buables amé­ri­cains ont été don­nés à dif­fé­rents fabri­cants de vac­cins. Moder­na en fut l’un des prin­ci­paux béné­fi­ciaires, un conflit d’intérêt fla­grant, mais per­sonne ne sem­blait s’en sou­cier. Slaoui a ache­mi­né quelque 2 mil­liards de dol­lars de fonds publics vers son ancienne socié­té, Moder­na, pour déve­lop­per le vac­cin à ARNm contre la Covid-19. Ce n’est que sous la cri­tique publique que Slaoui a ven­du ses actions dans Moder­na, fai­sant des mil­lions de béné­fices grâce au rôle de Moder­na en tant que can­di­dat prin­ci­pal pour le vac­cin contre la Covid-19. Peu de temps après sa démis­sion à la fin de la pré­si­dence Trump, Slaoui a été licen­cié par son ancienne entre­prise GSK suite à des accu­sa­tions de har­cè­le­ment sexuel envers une employée d’une filiale de l’entreprise.

En février 2020, le secré­taire d’État à la san­té et aux ser­vices sociaux de Trump, Alex Azar, a invo­qué la loi sur la pré­pa­ra­tion et l’état de pré­pa­ra­tion aux situa­tions d’urgence (PREP) pour exemp­ter Moder­na, Pfi­zer, J&J et tout futur fabri­cant anti-covid de toute res­pon­sa­bi­li­té décou­lant des dom­mages ou des décès cau­sés par leurs vac­cins contre le coro­na­vi­rus de Wuhan. La pro­tec­tion juri­dique dure jusqu’en 2024. Si les vac­cins sont si bons et sûrs, pour­quoi une telle mesure est-elle néces­saire ? M. Azar était aupa­ra­vant à la tête du géant amé­ri­cain de la phar­ma­cie Eli Lil­ly. Il y a de sérieuses ques­tions qui doivent être sou­le­vées ouver­te­ment concer­nant les fabri­cants de vac­cins qui poussent pour que des for­mu­la­tions expé­ri­men­tales géné­ti­que­ment modi­fiées très contro­ver­sées soient expé­ri­men­tés sur la population.

William Eng­dahl

Tra­duit par Wayan, relu par Her­vé, pour le Saker Francophone

Note du Saker Fran­co­phone. C’est typique de l’ultralibéralisme. Les grosses entre­prises peuvent tout se per­mettre sans subir de consé­quences à la hau­teur de la gra­vi­té de leurs actes. Un indi­vi­du tue ou blesse gra­ve­ment quelqu’un, même invo­lon­tai­re­ment, et il passe par la case pri­son. Une Socié­té Ano­nyme le fait et s’en tire avec une amende qui la touche à peine. Pour­quoi ne pas envoyer le direc­teur en pri­son ou même la dis­soudre pour de tels agis­se­ments ? Mais non c’est la poli­tique du lais­­ser-faire, sans limites. Si bien que les méthodes pour aug­men­ter leurs pro­fits vont conti­nuer à défier de plus en plus les règles, jusqu’à des­truc­tion du tis­su social si l’État n’intervient pas pour y mettre le holà. Et vu l’état dans lequel est l’État on peut en douter.

Sput­nik France publie aujourd’­hui un article rap­pe­lant que « Inter­ro­gé lors de son pro­cès pour fraude fis­cale au sujet des ver­se­ments du labo­ra­toire sur un compte ouvert en Suisse en 1992, M.Cahuzac [un ministre de Fran­cois Hol­lande], recon­naît alors qu’en 1993 « deux ver­se­ments des labo­ra­toires Pfi­zer » ont été faits au pro­fit du finan­ce­ment politique. »

[abus de pouvoir] [injection expérimentale obligatoire chez nos enfants] Témoignage d’une médecin pédiatre texane, Angelina Farella, devant le Sénat

Bon­jour à tous,

Notre immer­sion totale dans les pires abus de pou­voir bat son plein.

Je sou­mets cette vidéo (j’en ai 30 autres, plus bou­le­ver­santes les unes que les autres, je ne sais pas par où com­men­cer) à notre cer­veau col­lec­tif : est-ce que ce que dit cette dame vous semble vrai ? Est-ce qu’on a des sources irré­fu­tables pour chaque accu­sa­tion ? Ou bien est-ce une extravagance ?

Mer­ci pour votre aide.

Pourquoi converger sur le RIC constituant avec le Mouvement Constituant Populaire (MCP) ?

 

Pour­quoi le RIC consti­tuant doit deve­nir le « che­val de bataille » d’une conver­gence popu­laire vers la DÉMOCRATIE ? Cha­cun d’entre nous peut par­ti­ci­per à cette fina­li­té en rejoi­gnant le Mou­ve­ment Consti­tuant Popu­laire : https://​mou​ve​ment​-consti​tuant​-popu​laire​.fr

Le socle commun du Mouvement Constituant Populaire

Le Mou­ve­ment Consti­tuant Popu­laire veut contri­buer à la conver­gence des mou­ve­ments popu­laires contre l’oligarchie qui nous gou­verne, en pla­çant au centre de toutes les luttes la seule reven­di­ca­tion qui puisse faire l’unité : l’avènement d’une démo­cra­tie réelle. Car nous ne sommes pas en démo­cra­tie, mal­gré les men­songes répé­tés des voleurs de pou­voir. Le mot démo­cra­tie, trop long­temps dévoyé, doit reprendre son sens : un sys­tème poli­tique maî­tri­sé par le peuple, grâce à un pro­ces­sus consti­tuant popu­laire permanent.

Il ne s’agit en aucun cas que tout le monde décide de tout et tout le temps. Il s’agit que le peuple fixe lui-même les règles de sa repré­sen­ta­tion, puisse les chan­ger quand elles ne conviennent plus et garde tou­jours le der­nier mot. C’est la défi­ni­tion de peuple souverain.

Pour faire l’union des démo­crates réels, le Mouve­ment Cons­ti­tuant Popu­laire concentre son action sur la mas­si­fi­ca­tion de l’éducation popu­laire, à tra­vers des actions coor­don­nées à l’échelle nationale.

 

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La Gazette des Amis du RIC de juillet

Chaque mois, les prin­ci­pales actua­li­tés et actions des per­sonnes œuvrant pour l’ins­tau­ra­tion du RIC et d’une démo­cra­tie digne de ce nom.

Sommaire

Les invi­ta­tions à l’action
• Com­mu­ni­quons l’intérêt du RIC aux asso­cia­tions soli­daires, sociales ou environnementales
• Mutua­li­sons les com­pé­tences infor­ma­tiques des col­lec­tifs pour la démocratie

Les actua­li­tés
• Vidéo retour d’expérience sur les vota­tions citoyennes MCP de juin
• Débat sur le casier judi­ciaire vierge et le vote blanc
• Débat sur le RIC consti­tuant entre un ancien dépu­té et Raul Magni-Berton
• Réponse d’un citoyen suisse aux 13 argu­ments les plus fré­quents contre le RIC
• La Concorde Citoyenne avec Fabrice Gri­mal : un nou­veau can­di­dat por­tant le RIC
• Débat sur l’UE : la France a‑t‑elle la sou­ve­rai­ne­té sur sa Constitution ?
• Fonc­tion­ne­ment de RIC : témoi­gnage de Nata­sha Bernal
• France-Soir : Prendre le pou­voir pour le peuple, mode d’emploi avec Etienne Chouard
• France Soir : « Il faut que les Fran­çais aient un nou­veau droit politique »
• Les résul­tats inter­mé­diaires de la consul­ta­tion sur les prin­cipes du RIC

Agen­da
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UE : vidéos de la fête de la Démocratie à Paris pour l’anniversaire du Référendum de 2005 le 29 mai 2021

Mon intervention à la fête de la démocratie

Sélec­tion :

  • Pour­quoi ne sommes nous pas en en démocratie ?
  • La tra­hi­son de repré­sen­tants poli­tiques suite à la vic­toire popu­laire du « NON » au Trai­té Consti­tu­tion­nel euro­péen en 2005
  • Notre impuis­sance poli­tique est écrite dans la Consti­tu­tion de la Ve République
  • Com­ment ins­tau­rer une démo­cra­tie réelle dans notre pays ?
  • La condi­tion néces­saire à la lutte pour la démo­cra­tie : faire conver­ger les citoyens et citoyennes autour de cette cause commune
  • Rejoindre le MCP

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Avec Emma­nuelle GAVE, Guillaume BIGOT, Phi­lippe PASCOT, Pierre-Yves ROUGEYRON, Jean-Claude HOURCADE, Joël PÉRICHAUD, Jacques CHEMINADE, Charles GAVE, Fabrice GRIMAL, Roland HUREAUX, Gilles CASANOVA, Domi­nique BOURSE-PROVENCE, Jacques NIKONOFF, Pierre LÉVY, Phi­lippe MURER, Éric GUÉGUEN, Laurent HERBLAY, David SAFORCADA, Domi­nique JAMET, Charles-Hen­­ri GALLOIS, Dei­vy MUGERIN, …

À propos de « UE : le référendum »

📝 Signez et faites signer la péti­tion refe​ren​dum​-ue​.org
Les sou­tiens de la péti­tion refe​ren​dum​-ue​.org lancent un grand appel pour un nou­veau réfé­ren­dum sur notre appar­te­nance à l’Union européenne.
Retrou­vez leurs dis­cours don­nés lors de la Fête de la démo­cra­tie qui a eu lieu le 29 mai der­nier à Paris
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À voir également avec Clara Egger et Charles-Henri Gallois

Débat sur l’EU : la France a‑t‑elle la sou­ve­rai­ne­té sur sa Constitution ?

 

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