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Réflexion constituante #1 avec « Jack Angaräa » (Joannes Itiaty) de Nouvelle-Calédonie

Notre premier entretien de réflexion constituante J’ai parlé hier, jeudi, avec Joannes, en compagnie de Léo. Nous avons convenu d’enregistrer notre conversation, pour le cas où elle nous semble utile au bien commun, c’est pourquoi je vous donne aujourd’hui connaissance de cette première réflexion constituante : https://www.youtube.com/watch?v=VyJNu58PAE0&feature=youtu.be Chers amis, J’ai découvert avant-hier un live étonnant, éclairant, sur la situation en Nouvelle Calédonie, et je l’ai...

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Marseille, 28 mai 2024, 20h, conférence-débat : Souveraineté nationale ? Souveraineté populaire ? OK mais, bon sang, QUI VA L’ÉCRIRE ?

Marseille, 28 mai 2024, 20h, conférence-débat : Souveraineté nationale ? Souveraineté populaire ? OK mais, bon sang, QUI VA L’ÉCRIRE ?

Chers amis, Je vous donne rendez-vous à Marseille, le 28 mai prochain, pour parler concrètement de souveraineté. D'une certaine façon, j'ai deux mots à dire à tous les souverainistes en peau de lapin à qui je reproche : 1) d'adorer l'élection — qui est pourtant, par définition, une procédure où chaque électeur renonce totalement à sa propre souveraineté, 2) de se méfier du RIC — qui est pourtant la seule procédure de souveraineté populaire digne de ce nom en régime représentatif, et surtout,...

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ON EST DANS UNE PRISON POLITIQUE, ÉVADONS-NOUS ! Et puis on se disputera APRÈS ! L’Évasion passe par la Constitution !

Le MCP invite tous les démocrates à s’inscrire à son maillage territorial, pour converger vers une unique revendication : le Processus Constituant Populaire Permanent (PCPP), c’est-à-dire… la Démocratie ! ▶️ Rejoindre le MCP : https://www.mouvement-constituant-populaire.fr/participer/maillage À PARTAGER : YouTube Twitter Facebook TikTok Instagram Telegram Article du blog https://www.youtube.com/shorts/7Taz9HXLkzQ https://www.facebook.com/reel/813724053510382...

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France-Soir commence avec moi un atelier constituant sur LA FONCTION POLITIQUE DU JOURNALISME (Paris, 28 mai 2021)

De passage à Paris le week-end dernier (pour fêter l’anniversaire du vote Non au référendum du 29 mai 2005), j’ai rencontré l’équipe de journalistes de France Soir à qui j’ai proposé de faire un atelier constituant sur leur métier de journaliste, de réfléchir ensemble :

• à la fonction politique du journaliste (du point de vue du bien commun),

• aux modalités nécessaire de sa protection (contre toutes formes de pressions des autres pouvoirs),

• et aux procédures de mise en œuvre de sa responsabilité (comme les Chambres de contrôle des journalistes, qui seraient composées de citoyens tirés au sort).

L’article de France Soir est ici :

https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/francesoir-sessaye-latelier-constituant-avec-etienne-chouard-autour-du

Et la vidéo :

Cette fois, on a parlé plutôt de la FONCTION POLITIQUE des journalistes.
Les prochaines fois, on travaillera les institutions de leur PROTECTION et celles de leur RESPONSABILITÉ.

Je vous invite à faire de même chez vous 🙂

Étienne.


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François Bégaudeau & Gil Delannoi – Élites, pensée dominante et démocratie (ENS, 2019)


 
J’aime lire et écouter ces deux hommes, et je me régalais à l’avance d’un échange entre eux.

Malheureusement, François était un peu trop tendu ce jour-là (je ne sais pas pourquoi) et par quelques piques il a (injustement et inutilement, je trouve) heurté Gil, qui n’a ensuite presque plus parlé ; et je trouve ça dommage.

Ceci dit, vous comprendrez, en la regardant, l’intérêt que je porte à cette vidéo : Gil et François y défendent des idées importantes. On devrait retranscrire au moins le plan détaillé de cet échange.

Il me semble pourtant que toutes ces idées auraient gagné à être analysées et corrigées par un défenseur ardent :
• d’un processus constituant populaire permanent,
• d’une procédure électorale dont les électeurs n’auraient rien à craindre (parce qu’ils en maîtriseraient l’institution grâce à un entrainement pratique),
• et des vertus intrinsèques du tirage au sort en politique et en économie,
suivez mon regard 🙂

J’espère que, un jour, la chance me sera donnée de débattre de cette manière avec François et avec Gil, que je respecte et apprécie tous les deux.

Étienne.


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Atelier constituant sur le contrôle par les citoyens de leurs forces de police, avec Léo Girod (Mumble constituant) et Alexandre Langlois (IGPN citoyen)

Léo Girod (ateliers constituants sur Mumble) reçoit Alexandre Langlois (Vigi police, IGPN citoyen) pour un atelier constituant sur le contrôle par les citoyens de leurs forces de police. C’est passionnant et important.

Je trouve ces deux jeunes gens épatants, exemplaires : nous devrions tous faire comme eux, quotidiennement.

Fraternellement.

Étienne

Plan de l’entretien :
0:00:00 – Intro
0:00:40 – Présentation des travaux de Mumble Constituant
0:01:44 – Présentation d’Alexandre Langlois
0:02:37 – Son parcours de policier et de syndicaliste, vers un engagement démocrate
0:09:32 – Différence entre « sécurité » et « sûreté »
0:12:01 – Organisation des pouvoirs dans la Constitution de Mumble Constituant
0:12:44 – Travaux sur le pouvoir de police
0:13:59 – Rôle actuel de la police et son évolution dans le temps
0:28:04 – Moyens de contrôler la police (commission de contrôle et IGPN citoyen)
0:33:20 – État du droit actuel, structure de la police et de la gendarmerie
0:41:11 – Prérogatives de l’ONF (Office National des Forêts)
0:44:36 – Renseignements territoriaux, transparence et secret défense
0:55:07 – Sélection des membres du comité exécutif des renseignements territoriaux
0:58:39 – Formation des policiers et recrutement de compétences spécifiques
1:03:10 – Chaîne de commandement et droit d’objection
1:06:33 – Droit et devoir de réserve
1:08:49 – Suivi psychologique des policiers
1:13:21 – Image de la police, relation avec les citoyens et soutien à la population
1:23:50 – Direction de la police judiciaire
1:24:44 – Douanes, un service financier
1:26:12 – Mille feuilles : structure et subdivisions de la police
1:29:24 – Port d’arme citoyen
1:32:34 – Solidarité entre policiers et citoyens
1:37:54 – Dangerosité des unités lourdement armées
1:39:44 – Clôture

Alexandre Langlois, gardien de la paix à la police aux frontières puis au renseignement territorial des Yvelines et secrétaire général du syndicat policier Vigi, nous parle du fonctionnement de la Police et de son contrôle.
Il est le fondateur d’IGPN Citoyen (https://www.IGPN-citoyen.com), une association dont l’objectif est de promouvoir la création d’une inspection générale de la police nationale citoyenne, pour une police qui protège les citoyens.

Ouverts à tous, les ateliers de Mumble Constituant sont des réunions en ligne où nous nous exerçons à l’écriture d’une Constitution complète en intelligence collective.

RDV tous les mardis à 20h30 sur Discord : https://discord.gg/ZEUY9uK

Document de travail :
https://docs.google.com/document/d/1Nxnf7NXm9mlHZWY7nD00jxSolS4qEyeK_QcIKA1CP5k/edit

Pour participer aux ateliers constituants sur Mumble :
https://mumbleconstituant.wordpress.com/participer/

Voir la Constitution en cours d’écriture :
https://mumbleconstituant.wordpress.com/notre-constitution-mumble/


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Covid-19 : pourquoi si peu de morts ?

Je trouve ce jeune homme décidément très intéressant,
et il me semble que ce qu’il démontre est vraiment très important, politiquement.

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Sortie du second numéro de la Gazette des amis du RIC 🤩 (mai)

Chaque mois, les principales actualités et actions des personnes œuvrant pour l’instauration du RIC et d’une démocratie digne de ce nom.

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Sommaire du second numéro

  • Les invitations à la convergence
    • Appel à mutualiser nos forces de diffusion pour le RIC
    • Sortie d’un comparatif des propositions de fonctionnement de RIC au regard des attentes des Français
    • Lettre ouverte pour la co-construction du RIC
    • Rappel : Pourquoi le RIC CONSTITUANT et un Mouvement Constituant Populaire ?
    • Espoir RIC est ouvert au débat : que pensez-vous de leur candidature pour 2022 ?
  • Les actualités
    • Un modèle de convergence : Opération RIC et le MCP associent leurs forces
    • Les premiers résultats intermédiaires de la consultation sur les principes du RIC
    • Résultats du sondage : Quel(s) combat(s) commun(s) souhaitons-nous mener en priorité durant la 3eme année du mouvement ?
    • Action nationale MCP #3 : Appel aux Journalistes
  • Les productions artistRIC
    • Tract Convergence Stratégies par le MCP
    • Citoyen Chouette : un artiste Gilet Jaune généreux et très inspiré !
    • La BD : Yakafokon – épisode 2
    • Détournement parodique des Astérix et Obélix
    • Dessins d’Allan Barte

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Sortie du premier numéro de la Gazette des amis du RIC 🤩

Cette lettre d’information mensuelle diffuse les actualités, actions, propositions et rendez-vous des personnes et collectifs œuvrant pour l’instauration du RIC.

Elle propose également un espace dédié à des œuvres artistiques sur le sujet du RIC, telles que des BD et des illustrations.

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Sommaire du premier numéro

Les invitations à la convergence
• Pétition pour le RIC bientôt à 300 000 signatures
• Pétition : Un RIP pour un RIC par Opération RIC
• Questionnaire Gilets Jaunes – Bilan des 2 ans du mouvement
• Conception d’une application d’organisation de RIC en cours
• Ouverture d’une plateforme de co-construction d’un texte de loi de RIC
Les actualités
• Révision de l’article 89 et introduction du RIC présenté par Raul Magni-Berton
• Nouvelle série de vidéos au sujet de la Constitution avec Étienne Chouard
• Premières actions coordonnées pour le maillage territorial du MCP
• Clara Egger d’Espoir RIC se présente en 2022 avec le RIC Constituant pour seul programme
Les productions artistRIC
• Emergence d’un nouvel artiste pour le RIC
• Détournement parodique des Astérix et Obélix
• Dessins d’Allan Barte

Accéder au 1er numéro

 

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[Appel aux médecins du pays] Projet de recours gracieux à signer, pour contester le blocage de l’ivermectine par l’ANSM

Chers amis,

Je vais encore vous parler de covid, mais pas du tout pour parler de santé : je vous parle d’abus de pouvoirs caractérisés contre les libertés. C’est pour ça que j’en parle sur ce site, ce n’est pas du tout hors sujet par rapport à mon travail depuis 2005, au contraire : je participe à une bagarre bien réelle et très concrète pour protéger les libertés des représentés contre l’arbitraire criminel de leurs représentants.

Comme vous le savez maintenant, tout le mécanisme liberticide de l’apartheid vaccinal (qui s’approche à toute vitesse) repose sur la prétendue absence totale de médicaments alternatifs aux « vaccins ».

Or il existe une foule de médicaments alternatifs, dont certains sont particulièrement efficaces et sans danger, et notamment l’ivermectine.

Et précisément, l’ANSM (on commence à pressentir un ennemi terrible dans cette institution totalement hors contrôle démocratique) s’oppose vigoureusement à l’ivermectine.

Le Dr Maudrux dresse ici un réquisitoire contre cet abus de pouvoir pseudo scientifique.

Et l’enjeu de cette lutte n’est pas qu’un enjeu de santé (soigner au lieu d’injecter des substances dangereuses), c’est surtout un enjeu de liberté (refuser de se laisser persécuter au nom de la science).

Bonne lecture, et faites passer.

Étienne.


Projet de recours gracieux à signer

 

Source : https://blog-gerard.maudrux.fr/projet-de-recours-gracieux-a-signer/

Chères Consoeurs, chers Confrères,

Vous trouverez ci-dessous le projet de recours concernant le refus de l’ANSM de valider l’ivermectine (et plus largement les autres traitements précoces et la liberté de prescription). Je souhaiterais qu’un maximum de médecins puissent soutenir cette action.

Signez et faites signer vos consoeurs et confrères. Ouvert à tous les médecins qui défendent cette position, que vous soyez prescripteur ou non, spécialiste ou généraliste, salarié ou libéral, en activité ou non.

Merci de ne pas diffuser sur la place publique pendant le recueil des signatures, et tant que le destinataire ne l’a pas reçu. La liste des signataires ne comportera que le nom, code postal et ville.

Gérard Maudrux.


Monsieur le Ministre

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament a rejeté notre demande de Recommandation Temporaire d’Utilisation de l’ivermectine, en date du 31 mars 2021. Ce refus représente pour nous une menace grave pour la santé publique, et en application de l’article L.5322-2 du Code de la Santé Publique nous faisons appel à vous, en tant que Ministre de tutelle de cet établissement, mais également en tant que médecin, dans le cadre d’un recours gracieux contre cette décision, avant de nous tourner vers le Conseil d’Etat.

En effet l’ANSM, dans un dossier orienté uniquement à charge et à l’encontre des faits, estime qu’«il ne peut être présumé d’un rapport bénéfice/risque favorable de l’ivermectine en traitement curatif ou en prévention. » (1)

En ce qui concerne la prophylaxie :

Alors qu’il existe une douzaine de publications passées sous silence comme celle d’Hector Carvallo (2) en Argentine, avec 100% d’efficacité sur 1 200 soignants au contact de la covid dans 4 hôpitaux, ou l’expérience de GTFoods au Brésil, entreprise à risques (traitement des viandes) et en permanence touchée, qui a totalement éradiqué l’épidémie après traitement de ses 12 000 employés (3), l’ANSM n’en cite qu’une seule, l’étude monocentrique indienne de Bereha, portant sur 41 cas (4), pour dire qu’il n’y a pas d’effet en préventif.

Les conclusions de l’étude citée sont pourtant claires : « La prophylaxie à deux doses par l’ivermectine, a été associée à une réduction de 73% de l’infection par le SARS-CoV-2 chez les travailleurs de la santé. La chimio prophylaxie est pertinente pour endiguer la pandémie». L’ANSM ne retient que la réserve d’usage exprimée quasi systématiquement dans toutes les études : « ils ont souligné la nécessité d’obtenir confirmation par des études longitudinales ou interventionnelles ».

Aucune étude au monde n’est négative en ce qui concerne la prophylaxie par l’ivermectine, et l’ANSM prétend le contraire sans avancer une seule étude le démontrant.

En ce qui concerne le curatif :

L’OMS a demandé un rapport sur le sujet au Docteur Andrew Hill qui écrit dans sa conclusion : « Cette méta-analyse de 18 ECR portant sur 2 282 patients a montré une amélioration de 75% de la survie, un délai de récupération clinique plus rapide et des signes d’un effet dose-dépendant de la clairance virale chez les patients recevant l’ivermectine par rapport au traitement témoin. »

Pourtant, au lieu de se poser des questions en analysant des études comme en celle de la République Dominicaine (5), avec plus de 3 000 patients, 1 seul décès sur 2 706 patients traités précocement à domicile, 3 décès sur 300 patients traités plus tardivement et hospitalisés, l’ANSM, pour suggérer l’inefficacité de l’ivermectine, n’avance que 6 études, les plus discutables méthodologiquement sur plus de cinquante possibles, dont les 3 plus petites.  Choix permettant de dire que le nombre de patients est trop petit et qu’il faut plus d’études ! 87 patients (+ 87 placebos) traités au total dans ces 3 études, contre 17 562 patients sur 52 études recensées. Le choix de l’ANSM pour orienter sa démonstration n’est pas anodin !

Le choix de la première étude, Rajter (6) aux Etats-Unis, n’est pas sérieux quand on prétend étudier l’efficacité de l’ivermectine et que l’on vante les études randomisées. 173 patients traités par ivermectine, versus 107 avec un « traitement standard ». La décision de prescrire était à la discrétion des médecins, qui ont donné de l’hydroxychloroquine, de l’azithromycine dans les 2 groupes ! Malgré tout, les auteurs signalent quand même un bénéfice significatif dans le groupe ivermectine, et l’ANSM ne le retient pas au profit de la formule d’usage « les auteurs préconisent la mise en place d’études randomisées avant d’émettre une conclusion ».

Pour les trois petites étudesl’ANSM cite Podder au Bengladesh (7), avec 2 x 30 patientsChachar au Pakistan (8), 2 x 25 patients, et Chaccour en Espagne (9), 2 x 12 patients ! Ridicule ! Ceci pour permettre à l’Agence de dire que c’est insuffisant et qu’il faut plus d’études, évitant au passage de dire que cela marche : réduction de 20% de la durée des troubles pour la première et réduction de la durée de l’anosmie divisée par 2 et de la toux réduite de 30% pour la troisième. Pour la seconde, il s’agit une population très jeune et peu symptomatique, comment le traitement pourrait-il faire mieux quand la maladie guérit toute seule ?

Ensuite c’est Ahmed au Bengladesh (10), avec 72 patients hospitalisés, 3 groupes, randomisés : ivermectine, ivermectine + doxycycline, placebo. « Une cure de 5 jours d’ivermectine a entraîné une clairance plus précoce du virus par rapport au placebo (p = 0,005), indiquant ainsi qu’une intervention précoce avec cet agent peut limiter la réplication virale chez l’hôte. Dans le groupe ivermectine de 5 jours, il y a eu une baisse significative de la CRP et de la LDH au jour 7, qui sont des indicateurs de la gravité de la maladie. Il est à noter que la charge virale a chuté de manière significative par rapport au groupe placebo aux jours 7 et 14. » L’ANSM ne retiendra pas le résultat, mais la « nécessité d’une étude plus large », formule d’usage utilisée par tous les auteurs.

Enfin cerise sur le gâteau, l’étude de Lopez Medina en Colombie (11). On est étonné de trouver mise en avant par l’ANSM cette étude peu sérieuse du niveau de Mehra dans The Lancet. Une population jeune, peu symptomatique, « consultée par sondage téléphonique ». Des patients du groupe témoin ont pu prendre de l’ivermectine depuis plus de 5 jours (molécule présente 3 semaines dans les tissus !), de l’Ivermectine a été donnée par erreur à la place du placebo (38 fois), il y a eu changement de protocole en cours d’étude n’arrivant pas à leurs fins, etc. Et on publie, et certains reprennent ! Il y a quand même 1 mort dans le groupe placebo, pas dans le groupe ivermectine. Des « chercheurs » de l’Inserm qui conseillent l’ANSM encensent cette étude, comme Mme Dominique Costagliola ou le Pr Frédéric Adnet, ce dernier parlant d’une « méthodologie de haut niveau”. On croit rêver devant de telles compétences en matière d’analyse de publications !

En ce qui concerne le risque :

L’ivermectine est un des médicaments les plus sûrs de la pharmacopée mondiale. Reconnu par l’OMS, en 2015, comme » sans danger, pouvant être utilisé à grande échelle ». Vigibase (12), recueillant les données de pharmacovigilance de plus de 130 pays adhérents à l’OMS, relève en 30 ans 16 décès et 4 700 effets indésirables pour l’Ivermectine (et pour 4 milliards de prescriptions).

L’ANSM évoque une inconnue concernant la posologie, qui n’a pas de raison d’être : c’est la même que dans les autres pathologies concernées par une AMM, et lorsque la prescription est renouvelée, aucune étude ne signale un quelconque problème. Des essais avaient par ailleurs été faits à 10 fois la dose en 2002 par Merck détenteur du brevet à l’époque, sans aucun inconvénient (10). Le laboratoire français Medincell, vient de publier une étude sur la prise prolongée du produit, sans aucun problème (13).

Agences, méta-analyses et scientifiques indépendants :

L’ANSM balaie d’un revers la demi-douzaine de méta-analyses que nous avions transmise, refusant de les lire et d’en tenir compte, au prétexte qu’elles n’ont pas fait l’objet d’une validation par un comité de lecture, et que certaines études comportent des insuffisances méthodologiques. Quelles sont les compétences des membres de l’Agence s’ils n’ont pas la capacité de lire et analyser ces études quand elles ne sont pas “relues” ? Et quand on voit les insuffisances méthodologiques des études avancées par l’ANSM, selon cette vieille expression française, n’est-ce pas l’hôpital qui se moque de la charité !

Pourquoi ces méta analyses sont-elles ainsi écartées ? Parce qu’elles arrivent toutes aux mêmes conclusions qui ne sont pas celles voulues par l’ANSM. Ce qu’elles disent est simple : l’utilisation de l’ivermectine divise par 4 à 5 la mortalité de la Covid, et dans 80% des cas les troubles disparaissent deux fois plus vite. Vous trouverez ci-joint la plupart de ces méta-analyses. Si on peut discuter du niveau d’efficacité selon comment on interprète ces différentes études, la présomption d’efficacité, elle, est indiscutable, et il est trop facile de faire semblant d’ignorer ces résultats en se cachant derrière une méthodologie.

L’ANSM cite ensuite la position de l’Agence Européenne du Médicament, position purement politique, puisqu’elle n’a pas statué : l’EMA reconnaît en effet dans un communiqué ne pas avoir été saisie du dossier et ne cite qu’une étude, in vitro, alors qu’ici il est question des études et de l’utilisation chez l’homme.

Nous avions également proposé à l’ANSM de contacter les spécialistes qui en France connaissaient le mieux l’ivermectine pour avoir travaillé le sujet. Le laboratoire Medincell qui prépare un dossier avec des études pour une AMM concernant une forme à action prolongée, avec une grosse publication sur la sécurité du médicament faite par Jacques Descotes, professeur émérite à l’Université Claude Bernard à Lyon, Jean-Pierre Changeux de l’Académie des Sciences, professeur honoraire au Collège de France et à l’Institut Pasteur, et Pierre-Jean Guillausseau de l’Université de Paris Sorbonne, auteur d’un gros travail d’analyse des études étrangères. Aucun n’a été consulté, pas plus qu’il n’est fait état des constatations très positives faites dans deux Ehpads en France (Seine et Marne et Hauts de Seine) en début d’épidémie et portées à la connaissance des autorités. Aucun médecin prescripteur n’a été contacté pour évoquer son expérience, alors que ce sont ces remontées de terrain qui ont permis au Baclofène d’avoir une RTU dans l’addiction alcoolique, sans aucune étude clinique, montrant qu’il existe d’autres moyens que les études étrangères pour évaluer l’efficacité d’un médicament.

De la procédure :

La révision de cette décision est d’autant plus nécessaire que la Loi ne semble pas avoir été respectée. La volonté d’indépendance et de transparence de ces décisions, ayant conduit à la création de l’Agence du Médicament suite à l’affaire du sang contaminé, devenue ANSM suite à l’affaire du Médiator, a été ignorée. Pour accéder à cette transparence, le Docteur Maraninchi, premier directeur de l’ANSM avait décidé que les commissions décisionnelles seraient enregistrées et disponibles au public, ce qui avait été transposé dans les textes : Article L1451-1-1 du code de la Santé publique créé par la Loi n°2011-2012 du 29 décembre 2011 – art 1 (14). Nous avons donc demandé à l’ANSM de nous fournir ces documents afin de savoir ce qui a été défendu, par qui, dans quelles conditions, on nous a répondu que de tels documents n’existaient pas !

Le non-respect de cette procédure de transparence est susceptible d’être sanctionnée par le Conseil d’Etat.

Conclusions :

Pour accorder une RTU, la loi n’évoque que deux conditions : une présomption d’efficacité et un minimum d’effets indésirables afin d’établir un rapport bénéfice/risque favorable. Ces deux conditions sont totalement remplies pour l’ivermectine, et quand on voit dans quelles conditions ces critères ont été ignorés pour valider d’autres thérapeutiques ces derniers mois, on peut s’étonner des motifs conduisant à ce « deux poids deux mesures ».

Monsieur le Ministre, nous n’avons qu’une seule question à poser au médecin que vous êtes, et capable de juger de ces études par vous-même. Vous devez une réponse claire aux Français : sur le plan médical, au vu de toutes ces études, en votre âme et conscience, pensez-vous honnêtement et sincèrement qu’il n’y a aucune présomption d’efficacité comme le prétend l’ANSM ? Le Ministre en tirera ensuite les conclusions qui s’imposent pour la conduite à tenir concernant ce recours. Nous insistons sur le fait que tout retard apporté à une extension des indications se chiffrerait par un nombre conséquent de décès lié au SARS-Cov-2 pouvant engager la responsabilité des acteurs de ce retard.

Entre le Doliprane, préconisé, et l’Ivermectine, qui ne l’est pas, bien que qu’elle soit bien moins toxique et avec une présomption d’efficacité que n’a pas le Doliprane, pourquoi ne pas laisser les médecins choisir librement, sans contraintes et menaces ?

Outre les requérants de l’action en Conseil d’Etat concernant la demande de RTU, vous trouverez ci-joint une liste de plus de 1 000 médecins signataires, qui vous demandent de revoir cette position, en vous basant uniquement sur des considérations médicales et non politiques ou financières. Ils réclament également, plus largement, que la liberté de prescription concernant les traitements précoces, l’ivermectine n’étant pas le seul pouvant venir compléter les vaccins, soit clarifiée et élargie, afin de réduire le nombre de passages à la phase inflammatoire conduisant aux hospitalisations et décès.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre et cher Confrère, l’expression de nos salutations respectueuses.

Source pour le recueil des signatures des médecins : https://blog-gerard.maudrux.fr/projet-de-recours-gracieux-a-signer/


Bon résumé de la situation mondiale :

Tweet correspondant à ce billet :

[IMPORTANT] L’Ivermectine est-elle efficace contre le Covid-19 ? Écoutez le Dr. Ryan Cole

Je trouve cet exposé très convaincant — et très important.

Il faudrait retranscrire le texte de cette vidéo en français, pour le relire LENTEMENT.

Nous avons TOUS d’importants biais de confirmation, OK. C’est universel, ça fait partie de la condition humaine.

Mais vous devriez écouter ça malgré ces biais s’ils vous en écartent.

Régler YouTube : Sous-titres, puis Traduction  automatique, puis Français.

Étienne.

https://youtu.be/ZZHfK2cFZAE

Description :

L’Ivermectin est-elle efficace contre le Covid-19. Ecoutez le Dr. Ryan Cole.

L’Ivermectine pour les humains est différente de l’Ivermectine pour les vétérinaires.

Le Dr Ryan Cole est le PDG et le directeur médical de Cole Diagnostics, l’un des plus grands laboratoires indépendants de l’État de l’Idaho. Le Dr Cole est un pathologiste diplômé de la Mayo Clinic. Il est certifié en pathologie anatomique et clinique. Il est spécialisé en immunologie et en virologie et possède également une sous-spécialité en pathologie cutanée. Il a vu plus de 350 000 patients au cours de sa carrière et a effectué plus de 100 000 tests Covid l’année dernière. Le Dr Cole parle de la science et des données relatives aux mesures de santé publique qui nous ont peut-être échappé, et des traitements qui devraient être accessibles à tous.


Par ailleurs, sur les (nombreux) autres traitement du Covid-19, tous niés et cachés (et même interdits) par la doxa vaccinale, je vous signale aussi le tweet ci-dessous (ce sont les références scientifiques de l’article qui me semblent intéressantes : ce n’est ni FA, ni le site, ni l’auteur du récapitulatif). Vous verrez, il y a des échanges de commentaires intéressants (emblématiques de notre fracture sociale sur cette question) sous ce tweet (ça chauffe, en ce moment-même) :


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Fil Facebook correspondant à ce billet :
Pas de post puisque fb m’a « banni » 30 jours (pour avoir simplement signalé des recherches jugées indésirables par les marchands de vaccins — en l’occurrence, des recherches sur l’Ivermectine, justement).

Tweet correspondant à ce billet :

Corruption profonde (systématique) de la science médicale : une publication de 2003 dans le BMJ : « Qui paie la pizza ? Redéfinir les relations entre les médecins et les sociétés pharmaceutiques »

Chers amis,

Comme vous le savez, je conteste le fondement scientifique des mesures liberticides que nos prétendus « représentants » nous infligent depuis un an : ce n’est pas aux scientifiques de dicter les décisions politiques auxquelles nous sommes assujettis par la force ; et c’est d’autant plus le cas du fait que la science en général est corruptible, et que la science médicale en particulier est profondément corrompue.

L’illégitimité de « la science » à gouverner est double : illégitime d’abord car la démocratie est par définition le strict opposé du gouvernement par les experts ; et illégitime ensuite parce que le risque de corruption des experts les éloigne en plus du bien commun.

Nous serions fous de faire aveuglément confiance aux « Conseils scientifiques », à une « Haute Autorité de Santé » ou à d’autres « Agences » d’experts soi-disant indépendants. Nous devrions exiger des débats démocratiques approfondis et loyaux sur toutes les mesures attentatoires à nos libertés, et nous devrions ensuite décider ensemble par référendum.

Ne pas oublier cette formule de Keynes : « La place des experts est sur la banquette arrière. »

C’est dans ce contexte politique, de plus en plus oppressant depuis un an, que j’étaie ma méfiance envers les injonctions scientifiques avec les documents utiles à mon sens, parmi lesquels celui-ci, sur la corruption générale de la science médicale.

Bonne lecture.

Étienne.


Corruption systématique de la science médicale : une publication dans le BMJ (une des revues scientifiques médicales les plus prestigieuses au monde), en 2003 déjà :
Source de la première partie : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1126053/
(traduction automatique relue par moi => il peut rester des coquilles bien sûr)

 

Qui paie la pizza ? Redéfinir les relations entre les médecins et les sociétés pharmaceutiques.
1: Enchevêtrement

Ray Moynihan , journaliste 1

Résumé court

Dans cet article en deux parties, un journaliste basé à Washington DC explore les conflits de brassage sur l’un des principaux campus médicaux du monde alors qu’il rejoint le débat mondial plus large sur la façon de redéfinir les relations avec les grandes sociétés pharmaceutiques.

Tordus ensemble comme le serpent et le personnel, les médecins et les sociétés pharmaceutiques se sont empêtrés dans un réseau d’interactions aussi controversées qu’omniprésentes (encadré). Alors que les factures nationales de médicaments augmentent à des taux qui dépassent largement ceux de l’inflation (Fig. 1), cet enchevêtrement et les flux d’argent et d’influence qui en découlent attirent de plus en plus l’attention du public et des universitaires.examen minutieux.

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Fig. 1 Dépenses de détail en médicaments d’ordonnance aux États-Unis, 1997-2001.

Figure 2 :
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Sue Sharples

Des études menées dans plusieurs pays montrent que 80 à 95% des médecins consultent régulièrement des représentants des sociétés pharmaceutiques malgré les preuves que leurs informations sont trop positives et que les habitudes de prescription sont donc moins appropriées ,  De nombreux médecins reçoivent chaque année de multiples dons de sociétés pharmaceutiques, et la plupart des médecins nient leur influence malgré des preuves considérables du contraire Les interactions de l’industrie sont en corrélation avec les préférences des médecins pour les nouveaux produits qui n’ont aucun avantage démontré par rapport aux produits existants, une diminution de la prescription de génériques et une augmentation à la fois des dépenses de prescription et des prescriptions irrationnelles et imprudentes, selon une analyse récente de l’éthique des dons en cadeau. Le nombre de cadeaux que les médecins reçoivent est en corrélation avec la croyance selon laquelle les représentants de médicaments n’ont aucun impact sur le comportement de prescription

Il est courant d’accepter les repas et les frais de déplacement ou d’hébergement pour des réunions éducatives sponsorisées, même si cela est associé à une augmentation des demandes de formulaire et de la prescription du médicament du sponsor.  ,  La plupart des médecins assistent à des événements parrainés par l’entreprise fournissant une formation médicale continue,  pourtant, des preuves montrent que ces événements font une promotion privilégiée du médicament du sponsor. De nombreuses sociétés professionnelles s’appuient fortement sur le parrainage (sponsorship) de l’industrie,  tout comme leurs revues médicales s’appuient sur des essais financés par les compagnies pharmaceutiques, des publicités d’entreprises, des réimpressions achetées par l’entreprise et des suppléments sponsorisés par l’entreprise – malgré les conflits d’intérêts qui en résultent et la preuve que les suppléments sponsorisés sont plus promotionnels que les autres articles. 

Résumé des points

  • Les enchevêtrements entre les médecins et les sociétés pharmaceutiques sont répandus, et les preuves montrent que les interactions avec l’industrie influencent le comportement des médecins
  • Il est prouvé que la recherche sponsorisée a tendance à produire des résultats favorables [aux sponsors]
  • Des institutions académiques de premier plan débattent actuellement des règles régissant les relations entre chercheurs et sponsors
  • Les dépenses pharmaceutiques augmentent rapidement et l’enchevêtrement peut saper les stratégies de prescription rationnelles
  • Les critiques soutiennent qu’une culture du don de cadeaux dans l’industrie crée des droits et des obligations pour les médecins qui sont en conflit avec leur obligation principale envers les patients.

 

On estime que 60% de la recherche et du développement biomédicaux aux États-Unis sont désormais financés par le secteur privé, et les deux tiers des établissements universitaires ont des liens d’équité avec des sponsors extérieurs.  Trouver des chercheurs en médecine ou des cliniciens chevronnés sans liens financiers avec les sociétés pharmaceutiques est devenu extrêmement difficile.  Ceux qui sont considérés comme des «leaders d’opinion» travaillent régulièrement comme membres rémunérés des conseils consultatifs des sociétés pharmaceutiques, même s’il est prouvé que cette pratique fait partie du mécanisme promotionnel de l’industrie.

Selon un article sur les «trucs du métier», publié dans Pharmaceutical Marketing , le processus de CONSEIL est l’un des moyens les plus puissants pour SE RAPPROCHER des gens ET les INFLUENCER.

Formes d’enchevêtrement

  • Visites en face à face de représentants de sociétés pharmaceutiques
  • Acceptation de cadeaux directs sous forme d’équipement, de voyage ou d’hébergement.
  • Acceptation de cadeaux indirects, par le biais du parrainage de logiciels ou de voyages.
  • Participation à des dîners sponsorisés et à des événements sociaux ou récréatifs
  • Participation à des événements éducatifs sponsorisés, à des formations médicales continues, à des ateliers ou à des séminaires.
  • Participation à des conférences scientifiques parrainées
  • Détention d’actions ou de participations
  • Réalisation de recherches sponsorisées
  • Financement par l’entreprise d’écoles de médecine, de chaires universitaires ou de salles de conférence
  • Adhésion à des sociétés et associations professionnelles parrainées
  • Conseiller une fondation pour une maladie ou un groupe de patients sponsorisés.
  • Participation à des directives cliniques parrainées ou utilisation de celles-ci
  • Entreprendre des travaux de conseil rémunérés pour des entreprises
  • Appartenance à des conseils consultatifs d’entreprises de « leaders d’opinion » ou à des « bureaux de conférenciers ».
  • Rédaction d’articles scientifiques « fantômes ».
  • Dépendance des revues médicales à l’égard de la publicité des entreprises pharmaceutiques, des réimpressions achetées par les entreprises et des suppléments sponsorisés.

Le familier devient étrange

Les relations qui de l’intérieur semblent familières semblent maintenant étranges aux gens de l’extérieur. Le fait d’inviter régulièrement à manger et à boire avec des prescripteurs est désormais considéré par certaines autorités judiciaires comme de la corruption, un cas majeur se déroulant actuellement en Italie le parrainage massif des sociétés professionnelles et de leurs comités de rédaction de recommandations est considéré dans certains milieux comme suspect, comme le montre le cas de la connexion de 11 millions de dollars (7 millions de livres sterling; 10 millions d’euros) de Genentech avec l’American Heart Association ; les événements accrédités dans le cadre de la formation médicale continue ne semblent guère plus qu’une occasion pour des orateurs payés par des sponsors de parler de leurs médicaments, surtout lorsque même la salle de conférence porte le nom du sponsor.

Les relations qui impliquent le financement de la recherche universitaire par des entreprises sont les plus examinées : un examen récent des preuves a révélé que les conflits d’intérêts financiers étaient « omniprésents et problématiques » dans la recherche biomédicale, un quart des chercheurs universitaires recevant des fonds de l’industrie et un tiers ayant des liens financiers personnels avec des sponsors. Le problème est que la base de données factuelles des soins de santé est fondamentalement déformée. Des preuves solides et cohérentes montrent que les recherches financées par l’industrie ont tendance à tirer des conclusions favorables à l’industrie et les études financées par l’industrie étaient beaucoup plus susceptibles de parvenir à des conclusions favorables au promoteur que les études non industrielles. Une autre revue, publiée dans ce numéro, a des conclusions et des préoccupations similaires. L’explication du «biais systématique» dans les résultats n’est pas que la science sponsorisée est une mauvaise science, mais plutôt que les questions scientifiques posées reflètent l’intérêt personnel du sponsor.

«La profession médicale est achetée par l’industrie pharmaceutique, non seulement en termes de pratique de la médecine, mais aussi en termes d’enseignement et de recherche», déclare Arnold Relman, professeur à Harvard et ancien rédacteur en chef du New England Journal of Medicine, dont la récente critique de l’influence de l’industrie des soins de santé, publié dans la Nouvelle République lui a valu ainsi qu’à son un co-auteur l’un des plus grands prix du journalisme de magazine aux États-Unis. «Les institutions universitaires de ce pays se permettent d’être les agents rémunérés de l’industrie pharmaceutique. Je pense que c’est honteux».

Les principaux groupes d’intérêt, dont l’American Medical Association et la Pharmaceutical Research and Manufacturers of America, ont répondu aux préoccupations actuelles concernant l’enchevêtrement avec des codes de conduite révisés.  ,  Bien que les comportements flagrants tels que les paiements directs en espèces aux médecins soient découragés, certains des nouveaux codes n’ont généralement fait guère plus qu’approuver la myriade de formes d’interactions existantes, a déclaré une éthicienne biomédicale de l’Université de Stanford, Mildred Cho, une chercheuse qui s’intéresse de près à l’enchevêtrement entre les médecins et les entreprises pharmaceutiques.

Même les groupes qui suggèrent véritablement un plus grand degré d’indépendance, y compris l’Association of American Medical Colleges, le font dans le contexte d’un mariage stable – les dernières recommandations de l’association disent: «Un partenariat de principe entre l’industrie et le milieu universitaire est essentiel si nous sont de préserver le progrès médical et de continuer à améliorer la santé de nos citoyens. Cho dit : «Les conflits d’intérêts sont tellement omniprésents qu’un grand nombre de règles existantes – ou leurs révisions – partent du principe que ces conflits sont nécessaires, voire souhaitables, parce que les intérêts financiers privés des médecins ou des instituts de recherche renforcent les intérêts des patients au lieu d’entrer en conflit avec eux. Et je ne pense pas que cette hypothèse soit juste».

Des institutions comme l’Université de Californie à San Francisco (UCSF), l’un des principaux bénéficiaires aux États-Unis du financement de la recherche en santé par le gouvernement et un campus étroitement lié à l’industrie pharmaceutique et au secteur biotechnologique en plein essor, sont inexorablement entraînées dans le débat. à proximité de la Silicon Valley. Un «groupe de travail sur les conflits d’intérêts» mis en place par le sénat académique vient de produire un projet de rapport sollicitant des évolutions majeures des règles relatives aux relations avec les sponsors privés de la recherche. Reflétant de profonds désaccords au sein de l’université et de l’establishment médical au sens large, une sérieuse scission s’est produite au sein du groupe de travail, qui doit bientôt rendre son rapport. En fin de compte, le sénat académique fera une recommandation à l’administration de l’université sur le sujet et, étant donné la taille et le prestige de l’UCSF, les résultats de ce conflit actuel résonneront bien au-delà des collines de San Francisco.

Relations avec les chercheurs

L’UCSF a actuellement la réputation d’avoir l’une des politiques les plus strictes des États-Unis en matière de liens financiers entre les chercheurs et les commanditaires d’études, et ce pour deux raisons. Tout d’abord, la plupart des autres institutions ne considèrent pas les relations des chercheurs avec des entreprises individuelles d’une valeur inférieure à 10 000 dollars au cours d’une année donnée comme un lien notable et n’exigent donc pas leur divulgation, alors qu’à l’UCSF, les chercheurs ayant un lien extérieur d’une valeur supérieure à 250 dollars doivent le divulguer à l’institution. Deuxièmement, il est expressément interdit à un chercheur principal menant des recherches sponsorisées à l’UCSF d’avoir toute autre forme de lien financier avec ce sponsor pendant la durée de ces recherches.

Malgré cette restriction apparente, une étude portant sur deux décennies de divulgations à l’UCSF a révélé l’existence d’un réseau complexe de liens qui, bien que ne touchant qu’une petite minorité de la population du campus, n’a cessé d’augmenter. Les liens communs entre les universitaires et les sociétés pharmaceutiques ou biotechnologiques privées comprenaient:

  • des conférences rémunérées, allant de 250 à 20 000 dollars par an ;
  • des consultations rémunérées, la plupart du temps inférieures à 10 000 $ mais pouvant atteindre 120 000 $ par an ;
  • des postes rémunérés dans des conseils consultatifs ; et
  • des participations au capital, pour la plupart supérieures à 10 000 dollars et pouvant aller jusqu’à 1 million de dollars.

Le projet de rapport préparé pour le sénat académique de l’UCSF préconise un assouplissement fondamental de la règle universitaire – la fin de l’interdiction des liens personnels avec un sponsor pendant la durée d’un projet de recherche sponsorisé et un changement de définition conforme à celui d’autres institutions, de sorte que tout lien de moins de 10 000 dollars par an avec une entreprise individuelle ne serait plus considéré comme notable. Étant donné que de nombreux chercheurs ont des relations financières avec plusieurs entreprises, les nouvelles règles pourraient signifier qu’une grande partie des transactions privées des universitaires publics ne seraient pas divulguées.

Le président du groupe de travail, Michael Weiner, déclare que, bien que le comité fortement divisé ne soit pas encore parvenu à une recommandation consensuelle, son opinion personnelle est que les interdictions actuelles sont inutilement restrictives – une opinion qui, selon lui, est partagée par nombre de ses collègues chercheurs cliniques à l’UCSF. Pendant ce temps, d’autres membres du groupe de travail font pression pour maintenir l’interdiction des liens financiers personnels pendant les recherches sponsorisées, et un membre anonyme m’a parlé des dangers potentiels si l’UCSF lève l’interdiction : «Actuellement, le public pense qu’il peut faire confiance aux recherches menées par cette institution. L’assouplissement des règles pourrait ouvrir la porte à des préoccupations selon lesquelles les chercheurs pourraient être influencés par le financement des entreprises et leurs recherches pourraient être biaisées en faveur de ce sponsor.»

Relations avec les cliniciens

Alors que le débat sur les liens entre les chercheurs universitaires et leurs sponsors se poursuit à l’UCSF, comme ailleurs, les interactions de l’industrie avec les cliniciens prescripteurs sont également examinées. Le doyen de la faculté de médecine de l’UCSF, Haile Debas, est de plus en plus préoccupé par ce qu’il considère comme un accès incontrôlé de l’industrie aux médecins des campus et par les données indiquant que de nombreux jeunes médecins se croient à l’abri de l’influence promotionnelle. «Je pense qu’il s’agit d’un problème très grave, auquel nous devons nous attaquer», a-t-il déclaré.

Aux États-Unis, on estime que 80 000 représentants de sociétés pharmaceutiques,  soutenus par plus de 19 milliards de dollars de budgets promotionnels annuels combinés de l’industrie,  visitent des médecins chaque jour, y compris ceux qui travaillent dans les services de l’hôpital du centre médical de l’UCSF. Le magazine industriel Pharmaceutical Executive les décrit comme «l’outil de marketing préféré de l’industrie», car «les représentants portent l’essentiel des attentes de vente» et les relations qu’ils établissent avec les médecins sont si essentielles. 

Presque chaque midi, une entreprise sponsorise des pizzas ou des pâtes gratuites à l’UCSF, et des dizaines de médecins résidents affamés y participent. Comme Katz l’a observé dans sa récente analyse des cadeaux: «La nourriture, la flatterie et l’amitié sont tous de puissants outils de persuasion, en particulier lorsqu’ils sont combinés.»  Mais les contacts qui commencent par un déjeuner gratuit ne sont pas seulement des arguments de vente à sens unique: de nombreux cliniciens prescripteurs sont également des universitaires en herbe, et le personnel amical de la société pharmaceutique qui accompagne le repas peut faciliter le flux de financement de la recherche, les tournées de conférences et les précieuses publications sur lesquelles se construisent des carrières médicales réussies.

Aux États-Unis, les entreprises pharmaceutiques parrainent chaque année près de 300 000 événements destinés aux médecins dans le cadre de leurs efforts de promotion, dont beaucoup sont bien plus généreux que des pizzas gratuites. Selon le nouveau code volontaire de l’industrie couvrant les relations avec les professionnels de la santé, si une entreprise fait venir 300 médecins dans un club de golf, rembourse leurs frais, paie leur participation et les éduque sur le dernier médicament de l’entreprise, afin de les former pour qu’ils deviennent des membres de l’écurie de conférenciers rémunérés de l’entreprise, l’ensemble de l’activité serait conforme.

Le vice-président senior pour les affaires scientifiques et réglementaires de Pharmaceutical Research and Manufacturers America, John Kelly, défend le nouveau code comme étant dans l’intérêt des patients, et en ce qui concerne l’événement du centre de golf, il a déclaré qu’il était «approprié de former le nombre de conférenciers dont une entreprise a besoin pour soutenir ses efforts de communication. »

Le chef des services médicaux de l’hôpital UCSF, Robert Wachter, professeur de médecine, n’approuve pas les junkets organisés par les sociétés, mais se félicite des pizzas gratuites à l’heure du déjeuner, arguant qu’elles ne sont assorties d’aucune condition. « L’argent de l’industrie est acceptable tant que les entreprises n’ont aucun rôle dans le choix du contenu ou des intervenants. » En tant que leader national d’une spécialité émergente des médecins hospitaliers appelés «hospitalistes», Wachter voit une grande valeur dans l’éducation financée par l’entreprise, tant qu’il y a un pare-feu entre le parrainage et le contenu éditorial. Et dans son rôle de «leader d’opinion», il est parfois rémunéré pour rencontrer des dirigeants de l’industrie pharmaceutique afin de développer une compréhension mutuelle autour des enjeux liés à ce nouveau domaine – des interactions qu’il considère comme appropriées tant qu’elles sont transparentes. Pour Haile Debas, les déjeuners gratuits et les formations sponsorisées font partie d’un processus beaucoup plus vaste dans lequel les entreprises « achètent de l’influence » et établissent des relations problématiques, « créant des conflits d’intérêts pour les prescripteurs, qui peuvent à leur tour affecter leurs jugements sur les soins aux patients et faire augmenter par inadvertance les coûts des soins de santé ».

Avec un pic d’environ 18% en 1999, la croissance annuelle des dépenses pharmaceutiques de l’UCSF dans ses hôpitaux et centres médicaux a été maîtrisée en 2000, mais en 2003, elle augmente déjà à nouveau à deux chiffres – pour toutes les raisons familières: hausse des prix des médicaments, hausse volumes d’ordonnances et proportion croissante d’ordonnances rédigées pour les médicaments plus récents et plus chers (figure 2).

En outre, les pénuries régulières de médicaments plus anciens, moins chers, mais efficaces, sont également à l’origine de l’augmentation des coûts au centre médical de l’UCSF et dans les hôpitaux à travers les États-Unis.

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Les universitaires chargés de parvenir à une utilisation plus rationnelle des médicaments sont convaincus que l’enchevêtrement entre les sociétés pharmaceutiques et les médecins est en partie la raison de l’explosion des coûts et une partie de la raison pour laquelle les tentatives de contrôle des coûts sont sapées. La doyenne de la pharmacie de l’UCSF, Mary Anne Koda-Kimble, comprend bien les avantages mutuels qui découlent de ces relations, mais estime que ces liens exercent une influence indue sur la consommation de médicaments. Son département, comme d’autres à l’UCSF et ailleurs, est en train de repenser sérieusement, avec une discussion ouverte sur les plans pour réduire fondamentalement l’influence de l’industrie.

Redéfinir les relations

À la fin de l’année dernière, Haile Debas a nommé son propre comité spécial pour «redéfinir les relations» avec l’industrie, et il vient de recevoir son rapport final (voir la partie 2 de cet article). «Il doit y avoir des relations avec l’industrie, mais dans un cadre qui respecte l’indépendance du médecin et n’affecte pas indûment ses jugements sur les soins aux patients», a-t-il déclaré.

Un autre chercheur de l’UCSF préconisant un changement est Drummond Rennie, rédacteur en chef adjoint de JAMA (le Journal de l’American Medical Association), qui soutient que la culture du cadeau, qui commence avec les étudiants en médecine, engendre un sentiment de droit à long terme. «Je ne reproche pas aux spécialistes du marketing de se comporter comme des spécialistes du marketing. Ce qu’ils font, c’est que les gens se sentent en droit – ce n’est donc pas un pot-de-vin; c’est leur dû. Et vous vous retrouvez dans une situation où les médecins ne font pas cinquante mètres lors d’une grande réunion médicale sans être transportés dans un bus de la compagnie pharmaceutique.

Le revers de ce sentiment de droit est bien sûr l’endettement, qui, comme le souligne Katz, doit être remboursé par le soutien aux médicaments du mécène  avec un sentiment d’obligation en conflit direct avec l’ obligation principale des médecins à leurs patients.

Remarques

De nombreuses demandes d’entretien avec la société pharmaceutique Genentech, pour discuter des directives de l’American Heart Association et des questions plus larges de l’enchevêtrement, ont été refusées.

Intérêts concurrents: Aucun n’a été déclaré.

Références

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Les articles du BMJ sont fournis ici avec l’aimable autorisation de BMJ Publishing Group

 

Deuxième partie de l’article :
Source de la 2ème partie : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1126054/
(traduction automatique relue par moi => il peut donc rester des coquilles bien sûr)

Qui paie la pizza ? Redéfinir les relations entre les médecins et les sociétés pharmaceutiques.
2: démêlage

Ray Moynihan , journaliste 1

Si l’Association américaine des étudiants en médecine a quelque chose à voir avec cela, les relations entre les médecins et l’industrie pharmaceutique seront bientôt considérablement différentes. Représentant 30 000 étudiants, stagiaires et résidents à travers les États-Unis, l’association mène une campagne intitulée « PharmFree », qui demande la fin des cadeaux, des déjeuners gratuits, des formations sponsorisées et des conférences rémunérées. 1

Figure 1

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Sue Sharples

Les étudiants sont invités à signer un engagement PharmFree à rechercher des sources impartiales d’informations sur les soins de santé et à prêter un serment d’Hippocrate récemment révisé, appelé «serment modèle pour le nouveau médecin», qui comprend les engagements: «Je prendrai des décisions médicales. à l’abri de l’influence de la publicité ou de la promotion. Je n’accepterai pas d’argent, de cadeaux ou d’hospitalité qui pourraient créer un conflit d’intérêts dans mon éducation, ma pratique, mon enseignement ou mes recherches. »

L’étrange devient familier

La campagne de American Medical Student Association est inspirée en partie par le travail de l’association new-yorkaise Pas de déjeuner libre (No Free Lunch), qui revendique la devise « Dites simplement non aux représentants de médicaments », qui organise une amnistie de stylos, et qui, avec un groupe australien appelé Healthy Skepticism exhorte les médecins à se détourner de l’éducation et de l’information soutenues par l’industrie pour se tourner vers des documents indépendants.  Selon No Free Lunch, «Notre querelle n’est pas avec l’industrie pharmaceutique mais avec la promotion de l’industrie pharmaceutique. Le moment est venu d’éliminer son influence de nos pratiques.» Ces petites campagnes sont les signes d’une redéfinition fondamentale des relations entre les médecins et les sociétés pharmaceutiques, alors que les associations professionnelles, les organismes de normalisation et les institutions individuelles du monde entier commencent à démêler certains des flux malsains d’argent et d’influence (encadré).

Tendances au désenchevêtrement

  • Restrictions ou interdictions concernant les visites de représentants de médicaments chez les médecins.
  • Restrictions ou interdictions concernant les événements éducatifs financés par l’industrie.
  • Interdiction aux individus ou aux organisations ayant des conflits d’intérêts de gérer la formation médicale continue agréée.
  • Évolution vers une formation médicale continue financée de manière indépendante et vers le recours à des sources d’information indépendantes.
  • Campagnes visant à mettre fin à l’acceptation de tous les cadeaux et voyages.
  • Campagnes visant à mettre fin à l’acceptation d’honoraires pour les interventions lors de conférences éducatives.
  • Les organismes professionnels réduisent leur dépendance à l’égard du parrainage des sociétés pharmaceutiques.
  • Interdiction par les associations professionnelles aux chercheurs ayant des conflits d’intérêts de mener des recherches.
  • Les revues médicales réduisent leur dépendance à l’égard des recettes publicitaires et des suppléments sponsorisés.
  • Appels à la création de « trusts aveugles » au niveau institutionnel pour gérer de manière indépendante les financements extérieurs.
  • Introduction dans les directives de la « présomption réfutable » selon laquelle les chercheurs ayant des conflits d’intérêts ne peuvent pas mener de recherches sur des sujets humains.
  • Appels à la création de nouveaux organismes nationaux pour mener des recherches motivées par l’intérêt public
  • Demande aux membres des comités de réglementation et des comités consultatifs d’éviter les conflits d’intérêts.

Points de synthèse

Les groupes de réforme de la médecine et les associations d’étudiants réclament un désengagement des entreprises pharmaceutiques et une éducation et des sources d’information indépendantes.

L’Université de Californie à San Francisco envisage de mettre fin aux déjeuners gratuits sponsorisés par les entreprises pharmaceutiques et de retirer les représentants des médicaments.

Les associations professionnelles et les organismes de normalisation s’orientent vers une plus grande distance dans leurs relations avec l’industrie.

L’industrie défend la valeur de son parrainage éducatif pour les patients et rejette l’idée d’une tendance au désenchevêtrement.

L’ancienne norme de divulgation a été complétée par une demande croissante de plus de distance dans les relations. Selon les lignes directrices récemment révisées de l’Association of American Medical Colleges sur les intérêts financiers des chercheurs en médecine, «la transparence, bien que nécessaire pour maintenir la confiance du public dans la recherche universitaire, n’est pas suffisante pour protéger les sujets humains.»  Ces directives, conçues pour aider à remodeler les règles sur plus de 100 campus à travers l’Amérique du Nord, ont introduit une nouvelle présomption: «une personne qui a un intérêt financier important dans une recherche impliquant des sujets humains ne peut pas mener de telles recherches», sauf si les circonstances sont impérieuses et si présomption peut être réfutée avec succès.

À l’Université de Californie à San Francisco (UCSF), un comité spécial convoqué par le doyen de la faculté de médecine vient de recommander la fin des déjeuners gratuits pour les médecins et l’abandon du parrainage direct par l’entreprise des événements éducatifs par les entreprises. Dans le même temps, le directeur général du centre médical de l’université — un complexe avec un chiffre d’affaires de 800 millions de dollars (500 millions de livres sterling; 700 millions d’euros) par an et qui accueille un million de patients — souhaite restreindre sévèrement l’accès des représentants des sociétés pharmaceutiques aux médecins prescripteurs et pourraient même supprimer entièrement les représentants du système hospitalier. L’université n’est pas à l’avant-garde d’une telle réforme, mais sa taille et son prestige garantissent que son changement radical dans les relations entre médecins et entreprises pharmaceutiques a une audience mondiale.

Relations avec les cliniciens

«C’est une prise de conscience dans le monde académique que nous devons nous assurer que nos relations sont plus appropriées», déclare le doyen de la faculté de médecine de l’UCSF et ancien chancelier d’université, Haile Debas. «Les relations avec l’industrie sont essentielles, mais elles doivent être redéfinies.» Le rapport que Debas a commandé en 2002 vient de recommander la fin des déjeuners gratuits parrainés par les entreprises et la fin du parrainage direct de tous les événements éducatifs sur le campus. On ne sait pas encore exactement comment ces nouvelles règles pourraient fonctionner dans la pratique, ni si le parrainage indirect remplacera les flux monétaires existants. Debas est cependant convaincu qu’un changement est en train de s’opérer dans ces relations : « Je pense qu’il y aura plus de distance. »

Le président du comité de rapport, vice-doyen pour les affaires académiques, Neal Cohen, affirme que le mouvement de changement est comme un «rouleau compresseur» mû par de nombreuses forces dans l’université, du corps médical et de la communauté au sens large. Spécialiste des soins intensifs, Cohen, comme de nombreux médecins établis, a bénéficié de l’enchevêtrement avec l’industrie; il garde un souvenir ému d’une visite payée aux antipodes. «Une fois, j’ai fait un voyage en Australie financé par une société pharmaceutique, pour parler d’un anesthésique.» Le referait-il maintenant ? «Non. J’aimerais retourner en Australie, mais je paierai moi-même. Je crois que j’ai donné des conseils objectifs, mais il serait difficile de convaincre quelqu’un d’autre que ma route vers l’Australie n’était pas entachée. Aujourd’hui, je réfléchirais beaucoup plus attentivement à ma relation avec l’industrie. Les préoccupations relatives aux conflits d’intérêts sont beaucoup plus présentes dans mon esprit qu’elles ne l’étaient il y a 10 ou 15 ans.»

En face de l’école de médecine se trouve l’administration du centre médical de l’université, où le directeur général Mark Laret travaille depuis son bureau du cinquième étage avec vue sur le parc du Golden Gate et le pont au-delà. «À certains égards, nous sommes tous dépendants de l’argent des grandes sociétés pharmaceutiques», dit-il, faisant référence au généreux financement de déjeuners gratuits et d’événements éducatifs importants à l’université, «mais nous allons devoir nous sevrer d’une dépendance généralement inappropriée. Cette relation est l’une de ces choses que nous devons nettoyer. Le plus tôt sera le mieux. »

Comme Haile Debas, Laret est devenu particulièrement préoccupé par l’accès incontrôlé des représentants des sociétés pharmaceutiques aux médecins et, dans certains cas, aux patients. Au début de l’année, M. Laret a discuté avec le doyen de l’école de pharmacie de la possibilité de développer du matériel éducatif pour les médecins hospitaliers qui pourrait effectivement « compléter ou même supplanter » celui distribué par les représentants des sociétés pharmaceutiques. Il avait été choqué, lors de discussions avec des médecins résidents, encore en formation, de constater à quel point nombre d’entre eux s’en remettaient aux représentants des entreprises pharmaceutiques pour s’informer sur les médicaments. « Je pense que cela doit changer. Les patients veulent être sûrs que les décisions que prennent leurs médecins ne sont pas indûment influencées par le marketing des sociétés pharmaceutiques. »

Il ressort clairement des conversations avec de nombreux responsables de l’UCSF qu’un plan se dessine pour, à terme, « virer les représentants », mais M. Laret dit qu’il ne préjuge pas de l’orientation du processus actuel. Étant donné que les représentants et leurs visites individuelles représentent une grande partie du budget promotionnel annuel de 19 milliards de dollars de l’industrie pharmaceutique aux États-Unis, il est peu probable que les sociétés pharmaceutiques cèdent un campus influent comme l’UCSF sans se battre. Lorsqu’on lui demande si ses projets ne risquent pas d’échouer, M. Laret répond : « Nous parlons d’un changement de culture dans l’organisation. Il s’agit de savoir quand, pas si ».

Laret, administrateur professionnel d’hôpitaux, a beaucoup réfléchi à l’importance des relations entre les médecins et les entreprises pharmaceutiques, ayant siégé au groupe de travail spécial de l’Association of American Medical Colleges qui a produit les nouvelles directives nationales. « La dernière chose que nous voulons faire est d’étouffer la créativité. La commercialisation de la science est une bonne chose pour les êtres humains », affirme-t-il. « Nous ne devons pas considérer les grandes entreprises pharmaceutiques comme des ennemis ; elles sont des partenaires précieux. Mais trouver les bons termes de cette relation est le véritable défi. »

Ce thème est repris par M. Cohen : « Le véritable dilemme éthique n’est pas celui du repas gratuit, mais celui de la préservation des possibilités de nouveaux développements, qui nécessitent des relations étroites pour que les nouveaux produits correspondent aux besoins cliniques. La question est de savoir comment entretenir ces relations sans compromettre la crédibilité des chercheurs. »

Relations avec les chercheurs

Les dernières directives de l’Association of American Medical Colleges — qui prévoient la nouvelle présomption selon laquelle un conflit d’intérêts important peut empêcher un chercheur de mener des recherches — offrent certaines orientations aux institutions universitaires qui cherchent à redéfinir leurs relations avec les sponsors, mais il est trop tôt pour voir comment elles sont mises en pratique. D’autres conseils ont été donnés par le groupe industriel Pharmaceutical Research and Manufacturers of America, qui promulgue actuellement une nouvelle série de principes pour les relations. Adoptés l’année dernière, ces principes stipulent que  » les promoteurs n’engageront pas, pour mener des essais cliniques, des chercheurs qui ont des intérêts exclusifs dans le composé étudié « , bien qu’ils n’interdisent pas la myriade d’autres formes de liens financiers entre les promoteurs et les chercheurs. En réponse à l’alarme croissante du public concernant les cas dans lesquels des résultats peu flatteurs ont été supprimés — y compris un exemple notoire à l’UCSF dans lequel des données sur un médicament thyroïdien provenant d’un essai sponsorisé ont été enterrées pendant sept ans — les nouveaux principes de l’industrie exhortent les entreprises à rapporter toutes les essais sponsorisés, même s’ils sont défavorables. 

En tant que membre du comité chargé d’examiner et de gérer les liens financiers entre les universitaires de l’UCSF et leurs sponsors industriels, le professeur associé Mary-Margaret Chren se félicite de la tendance actuelle à mettre plus de distance dans ces relations. « La divulgation est un outil très limité pour gérer les conflits d’intérêts« , dit-elle, en faisant valoir que la médecine devrait s’aligner sur les autres professions. « Notre système ne tolérerait jamais que des juges prennent de l’argent de ceux qu’ils jugent, pourtant, pour une raison quelconque, cela ne s’applique pas à la médecine, et les médecins estiment qu’ils devraient avoir une liberté totale sans aucune protection contre des relations potentiellement compromettantes. »

Il y a près de dix ans, Chren, un dermatologue rattaché au San Francisco Veterans Affairs Medical Center, a publié un article suggérant qu’un « intermédiaire institutionnel indépendant à but non lucratif soit responsable de toutes les interactions entre les médecins scientifiques et les entreprises ». Bien qu’elle ait été ignorée en 1994, l’idée de Chren pourrait devenir plus pertinente aujourd’hui si les tentatives actuelles de désenchevêtrement se poursuivent.

L’Accreditation Council for Continuing Medical Education, l’organisme qui fixe les normes de la formation médicale continue aux États-Unis, vient de publier un nouveau projet de directives indiquant que les chercheurs ou les enseignants ayant des liens financiers avec des sociétés pharmaceutiques ou d’autres sponsors peuvent avoir des conflits d’intérêts et seraient donc « exclus des rôles de membre du comité de planification, de gestionnaire, d’enseignant et d’auteur » dans le cadre de la formation médicale continue. Le préambule du projet indique clairement qu’il propose une grande rupture avec le passé : « Désormais, un conflit d’intérêts exclura une personne ou une entreprise du contrôle du contenu de la FMC. Nous reconnaissons qu’il s’agit d’un changement majeur ». Le projet a suscité de vives réactions de la part des associations professionnelles, qui affirment que d’importantes activités éducatives n’auraient pas lieu sans le soutien des entreprises pharmaceutiques.

« C’est absurde », déclare Drummond Rennie, rédacteur adjoint au JAMA et professeur de médecine à l’UCSF. « Cet argument présuppose que certains des plus aisés de notre société n’ont pas les moyens de payer leur déjeuner, leur formation ou leur conférence. Mais devinez quoi, toutes sortes de personnes plus pauvres paient chaque étape du processus. Personne ne leur donne de l’argent. Lorsque j’entends des médecins crier à la pauvreté… et à l’incapacité de payer leurs études, j’ai honte de ma profession car ce sont des mensonges évidents. »

John Kelly, vice-président senior des affaires scientifiques et réglementaires chez Pharmaceutical Research and Manufacturers of America, affirme que son secteur ne soutient pas le projet de règles relatives à la formation médicale continue et, lors d’une récente interview, il s’est dit convaincu qu’elles ne seraient pas mises en œuvre. M. Kelly soutient fermement que la formation médicale continue sponsorisée est dans l’intérêt des patients car elle facilite l’accès des médecins aux « meilleures informations disponibles », mais il n’a pas voulu répondre à la question de savoir pourquoi la formation médicale continue sponsorisée était dans l’intérêt de ses sponsors. Sur la question plus large des mouvements naissants vers le désenchevêtrement, Kelly a fait ce commentaire : « Il faut faire attention à ne pas surinterpréter ce qui se passe dans une seule institution ou un seul projet de directives, ou à ne pas y voir une tendance. Ce n’est pas une tendance ». Le projet de rapport du groupe de travail sur les conflits d’intérêts du sénat académique de l’UCSF, qui préconise un assouplissement des règles et une implication potentiellement plus étroite, corrobore certainement l’affirmation de Kelly (voir la première partie de cet article).

Interrogé sur la campagne PharmFree menée par l’Association américaine des étudiants en médecine, M. Kelly a déclaré que, contrairement aux étudiants, les organisations représentant les médecins en exercice continuent de reconnaître le rôle important des entreprises dans le financement des activités éducatives. Pourtant, certains groupes professionnels ont déjà commencé à se défaire de leur dépendance financière vis-à-vis des entreprises pharmaceutiques. La Society of General Internal Medicine a introduit l’année dernière une politique limitant le financement des sociétés pharmaceutiques à 10 % du budget annuel total de l’organisation, aucune société ne pouvant financer plus de 5 %. Après la mise en œuvre de ces nouvelles règles, le parrainage de la conférence annuelle de la société par les entreprises pharmaceutiques a chuté de plus de 100 000 dollars (près de 70 %).

Le président de la société et professeur à l’université de Californie à Los Angeles, Martin Shapiro, explique que les changements ont été précipités par un cas particulier de recherche sponsorisée, dans un contexte d’inquiétude croissante quant à la proximité entre les associations professionnelles et leurs sponsors. « Il suffit de se promener dans les salles de certaines autres réunions professionnelles et conférences médicales pour constater que ça pue la propagande et l’attirail pharmaceutiques. Et il ne suffit pas de traverser ces salles en se bouchant le nez — l’argent de la société est déjà dans votre poche par le biais de la subvention de vos frais de conférence ou de votre adhésion à une association. »

Vers un désenchevêtrement

Derrière les réceptionnistes, dans le hall très fréquenté du centre médical de l’UCSF, un panneau indique : « Notre mission est de soigner, guérir, enseigner et découvrir. » Une grande partie de cette découverte est maintenant gérée par les entreprises pharmaceutiques, qui travaillent en relation avec les médecins, développant de nouvelles thérapies prometteuses et rentables. Le défi pour ceux qui dirigent les hôpitaux, les institutions universitaires et les systèmes de santé dans leur ensemble est de faciliter le meilleur de ces relations de découverte, sans laisser les flux de bonne volonté, d’argent et d’influence qui en résultent dénaturer fondamentalement les dimensions de soin, de guérison et d’enseignement de la mission médicale.

Le développement de nouveaux produits pharmaceutiques et leur promotion sont deux activités très différentes, et l’examen minutieux de l’industrie, motivé en grande partie par l’accélération des dépenses en médicaments, ne fera que clarifier les limites entre ces différentes activités. De nombreux médecins, ainsi que leurs associations professionnelles, sont confrontés à des choix difficiles : doivent-ils continuer à faire partie de la machinerie promotionnelle étendue de l’industrie ou doivent-ils chercher à prendre une réelle distance dans leurs relations, afin de prescrire, d’enseigner et de donner des conseils de manière réellement indépendante ? L’évolution croissante vers une véritable séparation pourrait bien rendre intenables des conflits d’intérêts auparavant acceptables.

En mars 2003, dans une salle située à deux pas du bureau du doyen de l’UCSF, un groupe important d’étudiants en première et deuxième année de médecine se régalait de pizzas, de hot dogs et des omniprésents hamburgers. Bien qu’il s’agisse d’un endroit idéal pour établir un réseau d’entreprises avec la prochaine génération de prescripteurs, il n’y avait pas un seul représentant ou logo de médicament en vue. Confus, j’ai trouvé les organisateurs qui m’ont dit que ce déjeuner gratuit était payé par l’université et, comme la ligne du T-shirt, n’était certainement « pas sponsorisé ».

Remarques

Je remercie Alan Cassels, chercheur en politique pharmaceutique à l’Université de Victoria, au Canada, pour ses commentaires réfléchis.

Intérêts concurrents: Aucun déclaré.

Références

1. Association américaine des étudiants en médecine. Campagne PharmFree. AMSA, 2002. http://www.amsa.org/prof/pharmfree.cfm (page supprimée)http://www.amsa.org/prof/pharmfree.cfm (page supprimée) (consulté le 8 mai 2003).
2. Pas de déjeuner gratuit. http://nofreelunch.org/ (consulté le 8 mai 2003).
3. Scepticisme sain. www.healthyskepticism.org (consulté le 8 mai 2003).
4. Groupe de travail sur les conflits d’intérêts financiers dans la recherche clinique. Protéger les sujets, préserver la confiance, promouvoir le progrès. Association of American Medical Colleges, 2001: 9. www.aamc.org/members/coitf/start.htm (page supprimée) (consulté le 28 avril 2003).
5. Recherche pharmaceutique et fabricants d’Amérique. Principes sur la conduite des essais cliniques et la communication des résultats des essais cliniques. Washington, DC: PhRMA, 2002 www.phrma.org/publications/quickfacts/20.06.2002.428.cfm (consulté le 8 mai 2003).
6. Rennie D. Tempête thyroïdienne. JAMA 1997; 277 : 1238-43. [ PubMed ]  ]
7. Chren M. Enquêteurs indépendants et sociétés à but lucratif. Arch Dermatol 1994; 130 : 432-7. [ PubMed ]  ]
8. Le Conseil d’accréditation pour les normes de formation médicale continue pour assurer la séparation de la promotion de l’éducation dans le cadre des activités de FMC des fournisseurs accrédités de l’ACCME . Chicago: ACCME, 2003. www.accme.org/incoming/SCS_Draft_Jan_2003.pdf (page supprimée) (consulté le 8 mai 2003).

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[Le prétendu « consensus scientifique » (qui légitime toutes les mesures politiques de persécution) est FAUX, TRUQUÉ, FORCÉ : c’est bien un consensus mais un consensus de tricheurs – Exemples récents de la corruption générale de la science médicale] « Au nom de la science. La science peut-elle servir de guide à notre société ? » Par Maxime Langevin, chez Laurent Mucchielli

Chers amis,
 
Le document que je vous signale  aujourd’hui est sans doute un des plus importants depuis un an, et il est particulièrement révoltant : des pressions innombrables, liées à la fois à l’appât du gain et à la soif de domination, entraînent une corruption générale de la science médicale qui la discrédite gravement, à toutes les étapes de sa production et de sa diffusion. Ceux qui aiment vraiment la science, et qui comptent sur elle, ne peuvent que s’en alarmer.
 
Cette réflexion essentielle devrait nous aider à mieux résister aux invraisemblables abus de pouvoir, suppressions de libertés fondamentales et persécutions arbitraires qui nous sont infligés au nom de la science depuis un an (et apparemment pour encore longtemps).
 
Plus largement, ce texte de Maxime Langevin évoque pour moi un problème constituant central : la menace radicalement antidémocratique de « la gouvernance par les nombres » (ne ratez pas les conférences bouleversantes d’Alain Supiot sur ce point), qui est un projet de dépolitisation des décisions communes, de façon à laisser tout décider par des « experts ». Or, même avec des experts intègres, ce projet scientiste est le strict opposé de la démocratie.
 
Ce qu’on va voir ici, c’est que, en plus d’être (par principe démocratique) illégitimes à décider, les experts sont loin d’être intègres et fiables, du point de vue du bien commun.
 
Et au fond, tout ceci me renforce dans l’idée que, comme toutes nos organisations vitales (alimentation, distribution, énergies, transports…), notre système de soins (recherche médicale, industrie médicale et établissement médicaux) devrait être un service public (donc sans contrainte de rentabilité) et pas du tout un centre de profit privé.
 
Et mes amis qui me reprochent (parfois amèrement) de ne pas respecter docilement « LE consensus scientifique mondial«  (avec de gros guillemets), au point de voir en moi un « anti-science » (sic), trouveront ici (une partie) des raisons factuelles qui me conduisent (logiquement) à être très méfiant envers toutes les prétentions scientifiques à nous gouverner, et qui me conduisent donc à défendre plus que jamais les libertés publiques fondamentales (ce que je fais inlassablement depuis 2005).
 
Bonne lecture.
 
Étienne.
 
PS : je vous recommande de consulter régulièrement le blog de Laurent Mucchielli ; c’est toujours intéressant et important, vous ne perdrez pas votre temps.
 
PPS : les sous-titres (populistes et pas contents) dans des cadres bleus sont ajoutés par moi : ils correspondent aux notes que j’ai prises en marge du texte, en le lisant, pour le résumer à ma manière.

 


 

Introduction de Laurent Mucchielli :
« C’est au nom de l’autorité de la science que le gouvernement a depuis un an décidé de mettre sous cloche les processus démocratiques et certaines libertés fondamentales. Or la science n’est ni infaillible, ni incorruptible. Revenant sur plusieurs exemples marquants de 2020, cet article montre que, en réalité, c’est bien plus souvent la politique qui a influencé la science que l’inverse. »
Source : https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/290321/au-nom-de-la-science-la-science-peut-elle-servir-de-guide-notre-societe

 

Au nom de la science. La science peut-elle servir de guide à notre société ?

Par Maxime LANGEVIN, diplômé de l’École Polytechnique, doctorant en mathématiques appliquées pour la chimie

La science est étouffée par une volonté de gain politique et financier. Le covid-19 a déchaîné une corruption étatique à grande échelle, néfaste pour la santé publique.” Cette déclaration fracassante, pointant du doigt une suppression – voire une instrumentalisation – de la science par un complexe médico-politique, semble être tirée d’une tribune complotiste. C’est en réalité un extrait d’un éditorial de la prestigieuse revue de médecine générale The British Medical Journal écrit par Kamran Abbasi. Quelles sont les raisons qui peuvent pousser un scientifique reconnu et respecté, qu’on ne pourra pas vraiment qualifier d’anti-système (il a notamment été consultant pour la NHS, l’OMS, Harvard et McKinsey and Co., et intervient régulièrement sur les ondes de la BBC), à tenir des propos aussi virulents?

La pandémie de covid-19 et les réactions des gouvernements ont propulsé la science sous le feu des projecteurs. En effet, la société française, comme de nombreuses sociétés occidentales, est depuis bientôt un an régie par des obligations, interdictions et recommandations prises au nom de la science par nos gouvernements afin de lutter contre la propagation du Sars-CoV-2, le virus responsable de la maladie covid-19. Malgré leur empiètement sur de nombreuses libertés fondamentales (liberté de se déplacer, de commercer, de se rassembler, par exemple) et leur caractère contraignant, ces mesures ont été globalement bien accueillies, ne donnant pas lieu à des mouvements de contestation majeurs ou bénéficiant d’une forte couverture médiatique. Ce constat montre que nos sociétés ont temporairement accepté de subordonner leurs principes fondamentaux aux injonctions de la science, dans l’idée de garantir leur sécurité. La science, qui désigne à la fois la méthode scientifique (méthode permettant d’accéder au savoir, basée sur la confrontation entre observations, hypothèses et théories, prédictions et expériences) et l’ensemble des connaissances acquises par la communauté scientifique au travers de cette méthode, est souvent perçue comme un ensemble de connaissances objectives, privées de biais, et tournées vers l’amélioration de notre société. De par son caractère objectif, si la science recommande de contrevenir aux principes fondateurs de nos sociétés pour notre sécurité, il semble raisonnable d’accepter cette recommandation.

Cependant, avons-nous raison de prôner la subordination de nos sociétés à une autorité scientifique? La science peut-elle nous servir de guide pour décider de nos actes? L’idée que la science puisse guider le pouvoir politique néglige cependant le fait que celle-ci, pratiquée et diffusée par des êtres humains faillibles, est aisément corruptible, et qu’il puisse arriver que l’idéologie qui prétend suivre la science est en réalité en train de la manipuler pour justifier ses desseins politiques: ainsi, la science fut utilisée pour justifier les politiques eugénistes et racistes dans l’occident du XXème siècle, depuis la campagne Aktion T4 jusqu’aux expériences de Tuskegee. Cela ne signifie pas que la science est inhéremment mauvaise, ou ne peut servir d’aide à la décision politique. Cela signifie simplement qu’une décision n’est pas nécessairement ni juste ni bonne parce qu’elle est appuyée par la science et ses représentants. Ces leçons amères auraient dû nous enseigner que le simple appui de la science à des décisions ne peut prévaloir totalement sur le respect par celles-ci d’autres valeurs, notamment le respect de certains droits et libertés fondamentaux.

La corruption de la science peut s’immiscer à toutes les étapes de production et diffusion de savoir scientifique – production des données, publication dans des journaux, diffusion dans les médias, et manipulation par le pouvoir politique. L’objectif de ce texte est de présenter certains des exemples de corruption de la science depuis le début de la pandémie de covid-19, afin de mettre en lumière les limites, pour une société, de la démarche qui consiste à subordonner des valeurs et principes fondateurs à une direction qui lui serait donnée par la science.

1. Production de données scientifiques

Le fondement de la recherche scientifique est la production et l’analyse de données expérimentales. D’une part, ces données peuvent être falsifiées, donnant lieu à la publication de travaux scientifiques erronés. D’autre part, la production de données nécessite de formuler un problème, ainsi qu’une volonté scientifique d’explorer ce problème: un climat défavorable à l’étude d’une question scientifique peut donc empêcher que celle-ci soit abordée. De quelle manière ces deux phénomènes ont-ils pu jouer un rôle au cours de la pandémie?

Production de fausses données

L’efficacité de l’hydroxychloroquine reste à l’heure actuelle un sujet extrêmement clivant en France. La question de l’efficacité de traitements basés sur l’hydroxychloroquine, nécessitant l’analyse de nombreuses études cliniques, sort largement du cadre de cet article et n’est pas son objet. En revanche, sa politisation à donné lieu à l’un des plus grands scandales scientifiques de 2020. Au printemps 2020, alors qu’en France les essais cliniques Discovery et Hycovid sont chargés notamment d’évaluer l’effet du traitement de façon objective, un article publié dans le Lancet, l’une des plus prestigieuses revues médicales, fait l’effet d’une bombe: non seulement l’hydroxychloroquine ne serait pas efficace, mais sa prescription en milieu hospitalier serait associé d’une part à une mortalité significativement plus élevée, ainsi qu’à un risque accru d’arythmie cardiaque. Aussitôt, les essais cliniques français sont suspendus, tandis que le Haut Conseil de Santé Publique recommande de ne plus prescrire le traitement. Pourtant, les données utilisées dans l’article du Lancet, supposés provenir de 671 hôpitaux sur 6 continents (ce qui représente un nombre et une diversité de centres très élevés pour une étude clinique) et fournies par une entreprise privée, Surgisphere, s’avèrent en réalité totalement frauduleuses. Mais la rétractation subséquente de l’article du Lancet n’aura pas empêché les conséquences réelles de ses conclusions, à savoir la suspension des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine en France.

Cette affaire nous offre plusieurs enseignements. Premièrement, il nous rappelle que les données scientifiques sont sujettes à la fraude (bien qu’elles soient vraisemblablement bien plus souvent sujettes à l’erreur). Ensuite, la fraude du Lancet était facilement détectable. D’une part, l’article aurait été capable de rassembler des données de plus de 600 hôpitaux, à travers le biais d’une société inconnue refusant de communiquer lesdites données. De plus, celles-ci auraient montré une augmentation extrêmement significative de la mortalité, un signal assez fort dont on aurait attendu qu’il soit repéré par les nombreuses études cliniques en cours de par le monde au moment de la soumission de l’article. Cela invite au minimum à un certain scepticisme quant à la réalité des données présentées. Naturellement, cela aurait pu mener à vérifier la véracité des données, et à identifier très rapidement le caractère frauduleux de l’article.

Le fait qu’une fraude aussi grossière puisse passer le processus de peer review (les articles scientifiques sont, avant publication, revus par d’autres scientifiques indépendants – les pairs, ou peers en anglais – afin de s’assurer de la qualité de l’article) du Lancet jette un sérieux doute sur la fiabilité du journal supposé être parmi les plus rigoureux du monde scientifique. La réalité est peut être que les publications allant dans un certain sens, qui suivent un certain consensus, sont acceptées sans être scrutés avec la même attention que le requiert d’habitude le processus de peer review. Enfin, le fait que les autorités scientifiques aient interrompu les essais cliniques en France à la suite de l’article du Lancet est surprenant, au vu des enjeux: cela montre la facilité avec laquelle des scientifiques peuvent s’appuyer sur d’autres publications sans évaluer attentivement la fiabilité des résultats qui y sont présentés.

La falsification de données reste cependant extrêmement mal vue et risquée pour une carrière et une réputation scientifique. Mais il n’y a pas besoin de falsifier des données, particulièrement sur des sujets aussi complexes que la biologie ou l’épidémiologie. Ces domaines requièrent d’analyser énormément de données, souvent imparfaites, et provenant d’expériences aux niveaux de qualité extrêmement variables. Au milieu de cette masse de données, il suffit de ne regarder que celles qui confirment nos propres opinions, en ignorant volontairement ou pas celles qui ne concordent pas avec nos préconceptions, un phénomène bien connu en science, le biais de confirmation.

Autocensure de la part des scientifiques

Mais la principale raison pour laquelle la production scientifique fut biaisée en 2020 est probablement venue de l’autocensure, volontaire ou inconsciente, des scientifiques. Remettre en question certaines positions – sur l’utilité des confinements, le port du masque, la fiabilité des tests de diagnostic – était risqué professionnellement pour de nombreux scientifiques.

Ainsi, John Ioannadis, un épidémiologiste de l’université de Stanford considéré comme l’un des scientifiques les plus influents sur la planète, a été accusé d’être responsable de la perte de “milliers de vies”, de produire de la “science affreuse”, et d’être une “tâche noire” sur l’histoire de Stanford. Son tort? La publication à la mi-mars d’un essai  expliquant que les données soutenant les décisions prises pour lutter contre la pandémie étaient très incertaines, et qu’il était crucial d’acquérir plus de données afin d’ajuster rapidement notre réponse. Au vu de l’ampleur de la réaction contre Ioannadis, pourtant l’un des scientifiques les plus réputés du monde biomédical, il est vite apparu que l’expression d’une opinion divergente par un scientifique pourrait compromettre sa réputation, une situation bien résumée par un épidémiologiste ayant choisi l’anonymat en refusant une interview par la journaliste américaine Laurie Clark par peur de compromettre sa carrière et sa réputation : “Mettre la tête au-dessus du parapet est une chose dangereuse à faire en ce moment.”

De plus, dans le monde de la recherche académique, les postes permanents et stables sont l’exception plus que la règle. Compromettre sa réputation en sortant du rang, qui s’est traduit pour Ioannidis par des attaques publiques, peut dans le cas de jeunes chercheurs occupant des postes précaires se traduire par une diminution très sérieuse des chances de trouver une position académique stable.

Indépendamment de l’impact professionnel, les pressions et menaces exercées directement sur les scientifiques peuvent également les conduire à l’autocensure. J. Ludvigsson, un pédiatre suédois et professeur d’épidémiologie clinique à la prestigieuse université de Karolinska, s’est retiré début 2021 de toute activité de recherche sur le covid-19 suite aux menaces reçues après avoir publié une étude montrant que le risque encouru par les enfants, malgré la non-fermeture des écoles primaires, était très faible. “Il a déclaré au journal de l’Association Suédoise de Médecine que durant une semaine il se réveillait chaque nuit à 3 heures du matin sans pouvoir se rendormir, et qu’il avait “perdu son appétit pour le covid-19 – que ce soit pour faire de la recherche ou prendre la parole”. Il a décidé d’arrêter de rechercher et de débattre au sujet du covid-19. Il n’est pas le seul : à l’heure actuelle, plusieurs responsables de santé publique suédois sont encore sous protection policière à la suite de nombreuses menaces de mort envoyées par des détracteurs de la politique publique suédoise.

Un des présupposés de l’apparition d’un consensus scientifique fiable est la libre expression des scientifiques, dans leurs opinions et leur travail. Ceux-ci ont été soumis à une telle pression sociale pour se conformer aux opinions dominantes que l’émergence d’un consensus fiable ne peut être qu’illusoire. Ce climat délétère créé un cercle vicieux: certaines questions scientifiques ne peuvent être posées sans susciter un tollé, dissuadant les scientifiques d’étudier ces questions et de s’exprimer dessus, justifiant encore plus le climat – l’opinion publique imaginant que si ces questions n’ont jamais été posées, c’est très certainement que la réponse donnée par le point de vue dominant doit être évidente.

2. Publication des articles scientifiques

Pour pouvoir être reconnus et diffusés, les travaux scientifiques doivent être présentés sous forme d’articles et publiés dans des revues scientifiques. Si les éditeurs du journal voient un intérêt dans l’article, ils font appel à des scientifiques indépendants pour évaluer la qualité de l’article soumis, et permettent à la revue de publier ou non l’article. Cette peer review (revue par les pairs) permet théoriquement d’assurer la qualité des travaux scientifiques présentés dans le journal. Ce qui est publié dans les journaux scientifiques l’est à la discrétion des éditeurs. On y voit aisément une source de biais qui nuit à l’objectivité présupposée de la science.

Immunité de groupe: le bon calcul est celui qui valide l’opinion dominante

Une des questions au centre des débats depuis le début de la pandémie est la suivante: quel pourcentage de la population doit avoir acquis une forme d’immunité – à travers un vaccin ou l’infection par le virus – pour que la dynamique de la pandémie soit cassée et que celle-ci s’éteigne (ou en tout cas reste sous contrôle)?

L’estimation de ce seuil d’immunité collective la plus consensuelle, autour des 65-70% le plus souvent avancée https://www.liberation.fr/direct/element/covid-19-45-des-francais-de-metropole-avaient-des-anticorps-en-mai_120100/ (page supprimée) par les médias, politiques et certains scientifiques, est bien souvent prise pour une certitude. Mais d’où provient ce pourcentage? Celui-ci est dérivé des modèles d’épidémiologie SIR. Ces modèles, relativement simples, divisent la population en personnes susceptibles, infectées (et donc contagieuses), et enfin personnes guéries et considérées comme immunisées. Ces modèles permettent de mettre en équation l’évolution de l’épidémie, qui permettent d’estimer une valeur du seuil d’immunité collective, autour de 65-70% pour un virus avec un taux de reproduction autour de 3 comme celui responsable du covid-19. Cependant, ces modèles font de nombreuses hypothèses: notamment celle que la population est homogène, c’est-à-dire que tout le monde est également susceptible de contracter le virus et de le transmettre. Cette hypothèse est évidemment démentie par l’expérience: de par l’âge, le nombre de contacts sociaux et professionnels, et la susceptibilité au virus, la capacité à contracter et transmettre le virus est très variable dans la population.

Certains chercheurs en épidémiologie incluent donc cette hétérogénéité de la population dans leurs modèles. L’équipe de Gabriela Gomes, une chercheuse à l’Université Strathclyde de Glasgow totalisant près de 3000 citations et 40 ans de recherche, a ainsi publié sur le serveur de prépublications Medrxiv un article intitulé “Seuils d’immunité collective estimés pour d’épidémie en train de se dérouler”. Dans celui-ci, ils montrent que la prise en compte de l’hétérogénéité de la population dans les calculs peut mener à des estimations du seuil d’immunité collective autour de 10% à 20% pour les scénarios les plus optimistes, bien loin des 65-70% avancés habituellement. Cela ne signifie pas forcément que l’équipe de Gabriela Gomes ait nécessairement raison grâce à leur modélisation plus poussée (reposant elle aussi sur de nombreuses hypothèses simplifiant la situation réelle). Cependant, cela nous apprend que le fait d’inclure l’hétérogénéité des populations dans les modèles SIR peut faire varier le seuil d’immunité collective de 70% à 10%, et donc que nous sommes encore dans une grande incertitude face au véritable seuil d’immunité collective. L’utilisation de la valeur de 65% pour prendre des décisions politiques paraît alors discutable.

Les conclusions de l’article de Gabriela Gomes et son équipe sont donc d’une importance cruciale. Mais celles-ci n’ont jamais été publiées, à cause du refus du journal scientifique à qui l’article fut soumis. La réponse du journal scientifique à l’équipe de Gabriela Gomes pour expliquer leur refus de publier son article est édifiante. Il n’est pas question d’un refus à cause de la qualité de l’article, mais d’un refus de le soumettre au processus de peer review à cause des conclusions même de l’article : “Étant donné les implications en termes de santé publique, il convient d’exiger un très haut niveau de preuve pour les affirmations autour du seuil d’immunité collective, car elles pourraient être interprétées comme justifiant une relaxation des interventions, mettant potentiellement en danger des personnes”.

Invoquant un niveau de preuve requis plus élevé pour certaines affirmations, tout en refusant à l’article la possibilité d’être soumis au peer review (processus dont le but est précisément d’évaluer la fiabilité et la qualité des résultats présentés), le journal refuse de publier des conclusions qui remettent en question le fait que le seuil d’immunité collective se situe autour de 65%. Cela afin d’éviter de mettre des personnes en danger en justifiant des relaxations des interventions étatiques. Interventions étatiques justifiées notamment par le fait que le seuil d’immunité collective soit aussi élevé… On constate que les éditeurs du journal scientifique en question sont enfermés [ou nous enferment (ÉC)] dans un raisonnement circulaire.

Ce qui est encore plus troublant est le fait que les éditeurs, partant d’une bonne intention, outrepassent totalement leur rôle scientifique et endossent un rôle politique. En effet, le rôle de la science est d’informer et d’éclairer notre compréhension des phénomènes naturels. C’est le rôle de la politique de déterminer quelles actions sont à entreprendre face à cette incertitude. Ici, les éditeurs préfèrent occulter une partie du savoir sur le seuil d’immunité collective afin de favoriser une action (des interventions étatiques pour lutter contre la propagation du covid-19) qu’ils estiment préférable et se placent donc dans un rôle éminemment politique. Cette volonté de censurer une proposition si elle vient en travers de ce qui est “bien” est très dérangeante, d’autant plus venant d’une communauté scientifique considérée comme factuelle et objective par l’opinion publique.

Délai de publication pour les études à contre-courant

Début juin 2020, un article par Flaxman et al. montrant à l’aide de modèles l’efficacité des confinements dans les pays européens est publié dans le journal Nature, une des revues scientifiques les plus sélectives. Cet article, co-écrit par certains des scientifiques ayant recommandé la mise en place des mesures en question dans leurs pays respectifs (ce qui crée un conflit d’intérêt, les personnes ayant recommandés des mesures n’étant pas neutres dans l’évaluation de ces mesures) a rapidement été repris comme une justification des confinements, et totalise aujourd’hui plus de 700 citations.

Suite à cette publication, une équipe de scientifiques a écrit une réponse à l’article, pointant un problème majeur avec les modèles utilisés. Le modèle décrit dans l’article de Flaxman et al. permet d’attribuer aux différentes mesures un effet différent selon le pays où elles sont mises en œuvre. Cela permet à leur modèle de réconcilier le fait que la trajectoire épidémique de la Suède ait suivi une dynamique similaire à celle constatée dans les autres pays sans avoir appliqué de confinement. En effet, leur modèle attribue à la mesure “interdictions des grands rassemblements publics” (la mesure la plus restrictive adoptée par la Suède au printemps) un effet plus de 35 fois plus fort en Suède que dans le reste des pays étudiés. Sans cela, l’inflexion de la trajectoire épidémique constatée dans les autres pays auraient été attribuée par leur modèle à l’interdiction des rassemblements publics, et pas aux confinements stricts.

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La réponse à l’article a pris plus de 6 mois à être publiée, contre seulement 2 mois pour l’article original.

L’attribution sans justification d’une efficacité à l’interdiction des grands rassemblements publics 35 fois plus grande en Suède qu’autre part remet en question la cohérence et la pertinence du modèle, et par conséquent les conclusions qui en sont tirées. C’est bel et bien l’objet de la réponse publiée par les chercheurs.

Il aura fallu à peine plus de 2 mois, depuis sa réception le 30 mars à sa publication le 8 juin, pour que le premier article concluant au mérite des interventions mises en place par la plupart des gouvernements (et recommandés par des auteurs de l’article) soit publié. Cependant, il faudra plus de 6 mois, du 15 juin au 23 décembre, pour que la réponse soit publiée — une fois que l’article initial avait déjà été cité plus de 500 fois et repris comme une justification du confinement par le monde entier. Les dirigeants peuvent facilement se reposer sur l’illusion d’un « consensus scientifique » qui valide leurs actions lorsque les scientifiques questionnant ce statu quo imposé de fait ne sont publiés que de nombreux mois plus tard.

Essai clinique sur le port du masque au Danemark

Un autre sujet clivant est celui de l’obligation de port du masque mis en place dans de nombreux pays. Une des raisons derrière la force du débat sur le masque naît peut être d’une part du fait que celui-ci touche au visage et donc à l’intime, d’autre part du revirement sur ce sujet fait par la plupart des experts en santé publique et dirigeants politiques depuis le début de la pandémie. Au début de la pandémie de covid-19, les messages des gouvernements occidentaux et des experts en santé publique étaient très clairs: le port du masque est inutile pour le grand public. Ce message reflète l’état de l’art de la science sur le port du masque pour la prévention des infections respiratoires jusqu’à mars 2019. Ainsi, une analyse de la littérature scientifique sur la transmission de la grippe, effectuée par le CDC (Center for Disease Control, entité fédérale chargée de la prévention des maladies aux USA) et datant de février 2020, explique que “malgré des études mécanistiques supportant un effet potentiel de l’hygiène des mains et du port du masque, les preuves apportés par 14 essais cliniques randomisés contrôlés ne supportent pas d’effet substantiel de ces mesures”.

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“L’étude de 14 essais cliniques randomisés de ces mesures ne supportent pas un effet substantiel sur la transmission de la grippe”
Rapport du CDC sur les mesures non-pharmaceutiques pour lutter contre les pandémies de grippe, mai 2020.

Effectivement, même s’il peut paraître intuitif que porter un masque, en bloquant une partie des gouttelettes émises et reçues par le porteur, peut réduire le risque de transmission, la réalité est souvent plus complexe: peut-être que les gouttelettes transmettant le virus sont trop petites pour être stoppés par certains masques; peut-être que les gens portant un masque se sentent plus en sécurité et font moins attention à leur hygiène générale et à prendre leur distances avec des personnes malades; peut-être que que les gens portant un masque touchent plus leur visage et augmentent ainsi la probabilité de contracter l’infection… Autant de questionnements qui nécessitent une évaluation de la mesure en observant son influence dans un contexte réaliste, si possible avec un groupe témoin équivalent, au cours d’un essai clinique randomisé contrôlé, tel que ceux pris en compte dans l’article du CDC cité plus haut.

Mais très rapidement, le discours de certains scientifiques et des gouvernements occidentaux sur le port du masque a évolué. D’inutile, il est devenu recommandé voire, désormais, obligatoire pour le grand public. Ce changement s’appuie sur de nombreuses études de modélisation, d’études de laboratoires sur des personnes atteintes du covid-19, ou sur des études observationnelles, qui montrent un bénéfice du port du masque pour empêcher la propagation du covid-19. Cependant, ce revirement n’a jamais été motivé par les résultats d’un véritable essai clinique randomisé contrôlé. Cela est compréhensible: mettre en place un essai clinique sur ce sujet est difficile, long et coûteux, et les autorités ont préféré imposer le port du masque sans considérer avoir besoin des résultats d’un essai clinique. Cependant, au vu du coût important du port du masque en termes psychologiques, écologiques et de qualité de vie, réaliser un essai clinique sur l’utilité de celui-ci pour empêcher la transmission du covid-19 et quantifier l’utilité des mesures d’obligation du port du masque est une question scientifique qui paraît importante. C’est précisément ce qu’a souhaité réaliser au début de l’été une équipe de chercheurs danois.

Ceux-ci ont recruté 6000 danois pour l’étude, et les ont répartis au hasard en deux groupes d’environ 3000 personnes. Dans le premier groupe, les participants ont reçu un stock de masques chirurgicaux, une instruction sur la bonne façon de le porter, et la consigne de le porter dès qu’ils sortaient de chez eux. L’autre groupe, lui, n’a pas modifié son comportement (à une période où le port du masque était très rare dans la vie courante au Danemark). Les chercheurs ont ensuite suivi le nombre d’infections au covid-19 dans les deux groupes, afin de savoir s’ il y avait moins d’infections dans le groupe portant le masque, l’hypothèse initiale des chercheurs étant que le port du masque réduirait de 50% le risque d’infections. L’étude, dont le recrutement fut initié début avril 2020, fut terminée début juin 2020. Beaucoup de personnes attendaient les résultats de cette étude avec impatience, car elle était la première à fournir des données sur le port du masque par le grand public dans le cadre d’un essai clinique randomisé contrôlé. Malheureusement, les résultats de l’essai clinique sont restés non publiés pendant de long mois.

Des chercheurs, souhaitant que les résultats de l’essai clinique soient disponibles, ont contacté les auteurs de l’étude afin de comprendre pourquoi ils n’étaient toujours pas disponibles. La réponse de Thomas Lars Benfield, un des investigateurs principaux de l’essai, à la question de quand les résultats seraient disponibles, est sans équivoque : “Lorsqu’un journal sera assez courageux pour que les résultats soient publiés.”

L’article décrivant les résultats de l’étude ne sera publié que cinq mois plus tard, mi-novembre, après avoir été refusé successivement par les trois plus prestigieux journaux de médecine (The Lancet, The New England Journal of Medicine, et The Journal of the American Medical Association). Les résultats furent finalement publiés dans les Annals of Internal Medicine, un journal médical très réputé. Les éditeurs ont réaffirmé dans un éditorial la qualité de l’essai clinique: il serait donc surprenant que les trois refus précédents aient été causés par la qualité de l’étude. Les résultats finalement disponibles éclairent la réponse de Benfield: contrairement à l’hypothèse émise par les chercheurs, l’étude ne parvient pas à montrer un effet positif du port du masque pour protéger le porteur de l’infection par le covid-19. Cet essai clinique ne tranche pas définitivement la question de l’intérêt du port du masque – il n’évalue pas la protection pour les personnes interagissant avec le porteur (seulement la protection du porteur lui-même), et si les résultats excluent avec une forte probabilité qu’il puisse y avoir un effet majeur du port du masque (l’hypothèse initiale des chercheurs), l’étude n’est pas conçue pour pouvoir exclure un effet mineur bénéfique du port du masque — mais il interroge sur l’impartialité de la science en 2020, en démontrant encore une fois que les résultats qui ne se conforment pas à l’avis général rencontrent de grandes difficultés à être publiés, et sont refusés de façon partiale par les principaux journaux médicaux. Cela alors même que la question de la protection du porteur, bien que moins présente dans les communications gouvernementales que celle de la protection des personnes interagissant avec le porteur d’un masque, reste d’une importance capitale, notamment car l’un des risques identifié avec le port généralisé du masque est un sentiment de fausse sécurité. Encore une fois, comment faire confiance à des recommandations basées sur “la science”, si le processus de production de connaissances scientifiques rejette les résultats non conformes aux recommandations en question ?

3. Diffusion des articles scientifiques et corruption politique de la science

L’opinion publique n’a de la science qu’une vision partielle, qui est celle offerte par les médias, les politiques et certains experts ayant une exposition médiatique et politique. Or, ces différents acteurs peuvent choisir de manipuler les résultats scientifiques, afin de présenter à la population une image de la science conforme à leurs volontés politiques et divers intérêts.

Censure de contenu scientifique par les réseaux sociaux

Malgré sa publication récente dans un journal prestigieux, les résultats de l’essai clinique danois sur le port du masque sont encore censurés: Carl Heneghan, un professeur de Médecine Fondée sur les Faits (une branche de la médecine visant à exploiter au mieux les données disponibles pour prodiguer les meilleurs soins possibles) à la prestigieuse université d’Oxford, a vu un de ses articles, relayant les résultats de l’étude danoise, signalé comme propageant de fausses informations par les modérateurs du réseau social Facebook – dont les modérateurs peuvent décider de nier les résultats d’un article scientifique publié.

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Ce type de raisonnement circulaire – les politiques de santé publique sont bonnes, donc elles ne doivent pas être questionnées, donc le fait qu’elles soient bonnes ou mauvaises ne peut être discuté – se retrouve par exemple dans les règles d’utilisation de la plateforme YouTube, par exemple.

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Contenu censuré par YouTube, règles d’utilisation de la plateforme : Le contenu qui contredit l’efficacité des mesures de santé publique locales ou celles de l’OMS sur la distanciation physique et l’isolation pour réduire la transmission du covid-19”

Cette censure part d’une bonne intention: éviter la propagation d’informations qui nuiraient à l’adoption de mesures dont les personnes à l’origine de ces règles de censure supposent qu’elles sauvent des vies. Mais comment peut-on savoir si elles sauvent effectivement plus de vies qu’elles n’en impactent négativement, si l’on ne peut pas discuter ouvertement de l’efficacité de ces mesures?

Qui a peur des données scientifiques ?

Comment faire accepter à la population générale des mesures extrêmement restrictives? Cette question épineuse s’est posée au printemps dernier pour de nombreux gouvernements occidentaux. Une façon efficace de convaincre la population de suivre des mesures restrictives est de la convaincre qu’elle est menacée. Dans un échange d’emails révélés par le journal Die Welt, il apparaît que le secrétaire d’état allemand Markus Kerber ait, avec le concours de scientifiques, envisagé de créer des projections permettant : [de générer] peur et obéissance dans la population.”

À cette fin, les scientifiques ont discuté entre eux de quel taux de mortalité inclure dans leur modèle; certains rappelant qu’étant donné le but du modèle (de générer de la peur), mieux valait présenter des chiffres : “[…] plutôt mauvais que bon.”

Plutôt que de suivre une démarche scientifique et d’essayer d’identifier les valeurs les plus probables du taux de mortalité, le groupe de scientifiques allemands ont donc préféré choisir une valeur du taux de mortalité qui permettait à leur modèle de présenter des projections assez effrayantes pour susciter l’obéissance et le consentement de la population envers les mesures.

Cette représentation erronée de données scientifiques (ici le taux de mortalité) a également été documentée au Royaume-Uni. La létalité du covid-19 étant extrêmement variable selon l’âge des personnes, la peur générée par la maladie peut ne pas suffire à garantir l’adhérence aux mesures dans l’ensemble des groupes d’âge de la population.

Le SAGE (Scientific Advisory Group for Emergencies, équivalent britannique du conseil scientifique français), s’est rapidement rendu compte de cette limitation.

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Un nombre substantiel de personnes ne se sentent pas encore suffisamment personnellement menacées; elles pourraient être rassurées par le faible taux de létalité dans leur groupe démographique. Le niveau de menace personnelle perçue doit être augmentée, à l’aide de messages émotionnels percutants”. SAGE, Options for increasing adherence to social distancing measures, 22 mars 2020 

Les données scientifiques ne pouvant pas nécessairement générer assez de “menace personnelle” pour certains groupes d’âge, leur choix est donc d’aller contre ce que disent les données, en utilisant des messages jouant sur les émotions afin de générer un sentiment de peur disproportionnée dans une partie de la population.

Détournement politique des conseils scientifiques

Au-delà du fait que la production de connaissances scientifiques est biaisée et influencée par des forces politiques, ses résultats peuvent aussi être parfaitement détournés directement par la politique. Un exemple nous parvient d’un pays pourtant réputé pour la transparence de sa politique, et admiré pour sa gestion de la pandémie: le Danemark.

Alors que la pandémie de covid-19 débutait en Europe, l’Agence de Santé Danoise a estimé que le covid-19 n’était pas assez dangereux pour justifier certaines des mesures de restrictions portant atteinte aux libertés individuelles, dont les mesures de confinement strict de la population. L’agence de santé a classé le covid-19 dans sa catégorie B de maladies, la catégorie A comprenant des maladies comme la peste ou Ebola, ce qui, d’après la loi danoise, ne permettait pas la mise en place de mesures coercitives sans une recommandation préalable de l’agence de santé.

Le 12 mars, la première ministre danoise Mette Frederiksen a décidé de ne pas suivre les recommandations de son agence de santé en passant une loi d’urgence reléguant le rôle de l’agence de régulatrice à simple conseillère et lui permettant de mettre en place des mesures coercitives sans l’accord de l’agence. L’agence avait en effet confirmé le 15 mars son désaccord devant l’emploi de mesures coercitives. Cela n’a pas empêché Mette Frederiksen d’affirmer, à plusieurs reprises, dans une allocution télévisée, que ces mesures étaient recommandées par la même agence, qui s’y était pourtant opposée à plusieurs reprises.

Une dizaine de jours après, la première ministre a une nouvelle fois décidé de détourner les avis des scientifiques de l’agence de santé. Ceux-ci lui avaient communiqué les nouveaux chiffres sur la progression de l’épidémie, où le taux de reproduction du virus avait baissé de 2.6 à 2.1, une amélioration positive significative. Mais celle-ci a préféré conserver le premier chiffre, plus inquiétant, afin de pouvoir l’utiliser dans une allocution télévisée annonçant une prolongation du confinement danois, l’agence de santé étant signifiée que le vrai chiffre : “[n’était] pas désiré politiquement”.

Ce n’est pas la première ni la dernière fois que des dirigeants politiques mentent sciemment et manipulent la population. Cependant, cet exemple, tiré d’une des démocraties généralement considérée comme un exemple de transparence et de confiance envers ses autorités publiques, illustre une des limitations de l’emploi de la science comme principe politique. Quand bien même celle-ci serait objective, ses enseignements sont eux-mêmes sujets à la dissimulation et à la manipulation notamment à des fins politiques.

Conclusion

En s’abandonnant à la science comme seule guide, nous avons fait un pari très risqué. D’une part parce que la science, comme le montre les exemples de cet article, est corruptible. De plus, la formation d’un consensus scientifique fiable est un phénomène à long terme, pas nécessairement compatible avec le besoin d’action à court terme de la politique, rendant risqué l’utilisation de travaux de recherche très récents pour guider ses prises de décisions. D’autre part, car nous ne suivons pas “la science”, mais plutôt une communauté d’experts, qui, comme tout être humain, sont faillibles, influencés par leurs propres conflits d’intérêts et leurs propres biais. C’est évidemment le cas des politiques qui nous gouvernent en temps normal. Cependant, la différence fondamentale réside dans le fait que le nouveau pouvoir scientifique n’est pas soumis à la séparation des pouvoirs usuelle : les experts qui dictent les mesures de lutte contre la pandémie, sont ceux qui sont aussi chargés d’évaluer l’efficacité de ces mesures. À la fois juge et partie, ils ne peuvent être objectifs dans le jugement des mesures qu’eux-mêmes ont recommandées, et pourtant leur parole sur le sujet est placée en dehors de tout questionnement par les politiques et journalistes qui les écoutent.

Enfin, la science n’est pas propre à guider une société. En effet, la science n’est en soi qu’une manière de produire des connaissances. Les prises de décisions publiques peuvent (et doivent) s’appuyer sur ces connaissances, mais restent fondamentalement des questions politiques, notamment dans leurs prises en compte des arbitrages entre libertés, sécurité, santé et économie. Prétendre que des décisions sont prises en “suivant la science” alors qu’elles ne relèvent pas du champ scientifique mais du champ politique revient malheureusement à justifier des décisions politiques par un argument d’autorité qui ne tolère pas de débat. Il est urgent que le respect de nos valeurs fondamentales et de notre humanité revienne au premier plan de nos décisions, et que les résultats scientifiques qui les appuient ne soient pas traités comme les écritures d’une nouvelle religion, mais repris dans leur contexte, débattus et critiqués.

Maxime LANGEVIN

Source : l’excellent blog de Laurent Mucchielli, https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/290321/au-nom-de-la-science-la-science-peut-elle-servir-de-guide-notre-societe



 
Derniers commentaires (d’Étienne) :

J’observe qu’une des principales sources de corruption n’a pas été étudiée ici par Maxime Langevin : l’incroyable accumulation des CONFLITS D’INTÉRÊTS les plus criants dans les soi-disant « Hautes autorités de santé », « Comités scientifiques » et autres « Agences » d’ « experts indépendants » : ces centres de DÉCISION sont souvent à la fois OPAQUES (hors contrôle) et CORROMPUS (noyautés par le trafic d’influence).

Par exemple, le chef du SAGE (le Conseil scientifique (sic) anglais), Sir Patrick Vallance, qui promeut et anime l’énorme campagne de vaccination au Royaume-Uni, a par ailleurs reçu DES MILLIONS (!) de livres sterling de la part des vendeurs de VACCINS).

Voir aussi le cas incroyable du Docteur Sir John Bell, promoteur ardent des TESTS Covid inutiles et ruineux en Angleterre.

 

Je rappelle ensuite ci-dessous les alarmes à la corruption générale lancées (non pas par moi mais) par les Rédacteurs en chef des plus grandes revues médicales du monde :

Dr Arnold Seymour Relman, ancien professeur de médecine à Harvard, ancien Rédacteur en chef du New England Journal of Medicine :

« La profession médicale est achetée par l’industrie du médicament et des vaccins, non seulement au niveau de la pratique médicale mais également au niveau de l’enseignement et de la recherche. »

Source : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1126053


Dr Marcia Angell, professeur de médecine à l’Université de Harvard, et Rédactrice en chef pendant 20 ans du New England Journal of Medicine :

« Il n’est simplement plus possible de croire à l’essentiel de la recherche clinique qui est publiée, ou de se fier au jugement de médecins de référence ou à des directives médicales faisant autorité. Je n’ai aucun plaisir à faire ce constat, auquel je suis parvenue lentement et avec réticence au cours de deux décennies passées comme rédactrice en chef du New England Journal of Medicine. »

Source : http://www.nybooks.com/articles/2009/01/15/drug-companies-doctorsa-story-of-corruption/


Richard Horton, Rédacteur en Chef du Lancet :

« Une grande partie de la littérature scientifique, sans doute la moitié, pourrait être tout simplement fausse. Affligée d’études avec des échantillons réduits, d’effets infimes, d’analyses préliminaires invalides, et de conflits d’intérêts flagrants, avec l’obsession de suivre les tendances d’importance douteuse à la mode, la science a pris le mauvais tournant vers les ténèbres. »

Source : https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(15)60696-1/fulltext


Kamran Abbasi , rédacteur en chef du BMJ (British Journal of Medicine), 13 novembre 2020, éditorial du BMJ :

« Covid-19: politisation, «corruption» et suppression de la science

Quand la bonne science est supprimée par le complexe médico-politique, les gens meurent.

Les politiciens et les gouvernements suppriment la science. Ils le font dans l’intérêt public, disent-ils, pour accélérer la disponibilité des diagnostics et des traitements. Ils le font pour soutenir l’innovation, pour mettre des produits sur le marché à une vitesse sans précédent. […] Mais le comportement sous-jacent est troublant.

La science est supprimée à des fins politiques et financières. Covid-19 a déclenché la corruption de l’État à grande échelle et c’est néfaste pour la santé publique. Les politiciens et l’industrie sont responsables de ce détournement de fonds opportuniste. Il en va de même pour les scientifiques et les experts en santé. La pandémie a révélé comment le complexe médico-politique peut être manipulé en cas d’urgence – un moment où il est encore plus important de sauvegarder la science.

La réponse pandémique du Royaume-Uni fournit au moins quatre exemples de suppression de la science ou des scientifiques. » […]

Source : BMJ, https://www.bmj.com/content/371/bmj.m4425


Je vous recommande enfin la lecture de ce petit livre, tout à fait consternant :

LA SOURIS TRUQUÉE. Enquête sur la fraude scientifique – Poche
Nicholas Wade, William Broad

https://www.decitre.fr/livres/la-souris-truquee-9782020217682.html

Livre très important, bien évoqué ci-dessous, en 4 minutes denses :


Je résume :

 

Fil Facebook correspondant à ce billet :
« Banni » de FB pour 30 jours (pour avoir seulement signalé un traitement alternatif, l’ivermectine, privant de légitimité l’apartheid vaccinal qui vient) => pas de post.

Tweet correspondant à ce billet :

Une sacrée bonne nouvelle : le lancement d’une Gazette pour les Amis du RIC

Pour bien s’informer de l’avancement l’instauration du RIC​ en France​ : s’inscrire à la Gazette des Amis du RIC !
Une lettre d’informations mensuelle gratuite dédiée aux actualités du RIC et aux actions pour son instauration.
Voir aussi : les gazettes Gilets Jaunes

Vidéo de présentation :

S’inscrire à la Gazette :
https://convergence.ric-france.fr/gazette

 

Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/RICFrancefr/posts/3831499476965696

 

Tweet correspondant à ce billet :

https://twitter.com/Etienne_Chouard/status/1379435863373873161

Peter McCullough, éminent cardiologue praticien et universitaire chercheur, ‘Editor’ dans deux grandes revues scientifiques US, dénonce la DÉSINFORMATION et la CENSURE (sur la covid et ses TRAITEMENTS) dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans les publications scientifiques

J’ai retranscrit cet exposé (ci-dessous). Si l’un d’entre vous trouve le site officiel des trois grandes études dont il parle, je suis preneur, merci.

Étienne.


« Je suis Peter McCullough, je suis interniste et cardiologue, professeur de médecine à l’Université du Texas, je suis sur le campus de Baylor (Dallas) et j’ai été impliqué dans la réponse à la covid-19. Je suis un docteur universitaire : je vois des patients mais je suis très impliqué dans la recherche, je suis rédacteur [editor] dans deux revues majeures aux États-Unis ; dans mon domaine, je suis la personne la plus publiée de toute l’histoire, dans le monde, pour ce qui traite du cœur et des reins.

Les personnes de moins de 50 ans qui n’ont pas de problème de santé, il n’y a pas de justification scientifique, pour eux d’être vaccinés ; il n’y a AUCUNE justification scientifique.

Une des erreurs que j’ai entendues comme justification pour la vaccination est la propagation asymptomatique. Je veux qu’on soit très clair à ce sujet : mon opinion et qu’il y a une faible chance, sinon aucune chance d’une propagation asymptomatique : une personne malade le transmet à une personne [qui devient] malade.

Les Chinois ont publié une étude dans le British Medical Journal : sur 11 millions de personnes, ils ont essayé de trouver une propagation asymptomatique, ILS N’ONT PAS TROUVÉ.

Et [pourtant], cela a été l’un des éléments importants de désinformation.

Ce qui se passe est inimaginable : combien d’entre vous ont regardé les actualités (locales ou nationales) ? Avez-vous jamais été informés sur un traitement à la maison ? Combien d’entre vous ont déjà entendu un seul mot sur ce qu’il faut faire quand on vous apprend que vous avez un diagnostic Covid-19 ?

Ce n’est pas étonnant : c’est un échec complet à tous les niveaux. Il n’y a pas un seul médecin dans les médias qui ait traité un patient Covid, pas un seul !

Ce qui s’est passé autour du mois de mai, c’est que nous savions qu’il y allait avoir un vaccin pour ce virus. Tous les efforts sur des traitements [alternatifs aux vaccins] ont alors été ABANDONNÉS !

 Les Institut Nationaux de Santé avaient à l’époque un programme multitraitements… Ils l’ont laissé tomber après 20 patients ! affirmant qu’ils ne pouvaient trouver plus de 20 patients ! Ils ont dit : « on ne peut pas trouver de patients »… C’est l’annonce la plus malhonnête [la plus fourbe] de tous les temps.

Et la vitesse de distorsion est alors allée à plein régime pour le développement de vaccins… il y eut un silence total sur toute information sur le traitement, n’importe laquelle, une censure totale sur Twitter, YouTube…

On ne peut même pas publier des articles à ce sujet ! ON NE PEUT MÊME PAS PUBLIER DE L’INFORMATION DANS NOTRE PROPRE LITTÉRATURE MÉDICALE ! Il y a eu un « nettoyage » complet.

Je n’avais jamais été sur les réseaux sociaux auparavant, et ma fille (qui est à la maison pendant ses études de droit), je lui en ai parlé, et elle m’a recommandé de faire une vidéo Youtube.

J’ai donc fait une vidéo YouTube, avec 4 diapositives d’une étude — une étude révisée par des pairs, publiée dans l’un des meilleurs journaux médicaux au monde ! 4 diapositives… —  j’avais une cravate et un costume… elle m’a montré comment enregistrer avec PowerPoint. Je l’ai postée sur Youtube. Elle est devenue absolument virale. Et, en une semaine, YouTube [l’a supprimée et] a dit que j’avais « violé les termes et conditions de la communauté »…

C’est là que le bureau du sénateur Johnson s’est impliqué à Washington, il a dit : « Oh mon dieu ! C’est une information scientifique importante, pour aider les patients en plein milieu d’une crise, et les médias sociaux censurent !!! En se fondant sur quelle autorité ?!? »

Les gens atteints de la Covid développent une immunité complète et durable. C’est un principe très important : une immunité complète et durable. Vous ne pouvez pas faire mieux que l’immunité naturelle, vous ne pouvez pas vacciner en plus et la rendre meilleure. Il n’y a aucune justification scientifique, clinique ou de sécurité, pour VACCINER un patient guéri ! Aucune justification pour TESTER un patient guéri ! Vous êtes guéri de la Covid ? Pourquoi passeriez-vous des tests ? il n’y a absolument AUCUNE justification.

Le meilleur médicament anti-inflammatoire est la COLCHICINE. Vous n’en avez probablement jamais entendu parler… Dans la plus grande étude de qualité d’essais randomisée — plus de 4 000 patients — une étude randomisée contrôlée, avec du placebo, il y a une réduction de 50 % de la mortalité ! Silence total ! Rien ! Un blackout complet du médicament ! Comment est-ce possible ?

La partie la plus mortelle de l’infection virale et la thrombose. J’ai toujours traité mes patients avec quelque chose pour le virus, quelque chose pour l’inflammation, et quelque chose pour la thrombose (comme le Dr Urso). J’ai des patients très, très malades, et je n’en ai perdu que deux.

Une très grande étude de McKinney (Texas) et une autre de New York montrent que, lorsque les médecins traitent précocement des patients de plus de 50 ans avec des comorbidités avec une approche séquentielle multi drogues, avec des médicaments disponibles (4 à 6 médicaments sont à leur disposition, dont les MBR monoclonaux qui sont les plus efficaces), il y a une réduction de 85 % des hospitalisations et des décès.

 85 %

 85 %

 Rappelez-vous de ce chiffre. »

Peter McCullough.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=jNar16ZWQwY

Fil Facebook correspondant à ce billet :
Pas de fil pour cause de censure par Facebook (clairement au service des vendeurs de vaccins).

Tweet correspondant à ce billet :

Banni de Facebook pour 30 jours pour avoir seulement relayé un billet (important) de @LMucchielli vantant les mérites de l’Ivermectine

C’est intéressant parce que, dans ce billet, on ne parle pas des vaccins mais d’un traitement.

Par contre, moi, dans mon commentaire, je fais explicitement le lien entre l’existence d’un traitement et la disparition de la justification de l’obligation vaccinale.

La censure du régime totalitaire qui vient est donc explicitement conçue pour protéger les marchands de vaccins.

Pour moi la censure directe est une première.

Rendez-vous-vs sur le blog (jusqu’à la prochaine escalade antidémocratique).

Étienne.

Fil Facebook correspondant à ce billet :
Rien, pour cause de censure FB (du 1er avril au 1er mai 2021)

Tweet correspondant à ce billet :
https://twitter.com/Etienne_Chouard/status/1377626988739985417

Rappel de l’étude scientifique (Ioannidis, janv. 2021) prouvant L’ABSENCE D’EFFETS POSITIFS des « mesures » contre la maladie (enfermements aveugles, fermetures arbitraires, masques, couvre-feux…)

Après l’étude prouvant la faible surmortalité en 2020, je rappelle (avec le retweet ci-dessous) l’étude scientifique (janvier 2021) prouvant l’absence d’effets positifs des « mesures » contre la maladie :

L’étude de John Ioannidis : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/eci.13484

L’intervention de John Ioannidis à l’IHU de Marseille sur son étude :


Les preuves s’accumulent qui montrent qu’on devrait arrêter de persécuter les gens POUR RIEN.

Avec une Constitution digne de ce nom, les politiques publiques seraient évaluées — et corrigées en cas de besoin — par les citoyens eux-mêmes.


Aux hyper-agressifs de FB et TW, je rappelle que ma légitimité à défendre ici les libertés publiques contre l’arbitraire des gouvernements est la même que la vôtre, qu’en démocratie la liberté de parole et la décision commune n’ont rien à voir avec l’expertise, et que les insultes et les ricanements arrogants me portent à penser que j’ai raison de lutter contre l’apartheid sanitaire qui vient, plutôt qu’à y renoncer.

Merci pour votre patience et votre gentillesse. Entre détenus politiques, on devrait s’entraider plutôt que s’entretuer : je rappelle que ni vous ni moi ne décidons jamais de rien. Il est donc extravagant, et pour tout dire un peu délirant, de nous accuser mutuellement de « responsabilité » ou d’ « irresponsabilité » de quoi que ce soit. À l’évidence, celui qui ne décide de rien ne peut être tenu pour responsable de rien de qui a été décidé.

Par contre, les vrais responsables, qui méritent, eux, d’être houspillés, dénoncés, incriminés, ce sont les politiciens AU POUVOIR, ça oui.

Amicalement.

Étienne.

Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10159103189137317

Tweet correspondant à ce billet :

[Défense des libertés contre l’arbitraire gouvernemental] L’épidémie de Covid-19 a eu un impact relativement faible sur la mortalité en France, par Laurent Toubiana (Inserm, Sorbonne), Laurent Mucchielli (CNRS), Pierre Chaillot (INSEE) et Jacques Bouauda (INSERM, AP-HP) (24 mars 2021)

Je vous signale ici une étude scientifique indépendante des labos que je trouve intéressante et importante, dans l’optique qui est la mienne : vérifier le fondement scientifique — et donc la légitimité politique — des « mesures » liberticides que nos « représentants » nous infligent arbitrairement depuis un an : enfermement général, « couvre-feu » (sic) pire que pendant la guerre, persécutions policières des contrevenants à des ordres pourtant manifestement stupides (interdiction des promenades en forêt ou à la plage), fermetures administratives (et ruine désespérante) de nombreuses activités jugées arbitrairement « non-essentielles », masquage même à l’extérieur, et jusqu’aux enfants ! toute la journée, décisions arbitraires en « Conseil de défense » hors de tout contrôle démocratique (sans verbatim et donc sans possibilité de contrôle ni de recours pour excès de pouvoir ou pour concussion), interdiction de soigner faites aux médecins (doliprane et « restez chez vous » jusqu’à la réa, médicaments inoffensifs interdits), interdiction d’aller à l’hôpital et de recevoir des visites (et donc condamnation à mourir étouffé et seul) pour les vieux malades en EHPAD, légitimité usurpée par des « Conseils scientifiques » anticonstitutionnels, opaques et corrompus par les plus graves conflits d’intérêts, et j’en passe…

Toute cette folie REPOSE SUR la gravité extrême de la maladie de la saison 2019-2020.

Un an après, on s’aperçoit scientifiquement que toutes les prévisions catastrophistes étaient grossièrement exagérées et erronées, et que la maladie en question n’est absolument pas la peste.

Il est donc temps d’arrêter de persécuter des millions d’innocents.
On ne paie pas nos représentants (à prix d’or, d’ailleurs) pour nous martyriser.

Il est aussi temps d’examiner la responsabilité véritable de ce chaos non nécessaire, qui est celle des gouvernements qui ont volontairement — et donc criminellement — détruit depuis cinquante ans notre système public de soins, au point de l’avoir manifestement rendu aujourd’hui incapable de faire face à n’importe quelle épidémie saisonnière, covid ou autre. Mais on reparlera de ces vraies responsabilités plus tard.

Concentrons-nous aujourd’hui sur ce rapport (de quatre scientifiques éminents et complémentaires) sur la gravité constatée de la maladie au nom de laquelle on nous maltraite depuis un an.

Bonne lecture.

Étienne.


L’épidémie de Covid-19 a eu un impact relativement faible sur la mortalité en France

Laurent Toubianaa,b, Laurent Mucchiellic, Pierre Chaillotd,*, Jacques Bouauda,e*
a Inserm, Sorbonne Université, Université Sorbonne Paris Nord, UMR S_1142, LIMICS, Paris, France,
b IRSAN, Institut pour la valorisation des Données de Santé, Paris, France,
c CNRS, Centre méditerranéen de sociologie, de science politique et d’histoire, UMR 7305, LAMES, Aix-Marseille Universités, France,
d INSEE, Institut national de la statistique et des études économiques, Paris, France,
e AP-HP, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, DRCI, Paris, France
All authors contributed equally to the work

* Les jugements et opinions exprimés par les auteurs n’engagent qu’eux-mêmes, et non les institutions auxquelles ils appartiennent.

Résumé :

Contexte :

L’arrivée de l’épidémie de Covid-19 en France a provoqué la mise en place dans l’urgence, d’un confinement généralisé de la population. Cette contrainte (et d’autres par la suite) a été acceptées étant donné l’anxiété induite par le spectre d’une catastrophe sanitaire. Après une année d’une crise sans précédent, quel a été l’impact réel de l’épidémie ? Pour évaluer la gravité d’un fléau, la référence absolue est la mortalité. Cet article analyse la surmortalité liée à la Covid-19, en France, en 2020.

Matériels et méthodes :

Cet article se fonde essentiellement sur les longues séries temporelles démographiques i) de la population par âge et ii) du nombre de décès quotidiens depuis 1962. En effet, nous ne pouvons utiliser les décès attribués à la maladie Covid-19 parmi lesquels une part importante se serait inéluctablement produites même en l’absence de cette épidémie.

Nous comparons, la surmortalité de cette épidémie aux autres épisodes habituels de surmortalité saisonnière (maladies infectieuses et canicules) et à leurs effets de moisson (« harvesting »). Ces estimations obligent à tenir compte de l’évolution de la structure de la population française marquée par un vieillissement et donc une augmentation tendancielle de la mortalité.

Résultats :

L’année 2020 n’a connu aucune surmortalité chez les personnes âgées de moins de 65 ans (qui représentent environ 80% de la population totale).

Seuls les âges les plus avancés ont connu une surmortalité, cette dernière étant la plus forte après 80 ans.

Au passage de l’épidémie de Covid-19, pour la population française dans son ensemble, les auteurs estiment à 3,66 %, l’excès par rapport à la mortalité attendue en 2020.

Discussion :

3,66 % de surmortalité représente 23 mille morts en excès sur les 629 mille attendus normalement en 2020.

Ces chiffres doivent être mis en perspective avec les 400 mille morts annoncés par le Président de la République Française en octobre 2020 pour justifier la mise en place du deuxième confinement.

L’année 2019 avait montré en revanche, un défaut de mortalité de 2,92 % directement lié à l’effet de moisson des épisodes grippaux de 2015 et 2017.

La surmortalité observée en 2020 au passage de l’épidémie de Covid-19 ne serait qu’un rattrapage du défaut de mortalité de 2019.

Utiliser la mortalité de 2019 en tant qu’élément de comparaison pour estimer l’impact de l’épidémie en 2020 comme cela est pratiqué couramment, est donc une simplification doublement biaisée.

Conclusion :

L’épidémie qui touché la France en 2020, montre une surmortalité nulle pour les moins de 65 ans (soit 80 % de la population) et très faible pour les plus de 65 ans (3,34% d’excès pour cette classe d’âge).

Ce résultat est très loin des hécatombes annoncées et pour laquelle des mesures sanitaires disproportionnées ont été mises en oeuvre

Mots-clefs : Covid-19 – Mortalité – Surmortalité – Vieillissement – Effet de moisson – Structure de la population –Immunosénescence.

Lire le rapport intégral ici :
http://recherche.irsan.fr/fr/documentation/index/voir/154-L%E2%80%99%C3%A9pid%C3%A9mie-de-Covid?19-a-eu-un-impact-relativement-faible-sur-la-mortalit%C3%A9-en-France

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Pour conserver votre équilibre mental, votre joie de vivre, pour ne plus avoir inutilement peur, éteignez votre télé et lisez tous les jours REINFO COVID 🙂

Je conseille à tous ceux qui veulent se forger par eux-mêmes une opinion éclairée par différents points de vue, ceux qui cherchent une information qui ne soit pas uniquement progouvernementale, de consulter tous les jours le site réinfo covid ; je le trouve vraiment très important :

avec notamment, bien sûr, Louis Fouché, que je trouve toujours passionnant et enthousiasmant. Ce jeune homme est épatant.

Le site propose ce résumé :

« QUI SOMMES-NOUS ?
Nous sommes un collectif de soignants, médecins et scientifiques universitaires, réunis autour d’une idée : le besoin d’une politique sanitaire juste et proportionnée pour la France. Rejoints par des citoyens désirant jouer un rôle actif dans la résolution de la crise que traverse notre démocratie, la pluralité s’ajoute à l’expertise pour constituer nos plus grandes forces.

. Aider à réouvrir l’espace du débat démocratique et scientifique
. Proposer une autre politique sanitaire
. Aider nos concitoyens à être dans la prudence et le courage
. Mettre en lien tous ceux qui veulent agir. »


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Il faut soigner les malades et pas enfermer les gens en bonne santé. Le gouvernement continue à détruire l’hôpital en douce, en pleine crise, c’est ça la réalité.

Le gouvernement continue à détruire l’hôpital en douce, en pleine crise, c’est ça la réalité.

PAR CONSÉQUENCE DIRECTE DE CET ASSASSINAT DE L’OUTIL PUBLIC DE SOINS, l’hôpital ne peut plus faire face à la moindre épidémie (de COVID ou de n’importe quelle autre épidémie habituelle dans la vie des hommes), et ce fait de DÉTRESSE DES SOIGNANTS sert de PRÉTEXTE à enfermer et persécuter tout le monde ! en rendant tous les gens en bonne santé malheureux, terrorisés, fous et/ou ruinés.

Cet échange de 4 minutes ENTRE DEUX MÉDECINS (un enfermiste et un soigniste) est assez emblématique de la fracture incroyable qui se creuse dans le pays entre les fossoyeurs des libertés au nom de « la santé » (tu parles : enfermer et bâillonner tout le monde au lieu de soigner les malades, super programme) et les défenseurs des libertés et d’un système de santé correctement financé :

https://www.youtube.com/watch?v=MSpUPrFKGSc


Les quelques scientistes-enfermistes-piqueurs fanatiques qui me traquent sur Facebook et sur tweeter en me déniant même le droit à seulement parler de ce crime contre l’humanité, et en m’accusant de « déni de réel » (mais look who’s talking, quoi…) ne répondent JAMAIS à l’argument massue que, depuis un an, le gouvernement n’a PAS créé les lits et les postes nécessaires pour soigner les gens : IL A MÊME CONTINUÉ À DÉTRUIRE DES LITS ET DES POSTES ! EN 2020 et encore en 2021 !! jusqu’au point de déprogrammer les soins urgents de centaines de milliers de malades graves (cancers, diabètes, etc.) qui vont DONC mourir à cause de cette idéologie criminelle (nommée trompeusement « libéralisme ») qui impose la rentabilité obligatoire des services publics.

Il faut arrêter de dire que le gouvernement « fait tout pour faire face » à l’épidémie : CE N’EST PAS VRAI.

Ce n’est pas moi qui suis « dans le déni », ce sont les scientistes enfermistes piqueurs fous.

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[NULLITÉ des modèles mathématiques pour légitimer les décisions politiques] Les mesures prises pour l’épidémie ont-elles vraiment sauvé des vies ? (Décoder l’éco)

Ce type est passionnant (il s’appelle Pierre) :

.
Les statistiques terrorisantes sont FAUSSES,

les épidémies ne se répandent JAMAIS de façon exponentielle,

les modèles mathématiques catastrophistes sont EXTRAVAGANTS,

la récente démonstration dans la revue NATURE sur la base de ces modèles est MALHONNÊTE.

La dictature sanitaire qui nous est imposée sans débats démocratiques n’a AUCUN FONDEMENT SCIENTIFIQUE RÉEL.

Les causes réelles de la catastrophe sont les politiques ultralibérales criminelles (asphyxie financière de tous les moyens d’intervention publique de l’État et destruction volontaire de tous les services publics, en l’occurrence les hôpitaux et la recherche médicale publique) qui sont imposées au pays depuis cinquante ans par les prétendues « élites », dont la culture économique a été profondément (et malheureusement durablement, apparemment irrémédiablement) pervertie et polluée par les financements idéologiques ultralibéraux des « grandes écoles ».

Étienne.

—–

Pierre résume son analyse dans la description (sous la vidéo) :

« Nous sommes en 2021 et des mesures de restrictions continuent d’être appliquées dans une grande partie des pays occidentaux. Pour les gouvernements, il s’agit de la bonne façon de protéger les gens de l’épidémie.

Dans les vidéos précédentes, nous avons vu de plein de manières différentes que la mortalité sur l’année 2020 n’est finalement pas impressionnante.

On a vu que le nombre de décès en France en 2020 s’explique d’abord par le vieillissement des français.

De plus, il n’y a pas eu d’épidémie sérieuse en 2019 et donc c’est une année avec très peu de décès. C’est un peu pareil pour 2018 en atténué. L’année 2020 est donc ce que l’on appelle une année moisson pendant laquelle nous avons eu beaucoup de décès de personnes qui d’habitude seraient décédées un an ou deux ans plus tôt. Il s’agit donc d’un phénomène de rattrapage des années 2018 et 2019. Les années moissons ont lieu tous les 2 à 3 ans. C’est notamment pour cette raison que l’âge des personnes décédées est très élevé.

Enfin, jusqu’ici la forte mortalité des années moissons était en partie compensée par une baisse régulière de la mortalité ce que l’on résume en disant que l’espérance de vie augmente. Depuis quelques années l’espérance de vie a commencé à stagner, comme si nous étions arrivés à une sorte de palier. Ce palier est peut-être naturel ou est peut-être le signe que la politique de santé reposant sur la rentabilité financière n’est pas la bonne.

Tous ces éléments sur la mortalité 2020 pour la France sont détaillés dans une dizaine de vidéo de ma chaîne. Le même type d’analyse commence à arriver dans des papiers scientifiques français ou d’autres pays comme la Belgique ou la Suisse.

Puisque le phénomène des baby-boomers, la faible mortalité de l’année 2019 et la stagnation de l’espérance de vie ont touché quasiment tout le monde occidental, ces analyses vont se démultiplier avec l’arrivée des chiffres définitifs et complets pour l’année 2020.

Si vous lisez ou regardez les médias, vous avez pu voir les discours des politiques et des journalistes changer. Au fur et à mesure que tombent toutes les analyses de la mortalité dans les pays occidentaux, tout le monde se rend compte aujourd’hui que la catastrophe annoncée n’est finalement pas arrivée du tout.

Pour mémoire, la catastrophe a été annoncé par des illuminés comme Neil Ferguson qui annonce la fin du monde à chaque grippe. En France, 400 000 morts de la maladie étaient annoncées sur l’année quelles que soient les mesures. Ajoutées aux 600 000 décès habituels, cela aurait dû faire 1 million de morts en France en 2020. On en a finalement eu 660 000.
La plupart des politiques et journalistes ont arrêté de prétendre que 2020 a été une hécatombe, mais affirment que si le monde s’en est aussi bien sorti, c’est grâce à l’efficacité de leurs mesures. Ils se servent donc de ce raisonnement pour continuer à maintenir les restrictions. Plutôt que de devoir prouver que les restrictions servent à quelque chose, ils les appliquent et annoncent la fin du monde si jamais on les enlève.

Il faut bien se rendre compte de la stupidité et de la dangerosité de ce raisonnement. Si des gens coulent du nez et qu’un charlatan leur donne de la mort au rat en guise de médicament, vous aurez la moitié des gens qui vont mourir et le charlatan va dire : « ouf, heureusement que je leur ai donné mon médicament, vous avez vu comme ce virus était dangereux ! ». C’est ce type de raisonnement qui a justifié les saignées pendant des siècles. Heureusement depuis, on est passé à autre chose.

Avec ce type de raisonnement, on peut aussi faire un sacrifice tous les jours pour que le soleil continue à se lever. Il suffit de promettre la catastrophe si on arrête. Ce principe de faire peur, c’est la base du charlatanisme.

Juste si on réfléchit 2 minutes. Lorsque l’on a une épidémie, que l’on prend des mesures et qu’au final on a plus de décès que d’habitude sur une courte période, on n’en déduit pas que les mesures sont bonnes et que le virus est dangereux. A minima, on en déduit que la combinaison virus-mesure n’est pas bonne du tout.

il serait peut-être temps de remettre en question les mesures prises.
Les défenseurs de ces mesures s’appuient toutefois sur des études scientifiques pour annoncer le nombre de vies sauvées grâce à leurs décisions. Dans cette vidéo, on va commencer par montrer que les études défendant les mesures et quantifiant les vies sauvées sont basées sur une arnaque intellectuelle. Les modèles mathématiques ne sont pas utilisés pour comprendre un phénomène, mais sont dévoyés pour faire la promotion des mesures. On verra en détail l’arnaque dans un article publié dans la revue NATURE (https://www.nature.com/articles/s41586-020-2404-8) considérée comme l’une des plus grandes revues scientifiques de notre époque.

Dans la deuxième partie de la vidéo, on va regarder, ce qu’il se passe en France pendant les périodes épidémiques et ce que l’on peut déduire des mesures prises en 2020. »

Avec une vraie constitution, les criminels qui suppriment les lits d’hôpitaux (et détruisent tous les services publics) depuis 40 ans rendraient des comptes au peuple et seraient punis. Au lieu de ça, l’impunité des fripouilles est totale. Notre « constitution » est un fake.


Le chirurgien Bernard Kron démolit la propagande politico-médiatique sur la saturation des réas

https://www.youtube.com/watch?v=gf8ICMM5ZBM


Dr Bernard Kron – « Les chiffres qu’on vous donne sont faux ! Et il suffirait d’ouvrir des lits ! »


https://www.maxmilo.com/produit/blouses-blanches-colere-noire/


LA CAUSE première et principale de la prétendue « crise sanitaire »,
c’est LA DESTRUCTION VOLONTAIRE (DONC CRIMINELLE) DE TOUT NOTRE SYSTÈME DE SOINS
par les ultralibéraux (les prétendues « élites » déformées dans les prétendues « grandes écoles ») depuis cinquante ans.


François Ruffin à l’Assemblée nationale : « Je n’obéirai plus »

[NULLITÉ des modèles mathématiques pour légitimer les décisions politiques] Que restera-t-il de l’épidémiologie à la fin de la crise Covid-19 ? par Juliette ROUCHIER

Encore un article remarquable sur le blog de Laurent Mucchielli, que je trouve extrêmement important pour la défense des libertés dans le monde.

Il s’agit (je vais le dire en termes moins mesurés que la très sérieuse Juliette ROUCHIER) de la démonstration scientifique de la nullité crasse et de la malfaisance criminelle des modèles mathématiques extravagants (absolument pas scientifiques) qui servent aux gouvernements à persécuter les populations depuis un an.

Toute cette folie d’une politique publique progressivement asservie aux statistiques me fait penser à la « gouvernance par les nombres » (parfaitement décrite par Alain Supiot) qui nous est progressivement imposée depuis cinquante ans : la folie scientiste qui anime l’ultralibéralisme est un trait commun entre l’URSS stalinienne, l’Allemagne nazie et l’Union européenne : tous les régimes totalitaires prétendent remplacer la délibération démocratique par un absolutisme prétendument scientifique. Avec la « crise sanitaire », cette folie scientiste s’aggrave.

Je reproduis ici ce bon réquisitoire contre les prétendus « modèles » mathématiques, pour pouvoir en surligner les passages qui me paraissent les plus importants.

Bonne lecture.

Étienne.


Que restera-t-il de l’épidémiologie à la fin de la crise Covid-19 ?

Laurent Mucchielli : Cet article rappelle quelques erreurs systématiques portés par les épidémiologues les plus visibles, comme la croyance que leur modèle est plus vrai que la réalité ou bien la nécessité d’exprimer des vues pessimistes pour soutenir des formes de gouvernement par l’acceptabilité sociale. On ne devrait pas laisser à cette discipline le monopole de l’expertise pour la décision publique.

par Juliette ROUCHIER, directrice de recherche au CNRS en économie et environnement, spécialiste de l’utilisation des modèles agents appliqués aux sciences sociales, et ancienne responsable du GDR « Policy Analytics » (Aide à la décision innovante pour les politiques publiques).

Le Monde a publié le 6 mars 2021 un entretien avec Simon Cauchemez qui marque une étape importante dans une forme d’absurdité logique qui s’expose depuis bientôt un an aux yeux de tous nos concitoyens. Quand on lui demande s’il s’est trompé en annonçant 300 000 à 350 000 morts il y a un an, le modélisateur du Conseil Scientifique répond « non », même si le nombre de morts estimés à cause de la Covid-19 est de moins de 90 000 à ce jour (puisque les morts avec Covid-19 ne sont pas tous morts de Covid-19 : l’INED recommande encore d’attendre pour conclure). Ses arguments centraux sont de deux natures : les mesures prises sont à l’origine de cet écart massif, et l’épidémie n’est pas finie.

Cette négation est un révélateur d’un certain nombre de biais, généralisés au sein de la communauté épidémiologiste la plus officielle, dont celui qui consiste à refuser toute remise en cause. Si celui-ci pose en particulier des problèmes lorsque les prédictions servent à justifier des politiques publiques, il en existe d’autres qui s’expriment régulièrement dans des séminaires, des publications, comme l’idée qu’on se doit d’être pessimiste dans les interventions publiques.

En préambule à ce texte, il faut noter la mauvaise habitude qui s’est imposée de faire usage d’arguments d’autorité pour inclure ou exclure les personnes qui seraient « habilitées », en leur qualité d’épidémiologues, à critiquer ou même parler de modélisation. Cette défense disciplinaire est assez classique (on la trouve en économie ou en finance depuis quelques dizaines d’années). Elle reste choquante pour tous les praticiens interdisciplinaires qui défendent, au contraire, l’idée que le modèle formel a l’avantage d’établir une lingua franca qui le rend discutable par toute personne capable de le lire et de poser des questions pertinentes à son égard.

Les 400 000 morts du Président

Ce qui a caractérisé la période de crise que nous connaissons est un amour immodéré des chiffres et nombres, produits et utilisés de façon souvent un peu farfelue. Les « 400 000 morts du Président de la République », dans son allocution du 28 octobre marquent un moment de bascule dans la capacité à masquer la réalité sous des modèles.

Après la première saison de l’épidémie, où au minimum 350 000 morts avaient déjà été annoncés par l’équipe de Ferguson pour l’Angleterre, ce qui créait déjà un décalage important avec les données, on pouvait se dire que les modèles étaient à réviser (on note au passage que S. Cauchemez a travaillé 8 ans dans le laboratoire de Ferguson, ce qui peut expliquer qu’il ait été choisi comme expert national, à l’instar de son ancien collègue outre-Manche). A priori, ils sont pourtant basés sur les mêmes principes : des extrapolations de mortalité ou réanimation à partir des données du moment, et n’ont pas intégré les connaissances acquises déjà en septembre.

Ainsi une hypothèse importante est apparuedès juin : il existe des humains que le virus ne peut pas utiliser pour continuer son voyage entre hôtes. Une part non négligeable de la population serait protégée de ce virus avant même de l’avoir rencontré – soit l’individu possède une « immunité croisée », soit ses muqueuses ne laissent pas pénétrer le virus – ou il ne le transmettrait pas, même une fois infecté. C’est ce qui expliquerait à la fois le faible taux d’infection chez et par des enfants (à ce jour Karl Friston donne le chiffre de 40% d’enfants et 25% des adultes qui naturellement ne feront pas partie de la chaîne de transmission), mais aussi le fait qu’au sein de nombreux foyers seulement une partie de la famille se trouve infectée si l’un est malade, ou encore la diffusion limitée du virus sur le Diamond Princess. En effet, sur environ 3 700 passagers exposés au virus pour la première fois, 700 seulement l’ont attrapé – alors que l’on sait que le SARS-COV2 circulait malgré le confinement en cabine, par le système d’aération (beaucoup moins que sans confinement, mais il circulait tout de même). C’est l’idée que Michael Levitt (prix Nobel de chimie) a défendu, et il a pu montrer également dès mars 2020 que l’épidémie ne suivait pas une courbe exponentielle, mais que le taux de croissance diminuait rapidement.

Ces hypothèses essentielles pour réaliser des prédictions numériques, qui mériteraient au moins d’être testées, n’ont sûrement pas servi à produire les chiffres, presque identiques à ceux qui était annoncés six mois plus tôt. C’est comme si rien n’avait été appris.

Par exemple, la question de l’évolution du virus (les « variants ») était évoquée publiquement dès septembre en France, et on pouvait donc comprendre que plusieurs épidémies se succédaient déjà, chacune construisant une courbe plus ou moins en cloche. Mais cette donnée a été ignorée dans les discussions de séminaires en France ou à l’étranger : comme s’il fallait reconnaître une « seconde vague », un « rebond » automatique à la fin du confinement, et ce même si les courbes des modèles ne ressemblaient pas du tout aux courbes des données. Ainsi, la « seconde vague », artefact de modélisation, s’est-elle imposée comme vérité dans le grand public, sans qu’il soit possible de la mesurer dans la réalité. Le modèle est, à nouveau, « plus vrai » que la réalité.

Pour autant, sa valeur de vérité demeurait relative puisque Simon Cauchemez lui-même réduisait un peu l’ampleur de la « catastrophe annoncée » : lorsque le Président disait 400 000, lui-même misait plutôt sur 300 000. Il convient de noter la nonchalance avec laquelle 1/3 de morts sont ajoutés dans la balance. On voit que toute hypothèse trop pessimiste est toujours bonne à prendre chez les épidémiologues officiels. D’autant que ce chiffre pose un problème lorsqu’il est abandonné sans correction dans l’espace public. Face à une létalité estimée de 0,5% à ce moment, n’importe quel citoyen connaissant la règle de trois savait que 400 000 morts n’adviendraient que sur une population française plus grande qu’elle ne l’est à l’heure actuelle (il faudrait 80 millions d’habitants). En outre, la répartition par classe d’âge de la mortalité était largement connue de tous et retomber sur un chiffre si simplement proportionnel montrait que les modèles n’avaient pas grand-chose de « savant ». On peut se demander quelle part du public a perdu confiance dans les affirmations des scientifiques face à cette extrapolation un peu farfelue.

Plus grave encore : cet épisode a révélé que, tout en agitant sans cesse des chiffres et des nombres, les épidémiologues ne prenaient pas les valeurs annoncées au sérieux : la dénégation reste faible dans le Check news, et aucun membre du conseil scientifique n’a corrigé publiquement le chiffre en insistant sur l’exagération du Président. Travailler dans la modélisation quantitative et ne pas défendre la valeur numérique des résultats : c’est un manque de sérieux qui pose vraiment question dans le contexte d’inquiétude que subit la population.

Enfin, peut-être le pire : à aucun moment les épidémiologues n’ont pris le soin de préciser en combien de temps toutes ces personnes étaient censées mourir. Or, on ne s’inquiète pas de la même façon quand une maladie fera 300 000 morts en cinq ans (ce qui semble envisageable si la Covid-19 devient endémique et si les soins précoces sont toujours invisibilisés dans notre pays) ou 300 000 morts en une saison. En jouant sur cette ambiguïté, les membres du Conseil Scientifique ont donc bien fait de la politique plutôt que de la science (dont le travail est au contraire de réduire toute ambiguïté).

Cet épisode met en lumière non seulement la persistance dans l’erreur de méthode, le refus d’intégrer des nouvelles données, et – par la bande – le manque de capacité critique des grands journaux qui ont relayé ces informations sans particulièrement s’inquiéter de leur validité.

L’homogénéité du monde et l’agrégation de données

D’autres chiffres sont apparus ici ou là, comme le fameux nombre 6 pour les rassemblements privés autorisés ou les tables au restaurant. On serait bien en peine de connaître le modèle sous-jacent à l’édiction de cette norme, voire sa logique : si des rencontres de six personnes se font régulièrement, et si les personnes impliquées changent de groupe régulièrement, la propagation devrait se faire à peu près aussi bien dans des groupes de huit ou quatre. Aujourd’hui, on autorise les étudiants à remplir les universités à 20%, sans qu’on ait même une idée d’où pourrait sortir un tel chiffre. Des nombres magiques régulent ainsi nos vies.

À ma connaissance, peu de chercheurs sont intervenus pour signifier que les modèles utilisés ne permettaient pas de traiter ces questions de modifications de réseaux (et donc de « prévoir » l’effet d’un confinement ou autres règles de « distanciation »). Gianluca Manzo signalait le rôle des super-disséminateurs dans l’épidémie, qui nécessitait une attention sérieuse à la réalité des interactions. Sans cette réflexion, comment penser une politique efficace puisque l’hétérogénéité du nombre de liens est essentielle dans les dynamiques de diffusion. J’avais insisté moi-même sur le fait qu’on ne peut pas faire de prédiction ferme avec des modèles de diffusion sur des réseaux, qui sont soumis de façon très importante à l’histoire des hasards de certaines rencontres (on appelle cet effet la « dépendance au chemin »).

En l’absence d’analyse fine de ces questions de réseaux, certains épidémiologues ont traité le confinement dans les quelques modèles qui les représentaient en retirant de façon homogène 70% des interactions à chacun des agents. C’est évidemment une erreur de bas niveau que de croire qu’on capture ainsi une représentation crédible du confinement tel qu’il a été vécu et, surtout, de croire que cette façon de représenter n’a pas d’influence sur les résultats. Il ne s’agit pas de reprocher aux collègues de réaliser ces modèles homogènes pour en observer les résultats et les analyser. Le problème surgit dès qu’on les utilise comme des guides pour l’action dans un monde fortement hétérogène.

Un autre aspect absurde de la modélisation officielle a été de produire des courbes nationales d’extrapolation de données, sans passer par des analyses locales de situation. Or, lors du premier confinement, les différentes zones observées étaient séparées et le virus ne circulait pas plus que les humains entre les régions : du point de vue de la diffusion du virus, chacune d’entre elles était dans une dynamique spécifique, et les extrapolations de cas ne pouvaient se faire de façon intéressante et pertinente qu’à l’échelon local. Pour autant, on a continué à entendre des assertions comme « mon modèle est meilleur pour les données nationales que locales, donc je l’utilise à l’échelle nationale » – là où tout modélisateur sérieux aurait plutôt conclu que le modèle devait DONC aller à la poubelle et être sérieusement révisé. De façon étrange, les collègues ne semblaient pas comprendre les questions concernant les dynamiques locales quand on les posait en séminaire, et n’y répondaient jamais. Finalement, c’est en novembre qu’Alexandra Henrion-Caude (dans une vidéo apparemment supprimée par YouTube) a montré combien une analyse des dynamiques locales aurait été informative – en particulier pour affronter l’apparition d’une seconde épidémie en connaissant mieux le degré de naïveté de la population et les formes épidémiques à attendre.

Le modèle à la place de la réalité

L’idée de la « seconde vague » a été longuement discutée. Apparemment, de nombreux spécialistes des maladies respiratoires s’inquiétaient que cette idée se répande car ils savaient qu’elle n’est pas pertinente. Ils s’attendaient à voir une courbe en cloche, puis à devoir attendre pour voir ce qu’il adviendrait ensuite de l’épidémie : reviendrait-elle ou non ? Dans les modèles, par contre, si un confinement ne dure pas très longtemps, dès qu’il s’interrompt on voit une remontée quasi-immédiate du nombre de cas. Dans notre livre, nous montrons que cela est vrai quel que soit le modèle. Si cet effet apparaît quelles que soient les hypothèses, c’est qu’il est mécaniquement lié à la modélisation en SIR (Sain, Infecté, Rétabli), pas qu’il est « vrai ». Dans les chiffres d’infection, ce n’est qu’avec un certain décalage qu’on a pu voir une remontée des cas en juillet – pas du tout comme les modèles l’auraient « prédit ». On peut alors faire l’hypothèse que ce résultat est lié au fait que la dynamique du virus-même n’est pas prise en compte dans les modèles (sa « saisonnalité »). La seule façon de croire à une « seconde vague » identique à celle des modèles est de nier une fois de plus les propriétés temporelles et dynamiques. On peut noter d’ailleurs que c’est en s’intéressant à cette remontée de juillet, qu’ils ont considéré comme une anomalie, que les membres de l’IHU de Marseille ont pu détecter un premier variant, et prévenir les Français avec une bonne connaissance du phénomène dès le mois de septembre 2020.

La question de la qualité des données a été évoquée de façon régulière par les démographes. Pour Hervé Le Bras, très tôt on pouvait identifier les limites des analyses chiffrées. D’autres ont pu rappeler les méthodes habituelles de recueil de données pour suivre une épidémie, ou montrer comment les discours officiels utilisaient sans cesse de nouvelles mesures pour décrire l’épidémie, sans qu’aucune ne soit bien définie, ni ses incertitudes spécifiées – en particulier en ce qui concerne les déclarations de décès de personnes avec Covid-19 ou de Covid-19.

Or, malgré la dépendance fondamentale aux données de tous les modèles basés sur des extrapolation dans le temps, aucune attention n’a été prêtée à cette discussion par les épidémiologues les plus visibles. Les preuves tournaient parfois en rond d’un modèle d’évaluation à un autre modèle, et la qualité des données mesurées semblait finalement accessoire. Par exemple, R0 est une valeur approximée grâce à un modèle basée sur les données d’infection (non mesurée avant que le nombre de tests soit suffisant), mais sert de variable d’entrée à de nombreux modèles de prédiction, sans que soient toujours prises des précautions concernant la compatibilité des hypothèses, ou l’accumulation des incertitudes lors de l’enchâssement de modèles.

Ainsi, le satisfecit épidémiologique, repris complaisamment par Libération, repose tout de même sur l’idée qu’on ne prend en compte ni les erreurs à court terme (en nombre d’occupation des lits de réanimation avec quelques semaines d’avance), ni à long terme (une année entière). À partir d’un modèle qui a été rapidement validé sur quelques jeux de données–excessivement imparfaites – Simon Cauchemez prétend être certain que ses prédictions auraient été réalisées si on n’avait pas confiné. On parle ici d’une différence d’ordre de grandeur de 1 à 3, ce qui est énorme. Cette logique pose un problème : il n’y a aucun contrefactuel pour démontrer qu’il a raison, puisque les modèles ne pouvaient être validés. Par exemple, on ne peut pas calculer l’ampleur de l’effet du confinement avec le type de modèle utilisé, donc aucune prédiction réfutable n’a été émise.

Pourtant, il n’y a aucune observation de pays où la catastrophe annoncée ait été réalisée au niveau prévu, et on en reste même loin. On peut faire référence à quelques situations préoccupantes, très localisées, mais on voit qu’elles sont des exceptions plus que des règles, et qu’il faudrait en analyser finement les causes.

Un autre genre de preuve pourrait en effet être apporté par les pays qui ont établi le contrefactuel politique, comme la Suède. Malheureusement pour nos épidémiologues, elle joue le rôle de preuve inversée, avec des courbes presque similaires aux nôtres, sans qu’aucune règle autoritaire n’y ait été imposée, pas plus que la destruction méthodique de l’économie. Si on doit dire que « les modèles ne se sont pas trompés » il faut alors expliquer pourquoi notre mortalité est similaire à celle de la Suède, qui en toute logique devrait voir son ratio de morts être environ trois fois plus élevé que le nôtre. Plusieurs études montrent maintenant que le confinement strict ne présente pas de gain perceptible face à des mesures plus légères de distanciation, que l’obligation de rester à la maison n’est pas garante d’une réduction de circulation du virus, pointent que la suppression des grands rassemblements est la meilleure explication pour décrire l’histoire de l’épidémie en Suède (qui a aussi fermé les universités et les lycées). Pour autant, on lit souvent que la Suède serait « différente » et ne pourrait être comparée à la France. On peut se demander sur quels critères cette affirmation puisque ni les caractéristiques de la population ni l’organisation ne sont pour l’instant explicatifs des courbes de mortalité, et que la Suède avait visiblement un déficit de lits en réanimation supérieur au nôtre, et une densité de population dans les grandes villes équivalente à nos métropoles.

Pourquoi les collègues, et les journalistes, continuent-ils à répéter, souvent de façon péremptoire, que leurs modèles sont justes alors que cela n’a aucun sens sans démonstration rigoureuse ? Le niveau d’éducation étant ce qu’il est, beaucoup d’internautes s’amusent de façon visible à pointer les erreurs de prédiction, ce qui permet de réduire encore la confiance dans la parole des experts. Il n’y a qu’au pays de Lewis Carroll que la répétition rend vraie une proposition (1).

Admettre quelques exagérations, et expliquer les modifications apportées aux modèles tandis que le temps passait, aurait permis de remettre en cause la tendance signalée au pessimisme. Faisons une expérience de pensée : il semble acceptable aujourd’hui de produire une surestimation dans un rapport de 1 à 3 du nombre de morts, sans que l’ampleur de la différence ne soit discutée. Imaginons à l’inverse que quelqu’un ait prévu 70 000 morts plutôt que 90 000  : l’erreur est bien moins grande, les ordres de grandeur sont conservés.  Mais cette prévision aurait sûrement valu des critiques à son émetteur, si on l’avait même écouté.

Finalement, avec le recul, on constate que les modèles supposément quantitatifs nous auront donné des narrations vagues, et n’auront jamais été validés de façon convaincante par des observations. Certains finissent par être donnés sous forme d’outils à générer des « prédictions » brutes jetées en pâture à un public non informé, sans claire qualification des « précautions » à prendre pour les interpréter. Le public risque encore de se rendre compte que ces modèles ne prévoient « bien » qu’en de très rares occasions, elles-mêmes peu prévisibles. Si cela déçoit un peu plus le public, gouverné depuis un an par des arguments qu’il découvre si fragiles, que va devenir l’autorité d’une « science » qui n’est plus discutée entre savants mais sert surtout de promotion médiatique ?

Interprétation d’un naufrage intellectuel

Que s’est-il passé lorsque l’épidémie est arrivée en France et que la science a été soudain mise au centre de l’attention médiatique et politique ? La même chose que ce que notre profession connaît depuis des années : l’ANR a lancé un appel à projets. Certains projets ont été sélectionnés, et d’autres non : ceci a créé des ressentiments et des inquiétudes, et a poussé chacun à s’agiter encore plus pour être visible ou reconnu – et donc « écrire des papiers » rapidement plutôt que de collaborer pour améliorer la compréhension collective des problèmes. Même si on a pu voir des exceptions notables, initiées dès mars, comme le collectif CoVprehension, où l’explication des phénomènes a été collectivement analysée et rédigée, les séminaires de ModCov19 (le réseau officiel lancé par le CNRS autour de la modélisation) ont par contre montré un monde d’échanges savants très « habituel », où chacun présente un papier réalisé en petit groupe, et où la discussion est limitée à quelques questions minimales posées en dix minutes, sans critique possible. Cette organisation individualiste et coupant court aux discussions n’est pas un choix des chercheurs eux-mêmes, c’est simplement la forme devenue rituelle, la norme émergente des vingt dernières années. C’est le résultat d’un long glissement lié à la culture du projet et de l’évaluation individuelle : mieux vaut maintenant rendre invisible les collègues et leurs résultats ou questions, que de se confronter à leur point de vue et perdre un temps précieux en construction de carrière ou en accès aux financements.

Ainsi, bien que l’académie de médecine ait indiqué dès juillet que l’analyse des eaux usées permettaient de prévoir efficacement la présence du virus dans la population et anticiper avec deux semaines d’avance les entrées à l’hôpital, certains épidémiologues ont préféré ignorer cette information, et ne pas la croiser avec leurs propres prévisions pour améliorer les modèles – alors que ceux-ci remplissaient exactement le même rôle. L’apparition des variants et son impact sur la stratégie sanitaire n’est mis en avant que tardivement par l’épidémiologie officielle, alors que tout ceci était clairement signalé dès septembre par l’IHU.  Pas plus que les questions soulevées sur l’efficacité du vaccin, depuis des mois, ne sont même signalées comme limite pour les modèles présentés.

Cette compétition intense pour l’accès aux ressources repose en plus sur des nécessaires hiérarchies implicites, et l’autorité de certaines instances sont acquises dans beaucoup de discussions savantes. Par exemple : les résultats de l’Institut Pasteur sont toujours vrais, même si – si on en croit leurs propres analyses – certaines reconnaissent que leurs modèles n’étaient pas prévus pour intégrer l’effet d’un confinement, et qu’il a fallu improviser. Pourtant, la précarisation des chercheurs étant parfaitement installée, on se rend compte que l’équipe qui a donné des indications depuis des mois à notre gouvernement, est composée presqu’exclusivement de jeunes non statutaires. Ceux qu’on appelle les « précaires » de la recherche ont souvent un peu moins d’expérience et de culture scientifique du fait de leur âge, donc potentiellement un peu moins de réflexivité, et un réseau plus limité pour discuter avec leurs pairs et tester largement leurs hypothèses et idées (car la relation aux pairs ne se réduit pas au « peer-review » mais est un exercice d’échange quotidien). Enfin, on sait qu’il est très délicat pour eux de développer une recherche profonde et risquée, voire d’apporter des contradictions au sein des espaces de recherche dont leur carrière dépend.

Cette acceptation passive de la compétition va de pair avec une méconnaissance de disciplines avec lesquelles les épidémiologues devraient pourtant être familiers. Par exemple, comment comprendre que certains chercheurs de sciences dures confondent démocratie et respect de leurs recommandations ? Parce qu’ils n’ont pas de culture de l’aide à la décision intégrant la science, ne connaissent pas l’idée d’arbitrage entre des options possibles comme la développent par exemple les économistes, ni ne savent qu’une décision en univers complexe ne peut en aucun cas se baser sur un unique critère d’analyse. Pendant un an, c’est un arbitrage entre acceptabilité perçue dans la population et nombre de morts qui a été fait – or, « l’acceptabilité » est un concept de manipulation sociale bien plus que de discussion démocratique. En confondant leurs idées personnelles avec le bien commun, les scientifiques qui se prétendaient aptes à aider au gouvernement du pays ont fait preuve de leur inculture en philosophie, en épistémologie, en aide à la décision, ou même en sociologie des sciences. Ce biais est malheureusement très répandu, et on n’imagine pas le résoudre sans transformer en profondeur les parcours éducatifs.

On peut espérer que cette rapide exposition des défauts structurels du travail dans le monde scientifique et l’expertise, dont on ne donne ici que quelques éléments, permettra de revoir intelligemment les trajectoires de politique scientifique dans les prochaines années. En particulier si les maladies infectieuses émergentes sont à attendre en grand nombre, on ne pourra pas se permettre un tel manque de discussion entre scientifiques. La compétition à tout crin n’a jamais été, a priori, le chemin à prendre pour que la connaissance puisse servir à tous.

Juliette ROUCHIER, directrice de recherche au CNRS en économie et environnement, spécialiste de l’utilisation des modèles agents appliqués aux sciences sociales, et ancienne responsable du GDR « Policy Analytics » (Aide à la décision innovante pour les politiques publiques).

Source : le blog de Laurent Mucchielli sur Mediapart, https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/220321/que-restera-t-il-de-l-epidemiologie-la-fin-de-la-crise-covid-19

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PS : C’est vrai qu’ils sont incroyablement jeunes, les modélisateurs de (la multinationale) Pasteur…

https://research.pasteur.fr/fr/team/mathematical-modelling-of-infectious-diseases/