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[ABUS DE POUVOIR MÉDICAL] « PFIZER PAPERS, Les crimes de Pfizer contre l’humanité », un livre-enquête important de Naomi Wolf et 3 250 experts coordonnés par Amy Kelly

[ABUS DE POUVOIR MÉDICAL] « PFIZER PAPERS, Les crimes de Pfizer contre l’humanité », un livre-enquête important de Naomi Wolf et 3 250 experts coordonnés par Amy Kelly

Chers amis, Je suis en train de lire un livre impor­tant, impres­sion­nant, révol­tant, vou­lu par Nao­mi Wolf et réa­li­sé avec 3 250 experts de War­Room et Dai­ly­Clout coor­don­nés par Amy Kel­ly pour lire, com­prendre et vul­ga­ri­ser les 450 000 pages de docu­ments que Pfi­zer a four­nis à la FDA pour obte­nir l’au­to­ri­sa­tion de mise sur le mar­ché (AMM) de leur poi­son fal­la­cieu­se­ment nom­mé « vac­cin COVID ». https://​www​.edi​tions​mar​co​piet​teur​.com/​3​9​3​-​p​f​i​z​e​r​-​p​a​p​e​r​s​.​h​tml Pour­sui­vie en jus­tice par l’a­vo­cat Aaron Siri,…

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Dire que « nous sommes en démocratie » est une arnaque. Par définition, L’ÉLECTION EST ANTIDÉMOCRATIQUE, elle prive les électeurs de toute souveraineté (invité chez Omerta)

Anna Legrand m’a invi­té à expli­quer mon tra­vail sur le média d’in­ves­ti­ga­tion Omer­ta, créé par Régis Le Som­mier. Bonne écoute de ce nou­vel entre­tien, sur Omer­ta, et dites-moi en com­men­taires, svp, si vous avez des idées nou­velles pour accé­lé­rer la ger­mi­na­tion des graines 🙂 Étienne. https://​www​.you​tube​.com/​w​a​t​c​h​?​v​=​m​u​i​B​Q​I​x​v​6_E Post scrip­tum – RÉSUMÉ : Par construc­tion, volon­tai­re­ment, depuis l’o­ri­gine, L’É­LEC­TION-par­mi-des-can­di­dats-qu’on-peut-aider est d’a­bord une pro­cé­dure de dépossession…

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FAIRE LA RÉVOLUTION. Premiers échanges entre un marxiste et un démocrate, Chris et Étienne, sur la chaîne du Canard réfractaire

J’at­tends beau­coup des échanges avec Chris chez Yohann : réflé­chir ensemble, un mar­xiste et un démo­crate, aux meilleures voies de l’é­man­ci­pa­tion des êtres humains de toute forme de domi­na­tion et d’in­jus­tice, voi­là un beau chan­tier. Il se trouve en l’oc­cur­rence que l’i­déo­lo­gie mar­xiste, qui m’in­té­resse évi­dem­ment sur de nom­breux points, me fait aus­si très peur sur d’autres points, que je juge essen­tiels. Et notam­ment : com­ment les mar­xistes comptent-ils faire pour nous garan­tir la liber­té, la…

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For­mat grille – For­mat articles complets

AfterThinking sur Discord, 29 janvier 2022, 21 h : entretien sur la monnaie

Chers amis,

Je vous pro­pose de nous retrou­ver ce soir (same­di 29 jan­vier) sur un ser­veur Dis­cord de fidèles de Thin­ker­View, pour par­ler de mon­naie (et d’autres sujets connexes, si vous vou­lez, bien sûr).

Voi­ci l’an­nonce qui a été publiée sur le ser­veur d’After­Thin­king :

En écho à son pas­sage sur Thin­ker­view il y a 4 ans, Étienne Chouard revient nous par­ler et répondre à vos éven­tuels questionnements.

Pour rap­pel, Étienne est un acti­viste fran­çais, pro­fes­seur de droit et d’é­co­no­mie jus­qu’en 2019.
Il s’est fait connaître du grand public en 2005 lors­qu’il défen­dait le « non » au Réfé­ren­dum sur le TCE, le Trai­té éta­blis­sant une Consti­tu­tion pour l’Europe.

Pour éta­blir une vraie sou­ve­rai­ne­té popu­laire, il tra­vaille à l’ins­ti­tu­tion d’un pro­ces­sus consti­tuant popu­laire per­ma­nent (PCPP), en insis­tant sur l’im­por­tance car­di­nale d’une créa­tion moné­taire publique sous contrôle citoyen.

Pen­dant la révolte des Gilets Jaunes, il a pro­mu la prio­ri­té abso­lue du RIC, le Réfé­ren­dum d’I­ni­tia­tive Citoyenne.

« Je cherche à déve­lop­per une édu­ca­tion popu­laire consti­tuante : je pré­tends que nous, les repré­sen­tés, nous sommes les seuls aptes et légi­times pour écrire les règles de notre propre repré­sen­ta­tion, notre consti­tu­tion. Ce n’est pas aux hommes au pou­voir d’é­crire les règles du pou­voir. Ce n’est pas aux repré­sen­tants de modi­fier la Constitution. »

Et pour vous rafraî­chir la mémoire, voi­ci son inter­view chez Thinkerview :
https://​www​.you​tube​.com/​w​a​t​c​h​?​v​=​D​R​O​q​R​_​7​E​Kvs

Pour cette soi­rée, Étienne nous par­le­ra tout par­ti­cu­liè­re­ment de la monnaie.

Vous pou­vez dès à pré­sent com­men­cer à poser des ques­tions, que Étienne décou­vri­ra lors de son intervention.
Pour ce faire, veuillez uti­li­ser ce salon, pré­vu à cet effet :

🧰pré­­pa­­ra­­tion-chouard

sylvain sarrailh parlementartstation

+ L’au­dio de ce Livre Blanc sera enre­gis­tré afin d’en pro­po­ser un pod­cast, sur https://​after​thin​king​.net/

Voi­ci le pod­cast en ligne :

https://​after​thin​king​.net/​e​n​t​r​e​t​i​e​n​–​a​v​e​c​–​e​t​i​e​n​n​e​–​c​h​o​u​a​rd/

[ Cli­quez sur le Cygne Noir pour confir­mer votre présence ]

Dès que j’ai l’a­dresse du ser­veur, je vous la copie ici 🙂

Voi­là :
https://​dis​cord​.gg/​f​T​y​6​Z​FbQ

Étienne.


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Action de terrain à Saint-Clair-Du-Rhône : un SIC (sondage d’initiative citoyenne) sur un échantillon tiré au sort, pour savoir si la population demande à son maire de soutenir la candidature de Clara Egger (la seule qui veuille une vraie démocratie, c’est-à-dire un processus constituant populaire permanent PCPP)

Chers amis,

Encore une fois, il se passe quelque chose d’im­por­tant à Saint-Clair-du-Rhône (« la capi­tale du RIC »), sous l’im­pul­sion de Daniel et de ses amis.

La petite com­mune de Saint-Clair-du-Rhône PROUVE que les citoyens peuvent exer­cer leur sou­ve­rai­ne­té sans attendre que leurs repré­sen­tants les y auto­risent : nous pou­vons tous orga­ni­ser nous-mêmes les RIC que nous vou­lons, sans avoir besoin de l’ac­cord ou de l’aide des élus, des médias, des auto­ri­tés… Cette démons­tra­tion est essen­tielle pour don­ner de l’es­poir et donc de l’éner­gie à tous ceux qui rêvent d’une démo­cra­tie digne de ce nom : nous pou­vons nous com­por­ter de façon démo­cra­tique ici et main­te­nant, sans dépendre de nos maîtres pour cela.

L’ac­tion de cette semaine a consis­té à faire tirer au sort (par un huis­sier) 100 citoyens d’un bureau de vote, et d’al­ler leur poser la ques­tion un par un (c’est donc un réfé­ren­dum d’i­ni­tia­tive citoyenne au sens strict) :

Coupon et Enveloppe RICou1

Comme des grands (comme s’ils étaient sou­ve­rains, s’ap­puyant sur ce qu’af­firme solen­nel­le­ment la consti­tu­tion), les vil­la­geois ini­tia­teurs ont impri­mé une CARTE DE VOTANT, c’est-à-dire une carte d’a­dulte poli­tique, que tout dis­tingue de votre carte d’é­lec­teur (qui est une carte d’en­fant politique) :

Carte de votant dun RIC sauvage libre

Je vous invite à jouer : repé­rez tous les détails qui comptent sur cette carte d’homme libre (franc), et essayez ensuite d’i­ma­gi­ner com­ment vous pour­riez encore l’améliorer.


Un docu­ment d’in­for­ma­tion a été remis à tous les votants (dans votre inté­rêt, habi­­tuez-vous à bien dis­tin­guer le mot élec­teur du mot votant) :

2022 01 28 20 14 59


Les visites à domi­cile et le dépouille­ment (en pré­sence de l’huis­sier… et d’Y­van Bachaud !) ont eu lieu cette semaine et la par­ti­ci­pa­tion est de 87 % !

Depouillement des resultats devant huissier Resultats

Voi­ci les résul­tats :

87 par­ti­ci­pants sur 100 : 86 expri­més et 1 nul

1ère ques­tion : POUR= 53 | CONTRE= 14 | BLANC=19

2ème ques­tion : POUR= 43 | CONTRE= 12 | BLANC= 30

Sur­prise : Le sou­tien popu­laire de la can­di­da­ture de Cla­ra Egger — pour­tant tota­le­ment incon­nue — repré­sente 50% des suf­frages exprimés.

• Cette consul­ta­tion ser­vi­ra d’ar­gu­ment pour appuyer la demande au maire de don­ner sa signa­ture à Clara 🙂 

• l’ac­tion va être repro­duite dans le Maine-et-Loire (49) à Saumur.

• Si vous avez envie de repro­duire l’ex­pé­rience chez vous, vous trou­ve­rez de l’aide sur le dis­cord de Espoir RIC : https://​dis​cord​.gg/​H​s​f​g​3​f​9​cfp

Un article publié cette semaine dans la presse locale pour signa­ler l’action :
saint clair du rhone le ric invite dans la campagne presidentielle

Le (très beau et impor­tant) site d’Es­poir-RIC : https://​www​.espoir​-ric​.fr/


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Le #9 de la Gazette des Amis du RIC est paru 🙂

Gazette 9 WP

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Le sommaire

Invi­ta­tions à l’action
• Par­ti­ci­per aux vota­tions du MCP
• Sou­te­nir la Pro­po­si­tion de RIC à l’Assemblée Nationale
• RAPPEL : par­ta­ger l’appel 2022 pour le RIC constituant
• Dif­fu­ser un livre pour ins­tau­rer le RIC consti­tuant en 2022
• Envoyons nos meilleurs voeux de démo­cra­tie aux maires
• Par­ti­ci­per à la récolte des 500 par­rai­nages pour le RIC

Vidéos
• Éric Zem­mour : réfé­ren­dum pré­si­den­tiel ver­sus RIC
• Les uni­ver­si­tés popu­laires #01- Démo­cra­tie, élec­tion et RIC
• Fabrice Gri­mal de LCC2022 dédie une vidéo au RIC
• LIVE sur la stra­té­gie élec­to­rale pour le RIC en 2022
• Pro­po­si­tion de fonc­tion­ne­ment de RIC du père Chouard – Audi­tion d’Objectif RIC
• Audi­tions démo­cra­tiques des can­di­dats à la pré­si­den­tielle 2022

Infos utiles + Agenda
• Com­pa­ra­teur des RIC des can­di­dats 2022
• Ana­lyse du RIC de Fabrice Gri­mal (LCC2022)
• Ana­lyse du RIC de Flo­rian Phi­lip­pot (Les Patriotes)

Ouvrir le numé­ro 9

Présentation du sommaire en vidéo

 


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La théorie du complot de l’année dernière vient d’être adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale. En douce, de nuit et pendant les fêtes, comme toutes les lois scélérates. Et les anticomplotistes veillent, en dénonçant les « complotistes » ce qui protège les comploteurs.


Véran Le Fourbe (déc. 2021) : « Le pass vaccinal est une forme déguisée de l’obligation vaccinale,
mais c’est plus efficace qu’une obligation vaccinale : empêcher des gens d’aller dans des bars, des restaurants, dans des lieux qui reçoivent du public, s’ils ne sont pas « vaccinés », c’est plus efficace que de leur mettre une amende de 100 € quand on les attrape dans la rue.
 »

Je vous invite tous à lire, imprimer ET AFFICHER PARTOUT les art. 312 et suivants du code pénal, qui incriminent L’EXTORSION de consentement :

https://​legi​france​.gouv​.fr/​c​o​d​e​s​/​s​e​c​t​i​o​n​_​l​c​/​L​E​G​I​T​E​X​T​0​0​0​0​0​6​0​7​0​7​1​9​/​L​E​G​I​S​C​T​A​0​0​0​0​0​6​1​6​5​3​2​7​/​#​L​E​G​I​S​C​T​A​0​0​0​0​0​6​1​6​5​327

#Nous­Na­vons­Pas­De­Cons­ti­tu­tion


La technique de domination du GOUVERNEMENT est la même que celle de la MAFIA : le mafieux terrorise ses victimes, puis il se présente lui-même comme le protecteur, en échange de leur docilité.
L’obligation vaccinale, c’est de l’EXTORSION (art 312 et suivants du code pénal)

Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux.

https://​twit​ter​.com/​E​t​i​e​n​n​e​_​C​h​o​u​a​r​d​/​s​t​a​t​u​s​/​1​4​7​3​5​8​9​8​9​6​8​9​1​8​4​2​5​6​1​?​s​=20

[Fausse pharmacovigilance, corruption des autorités, abus de pouvoir] L’impuissance de la régulation des médicaments, par Peter Gøtzsche

Chers amis,

Chaque jour, je pour­suis (entre autres) la lec­ture du livre bou­le­ver­sant de Peter Gøtzsche dont je vous ai par­lé à la mi-sep­­tembre 2021 : « REMÈDES MORTELS ET CRIME ORGANISÉ : com­ment l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique a cor­rom­pu les ser­vices de san­té » (2015, 2019).

Il me semble que tout le monde devrait avoir lu ce livre, le crayon à la main. C’est un ser­vice public à lui tout seul, qui dénonce pré­ci­sé­ment, avec des cen­taines de preuves, la pro­fonde cor­rup­tion des ser­vices publics de la san­té par l’industrie chi­mique médicamenteuse.

Toutes les lois scé­lé­rates (liber­ti­cides et arbi­traires) impo­sées pen­dant les deux ans pas­sés avec la COVID-19 s’appuient, se fondent, ne reposent que sur, l’autorité scien­ti­fique (et morale) d’INSTITUTIONS qui sont, en fait, toutes pro­fon­dé­ment cor­rom­pues et dévoyées par l’industrie (qui arrose d’argent et d’honneurs les déci­deurs et conseillers, et qui menace les oppo­sants) : l’OMS, la FDA, le CDC, le GAVI, les revues scien­ti­fiques, les socié­tés savantes, les experts appoin­tés, la Haute Auto­ri­té de San­té, l’ANSM et les ARS en France, le « Conseil scien­ti­fique » et le « Comi­té consul­ta­tif natio­nal d’éthique » (pré­si­dés par la même fripouille)…

Dans le livre de Peter Gøtzsche, c’est le cha­pitre 10 qui traite de la cor­rup­tion des auto­ri­tés char­gées du contrôle des médi­ca­ments. Je repro­duis ici inté­gra­le­ment ce cha­pitre essen­tiel, mais en vous invi­tant avec insis­tance à ache­ter (et à offrir) ce livre, d’une part pour le lire en entier car chaque para­graphe compte, et d’autre part pour aider l’auteur dans son com­bat héroïque contre la cor­rup­tion sys­té­mique. Il ne suf­fit pas, je pense, de lire ce texte à l’é­cran : il faut avoir le livre à la mai­son, et le lais­ser traî­ner sur une table au salon, aux toi­lettes, dans une chambre, par­tout où il peut s’of­frir aux regards de ceux qui ne connaissent pas la gra­vi­té de la situa­tion. Ce livre est un outil d’ac­ti­viste. Donc il faut l’a­che­ter, pour s’en ser­vir. Tout est bon dans ce livre, impor­tant, révol­tant, du début à la fin.

Ce cha­pitre 10 est accom­pa­gné de 120 notes de réfé­rences pour sou­te­nir ses dires. Je suis en train d’étudier une à une ces réfé­rences, et d’y ajou­ter les liens cli­quables pour vous aider à les consul­ter vous-mêmes aisé­ment. Aujourd’hui, vous trou­ve­rez seule­ment les 27 pre­mières notes ain­si trai­tées, mais je conti­nue mon tra­vail et j’actualiserai ce billet au fur et à mesure jusqu’à avoir ren­du cli­quables les 120 réfé­rences. Je repro­dui­rai aus­si (dans la par­tie « com­men­taires » du billet) le texte inté­gral des réfé­rences les plus impor­tantes signa­lées par Peter.

Tout ça est bouleversant.

Bonne lec­ture.

Étienne.

Edit (4/1//2022) : j’en suis à la note 44…


Chapitre 10 : L’impuissance de la régulation des médicaments

(Extrait de « REMÈDES MORTELS ET CRIME ORGANISÉ : com­ment l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique a cor­rom­pu les ser­vices de san­té » (2015, 2019), de Peter Gøtzsche.)

Si les Amé­ri­cains connais­saient quelques-unes des affaires trai­tées à la FDA, ils ne pren­draient jamais autre chose qu’une aspi­rine Bayer.
Len  Lut­walk, scien­ti­fique de la FDA1

Nous n’a­vons pas de médi­ca­ments sécu­ri­taires. L’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique se contrôle plus ou moins toute seule ; nos poli­ti­ciens ont affai­bli les exi­gences régle­men­taires au cours des ans puis­qu’ils sont plus pré­oc­cu­pés par le fric que par la sécu­ri­té des patients ; il y a des conflits d’in­té­rêts dans les agences du médi­ca­ment ; le sys­tème est fon­dé sur la confiance bien qu’on sache que l’in­dus­trie ment ; et quand des pro­blèmes sur­viennent, les agences du médi­ca­ment recour­ront à des pseu­­do-solu­­tions qu’elles savent inaptes à résoudre le problème.

J’ai le plus grand res­pect pour le tra­vail des scien­ti­fiques conscien­cieux dans les agences du médi­ca­ment. Ils ont empê­ché l’au­to­ri­sa­tion de plu­sieurs médi­ca­ments inutiles ou nui­sibles et ont reti­ré bien des médi­ca­ments du mar­ché. Tou­te­fois, ils tra­vaillent dans un sys­tème fon­da­men­ta­le­ment défec­tueux dans lequel, le béné­fice du doute est tou­jours accor­dé à la pro­tec­tion des inté­rêts des com­pa­gnies et non pas à la pro­tec­tion de ceux des patients.

Cela devient mani­feste quand on com­pare les médi­ca­ments aux voi­tures. Ma voi­ture de 15 ans doit être ins­pec­tée deux fois par an. Si je me pré­sen­tais la pro­chaine fois sans ma voi­ture mais avec 10 mètres de docu­ments et que je disais aux ins­pec­teurs qu’ils n’ont pas à exa­mi­ner ma voi­ture mais l’é­norme pile de docu­ments dans les­quels sont col­li­gés les résul­tats des tests que j’ai soi­gneu­se­ment admi­nis­trés à ma voi­ture, ils pen­se­raient que je suis deve­nu fou.

N’est-il pas alors incroya­ble­ment exces­sif que nous ayons accep­té un sys­tème dans lequel c’est exac­te­ment ce que fait l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique ? La docu­men­ta­tion cli­nique pour tout juste trois médi­ca­ments peut occu­per jus­qu’à 70 mètres de car­tables (voir le cha­pitre 1). Dans mes 10 mètres de docu­ments, j’au­rais pu avoir caché quelque part que mes freins étaient défec­tueux sans que les ins­pec­teurs l’aient jamais rele­vé. De la même manière, des pro­cès ont révé­lé que les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques peuvent cacher des effets graves dans les mon­tagnes de docu­men­ta­tion, effets que les agences du médi­ca­ment ne relè­ve­ront jamais. La dif­fé­rence est que si mes freins font défaut, je pour­rai me tuer et peut-être tuer quelques autres per­sonnes alors que lors­qu’une com­pa­gnie cache les effets mor­tels de son médi­ca­ment alors qu’ il pour­rait tuer des dizaines de mil­liers de gens. Il fau­drait que nous soyons beau­coup plus pru­dents avec les médi­ca­ments que nous le sommes avec les véhi­cules, mais nous ne le sommes pas.

Pour­quoi avoir créé un sys­tème dans lequel l’in­dus­trie est son propre juge alors qu’il est tel­le­ment mani­feste que c’est insen­sé ? L’é­va­lua­tion des médi­ca­ments devrait être une entre­prise publique alors qu’elle ne l’est pas, et l’argent de l’in­dus­trie est par­tout : même nos agences du médi­ca­ment sont payées par l’in­dus­trie et se font donc concur­rence pour être la plus attrayante.

Un autre pro­blème fon­da­men­tal est qu’il s’a­git d’un juge­ment de valeur – non d’une ques­tion scien­ti­fique – de déci­der qu’un médi­ca­ment est trop dan­ge­reux mal­gré ses avan­tages. Que faut-il faire d’un médi­ca­ment qui tue rela­ti­ve­ment peu de gens alors qu’il amé­liore la situa­tion d’une foule de malades ? Il n’existe pas de règle d’or pour éclai­rer de tels juge­ments et les régu­la­teurs ne font pas mieux que les citoyens ordi­naires pour éta­blir où l’on doit tra­cer la ligne de démar­ca­tion. Mal­heu­reu­se­ment, les régu­la­teurs ne consultent pas la popu­la­tion ; ils consultent des gens impli­qués dans des conflits d’in­té­rêts ; des gens des com­pa­gnies qui pos­sèdent le médi­ca­ment et des spé­cia­listes dont un grand nombre ont des conflits d’in­té­rêts finan­ciers en rela­tion avec les médi­ca­ments qu’ils éva­luent. Les régu­la­teurs eux-mêmes peuvent aus­si avoir des conflits d’in­té­rêts finan­ciers et même quand ils n’en ont pas, les avan­tages décou­lant d’une déci­sion favo­rable pour­raient se trou­ver juste à côté, sous la forme d’un poste lucra­tif dans une compagnie.

 

LES CONFLITS D’INTÉRÊTS DANS LES AGENCES DU MÉDICAMENT*

* NDT. Une agence du médi­ca­ment est un orga­nisme gou­ver­ne­men­tal res­pon­sable de régle­men­ter tous les pro­duits uti­li­sées pour trai­ter les mala­dies. La régle­men­ta­tion com­prend la véri­fi­ca­tion de l’ef­fi­ca­ci­té, de l’in­no­cui­té des pro­duits et la défi­ni­tion des condi­tions d’u­ti­li­sa­tion cor­recte de ces pro­duits et des règles régis­sant leur dis­tri­bu­tion et leur uti­li­sa­tion par la population.

Les conflits d’in­té­rêts finan­ciers sont très nom­breux en régu­la­tion des médi­ca­ments1,2 et les régu­la­teurs peuvent faire un va-et-vient entre l’in­dus­trie et les agences du médi­ca­ment, c’est le phé­no­mène de la « porte tour­nante ». Le com­mis­saire de la FDA, Les­ter Craw­ford, a quit­té l’a­gence après le scan­dale du Vioxx (voir le cha­pitre 13)3. Craw­ford avait auto­ri­sé le Vioxx, un médi­ca­ment de Wyeth et après avoir démis­sion­né, il devint conseiller cadre de la firme de rela­tions publiques de Wyeth, Poli­cy Direc­tions Inc.4. Craw­ford fut plus tard mis à l’a­mende pour 90 000 dol­lars après avoir faus­se­ment décla­ré qu’il avait ven­du ses actions de com­pa­gnies rele­vant de la régu­la­tion de la FDA alors qu’il était res­té pro­prié­taire de ces actions5. Ces actions com­pre­naient des titres de Pep­si­co qui vend des bois­sons sucrées et de la res­tau­ra­tion rapide ren­dant les gens obèses pen­dant qu’au même moment, Craw­ford pré­si­dait le groupe de tra­vail de la FDA sur l’o­bé­si­té6.

On s’est posé des ques­tions au Dane­mark aus­si quand le régu­la­teur de médi­ca­ment ayant aidé Nyco­med à obte­nir une auto­ri­sa­tion pour une pilule amai­gris­sante, Leti­gen (signi­fiant « mince à nou­veau ») s’en alla direc­te­ment à un poste de direc­tion de la com­pa­gnie qui allait com­mer­cia­li­ser le médi­ca­ment. Leti­gen était un mau­vais médi­ca­ment. Il conte­nait de l’é­phé­drine et on le reti­ra plus tard du mar­ché en rai­son de ses effets car­dio­vas­cu­laires délétères.

Les membres des comi­tés consul­ta­tifs des agences du médi­ca­ment contri­buent aus­si à la cor­rup­tion de l’in­té­gri­té scien­ti­fique. Cer­tains tra­vaillent pour les deux par­ties et ils extorquent les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques en exi­geant des hono­raires de consul­tant, inha­bi­tuel­le­ment éle­vés, ce que les com­pa­gnies peuvent dif­fi­ci­le­ment refu­ser quand elles sou­haitent faire approu­ver des médi­ca­ments2. Il est mani­feste que les gens payés par l’in­dus­trie pour être sa voix dans les réunions de comi­té ne peuvent pas être aus­si défen­seurs des patients, ce qui signi­fie que leur rôle « d’ex­pert indé­pen­dant » n’existe pas.

Les agences du médi­ca­ment ne satis­font pas aux lois sur l’im­par­tia­li­té de l’ad­mi­nis­tra­tion publique bien qu’il ne semble pas dif­fi­cile d’y arri­ver. Au Dane­mark, par exemple, un expert n’a pas le droit de don­ner des conseils sur des sujets où il a un conflit d’in­té­rêts sus­cep­tible d’in­fluen­cer l’a­vis, quand c’est pos­sible d’ob­te­nir un avis qua­li­fié d’un expert sans conflit. Il y a quelques années, une tem­pête média­tique a été déclen­chée quand l’A­gence danoise du médi­ca­ment a recru­té la psy­chiatre Bente Glen­thaj dans son comi­té d’en­re­gis­tre­ment, lequel ne fait pas que don­ner des avis mais prend aus­si des déci­sions concer­nant l’ap­pro­ba­tion de nou­veaux médi­ca­ments7. Elle avait plu­sieurs conflits d’in­té­rêts avec les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques mais ne pou­vait pas voir en quoi cela posait un pro­blème. C’est vir­tuel­le­ment ain­si que tout le monde éva­lue ses conflits d’in­té­rêts finan­ciers : pas de problème.

L’a­gence du médi­ca­ment s’est défen­due en disant qu’il était impos­sible d’ob­te­nir l’ex­per­tise dont elle avait besoin sans accep­ter des gens en conflit d’in­té­rêts. Cet argu­ment était impos­sible à ava­ler. En 2011, il y avait 1201 psy­chiatres enre­gis­trés au Dane­mark, dont 92 (8 %) avaient la per­mis­sion de tra­vailler pour une socié­té phar­ma­ceu­tique. L’a­gence du médi­ca­ment vou­lait nous faire croire qu’au­cun de 1109 autres psy­chiatres n’é­tait qua­li­fié. Pour­tant le minis­tère de la San­té lui accor­da l’exemp­tion de la loi à la condi­tion qu’elle ne par­ti­cipe pas aux cas où l’on pour­rait dou­ter de son impar­tia­li­té. Un ins­tant ! Si elle ne pou­vait pas inter­ve­nir dans des cas où elle est experte, en psy­chia­trie, il ne res­tait plus de jus­ti­fi­ca­tion pour la gar­der à l’a­gence. Il va de soi qu’on ne fit rien. La pseu­­do-solu­­tion était en place.

Le cas danois est exem­plaire. Ce que les agences du médi­ca­ment font par­tout dans le monde, ce n’est pas d’é­vi­ter le recours à des experts en conflit d’in­té­rêts mais de leur deman­der de décla­rer ces conflits. Qu’on me par­donne la com­pa­rai­son mais je la crois per­ti­nente : quelle confiance aurait-on dans un ser­vice de police dont les détec­tives invi­te­raient, de rou­tine, des repris de jus­tice à tra­vailler avec eux, une fois que ces cri­mi­nels auraient décla­ré que leur conflit d’in­té­rêts était leur espoir que le cas ne soit jamais réso­lu (pour le motif que le crime aurait été com­mis par cer­tains amis) ?

Les scien­ti­fiques des agences du médi­ca­ment ne sont pas expo­sés qu’à une indus­trie très puis­sante, ils le sont éga­le­ment à leurs propres supé­rieurs et à leurs comi­tés consul­ta­tifs qui peuvent avoir des motifs moins avouables d’o­rien­ter leurs déci­sions. Les patrons ferment sou­vent les yeux parce qu’ils dépendent du reve­nu lié aux frais d’ap­pro­ba­tion et de la bonne volon­té poli­tique, et parce que les ques­tions concer­nant les effets nocifs sont por­teuses d’en­nuis. Il se déve­loppe une culture dans laquelle plu­sieurs déci­sions sont prises que les citoyens n’au­raient pas lais­sé pas­ser s’ils avaient été repré­sen­tés aux comi­­tés-conseil des médicaments.

C’est ce qu’on appelle la théo­rie de la cap­ture de l’emprise régle­men­taire. Les régu­la­teurs en viennent à tra­vailler si étroi­te­ment avec l’in­dus­trie qu’ils régulent qu’il devient inévi­table que des ami­tiés se déve­loppent et qu’ils acquièrent une meilleure com­pré­hen­sion des pro­blèmes de l’in­dus­trie et de ses posi­tions que de ceux des patients qui res­tent des ano­nymes. L’in­dus­trie cesse donc d’être régu­lée effi­ca­ce­ment et les agences s’en­gagent dans des négo­cia­tions ami­cales et pro­lon­gées avec l’in­dus­trie plu­tôt que d’a­gir quand sur­vient un dan­ger pour la san­té de la popu­la­tion1,3. C’est ce qui explique pour­quoi la culture au sein de la FDA a la répu­ta­tion d’être fon­dée sur l’in­ti­mi­da­tion, la crainte et un pré­ju­gé trop favo­rable à l’in­dus­trie1,2,8–12. La popu­la­tion géné­rale est vue comme une masse hys­té­rique et irra­tion­nelle qu’on devrait mettre à l’a­bri de toute sug­ges­tion liant des effets nocifs à des pro­duits régle­men­tés8. Pour­tant, il est curieux que les citoyens prennent part à la pla­ni­fi­ca­tion des villes d’une manière démo­cra­tique, alors qu’ils ne sont pas cen­sés savoir ce qui se passe dans les agences du médicament.

En 2006, l’Ins­ti­tut de la méde­cine a écrit un rap­port cri­tique sug­gé­rant des chan­ge­ments radi­caux13, mais la réponse de la FDA n’é­tait pas adé­quate et démon­trait une incom­pré­hen­sion presque com­plète de l’ordre de gran­deur des chan­ge­ments requis pour ins­tau­rer une culture favo­ri­sant la sécu­ri­té14. Quand des scien­ti­fiques de la FDA trouvent des signes d’ef­fets nocifs graves, ils sont sou­vent désa­voués par leurs supé­rieurs – allant même jus­qu’à l’empêchement de pré­sen­ter leurs décou­vertes des effets mor­tels de médi­ca­ments à des réunions des comi­tés consul­ta­tifs – voire à l’af­fec­ta­tion à un autre poste1,8−10,13. Et cela ne s’ar­rête pas là. Comme on l’a décrit au cha­pitre 3, la FDA a accep­té des don­nées de sécu­ri­té qu’elle savait être frau­du­leuses12, et – à plu­sieurs occa­sions – des don­nées mon­trant clai­re­ment que le médi­ca­ment n’é­tait pas sécu­ri­taire16.

Quand on consi­dère ce qui se passe après l’ap­pro­ba­tion, rien ne jus­ti­fie la confiance aveugle dans les agences du médi­ca­ment non plus. Elles sont beau­coup trop lentes à réagir aux effets létaux des médi­ca­ments, quand elles réagissent1,9,12,15,17–19. Une rai­son est que, fort mal­heu­reu­se­ment, la régu­la­tion des médi­ca­ments n’est pas fon­dée sur le prin­cipe de pré­cau­tion mais sur un prin­cipe per­mis­sif en ver­tu duquel, le béné­fice du doute est tou­jours accor­dé à l’in­dus­trie et non pas aux patients. Par exemple, la FDA approu­va le Vioxx parce qu’elle n’a­vait pas la « cer­ti­tude com­plète » que le médi­ca­ment aug­men­tait le risque car­­dio-vas­­cu­­laire9, bien qu’on s’y soit atten­du sur la foi du méca­nisme d’ac­tion du médi­ca­ment (voir le cha­pitre 13). Un autre motif est lié à la volon­té de ne pas perdre la face. Les aver­tis­se­ments rela­tifs à un médi­ca­ment, ou son retrait du mar­ché, sug­gèrent que l’a­gence s’est trom­pée quand elle l’a auto­ri­sé20.

Il est vrai­ment effrayant qu’une enquête ait mon­tré que 79 % des scien­ti­fiques de la FDA n’a­vaient pas confiance que les pro­duits approu­vés par la FDA soient sécu­ri­taires9,21. Et que 66 % manquent de confiance dans la sur­veillance par la FDA de la sécu­ri­té des médi­ca­ments sur le mar­ché22. La popu­la­tion a des opi­nions sem­blables. Dans une enquête d’o­pi­nion, 76% des répon­dants s’in­quié­taient de ce que la FDA ne com­mu­nique pas les pro­blèmes de sécu­ri­té d’une manière effi­cace23.

Ces inquié­tudes sont sou­te­nues par les faits. Pas moins de 51 % des médi­ca­ments font l’ob­jet de chan­ge­ments d’é­ti­quette en rai­son de pro­blèmes graves de sécu­ri­té décou­verts après leur mise en mar­ché ; 20 % des médi­ca­ments obtiennent des mises en garde en enca­dré noir sur le conte­nant ; et plus de 1 sur 20 sont reti­rés du mar­ché24–36.

En fait, c’est encore pire que cela. Les études post-mise en mar­ché sont peu nom­breuses et habi­tuel­le­ment de qua­li­té médiocre et le signa­le­ment spon­ta­né des effets nocifs est gros­siè­re­ment inadé­quat pour détec­ter même les effets graves. Il ne peut donc y avoir aucun doute que plu­sieurs de nos médi­ca­ments sont dan­ge­reux, mais le pro­blème est qu’on ne sait pas les­quels. Le direc­teur adjoint David Gra­ham qui a tra­vaillé pen­dant 40 ans au bureau de la sécu­ri­té des médi­ca­ments de la FDA a illus­tré l’im­puis­sance régle­men­taire avec une clar­té qui a de quoi effrayer9 :

La façon dont la FDA traite la ques­tion de la sécu­ri­té est vir­tuel­le­ment de l’i­gno­rer. La FDA est per­sua­dée qu’il n’existe pas de risque qu’on ne peut pas gérer dans l’en­vi­ron­ne­ment post-com­­mer­­cia­­li­­sa­­tion. Le cas des anti­dé­pres­seurs et du risque de sui­cide en est un bel exemple. Com­ment la FDA s’y prend-elle pour résoudre cela ? Avec des chan­ge­ments d’é­ti­quette. La FDA sait que les chan­ge­ments d’é­ti­quette ne modi­fient pas la pra­tique médi­cale. Pour­tant elle agit comme si elle venait de rendre un grand ser­vice à la popu­la­tion en modi­fiant l’é­ti­quette. Plu­tôt que de s’as­su­rer à 95 % de cer­ti­tude qu’un médi­ca­ment est sécu­ri­taire, ce que la FDA dit c’est : « Nous ne pou­vons être cer­tains à 95 % que ce médi­ca­ment vous tue­ra donc on conclut qu’il ne le fait pas et on le main­tient sur le mar­ché. Si on vou­lait vrai­ment que les médi­ca­ments soient sécu­ri­taires, on pour­rait le faire demain. Il est facile mettre en œuvre des études. Mais cela n’in­té­resse pas la FDA.

Les gens der­rière les pupitres prennent des déci­sions qui ne fonc­tion­ne­ront pas dans la vie réelle et ils le savent. J’en par­le­rait plus lon­gue­ment au cha­pitre 21.

LA CORRUPTION DANS LES AGENCES DU MÉDICAMENT

Il doit être très ten­tant pour les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques de cor­rompre les gens des agences du médi­ca­ment, tel­le­ment sont énormes les sommes d’argent en cause. L’ap­pro­ba­tion d’un nou­veau médi­ca­ment peut signi­fier la dif­fé­rence entre la vie et la mort pour une com­pa­gnie et un cas récent illustre bien le pro­blème. Je ne sug­gère pas qu’il y ait eu des méfaits, je ne fais que don­ner l’in­for­ma­tion. En 2012, la danoise Lund­beck et son par­te­naire japo­nais Take­da ont pro­po­sé le vor­tioxe­tine, un inhi­bi­teur sélec­tif de la réab­sorp­tion de la séro­to­nine (ISRS) pour appro­ba­tion régu­la­trice aux Etats-Unis. Cela ne paraît pas trop exci­tant puis­qu’on dis­pose déjà d’une foule d’an­ti­dé­pres­seurs mais cela pour­rait se révé­ler impor­tant pour Lund­beck dont le grand suc­cès, l’es­ci­ta­lo­pram, arrive sous peu en fin de bre­vet. Selon un porte-parole, la com­pa­gnie rece­vrait un paie­ment his­to­rique de 43 mil­lions de dol­lars de Take­da, si la FDA auto­ri­sait le médicament.

Nous ne savons pas grand-chose au sujet de la cor­rup­tion dans les agences du médi­ca­ment, mais une par­tie de ce que je raconte dans le pré­sent ouvrage est dif­fi­cile à expli­quer à moins que de l’argent soit mis en cause, d’une manière ou de l’autre, qui pour­rait pré­sa­ger une récom­pense future pre­nant la forme d’un emploi bien payé dans la com­pa­gnie ou bien d’in­for­ma­tions d’i­ni­tiés à pro­pos des actions de la com­pa­gnie (voir plus loin). En voi­ci un exemple28. En 2006, la FDA intro­dui­sit de nou­velles règles concer­nant l’é­ti­que­tage, mais après que la période de 5 ans pour com­men­taires fut écou­lée, l’a­gence ajou­ta dis­crè­te­ment une nou­velle sec­tion qui ren­dait vir­tuel­le­ment impos­sible pour les patients de pour­suivre des com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques en res­pon­sa­bi­li­té pro­fes­sion­nelle quand les patients auraient subi des torts infli­gés par leurs médicaments.

La FDA affirme que toute éti­quette qu’elle a approu­vée, que ce soit sur l’an­cien for­mat ou le nou­veau a prio­ri­té sur les déci­sions d’un tri­bu­nal dans le contexte de litiges liés à la res­pon­sa­bi­li­té civile d’un pro­duit. Cette immu­ni­té vau­drait même si la com­pa­gnie avait omis d’a­ver­tir adé­qua­te­ment les pres­crip­teurs ou les patients d’un risque connu à moins qu’un patient puisse prou­ver que la com­pa­gnie avait com­mis une fraude déli­bé­rée. C’est ce qui est si scan­da­leux. Non seule­ment faut-il qu’il y ait fraude, encore faut-il qu’elle soit inten­tion­nelle. Com­ment un patient peut-il savoir ce qui se passe dans la tête d’un diri­geant de com­pa­gnie ? Je me le suis sou­vent deman­dé moi-même. Et com­ment un patient peut-il prou­ver qu’il y a eu fraude ?

Les don­nées peuvent se trou­ver dans les archives de la com­pa­gnie, mais cela ne prouve pas qu’il était frau­du­leux de ne pas les ana­ly­ser et d’en par­ler. On com­pren­dra que plu­sieurs poli­ti­ciens se sont oppo­sés à cette dis­po­si­tion et au fait qu’il n’y ait eu aucune occa­sion d’en débattre avant que les règle­ments n’entrent en vigueur. Pen­dant des années, l’in­dus­trie avait essayé d’ob­te­nir une légis­la­tion qui les immu­ni­se­rait contre les pro­cès mais le Congrès avait tou­jours reje­té cette idée et, tout à coup, sur­gis­sant de nulle part, la voi­là pro­duite par la même agence cen­sée avoir la pro­tec­tion de la popu­la­tion amé­ri­caine comme pre­mier devoir. Com­ment peut-on expli­quer cela – fait en toute dis­cré­tion, en véri­té secrè­te­ment -, après que la période des com­men­taires fut ter­mi­né, si ce n’est pas par la corruption ?

En 2009, neuf scien­ti­fiques de la FDA ont écrit au pré­sident Oba­ma rela­ti­ve­ment à la cor­rup­tion géné­ra­li­sée aux plus hauts niveaux de la FDA, com­pre­nant plu­sieurs com­mis­saires4,29. Les scien­ti­fiques étaient frus­trés et indi­gnés et ils don­nèrent plu­sieurs exemples de la cor­rup­tion qu’ils décri­virent comme étant sys­té­mique et en infrac­tion avec la loi. Ils affir­mèrent qu’il régnait à la FDA une atmo­sphère dans laquelle les employés hon­nêtes redou­taient les employés mal­hon­nêtes et que des hauts diri­geants, ayant sup­pri­mé ou modi­fié des constats tech­niques ou scien­ti­fiques ain­si que des conclu­sions, avaient abu­sé de leur pou­voir et de leur auto­ri­té pour s’employer à per­sé­cu­ter illé­ga­le­ment des lan­ceurs d’alerte.

En 2012, on a révé­lé que la direc­tion de la FDA avait ins­tal­lé un logi­ciel espion sur les ordi­na­teurs de cinq scien­ti­fiques qui avaient aler­té en vain la direc­tion admi­nis­tra­tive de la FDA au sujet de pro­blèmes de sécu­ri­té et qui en avaient, en consé­quence pré­ve­nu des poli­ti­ciens30. On s’en est aper­çu quand des mil­liers de docu­ments confi­den­tiels pro­ve­nant des ordi­na­teurs de ces scien­ti­fiques ont été affi­chés sur un site public, appa­rem­ment à la suite d’une erreur com­mise par un contrac­teur pri­vé en mani­pu­la­tion de dos­siers qui tra­vaillait pour la FDA. L’af­fi­chage des docu­ments fut décou­vert par hasard, par l’un des scien­ti­fiques que la FDA avait congé­diés et qui avait fait des recherches sur Google pour véri­fier s’il exis­tait de la publi­ci­té néga­tive capable de com­pro­mettre ses chances de trou­ver un autre emploi.

Il y eut d’autres révé­la­tions en 2012. Un ancien scien­ti­fique de la FDA, Ronald Kava­nagh, a par­lé des crimes et des méthodes de gang­sters à l’A­gence31 :

Pen­dant que j’é­tais à la FDA, les révi­seurs de médi­ca­ments se fai­saient dire clai­re­ment de ne pas poser de ques­tions aux com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques et que notre tra­vail était d’ap­prou­ver des médi­ca­ments. Si nous posions des ques­tions, cela pour­rait retar­der sinon empê­cher l’ap­pro­ba­tion de médi­ca­ments – ce qui était notre tra­vail en tant que révi­seurs de médi­ca­ments – l’ad­mi­nis­tra­tion nous répri­man­de­rait, nous réaf­fec­te­rait, convo­que­rait des réunions secrètes à notre sujet, et pis encore. Il est mani­feste que dans pareil envi­ron­ne­ment, les gens s’au­to­cen­su­re­ront. Les études sur l’homme sont habi­tuel­le­ment trop courtes et les nombres de par­ti­ci­pants trop petits pour décrire cor­rec­te­ment les risques les plus dan­ge­reux. C’est pour ce motif qu’un seul cas doit être pris au sérieux. J’ai fré­quem­ment trou­vé des com­pa­gnies qui sou­met­taient cer­taines don­nées à un endroit et d’autres don­nées à un autre endroit et l’in­for­ma­tion sur la sécu­ri­té ailleurs, de sorte qu’il deve­nait impos­sible de les regrou­per, puis se pré­sen­taient à une ren­contre pour obte­nir un accord en pro­po­sant que l’as­pect sécu­ri­té était négli­geable. Si des révi­seurs affirment des choses qui déplaisent aux com­pa­gnies, elles se plain­dront du révi­seur ou appel­le­ront la haute direc­tion pour le faire réaf­fec­ter sinon désa­vouer. Une fois, la com­pa­gnie m’a dit qu’elle appel­le­rait la haute direc­tion pour faire éli­mi­ner une exi­gence claire pour l’ap­pro­ba­tion qu’elle refu­sait de res­pec­ter, ce que je pus voir se pro­duire. Une autre fois, une com­pa­gnie a dit clai­re­ment « qu’elle avait payé pour obte­nir une appro­ba­tion»… Par­fois nous rece­vions l’ordre expli­cite de nous en tenir à la lec­ture d’un résu­mé de 100 à 150 pages et d’ac­cep­ter les reven­di­ca­tions de la com­pa­gnie phar­ma­ceu­tique sans étu­dier les don­nées réelles, que j’ai, à de mul­tiples reprises, vu contre­dire le docu­ment de résu­mé. À d’autres occa­sions, on m’a ordon­né de ne pas révi­ser cer­taines sec­tions de la demande d’ap­pro­ba­tion, presque imman­qua­ble­ment celles où se trou­ve­raient les ques­tions de sécurité. 

La réponse de la FDA à la plu­part des risques atten­dus est de les nier et d’at­tendre jus­qu’à l’ap­pa­ri­tion d’une preuve irré­fu­table, une fois le médi­ca­ment mis en mar­ché et de sim­ple­ment alors ajou­ter un aver­tis­se­ment dilué sur l’é­ti­que­tage. Quand on sou­lève des pro­blèmes poten­tiels de sécu­ri­té, le refrain que j’ai enten­du à répé­ti­tion de la part de la haute direc­tion était « Où sont les cadavres dans la rue ? ». Ce dont je dédui­sais qu’on ne ferait quelque chose qu’une fois que les jour­naux en feront un problème. 

Plus tard, j’ai trou­vé que la FDA dis­po­sait de docu­ments arri­vant à la même conclu­sion que mon ana­lyse mais qu’ils n’a­vaient pas été com­mu­ni­qués au comi­té consul­ta­tif… Après que la direc­tion de la FDA eut appris que je me m’é­tais pré­sen­té devant le Congrès rela­ti­ve­ment à cer­tains pro­blèmes, j’ai consta­té qu’on était entré par effrac­tion dans mon bureau et qu’on avait abî­mé mon ordi­na­teur. J’ob­ser­vai des mou­ve­ments étranges du cur­seur de mon ordi­na­teur alors que je me trou­vais à lire à mon bureau, les­quels j’ai soup­çon­né consti­tuer une preuve d’es­pion­nage. Cepen­dant, les menaces peuvent se révé­ler bien pires que la pri­son. Un diri­geant a mena­cé mes enfants, qui venaient d’a­voir 4 et 7 ans et à l’oc­ca­sion d’une grande réunion, je fus trai­té de « sabo­teur ». En m’ap­puyant sur d’autres évé­ne­ments et cer­tains dires, j’ai craint d’être assas­si­né pour m’être adres­sé au Congrès et à des enquê­teurs. J’ai trou­vé des preuves de délits d’i­ni­tiés en rela­tions avec des titres d’une com­pa­gnie phar­ma­ceu­tique reflé­tant la connais­sance d’in­for­ma­tions que seule la direc­tion de la FDA pou­vait déte­nir. Je crois dis­po­ser aus­si de preuves de fal­si­fi­ca­tion de docu­ments, de fraude, de par­jure, de racket éten­du, com­pre­nant l’in­ti­mi­da­tion et le châ­ti­ment de témoins. En fait, grâce en par­tie à la Loi sur les tarifs aux usa­gers des médi­ca­ments pres­crits (en ver­tu de laquelle les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques paient pour une appro­ba­tion accé­lé­rée) on ne pour­rait pas empê­cher la tha­li­do­mide encore aujourd’hui.

Il y a envi­ron cin­quante ans, Hen­ry Welch, chef de la divi­sion des anti­bio­tiques de la FDA a encais­sé près d’un quart de mil­lion de dol­lars en hono­raires pri­vés des com­pa­gnies pen­dant qu’il cer­ti­fiait l’ef­fi­ca­ci­té et la sécu­ri­té de leurs anti­bio­tiques32. Welch publiait aus­si un pério­dique et par­ta­geait les articles en voie de publi­ca­tion avec les com­pa­gnies, disant qu’il appor­te­rait les cor­rec­tions qu’elles deman­de­raient en échange de com­mandes de tirés-à-part et de l’a­che­mi­ne­ment vers son pério­dique de reve­nus publi­ci­taires33. Il y a eu d’autres cas d’of­fi­ciers nom­més de la FDA qu’on a cor­rom­pus pour l’ap­pro­ba­tion de médi­ca­ments, qui ont impli­qué la trans­mis­sion de docu­ments confi­den­tiels de concur­rents sou­mis à la FDA et des sen­tences de pri­son tant pour les offi­ciers de la FDA que des sala­riés de la com­pa­gnie34.

Quand j’ai tra­vaillé dans l’in­dus­trie, un col­lègue m’a racon­té que sa com­pa­gnie anté­rieure avait payé une phar­ma­co­logue cli­nique ce qui cor­res­pon­dait à une année de salaire pour révi­ser une demande d’ap­pro­ba­tion avant qu’on la sou­mette à l’a­gence. Une jolie somme pour quelques jours de tra­vail et il est peu pro­bable que la méde­cin en ait par­lé quand plus tard, elle se retrou­va de l’autre côté de la table à l’a­gence du médi­ca­ment pour par­ti­ci­per à l’é­va­lua­tion de la même proposition.

Dui­lio Pog­gio­li­ni, direc­teur géné­ral du dépar­te­ment phar­ma­ceu­tique du minis­tère ita­lien de la San­té, a été arrê­té en 1993 pour une série d’ac­cu­sa­tions liées à la fal­si­fi­ca­tion et à la cor­rup­tion favo­ri­sant l’en­trée de médi­ca­ments inutiles35. Le scan­dale impli­quait le ministre de la san­té qui avait pris les mesures pour que les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques paient des pots-de-vin afin d’ob­te­nir l’ap­pro­ba­tion de leurs médi­ca­ments et qu’ils soient ven­dus à des prix « appro­priés »36. Le réseau de cor­rup­tion com­pre­nait des uni­ver­si­taires qui rece­vaient leurs parts des pots-de-vin en échange de leur avis d’ex­perts en faveur des médi­ca­ments, dont cer­tains étaient dan­ge­reux et ven­dus à des prix exor­bi­tants. On a esti­mé que juste en reti­rant du mar­ché, cinq de ces médi­ca­ments inutiles, l’I­ta­lie aurait pu épar­gner 3 mil­liards de dol­lars en 1993. Pog­gio­li­ni se retrou­va en pri­son alors que le ministre avait une immu­ni­té par­le­men­taire. En 2012, Pog­gio­li­ni se fit impo­ser une amende de 5 mil­lions d’eu­ros, un petit mon­tant compte tenu du fait que les auto­ri­tés l’a­vaient d’a­bord accu­sé d’a­voir accu­mu­lé 180 mil­lions d’eu­ros pen­dant 30 ans37. Le crime est cer­tai­ne­ment payant dans les ser­vices de santé.

En 2008, le vice-pré­­sident de l’A­gence ita­lienne du médi­ca­ment, Pas­qua­li­no Ros­si, un des repré­sen­tants les plus expé­ri­men­tés de l’I­ta­lie à l’E­MA, a été arrê­té38. Six lob­byistes de com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques ont aus­si été arrê­tés et le cas impli­quait de la fal­si­fi­ca­tion de don­nées d’é­tudes cli­niques en retour d’argent comp­tant, le tout ayant été mis à jour par de l’é­coute élec­tro­nique et des camé­ras cachées. Le pro­cu­reur de la pour­suite a dit que la cor­rup­tion avait mené à la dis­si­mu­la­tion de effets nocifs des médi­ca­ments mena­çant la vie. C’é­tait un roman savon depuis le début. L’a­gence du médi­ca­ment publia un com­mu­ni­qué sti­pu­lant qu’au­cun de ses employés n’é­tait sous enquête, mais quand la presse ita­lienne nom­ma les offi­ciers supé­rieurs qui avaient été arrê­tés, l’on a reti­ré le com­mu­ni­qué et pré­pa­ré un nou­veau. Tout comme quand l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique se fait prendre en faute, on nie tout en dépit des preuves incon­tes­tables. Des docu­ments internes de Pfi­zer montrent que le psy­chiatre bri­tan­nique Stuart Mont­go­me­ry a déli­bé­ré­ment évi­té d’in­for­mer l’a­gence du médi­ca­ment pour laquelle il tra­vaillait qu’il tra­vaillait en même temps pour Pfi­zer. Il conseilla Pfi­zer lui fai­sant part du rai­son­ne­ment de l’a­gence du médi­ca­ment concer­nant la demande d’ap­pro­ba­tion de la ser­tra­line (Zoloft) et de ce que la com­pa­gnie devrait faire pour obte­nir l’ap­pro­ba­tion du médi­ca­ment39.

Les États-Unis sont plus ouverts à éta­ler leurs scan­dales que les autres pays mais le peu que l’on connaît confirme les expé­riences amé­ri­caines. Quand un scien­ti­fique de l’A­gence alle­mande du médi­ca­ment récla­ma la désap­pro­ba­tion d’un anti­bio­tique dan­ge­reux, qui avait été reti­ré du mar­ché dans la plu­part des autres pays, sa car­rière fut arrê­tée. Le direc­teur de l’a­gence, Karl Uber­la, qu’il a plus tard pré­sen­té comme cor­rom­pu, le muta dans une posi­tion dans laquelle il était cen­sé s’oc­cu­per de « recherche inexis­tante »40. L’an­ti­bio­tique était mis en mar­ché par la firme alle­mande Hoechst, et Ùber­la, qui avait déjà été lob­byiste pour l’in­dus­trie amé­ri­caine du tabac, accep­ta des faveurs de Hoescht.

La mul­ti­tude de déci­sions régu­la­trices pro­cure plu­sieurs pos­si­bi­li­tés de cor­rompre les régu­la­teurs. Dans cer­tains pays asia­tiques, l’ap­pro­ba­tion de médi­ca­ments peut être garan­tie pour des petites sommes d’argent8.

Au cha­pitre 17, je décri­rai com­ment l’an­ti­dé­pres­seur Pro­zac a été approu­vé en Suède, grâce à la corruption.

L’INSOUTENABLE LÉGÈRETÉ DES POLITICIENS

L’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique fait aus­si ce qu’elle peut pour cor­rompre les poli­ti­ciens. Aux États-Unis, l’in­dus­trie contri­bue géné­reu­se­ment aux cam­pagnes élec­to­rales et il y a plus d’un lob­byiste pour chaque membre du Congrès, ce qui en fait le groupe de pres­sion le plus puis­sant à Washing­ton41,42. L’in­dus­trie contri­bue aus­si lar­ge­ment aux cam­pagnes poli­tiques et la plus grande par­tie de l’argent va aux Répu­bli­cains41. Entre 1998 et 2006, l’in­dus­trie a dépen­sé 1,2 mil­liard de dol­lars en lob­bysme et en contri­bu­tions poli­tiques43, et en 1994, les Répu­bli­cains ten­tèrent d’a­bo­lir la FDA pour lais­ser l’in­dus­trie se régle­men­ter elle-même33 !

Le lob­bysme est aus­si robuste à Bruxelles, ce qui, jus­qu’en 201044, avait conduit au secret extrême sur la régu­la­tion des médi­ca­ments en Europe45,46. Le lob­bysme a été si effi­cace que les diri­geants de la FDA per­çoivent main­te­nant l’in­dus­trie, et non pas la popu­la­tion amé­ri­caine, comme leur client1,2,15 et vont jus­qu’à négo­cier avec l’in­dus­trie ses objec­tifs de ren­de­ment22. Les poli­ti­ciens ont constam­ment pous­sé la FDA dans cette direc­tion. Dans les années 1990, par exemple, le pré­sident Clin­ton inci­tait les diri­geants de la FDA à faire confiance à l’in­dus­trie en tant que « par­te­naire et non pas adver­saire »15.

En 2002, la nomi­na­tion du nou­veau com­mis­saire de la FDA, Alas­tair Wood, fut reti­rée à la der­nière minute et selon un séna­teur Wood atta­chait trop d’im­por­tance à la sécu­ri­té des médi­caments2,47. Très bien ! C’est cer­tai­ne­ment un péché mor­tel d’être inté­res­sé par la sécu­ri­té des médi­ca­ments quand on se fait offrir la plus haute posi­tion de l’a­gence amé­ri­caine du médi­ca­ment. Wood a été rem­pla­cé par Mark McLel­lan qui s’est fait l’é­cho de la pré­ten­tion gro­tes­que­ment fausse de l’in­dus­trie vou­lant que les prix éle­vés des médi­ca­ments décou­laient des coûts très éle­vés de la mise au point des médi­ca­ments (voir le chapitre20)2,48, et il s’est aus­si oppo­sé au contrôle des prix2,49. Le titre d’un article du Bos­ton Globe ne lais­sait aucun doute à pro­pos de ce qui s’est pas­sé : « L’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique prive un méde­cin de la direc­tion de la FDA47 ». L’in­dus­trie venait de faire, une fois de plus, la preuve de son omnipotence.

Comme l’illustre cet exemple, l’in­ter­fé­rence poli­tique dans les affaires de la FDA contri­bue à ce qu’on a appe­lé le déclin du moral au tra­vail dans l’a­gence. En Europe, des poli­ti­ciens du Par­le­ment danois et du Par­le­ment euro­péen m’ont expli­qué com­ment ils se trouvent constam­ment han­tés par les repré­sen­tants de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique. L’in­dus­trie fait pres­sion sur les poli­ti­ciens par le lob­bysme, les dons et par­fois, la cor­rup­tion ouverte – de laquelle on m’a­vait infor­mé – pour intro­duire de nou­velles lois qui sacri­fie­raient la san­té publique aux pro­fits. Les contri­buables n’é­crivent pas les lois fis­cales, mais dans une large mesure, les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques écrivent les règles régis­sant les médi­ca­ments8.

Aux États-Unis, les poli­ti­ciens ont deman­dé une accé­lé­ra­tion des éva­lua­tions, ce qui a conduit à des éva­lua­tions plus super­fi­cielles de la sécu­ri­té des médi­ca­ments, sans oublier les médi­ca­ments déjà sur le mar­ché, vu que ceux qui tra­vaillent à la sécu­ri­té des médi­ca­ments sont deve­nus moins bien dotés en res­sources humaines. L’im­por­tance porte main­te­nant sur l’ap­pro­ba­tion rapide des médi­ca­ments, ce qui sti­mule l’é­co­no­mie domes­tique par l’en­tre­mise de l’ex­por­ta­tion15,25. Ces influences ont pro­vo­qué une dété­rio­ra­tion mar­quée de la régu­la­tion des médi­ca­ments. Alors qu’il n’y eut que 1,6% des médi­ca­ments auto­ri­sés en 1993–1996 à se voir ulté­rieu­re­ment reti­rés du mar­ché pour avoir pro­vo­qué des effets graves, les retraits ont aug­men­té à 5,3 % pour les médi­ca­ments approu­vés en 1996–200025,26. En outre, les médi­ca­ments approu­vés juste avant la date offi­cielle de tom­bée – date impo­sée à la FDA par les poli­ti­ciens bien que la période allouée soit trop brève pour faire une éva­lua­tion soi­gnée de la plu­part des médi­ca­ments – sont deux fois plus sujets au retrait du mar­ché que les médi­ca­ments qui, en dépit de l’in­ten­tion, ne sont pas par­ve­nus à res­pec­ter l’é­chéan­cier et ont été approu­vés après la date limite50,51.

Le signa­le­ment à la FDA des effets indé­si­rables des médi­ca­ments a mon­tré le même déclin en sécu­ri­té des médi­ca­ments. De 1998 à 2005, les effets indé­si­rables graves qu’on a signa­lés ont aug­men­té de 2,6 fois et les effets mor­tels ont aug­men­té de 2,7 fois. Les effets graves signa­lés ont aug­men­té quatre fois plus rapi­de­ment que le nombre total des ordon­nances aux patients ambu­lants52. Il y eut une contri­bu­tion dis­pro­por­tion­née des médi­ca­ments contre la dou­leur et des médi­ca­ments qui modi­fient le sys­tème immu­ni­taire, mais il y eut aus­si une aug­men­ta­tion sub­stan­tielle pour les autres médicaments.

D’autres don­nées confirment les consé­quences indé­si­rables du choix de la FDA de mettre l’im­por­tance sur la rapi­di­té plu­tôt que sur la sécu­ri­té15. En 1998,4% seule­ment des nou­veaux médi­ca­ments lan­cés sur les mar­chés du monde avaient d’a­bord été approu­vés par la FDA ; dix ans plus tard, c’é­tait 66 %. À la fin des années 1990, la FDA auto­ri­sait plus de 80% des demandes de l’in­dus­trie pour de nou­veaux pro­duits par com­pa­rai­son avec 60 % au début de la décennie.

À la fin des années 1990, la FDA qui fut déjà le lea­der mon­dial en matière de sécu­ri­té a été la der­nière à reti­rer du mar­ché plu­sieurs nou­veaux médi­ca­ments, qui avaient été ban­nis par les auto­ri­tés de la san­té en Europe.

Au Cana­da, la situa­tion n’est guère plus réjouis­sante53. La pro­ba­bi­li­té qu’un nou­vel agent actif approu­vé entre 1995 et 2010 soit éven­tuel­le­ment asso­cié à un pro­blème sérieux de sécu­ri­té était de 24% et pour les médi­ca­ments approu­vés dans la filière accé­lé­rée des révi­sions médi­ca­men­teuses même pour les pro­duits qui ne sont pas des per­cées thé­ra­peu­tiques majeures, le taux était de 36 %.

Cette dégrin­go­lade de la FDA com­men­ça en 1992 avec la Loi sur les frais d’u­ti­li­sa­teur des médi­ca­ments ordon­nan­cés à la suite de laquelle les com­pa­gnies payaient la FDA pour ses ser­vices54. Pen­dant les dix pre­mières années, le Congrès inter­di­sait à la FDA de recou­rir aux frais impo­sés aux usa­gers pour éva­luer la sécu­ri­té des médi­ca­ments après appro­ba­tion55. La FDA a sabo­té le moral du Bureau de la sécu­ri­té des médi­ca­ments en lui reti­rant des scien­ti­fiques, en rac­cour­cis­sant les délais de révi­sion, en auto­ri­sant les médi­ca­ments en se fon­dant sur le seul effet sur des résul­tats de sub­sti­tu­tion (voyez un peu plus loin ce qu’il en est de ce pro­blème), en élar­gis­sant son inter­pré­ta­tion des médi­ca­ments poten­tiel­le­ment capables de sau­ver la vie, les­quels étaient sou­mis à appro­ba­tion par voie accé­lé­rée14,54. Ces médi­ca­ments com­prennent main­te­nant des trai­te­ments pour des pro­blèmes chro­niques com­muns, bien qu’il soit dif­fi­cile de croire qu’ils soient capables de sau­ver des vies. De plus, cer­tains de ces pro­duits ont dû être reti­rés du mar­ché pour des motifs de sécu­ri­té comme la tro­gli­ta­zone (Rezu­lin) pour le dia­bète, le dex­fen­flu­ra­mine (Redux) pour l’o­bé­si­té et le rofe­coxib (Vioxx) contre la dou­leur. Cela me paraît scan­da­leux. Je n’ai jamais enten­du par­ler de pilules amai­gris­santes ou de pilules contre la dou­leur qui soient en mesure de sau­ver des vies mais j’ai enten­du par­ler de plu­sieurs de ces médi­ca­ments qui sont mor­tels et je les com­men­te­rai, plus loin.

Il est com­pré­hen­sible que le moral des scien­ti­fiques de la FDA soit au plus bas, ce qui est très triste. Peu de fonc­tions sont plus impor­tantes que celle d’un scien­ti­fique dans une agence du médi­ca­ment. La res­pon­sa­bi­li­té est colos­sale et une faute de juge­ment peut par­fois résul­ter en mil­liers de décès frap­pant des bien-por­­tants. Il faut donc lui offrir une rému­né­ra­tion excep­tion­nelle le pro­té­ger de toute influence inap­pro­priée de ses patrons, des poli­ti­ciens, de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique et des orga­nismes de patients. Il faut éga­le­ment lui don­ner le temps néces­saire pour révi­ser atten­ti­ve­ment les demandes d’ap­pro­ba­tion et poser les ques­tions embar­ras­santes. Tout cela est tel­le­ment loin de la réa­li­té et pour­rait res­sem­bler à un vœu pieux, mais en 2007, quatre direc­teurs anté­rieurs de la FDA étaient d’ac­cord pour recon­naître que la FDA devrait être finan­cée par la Tré­so­re­rie et non par les paie­ments de l’in­dus­trie54. Mais il n’y a tou­jours rien de chan­gé. Les gou­ver­ne­ments pré­tendent ne pas avoir les fonds, mais cela est faux. Le sys­tème des frais aux usa­gers mène à l’ap­pro­ba­tion de beau­coup trop de médi­ca­ments très coû­teux qui n’ont rien à offrir, ce qui sur­charge la bourse publique par rap­port à ce qui sur­vien­drait si les agences du médi­ca­ment avaient la lati­tude pour faire un tra­vail plus méti­cu­leux sans avoir à plaire à l’in­dus­trie. De plus, les fonds requis pour­raient être obte­nus par une petite taxe sur les pres­crip­tions ; aus­si peu que 0,5 % suf­fi­rait amplement.

Les poli­ti­ciens s’im­miscent direc­te­ment dans les déci­sions de la FDA ce qui est tout aus­si inac­cep­table que s’ils le fai­saient dans un juge­ment du tri­bu­nal. Selon une enquête, 61 % des scien­ti­fiques de la FDA étaient au cou­rant de pareille inter­fé­rence poli­tique21. Un exemple en a été don­né dans un rap­port de la FDA, en 2009, dans lequel quatre membres du Congrès et un ancien com­mis­saire de la FDA, Andrew von Eschen­bach, avaient indû­ment influen­cé l’ap­pro­ba­tion d’une plaque défec­tueuse pour les bles­sures du genou. L’ap­pro­ba­tion a été accor­dée en dépit du fait que les scien­ti­fiques de l’a­gence avaient, à répé­ti­tion et à l’u­na­ni­mi­té au cours de plu­sieurs années, jugé que l’ap­pa­reil n’é­tait pas sécu­ri­taire parce que sou­vent défec­tueux ce qui contrai­gnait les patients à subir une deuxième inter­ven­tion56. Le rap­port de la FDA par­lait de pres­sions extrêmes, inha­bi­tuelles et per­sis­tantes, qui avaient com­men­cé peu après que les membres du Congrès avaient reçu du manu­fac­tu­rier des contri­bu­tions élec­to­rales mais, comme d’ha­bi­tude, les accu­sés pré­ten­dirent qu’ils n’a­vaient pas été influen­cés par l’argent. Un admi­nis­tra­teur de la FDA a confir­mé qu’Es­chen­bach n’a­vait pas qu’exi­gé une éva­lua­tion accé­lé­rée mais aus­si une recom­man­da­tion favo­rable. Moins d’un an après l’ap­pro­ba­tion, la FDA a décla­ré qu’elle révi­se­rait sa décision.

La sécu­ri­té des patients est par­ti­cu­liè­re­ment médiocre en ce qui a trait aux dis­po­si­tifs médi­caux. Les dis­po­si­tifs car­dio­vas­cu­laires sont beau­coup plus ris­qués qu’une plaque du genou et en consé­quence, sou­mis à une éva­lua­tion des plus rigou­reuses. Encore là, les exi­gences sont mini­males bien qu’elles devraient être encore plus rigou­reuses pour les dis­po­si­tifs que pour les médi­ca­ments, compte tenu du fait que les dis­po­si­tifs sont implan­tés et ne peuvent être reti­rés comme on le peut avec un médi­ca­ment57. Une révi­sion de 78 demandes d’ap­pro­ba­tion pour des dis­po­si­tifs car­dio­vas­cu­laires ayant reçu une appro­ba­tion préa­lable de la FDA a mon­tré que seule­ment 27% des études avaient été ran­do­mi­sées, 65 % des demandes d’ap­pro­ba­tion n’é­taient fon­dées que sur une seule étude et que dans 31 %, le groupe de com­pa­rai­son était rétros­pec­tif, ce qui est une concep­tion extrê­me­ment médiocre de la mise en œuvre d’une étude qui donne presque tou­jours une bonne image de la nou­velle inter­ven­tion57. Pour ajou­ter l’in­jure à l’in­sulte, la Cour Suprême a sta­tué que les patients qui sont bles­sés par un dis­po­si­tif approu­vé par la FDA ne peuvent pour­suivre la compagnie !

L’im­plan­ta­tion par cathé­ter de la val­vule aor­tique (TAVI) offrait de l’es­poir aux patients trop âgés ou trop malades pour subir les opé­ra­tions de rem­pla­ce­ment de la val­vule aor­tique et depuis son intro­duc­tion, 40 000 implan­ta­tions ont été effec­tuées58. Tou­te­fois, c’est très coû­teux et son effi­ca­ci­té a été mise en doute par une étude de sui­vi auto­ri­sée par la FDA qui a démon­tré que plus de patients trai­tés par TAVI sont décé­dés que ceux sous le trai­te­ment usuel. Cette étude reste non publiée et quand des cher­cheurs indé­pen­dants ont deman­dé d’y avoir accès, ils ont essuyé un refus de la part de la FDA et du com­man­di­taire de l’étude.

Ce manque de res­pect total pour les patients – dont cer­tains sont morts pour avoir été trai­tés avec un dis­po­si­tif de qua­li­té infé­rieure – est incroyable. Mal­heu­reu­se­ment, il y a peu d’es­poir que les poli­ti­ciens vont nous aider à orga­ni­ser un meilleur sys­tème. Après que le Comi­té de la san­té de la Chambre des com­munes du Royaume-Uni eut révi­sé l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique en détail, en 2004–200517, les membres du Par­le­ment avaient le sen­ti­ment que l’A­gence du médi­ca­ment n’a­vait pas la com­pé­tence d’as­su­mer ses obli­ga­tions comme gar­dienne de la san­té publique, mais le gou­ver­ne­ment refu­sa une audi­tion publique ain­si qu’une recom­man­da­tion sti­pu­lant qu’un médi­ca­ment ne devrait pas être lan­cé tant que toutes les don­nées cli­niques n’au­raient pas été ver­sées dans un registre public59. L’ex­cuse évo­quée pour ne pas exi­ger l’ac­cès aux don­nées des études – à savoir que cela exi­ge­rait une modi­fi­ca­tion de la régle­men­ta­tion de l’UE ‑était une diver­sion. Nous pou­vons déci­der de ne pas ache­ter ou rem­bour­ser les nou­veaux médi­ca­ments tant que les don­nées cli­niques n’ont pas été ren­dues dis­po­nibles. Ceci nous épar­gne­rait beau­coup d’argent. Ce qui est dis­po­nible dans la docu­men­ta­tion scien­ti­fique dans les années qui suivent l’ap­pro­ba­tion de nou­velles enti­tés molé­cu­laires est une sélec­tion hau­te­ment pré­ju­gée de tous les résul­tats dis­po­nibles dans les agences du médi­ca­ment60.

Au sein de l’U­nion euro­péenne aus­si, le lob­bysme de l’in­dus­trie mène à des pro­po­si­tions bizarres qui ne sont pas dans l’in­té­rêt des patients. En 2007, la Com­mis­sion euro­péenne a publié un docu­ment tra­gi­co­mique inti­tu­lé Stra­té­gie pour mieux pro­té­ger la san­té publique61. La Com­mis­sion a pro­po­sé de faire dis­pa­raître la clause sti­pu­lant que l’au­to­ri­sa­tion de mise en mar­ché d’un médi­ca­ment devrait être refu­sée quand son effi­ca­ci­té thé­ra­peu­tique est insuf­fi­sam­ment étayée par l’au­teur de la pro­po­si­tion ! Com­ment on amé­lio­re­rait la pro­tec­tion de la san­té publique en auto­ri­sant la mise en mar­ché de médi­ca­ments inef­fi­caces est dif­fi­cile à expli­quer. Health Action Inter­na­tio­nal (HAI), un grand orga­nisme de patients, a pro­tes­té contre cette pro­po­si­tion et plu­sieurs autres tout aus­si nui­sibles, par exemple intro­duire les nou­veaux médi­ca­ments plus rapi­de­ment pour sus­ci­ter plus rapi­de­ment des retours sur l’in­ves­tis­se­ment, ce qu’on pour­rait faire avec des appro­ba­tions condi­tion­nelles qui devien­draient habi­tuelles plu­tôt que des excep­tions liées aux cir­cons­tances excep­tion­nelles, quand il y a un besoin thé­ra­peu­tique urgent62. Le docu­ment de l’UE est une hor­reur et conti­nue à sabo­ter la sécu­ri­té des patients. Par exemple, la pro­po­si­tion que les com­pa­gnies soient char­gées de la col­lecte et de l’a­na­lyse des don­nées, de la publi­ca­tion des aver­tis­se­ments et de l’in­for­ma­tion décri­vant les effets secon­daires nui­sibles de leurs pro­duits après l’ap­pro­ba­tion de mise en mar­ché, est une recette pour cau­ser des désastres en san­té publique. Les pro­po­si­tions de la Com­mis­sion pré­voyaient l’in­ter­ven­tion de l’in­dus­trie à toutes les étapes de la prise de déci­sion, la met­tant tant dans la posi­tion du juge que dans celle de l’ac­cu­sé. HAI a noté que les sys­tèmes de phar­ma­co­vi­gi­lance des com­pa­gnies ne pou­vaient en aucun cas, jamais, deve­nir des sub­sti­tuts pour les sys­tèmes natio­naux de phar­ma­co­vi­gi­lance qui, eux, sont sans aucune équi­voque, au ser­vice exclu­sif de l’in­té­rêt public.

La Com­mis­sion a aus­si pro­po­sé que pour les études pos­té­rieures à l’ap­pro­ba­tion, il devrait reve­nir aux com­pa­gnies de « déci­der si les résul­tats d’une étude doivent avoir un impact sur l’é­ti­que­tage d’un pro­duit, ou pour­raient influen­cer l’é­qui­libre risques/avantages d’un pro­duit phar­ma­ceu­tique ». Il est incroyable que les poli­ti­ciens puissent être aus­si loin de la réa­li­té et des faits bien éta­blis. Mon ouvrage en entier concerne les patients gran­de­ment lésés parce que nous per­met­tons à l’in­dus­trie d’être son propre juge. HAI Europe a condam­né for­te­ment les pro­po­si­tions de la Com­mis­sion et a exi­gé qu’elle réoriente ses efforts et défende l’in­té­rêt public, en accord avec son man­dat de pro­té­ger les citoyens de l’Eu­rope, décou­lant de l’ar­ticle 125 du Trai­té éta­blis­sant la Com­mu­nau­té euro­péenne. Il est pro­fon­dé­ment dépri­mant qu’un groupe de consom­ma­teurs doive redire ce qui est mani­feste. On ne répé­te­ra jamais trop sou­vent que, même en l’ab­sence d’i­ni­tia­tives aus­si stu­pides, aux États-Unis et en Europe, les médi­ca­ments sont la troi­sième prin­ci­pale cause de mor­ta­li­té après les mala­dies car­diaques et le can­cer (voir le cha­pitre 21).

Le sys­tème danois pour gérer les cas allé­gués d’in­con­duite scien­ti­fique consti­tue un autre exemple de la manière avec laquelle des poli­ti­ciens igno­rants et mus par l’i­déo­lo­gie peuvent nuire à la san­té publique. Nous avions l’un des plus vieux et des meilleurs sys­tèmes du monde entier. Mais, en 2005, le ministre danois des Sciences, Helge San­der, qui ne connais­sait rien en science mais qui avait intro­duit le foot­ball pro­fes­sion­nel au Dane­mark, déci­da que le comi­té de l’in­con­duite ne pou­vait s’oc­cu­per des cas d’in­con­duite de cher­cheurs pri­vés et des com­pa­gnies que lorsque ces gens accep­taient de faire l’ob­jet d’une enquête alors que les cher­cheurs employés par les ser­vices publics pou­vaient être l’ob­jet d’en­quête qu’ils soient d’ac­cord ou pas63. Il s’en­sui­vit une tem­pête de pro­tes­ta­tions pro­ve­nant de tous les hori­zons, même de la part de Novo Nor­disk, dont le porte-parole a décla­ré que toute la recherche, qu’elle soit publique ou pri­vée devait être effec­tuée cor­rec­te­ment. La réac­tion du ministre ? La recherche de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique danoise ne doit pas être contrô­lée par des fonc­tion­naires. Cette réponse stu­pide déclen­cha un tsu­na­mi. Le pro­chain com­men­taire du ministre ? Pas de commentaire.

Novo Nor­disk avait rai­son, mais l’As­so­cia­tion danoise de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique a pro­fi­té de l’oc­ca­sion pour se per­mettre une réac­tion extrê­me­ment effron­tée. Elle a pré­ten­du que ses membres étaient fati­gués de ces méde­cins qui les accu­saient dans les médias, de faus­ser les résul­tats de leurs recherches64. (Ces « méde­cins » étaient plus ou moins une per­sonne : moi !) L’As­so­cia­tion décla­ra qu’il était par­fai­te­ment faux que ses membres mani­pulent leurs résul­tats et elle ajou­ta que la publi­ca­tion de sa recherche relève de la res­pon­sa­bi­li­té des méde­cins. L’As­so­cia­tion était prête à lais­ser ses membres se sou­mettre aux enquêtes à la condi­tion que le comi­té accepte de faire enquête pour incon­duite scien­ti­fique pos­sible de la part de ces méde­cins qui cri­tiquent les études en nom­mant les com­pa­gnies qui les ont effec­tuées. J’ai rare­ment vu plus effron­té et plus scan­da­leux. Les com­pa­gnies mani­pulent de rou­tine les don­nées qu’elles publient de sorte que, chaque fois qu’un méde­cin cri­tique cela, que ce soit dans les médias ou bien dans une lettre au rédac­teur d’un pério­dique ayant publié la recherche, le méde­cin devrait être signa­lé au comi­té de la mal­hon­nê­te­té scien­ti­fique pour fin d’en­quête. C’est comme en Union sovié­tique où les gens qui cri­tiquent ceux qui détiennent le pou­voir sont astreints à des exa­mens psy­chia­triques et par­fois incar­cé­rés pour la vie, quand on ne les fusille pas sur le champ.

C’est nui­sible pour la san­té que les poli­ti­ciens aient per­mis la publi­ci­té directe aux consom­ma­teurs aux États-Unis. Quand le sta­tut d’un médi­ca­ment sous ordon­nance change en celui d’un médi­ca­ment en vente libre, l’in­for­ma­tion por­tant sur ses torts et ses contre-indi­­ca­­tions peut se perdre65. Ce défi­cit d’in­for­ma­tion nuit à nos conci­toyens qui sont déjà sur­mé­di­ca­men­tés et aus­si dans les pays qui ne per­mettent pas cet assaut contre la bonne san­té dont la majo­ri­té d’entre nous jouis­sons de toute façon.

Il est pro­pre­ment dégoû­tant de voir les publi­ci­tés télé­vi­sées des Etats-Unis, qui sont pré­sen­tées par une dou­ce­reuse voix fémi­nine comme celle qu’u­ti­lisent les hôtesses de l’air pour nous dire leur espoir qu’on choi­si­ra à nou­veau leur socié­té pour voya­ger quand ce n’est pas dans une pro­fonde voix de basse mas­cu­line pour ins­pi­rer la confiance. Les publi­ci­tés se ter­minent inva­ria­ble­ment avec une invi­ta­tion res­sem­blant à : « Deman­dez à votre méde­cin si le Lyri­ca vous convient. ». Ou bien encore avec : « Vous pour­riez souf­frir d’une mala­die sans le savoir. »

Je suis bien d’ac­cord, j’ai sûre­ment un can­cer puis­qu’on peut trou­ver du can­cer chez tous ceux qui ont plus de 50 ans, quand on se donne le mal de le cher­cher avec suf­fi­sam­ment de zèle66,67. Pour ma part, je pré­fère ne pas le savoir puisque je ne me sens pas malade et parce que le trai­te­ment de ces pseu­­do-can­­cers n’est pas inoffensif.

La publi­ci­té par le recours aux célé­bri­tés est très employée aux États-Unis, par exemple lors de bul­le­tins d’in­for­ma­tion et d’é­mis­sions de dis­cus­sion, dont la com­man­dite de l’in­dus­trie n’est pas men­tion­née de sorte que les témoi­gnages semblent authen­tiques41. Nous n’a­vons pas cela au Dane­mark, mais en 2004, nous avons quand même connu un cas bizarre de publi­ci­té par célé­bri­té, impor­tée direc­te­ment des zones d’in­fluence les plus hautes des États-Unis68. Merck était mécon­tente que son médi­ca­ment contre l’os­téo­po­rose, l’a­len­dro­nate (Fosa­max), ne soit pas rem­bour­sé au maxi­mum et avait traî­né le gou­ver­ne­ment danois devant le tri­bu­nal. Merck avait aus­si arran­gé une ren­contre entre le ministre de la San­té et l’an­cienne secré­taire d’É­tat, Made­leine Albright, sous le pré­texte de dis­cu­ter du sys­tème de san­té danois et de celui sur le rem­bour­se­ment. Deux jours avant la ren­contre, elle deman­da si elle pou­vait se faire accom­pa­gner du direc­teur de Merck Dane­mark, ce qui fut accep­té. Pen­dant la réunion, à laquelle le ministre fut empê­ché d’as­sis­ter, Mme Albright a par­lé du médi­ca­ment qu’elle pre­nait contre l’os­téo­po­rose. Elle ne s’est pas fait beau­coup d’a­mis avec ce truc publi­ci­taire, car ce n’est pas comme cela qu’on se com­porte au Dane­mark et l’embarras dans lequel cela nous plon­gea fut dis­cu­té dans un jour­nal : « Le géant du médi­ca­ment uti­lise des pres­sions amé­ri­caines dans le cas danois sur le médi­ca­ment68. »

Il arrive à l’oc­ca­sion que l’on observe un petit pro­grès. Jus­qu’à récem­ment, l’A­gence euro­péenne du médi­ca­ment fai­sait par­tie du Direc­to­rat géné­ral pour l’en­tre­prise et l’in­dus­trie de l’UE46, mais on l’a main­te­nant démé­na­gée au Direc­to­rat géné­ral pour la san­té et les consom­ma­teurs. En 2007, une nou­velle légis­la­tion a aug­men­té la puis­sance de réac­tion de la FDA69. Par contre, il arrive qu’on relève des ten­dances vers le pire. En 2012, le Sénat des États-Unis a pro­po­sé un élar­gis­se­ment des éva­lua­tions accé­lé­rées en créant une nou­velle caté­go­rie pour « les médi­ca­ments consti­tuant des per­cées »70.

LA RÉGULATION DES MÉDICAMENTS EST FONDÉE SUR LA CONFIANCE

La théo­rie éco­no­mique pré­dit que les firmes investiront dans la cor­rup­tion rela­tive aux preuves
chaque fois que les avan­tages seront plus éle­vés
que les coûts.
Quand la détec­tion est coû­teuse
pour les régulateurs,
il faut s’at­tendre à ce que la
cor­rup­tion de la preuve soit vas­te­ment étendue.
Alan May­nard, manus­crit non publié

Selon les régu­la­teurs du médi­ca­ment, le sys­tème de régu­la­tion est fon­dé sur la confiance, ce qu’ils estiment conve­nir, puisque les consé­quences pour les com­pa­gnies seraient trop sérieuses si elles devaient tri­cher et se faire pin­cer. Comme May­nard l’ex­plique, cet argu­ment n’est pas juste. En outre, comme on l’a vu, la grande indus­trie phar­ma­ceu­tique signi­fie grands crimes et à quel autre endroit de la socié­té ferait-on confiance à la parole de cri­mi­nels ? Les rats de labo­ra­toires men­tion­nés dans les études de toxi­co­lo­gie pour­raient n’a­voir jamais exis­té ; il se pour­rait qu’ils aient cre­vé plus d’une fois ; ils peuvent être morts bien qu’on les décrive comme bien por­tants dans les rap­ports de toxi­co­lo­gie ; des pré­lè­ve­ments d’or­ganes peuvent man­quer ; des don­nées ont pu être fabri­quées ; et les ani­maux ont pu périr avant même de pré­sen­ter des can­cers induits par les médi­ca­ments8,16.

Les socié­tés phar­ma­ceu­tiques ne se font pas confiance, mais les agences du médi­ca­ment sont cen­sées faire confiance à l’en­semble de l’in­dus­trie16. Les auto­ri­tés savent par­fai­te­ment bien qu’on ne peut se fier à l’in­dus­trie et c’est pour des consi­dé­ra­tions pra­tiques quelles disent le contraire. Elles ne peuvent révi­ser qu’une petite frac­tion des mon­tagnes de docu­ments qu’elles reçoivent. Un exemple extrême, le rap­port d’une étude sur le Tami­flu com­pre­nait 8 545 pages, ce qui est 1000 fois plus que la ver­sion publiée71. Il est com­pré­hen­sible que la plu­part des régu­la­teurs ne lisent que les résu­més la plu­part du temps et, à ma connais­sance, il n’y a que la FDA pour refaire de rou­tine, ses propres ana­lyses sta­tis­tiques sur les docu­ments sou­mis mais l’E­MA entend main­te­nant le faire elle aus­si (voir le cha­pitre 11).

Plu­sieurs des mil­liers de pages sont par­fai­te­ment inutiles et je n’ai aucun doute que l’in­dus­trie inonde déli­bé­ré­ment les régu­la­teurs de don­nées, ce qui lui donne deux avan­tages. Pre­miè­re­ment, cela réduit le risque que les régu­la­teurs détectent quoi que ce soit qui pour­rait empê­cher le médi­ca­ment d’être approu­vé ou qui pour­rait nuire aux ventes en rai­son d’un aver­tis­se­ment sur l’é­ti­quette. Ensuite, si des pro­blèmes sur­gissent, l’in­dus­trie peut pré­tendre qu’elle n’a rien caché et que ce sont les régu­la­teurs qu’il faut blâ­mer. Bien que cela ne soit pas com­plè­te­ment vrai, cela pour­rait fonc­tion­ner devant un tribunal.

Les régu­la­teurs sont tel­le­ment sur­char­gés qu’ils ne véri­fient même pas que tout est bien là, ce qu’ils devraient faire. Nous avons trou­vé plu­sieurs exemples où des appen­dices impor­tants avaient été écar­tés ou que des pages cen­trales d’un rap­port étaient man­quantes. Des études com­plètes peuvent aus­si être man­quantes, par exemple deux de sept études néga­tives sur les inhi­bi­teurs sélec­tifs de la réab­sorp­tion de la séro­to­nine (ISRS) chez les enfants72, bien que cela soit inter­dit par la loi.

Il n’est pas sur­pre­nant que des effets nocifs sérieux de nou­veaux médi­ca­ments puissent pas­ser inaper­çus compte tenu du fait qu’on peut très bien les cacher dans les demandes d’ap­pro­ba­tion et autres sou­mis­sions parce qu’il fau­drait consa­crer un long et fas­ti­dieux tra­vail de détec­tive pour pou­voir les mettre en lumière1,73,74. Un exemple de cela est celui des bêta-ago­­nistes d’ac­tion pro­lon­gée pour le trai­te­ment de l’asthme. Dans les années 1990, sur­girent des inquié­tudes selon les­quelles ces médi­ca­ments pour­raient aug­men­ter les décès cau­sés par l’asthme plu­tôt que les réduire et la FDA deman­da à GlaxoS­mi­thK­line de réa­li­ser une grande étude du sal­me­te­rol, l’é­tude SMART ». La ges­tion de l’é­tude par Glaxo fut effec­tuée d’une manière beau­coup trop astu­cieuse cepen­dant, la com­pa­gnie ayant mani­pu­lé les résul­tats expé­diés à la FDA.

En 2003, ces résul­tats furent pré­sen­tés à un congrès de pneu­mo­logues où Glaxo pré­ten­dit que les résul­tats n’é­taient pas concluants, ce qui était men­son­ger. Le conseil de sur­veillance des don­nées et de la sécu­ri­té de l’é­tude avait recom­man­dé l’ar­rêt de l’é­tude après que 26 000 des 60 000 patients envi­sa­gés pour l’é­tude ont été recru­tés, parce que plus de décès avaient été rele­vés dans le groupe assi­gné au sal­me­te­rol que dans le groupe assi­gné au pla­ce­bo, ou l’in­verse ; on a recru­té 10000 patients de plus73.

La durée pré­vue de l’é­tude était de 28 semaines, mais les cher­cheurs pou­vaient – s’ils le vou­laient – signa­ler les effets secon­daires graves sur­ve­nant pen­dant une période addi­tion­nelle de 6 mois. La FDA pos­tu­la évi­dem­ment que les don­nées qu’elle révi­sa pro­ve­naient de la période rigou­reu­se­ment contrô­lée de la période sous double insu. Ce n’est que lorsque la FDA deman­da spé­ci­fi­que­ment à la com­pa­gnie quel ensemble de don­nées elle lui avait four­ni, que Glaxo révé­la qu’elle avait inclus les don­nées pro­ve­nant de la période de sui­vi de six mois. Cela fai­sait une dif­fé­rence gigan­tesque. Il n’y avait pas de dif­fé­rence signi­fi­ca­tive sur le plan sta­tis­tique des décès asso­ciés à l’asthme quand on intro­dui­sait les don­nées de la période de sui­vi, alors que le risque était quatre fois plus éle­vé quand on ne tenait compte que des seules don­nées de l’é­tude, ce qui était sta­tis­ti­que­ment signi­fi­ca­tif. Des cher­cheurs indé­pen­dants ont conclu qu’en l’ab­sence de trans­pa­rence asso­ciée aux ren­contres du comi­té consul­ta­tif de la FDA, les trom­pe­ries n’au­raient jamais été connues du public73. Glaxo répon­dit aux révé­la­tions en disant qu’elle avait « agi d’une manière res­pon­sable et trans­pa­rente74 ».

Ce n’é­tait pas encore tout. Près de trois ans après la fin de l’é­tude, celle-ci n’a­vait tou­jours pas été publiée. Les résul­tats de SMART confir­maient les résul­tats d’une grande étude que Glaxo avait déjà menée et publiée en 199375. Glaxo avait com­pa­ré le sal­me­te­rol avec son médi­ca­ment de courte durée, le sal­bu­ta­mol, et trois fois plus de patients décé­daient des suites de l’asthme quand ils rece­vaient le médi­ca­ment de longue durée (P = 0,11 pour la dif­fé­rence). En 2006, une méta-ana­­lyse incluant l’é­tude SMART a confir­mé que les bêta-ago­­nistes de longue durée aug­mentent les décès asso­ciés à l’asthme76. À pre­mière vue, le risque abso­lu de mou­rir semble petit, seule­ment un par 1 000 patients par année de consom­ma­tion. Cepen­dant, le sal­me­te­rol était l’un des médi­ca­ments les plus pres­crits dans le monde et cette aug­men­ta­tion du risque se tra­duit en 4000 à 5000 décès par asthme addi­tion­nels chaque année seule­ment aux États-Unis76.

En juillet 2005, la FDA se deman­da si les bêta-ago­­nistes d’ac­tion pro­lon­gée devraient être reti­rés du mar­ché, mais l’a­gence opta plu­tôt pour de sévères aver­tis­se­ments et la recom­man­da­tion de ne recou­rir à ces médi­ca­ments qu’a­près l’é­chec des autres médi­ca­ments76. En 2010, la FDA lan­ça un nou­vel aver­tis­se­ment, cette fois à pro­pos d’un risque aug­men­té d’exa­cer­ba­tions graves des symp­tômes de l’asthme, menant à l’hos­pi­ta­li­sa­tion et au décès et aver­tit de ne jamais prendre ces médi­ca­ments seuls mais conjoin­te­ment avec un cor­ti­co­sté­roïde en inha­la­tion77. Pour­tant, l’a­jout de l’in­ha­la­tion de cor­ti­co­sté­roïdes ne résout pas le pro­blème, par exemple, le risque d’ad­mis­sion à l’hô­pi­tal res­tant aug­men­té au double. La FDA exi­gea aus­si des manu­fac­tu­riers qu’ils effec­tuent de nou­velles études cli­niques pour éva­luer la sécu­ri­té de ces médi­ca­ments quand on les uti­lise en com­bi­nai­son avec l’in­ha­la­tion de cor­ti­co­sté­roïdes. Je trouve cela bizarre. Les requêtes d’é­tudes addi­tion­nelles de la FDA sont habi­tuel­le­ment igno­rées par les com­pa­gnies et la FDA ne les contraint pas. Ces médi­ca­ments sont dan­ge­reux – pro­ba­ble­ment aus­si quand ils sont com­bi­nés avec des sté­roïdes – et nous n’en avons pas besoin, alors pour­quoi ne pas les reti­rer du marché ?

Quand Glaxo a fini par publier les résul­tats de SMART dans Chest, on men­tion­na l’aug­men­ta­tion des décès par asthme mais ce sont les deux der­nières phrases du résu­mé qui sont inté­res­santes79 :

Les ana­lyses de sous-groupes sug­gèrent que le risque puisse être plus grand chez les Afro-Amé­­ri­­cains par com­pa­rai­son avec les par­ti­ci­pants Cau­ca­siens. Il demeure cepen­dant incon­nu que ce risque aug­men­té soit dû à des fac­teurs com­pre­nant l’ef­fet phy­sio­lo­gique du trai­te­ment mais n’y étant pas limi­tés, à des fac­teurs géné­tiques ou au com­por­te­ment de cer­tains patients menant à des résul­tats médiocres.

Des écrans de fumée et l’ar­ticle sent mau­vais : « Les sous-groupes de la popu­la­tion ont été fon­dés sur les carac­té­ris­tiques au départ comme (je sou­ligne) l’u­ti­li­sa­tion de cor­ti­co­sté­roïdes en inha­la­tion (CSI) et la phase de l’é­tude. De plus, les résul­tats ont été ana­ly­sés sépa­ré­ment pour les sujets Afro-Amé­­ri­­cains et les Caucasiens.

Comme ? Glaxo ne nous dit même pas com­bien de fois, elle a tri­tu­ré les don­nées avant de trou­ver le résul­tat de sous-groupe qu’elle pou­vait uti­li­ser pour duper les lec­teurs et les por­ter à croire que le médi­ca­ment ne fai­sait tort qu’aux Afro-Amé­­ri­­cains. La mani­pu­la­tion des don­nées en elle-même était trom­peuse. Il n’y avait pas de test d’in­te­rac­tion, ce qui est néces­saire pour qu’on puisse dire qu’il existe une dif­fé­rence entre les résul­tats de deux sous-groupes. Et, en véri­té, le risque rela­tif de décès par asthme était très sem­blable pour les Cau­ca­siens et les Afro-Amé­­ri­­cains. La sec­tion Dis­cus­sion de l’ar­ticle ne parle que d’un des sous-groupes, ce qui est trom­peur : « Les ana­lyses post hoc n’ont mon­tré aucune dif­fé­rence signi­fi­ca­tive entre les trai­te­ments dans la popu­la­tion cau­ca­sienne. » Glaxo venait de trans­for­mer un effet nocif mani­feste en un effet nocif inexis­tant. Les mots me manquent, mais cela en dit long sur les motifs pour les­quels on ne peut pas se fier aux études com­man­di­tées par l’in­dus­trie. Deux des cinq auteurs étaient des employés de Glaxo et les trois autres étaient à la solde de Glaxo.

Il semble que Glaxo ait fait ce qu’elle pou­vait pour pro­té­ger son médi­ca­ment plu­tôt que les patients79. Dans un édi­to­rial cin­glant du New England Jour­nal of Medi­cine, les rédac­teurs ont expli­qué que Glaxo avait refu­sé de four­nir un inha­la­teur pour une étude du sal­me­te­rol par le NIH. Les cher­cheurs ont été contraints de dépen­ser 90 000 dol­lars de l’argent des contri­buables pour recon­di­tion­ner le médi­ca­ment actif et créer un pla­ce­bo qui soit visuel­le­ment iden­tique pour les fins de l’é­tude. En outre, les rédac­teurs ont écrit :

L’ob­jec­tif affir­mé par Glaxo est « d’a­mé­lio­rer la qua­li­té de la vie humaine », mais les com­pa­gnies peuvent mettre au point et vendre leurs trai­te­ments parce qu’elles peuvent pui­ser dans une res­source de la com­mu­nau­té : les patients dis­po­sés à cou­rir le risque quand ils par­ti­cipent aux études cli­niques. De leur côté, les com­pa­gnies doivent être dis­po­sées à mettre leurs pro­duits à risque en les four­nis­sant à des tiers pour des fins d’é­tude. Le défaut de le faire est un geste mes­quin inacceptable.

Les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques peuvent non seule­ment trom­per les auto­ri­tés dans leurs demandes d’ap­pro­ba­tion ; elles peuvent aus­si men­tir quand on les ques­tionne direc­te­ment. Dans des docu­ments pré­pa­rés pour une audi­tion de la FDA en 2005, Pfi­zer a nié que son AINS cele­coxib pro­voque des crises car­diaques en s’ap­puyant sur une ana­lyse de 44000 patients80. Mais les grands nombres évo­qués par l’in­dus­trie quand elle se trouve sur la défen­sive sont sou­vent trom­peurs. Pfi­zer déte­nait des preuves non publiées du contraire80,81, par exemple une étude de 1999 de la mala­die d’Alz­hei­mer. De plus, un cadre de Pfi­zer recon­nut dans une entre­vue que son ana­lyse ne com­pre­nait pas d’é­tudes exté­rieures indi­quant que son médi­ca­ment cau­sait des pro­blèmes car­diaques. Une telle étude82, que Pfi­zer connais­sait, avait été menée par le NIH et inter­rom­pue une fois qu’on eut trou­vé que des fortes doses de cele­coxib fai­saient plus que tri­pler l’in­ci­dence des crises car­diaques et des acci­dents vas­cu­laires cérébraux.

D’autres com­pa­gnies ont elles aus­si trom­pé la FDA en cachant des études et des résul­tats mon­trant que leurs médi­ca­ments entraînent des effets nocifs mor­tels1,8,16,27,83–85.

Il existe une autre rai­son pour laquelle nous en savons trop peu au sujet des effets nocifs des médi­ca­ments. Les cli­ni­ciens sont cen­sés signa­ler les effets secon­daires néfastes graves aux auto­ri­tés, mais selon un esti­mé com­mun seule­ment 1 % envi­ron de ces évé­ne­ments sont signa­lés86. Les méde­cins sont occu­pés et peuvent avoir ten­dance à pen­ser qu’un évé­ne­ment n’est pas lié à un médi­ca­ment et à l’i­gno­rer, d’au­tant plus que c’est bien com­mode. Quand ils signalent un évé­ne­ment, ils peuvent apprendre à ne jamais plus le faire, har­ce­lés qu’ils sont par un repré­sen­tant phar­ma­ceu­tique qui revient conti­nuel­le­ment avec toutes sortes de nou­velles ques­tions sur le patient, sur les autres médi­ca­ments qu’il pre­nait, etc. Il semble que per­sonne ne soit vrai­ment inté­res­sé par les effets nocifs, hor­mis la vic­time. Quand j’ai tra­vaillé dans un dépar­te­ment de mala­dies infec­tieuses, j’ai appris pour­quoi plu­sieurs évé­ne­ments sérieux sur­ve­nant dans des études du SIDA com­man­di­tées par l’in­dus­trie n’é­taient pas signa­lés. Les for­mu­laires étaient longs et com­pli­qués et nous n’a­vions pas le temps pour des dis­cus­sions sans fin avec la com­pa­gnie pharmaceutique.

L’ÉVALUATION INADÉQUATE DES NOUVEAUX MÉDICAMENTS

Quand j’en­seigne à des méde­cins en for­ma­tion pour deve­nir phar­ma­co­logues cli­niques et que j’ex­plique pour­quoi les exi­gences régle­men­taires rela­tives aux nou­veaux médi­ca­ments ne sont pas adé­quates ni capables d’as­su­rer que les médi­ca­ments sont effi­caces et inof­fen­sifs, et com­ment l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique mani­pule sa recherche, je me trouve confron­té à des réac­tions mixtes. Cer­tains sont par­fai­te­ment d’ac­cord et d’autres sont tout à fait hos­tiles, comme si je ten­tais d’ex­pli­quer à un enfant que le Père Noël n’existe pas. Cela m’in­quiète, car ce sont là les méde­cins qui seront en poste dans une agence du médi­ca­ment ou dans l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique. J’ai par­fois le sen­ti­ment qu’il est déjà trop tard pour leur faire entendre raison.

Nous pour­rions faci­le­ment faire bien mieux que nous le fai­sons pré­sen­te­ment pour pro­té­ger la san­té publique et évi­ter de gas­piller notre argent et je don­ne­rai quelques exemples.

Deux seules études contrôlées avec placebo montrant un effet ne suffisent pas

Les agences du médi­ca­ment estiment que l’ef­fi­ca­ci­té est démon­trée quand deux études contrô­lées avec pla­ce­bo ont mon­tré un effet. Comme j’ai expli­qué au cha­pitre 4, cela est facile à réa­li­ser pour la plu­part des médi­ca­ments des­ti­nés à toute mala­die parce que les médi­ca­ments ont des effets secon­daires et que l’on peut s’at­tendre qu’ils aient des effets sur l’é­va­lua­tion d’un résul­tat sub­jec­tif. Quand la taille de l’é­chan­tillon est assez grande, n’im­porte quel effet devien­dra sta­tis­ti­que­ment signi­fi­ca­tif et le médi­ca­ment sera approu­vé, s’il n’est pas trop toxique.

Quand une com­pa­gnie ne réus­sit pas dans ses deux pre­mières ten­ta­tives, elle peut faire d’autres études jus­qu’à ce que deux essais donnent les résul­tats recher­chés. Avec cela en arrière-plan, il est éton­nant que le ministre danois de la San­té, après consul­ta­tion auprès de l’A­gence du médi­ca­ment, ait répon­du à un poli­ti­cien qu’il n’existe pas d’exi­gence sti­pu­lant qu’un médi­ca­ment soit meilleur qu’un médi­ca­ment exis­tant pour obte­nir son appro­ba­tion, mais qu’il doit être au moins aus­si bon et jamais pire qu’un médi­ca­ment exis­tant. Tou­te­fois, quand on n’exige que des études contrô­lées au pla­ce­bo, il n’y a pas moyen de savoir si les nou­veaux médi­ca­ments sont pires que ceux qui existent.

Les com­pa­gnies sont contraintes par la loi de sou­mettre toutes les études qu’elles ont menées quand elles demandent l’ap­pro­ba­tion d’un médi­ca­ment mais le pro­blème avec cette exi­gence est qu’on ne peut pas se fier aux com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques. Des études peuvent man­quer et quand elles ont été effec­tuées dans des pays sans sur­veillance publique, il peut se révé­ler impos­sible de savoir qu’elles existent.

Les médi­ca­ments contre la toux ne sont pas effi­caces87,88, mais l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique a quand même réus­si à faire approu­ver d’in­nom­brables médi­ca­ments pour la toux et les ventes sont éle­vées89. Pas moins de 20 % de tous les enfants de moins de quatre ans sont trai­tés avec des médi­ca­ments pour l’asthme comme la ter­bu­ta­line, ce qui montre que la com­mer­cia­li­sa­tion cra­pu­leuse à laquelle j’ai par­ti­ci­pé quand je tra­vaillais chez Astra a été hau­te­ment effi­cace (voir le cha­pitre 2).

Aux États-Unis, les médi­ca­ments pour le rhume et la toux en vente libre avaient été consom­més par 39 % des ménages sur une période de trois ans.90 Plu­sieurs de ces médi­ca­ments ont été auto­ri­sés avant 1972 quand il n’y avait que peu de contrôle sur les médi­ca­ments, mais les centres anti­poi­son avaient signa­lé plus de 750 000 appels d’in­quié­tude pen­dant sept années en rela­tion avec ces pro­duits et la FDA avait iden­ti­fié 123 décès d’en­fants de moins de six ans, dans ses banques de don­nées. Les effets secon­daires néfastes com­prennent l’a­ryth­mie car­diaque, les hal­lu­ci­na­tions, la som­no­lence et l’en­cé­pha­lo­pa­thie. Les publi­ci­tés des manu­fac­tu­riers pré­sentent ces médi­ca­ments comme effi­caces et inof­fen­sifs, deux mensonges.

Une péti­tion a deman­dé à la FDA de révi­ser ces médi­ca­ments, mais les manu­fac­tu­riers ont pré­ten­du que les mau­vais effets pour­raient être pré­ve­nus par l’é­du­ca­tion des parents, ce qui est un men­songe abo­mi­nable. En 2011, la FDA a annon­cé que ces pro­duits ne doivent pas être uti­li­sés chez les enfants de moins de deux ans et qu’elle appuyait for­te­ment « les ini­tia­tives de plu­sieurs manu­fac­tu­riers de médi­ca­ments qui avaient volon­tai­re­ment reti­ré du mar­ché des remèdes pour le rhume et la toux qu’on ven­dait pour uti­li­sa­tion dans ce groupe d’âge91 ». Pour­quoi la FDA ne reti­­rait-elle pas ces pro­duits inutiles et poten­tiel­le­ment dan­ge­reux du mar­ché ? Et pour­quoi, après quatre années, faut-il que la FDA soit tou­jours en train de révi­ser la sécu­ri­té et qu’on s’at­tende à ce qu’elle rende son juge­ment dans un proche ave­nir, comme elle l’a affir­mé ? Même quand des médi­ca­ments inutiles tuent des enfants, les régu­la­teurs du médi­ca­ment n’a­gissent pas, alors qu’ils ont reti­ré du mar­ché plu­sieurs pro­duits effi­caces, même quand ils cau­saient moins de décès. La régu­la­tion des médi­ca­ments n’est pas une entre­prise logique.

J’ai dis­cu­té une fois des remèdes pour la toux avec un régu­la­teur de médi­ca­ment qui a atti­ré mon atten­tion sur les études accom­pa­gnant une demande d’ap­pro­ba­tion qui sou­te­naient avoir mon­tré que les médi­ca­ments agis­saient. C’est l’un des articles les plus bizarres que j’aie jamais vu (et j’en ai vu des tonnes). Les études avaient été menées en Inde. Un micro­phone minia­ture très sen­sible mis au point par Proc­ter & Gamble, atta­ché au nez d’un patient, enre­gis­trait le moindre son qui sur­vienne et qui était peut-être ou pou­vait deve­nir de la toux92. Les trois médi­ca­ments éva­lués (guai­phe­ne­sine, brom­hexine, et dex­tro­mé­tor­phan) agis­saient. Sur­prise, sur­prise. Les enre­gis­tre­ments étaient entiè­re­ment non per­ti­nents pour les patients. Deux des médi­ca­ments aug­men­taient aus­si le volume des cra­chats. Quel sens don­ner à cela ? S’ils aug­mentent le volume des cra­chats, ils aug­men­te­ront aus­si le volume des expec­to­rants mesu­rés en volume de cra­chats, or cela ne serait pas un avan­tage mais un effet nui­sible. Les études ont été publiées dans Pul­mo­na­ry Phar­ma­co­lo­gy, un pério­dique obs­cur dont je n’a­vais jamais enten­du par­ler. Ce n’est pas la faute des régu­la­teurs d’a­voir à accep­ter pareilles niai­se­ries ; c’est la faute de poli­ti­ciens qui n’ont pas exi­gé des résul­tats qui soient impor­tants pour les patients.

Les études cliniques dans les pays largement corrompus

De nos jours, les études de médi­ca­ment sont de plus en plus don­nées en sous-trai­­tance à des pays sans sur­veillance et très lar­ge­ment cor­rom­pus. Com­ment savoir que les don­nées ont été fabri­quées quand on ne dis­pose d’au­cun moyen pour sur­veiller les études ? En dépit de la forte oppo­si­tion des scien­ti­fiques, des éthi­ciens et des groupes de consom­ma­teurs, la FDA a déci­dé en 2008 que les études cli­niques menées hors des États-Unis n’a­vaient plus à se confor­mer à la décla­ra­tion d’Hel­sin­ki quand elles servent à appuyer une demande d’ap­pro­ba­tion de pro­duits aux États-Unis93. Qu’on me par­donne mais tout le monde est-il deve­nu fou à la FDA ? La direc­tion de la FDA a‑t‑elle jamais enten­du par­ler des pro­cès de Nurem­berg ? Ou bien des expé­riences menées sur les pri­son­niers des États-Unis quand la Décla­ra­tion d’Hel­sin­ki n’é­tait pas là pour mettre d’en­trave ? Ou de l’af­faire Tus­ke­gee dans laquelle des cher­cheurs de l’A­la­ba­ma ont sui­vi 399 hommes noirs infec­tés de la syphi­lis sans jamais les trai­ter pen­dant 40 ans pour étu­dier l’his­toire natu­relle de la mala­die en les empê­chant d’a­voir accès aux pro­grammes de trai­te­ment dis­po­nibles pour les autres et pen­dant que plu­sieurs mou­raient de la syphi­lis, que les épouses contrac­taient la mala­die et que les enfants nais­saient avec la syphi­lis congé­ni­tale94 ? Ou que les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques mènent leur recherche dans les pays pauvres pour les médi­ca­ments par­ti­cu­liè­re­ment dan­ge­reux parce que les pay­sans ne pour­suivent pas les grandes cor­po­ra­tions pour des lésions et parce que les règle­ments enca­drant le consen­te­ment éclai­ré n’existent pas ou sont mol­le­ment appli­qués8 ? L’exemple le plus connu de l’u­ti­li­sa­tion des cobayes du tiers-monde est celui des contra­cep­tifs oraux, qu’on a d’a­bord tes­tés à Por­to Rico, puis en Haï­ti et au Mexique et, quand vint le moment de les tes­ter aux Etats-Unis, on a choi­si des pauvres, dont 90 % étaient soit des Mexi­cains, soit des Afri­cains d’o­ri­gine8.

Par contraste avec cette déci­sion indé­fen­dable, la Cour d’ap­pel des États-Unis a jugé quelque temps après que la Décla­ra­tion d’Hel­sin­ki consti­tuait une norme suf­fi­sam­ment cou­tu­mière pour être tenue comme obli­ga­toire dans l’é­tude de la ménin­gite menée par Pfi­zer au Nige­ria où les parents ne savaient pas que leurs enfants par­ti­ci­paient à une étude. La cour a ren­ver­sé le ren­voi, par un tri­bu­nal infé­rieur, d’une pour­suite inten­tée par les familles d’en­fants morts ou bles­sés pen­dant qu’ils rece­vaient l’an­ti­bio­tique expé­ri­men­tal de Pfi­zer, la tro­vo­flaxine, bien qu’un médi­ca­ment plus effi­cace ait été dis­po­nible aux Méde­cins sans Fron­tières95. Pfi­zer recru­ta des enquê­teurs pour cher­cher des preuves de cor­rup­tion à l’en­contre du pro­cu­reur géné­ral dans l’es­poir de pou­voir le per­sua­der de lais­ser tom­ber la pour­suite96. Cela échoua et Pfi­zer fut contrainte de payer une com­pen­sa­tion aux familles dont les enfants étaient morts. Le médi­ca­ment n’a­vait jamais été conçu pour l’A­frique. Pfi­zer enten­dait le vendre aux Etats-Unis et en Europe, mais son auto­ri­sa­tion a été reti­rée en Europe en rai­son d’in­quié­tudes au sujet de sa toxi­ci­té pour le foie.

Un effet sur un résultat de substitution ne suffit pas

Une des pra­tiques les plus nui­sibles en régu­la­tion des médi­ca­ments est de don­ner l’ap­pro­ba­tion à un médi­ca­ment sur la foi de ses effets sur des résul­tats de sub­sti­tu­tion. Vu que cette erreur a coû­té la vie à des cen­taines de mil­liers, ou peut-être même à des mil­lions de patients (voir plus loin) il est dif­fi­cile de com­prendre que les régu­la­teurs n’exigent pas des effets prou­vés sur des résul­tats pertinents.

Voi­ci un exemple. J’é­tais méde­cin depuis deux ans quand j’ai diag­nos­ti­qué une forme légère de dia­bète de type 2 chez un vieillard qui avait été admis pour un autre motif, au dépar­te­ment d’hé­pa­to­lo­gie où je tra­vaillais. J’é­cri­vis dans son dos­sier qu’il était habi­tuel de com­men­cer le trai­te­ment avec la tol­bu­ta­mide mais vu que la seule grande étude jamais réa­li­sée sur la tol­bu­ta­mide avait dû être inter­rom­pue avant terme en rai­son d’un excès de décès car­dio­vas­cu­laires et parce que les patients qui consom­maient la plus grande par­tie de leur dose quo­ti­dienne étaient aus­si ceux qui démon­traient le taux le plus éle­vé de tels décès, je déci­dai de ne pas com­men­cer un trai­te­ment à la tolbutamide.

Mon supé­rieur hié­rar­chique m’a­pos­tro­pha de belle manière après avoir lu mes notes. « Com­ment oses-tu ne pas com­men­cer la tol­bu­ta­mide en effrac­tion des consignes de pra­tique que les endo­cri­no­logues ont rédi­gées ? » J’ex­pli­quai cal­me­ment mais fer­me­ment que j’en savais plus sur ce médi­ca­ment que les endo­cri­no­logues parce j’a­vais lu atten­ti­ve­ment le rap­port de l’é­tude ain­si que les articles et les nom­breuses lettres qui sui­virent ain­si qu’un livre dis­cu­tant des pro­blèmes. L’é­tude Uni­ver­si­ty Group Dia­betes Pro­ject (UGDP) avait été réa­li­sée indé­pen­dam­ment de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique et elle avait fait l’ob­jet de nom­breux débats et été réana­ly­sée par plu­sieurs autres groupes que ceux qui avaient mené l’é­tude. Je n’a­vais aucun doute en ce qui concerne qui avait raison.

La tol­bu­ta­mide réduit le glu­cose san­guin, mais il s’a­git là d’un résul­tat de sub­sti­tu­tion. On ne traite pas les patients pour réduire leur glu­cose san­guin ; on les traite pour pré­ve­nir les com­pli­ca­tions du dia­bète, les car­diaques plus par­ti­cu­liè­re­ment. Je tenais donc pour absurde, et je le pense tou­jours, que des gens uti­lisent ce médi­ca­ment alors que la seule recherche étu­diant les com­pli­ca­tions car­dio­vas­cu­laires avait été inter­rom­pue parce que le médi­ca­ment tuait les patients. Il était par­ti­cu­liè­re­ment convain­cant de consta­ter que les patients les plus res­pec­tueux du trai­te­ment au tol­bu­ta­mide pré­sen­taient des taux de mor­ta­li­té plus éle­vés que ceux des moins res­pec­tueux97, parce que les patients qui font ce qu’on leur dit de faire sont habi­tuel­le­ment en meilleure san­té que les autres et ont une meilleure sur­vie même quand le médi­ca­ment est un pla­ce­bo. L’é­tude d’un pro­duit rédui­sant les lipides, le clo­fi­brate, avait démon­tré cela98. Il n’y avait pas de dif­fé­rence sur le plan de la mor­ta­li­té entre le médi­ca­ment et le pla­ce­bo mais par­mi ceux qui avaient pris plus de 80 % du médi­ca­ment, seuls 15 % sont décé­dés par com­pa­rai­son à 25 % par­mi les autres (P = 0,0001). Cela ne prouve pas que le médi­ca­ment est effi­cace, bien sûr, et la même dif­fé­rence a été consta­tée dans le groupe rece­vant le pla­ce­bo, 15 % ver­sus 28%(P=5xl016).

Upjohn, le fabri­cant du tol­bu­ta­mide, lan­ça une cam­pagne agres­sive pour dis­cré­di­ter les résul­tats de l’é­tude UGDP en fai­sant appel à des uni­ver­si­taires renom­més et gras­se­ment payés et les argu­ments devinrent pro­gres­si­ve­ment ad homi­nem ». Des pour­suites ont été enta­mées par la com­pa­gnie pour empê­cher la FDA de men­tion­ner les résul­tats de l’é­tude dans les feuillets accom­pa­gnant le médi­ca­ment et la FDA se trou­va même for­cée de faire une enquête qui conclut que les don­nées de l’é­tude n’a­vaient pas été fal­si­fiées97 !

L’u­ti­li­sa­tion du tol­bu­ta­mide aurait dû être arrê­tée par le retrait du médi­ca­ment du mar­ché, au moins tem­po­rai­re­ment, pen­dant que ceux qui étaient scep­tiques au regard des résul­tats de l’é­tude réa­li­se­raient une autre étude. Mais la FDA ne l’a jamais exi­gé d’Up­john et cela n’a jamais été fait.

Per­sonne ne semble dis­po­sé à apprendre quoi que ce soit – ou au moins pas beau­coup – sur l’his­to­rique quand il s’a­git de la régu­la­tion des médi­ca­ments. L’his­toire se répète sans cesse. Pen­dant les 40 années qui ont sui­vi l’é­tude UGDP, l’in­dus­trie a tout sim­ple­ment arrê­té de faire des études qui auraient pu révé­ler que ses médi­ca­ments contre le dia­bète aug­mentent les évé­ne­ments car­diaques et nos régu­la­teurs de médi­ca­ments la laissent s’en tirer99, ce qui est pas­sa­ble­ment scan­da­leux. La rosi­gli­ta­zone est un exemple récent de médi­ca­ment pour le dia­bète auto­ri­sé sur la foi de son effet sur le glu­cose san­guin, mais il s’a­git aus­si d’un médi­ca­ment qui aug­mente les com­pli­ca­tions car­dio­vas­cu­laires qu’il est cen­sé pré­ve­nir, et qui a été reti­ré du mar­ché euro­péen en 2010 après avoir fait mou­rir des mil­liers de patients (voir le cha­pitre 16).

Des his­toires s’ap­pli­quant à d’autres domaines de la thé­ra­peu­tique existent100. Une étude de la sup­pres­sion de l’a­ryth­mie car­diaque (CAST) a dû être arrê­tée avant terme parce que les deux médi­ca­ments actifs, l’en­caï­nide et le flé­caï­nide, entraî­naient le décès des patients. À l’o­ri­gine, cette étude avait été conçue pour être uni­la­té­rale, ce qui signi­fie que le médi­ca­ment ne peut être que neutre ou béné­fique, vu que les car­dio­logues ne pou­vaient ima­gi­ner que les trai­te­ments puissent être nui­sibles101. Au som­met de leur uti­li­sa­tion à la fin des années 1980, les médi­ca­ments anti­aryth­miques pro­vo­quaient pro­ba­ble­ment 50 000 morts par an dans les seuls États-Unis, ce qui est du même ordre de gran­deur que le nombre total des Amé­ri­cains qui ont péri pen­dant la guerre du Viet­nam102. Ces médi­ca­ments étaient lar­ge­ment uti­li­sés parce qu’ils avaient un effet sur un résul­tat de sub­sti­tu­tion, l’ECG et bien que la FDA eût de sérieuses inquié­tudes pour sa sécu­ri­té, elle céda aux pres­sions des com­pa­gnies, ce qui, – d’une manière tout à fait pré­vi­sible ‑mena à ce que le médi­ca­ment soit main­te­nant lar­ge­ment employé chez les bien-por­­tants qui ont des troubles bénins du rythme qui en affectent plu­sieurs par­mi nous.

Le réduc­tion d’une tumeur est un autre résul­tat de sub­sti­tu­tion popu­laire et trom­peur. L’in­té­rêt pri­mor­dial des patients atteints du can­cer est de sur­vivre, mais cer­tains trai­te­ments qui réduisent les dimen­sions de la tumeur can­cé­reuse aug­mentent la mor­ta­li­té, par exemple la radio­thé­ra­pie chez les femmes qui ont eu un can­cer diag­nos­ti­qué par dépis­tage103. On peut dire la même chose de plu­sieurs, sinon de la plu­part des médi­ca­ments du can­cer. De fortes doses peuvent avoir un meilleur effet sur le can­cer, mais peuvent aus­si tuer plus de patients. Quand la dose est assez éle­vée, tous les can­cers sont détruits, mais il en va de même pour tous les patients. Cela démontre l’ab­sur­di­té de ce résul­tat de substitution.

En 2008, la FDA a auto­ri­sé en accé­lé­ré le beva­ci­zu­mab (Avas­tin) pour le trai­te­ment du can­cer méta­sta­tique du sein, bien qu’il n’ait pas aug­men­té la sur­vie, seule­ment la sur­vie sans pro­gres­sion du can­cer104. Ceci n’est pas qu’un résul­tat de sub­sti­tu­tion mais aus­si un résul­tat por­té au biais, puis­qu’il est pas­sa­ble­ment sub­jec­tif de déci­der s’il y a eu pro­gres­sion. La FDA impo­sa à la com­pa­gnie de faire plus d’é­tudes, les­quelles ne mon­trèrent pas un effet sur la sur­vie sans pro­gres­sion alors qu’elles mirent en évi­dence des effets nocifs graves y com­pris des décès. Trois ans plus tard, le médi­ca­ment, qui coûte chaque année le prix de plu­sieurs voi­tures neuves, envi­ron 88 000 dol­lars, a été abro­gé pour le can­cer du sein105.

L’absence de données adéquates sur la sécurité n’est pas acceptable

C’est une faillite majeure de la régu­la­tion du médi­ca­ment quand des médi­ca­ments aux effets nocifs connus sont approu­vés sans don­nées adé­quates sur leur sécu­ri­té. Les inhi­bi­teurs des COX‑2 sont un exemple par­fait, puisque leur méca­nisme d’ac­tion pré­di­sait une aug­men­ta­tion du risque de mor­ta­li­té car­dio­vas­cu­laire. Quand j’ai dis­cu­té de cela avec un régu­la­teur de médi­ca­ments, il me répon­dit que s’ils exi­geaient de telles don­nées, cela retar­de­rait pen­dant des années l’in­tro­duc­tion de médi­ca­ments de valeur.

Je n’ac­cepte pas cet argu­ment. Une com­pa­gnie phar­ma­ceu­tique pour­rait réa­li­ser faci­le­ment une grande étude de son inhi­bi­teur COX‑2 qui pour­rait révé­ler les risques et c’est la faute de l’in­dus­trie quand elle estime qu’elle peut s’en tirer en tour­nant les coins ronds. Si le rofe­coxib (Vioxx) avait été étu­dié avec des popu­la­tions per­ti­nentes de patients, ses effets nocifs auraient été détec­tés très rapi­de­ment, puisque le nombre qu’il faut trai­ter pen­dant un an pour cau­ser un infarc­tus addi­tion­nel n’est que de 70 patients19. Il y a aus­si un pro­blème éthique pri­mor­dial qu’on ne peut écar­ter avec des reven­di­ca­tions mes­quines de consi­dé­ra­tions pra­tiques ni de perte poten­tielle de reve­nus. Mal­heu­reu­se­ment, les agences du médi­ca­ment baissent les bras devant les argu­ments indé­fen­dables de l’industrie.

Le Vioxx a été reti­ré en 2004 et le val­de­coxib (Bex­tra) en 2005. Avant que le Bex­tra soit reti­ré du mar­ché, neuf des dix conseillers de la FDA ayant des liens avec l’in­dus­trie ont voté pour qu’on le main­tienne sur le mar­ché106 !

En 2008, la FDA s’est deman­dée si, à l’a­ve­nir, elle devrait exi­ger des études post-mar­­ke­­ting dotées de résul­tats per­ti­nents comme la mor­bi­di­té car­dio­vas­cu­laire et la mor­ta­li­té107. Tou­te­fois, seule­ment le tiers de telles études ont été réa­li­sées46, et la FDA est connue pour ne pas les exi­ger parce qu’elle ne dis­pose pas de l’au­to­ri­té dans ce des­sein22. Depuis 2007, le défaut de réa­li­ser une étude post-mar­­ke­­ting ou de faire un chan­ge­ment requis de l’é­ti­que­tage, peut entraî­ner une amende, mais pas plus de 10 mil­lions de dol­lars54. Comme ce ne sont que des brou­tilles pour l’in­dus­trie, il s’a­git là d’un écran de fumée ou d’un faux remède. Même quand les études ont été réa­li­sées, elles pour­raient mon­trer que le médi­ca­ment a tué des mil­liers de patients, ce qu’on aurait pu évi­ter en exi­geant les études per­ti­nentes avant que les agences du médi­ca­ment décident qu’un médi­ca­ment est approu­vé. Les études post-mar­­ke­­ting sont donc une très mau­vaise idée par com­pa­rai­son avec le rejet d’une demande d’au­to­ri­sa­tion de mise en mar­ché. On a besoin des don­nées per­ti­nentes pour tout nou­veau médi­ca­ment d’une classe thé­ra­peu­tique, vu qu’un nou­veau médi­ca­ment pour­rait tuer les gens même si dix médi­ca­ments sem­blables ne le font pas.

Un autre pro­blème est que les études post-mar­­ke­­ting qu’on requiert ne sont pas néces­sai­re­ment des études ran­do­mi­sées mais peuvent n’être que des études d’ob­ser­vation qui sont très médiocres pour détec­ter les indices d’ef­fets nocifs. Ceux qui sont trai­tés dif­fèrent en plu­sieurs manières de ceux du groupe de com­pa­rai­son qui ne sont pas trai­tés et le dou­ble­ment du taux des crises car­diaques par­mi un groupe de per­sonnes âgées peut s’ex­pli­quer sim­ple­ment par le fait que ces patients sont plus por­tés à faire une crise car­diaque que d’autres patients. Les patients souf­frant d’ar­thrite rhu­ma­toïde sont plus por­tés à faire une crise car­diaque que les autres gens du même âge, ce qui rend dif­fi­cile de voir si les inhi­bi­teurs des COX‑2 causent leur décès.

Le signa­le­ment spon­ta­né des effets secon­daires graves des médi­ca­ments en mar­ché aux régu­la­teurs est aus­si une méthode fai­blarde pour la détec­tion des effets nocifs. En 2010, la FDA a aver­ti Pfi­zer dans une lettre de 12 pages pour avoir failli de signa­ler promp­te­ment des effets secon­daires graves et inat­ten­dus de ses médi­ca­ments, après qu’elle eut pro­cé­dé à une ins­pec­tion de six semaines des quar­tiers géné­raux de Pfi­zer108. Pfi­zer avait mal clas­si­fié ou réduit l’im­por­tance de signa­le­ments non sérieux, sans jus­ti­fi­ca­tion rai­son­nable et omis de sou­mettre des signa­le­ments de céci­té cau­sée par le Via­gra (sil­de­na­fil) et des médi­ca­ments simi­laires à l’in­té­rieur de l’in­ter­valle de 15 jours déter­mi­né par l’a­gence. Pfi­zer avait été mise en garde en 2009, mais la FDA nota que les délais de la com­pa­gnie pour signa­ler les effets nocifs à l’a­gence n’a­vaient qu’aug­men­té. On a dit à Pfi­zer qu’à défaut de cor­ri­ger ces pro­blèmes, des pour­suites sans pré­avis pour­raient être enga­gées et que des délais pour­raient sur­ve­nir dans l’ap­pro­ba­tion des médi­ca­ments de la com­pa­gnie en attente d’autorisation.

En 2012, Roche a été répri­man­dée par l’E­MA pour n’a­voir pas signa­lé 80 000 effets secon­daires poten­tiel­le­ment néfastes de ses médi­ca­ments com­pre­nant 15 161 décès sur­ve­nus aux États-Unis109. Les régu­la­teurs ont iden­ti­fié d’autres défi­ciences liées à l’é­va­lua­tion et au signa­le­ment aux agences natio­nales de la san­té de réac­tions poten­tiel­le­ment néfastes chez 23 000 autres patients et 600 par­ti­ci­pants à des études cliniques.

TROP D’AVERTISSEMENTS ET TROP DE MÉDICAMENTS

Tous les médi­ca­ments com­portent une longue liste d’a­ver­tis­se­ments, de contre-indi­­ca­­tions et de pré­cau­tions, expli­quant par exemple les types de patients, les mala­dies et les autres médi­ca­ments consom­més par les patients qui pour­raient rendre dan­ge­reuse la consom­ma­tion de ce médi­ca­ment. Il suf­fit de regar­der la publi­ci­té d’un pério­dique médi­cal pour voir à quel point cela peut être impres­sion­nant ; on peut trou­ver plus de 20 aver­tis­se­ments pour un seul médi­ca­ment. Voi­ci un exemple.

Les statines

Cer­tains de mes col­lègues sont obsé­dés par le cho­les­té­rol et croient que toute per­sonne de plus de 50 ans devrait prendre une sta­tine, peu importe leur niveau de cho­les­té­rol, puis­qu’elle rédui­ra leur risque de décès. Ils disent aus­si que les sta­tines n’ont pas d’ef­fets secon­daires dignes de men­tion, ou même qu’elles n’ont pas d’ef­fets secon­daires110. Exa­mi­nons une publi­ci­té publiée dans les pre­mières pages du JAMA du 19 sep­tembre 2012. On pou­vait lire :

« Essayez le LIVALO pour abais­ser le LDL‑C et amé­lio­rer les autres para­mètres des lipides ».

Ce n’est pas le motif pour lequel on pour­rait envi­sa­ger la pos­si­bi­li­té de prendre une sta­tine, n’est-ce pas ? On sou­hai­te­rait la prendre pour réduire le risque de mou­rir et non pour amé­lio­rer cer­taines valeurs de labo­ra­toire. Peut-on être cer­tain qu’une sta­tine par­ti­cu­lière réduit le risque de mou­rir ? Non, on ne le peut pas parce les sta­tines sont approu­vées selon leurs effets sur les lipides du sang. Le LIVALO pour­rait réduire le risque de mou­rir de mala­die car­diaque, mais il pour­rait aus­si aug­men­ter le risque de périr d’autres causes, de sorte qu’on ne peut pas savoir ce que sont ses chances avec ou sans LIVALO.

Après la lec­ture des deux pre­mières lignes de l’an­nonce, je dirais non mer­ci. Il ne faut pas consom­mer des médi­ca­ments qui « sauvent la vie » sans savoir s’ils aug­mentent ou réduisent le risque de mourir.

Conti­nuons. À la page 2 de la publi­ci­té, on lit :

« Le trai­te­ment médi­ca­men­teux devrait être une com­po­sante d’une inter­ven­tion sur plu­sieurs fac­teurs de risque chez les per­sonnes qui requièrent une modi­fi­ca­tion de leur pro­fil des lipides. Les pro­duits rédui­sant les lipides devraient être uti­li­sés en plus d’une diète com­por­tant des res­tric­tions des graisses satu­rées et du cho­les­té­rol quand la réponse à la diète et aux autres mesures non phar­ma­co­lo­giques se révèle insuffisante. »

Ah ! Ah ! Ce n’est pas ce que mes col­lègues bien inten­tion­nés racontent quand ils sont à la veille de recom­man­der qu’on mette des sta­tines dans l’a­que­duc. Je ne suis pas à la diète ni astreint à quel­qu’autre « mesure non phar­ma­co­lo­gique » (Qu’est-ce que cela pour­rait bien être ?) et com­ment peut-on déci­der qu’il me faut modi­fier mon pro­fil des lipides ? Peut-on voir à quel point tout cela est sub­jec­tif et com­bien est vaseux le lan­gage régulatoire ?

Un peu plus loin arrive ce que je sou­hai­tais savoir, mais curieu­se­ment sous une rubrique inti­tu­lée « Res­tric­tions d’utilisation » :

  • Les doses de LIVALO excé­dant 4 mg par jour ont été asso­ciées à une aug­men­ta­tion du risque de mala­die mus­cu­laire grave dans les études cli­niques requises pour l’au­to­ri­sa­tion de mise en mar­ché. Il ne faut pas dépas­ser la dose quo­ti­dienne de 4 mg de LIVALO.

  • L’ef­fet du LIVALO sur la mor­bi­di­té et la mor­ta­li­té car­­dio-vas­­cu­­laires n’a pas été déterminé.

Je le savais ! On n’a aucune idée si le LIVALO fait ce qu’on sou­haite qu’il fasse. Et je cours le risque de lésions mus­cu­laires graves. Les gens absorbent et méta­bo­lisent les médi­ca­ments d’une manière dif­fé­rente et cer­tains souf­fri­ront sans doute de lésions mus­cu­laires graves même sans jamais dépas­ser la dose de 4 mg par jour. Ce pour­rait être moi. À ce moment-ci, mon inter­pré­ta­tion libre du nom du médi­ca­ment est FOUTEZ-MOI LA PAIX !

La pre­mière page de la publi­ci­té ne dit rien de l’a­van­tage poten­tiel du médi­ca­ment à part le titre sur les lipides qui n’est d’au­cune uti­li­té. Le reste de la page parle des effets nocifs sous la rubrique « Infor­ma­tions impor­tantes pour la sécu­ri­té ». Mon scep­ti­cisme augmente :

« Des cas de mala­die mus­cu­laire et de rhab­do­myo­lyse avec insuf­fi­sance rénale aiguë par myo­glo­bi­nu­rie ont été rap­por­tés avec les inhi­bi­teurs de la réduc­tase HMG-CoA, incluant le LIVALO. » De tels effets aug­mentent avec la dose, avec l’âge (> 65 ans), avec une mala­die rénale, avec l’hy­po­thy­roï­disme mal trai­té et en com­bi­nai­son avec les fibrates ou les doses de nia­cine excé­dant 1 g. par jour.

Puis cela devient vrai­ment dif­fi­cile. « Le trai­te­ment au LIVALO doit être arrê­té quand les niveaux de CK aug­mentent de manière mar­quée ou qu’une mala­die mus­cu­laire a été diag­nos­ti­quée ou soit soup­çon­née » et « Pré­ve­nez les patients de signa­ler immé­dia­te­ment toute dou­leur mus­cu­laire, sen­si­bi­li­té ou fai­blesse, plus par­ti­cu­liè­re­ment quand ces souf­frances sont accom­pa­gnées de malaises, de fai­blesse ou de fièvre, et d’ar­rê­ter le médi­ca­ment si ces signes ou symp­tômes apparaissent. »

Mon Dieu ! CK signi­fie créa­ti­nine kinase, une enzyme mus­cu­laire. Les patients trai­tés aux sta­tines ont sou­vent pareils symp­tômes111 (bien que la publi­ci­té dise à tort qu’ils sont rares), alors com­ment les patients pour­­raient-ils savoir quand il faut arrê­ter le LIVALO ?

On nous parle aus­si des lésions au foie. Les enzymes du foie devraient être tes­tés avant de com­men­cer le trai­te­ment et quand des signes et des symp­tômes de lésions du foie appa­raissent. Il semble un peu tard pour mesu­rer les enzymes du foie quand le foie est déjà bles­sé. « Il y a eu des signa­le­ments rares d’in­suf­fi­sance hépa­tique fatale et non fatale chez des patients pre­nant des sta­tines, y com­pris la pita­vas­ta­tine. » Ce médi­ca­ment pour­rait me tuer.

Le LIVALO peut aus­si aug­men­ter le glu­cose san­guin ce qui aug­men­te­ra mon risque de mou­rir de pro­blèmes car­­dio-vas­­cu­­laires, ce contre quoi LIVALO est cen­sé me protéger.

Je m’ar­rête ici, mais il est impor­tant de com­prendre que les médi­ca­ments ne sont jamais sécu­ri­taires. Les vestes de flot­tai­son sont tou­jours utiles à bord d’un bateau puis­qu’elles peuvent sau­ver la vie. Elles ne tuent pas. Les médi­ca­ments ne sont pas comme cela. La consom­ma­tion d’une sta­tine peut réduire le risque de mou­rir d’une mala­die car­diaque, mais aus­si accroître le risque de périr de quelques autres causes. Pas beau­coup de médi­ca­ments mais une sta­tine, la ceri­vas­ta­tine (Bay­col), a été reti­rée du mar­ché après que des patients furent décé­dés de lésions mus­cu­laires et d’in­suf­fi­sance rénale.

Tout le monde doit tenir compte du pour et du contre lors de la consom­ma­tion d’un médi­ca­ment et son méde­cin n’est pas néces­sai­re­ment la meilleure per­sonne à inter­ro­ger, parce la plu­part des méde­cins se sont fait laver le cer­veau et plu­sieurs ont été cor­rom­pus par l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique. Quand on ne meurt pas d’une mala­die car­diaque, on finit cer­tai­ne­ment par mou­rir d’autre chose. Un homme de 65 ans qui ne fume pas et dont la pres­sion sys­to­lique est de 140 mm Hg et un cho­les­té­rol de 5mmol/L peut s’at­tendre à vivre trois mois de plus s’il consomme une sta­tine pour le reste de ses jours112. Ce n’est pas beau­coup sur­tout quand ce bonus arrive au moment où le patient est dément et incon­ti­nent dans une pen­sion médi­ca­li­sée et aurait plu­tôt sou­hai­té avoir un médi­ca­ment qui abrège toute cette misère. Il fau­drait aus­si deman­der aux patients ce que sont leurs expé­riences. Un enquête menée auprès de plus de 10 000 per­sonnes a trou­vé que les effets mus­cu­laires étaient men­tion­nés par 60 % des anciens consom­ma­teurs et par 25 % de ceux qui pre­naient le médi­ca­ment110.

D’autres médi­ca­ments agis­sant sur les lipides sont aus­si inté­res­sants. On atten­dait un avan­tage de l’aug­men­ta­tion des lipo­pro­téines à haute den­si­té avec un médi­ca­ment qui fai­sait cela mais cela n’a­vait aucun effet sur la pro­gres­sion de l’a­thé­ro­sclé­rose coro­na­rienne dans les études comp­tant envi­ron 1000 patients107. Le nom chi­mique de ce médi­ca­ment est le tor­ce­tra­pib. Peut-on le pro­non­cer et s’en rap­pe­ler ? Un motif expli­quant que les noms chi­miques inven­tés par les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques sont si fan­tai­sistes est que les méde­cins se trouvent contraints d’u­ti­li­ser le nom com­mer­cial et moins à même de pres­crire un géné­rique moins coû­teux quand le bre­vet du médi­ca­ment vient à échéance. Par chance, la com­pa­gnie a fait une grande étude comp­tant 15 000 patients et comme elle a mon­tré que le médi­ca­ment tuait les gens, le manu­fac­tu­rier a ces­sé de le mettre au point.

Un autre médi­ca­ment modi­fiant les lipides, l’exe­ti­mibe, a été auto­ri­sé par la FDA en 2002 parce qu’il avait réduit le cho­les­té­rol à basse den­si­té du sang de 15 %107. En 2007. les ventes de ce médi­ca­ment ont atteint $5 mil­liards aux États-Unis, bien que per­sonne ne sache si ce médi­ca­ment est avan­ta­geux ou nuisible.

Les avertissements sont de fausses solutions

Il est impos­sible pour les cli­ni­ciens de savoir ce qu’ils devraient savoir à pro­pos des médi­ca­ments pour les pres­crire en toute sécu­ri­té et il n’est donc pas sur­pre­nant que les méde­cins puissent faire bien des erreurs médi­cales. Le pro­blème fon­da­men­tal est que les régu­la­teurs prennent les médi­ca­ments un à un et se fichent de ce que les méde­cins ne peuvent pas bien connaître tous les aver­tis­se­ments concer­nant les médi­ca­ments qu’ils pres­crivent. Ce qui compte pour les régu­la­teurs c’est : ce n’est pas notre faute. On vous a pré­ve­nus n’est-ce pas ?

Tout méde­cin sait que l’an­ti­coa­gu­lant war­fa­rin peut inter­agir dan­ge­reu­se­ment avec d’autres médi­ca­ments et cer­tains ali­ments, mais les méde­cins ne peuvent même pas uti­li­ser ce médi­ca­ment en sécu­ri­té. Dans une étude, 65 % des patients rece­vaient au moins un autre médi­ca­ment capable d’aug­men­ter le risque de sai­gner avec le war­fa­rin, et dans une autre étude, envi­ron le tiers des patients rece­vaient de tels médi­ca­ments13.

Le cisa­pride (Pro­pul­sid de John­son & John­son) était cen­sé pro­mou­voir la vidange gas­trique, mais il n’est plus sur le mar­ché parce qu’il cause des aryth­mies car­diaques qui tuent les gens. En 1998, la FDA a aler­té à pro­pos des contre-indi­­ca­­tions pour ce médi­ca­ment avec des addi­tions à l’é­ti­quette en enca­dré noir et les pra­ti­ciens ont été aver­tis au moyen d’une lettre expé­diée par le manu­fac­tu­rier. Ces aver­tis­se­ments n’eurent pra­ti­que­ment pas d’ef­fets114. Au cours de l’an­née pré­cé­dant l’ac­tion régu­la­toire, l’u­ti­li­sa­tion du cisa­pride était contre-indi­­quée pour 26 %, 30 % et 60 % des uti­li­sa­teurs dans trois sites d’é­tude et pen­dant l’an­née sui­vant l’ac­tion régu­la­toire, l’u­ti­li­sa­tion était contre-indi­­quée chez 24 %, 28 % et 58 % des uti­li­sa­teurs. John­son & John­son a ven­du le médi­ca­ment pour plus d’un mil­liard de dol­lars chaque année, bien qu’il n’au­rait jamais dû être approu­vé. Quand la FDA convo­qua une réunion publique en 2000, un cadre de la com­pa­gnie recon­nut qu’on n’a­vait pas pu mon­trer que le médi­ca­ment est effi­cace85. Une fois encore, l’in­suf­fi­sance régu­la­trice allait résul­ter en tra­gé­dies pour des gens bien réels115 :

Vanes­sa était une fille bien por­tante. Elle ne buvait pas, ne fumait pas, ni ne pre­nait des médi­ca­ments – avec une excep­tion : au cours de la der­nière année, elle avait pris pério­di­que­ment du cisa­pride, un médi­ca­ment pour trai­ter les régur­gi­ta­tions acides, mis en mar­ché sous le nom de Pre­pul­sid. Son méde­cin, qui lui avait diag­nos­ti­qué une forme légère de bou­li­mie, l’a­vait pres­crit après quelle se soit plaint de régur­gi­ta­tions et de bal­lon­ne­ments après les repas. Ni leur méde­cin ni le phar­ma­cien n’ont men­tion­né les risques. Le 19 mars 2000, son père a vu sa fille de 15 ans choir sur le plan­cher à domi­cile. « On l’a ame­née rapi­de­ment à l’hô­pi­tal où elle décé­da le jour sui­vant. La cause du décès : arrêt car­diaque. Cinq mois plus tard, le médi­ca­ment fut reti­ré du mar­ché mais il était trop tard pour Vanessa.

À cause de la perte de sa fille, son père se lan­ça en poli­tique et fut élu au Par­le­ment du Cana­da parce qu’il sou­hai­tait chan­ger la régu­la­tion des médi­ca­ments. Il était pétri d’in­cré­du­li­té que les médi­ca­ments ordon­nan­cés ne soient pas plus rigou­reu­se­ment régle­men­tés que les autres menaces pour la sécu­ri­té publique : « Le ministre des trans­ports ne négo­cie pas avec les camion­neurs pour reti­rer les véhi­cules dan­ge­reux de la voie publique », dit-il. En ver­tu de la loi, les méde­cins doivent signa­ler ceux dont la conduite est inac­cep­table et on les paie pour ce faire. Auto­ri­ser d’une manière accé­lé­rée l’ac­cès au mar­ché des médi­ca­ments est comme ordon­ner aux aiguilleurs du ciel de faire atter­rir les avions plus rapi­de­ment. Onze ans après l’en­quête sur le décès de sa fille, aucune de ses prin­ci­pales recom­man­da­tions de réforme n’a­vait été mise en place.

On a accès à des mil­liers de médi­ca­ments et je me demande pour­quoi per­sonne n’a jamais éva­lué si la dis­po­ni­bi­li­té d’au­tant de médi­ca­ments fait plus de tort que de bien. Je suis cer­tain que c’est bien le cas. Sinon, les médi­ca­ments ne seraient pas la troi­sième prin­ci­pale cause de mortalité.

Les méde­cins ne peuvent pas connaître tous les dan­gers mais les patients le peuvent. Ils peuvent lire les encarts des embal­lages atten­ti­ve­ment et ces­ser de consom­mer le médi­ca­ment s’ils pensent qu’ils est trop dan­ge­reux pour eux. J’es­père aus­si que le pré­sent livre contri­bue­ra à sou­le­ver l’in­di­gna­tion de tant de citoyens qu’ils pro­tes­te­ront et mani­fes­te­ront tant qu’il le fau­dra pour contraindre les poli­ti­ciens à ins­tau­rer les réformes qui sont nécessaires.

On en sait bien peu au sujet de la polypharmacie

La plu­part des patients sont en trai­te­ment avec plu­sieurs médi­ca­ments, par­ti­cu­liè­re­ment, les plus âgés. Une étude sué­doise de 762 per­sonnes vivant dans des mai­sons de retraite a trou­vé que 67% s’é­taient fait pres­crire 10 médi­ca­ments et plus116. Un tiers était trai­té avec trois médi­ca­ments psy­choac­tifs ou plus ; près de la moi­tié rece­vait des anti­dé­pres­seurs ou des tran­quilli­sants ; enfin des médi­ca­ments anti­cho­li­ner­giques (par exemple pour incon­ti­nence uri­naire) étaient uti­li­sés pour le cin­quième. Tous ces médi­ca­ments sont capables de détra­quer la fonc­tion cog­ni­tive, de pro­vo­quer de la confu­sion et des chutes, ce qui entraîne une mor­ta­li­té éle­vée chez les aînés. Les symp­tômes sont sou­vent mal inter­pré­tés par les patients et les gens qui s’en occupent passent pour des signes du vieillis­se­ment ou d’une mala­die immi­nente, par exemple la démence ou la mala­die de Par­kin­son. Or, quand les méde­cins arrêtent les médi­ca­ments, plu­sieurs patients rajeu­nissent de plu­sieurs années, laissent tom­ber le déam­bu­la­teur qu’on leur avait don­né parce qu’ils ne pou­vaient plus main­te­nir leur équi­libre et deviennent à nou­veau actifs. Une étude amé­ri­caine a trou­vé que près de 18 % des patients de Medi­care consom­maient des médi­ca­ments qui n’é­taient pas sécu­ri­taires pour les gens âgés85.

Comme pour les régu­la­teurs, les méde­cins voient un pro­blème à la fois et com­mencent habi­tuel­le­ment un trai­te­ment médi­ca­men­teux chaque fois. Ils oublient sou­vent d’ar­rê­ter un médi­ca­ment quand il n’est plus requis. Ma plus impor­tante contri­bu­tion à la méde­cine interne a été d’ar­rê­ter les médi­ca­ments chez les patients nou­vel­le­ment admis, pour m’a­per­ce­voir que, très sou­vent, les patients reve­naient intoxi­qués avec les mêmes médi­ca­ments que leur méde­cin leur avait pres­crits, à leur pro­chaine admis­sion à l’hô­pi­tal. C’est cer­tai­ne­ment un long com­bat à contre-courant.

Bien qu’on ne sache que peu de choses sur ce qui arrive quand les patients prennent plu­sieurs médi­ca­ments, on en sait assez pour agir. Chaque médi­ca­ment peut affec­ter plu­sieurs fonc­tions du corps en plus de celle qui est visée et l’en­semble des médi­ca­ments peuvent inter­agir de manières impré­vi­sibles. On sait aus­si que les aînés sont sou­vent sur­trai­tés, avec des consé­quences nui­sibles. Une étude ran­do­mi­sée a mon­tré que la réduc­tion des médi­ca­ments abais­sait tant la mor­ta­li­té que l’ad­mis­sion à l’hô­pi­tal et une étude sub­sé­quente chez 70 patients dont le nombre des médi­ca­ments avait été réduit de 7,7 à 4,4 par patient a mon­tré que 88 % avaient connu une amé­lio­ra­tion glo­bale de leur san­té et la plu­part ont eu une amé­lio­ra­tion de leurs fonc­tions cog­ni­tives117. Voi­ci une his­toire typique, à part le fait que peu d’aî­nés sont aus­si chan­ceux118 :

À l’âge de 88 ans, mon père fut admis à l’hô­pi­tal pour étour­dis­se­ments, les­quels étaient appa­rus après qu’on eut aug­men­té la dose de ses médi­ca­ments. À l’hô­pi­tal, on lui don­na plus de médi­ca­ments ce qui le ren­dit confus, effrayé et inco­hé­rent. C’est alors que son méde­cin le trans­fé­ra dans une mai­son de retraite, où il était sale, il pleur­ni­chait et deman­dait aux gens de lui tenir la main. 11 était iden­ti­fié comme NPR (ne pas res­sus­ci­ter) – et encore plus médicamenté.

J’ai per­sua­dé le méde­cin de la mai­son de retraite d’in­ter­rompre toute médi­ca­tion et j’ai enga­gé une infir­mière pri­vée pour don­ner à mon père, une diète orga­nique – riche en fruits, légumes, grains, fèves, noix et graines. En trois jours mon père récu­pé­ra si mira­cu­leu­se­ment, que les infir­mières du dépar­te­ment ne le recon­nais­saient plus. Quand j’ap­pe­lai pour lui par­ler, mon père était rede­ve­nu lui-même et il me dit qu’il s’embêtait et espé­rait jouer aux cartes. Mon père fut congé­dié le jour sui­vant et mou­rut plu­sieurs années plus tard, dans la paix de son domicile.

Voi­ci une autre his­toire, celle d’une femme qui avait 88 ans elle aus­si. Elle fut admise à l’hô­pi­tal après un épi­sode de diar­rhée et d’é­tour­dis­se­ments119. Sa famille a été rapi­de­ment frap­pée par la rapide dété­rio­ra­tion de sa san­té et l’ap­pa­ri­tion de nou­veaux symp­tômes étranges, com­pre­nant des idées déli­rantes et l’im­pos­si­bi­li­té de la réveiller. On s’a­per­çut qu’elle pre­nait plu­sieurs nou­veaux médi­ca­ments dont un anal­gé­sique et un anti­dé­pres­seur, alors qu’elle n’é­tait pas dépri­mée mais pleu­rant avec rai­son la perte de sa vie anté­rieure, puis­qu’elle se trou­vait coin­cée dans une chambre d’hô­pi­tal. Au même moment, un psy­chiatre diag­nos­ti­qua la mala­die d’Alz­hei­mer et sug­gé­ra qu’elle prenne du done­ze­pil (Ari­cept). Sa bru refu­sa cela et lui enle­va plu­sieurs médi­ca­ments, ce qui eut un effet spec­ta­cu­laire. Elle rede­vint elle-même à nou­veau. Cette expé­rience trans­for­ma la bru en mili­tante pour les patients : « Je regar­dais tous les autres pen­sion­naires dans les éta­blis­se­ments de soins de longue durée, où les membres de la famille ne connais­saient pas les pro­blèmes ou ne sou­hai­taient pas faire de vagues et je me dis : « Qui pren­dra la défense de ces gens ? »

La méde­cine moderne ne fonc­tionne pas bien pour les per­sonnes âgées. Tout cli­ni­cien a vu l’oc­to­gé­naire médi­ca­li­sé et obsé­dé par l’ar­thrite, la mala­die d’Alz­hei­mer et les niveaux de son cho­les­té­rol san­guin. Com­pa­rons ce patient avec quel­qu’un d’autre dont la condi­tion phy­sique est sem­blable qui recon­naît que ses genoux sont en piteux état et qui a du mal à se sou­ve­nir de cer­taines choses. Lequel des deux patients est le mieux por­tant120 ?

Peter Gøtzsche
https://twitter.com/PGtzsche1?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Eauthor


Notes du CHAPITRE 10 :

  1. Mun­dy A. Dis­pen­sing With the Truth : The Vic­tims, the Drug Com­pa­nies, and the Dra­ma­tic Sto­ry Behind the Bat­tle over Fen-Phen (Dis­pen­ser la véri­té : les vic­times, les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques et l’his­toire dra­ma­tique der­rière la bataille de Fen-Phen). New York : St. Mar­tin’s Press, 2001.
    https://​www​.ama​zon​.fr/​D​i​s​p​e​n​s​i​n​g​–​T​r​u​t​h​–​C​o​m​p​a​n​i​e​s​–​D​r​a​m​a​t​i​c​–​F​e​n​–​P​h​e​n​/​d​p​/​0​3​1​2​2​5​3​249
    <
  2. Angell M. The Truth about the Drug Com­pa­nies : how they deceive us and what to do about it. (La véri­té sur les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques : com­ment elles nous trompent et que faire à ce sujet) New York : Ran­dom House, 2004.
    https://​www​.ama​zon​.fr/​T​r​u​t​h​–​A​b​o​u​t​–​D​r​u​g​–​C​o​m​p​a​n​i​e​s​–​D​e​c​e​i​v​e​/​d​p​/​0​3​7​5​7​6​0​946
  3. Day M. Don’t blame it all on the bogey. BMJ, 2007 ; 334:1250–1251.
    https://​www​.bmj​.com/​c​o​n​t​e​n​t​/​3​3​4​/​7​6​0​6​/​1​250
  4. Bai­ley R.S. FDA cor­rup­tion charges let­ter veri­fied. The Los Angeles Post, 8 avril 2012.
  5. Tanne J.H. Inves­ti­ga­tors to review conflicts of inter­est at NIH (Les enquê­teurs exa­mi­ne­ront les conflits d’in­té­rêts au NIH). BMJ, 2007 ; 334 : 767.
    https://​www​.bmj​.com/​c​o​n​t​e​n​t​/​3​3​4​/​7​5​9​7​/​7​6​7.2
  6. Tanne J.H. For­mer FDA head is fined $90 000 for fai­ling to dis­close conflicts of inter­est (L’an­cien com­mis­saire de la FDA est condam­né à une amende de 90 000 $ pour avoir omis de divul­guer des conflits d’in­té­rêts). BMJ, 2007 ; 334 : 492.
    https://​ur​.booksc​.eu/​b​o​o​k​/​4​8​3​5​5​8​4​8​/​f​a​d​7e5
  7. Ander­sen N.A., et Drach­mann H. [Psy­chia­trist gets mil­lions]. Politiken,5 décembre 2003.
  8. Brai­th­waite J, Cor­po­rate Crime in the Phar­ma­ceu­ti­cal indus­try (Crime d’en­tre­prise dans l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique). Lon­don : Rout­ledge & Kegan Paul, 1984.
    https://​www​.ama​zon​.fr/​C​o​r​p​o​r​a​t​e​–​C​r​i​m​e​–​P​h​a​r​m​a​c​e​u​t​i​c​a​l​–​I​n​d​u​s​t​r​y​–​B​r​a​i​t​h​w​a​i​t​e​/​d​p​/​0​7​1​0​2​0​0​498

    http://​john​brai​th​waite​.com/​w​p​–​c​o​n​t​e​n​t​/​u​p​l​o​a​d​s​/​2​0​1​6​/​0​6​/​C​o​r​p​o​r​a​t​e​–​C​r​i​m​e​–​i​n​–​t​h​e​–​P​h​a​r​m​a​c​.​pdf
  9. Blo­wing the whistle on the FDA (Coup de sif­flet contre la FDA) : an inter­view with David Gra­ham. Mul­ti­na­tio­nal Moni­tor, 2004 ; 25 (12).
    https://​mul​ti​na​tio​nal​mo​ni​tor​.org/​m​m​2​0​0​4​/​1​2​2​0​0​4​/​i​n​t​e​r​v​i​e​w​–​g​r​a​h​a​m​.​h​tml
  10. Len­zer J. Cri­sis dee­pens at the US Food and Drug Admi­nis­tra­tion (La crise s’ag­grave à la Food and Drug Admi­nis­tra­tion des États-Unis). BMJ, 2004 ; 329:1308.
    https://​www​.bmj​.com/​c​o​n​t​e​n​t​/​3​2​9​/​7​4​7​8​/​1​3​0​8​.​1​.​f​ull
  11. Moy­ni­han R., et Cas­sels A. Sei­ling Sick­ness : how the world’s big­gest phar­ma­ceu­ti­cal com­pa­nies are tur­ning us ail into patients (Vendre la mala­die : com­ment les plus grandes entre­prises phar­ma­ceu­tiques du monde nous trans­forment tous en patients). New York : Nation Books, 2005.
    https://​www​.ama​zon​.fr/​S​e​l​l​i​n​g​–​S​i​c​k​n​e​s​s​–​P​h​a​r​m​a​c​e​u​t​i​c​a​l​–​C​o​m​p​a​n​i​e​s​–​P​a​t​i​e​n​t​s​/​d​p​/​1​5​6​0​2​5​6​974
  12. Ross D.B. The FDA and the case of Ketek (La FDA et le cas Ketek (téli­thro­my­cine)). N Engl J Med, 2007 ; 356 : 1601–1604.
    https://​www​.nejm​.org/​d​o​i​/​1​0​.​1​0​5​6​/​N​E​J​M​p​0​7​8​032
  13. Baciu A., Strat­ton K., et Burke S.P. (éd.). The Future of Drug Safe­ty : pro­mo­ting and pro­tec­ting the health of the public (L’a­ve­nir de la sécu­ri­té des médi­ca­ments, Pro­mou­voir et pro­té­ger la san­té du public). Washing­ton, DC : Natio­nal Aca­de­mic Press, 2006.
    https://​www​.nap​.edu/​c​a​t​a​l​o​g​/​1​1​7​5​0​/​t​h​e​–​f​u​t​u​r​e​–​o​f​–​d​r​u​g​–​s​a​f​e​t​y​–​p​r​o​m​o​t​i​n​g​–​a​n​d​–​p​r​o​t​e​c​t​i​n​g​–​t​h​e​–​h​e​a​lth
  14. Smith S,W. Side­li­ning safe­ty – the FDA’s inade­quate res­ponse to the IOM (Mise à l’é­cart de la sécu­ri­té – La réponse inadé­quate de la FDA à l’IOM, l’Ins­ti­tute of Medi­cine). New Engl J Med, 2007 ; 357 : 960–963.
    https://​www​.nejm​.org/​d​o​i​/​f​u​l​l​/​1​0​.​1​0​5​6​/​N​E​J​M​p​0​7​8​157
  15. Will­man D. How a new poli­cy led to seven dead­ly drugs (Com­ment une nou­velle poli­tique [de la FDA] a conduit à sept drogues mor­telles). Los Angeles Times, 20 décembre 2000.
    https://​www​.latimes​.com/​n​a​t​i​o​n​/​l​a​–​1​2​2​0​0​1​f​d​a​–​s​t​o​r​y​.​h​tml
  16. Abra­ham J. Science, Poli­tics, and the Phar­ma­ceu­ti­cal Indus­try : Contro­ver­sy and Bias in Drug Regu­la­tion (Science, poli­tique et indus­trie phar­ma­ceu­tique : contro­verse et biais dans la régle­men­ta­tion des médi­ca­ments). Lon­don : UCL Press, 1995.
    https://www.cambridge.org/core/journals/politics-and-the-life-sciences/article/abs/science-politics-and-the-pharmaceutical-industry-controversy-and-bias-in-drug-regulation-john-abraham-new-york-st-martins-press-1995–308-pp-us4995-cloth-isbn-0312128738-st-martins-press-175-fifth-ave-room-1715-new-york-ny-10010-usa/FEFACD96EF3EC26BA6297C4B54FF8002#https://​www​.ama​zon​.fr/​S​c​i​e​n​c​e​–​P​o​l​i​t​i​c​s​–​P​h​a​r​m​a​c​e​u​t​i​c​a​l​–​I​n​d​u​s​t​r​y​–​C​o​n​t​r​o​v​e​r​s​y​/​d​p​/​0​3​1​2​1​2​8​738
  17. House of Com­mons Health Com­mit­tee. The Influence ofthe Phar­ma­ceu­ti­cal Indus­try. Fourth Report of Ses­sion 2004-05 (Com­mis­sion de la san­té de la Chambre des com­munes. L’in­fluence de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique. Qua­trième rap­port de la ses­sion 2004-05). [En ligne]
    https://​publi​ca​tions​.par​lia​ment​.uk/​p​a​/​c​m​2​0​0​4​0​5​/​c​m​s​e​l​e​c​t​/​c​m​h​e​a​l​t​h​/​4​2​/​4​2​.​pdf (consul­té le 26 avril 2005).
  18. Gra­ham D.J. COX‑2 inhi­bi­tors, other NSAIDs, and car­dio­vas­cu­lar risk : the seduc­tion of com­mon sense (Inhi­bi­teurs de la COX‑2, autres AINS et risque car­dio­vas­cu­laire. La séduc­tion du bon sens). JAMA, 2006 ; 296 : 1653–1656.
    https://​jama​net​work​.com/​j​o​u​r​n​a​l​s​/​j​a​m​a​/​a​r​t​i​c​l​e​–​a​b​s​t​r​a​c​t​/​2​0​3​465
  19. Jüni P, Nar­tey L., Rei­chen­bach S., et autres. Risk of car­dio­vas­cu­lar events and rofe­coxib : cumu­la­tive meta-ana­­ly­­sis (Risque d’é­vé­ne­ments car­dio­vas­cu­laires et rofe­coxib : méta-ana­­lyse cumu­la­tive). Lan­cet, 2004 ; 364 : 2021–2029.
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(04)17514–4/fulltext
  20. Garat­ti­ni S. Confi­den­tia­li­ty (Confi­den­tia­li­té). Lan­cet, 2003 ; 362:1078–1079.
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(03)14424–8/fulltext
  21. Union of Concer­ned Scien­tists. FDA Scien­tists Pres­su­red to Exclude, Alter Fin­dings ; scien­tists fear reta­lia­tion for voi­cing safe­ty concerns (Des scien­ti­fiques de la FDA contraints d’ex­clure et de modi­fier les résul­tats ; les scien­ti­fiques craignent des repré­sailles pour avoir expri­mé des pré­oc­cu­pa­tions en matière de sécu­ri­té), 20 juillet 2006.
    https://​scien​ce​blogs​.com/​g​r​r​l​s​c​i​e​n​t​i​s​t​/​2​0​0​6​/​0​7​/​2​0​/​f​d​a​–​s​c​i​e​n​t​i​s​t​s​–​p​r​e​s​s​u​r​e​–​t​o​–​exc
  22. Psa­ty B.M., et Burke S.P. Pro­tec­ting the Health of the Public — Ins­ti­tute of Medi­cine Recom­men­da­tions on Drug Safe­ty (Pro­té­ger la san­té du public — Recom­man­da­tions de l’Ins­ti­tut de Méde­cine sur l’in­no­cui­té des médi­ca­ments). N Engl J Med, 2006;355:1753–1755.
    https://​www​.nejm​.org/​d​o​i​/​p​d​f​/​1​0​.​1​0​5​6​/​N​E​J​M​p​0​6​8​228
  23. Ano­nyme. Ins­ti­tute of Medi­cine urges reforms at FDA (L’Ins­ti­tut de méde­cine appelle à des réformes à la FDA). Lan­cet, 2006 ; 368:1211.
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(06)69493–2/fulltext
  24. Strom B.L. How the US drug safe­ty Sys­tem should be chan­ged (Com­ment le sys­tème amé­ri­cain de sécu­ri­té des médi­ca­ments devrait être modi­fié). JAMA, 2006 ; 295:2072–2075.
    https://​jama​net​work​.com/​j​o​u​r​n​a​l​s​/​j​a​m​a​/​a​r​t​i​c​l​e​–​a​b​s​t​r​a​c​t​/​2​0​2​771
  25. Abram­son J. Overdo$ed Ame­ri­ca : the bro­ken pro­mise of Ame­ri­can medi­cine (L’A­mé­rique en overdo$e : la pro­messe bri­sée de la méde­cine amé­ri­caine), New York : Har­per Col­lins, 2004.
    https://​www​.ama​zon​.com/​O​v​e​r​d​o​s​e​d​–​A​m​e​r​i​c​a​–​P​r​o​m​i​s​e​–​A​m​e​r​i​c​a​n​–​M​e​d​i​c​i​n​e​/​d​p​/​0​0​6​1​3​4​4​761
  26. Uni­ted States Gene­ral Accoun­ting Office. Food and Drug Admi­nis­tra­tion : effect of user fees on drug appro­val times, with­dra­wals, and other agen­cy acti­vi­ties (FDA : effet des frais d’u­ti­li­sa­tion sur les délais d’ap­pro­ba­tion des médi­ca­ments, les retraits et les autres acti­vi­tés de l’a­gence), sep­tembre 2002.
    https://www.gao.gov/products/gao-02–958
  27. Reu­ters. Danish drug­ma­ker Lund­beck A/S and Japa­nese part­ner Take­da Phar­ma­ceu­ti­cal Co have sub­mit­ted a new anti­de­pres­sant for regu­la­to­ry appro­val in the Uni­ted States (Le fabri­cant danois de médi­ca­ments Lund­beck A/S et son par­te­naire japo­nais Take­da Phar­ma­ceu­ti­cal Co ont sou­mis un nou­vel anti­dé­pres­seur à l’ap­pro­ba­tion des auto­ri­tés amé­ri­caines), 2 octobre 2012.
    https://​www​.reu​ters​.com/​a​r​t​i​c​l​e​/​u​s​–​l​u​n​d​b​e​c​k​–​u​s​–​i​d​U​S​B​R​E​8​9​1​0​5​7​2​0​1​2​1​002
  28. Avorn J., et Shrank W. High­lights and a hid­den hazard – the FDA’s new labe­ling régu­la­tions (Faits saillants et un dan­ger caché – Le nou­veau règle­ment d’é­ti­que­tage de la FDA). NEn­gl­J­Med, 2006 ; 354 : 2409–2411.
    https://​www​.nejm​.org/​d​o​i​/​p​d​f​/​1​0​.​1​0​5​6​/​N​E​J​M​p​0​6​8​119
  29. Let­ter from FDA scien­tists to Pré­sident Barack Oba­ma (Lettre de scien­ti­fiques de la FDA au Pré­sident Barack Oba­ma). 2 avril 2009.
    [En ligne] http://​gaia​-health​.com/​a​r​t​i​c​l​e​s​2​0​1​/​0​0​0​2​0​1​–​l​e​t​t​e​r​.​pdf (consul­té le 11 novembre 2012).
    https://​www​.finance​.senate​.gov/​i​m​o​/​m​e​d​i​a​/​d​o​c​/​p​r​g​0​4​0​2​0​9​a​.​pdf
  30. Licht­blau E., et Shane S. Vast FDA effort tra­cked e‑mails of its scien­tists (De vastes efforts de la FDA [pour espion­ner ses oppo­sants] ont sui­vi les e‑mails de ses scien­ti­fiques). New York Times, 2012 juillet 14.
    https://​www​.nytimes​.com/​2​0​1​2​/​0​7​/​1​5​/​u​s​/​f​d​a​–​s​u​r​v​e​i​l​l​a​n​c​e​–​o​f​–​s​c​i​e​n​t​i​s​t​s​–​s​p​r​e​a​d​–​t​o​–​o​u​t​s​i​d​e​–​c​r​i​t​i​c​s​.​h​tml
  31. Rosen­berg M. For­mer FDA revie­wer speaks out about inti­mi­da­tion, reta­lia­tion and mar­gi­na­li­zing of safe­ty (Un ancien exa­mi­na­teur de la FDA s’ex­prime sur l’in­ti­mi­da­tion, les repré­sailles et la mar­gi­na­li­sa­tion de la sécu­ri­té). Tru­thout, 2012 juillet 29.
    https://​tru​thout​.org/​a​r​t​i​c​l​e​s​/​f​o​r​m​e​r​–​f​d​a​–​r​e​v​i​e​w​e​r​–​s​p​e​a​k​s​–​o​u​t​–​a​b​o​u​t​–​i​n​t​i​m​i​d​a​t​i​o​n​–​r​e​t​a​l​i​a​t​i​o​n​–​a​n​d​–​m​a​r​g​i​n​a​l​i​z​i​n​g​–​o​f​–​s​a​f​e​ty/
  32. Bryn­ner R., et Ste­phens T. Dark Reme­dy : the impact of tha­li­da­mide and its revi­val as a vital medi­cine (Sombre remède : l’im­pact de la tha­li­da­mide et sa renais­sance en tant que médi­ca­ment vital). New York : Per­seus Publi­shing, 2001.
    https://​www​.ama​zon​.com/​D​a​r​k​–​R​e​m​e​d​y​–​T​h​a​l​i​d​o​m​i​d​e​–​R​e​v​i​v​a​l​–​M​e​d​i​c​i​n​e​/​d​p​/​0​7​3​8​2​0​5​907
  33. Bro­dy H. Hoo­ked : ethics, the médi­cal pro­fes­sion, and the phar­ma­ceu­ti­cal indus­try (Hoo­ked : l’é­thique, la pro­fes­sion médi­cale et l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique). Lan­ham : Row­man & Lit­tle­field, 2008.
    https://​www​.ama​zon​.com/​H​o​o​k​e​d​–​M​e​d​i​c​a​l​–​P​r​o​f​e​s​s​i​o​n​–​P​h​a​r​m​a​c​e​u​t​i​c​a​l​–​I​n​d​u​s​t​r​y​/​d​p​/​0​7​4​2​5​5​2​187
  34. Sib­bi­son J.B. USA : dir­ty work in the drug indus­try (USA : Sale bou­lot dans l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique). Lan­cet, 1991 ; 337 : 227.
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PII0140-6736(91)92177–4/fulltext
  35. Wiki­pe­dia. Dui­lio Poggiolini.
    [En ligne] http://​en​.wiki​pe​dia​.org/​w​i​k​i​/​D​u​i​l​io_ Pog­gio­li­ni (consul­té le 10 novembre 2012).
  36. Abbott A. Ita­lian health sec­tor in disar­ray fol­lo­wing more scan­dals (Le sec­teur de la san­té ita­lien dans le désar­roi après de nou­veaux scan­dales). Nature, 1993;364:663,
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    https://​www​.nature​.com/​a​r​t​i​c​l​e​s​/​3​6​4​6​6​3​a​0​.​pdf
  37. Meda­war G, et Har­don A. Medi­cines out of control ? Anti­de­pres­sants and the conspi­ra­cy of good-will Nether­lands : Aksant Aca­dé­mie Publi­shers, 2004.
    https://​www​.ama​zon​.fr/​M​e​d​i​c​i​n​e​s​–​O​u​t​–​C​o​n​t​r​o​l​–​A​n​t​i​d​e​p​r​e​s​s​a​n​t​s​–​C​o​n​s​p​i​r​a​c​y​/​d​p​/​9​0​5​2​6​0​1​348
  38. Day M. Ita­lian police arrest drug offi­cials over alle­ged fal­si­fi­ca­tion of data (La police ita­lienne arrête des res­pon­sables de l’a­gence des médi­ca­ments pour fal­si­fi­ca­tion pré­su­mée de don­nées). BMJ, 2008;336:1208–1209.
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[ESPOIR RIC] Clara Egger invitée chez Le Média pour Tous

Je vous conseille de pas­ser 55 minutes très effi­caces, ins­truc­tives, avec Cla­ra Egger pour bien com­prendre com­ment ins­tau­rer la démo­cra­tie par le RIC 🙂 :


 
Je vous conseille aus­si d’ex­plo­rer le site qui pré­sente ESPOIR RIC, il est très bien fait et très intéressant :


https://​www​.espoir​-ric​.fr/​c​l​a​r​a​–​e​g​g​e​r​–​p​r​e​s​e​n​t​a​t​i​o​n​–​d​e​–​n​o​t​r​e​–​c​a​n​d​i​d​a​t​e​–​a​–​l​e​l​e​c​t​i​o​n​–​p​r​e​s​i​d​e​n​t​i​e​l​l​e​–​2​022


 
Pen­sez à vous abon­ner à la news­let­ter du blog du Plan C :
https://​www​.chouard​.org/​a​b​o​n​n​e​m​e​nt/

et aus­si à vous abon­ner à la très pré­cieuse Gazette des Amis du RIC :
https://convergence.ric-france.fr/la-gazette-des-amis-du-ric/numero‑7


 
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Tuto pratique pour les politiciens : comment enfumer la population sur le RIC ?

Pierre-Alain de la chaîne You­Tube suisse Démo­cra­tie d’abord offre (iro­ni­que­ment) aux can­di­dats à la pré­si­den­tielle des astuces pour répondre à la demande de démo­cra­tie en ne s’engageant que sur un faux RIC ou de façon non-contraignante.

Faire un faux RIC :
1) Les citoyens n’ont pas l’initiative (00:43)
2) Pas néces­sai­re­ment de réfé­ren­dum (02:03)
3) Condi­tions extrê­me­ment strictes pour que la pro­po­si­tion soit sou­mise au réfé­ren­dum (02:23)
4) Exclu­sion de cer­tains thèmes (02:55)
5) Condi­tions très strictes pour qu’une pro­po­si­tion soit adop­tée en réfé­ren­dum (quo­rum) (03:19)
6) Délais (04:09)
7) Cor­ri­ger ex-post les déci­sions popu­laires (pas de réfé­ren­dum obli­ga­toire) (05:01)

Ne pas s’engager de façon contraignante :
1) Ne pas s’engager sur un texte pré­cis d’instauration du RIC (07:39)
2) Noyer la pro­messe du RIC dans une mul­ti­tude de pro­messes (08:18)
3) Ne pas s’engager sur un calen­drier (08:44)
4) En tout cas, ne pas s’engager à fixer avant les légis­la­tives la date du réfé­ren­dum pour l’instauration du RIC (09:16)

Com­bi­ner les astuces (09:44)


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Le tuto format texte : Mode d’emploi pour mieux enfumer sur le RIC 

Selon les son­dages, une très large majo­ri­té des Fran­çais réclame l’instauration du réfé­ren­dum d’initiative citoyenne (RIC). Le peuple en a marre d’être pla­cé hors-jeu entre deux élec­tions et veut pou­voir déci­der direc­te­ment par réfé­ren­dum sur les sujets de son choix. Les can­di­dats à la pré­si­den­tielle vont donc devoir répondre à cette demande de démo­cra­tie. Mais bien sûr ils ne le veulent pas, parce que cela rédui­rait leur propre pou­voir. Leur défi est donc de for­mu­ler une pro­messe de RIC qui semble répondre à ces aspi­ra­tions, mais n’engage pas vrai­ment à grand-chose, et sur­tout pas à un véri­table RIC. Cet article pré­sente quelques astuces qui aide­ront ces can­di­dats à mieux enfu­mer sur le RIC en s’engageant sur un RIC bidon ou de façon peu contraignante.

S’engager sur un RIC bidon

N’accordez pas l’initiative aux citoyens

- Par­lez de réfé­ren­dums que vous orga­ni­se­rez vous-même en tant que pré­sident, mais pas de réfé­ren­dums ini­tiés par des citoyens sur les sujets de leur choix.
– Si vrai­ment vous êtes pous­sés dans vos retran­che­ments, impli­quez les citoyens. Mais pas que les citoyens. Ins­­pi­­rez-vous du réfé­ren­dum d’initiative dite « par­ta­gée », qui est en fait d’initiative par­le­men­taire même si elle doit être sou­te­nue par des citoyens (ne com­met­tez tou­te­fois pas l’erreur gros­sière de la nom­mer « réfé­ren­dum d’initiative par­le­men­taire »). Quand les gens vous enten­dront par­ler de récoltes de signa­tures, ils ne feront pas la dis­tinc­tion avec un véri­table RIC d’initiative citoyenne. Pro­po­sez par exemple une amé­lio­ra­tion du réfé­ren­dum d’initiative « par­ta­gée » en per­met­tant aus­si à des citoyens de prendre l’initiative. Tant que des signa­tures d’élus res­te­ront néces­saires pour que la pro­cé­dure abou­tisse, les citoyens res­te­ront sous le contrôle des élus.
Heu­reu­se­ment, car des citoyens qui se nomment des repré­sen­tants doivent renon­cer à faire eux-mêmes la loi.

Pas de réfé­ren­dum décisionnel

- La pro­cé­dure ne doit pas conduire à un réfé­ren­dum. En tous cas pas auto­ma­ti­que­ment. Là encore, le réfé­ren­dum d’initiative « par­ta­gée » est exem­plaire : il suf­fit que la pro­po­si­tion soit exa­mi­née par les deux assem­blées, même si c’est juste pour la jeter à la pou­belle, pour qu’il n’y ait pas de réfé­ren­dum. Non seule­ment cela per­met­tra tou­jours d’éviter un réfé­ren­dum, mais cette pers­pec­tive décou­ra­ge­ra aus­si l’effort de récolte de signa­tures. C’est une bien meilleure approche que l’ini­tia­tive citoyenne euro­péenne qui dans son libel­lé ne contient même pas le mot « réfé­ren­dum » et où l’aboutissement de la pro­cé­dure ne conduit qu’à ce que la Com­mis­sion doive déci­der de l’action à entre­prendre. Le réfé­ren­dum d’initiative « par­ta­gée » laisse par contre espé­rer un réfé­ren­dum puisque celui-ci n’est pas juri­di­que­ment exclu.
– Si vrai­ment vous êtes pous­sés dans vos retran­che­ments, ins­tau­rez un réfé­ren­dum uni­que­ment consul­ta­tif. Pas de réfé­ren­dum déci­sion­nel ! Les gens se réjoui­ront de vous entendre par­ler de réfé­ren­dum et ne se pré­oc­cu­pe­ront pas des adjectifs.

Fixez des condi­tions irréa­li­sables pour l’organisation du référendum

Si vous êtes contraints d’accepter qu’un RIC puisse abou­tir à un réfé­ren­dum quand un cer­tain nombre de signa­tures sont réunies dans un délai don­né, veillez à ce que ce nombre soit suf­fi­sam­ment éle­vé et/ou le délai suf­fi­sam­ment court pour que ces condi­tions ne soient jamais réa­li­sées. Ain­si, le réfé­ren­dum d’initiative « par­ta­gée » exige qu’un cin­quième des membres du Par­le­ment en prennent l’initiative et qu’elle soit sou­te­nue par un dixième des élec­teurs ins­crits sur les listes électorales.

Excluez cer­tains thèmes
– Evi­tez en par­ti­cu­lier le RIC consti­tuant qui per­met de modi­fier la Consti­tu­tion. Le peuple ne doit pas avoir la main sur le som­met de la hié­rar­chie des normes. Cer­taines choses sont trop impor­tantes pour lui être confiées. Inutile d’attirer l’attention sur ce texte abs­cons qu’est la Constitution.
– Le peuple est trop bête et trop méchant pour pou­voir trai­ter de cer­tains sujets. A ceux qui en doutent, décri­vez de façon vivide le risque qu’il ins­taure la peine de mort, voire la tor­ture : plus c’est effrayant, plus ça marche. 

Faites réécrire les pro­po­si­tions des citoyens par une commission
Vous n’avez même pas besoin d’insulter les citoyens en pré­ten­dant qu’ils ne savent pas écrire : il suf­fit d’argumenter que des pro­po­si­tions voi­sines doivent être réunies en une seule pro­po­si­tion. Et cela vous per­met de faire modi­fier les pro­po­si­tions citoyennes avant qu’elles soient sou­mises au réfé­ren­dum. Tout filtre entre la pro­po­si­tion des citoyens et le réfé­ren­dum pré­sente le mérite d’affaiblir la démo­cra­tie. Mais il faut des filtres qui ont un pou­voir de déci­sion : une assem­blée déli­bé­ra­tive popu­laire qui four­nit sim­ple­ment de l’information ne rem­plit pas vrai­ment cette fonction.

Sou­met­tez les RICs consti­tuants à un contrôle de constitutionnalité
Ceci per­met d’empêcher un chan­ge­ment impor­tant de la Consti­tu­tion, puisqu’un tel chan­ge­ment sera consi­dé­ré comme incom­pa­tible avec la Consti­tu­tion exis­tante, et donc incons­ti­tu­tion­nel. Ajoutez‑y un contrôle de com­pa­ti­bi­li­té avec les accords inter­na­tio­naux, notam­ment pour évi­ter que le peuple dénonce de tels accords.

Majo­ri­té qua­li­fiée ou quorum

Veillez à mettre tous les atouts de votre côté en cas de réfé­ren­dum. Et ceci même si vous avez la majo­ri­té contre vous. Pour cela, exi­gez que la pro­po­si­tion ne soit accep­tée que si une pro­por­tion net­te­ment supé­rieure à 50% des votants l’accepte, par exemple les deux tiers. Si cela rend votre volon­té de sabo­tage trop voyante, pré­voyez plu­tôt un quo­rum : la pro­po­si­tion n’est accep­tée que si le taux de par­ti­ci­pa­tion dépasse un cer­tain seuil. Vous pour­rez tou­jours argu­men­ter que vous vous pré­oc­cu­pez de la repré­sen­ta­ti­vi­té du vote. En réa­li­té, cela vous per­met­tra une stra­té­gie machia­vé­lique : au lieu de voter contre la pro­po­si­tion sou­mise au réfé­ren­dum, vous deman­de­rez à vos troupes de s’abstenir pour que ce quo­rum ne soit pas atteint. Vous gagne­rez bien qu’étant mino­ri­taire, car les véri­tables abs­ten­tion­nistes seront ajou­tés à vos par­ti­sans. Et veillez à ce que les médias ne parlent pas trop de ce référendum.

Traî­nez les pieds pour appli­quer la déci­sion populaire

Si le peuple adopte en réfé­ren­dum une déci­sion qui ne vous convient pas, rien ne presse pour la mettre en œuvre. Ne comp­tez tou­te­fois pas trop sur cette astuce, car les ini­tiants pour­raient la contour­ner en ins­cri­vant des délais dans les dis­po­si­tions tran­si­toires de leur proposition. 

Conser­vez la pos­si­bi­li­té de détri­co­ter la déci­sion popu­laire en catimini

Veillez à vous conser­ver la pos­si­bi­li­té de ren­ver­ser en cati­mi­ni la déci­sion popu­laire. Comme cela a été fait après le rejet de la Consti­tu­tion euro­péenne en 2005. Pour cela, il est cru­cial de pou­voir modi­fier la Consti­tu­tion sans réfé­ren­dum. Vous revien­drez donc avec une pro­po­si­tion simi­laire (veillez tou­te­fois à en chan­ger le nom et quelques détails) que vous vous gar­de­rez de sou­mettre au réfé­ren­dum et adop­te­rez en congrès.

Pro­po­sez une constituante

Ces cré­tins de citoyens ne connaissent pas la dif­fé­rence entre une consti­tuante et un RIC consti­tuant. Pro­­fi­­tez-en. Car une consti­tuante est vrai­ment un moindre mal. Il s’agit d’un moment consti­tuant tran­si­toire, alors que le RIC consti­tuant rend en tout temps le pou­voir consti­tuant au peuple. Sur­tout, il vous sera plus facile de mani­pu­ler en cati­mi­ni une consti­tuante qu’un peuple. Pré­voyez que cette consti­tuante soit élue plu­tôt que tirée au sort, car après votre vic­toire à la pré­si­den­tielle vous aurez bien des chances de dis­po­ser d’une majo­ri­té à la consti­tuante. Ou, plus sub­ti­le­ment, lais­sez chaque citoyen choi­sir entre i) dési­gner les repré­sen­tants qu’il pré­fère ou ii) les lais­ser tirer au sort. Qui pour­ra vous repro­cher de lais­ser chaque citoyen déci­der ? Et cela aura l’avantage que la très large majo­ri­té des membres de la consti­tuante seront de fac­to élus, car chaque citoyen choi­si­ra les repré­sen­tants de son bord et lais­se­ra les autres tirer leurs propres repré­sen­tants au sort. Il va sans dire que la consti­tuante doit être pro­po­sée à la place du RIC consti­tuant plu­tôt qu’en complément. 

S’engager de façon peu contraignante

Ne vous enga­gez pas sur un texte précis

Enga­­gez-vous pour le RIC, mais de façon très floue. Une ligne suf­fit dans un pro­gramme. Votre pro­messe étant vague, il sera dif­fi­cile de vous accu­ser de ne pas l’avoir tenue. Si vous êtes contraint de for­mu­ler pré­ci­sé­ment votre pro­messe, par exemple afin de devan­cer vos concur­rents pour accé­der au second tour, alors il va fal­loir fein­ter. Rédi­gez par exemple une pro­po­si­tion de loi ins­tau­rant le RIC, avec un expo­sé des motifs par­fai­te­ment démo­cra­tique, que vous veille­rez à tor­piller dans la pro­po­si­tion de modi­fi­ca­tion consti­tu­tion­nelle pro­pre­ment dite. Veillez par exemple à ne pas modi­fier l’article 89 de la Consti­tu­tion de sorte à mettre de votre côté les chances que le conseil consti­tu­tion­nel consi­dère que votre RIC n’inclut pas le RIC constituant.

Noyez la pro­messe de RIC dans une mul­ti­tude de promesses

Le RIC ne doit en aucun cas être votre pro­messe numé­ro 1. Noyez-là plu­tôt dans une mul­ti­tude de pro­messes. Si vous tenez la majo­ri­té de vos pro­messes, per­sonne ne pour­ra vous repro­cher de ne pas avoir pu les tenir toutes. Et si le RIC fait par­tie de celles qui ne sont pas tenues ? C’est la vie.

Pas de calendrier

Ne vous enga­gez pas sur un calen­drier pour mettre en œuvre votre pro­messe de RIC. Ain­si vous pour­rez tou­jours répondre que vous tien­drez cette pro­messe plus tard. Sur­tout, ne pro­met­tez pas de pro­mulguer avant les légis­la­tives le décret fixant la date du réfé­ren­dum. Car si vous ne tenez pas votre pro­messe, cela se ver­ra avant les légis­la­tives : le peuple pour­ra vous sanc­tion­ner immédiatement.


 

N’hésitez pas à cumu­ler ces dif­fé­rentes astuces. Por­tez à la fois la cein­ture et les bre­telles : on n’est jamais trop pru­dent. Le réfé­ren­dum d’initiative « par­ta­gée » est à cet égard un chef‑d’œuvre : i) il ne porte que sur cer­tains thèmes, ii) la pro­cé­dure est d’initiative par­le­men­taire, iii) elle doit être sou­te­nue par un nombre exor­bi­tant de citoyens et iv) on peut évi­ter un réfé­ren­dum même si ces condi­tions dra­co­niennes sont réa­li­sées. Cela doit vous ins­pi­rer, même si vous devrez peut-être ruser davan­tage pour évi­ter que votre volon­té de sabo­tage soit trop évi­dente. Ne sur­es­ti­mez tou­te­fois pas le risque que votre stra­ta­gème soit démas­qué. La plu­part n’y ver­ront que du feu. Et ceux qui s’en aper­ce­vront n’ont de toute façon guère d’audience.

Il faut tou­te­fois abso­lu­ment évi­ter qu’apparaisse au pre­mier tour un can­di­dat qui se foca­lise sur le thème de la démo­cra­tie. Les grands médias ne pour­ront en effet plus évi­ter d’évoquer cette can­di­da­ture. Ce can­di­dat rap­pel­le­ra constam­ment dans les débats du 1er tour la néces­si­té de rendre le pou­voir au peuple. Sur­tout, il dévoi­le­ra les stra­ta­gèmes ci-des­­sus et pour­rait vous contraindre à vous enga­ger de façon cré­dible pour un véri­table RIC consti­tuant afin de battre vos adver­saires dans la course à l’accession au 2ème tour. Car les son­dages mon­tre­ront la pro­por­tion d’électeurs qui vote­ront pour ce can­di­dat (et là pas de doute : si ce can­di­dat ne s’engage que sur la démo­cra­tie, cela signi­fie que ses par­ti­sans exigent la démo­cra­tie). Même si cette pro­por­tion est rela­ti­ve­ment faible, elle peut être signi­fi­ca­tive par rap­port à l’écart entre le 2ème et le 3ème can­di­dat, et donc être déter­mi­nante pour votre accès au second tour. Et peut-être rebe­lote au 2ème tour. On aurait pu espé­rer qu’aucun can­di­dat ne se foca­lise ain­si sur la démo­cra­tie. Mal­heu­reu­se­ment, il y a Cla­ra Egger. Elle a pour unique objec­tif de rendre le pou­voir au peuple en ins­tau­rant le RIC consti­tuant, ain­si que le réfé­ren­dum obli­ga­toire pour toutes modi­fi­ca­tions de la Consti­tu­tion. Il faut abso­lu­ment évi­ter qu’elle réunisse les 500 par­rai­nages et par­vienne ain­si au 1er tour. Heu­reu­se­ment, notre Consti­tu­tion est bien faite : seuls les élus peuvent accor­der leur par­rai­nage, pas les citoyens. On peut espé­rer que les élus auront le bon sens de ne pas sou­te­nir une can­di­da­ture aus­si radi­cale. Mais il peut être néces­saire de leur rap­pe­ler qu’un tel choix pour­rait être mau­vais pour leur com­mune. Il serait en effet appro­prié de limi­ter les sub­ven­tions à une com­mune gérée par un maire aus­si irrationnel. 

Vous dis­­po­­sez-là de tous les outils pour répondre aux aspi­ra­tions démo­cra­tiques par un par­fait enfu­mage. Mais n’hésitez sur­tout pas à être créatif.

Vidéo : Astuces pour les poli­ti­ciens : com­ment enfu­mer sur le RIC ?

 

 

DOCTOTHON : remarquable mise en scène, par les citoyens eux-mêmes, du DISSENSUS SCIENTIFIQUE à propos du coup d’État « COVID » (mise en scène interdite par les « médias mainstream » corrompus)

Chers amis,

Je vous signale ici (en retard, par­don), une ini­tia­tive citoyenne impor­tante pour défendre la démo­cra­tie, le « doctothon ».

La démo­cra­tie, c’est la mise en scène des conflits poli­tiques, pour bien éclai­rer l’o­pi­nion avant de décider.

La méthode scien­ti­fique, elle aus­si, repose sur l’or­ga­ni­sa­tion de l’ex­po­sé public, loyal et rigou­reux, des dis­sen­sus scien­ti­fiques, pour bien éclai­rer l’o­pi­nion, là aussi.

Or aujourd’­hui, « les médias », qui acca­parent le mono­pole de cette mise en scène, inter­disent car­ré­ment cette confron­ta­tion publique loyale sur « la crise sani­taire », en cen­su­rant la plu­part des opi­nions dis­si­dentes, pour faire croire à un consen­sus scien­ti­fique et poli­tique, alors que celui-ci n’existe pas.

Le « doc­to­thon » résiste au rou­leau com­pres­seur de la cen­sure : c’est une remar­quable ini­tia­tive citoyenne pour don­ner, pen­dant 24 h, la parole à 300 doc­teurs, méde­cins et scien­ti­fiques, sur la « crise Covid » (qui est en fait, de mon point de vue, un coup d’É­tat pla­né­taire sous pré­texte sanitaire).

J’ai déjà vu pas­ser plein d’in­for­ma­tions inté­res­santes et impor­tantes sur ce long évé­ne­ment : https://​www​.doc​to​thon​.com/

Pro­gramme par­tie 1 :
https://www.doctothon.com/accueil-du-doctothon/horaire-partie‑1

Pro­gramme par­tie 2 :
https://www.doctothon.com/accueil-du-doctothon/horaire-partie‑2

(La pre­mière par­tie ci-des­­sous com­mence appa­rem­ment à 1h33:20)

https://​www​.you​tube​.com/​w​a​t​c​h​?​v​=​d​P​g​2​X​x​D​Z​OX8

Par­tie 2 :

Il va nous fal­loir du temps pour mettre en valeur, dans ce long flot de témoi­gnages, les inter­ven­tions les plus importantes.

Je vous pro­pose de signa­ler en com­men­taire le minu­tage des pas­sages qui vous semblent par­ti­cu­liè­re­ment remar­quables (ou critiquables).

Je vous pro­pose aus­si, dans les com­men­taires de ce billet, de regrou­per ici toutes les infor­ma­tions mon­trant le pro­fond DISSENSUS scien­ti­fique qui règne en fait, par­tout sur terre, sur les déci­sions poli­tiques liber­ti­cides impo­sées par les gou­ver­ne­ments abu­sifs, sous des pré­textes pseudo-scientifiques.

Bon cou­rage à tous, tenez bon.

Je viens du futur merci davoir tenu bon

Étienne.

Le #8 de la Gazette des Amis du RIC (novembre 2021) est paru 🙂

Chaque mois, les prin­ci­pales actua­li­tés et actions des per­sonnes œuvrant pour l’instauration du RIC et d’une démo­cra­tie digne de ce nom.

Ouvrir le numé­ro 8

Le sommaire

Invi­ta­tions à l’action
• Appel aux can­di­dats à la pré­si­den­tielle 2022 : « Don­nez le pou­voir au peuple avec le RIC Constituant »
• Aidez vos maires : infor­­mez-les au sujet des 9 effets béné­fiques du RIC Consti­tuant pour les citoyens et les élus locaux
• Pré­sen­tez le Col­lec­tif des Maires Résis­tants à vos élus locaux pour 2022
• Temps res­tant pour obte­nir au moins 500 par­rai­nages d’é­lus néces­saires au RIC en 2022
• Autres pro­po­si­tions d’actions

Vidéos
• Tuto pra­tique de Pierre-Alain Bru­chez pour les poli­ti­ciens : Com­ment enfu­mer sur le RIC ? (2nd degré)
• Fadi Kas­sem du PRCF – Audi­tion Démo­cra­tique des Can­di­dats à la Pré­si­den­tielle 2022
• Audi­tion de Cla­ra Egger (experte du RIC) – Audi­tion par Hakim d’Objectif RIC
• Étienne Chouard et Pierre-Alain Bru­chez : Com­ment sou­te­nir des can­di­dats en 2022 tout en étant contre l’élection ?
• Le Label RIC et Culture-RIC : Com­ment ins­tau­rer le bon outil démo­cra­tique en 2022 ?
• CLIMAT : la DÉMOCRATIE est-elle la solu­tion ? Live avec Cla­ra Egger d’Espoir RIC 2022

Infos utiles
• Com­pa­ra­teur des can­di­da­tures avec le RIC au pro­gramme à la pré­si­den­tielle de 2022 (édi­tion 1)
• Ana­lyse du RIC d’Etienne Chouard (2019) – Label RIC
• Ana­lyse du RIC du Par­ti Com­mu­niste Fran­çais – Label RIC
• 3 ans, l’heure du Bilan ! (Résul­tats du ques­tion­naire Gilets Jaunes)

Agen­da

Ouvrir le numé­ro 8

Présentation du sommaire en vidéo

Live MCP : être électophobe et soutenir des candidats en 2022, comment c’est possible ?

Chers amis,

Je vous invite à vision­ner ce live orga­ni­sé par le MCP pour réflé­chir ensemble : « quelle stra­té­gie pré­si­den­tielle 2022 pour les vrais démocrates ? ».

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Au sujet de l’é­mis­sion : « Cette émis­sion ini­tiée par le Mou­ve­ment Consti­tuant Popu­laire « Com­ment Démo­cra­ti­ser la France ? » vise à mettre en lumière les ini­tia­tives et stra­té­gies en faveur de la démo­cra­tie. L’intervenant aura l’occasion d’expliquer com­ment trans­for­mer notre socié­té en démo­cra­tie réelle. Avec cette émis­sion, le MCP sou­haite pro­mou­voir les stra­té­gies qui per­met­tront aux citoyens de pas­ser de la théo­rie à l’action en matière d’instauration d’une démo­cra­tie digne de ce nom.

Cet épi­sode sera ani­mé par Pierre Alain Bru­chez, un doc­teur en sciences éco­no­miques de l’Université de Lau­sanne, en Suisse. Il est auteur du livre : Le réfé­ren­dum d’i­ni­tia­tive citoyenne : L’ins­tau­rer en France, le pré­ser­ver en Suisse. »

[Libertés, Éthique, Citoyens comme seuls défenseurs possibles de la Démocratie] Julie Ponesse, professeur d’éthique : la covid révèle les dangers du conformisme, la banalité du mal, et la nécessité de l’héroïsme

Chers amis,
Je vous signale cet expo­sé (18 min) que je trouve important.
Je vous copie, en des­sous de la vidéo, une retrans­crip­tion com­plète, à lire le crayon à la main.
À connaître, et à faire connaître, il me semble.
Étienne.

 

Julie Ponesse, professeur d’éthique, sur la politique COVID : « La plus grande menace pour l’humanité à laquelle nous ayons jamais été confrontés »

Reve­nez quelques années en arrière, à l’au­tomne 2019, par exemple. Que fai­­siez-vous alors ? À quoi res­sem­blait votre vie ? A quoi teniez-vous alors ? De quoi aviez-vous le plus peur ? Com­ment ima­­gi­­niez-vous l’avenir ?

Voi­là la per­sonne avec laquelle j’ai­me­rais par­ler pen­dant les 15 pro­chaines minutes, et je com­men­ce­rai par ma propre his­toire ; à la fin, j’au­rai une faveur à deman­der et un petit secret à partager.

À l’au­tomne 2019, j’é­tais pro­fes­seur d’é­thique et de phi­lo­so­phie antique ; j’en­sei­gnais aux étu­diants la pen­sée cri­tique et l’im­por­tance de la réflexion per­son­nelle, com­ment poser de bonnes ques­tions et éva­luer les preuves, com­ment apprendre du pas­sé et pour­quoi la démo­cra­tie exige la ver­tu civique.

Fai­sons un accé­lé­ré au 16 sep­tembre 2021, date à laquelle j’ai reçu une lettre de « licen­cie­ment avec motif » après avoir contes­té, et refu­sé de res­pec­ter, la vac­ci­na­tion obli­ga­toire impo­sée par mon employeur. J’ai été licen­ciée pour avoir fait exac­te­ment ce pour quoi j’a­vais été enga­gée. J’é­tais un pro­fes­seur d’é­thique qui remet­tait en ques­tion ce que je consi­dé­rais comme une exi­gence contraire à l’é­thique. Il ne faut pas cher­cher bien loin pour voir l’i­ro­nie de la chose.

Le Cana­da est régi par des lois qui sont fon­dées sur l’é­thique. On pour­rait dire que l’é­thique est le fon­de­ment de notre démocratie.
« Le droit de déter­mi­ner ce qui doit ou ne doit pas être fait avec son propre corps, et d’être libre vis-à-vis des trai­te­ments médi­caux non consen­suels, est un droit pro­fon­dé­ment ancré dans notre sys­tème de com­mon law. » Ces mots ne sont pas de moi ; ce sont ceux du juge Syd­ney Robins de la Cour d’ap­pel de l’Ontario.

À de très rares excep­tions près, le corps de chaque per­sonne est consi­dé­ré comme invio­lable dans le droit cana­dien, et c’est l’é­thique sous-jacente du Code de Nurem­berg, la pro­messe faite à l’hu­ma­ni­té que nous n’au­to­ri­se­rions plus jamais des prises de déci­sion médi­cale non infor­mée et non volon­taire, même pour le bien du patient, et même au nom du bien public.

Par défi­ni­tion, la vac­ci­na­tion obli­ga­toire est une stra­té­gie d’im­mu­ni­sa­tion coer­ci­tive : en l’ab­sence de coer­ci­tion – la menace de perdre son emploi, par exemple – les gens accep­te­raient volon­tai­re­ment de faire ce que l’o­bli­ga­tion tente de réaliser !

Aujourd’­hui, les employeurs prennent nos car­rières en otage et nous privent de notre par­ti­ci­pa­tion à l’é­co­no­mie et à la vie publique. Leur jus­ti­fi­ca­tion est sui­vante : « Nous sommes en pleine pan­dé­mie, et nous devons donc renon­cer à l’au­to­no­mie de notre corps au nom du bien public. »

Par­lons donc un peu d’au­to­no­mie et de bien public.

En cas d’ur­gence, le Par­le­ment et les légis­la­tures pro­vin­ciales dis­posent d’un pou­voir limi­té pour adop­ter des lois qui violent cer­tains droits de la Charte au nom du bien public. Mais, pour jus­ti­fier ces vio­la­tions, la vac­ci­na­tion obli­ga­toire devrait satis­faire à un seuil d’exi­gence très éle­vé : il fau­drait, par exemple, que le COVID-19, soit un agent patho­gène très viru­lent pour lequel il n’existe aucun trai­te­ment adé­quat, et l’ef­fi­ca­ci­té et la sécu­ri­té des vac­cins devraient être démontrées.

L’é­tat actuel des choses au Cana­da ne répond à aucun de ces critères.

Consi­dé­rons les faits suivants :

1) le COVID-19 a un taux de fata­li­té par rap­port à l’in­fec­tion qui ne repré­sente même pas 1 % de celui de la variole (et il pose encore moins de risque pour les enfants) ;

2) il existe un cer­tain nombre de pro­duits phar­ma­ceu­tiques sûrs et très effi­caces pour le trai­ter (notam­ment des anti­corps mono­clo­naux, l’I­ver­mec­tine, la flu­voxa­mine, la vita­mine D et le zinc) ;

3) Les vac­cins ont fait l’ob­jet de plus d’é­vé­ne­ments indé­si­rables (y com­pris d’in­nom­brables décès) que tous les autres vac­cins sur le mar­ché au cours des 30 der­nières années.

À la lumière de ces faits, je me pose de nom­breuses questions :

Pour­quoi les vac­ci­nés se voient-ils accor­der des pas­se­ports vac­ci­naux et l’ac­cès aux espaces publics, alors que le direc­teur du CDC a décla­ré que les vac­cins COVID-19 ne peuvent pas empê­cher la trans­mis­sion ?

Pour­quoi la vac­ci­na­tion est-elle la SEULE stra­té­gie d’at­té­nua­tion alors que les preuves émer­gentes (y com­pris une étude récente de Har­vard) ne mettent en évi­dence aucune rela­tion per­cep­tible entre le taux de vac­ci­na­tion et les nou­veaux cas ?

Pour­quoi notre gou­ver­ne­ment conti­­nue-t-il de ne pas recom­man­der l’i­ver­mec­tine comme trai­te­ment, alors que les Natio­nal Ins­ti­tutes of Health des États-Unis le sou­tiennent et que l’É­tat d’Ut­tar Pra­desh, en Inde, l’a dis­tri­bué à ses 230 mil­lions d’ha­bi­tants, rédui­sant ain­si son taux de mor­ta­li­té liée au COVID à près de zéro ? Com­ment l’Inde a‑t‑elle pu dépas­ser le Cana­da en matière de soins de santé ?

Pour­quoi sommes-nous sur le point de vac­ci­ner des enfants de 5 ans alors que le COVID pré­sente pour eux moins de risques que les réac­tions poten­tielles aux vac­cins ET alors qu’il n’existe AUCUN sys­tème de sur­veillance effi­cace des vaccins ?

Pour­quoi nous concen­­trons-nous sur les avan­tages limi­tés de l’im­mu­ni­té induite par le vac­cin alors que des études dans le monde réel montrent que l’im­mu­ni­té natu­relle est plus pro­tec­trice, plus puis­sante et plus durable ?

Pour­quoi flé­­tris­­sons-nous ceux qui hésitent à se faire vac­ci­ner et non ceux qui veulent impo­ser le vac­cin à tout prix ?

« Pour­quoi, comme l’a récem­ment deman­dé une infir­mière, les per­sonnes pro­té­gées doivent-elles être pro­té­gées des per­sonnes non pro­té­gées en contrai­gnant les per­sonnes non pro­té­gées à uti­li­ser une pro­tec­tion qui de toute façon n’a pas pro­té­gé les per­sonnes protégées ? »

À tous les égards et sous tous les angles, ce châ­teau de cartes est sur le point de s’effondrer…

Mais la ques­tion qui m’in­té­resse est de savoir pour­quoi il ne s’est pas déjà effon­dré ? Pour­quoi ces ques­tions ne font-elles pas la une de tous les grands jour­naux du Cana­da chaque jour ?

Les bonnes per­sonnes n’ont-elles tout sim­ple­ment pas vu les bonnes don­nées ? S’a­git-il sim­ple­ment d’une erreur admi­nis­tra­tive… à l’é­chelle mondiale ?

Qu’est-il donc arri­vé à nos diri­geants ? Notre pre­mier ministre a lan­cé le cri de guerre : « Ne croyez pas que vous mon­te­rez dans un avion », a‑t‑il mena­cé. Les pro­messes de cam­pagne sont deve­nues des poli­tiques publiques ségré­ga­tion­nistes. Notre gou­ver­ne­ment nous encou­rage quo­ti­dien­ne­ment à nous divi­ser et à être haineux.

Com­ment les choses ont-elles pu chan­ger si radi­ca­le­ment ? Com­ment nous, Cana­diens, avons-nous pu chan­ger aus­si radicalement ?

J’ob­serve que nous sommes confron­tés à une pan­dé­mie, non pas seule­ment d’un virus, mais d’une pan­dé­mie de confor­misme et de com­plai­sance, dans une culture du silence, de la cen­sure et de l’in­ti­mi­da­tion ins­ti­tu­tion­na­li­sée.

Les médias mains­tream aiment à dire que nous menons une « guerre de l’in­for­ma­tion » : que la dés­in­for­ma­tion, et même le ques­tion­ne­ment et le doute, ont été les fléaux de cette pandémie.

Mais ce n’est pas seule­ment l’in­for­ma­tion qui a été ins­tru­men­ta­li­sée comme arme, dans cette guerre ; c’est aus­si le droit d’une per­sonne à pen­ser par elle-même.

J’ai enten­du dire : « Eh bien, je n’y connais pas grand-chose en virus, donc je ne devrais pas vrai­ment avoir d’o­pi­nion », mais…
La ques­tion n’est pas de savoir si vous en savez plus sur la viro­lo­gie que nos res­pon­sables de la san­té publique ; la ques­tion est de savoir pour­quoi nous ne leur repro­chons pas tous de ne pas être prêts à s’en­ga­ger sur la voie des preuves et à débattre avec celui qui a une opi­nion différente.

Nous devrions deman­der non pas un résul­tat, mais le réta­blis­se­ment d’un pro­ces­sus.

Sans ce pro­ces­sus, nous n’a­vons pas de science, nous n’a­vons pas de démocratie.

Sans ce pro­ces­sus, nous sommes dans une espèce de guerre morale.

Mais, les guerres du pas­sé avaient des fron­tières claires et nettes : l’Est et l’Ouest, les patriotes et le gouvernement.

La guerre où nous nous trou­vons aujourd’­hui est une guerre d’in­fil­tra­tion et non d’in­va­sion, d’in­ti­mi­da­tion et non de libre choix, de forces psy­cho­lo­giques si insi­dieuses que nous en venons à croire que les idées sont les nôtres et que nous y fai­sons notre devoir en aban­don­nant nos droits.

Comme l’a dit récem­ment un sage col­lègue, « C’est une guerre qui porte sur le rôle du gou­ver­ne­ment. Il s’a­git de notre liber­té de pen­ser et de poser des ques­tions, et de savoir si l’au­to­no­mie indi­vi­duelle peut être réduite à un pri­vi­lège condi­tion­nel ou si elle demeure un droit. C’est une guerre qui vise à déter­mi­ner si vous devez res­ter un citoyen ou deve­nir un sujet. Il s’a­git de savoir à qui vous appar­te­nez… à vous-même ou à l’É­tat. »

Elle porte sur le point où nous éta­blis­sons la ligne de démarcation.

Il n’est pas ques­tion ici de libé­raux et de conser­va­teurs, de pro et d’an­ti-vaxx, d’ex­perts et de pro­fanes. Cha­cun a le devoir de se sou­cier de la véri­té, cha­cun devrait se sou­cier des pro­ces­sus scien­ti­fiques et démo­cra­tiques, cha­cun devrait se sou­cier des autres.

Je dirais qu’il n’y a pas grand-chose à faire pour assu­rer la sur­vie de notre nation si notre liber­té de débattre, de cri­ti­quer, d’exi­ger des preuves quant à ce que notre gou­ver­ne­ment nous demande, ne sur­vit pas avec elle.

En tant que per­sonne née dans les années 70, je n’ai jamais pen­sé que je devrais mener CE type de guerre ; que le droit à l’au­to­no­mie cor­po­relle, à l’é­change libre et trans­pa­rent d’in­for­ma­tions serait menacé.

Pen­sez un ins­tant aux hor­reurs les plus inima­gi­nables du siècle der­nier – la « solu­tion finale », l’a­par­theid sud-afri­­cain, les géno­cides rwan­dais et cam­bod­giens. Ne sommes-nous pas cen­sés nous sou­ve­nir des atro­ci­tés du pas­sé pour ne pas les répé­ter ? Eh bien, la mémoire est courte, les chaînes fami­liales sont bri­sées, les nou­veaux sou­cis éclipsent les anciens, et les leçons du pas­sé se perdent dans l’his­toire ancienne pour être oubliées.

Aujourd’­hui, les vac­ci­nés semblent jouir de tous les droits et pri­vi­lèges d’une socié­té civi­li­sée : liber­té de mou­ve­ment, accès à l’é­du­ca­tion, appro­ba­tion des gou­ver­ne­ments, des légis­la­teurs, des jour­na­listes, des amis et de la famille. La vac­ci­na­tion est le ticket pour un retour CONDITIONNEL de notre droit à par­ti­ci­per à la socié­té canadienne.

Mais comme l’a dit John F Ken­ne­dy : « Les droits de chaque homme sont dimi­nués lorsque les droits d’un seul homme sont menacés. »

CONCLUSION

Je n’ai aucun doute sur le fait que COVID-19 est la plus grande menace pour l’hu­ma­ni­té à laquelle nous ayons jamais été confron­tés ; non pas à cause d’un virus ; celui-ci n’est qu’un cha­pitre d’une his­toire beau­coup plus longue et com­plexe ; mais à cause de notre réponse à ce virus.

Et cette réponse est en train, je crois, de gagner sa place dans tous les manuels d’é­thique médi­cale qui seront publiés au cours du siècle prochain.

Que pou­­vons-nous faire ?

Comme l’a dit le chi­miste et auteur cana­dien Orlan­do Bat­tis­ta, « Une erreur ne devient une faute que lorsque vous refu­sez de la cor­ri­ger. »

Dans notre monde, la poli­tesse, « se débrouiller », « pas­ser sous le radar » semblent être deve­nus les seuls objec­tifs. Finis les révo­lu­tion­naires des années 60, finis les patriotes de l’A­mé­rique pri­mi­tive. Nous sommes les vic­times – et les sol­dats – d’une pan­dé­mie du conformisme.

Mais le confor­misme n’est pas une ver­tu, il n’est pas neutre, et il n’est cer­tai­ne­ment pas inoffensif.

Lorsque Han­nah Arendt a cou­vert le pro­cès d’A­dolf Eich­mann pour le New Yor­ker en 1961, elle s’at­ten­dait à trou­ver un homme com­plexe, arro­gant, dia­bo­lique, voire psy­cho­tique. Elle a trou­vé tout le contraire. Elle a été frap­pée par son « carac­tère très ordi­naire ». Il était « ter­ri­ble­ment nor­mal, ter­ri­fiant dans sa nor­ma­li­té », écrit-elle, un homme qui « ne fai­sait que suivre les ordres », comme il le répé­tait sans cesse. Ce qu’elle a décou­vert, c’est ce qu’elle a appe­lé la « bana­li­té du mal », la ten­dance irré­flé­chie des gens ordi­naires à obéir aux ordres afin de se confor­mer sans pen­ser par eux-mêmes.

Les mes­sages dédai­gneux et bien rodés de nos res­pon­sables de la san­té publique ont créé une machine très effi­cace qui ne publie pas ses preuves et ne s’en­gage pas dans un débat, mais émet des ordres que nous sui­vons avec empres­se­ment. Avec l’aide des médias, ses erreurs sont cachées, ses poli­tiques ne sont pas remises en ques­tion et ses dis­si­dents réduits au silence.

Com­ment bri­ser ce silence ? Com­ment retrou­ver la rai­son et recons­truire notre démo­cra­tie ? Il est peut-être temps de faire un peu de bruit. Des études ont prou­vé qu’une fois qu’une idée est adop­tée par seule­ment 10 % de la popu­la­tion, c’est le point de bas­cu­le­ment où les idées, opi­nions et croyances seront rapi­de­ment adop­tées par les autres. Un 10 % qui parle, un 10 % qui fait du bruit, il n’en faut pas plus.

La démo­cra­tie, « le règne du peuple », ne per­met pas seule­ment la liber­té d’ex­pres­sion et de recherche, elle l’exige.

Et le petit secret que je vous ai pro­mis au début ? Le voi­ci : vous n’êtes PAS une mau­vaise per­sonne parce que vous exi­gez des preuves, vous n’êtes pas une mau­vaise per­sonne parce que vous faites confiance à votre ins­tinct, et vous n’êtes pas une mau­vaise per­sonne parce que vous vou­lez pen­ser par vous-même. En réa­li­té, c’est le contraire qui est vrai.

Si la perte de la jus­tice vous inquiète, si le genre de vie que pour­ront mener nos enfants vous fait du sou­ci, si vous vou­lez retrou­ver votre pays – le pays qui était autre­fois l’en­vie du monde entier – c’est main­te­nant qu’il faut agir. Il n’y a pas de rai­son d’at­tendre, vous ne pou­vez pas vous offrir le luxe d’at­tendre, ou trou­ver des excuses. C’est main­te­nant que nous avons besoin de vous.

C’est main­te­nant qu’il faut appe­ler nos poli­ti­ciens et écrire à nos jour­naux. C’est le moment de pro­tes­ter, c’est le moment de contes­ter et même de déso­béir à notre gouvernement.

Comme l’a dit Mar­ga­ret Mead : « Ne dou­tez jamais qu’un petit groupe de citoyens réflé­chis et enga­gés puisse chan­ger le monde ; en fait, c’est la seule chose qui y soit jamais par­ve­nue. »

En d’autres termes, vous n’a­vez pas besoin d’une tri­bu de héros, d’une masse de héros, d’un pays de héros. Il ne vous en faut qu’un seul. Vous pou­vez appor­ter votre contri­bu­tion et vous POUVEZ faire la dif­fé­rence. Les pilotes de Sou­th­west Air­lines, la police mon­tée cana­dienne, les infir­mières du Uni­ver­si­ty Health Net­work font tous une différence.

Et cette faveur que je devais vous deman­der ? Nous avons besoin de héros main­te­nant plus que jamais. Notre démo­cra­tie demande des volon­taires… Serez-vous un héros, pour notre pays, pour nos enfants ? Ferez-vous par­tie des 10 % qui font du bruit ?

Dr Julie Ponesse, Dis­cours du 28 octobre 2021 pour « The Demo­cra­cy Fund »

Source de la retranscription

Le communisme comme démocratie véritable, instituée d’abord au travail par les travailleurs : travaux croisés de Bernard Friot et Frédéric Lordon

Chers amis,

Je suis en train de dévo­rer le der­nier livre d’en­tre­tiens (pas­sion­nants) entre Ber­nard Friot et Fré­dé­ric Lor­don : « EN TRAVAIL. Conver­sa­tions sur le com­mu­nisme » (La dis­pute, 2021) :

Sur ce livre éton­nant, déca­pant, impor­tant, je vous signale quelques vidéos vrai­ment intéressantes :

Une courte vidéo de pré­sen­ta­tion par l’éditeur :

La pré­sen­ta­tion (remar­quable) par Julien Thé­ry (Le Média, novembre 2021) :

Un débat tonique, à la Fête de l’Hu­ma en sep­tembre 2021 :


J’aime ces deux hommes, qui accordent comme moi une impor­tance cen­trale et déci­sive aux ins­ti­tu­tions, dans un pro­jet uni­ver­sel d’é­man­ci­pa­tion de toute forme de domination.

La pen­sée de Ber­nard pro­gresse sans arrêt, et cette fois encore, au contact de Fré­dé­ric, c’est spectaculaire.

Je vou­drais faire deux remarques :

  1. il me semble que, à les entendre, on pour­rait tout aus­si bien rem­pla­cer le mot « com­mu­nisme » par le mot « démo­cra­tie », ce qui aurait l’a­van­tage de ne pas faire peur à tout le monde pour rien.
  2. Une fois de plus, je m’at­triste que (mal­gré toutes les dis­cus­sions que nous avons eues à ce sujet depuis des années) jamais ces deux pen­seurs n’in­tègrent l’i­dée (pour­tant indis­pen­sable selon moi) d’un pro­ces­sus consti­tuant popu­laire per­ma­nent (et donc de la néces­saire pré­pa­ra­tion préa­lable des simples citoyens au tra­vers d’a­te­liers pra­tiques, ici et main­te­nant). Cette fois, ils frôlent l’i­dée, mais sans s’y arrêter.
    Si j’en trouve une trace dans ce livre, je vous le dirai (mais je dois bien avouer que je désespère).

Je pro­fite de cette occa­sion pour vous signa­ler quelques autres livres impor­tants (et des vidéos qui les pré­sentent) qui ont pré­cé­dé celui-ci :

• Frédéric Lordon, VIVRE SANS ? institutions, police, travail, argent… (La Fabrique 2019)


https://​lafa​brique​.fr/​v​i​v​r​e​–​s​a​ns/

Pré­sen­ta­tion à La Fabrique :

Pré­sen­ta­tion à la librai­rie Libertalia :


 

• Frédéric Lordon, Figures du communisme (La Fabrique 2021)


https://​lafa​brique​.fr/​f​i​g​u​r​e​s​–​d​u​–​c​o​m​m​u​n​i​s​me/

Pré­sen­ta­tion par Julien Thé­ry (Le Média, mars 2021) :


 

• Bernard Friot et Judith Bernard, Un désir de communisme (Textuel, 2020)


https://​www​.edi​tions​tex​tuel​.com/​l​i​v​r​e​/​u​n​_​d​e​s​i​r​_​d​e​_​c​o​m​m​u​n​i​sme

Pré­sen­ta­tion par Julien Thé­ry (Le Média, sep­tembre 2020) :

Pré­sen­ta­tion au Lieu-dit (Paris XXe, sep­tembre 2020) :

Pré­sen­ta­tion par Regards (sep­tembre 2020) :


Étienne

PS : ne man­quez pas les émis­sions de Julien Thé­ry, sur Le Média, elles sont toutes bonnes 🙂


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Stratégie électorale pour le RICC : faut-il soutenir Clara Egger à la présidentielle 2022 ?

Extrait de la Gazette des Amis du RIC 7 :
Le You­tu­beur Suisse Pierre-Alain Bru­chez (Doc­teur en sciences éco­no­miques de l’Université de Lau­sanne) expose en 20 minutes sa stra­té­gie pour ins­tau­rer le RIC Consti­tuant en 2022 :
« Cla­ra Egger doit être au pre­mier tour de la pré­si­den­tielle pour y défendre le thème le plus impor­tant de cette élec­tion : rendre le pou­voir au peuple. En disant com­ment et en dénon­çant les enfu­mages de ceux qui ne défendent pas un véri­table RIC constituant […]. »

En savoir plus sur Espoir RIC 2022


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Passionnante Clara Egger : RIC ou Frexit ? l’Union européenne est-elle un obstacle à la démocratie ?

Extrait de la Gazette des Amis du RIC 7 :

« Pas de RIC sans Frexit… ou pas ? Si les Fran­çais avaient l’initiative et le der­nier mot sur les déci­sions poli­tiques en France, com­ment cela se pas­­se­­rait-il avec l’Union Euro­péenne ? Y‑au­­rait-il des conflits de droit ? Qui déci­de­rait en der­nier res­sort ? La can­di­date et ensei­gnante cher­cheuse spé­cia­liste du RIC Consti­tuant apporte un éclai­rage sur ces questions. »


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Le #7 de la Gazette des Amis du RIC (octobre 2021) est paru 🙂

Présentation du sommaire en vidéo

Chaque mois, les prin­ci­pales actua­li­tés et actions des per­sonnes œuvrant pour l’instauration du RIC et d’une démo­cra­tie digne de ce nom.

Ouvrir le numé­ro 7

Sommaire de ce mois

Invi­ta­tions à l’action
• Par­ti­ci­pons aux Vota­tions Citoyennes Consti­tuante du MCP
• Créons des connexions entre l’écologie et la démocratie
• Autres pro­po­si­tions d’actions

Vidéos
• Live au sujet des vota­tions citoyennes d’octobre du MCP sur la démocratie
• Alexandre LANGLOIS : un nou­veau can­di­dat à la pré­si­den­tielle 2022 pour le RIC
• Cla­ra Egger : Frexit ? l’Union euro­péenne est-elle un obs­tacle à la démocratie ?
• Fre­de­ric Dela­vier parle du RIC : « la seule solu­tion pour vous sor­tir de l’esclavage »
• Témoi­gnage et audi­tion d’Elsa Fau­cillon, Dépu­tée du Par­ti Com­mu­niste Français
• Stra­té­gie élec­to­rale pour le RICC : Sou­te­nir Cla­ra Egger à la pré­si­den­tielle 2022

Infos utiles
• Ana­lyse du RIC de l’UPR (Fran­çois Asse­li­neau) – Label RIC
• Ana­lyse du RIC de Jean Las­salle – Label RIC

Ouvrir le numé­ro 7

 


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Vidéo Démocratie d’abord : Pourquoi est-ce si difficile de faire de la France une véritable démocratie ?

Pierre-Alain de la chaîne You­Tube suisse Démo­cra­tie d’abord répond à la ques­tion que nous sommes nom­breux à nous poser : pour­quoi est-ce si dif­fi­cile d’ins­tau­rer le RIC et une démo­cra­tie digne de ce nom en France ? Com­ment y par­ve­nir mal­gré tout ?

Som­maire de la vidéo :

  • Si le peuple veut la démo­cra­tie, il l’obtiendra (00:06)
  • Le peuple ne peut pas déci­der ce sur quoi il peut déci­der (00:17)
  • Le peuple peut jouer les can­di­dats les uns contre les autres pour obte­nir la démo­cra­tie (03:06)
  • Les par­tis peuvent exploi­ter les divi­sions du peuple sur des sujets autres que la démo­cra­tie (04:29)
  • Espoir RIC cherche à unir le peuple sur la démo­cra­tie et empê­cher son enfu­mage (08:20)
  • C’est les élus qui décident qui peut être can­di­dat à l’élection pré­si­den­tielle (12:26)

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Lisez Silvio Gesell, c’est bouleversant : son livre, « L’ORDRE ÉCONOMIQUE NATUREL : SOL FRANC ET MONNAIE FRANCHE » (1911), vous montrera des pistes institutionnelles formidables pour imaginer —et préparer— un monde meilleur, rendant naturelles la prospérité, la justice et la paix.

Chers amis,

Il y a des années et des années que je vous parle de Sil­vio Gesell et de son livre enthou­sias­mant : L’ORDRE ÉCONOMIQUE NATUREL.

Ce livre, qui a ins­pi­ré les plus grands auteurs (Keynes et bien d’autres), vous mon­tre­ra des pistes ins­ti­tu­tion­nelles for­mi­dables pour ima­gi­ner — et pré­pa­rer — un monde meilleur, ren­dant natu­relles la pros­pé­ri­té, la jus­tice et la paix.

Ce livre est deve­nu introu­vable depuis long­temps. Je vous ai donc scan­né, OCRi­sé et relu (il reste des coquilles, bien sûr) l’exem­plaire que j’ai à la maison.

Le voi­ci. Vous pou­vez le feuille­ter ou le télécharger :

 

Le même, à télé­char­ger, au for­mat .docx :
https://​www​.chouard​.org/​w​p​–​c​o​n​t​e​n​t​/​u​p​l​o​a​d​s​/​2​0​2​1​/​1​0​/​S​i​l​v​i​o​–​G​e​s​e​l​l​–​L​o​r​d​r​e​–​e​c​o​n​o​m​i​q​u​e​–​n​a​t​u​r​e​l​–​1​9​1​1​.​d​ocx

Bonne lec­ture.

Étienne.


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Participez à la votation citoyenne constituante d’octobre

Ce mois-ci, les amis du Mouvement Constituant Populaire (MCP) organisent des votations locales partout en France sur le sujet constituant.

Le sujet de la votation citoyenne constituante d’octobre

Pour rendre notre pays réel­le­ment démo­cra­tique et les citoyens réel­le­ment sou­ve­rains, il est néces­saire de don­ner le pou­voir consti­tuant au peuple, tout le peuple. Le pou­voir consti­tuant – c’est-à-dire le pou­voir de modi­fier et vali­der une évo­lu­tion de la Consti­tu­tion – est le pou­voir abso­lu qui condi­tionne tous les autres et qui, en démo­cra­tie, ne peut être délé­gué.

Tech­ni­que­ment, cela implique de révi­ser l’article 89 de notre Consti­tu­tion qui porte pré­ci­sé­ment sur le pou­voir constituant.

Le MCP pro­pose d’en faire évo­luer le texte afin d’y intro­duire deux prin­cipes essen­tiels : 

  • le Réfé­ren­dum d’Initiative Citoyenne (RIC) en matière constitutionnelle
  • et le réfé­ren­dum obli­ga­toire pour toute révi­sion de la Consti­tu­tion.

 

Pour­quoi faire de telle vota­tions citoyennes ?

La stra­té­gie du MCP consiste à sen­si­bi­li­ser les citoyens à l’enjeu démo­cra­tique grâce à des actions d’éducation popu­laire de terrain.

Le MCP a consti­tué un maillage ter­ri­to­rial com­po­sé de groupes locaux char­gés de mener ces actions à l’image de la Vota­tion Citoyenne d’octobre.

La vota­tion est un outil d’éducation popu­laire qui per­met de mon­trer que les citoyens sont des adultes poli­tiques capables d’organiser des vota­tions et de se sai­sir sérieu­se­ment des enjeux de société. 

Le MCP orga­nise ses actions de manière coor­don­née afin de fran­chir le mur média­tique et de faire par­ler de l’enjeu démo­cra­tique dans toutes les dis­cus­sions entre citoyens.

Par­ti­ci­pez loca­le­ment ou numériquement

Par­ti­ci­per à la votation

 


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https://t.me/chouard/199

 

Rappels importants autour de l’erreur (l’arnaque) fondamentale, dès l’école : « Démocratie = élection, élection = démocratie. Répète ! »

 

Source des vidéos présentées :

Une comparaison des taux de mortalité toutes causes ajustés selon l’âge en Angleterre, par Norman Fenton et Martin Neil : le taux de mortalité est actuellement plus élevé chez les vaccinés que chez les non vaccinés

Chers amis,

L’ex­pé­rience d’a­bus de pou­voir chi­mi­que­ment pur que nous sommes en train de vivre me contraint (lit­té­ra­le­ment) à ne plus pen­ser qu’à ça, en toute pre­mière urgence. Il me semble que la prise de conscience (par toutes les popu­la­tions du monde) que la pré­ten­due « crise sani­taire » est en fait une agres­sion jamais vue dans toute l’his­toire de l’hu­ma­ni­té, cette prise de conscience popu­laire est la seule façon de conduire le peuple à résis­ter et d’empêcher phy­si­que­ment les cri­mi­nels de per­pé­trer leur for­fait. C’est la rai­son qui explique mon obses­sion du moment, qui n’est, selon moi, pas du tout hors-sujet par rap­port à mes tra­vaux (sur les pou­voirs abu­sifs et les ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques) depuis 2005 : la toute pre­mière urgence est d’empêcher que l’ir­ré­pa­rable soit com­mis. Or les effets des « vac­cins » sont irréversibles.

Je vous signale ici un tra­vail anglais inté­res­sant. Ces auteurs observent en Angle­terre que le taux de mor­ta­li­té est actuel­le­ment plus éle­vé chez les vac­ci­nés que chez les non vac­ci­nés. Vous ver­rez que ce tra­vail com­plète uti­le­ment les tra­vaux de Pierre Chaillot (Déco­der l’é­co) pour pro­duire des sta­tis­tiques hon­nêtes et fiables contre l’o­bli­ga­tion qui nous est faite de nous injec­ter de force des pro­duits toxiques (dont 20% de la com­po­si­tion est tenue secrète).

Fra­ter­nel­le­ment.

Étienne.


Une comparaison des taux de mortalité toutes causes ajustés selon l’âge en Angleterre entre vaccinés et non vaccinés

Nor­man Fen­ton et Mar­tin Neil

(tra­duc­tion auto­ma­tique par Google)

Les propres don­nées du gou­ver­ne­ment bri­tan­nique ne cor­ro­borent pas les affir­ma­tions concer­nant l’efficacité/l’innocuité du vaccin. 

Dans un pré­cé­dent post, nous avons fait valoir que la mesure à long terme la plus fiable de l’efficacité/de l’in­no­cui­té du vac­cin Covid-19 est le taux de mor­ta­li­té toutes causes confon­dues ajus­té en fonc­tion de l’âge. Si, sur une période rai­son­na­ble­ment pro­lon­gée, moins de per­sonnes vac­ci­nées meurent, quelle qu’en soit la cause, y com­pris Covid-19, que les per­sonnes non vac­ci­nées, alors nous pour­rions conclure que les avan­tages du vac­cin l’emportent sur les risques. Nous avons éga­le­ment sou­li­gné que, pour évi­ter l’ef­fet de confu­sion de l’âge, il est essen­tiel que les don­nées pour chaque caté­go­rie d’âge soient dis­po­nibles, plu­tôt que les don­nées agré­gées car, de toute évi­dence, les don­nées agré­gées pour­raient exa­gé­rer les taux de mor­ta­li­té vac­ci­nale si plus de per­sonnes âgées, avec des pré­vi­sions plus courtes mor­ta­li­té, sont inclus. Le déploie­ment du vac­cin au Royaume-Uni a été effec­tué par ordre d’âge décrois­sant, du plus âgé au plus jeune, sauf très tôt dans le pro­gramme de vac­ci­na­tion lorsque les jeunes vul­né­rables ont été vac­ci­nés avec les per­sonnes très âgées. Au fur et à mesure que le pro­gramme pro­gres­sait, les per­sonnes vac­ci­nées étaient, en moyenne, plus âgées que celles qui n’a­vaient pas été vac­ci­nées et au fur et à mesure du déploie­ment, une pro­por­tion pro­gres­si­ve­ment plus éle­vée de la popu­la­tion non vac­ci­née rési­duelle est plus jeune.

Le  der­nier rap­port de l’Of­fice for Natio­nal Sta­tis­tics sur les taux de mor­ta­li­té par sta­tut de vac­ci­na­tion Covid four­nit des don­nées sur tous les décès – liés à Covid et non liés à Covid pour la période jan­­vier-juillet 2021 pour les non vac­ci­nés et les dif­fé­rentes caté­go­ries de vac­ci­nés (‘dans les 21 jours sui­vant le pre­mier dose », « 21 jours ou plus après la pre­mière dose », « deuxième dose »). Les don­nées de l’ONS pour la mor­ta­li­té Covid-19, sont pré­sen­tées dans le tableau 4 du tableur ONS et les don­nées ONS pour la mor­ta­li­té toutes causes hors Covid-19, sont pré­sen­tées dans le tableau 5 du même tableur . Les deux tableaux sont repro­duits au bas de cet article.

Nous pen­sons qu’il existe de graves fai­blesses et des erreurs pos­sibles dans les don­nées de l’ONS (voir foo­note**). Mais sur­tout, bien qu’il ne four­nisse pas les don­nées brutes clas­sées par âge, il four­nit des taux de mor­ta­li­té « stan­dar­di­sés selon l’âge »*** (voir éga­le­ment la vidéo expli­ca­tive). Cela signi­fie que l’ONS a cal­cu­lé le taux de mor­ta­li­té glo­bal d’une manière qui (selon eux) s’a­juste à l’ef­fet confu­sion­nel de l’âge, et cela est « inté­gré » dans les taux de mor­ta­li­té qu’ils ont publiés. Cepen­dant, alors qu’ils déclarent ce taux de mor­ta­li­té ajus­té en fonc­tion de l’âge pour cha­cune des trois caté­go­ries dis­tinctes de per­sonnes vac­ci­nées, ils ne le déclarent pas pour l’en­semble com­bi­né de per­sonnes vac­ci­nées. Dans notre ana­lyse, et en l’ab­sence de don­nées stra­ti­fiées sur l’âge réel, nous cal­cu­lons un taux de mor­ta­li­té toutes causes ajus­té en fonc­tion de l’âge en uti­li­sant les tailles de popu­la­tion publiées par l’ONS pour cha­cune des trois caté­go­ries de vac­ci­nés. Ce n’est pas idéal car les taux ajus­tés en fonc­tion de l’âge de l’ONS sont si opaques et ne sont pas des « chiffres abso­lus ». Cepen­dant, en l’ab­sence de don­nées détaillées, cela devrait four­nir une esti­ma­tion rai­son­nable de ce que serait le taux de mor­ta­li­té toutes causes de l’ONS ajus­té en fonc­tion de l’âge pour tous les non vac­ci­nés s’ils avaient pris la peine de le décla­rer. Nous appel­le­rons cela le « taux de mor­ta­li­té vac­ci­né pon­dé­ré ». Le tableau de don­nées déri­vé des don­nées de l’ONS et uti­li­sé pour cal­cu­ler ce taux est don­né à la fin de cet article.

Il s’avère que, même en utilisant ce taux de mortalité ajusté selon l’âge, le taux de mortalité est actuellement plus élevé chez les vaccinés que chez les non vaccinés.  

Les taux de mor­ta­li­té ajus­tés selon l’âge pour les vac­ci­nés contre les non vac­ci­nés pour les semaines 1 à 26 de 2021 sont pré­sen­tés ci-des­­sous. Dans l’en­semble, le gra­phique montre qu’au fil du temps, le taux de mor­ta­li­té pon­dé­ré des vac­ci­nés a régu­liè­re­ment aug­men­té et qu’à la semaine 16 (23 avril 2021), il a dépas­sé celui des non vaccinés.

La semaine 1 se ter­mine le 6 jan­vier 2021, la semaine 26 se ter­mine le 2 juillet 2021

 

Le gra­phique sug­gère une ten­dance de mor­ta­li­té sai­son­nière nor­male pour les non vac­ci­nés, avec un pic hiver­nal la semaine 6, le 12 février 2021, et une baisse constante vers l’é­té. En revanche, le sché­ma pour les vac­ci­nés est com­plè­te­ment dif­fé­rent. À par­tir de la semaine 24, les taux de mor­ta­li­té des vac­ci­nés et des non vac­ci­nés semblent conver­ger au début de l’été.

Comme les don­nées de l’ONS décom­posent les don­nées au fil du temps pour les trois caté­go­ries de vac­ci­nés (ceux dans les 21 jours sui­vant la pre­mière dose, ceux dans les 21 jours après la pre­mière dose et ceux après deux doses), nous pou­vons éga­le­ment tra­cer des gra­phiques de mor­ta­li­té pour cha­cune de ces caté­go­ries. . Le taux de mor­ta­li­té, pour la semaine 26, jus­qu’au 2 juillet, pour les non vac­ci­nés est d’en­vi­ron 25 décès pour 100 000. Mais il existe de grandes dif­fé­rences entre les taux de mor­ta­li­té pour les dif­fé­rentes caté­go­ries de décès vac­ci­nés. Par exemple, pour ceux après 21 jours de pre­mière dose, la mor­ta­li­té com­pa­rable est d’en­vi­ron 89 décès pour 100 000 per­sonnes (un nombre qui a consi­dé­ra­ble­ment aug­men­té depuis jan­vier), tan­dis que pour les per­sonnes vac­ci­nées avec deux doses, il y a eu envi­ron 15 décès pour 100 000 dans le même Période de juillet.


Mor­ta­li­té « toutes causes » par­mi les vac­ci­nés en Angleterre

Les ten­dances des dif­fé­rentes caté­go­ries de vac­ci­na­tion sont éga­le­ment pré­oc­cu­pantes. Contrai­re­ment aux non vac­ci­nés, les taux de mor­ta­li­té des vac­ci­nés ont d’a­bord aug­men­té à par­tir de valeurs ini­tiales très faibles, mais ont ensuite aug­men­té, tan­dis que celui des non vac­ci­nés a dimi­nué. Les gra­phiques ci-des­­sous montrent ces modèles.

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Depuis le 19 mars, le taux de mor­ta­li­té par vac­ci­na­tion à double dose a aug­men­té d’une semaine à l’autre de manière plus ou moins constante. Le taux de mor­ta­li­té chez les per­sonnes plus de 21 jours après la pre­mière dose a aug­men­té consi­dé­ra­ble­ment au prin­temps (à la semaine 14) et est res­té éle­vé par la suite. La mor­ta­li­té dans les 21 jours sui­vant la vac­ci­na­tion a ini­tia­le­ment aug­men­té, mais semble s’être sta­bi­li­sée, quoique avec un peu de bruit. Nous lais­se­rons à nos col­lègues cli­ni­ciens le soin d’ex­pli­quer pour­quoi il existe des modèles si différents.

En rai­son des limites et des erreurs pos­sibles dans les don­nées de l’ONS**, de nom­breuses mises en garde doivent être appli­quées à notre ana­lyse brute (y com­pris cer­taines qui sont cou­vertes dans le post pré­cé­dent ). Mais nous pou­vons conclure que les propres don­nées de l’ONS ne cor­ro­borent pas les affir­ma­tions concer­nant l’efficacité/l’innocuité du vac­cin.  

Il est éga­le­ment impor­tant de noter que la popu­la­tion de per­sonnes vac­ci­nées devient suf­fi­sam­ment impor­tante et repré­sen­ta­tive pour que la cri­ti­ci­té de l’a­jus­te­ment de l’âge dimi­nue consi­dé­ra­ble­ment. Nous ferons une ana­lyse de sui­vi qui en tien­dra compte.

* Pour ceux qui ont répon­du à cet article en disant qu’ils ne com­pre­naient pas pour­quoi nous nous concen­trons sur la mor­ta­li­té toutes causes :

Pour­quoi la mor­ta­li­té « toutes causes » est la mesure plus appro­priée pour une ana­lyse glo­bale des béné­­fices-risques des vac­cins anti-Covid

  • Si le Covid était aus­si dan­ge­reux que pro­cla­mé —et si les vac­cins étaient aus­si effi­caces que pro­cla­més — nous devrions main­te­nant avoir consta­té beau­coup plus de morts Covid par­mi les non vac­ci­nés que par­mi les vac­ci­nés (dans chaque groupe d’âge).
  • Si le vac­cin était aus­si sûr que pro­cla­mé, alors il aurait dû y avoir très peu de décès sup­plé­men­taires dus à des causes non Covid par­mi les vac­ci­nés que par­mi les non vac­ci­nés (dans chaque groupe d’âge).
  • Ain­si, le nombre de morts « toutes causes » devrait être plus éle­vé par­mi les non vac­ci­nés que par­mi les vac­ci­nés (dans chaque groupe d’âge), confir­mant que les béné­fices de la vac­ci­na­tion dépas­se­raient les risques.
  • Comp­ter les morts « toutes causes » neu­tra­lise le pro­blème de la défi­ni­tion des « cas Covid » ou des « morts Covid » (défi­ni­tions qui peuvent être faci­le­ment mani­pu­lées pour sou­te­nir les dif­fé­rentes narrations).
  • Nous défi­nis­sons une per­sonne comme « vac­ci­née » si elle a reçu au moins une dose. Comme nous ne sommes pas inté­res­sés à savoir si une per­sonne est deve­nue un « cas Covid », toute autre défi­ni­tion est erro­née car elle ne recon­naî­tra pas que les effets indé­si­rables (y com­pris la mort) des vac­cins sont très sus­cep­tibles de se pro­duire peu de temps après la vaccination.
  • Le fait que le CDC compte main­te­nant comme « non vac­ci­née » une per­sonne qui meurt moins de 14 jours après la seconde injec­tion, ou juste après la pre­mière dose, pour­rait être inté­res­sant si nous nous inté­res­sions uni­que­ment à l’aptitude du vac­cin à stop­per l’infection. Mais dans le contexte de notre recherche des causes de la mort, uti­li­ser cette façon de comp­ter serait par­fai­te­ment frauduleux.

 

** Limi­ta­tions et erreurs poten­tielles dans les don­nées de l’ONS (mer­ci à Clare Craig pour en avoir iden­ti­fié certaines)

  • Ne four­nit pas les don­nées brutes clas­sées par âge.
  • Le score stan­dar­di­sé selon l’âge uti­li­sé par l’ONS s’ap­puie sur les don­nées du recen­se­ment de 2011 pour déter­mi­ner les pro­por­tions de popu­la­tion dans chaque caté­go­rie d’âge. Ces pro­por­tions ont chan­gé depuis 2011 et, comme nous l’a­vons noté dans cet article , ces dif­fé­rences peuvent modi­fier consi­dé­ra­ble­ment les résultats.
  • Il existe des inco­hé­rences dans les chiffres de vac­ci­na­tion entre les don­nées de l’ONS et les don­nées du Natio­nal Immu­ni­za­tion Mana­ge­ment Ser­vice (NIMS). Par exemple, à la semaine 26, le NIMS compte 28,1 mil­lions de per­sonnes de plus de 18 ans qui ont eu une deuxième dose, mais l’ONS n’en compte que 23,3 millions.
  • La popu­la­tion totale de l’ONS est de 16,6 mil­lions de moins que l’en­semble de la popu­la­tion. Seuls 12,6 mil­lions ont moins de 18 ans, les 4 mil­lions res­tants sont donc omis pour une autre raison.
  • Les taux des non vac­ci­nés au 8 jan­vier sont infé­rieurs à ceux des doubles vac­ci­nés en été. De plus, le 8 jan­vier, seuls 12% des plus de 65 ans avaient été vac­ci­nés, de sorte que la popu­la­tion non vac­ci­née aurait dû avoir un taux de mor­ta­li­té très simi­laire aux niveaux de base.
  • Les taux de mor­ta­li­té heb­do­ma­daires ajus­tés en fonc­tion de l’âge (pour les décès non liés à Covid) en forte aug­men­ta­tion pour les 38 mil­lions de per­sonnes non vac­ci­nées en jan­vier sont tota­le­ment incom­pa­tibles avec les chan­ge­ments heb­do­ma­daires des années pré­cé­dentes. Bien que cette popu­la­tion exclut les moins de 18 ans et les 1,2 mil­lion (prin­ci­pa­le­ment les plus de 65 ans) qui avaient alors reçu leur pre­mière dose, nous ne nous atten­drions pas à ce que le taux de mor­ta­li­té de cette popu­la­tion soit radi­ca­le­ment dif­fé­rent du taux de mor­ta­li­té de l’An­gle­terre obser­vé ces der­nières années comme rap­por­té dans un autre rap­port de l’ONS .
  • En fin de compte, nous devons exclure les décès non natu­rels tels que les meurtres, les acci­dents et les sui­cides, car ils peuvent intro­duire un biais entre les cohortes, en par­ti­cu­lier dans les caté­go­ries d’âge jeunes où le nombre total de décès est faible.

Voi­ci les don­nées du tableau 4, les don­nées brutes, pour les décès de Covid-19, telles que four­nies par l’ONS :

Voi­ci les don­nées du tableau 5, les don­nées brutes, pour les décès toutes causes confon­dues à l’ex­cep­tion du Covid-19, telles que four­nies par l’ONS :

Enfin, voi­ci les don­nées que nous avons uti­li­sées pour cal­cu­ler les taux de mor­ta­li­té com­bi­nés toutes causes ajus­tées selon l’âge et le taux de mor­ta­li­té vac­ci­né pondéré.

***


La défi­ni­tion de l’ONS des taux de mor­ta­li­té stan­dar­di­sés selon l’âge (cli­quez pour agrandir)

Source : https://​pro​ba​bi​li​tyand​law​.blog​spot​.com/​2​0​2​1​/​0​9​/​a​l​l​–​c​a​u​s​e​–​m​o​r​t​a​l​i​t​y​–​r​a​t​e​s​–​i​n​–​e​n​g​l​a​n​d​.​h​tml