Hier soir, dimanche 28 décembre, j’ai été invité par Idriss sur sa chaîne, et nous avons eu quelques échanges importants sur la responsabilité historique, à mon avis, des vrais journalistes (qu’on appelle médias alternatifs) dans l’éducation populaire nécessaire pour nous préparer enfin massivement à NOTRE ÉVASION de la prison politique où nous enferment les élus depuis 1789.
SYNTHÈSE : L’URGENCE DE L’ESPRIT CONSTITUANT
1. Le Diagnostic : Un piège antidémocratique structurel
Pour Étienne Chouard, l’Union Européenne et les gouvernements actuels illustrent une dérive fasciste au sens mussolinien du terme (fusion de l’État et des grandes corporations). Le péché originel reste le viol du « Non » au référendum de 2005 via le traité de Lisbonne.
Le système électoral est décrit comme une courroie de transmission permettant aux puissances financières de s’emparer du pouvoir politique. Tant que les citoyens restent de simples électeurs, ils sont maintenus dans un état d’infantilisation (« tutelle »), subissant les décisions sans pouvoir les contester (guerres, dettes, lois liberticides).
2. Le Concept Clé : Devenir « Adulte Politique«
La solution ne viendra d’aucun sauveur ni d’aucune élection présidentielle (2027 est un leurre). Le seul salut réside dans la transformation massive des électeurs obéissants en citoyens constituants.
L’électeur est un enfant qui demande des solutions à des représentants.
Le constituant est un adulte qui écrit lui-même les règles de sa représentation pour limiter les abus de pouvoir.
La Constitution n’est pas un texte juridique, pas une affaire de juristes, mais l’acte politique suprême qui doit appartenir au peuple.
3. La Stratégie : Le rôle des Médias Libres
Chouard lance un appel critique aux journalistes et médias indépendants et aux intellectuels soucieux de souveraineté populaire (Toxin, Nexus, Canard Réfractaire, Idriss Aberkane, Elucid, Olivier Berruyer, Louis Fouché, Le Monde moderne (Alexis Poulain), Corinne Lalo, Alexis Haupt, Le Grand Soir, le CSI (Conseil scientifique indépendant), Kairos, France Soir, Le Média, GPTV, BAM!, Le Média en 442, Le Média pour tous, Blast, QG, Le Diplo, Esprit critique, Sagesse des foules, Juste milieu, J’suis pas content TV (Greg Tabibian), Omerta, TVL, UPR TV, S&P, Trouble fait, Antithèse, The Swiss Box, Michel Collon (Investig’Action), PMO (Pièces et main-d’œuvre), La décroissance, Fakir, L’Antipresse, Karl Zéro, Denis Robert, Emmanuel Todd, Livre noir, Reporterre, Basta, Acrimed, Là-bas si j’y suis, Frustration magazine, François Bégaudeau, Thinkerview, Boulevard Voltaire, Pierre-Yves Rougeyron, Juan Branco, Tatiana Ventôse, Front populaire, Le Courrier des stratèges, Stratpol, Thierry Meyssan, Michel Onfray, Les Incorrectibles (Éric Morillot), Christian Combaz, Charles Gave, Chloé Frammery, Pierre Jovanovic, Momotchi, Zoé Sagan, Didier Maïsto, Fabrice Arfi, Natacha Polony, Jérémie Mercier, Pierre Lévy (Ruptures), Jean-Claude Michéa, Barbara Stiegler, Franck Lepage, Patrick Viveret, Grégoire Chamayou, Thomas Guénolé, Régis de Castelnau, Jacques Sapir, Gaël Giraud, Frédéric Lordon, Myret Zaki, Bruno Guigue, Claude Rochet, Aurélien Bernier, Jean Bricmont, Maurice Lemoine, Romain Migus, Viktor Dedaj, Maxime Vivas, Beranrd Friot, Alain Supiot, Julien Duval, Marie-Monique Robin, Claude et Lydia Bourguignon, Jean-Marc Jancovici, Alexandre Boisson, Fabrice Epelboin, Alexandre Langlois, Yves Sintomer, Dimitri Courant, Loïc Blondiaux, Francis Dupuis-Déri, David Van Reybrouck, Jacques Testart, Marion Sigaut, Annie Lacroix-Riz, Philippe Derudder, Étienne Campion (Critique de la raison européenne), Camille Adam (Au nom de l’Europe), Fabrice Di Vizio, Béatrice Rosen, Adina de Souzy (Péonia), Arnaud Durand (avocat), Richard Détente (Grand angle), Pierre-Guillaume Mercadal, Lise Philippe, Kate, Stéphanie Reynaud (Tribune libre), etc.). Il leur reproche de singer les médias et intellectuels mainstream en ne commentant que l’actualité législative (les scandales) sans jamais donner l’exemple d’une réflexion citoyenne vers une solution de fond des scandales dénoncés, sans jamais préparer l’évasion de notre prison politique par un processus constituant populaire.
Il propose un changement de paradigme : ces médias libres, ces vrais journalistes devraient prendre conscience de leur responsabilité historique dans l’émancipation : ils devraient normaliser la pensée constituante en organisant quotidiennement des réflexions, des conversations, des ateliers et des débats sur comment écrire les règles, plutôt que de débattre sur ce que font les joueurs. Cela aiderait, en plus, à dépasser le clivage gauche-droite, paralysant et hystérisant.
4. Propositions et Outils Concrets
Institutions : Remplacement de l’élection par le tirage au sort (seul antidote à la corruption et aux partis) et mise en place du RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne).
Guerre : Inscription dans la Constitution que seul un référendum peut déclarer une guerre (« Skin in the game » : ceux qui votent la guerre doivent la faire).
Outils numériques : Utilisation de l’IA (GPT Constituant : chouard.org/gpt) pour aider à la rédaction et ralliement via la plateforme CompteSurMoi.org pour briser l’isolement des citoyens éveillés.
Exemple local : La démocratie directe fonctionne déjà à petite échelle (exemple de la mairie vraiment démocratique de Ménil-la-Horgne).
Conclusion
L’entretien est un appel à l’action individuelle et collective. Il ne s’agit plus de militer pour un candidat, mais de s’entraîner à écrire la Constitution pour, le moment venu (effondrement ou basculement), être prêts à instituer une véritable démocratie.
PLAN de l’entretien : « LA RESPONSABILITÉ HISTORIQUE DE NOS VRAIS JOURNALISTES :
NOUS DONNER L’EXEMPLE QUOTIDIEN DE CONVERSATIONS CONSTITUANTES, POUR PRÉPARER ENSEMBLE NOTRE ÉVASION »
0:01 – Introduction : L’effondrement des systèmes et le parallèle URSS/UE
Idriss Aberkane introduit le concept d’esprit constituant et dresse un parallèle historique entre la fin de l’URSS et la situation actuelle de l’Union Européenne, évoquant le déni démocratique et la censure (cas Jacques Baud, Xavier Moreau).
« Le communisme c’est le gouvernement des soviets et l’électrification de tout le pays… le gouvernement des soviets a fini par disparaître […] Je ne jette pas la pierre à ceux qui ont cru à l’Union européenne […] Le problème c’est que c’est pas du tout démocratique. »
4:28 – Le péché originel : La trahison du Traité de Lisbonne
Étienne Chouard revient sur le « Non » au référendum de 2005 et son contournement en 2008. Il qualifie cet événement de « viol » politique, soulignant l’absence d’institutions pour protéger la volonté populaire.
« Ce viol en fait qui est une tournante hein, c’est collectif, c’est tour à tour « la droite », « la gauche », « le centre » […] C’est ce viol parlementaire qui a permis d’intégrer le traité de Lisbonne. »
« Nous n’avons aucun moyen institutionnel de nous défendre […] Nous n’avons aucune puissance politique pour nous opposer aux pires trahisons de nos représentants. »
6:41 – L’indépendance des médias : Condition sine qua non de la démocratie
Discussion sur la nécessité de rendre les médias indépendants des puissances d’argent. Chouard insiste sur la « mise en scène des conflits » comme pilier démocratique fondamental pour éclairer l’opinion avant chaque vote.
« L’interdiction à toute personne physique ou morale d’acheter un média. Les médias doivent appartenir à ceux qui y travaillent et à leurs lecteurs. »
« La démocratie à Athènes déjà […] c’était la mise en scène des conflits. »
11:09 – Définition du journaliste : Un « inquiéteur de pouvoir«
Réflexion sur le rôle du journaliste qui ne doit pas servir la soupe au gouvernement mais le contrôler. Critique de la servilité médiatique actuelle.
« Un journaliste, c’est d’abord un inquiéteur de pouvoir. »
« Le fait que les riches puissent acheter les journalistes comme on achète une voiture est tout à fait catastrophique pour l’humanité toute entière. »
19:33 – L’éveil constituant : Devenir des adultes politiques
C’est le cœur du propos de Chouard : cesser d’être de simples électeurs (des enfants) pour devenir constituants (des adultes). Il ne faut rien attendre des élus, mais s’entraîner à écrire les règles nous-mêmes.
« Si on est électeur, on n’est rien du tout. On est des enfants quoi. […] Des citoyens dignes de ce nom sont capables de penser leur contrat social. »
« C’est pas la constitution qui va nous sauver, c’est le fait que nous devenions des adultes politiques. »
23:03 – Appel aux médias alternatifs : Changer de paradigme
Chouard lance un appel aux médias libres (Toxin, Nexus, Canard Réfractaire, Elucid, etc.) pour qu’ils cessent de ne commenter que l’actualité législative (les « scandales ») et intègrent une dimension constituante régulière.
« Il me semble que notre responsabilité historique, plus que d’informer, c’est de donner l’exemple d’une pensée en adulte politique. »
« Il faut qu’on banalise la pensée constituante. Il faut qu’on la normalise. »
38:00 – L’outil de ralliement : CompteSurMoi.org
Présentation d’un nouvel outil numérique destiné à compter les « consciences constituantes » pour briser le sentiment d’isolement et montrer que le nombre est là.
« C’est un compteur pas vraiment de constituants, c’est plutôt un compteur de consciences constituantes. »
« Tout commence par une conscience, et l’action vient après. »
42:18 – La métaphore de la tutelle : L’infantilisation des citoyens
Aberkane et Chouard discutent de la relation infantilisante entre élus et citoyens. Tant que le peuple n’écrit pas les règles, il reste sous la tutelle des « grandes personnes ».
« On n’est pas adulte tant qu’on n’est pas constituant parce qu’on considère qu’on a besoin d’une grande personne » pour décider à notre place. (Aberkane)
« Tout pouvoir va jusqu’à ce qu’il trouve une limite. Nous ne fixons aucune limite. » (Chouard)
47:00 – La division gauche-droite et la paralysie du débat
Critique de l’incapacité de la gauche actuelle à débattre, paralysée par une « police de la pensée » (antifas). Chouard prône la conversation « virile » (au sens de Montaigne) avec l’adversaire pour chercher le vrai.
« Les gens de gauche sont tellement sûrs d’avoir raison… et surtout ils sont complètement dépolitisés : incapables de discuter avec ceux qu’ils considèrent comme des ennemis.«
Dans une bonne conversation (à la manière de Montaigne), « On ne devrait pas du tout chercher […] à avoir raison. On cherche à ne pas se tromper. On cherche à savoir où est le vrai. »
1:03:00 – Le fascisme moderne : Fusion de l’État et des grandes entreprises
Chouard reprend la définition mussolinienne du fascisme pour qualifier l’Union Européenne actuelle. Il explique que l’élection est la courroie de transmission qui donne le pouvoir politique à ceux qui ont le pouvoir économique (les plus grands marchands).
« Le fascisme c’est la fusion entre l’État et les grandes entreprises disait Mussolini […] On y est. Ceux qui ne le voient pas ont besoin de changer de lunettes. »
« L’élection […] a permis de faire des usuriers le souverain ! Au secours ! »
1:21:28 – Outils concrets : GPT Constituant et Ateliers
Démonstration de l’usage de l’IA (Chat GPT Constituant sur le site de Chouard : chouard.org/gpt) pour aider les citoyens à rédiger des articles de constitution. Mention des ateliers à venir sur la souveraineté alimentaire avec Pierre-Guillaume Mercadal.
« La Constitution, ça n’est pas du droit ! Faites attention à ça […] La constitution, ça n’est pas du droit. Entendez-moi : la constitution, c’est politique. Ne l’abandonnez pas à des experts »
« C’est notre responsabilité […] de donner l’exemple de ces conversations constituantes pour montrer aux gens comme c’est simple », comme c’est naturel, comme c’est évident.
1:35:00 – L’exemple municipal : Mairie de Ménil-la-Horgne
Illustration de la démocratie directe réussie à petite échelle avec l’exemple du maire Claude Kaiser et de l’assemblée citoyenne locale. Voir l’atelier Nexus #10, formidable !
« Il a décidé au début […] on va mettre en place une assemblée citoyenne et c’est elle qui va décider et puis, en tant que maire démocrate, je ferai ce qu’elle dit. »
1:42:00 – Motivation personnelle : « Pourquoi tu fais tout ça, Idriss ?«
Aberkane explique son engagement par le refus de la honte et le besoin de pouvoir se regarder dans une glace, citant l’affaire Raoult comme déclencheur d’une résistance face au « terrorisme intellectuel ».
« Mon centre cède, ma droite est encerclée. Situation idéale, j’attaque. »
« Je voulais pas avoir à me répondre à moi-même et à mes enfants […] Qu’est-ce que tu faisais pendant que […] l’Union européenne était en train de devenir une dictature ? »
1:54:20 – Question : que pensez-vous de l’idée de la suppression des partis politiques ?
En réponse à une question sur Simone Weil, Chouard explique que supprimer les partis sans supprimer l’élection serait une erreur absolument inacceptable. Seul le tirage au sort rendra les partis obsolètes, naturellement.
« Ce serait la plus mauvaise idée du monde de d’interdire les partis politiques en gardant l’élection : les gens vont vous détester à mort car vous les priveriez de tout espoir d’accéder au pouvoir pour décider d’un monde meilleur. »
« Alors que, si vous instituez le tirage au sort, les partis vont disparaître d’eux-mêmes, naturellement, tranquillement, juste parce qu’ils ne serviront plus à rien. »
2:02:04 – Question : Guerre et Constitution
Alerte sur les mécanismes de PEUR utilisés par le gouvernement pour obtenir notre docilité (exactement comme le font toutes les mafias). Nécessité absolue d’inscrire dans la Constitution l’interdiction pour l’exécutif (et tous les politiciens) de nous mentir, de nous inquiéter, et bien sûr de déclarer la guerre sans référendum.
« Il faut interdire au chef de l’exécutif […] de déclarer la guerre. Et ceux qui ont voté oui au référendum […] il faudra qu’ils aillent la faire [la guerre]. »
2:06:14 – Conclusion : Pas de sauveur pour 2027, à part VOUS !
Chouard rejette l’idée de chercher un candidat pour la présidentielle. Le seul « personnage » qui compte est l’électeur qui s’éveille. Il conclut sur les racines nazies de la construction européenne et la nécessité de désobéissance de l’armée aux ordres scélérats.
« On ne va pas être sauvé par un sauveur. […] Ils vont tuer le sauveur, s’il existe. »
« Mon personnage préféré là, c’est un personnage conceptuel : c’est un électeur qui percute, qui prend conscience […] qu’il faut qu’il soit constituant, personnellement. » Urgemment.


0 commentaires