Une Nôtre Histoire – Démocratie & institutions n°2 : CONSTITUTION = contrat social entre les SEULS représentés (à l’exclusion des élus et des experts) et dont la force juridique est immense

10/03/2022 | 0 commentaires

Une Nôtre His­toire, suite :

Voi­ci le deuxième épi­sode de ma série « Démo­cra­tie et institutions » :
La CONSTITUTION est un contrat social, pas­sé entre les SEULS repré­sen­tés, et sa force juri­dique est immense.

Entre tous les petits pro­blèmes tech­niques (à gérer seul au moment d’en­re­gis­trer) et mon chat affec­tueux mais exi­geant (qui réclame que je ne bouge plus, qui perd ses poils et qui me plante ses griffes dans la peau en ron­ron­nant), j’ai beau­coup plus de mal que d’ha­bi­tude à me concen­trer… 🙂 J’es­père que, avec le temps, ça va s’arranger.


Voi­ci (en texte) la sub­stance de ce que je vou­lais vous dire ici :

1 – QU’EST-CE QUE LA CONSTITUTION ?

En rédi­geant libre­ment une consti­tu­tion com­mune, en déci­dant sou­ve­rai­ne­ment com­ment elle veut être repré­sen­tée poli­ti­que­ment, une mul­ti­tude devient un peuple.

Une consti­tu­tion digne de ce nom peut être vue comme un « contrat social » (a) doté d’une force juri­dique supé­rieure et pré­sen­tant des enjeux poli­tiques majeurs, et ce contrat doit res­pec­ter quelques grands prin­cipes (b) que tout citoyen digne de ce nom devrait connaître :

a – UN CONTRAT SOCIAL ENTRE CEUX QUI VEULENT ÊTRE REPRÉSENTÉS fixant les règles de leur représentation

Une consti­tu­tion est une règle supé­rieure com­mune accep­tée par tous — d’abord au départ et ensuite chaque fois qu’elle est cor­ri­gée — pour aider les indi­vi­dus à ne pas s’entretuer et même à vivre en paix mal­gré les inévi­tables oppo­si­tions d’intérêts par­fois très contradictoires.

Ce « contrat social » — pacte pas­sé entre des per­sonnes qui estiment avoir besoin d’être repré­sen­tés — fixe les règles de la repré­sen­ta­tion, il fait émer­ger des « repré­sen­tants » dont on défi­nit les pou­voirs et la façon de les contrô­ler, de les inquié­ter, pour se pro­té­ger de leurs abus.

ATTENTION ⚠
À ce moment pré­cis de la réflexion se joue un drame, une erreur pro­fonde et fré­quente, dont les consé­quences sont catas­tro­phiques pour toute l’humanité :

le contrat social n’est PAS passé entre le peuple et ses représentants, mais entre les citoyens du peuple exclusivement, à un moment où les représentants n’existent pas encore. C’est le contrat social qui va faire naître les représentants, donc les représentants ne sont PAS parties au contrat social, surtout pas.

On y revien­dra bien­tôt, dans la par­tie consa­crée au pro­ces­sus constituant.

En gros, la consti­tu­tion nous sert à dire com­ment nous vou­lons être repré­sen­tés : vou­lons-nous des repré­sen­tants qui soient nos ser­vi­teurs ou bien nos maîtres ? Com­ment allons-nous dési­gner nos repré­sen­tants : élec­tions et/ou tirage au sort ? Quels modes de scru­tin ? Quels man­dats ? Com­ment les repré­sen­tants (tous les pou­voirs) vont-ils être contrô­lés en cours de man­dat ? Quelle puis­sance poli­tique (quelle sou­ve­rai­ne­té) nous est confé­rée (à nous, les citoyens repré­sen­tés) en oppo­si­tion ou en com­plé­men­ta­ri­té avec la puis­sance des repré­sen­tants ? Com­ment sont répar­tis les dif­fé­rents pou­voirs ? Com­ment sera révi­sée la consti­tu­tion ? Tout ça se décide dans la consti­tu­tion. On y reviendra.

Ces « règles de la repré­sen­ta­tion » ont une FORCE JURIDIQUE immense (1), ce qui fait qu’elles pré­sentent un ENJEU POLITIQUE vital (2) pour la liber­té et la justice :

1) FORCE JURIDIQUE de la constitution

Pour­quoi la consti­tu­tion est-elle si importante ?
La consti­tu­tion est au som­met de la pyra­mide des normes obli­ga­toires, tout en haut de l’état de droit, c’est la loi supé­rieure à toutes les autres ; on l’appelle par­fois le droit du droit : elle dit com­ment doit être écrit (et appli­qué) le droit.
Pour notre vie quo­ti­dienne, son impor­tance est consi­dé­rable : c’est parce que l’É­tat est lui-même sou­mis au droit qu’on peut par­ler d’É­tat de droit.

a) Toutes LES PERSONNES por­teuses d’un pou­voir sont sou­mis à la constitution :
o La police obéit à la constitution.
o L’armée obéit à la constitution.
o Les juges, les avo­cats, les huis­siers, les gar­diens de pri­son obéissent à la constitution.
o Le pré­sident de la Répu­blique, les ministres, les pré­fets, les maires et les par­le­men­taires, tous ceux qui nous servent obéissent à la constitution.
o Tous les fonc­tion­naires, tous les pou­voirs en place, doivent res­pec­ter la constitution.

b) Toutes LES RÈGLES ET DÉCISIONS doivent être conformes à la constitution :
o toutes les lois doivent res­pec­ter la constitution,
o tous les règle­ments (décrets, arrê­tés, ordon­nances…) doivent res­pec­ter la constitution,
o tous les actes et juge­ments doivent res­pec­ter la constitution,
o tous les trai­tés doivent res­pec­ter la constitution…

La constitution ne sert pas qu’à instituer des représentants : LA CONSTITUTION SERT SURTOUT À INQUIÉTER LES REPRÉSENTANTS, À LES DIVISER, À LES CONTRÔLER, À LES AFFAIBLIR !, POUR NOUS PROTÉGER TOUS CONTRE LEURS ABUS.

On voit là que ce texte est véri­ta­ble­ment essen­tiel. Nous sommes donc com­plè­te­ment fous de nous en désintéresser.

c) Mais atten­tion aux « experts » constitutionnels :

Atten­tion : les juristes se sont appro­prié l’autorité sur la consti­tu­tion (en disant « nous sommes les seuls à pou­voir dire vala­ble­ment ce qui a été, ce qui doit être, ce qui peut être, et ce qui ne peut pas être… en matière de consti­tu­tion), mais je pré­tends que

LES JURISTES SONT ILLÉGITIMES À S’ARROGER LE MONOPOLE DU SAVOIR CONSTITUANT (comme si la constitution n’était qu’un simple objet technique) : la constitution est si haut placée que ce n’est plus du droit, c’est de la politique ; ce texte est si important qu’il ne doit PAS être capté par des techniciens, des EXPERTS : ce texte fondateur du peuple appartient par nature au peuple qui accepte de s’y soumettre.

Et c’est au peuple de se faire res­pec­ter comme tel : comme le seul acteur consti­tuant acceptable.

La consti­tu­tion n’est pas un texte juri­dique mais politique.

Pro­chaine vidéo : les ENJEUX POLITIQUES (nom­breux et essen­tiels) de la constitution


L’é­mis­sion entière est ici :

 


 
Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :

 


 
Tweet cor­res­pon­dant à ce billet : 


 


 
Tele­gram cor­res­pon­dant à ce billet :
https://t.me/chouard/545
 


 

Pour m'aider et m'encourager à continuer, il est désormais possible de faire un don.
Un grand merci aux donatrices et donateurs : par ce geste, vous permettez à de beaux projets de voir le jour, pour notre cause commune.
Étienne

Catégorie(s) de l'article :

0 commentaires

Laisser un commentaire

Derniers articles

JUSTICE CITOYENNE – Regards croisés – LIVE 4 novembre 2024, 19h45

JUSTICE CITOYENNE – Regards croisés – LIVE 4 novembre 2024, 19h45

Bonjour à tous Pendant cette soirée dédiée au bilan de la période récente, où nous venons de vivre (le début d')une bascule totalitaire sous prétexte sanitaire, et demain sous prétexte de péril de guerre ou de catastrophe climatique, je parlerai de souveraineté...