[Sur notre humaine vulnérabilité aux bobards] Apprendre à se méfier des histoires officielles

26/07/2020 | 8 commentaires

L’histoire des paysans a été écrite par les citadins

l’histoire des nomades a été écrite par les sédentaires

L’histoire des chasseurs-cueilleurs a été écrite par les agriculteurs

L’histoire des peuples sans État a été écrite par les scribes du palais

Elles sont toutes répertoriées dans les archives sous le nom de « Chroniques barbares »

Auteur anonyme

cité par James C. Scott dans son livre passionnant, « Homo domesticus. Une histoire profonde des premiers États », 2017, p 234.

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Étienne

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8 Commentaires

  1. ève

    Et le nouvel ordre mondial a été écrit par des maffieux !
    Ces écrivains n’avaient guère de soucis avec l’écriture , instruits par le système payant et bourgeois , la tâche fut aisée , mais était-ce la vérité ?
    Et pendant qu’ils écrivaient les vies , critiques et ordonnances pour ceux-là même qui travaillaient pour les nourrir , ils cherchaient , mains dans les poches , le moyen à revenir à la table d’expression !
    Auraient-ils inventé des histoires à dormir debout ?
    …………………………….des contes de fées …….carabosse ?
    Quand à cette époque où nous avions paysans , agriculteurs , il faut préciser leurs différences s’il y en a , peut-être pour leur éviter les archives « barbares « !

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  2. alainr

    Le véritable crime de Robespierre : avoir défié la toute-puissance des riches
    Par Vincent Ortiz – 21 février 2017

    Source :
    https://lvsl.fr/veritable-crime-robespierre-puissance-riches/

    Extraits :
    […] « C’est aux castes fortunées que vous voulez transférer la puissance », commente Robespierre ; il ajoute : « on veut diviser la nation en deux classes, dont l’une ne sera armée que pour contenir l’autre »

    […] il prône la mise en place d’une démocratie semi-directe qui permettrait au peuple de contrôler et de révoquer ses élus, ou de voter lui-même directement ses lois sans passer systématiquement par ses représentants.

    […] l’Assemblée accepte de voter le Maximum du prix du pain et des denrées de première nécessité, ainsi qu’un relèvement des salaires ; ceux-ci sont augmentés de moitié par rapport à leur valeur de 1790.

    L’Assemblée vote également la création d’une armée de sans-culottes chargée de surveiller la distribution du pain et l’application du Maximum, ainsi qu’une série de mesures répressives contre ceux qui spéculeraient sur les prix.

    Saint-Just, un proche de Robespierre, est à l’origine des « Décrets de Ventôse » (février-mars 1794), qu’il a probablement rédigés avec lui. Ces Décrets prévoient la saisie des biens des nobles émigrés et leur redistribution aux citoyens les plus pauvres, après recensement.

    En mars 1794, une loi dite de « bienfaisance nationale » est votée : elle met en place un système de soins procurés gratuitement à domicile et une retraite pour les travailleurs pauvres à l’âge de 60 ans.

    L’abolition des privilèges devient effective, et sous l’impulsion de Saint-Just les terres sont progressivement divisées et redistribuées aux paysans. Le 4 février 1794, l’abolition de l’esclavage est votée […]

    Les « Thermidoriens » révoquent le Maximum, mettent fin aux mesures sociales imposées par Robespierre et Saint-Just, rétablissent le suffrage censitaire. Le prix des aliments monte en flèche ; en 1795, le taux de mortalité double dans Paris par rapport à l’année 1794. Une nouvelle Terreur, une « terreur blanche » est mise en place ; elle a pour fonction d’écraser les insurrections populaires. Les colons esclavagistes reparaissent au grand jour. Quelques années plus tard, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage… L’ère du libéralisme triomphant , appuyé par l’État, pouvait enfin commencer.

    […] Après avoir guillotiné Robespierre, les Thermidoriens ont bâti sa légende noire ; pour discréditer ses idées, ils ont noirci son action politique en lui attribuant tous les crimes commis sous la Terreur. Il fallait que l’homme qui s’attaquait au pouvoir des riches et à l’inégalité sociale soit transformé en monstre afin qu’il n’ait pas d’imitateurs.

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    • joss

      Merci Berberis, je ne connaissais pas cette chaîne Youtube. Intéressant.
      Mika est bien gentil avec Aurélien, car les charges sur les 14 points auraient pu être encore plus lourdes.

      Réponse
      • Berberis

         je suis bien d’accord, et les raisons qui le pousse à une telle réaction excessive(zèle) proviennent, soit du fait qu’il ne s’alimente en info que dans la presse vendue, soit qu’il est bourgeois lui-même et attend cet état totalitaire qui lui donnera, croit-il, tout ce dont il désire, bientôt libéré des gueux, ou un manque de réflexion, sous le coup de l’émotion (excès de sensibilité).
        (J’ai trouvé le partage sur la chaîne du vilain petit canard(Huysmans) qui publie aussi sur Agora.
        je farfouille un peu partout 😉

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  3. Du vent dans les naseaux

    Mettons que nous soyons grassement nourris de légendes.
    J’écoutais dernièrement A.Supiot sur le web. Juste pour le plaisir ; après, dans la vraie vie, j’en ai pas l’usage. Mon commentaire intérieur ? « Eh bé, qui l’eût cru ? »
    Arrive un autre, qui lui assène au fusil-mitrailleur une tirade longue comme le bras, que je ne peux résumer en substance que par : M. le pr au Collège de France, vous vous plantez sur toute la ligne. Supiot essuie l’assaut avec l’impassibilité qu’on lui connaît et, miracle du web, avant qu’il n’ait ouvert la bouche, on l’entend penser !  » Putain, à quoi ça sert ce que je fais ? » Puis, il mouche l’olibrius en deux coups de cuillère à pot. Ah…?! Ma conclusion ? Supiot raconte bien mieux que l’autre. C’est vachement plus joli quand c’est lui.
    Celui qui ne peut recevoir qu’ainsi les discours qu’on lui sert, ne peut vivre que de légendes. Indépendamment de la validité de ces discours et de l’efficacité de la chasse aux bobards.
    Mon pseudo prévient que je navigue au blair parce que j’ai pas grand-chose dans le cigare. Ma déficience intellectuelle, liée à une maladie incurable, ne me dispense pas de l’obligation de comprendre assez pour me diriger dans la vie. Ça ne fait pas de moi une idiote pour autant : dans ma rue, chacun pour ses raisons, on est tous bas de plafond. Et c’est aussi sur nous que vous comptez, Étienne, pour sauver le monde.
    A propos de Supiot et du management, que faites-vous quand vous dites : à chacun de trouver les moyens de parler de la constitution autour de lui ? N’oubliez-vous pas d’examiner une part du procédé? Tant qu’on ne tient pas tout, peut-on affirmer qu’on tient le truc… sans se gargariser d’une légende de plus ? Je vous ai laissé un post à la page du premier débat avec Bascar. Puisqu’il ne vous a rien inspiré (il y est question de salon de coiffure), il est déplacé de ma part d’insister. Néanmoins…
    PS: tout ça n’est pas tout à fait vrai : je vois bien que si c’est plus joli avec Supiot, c’est grâce à son effort, dans son travail de vulgarisation, de  rattacher la carte au territoire, comme il dit. Et que l’autre vient, juste pour faire le malin, piétiner allègrement le fruit de cet effort. Merci, donc, M. Le pr au Collège de France.

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  4. has

    La doxa (Bourdieu, 1997a, p. 30) est un « ensemble de croyances fondamentales qui n’ont même pas besoin de s’affirmer sous la forme d’un dogme explicite et conscient de lui-même ».
    Elle « formate » l’interprétation des choses, puisqu’elle guide notre compréhension du monde social, eu égard au champ auquel on appartient. Elle délimite l’espace de discussion légitime, excluant comme absurde ou impensable toute tentative pour produire une position non prévue. La doxa revêt une charge politique car elle normalise et légitime un ordre social donné.

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