CRISE SANITAIRE-ÉCONOMIQUE-DÉMOCRATIQUE / CRÉATION MONÉTAIRE – Entretien avec É. CHOUARD & Charles-Henri GALLOIS

19/04/2020 | 32 commentaires


J’aime bien Charles-Hen­ri Gal­lois, il vient d’é­crire un bon bou­quin sur la pré­ten­due « Union euro­péenne », je vous le recommande.

https://​www​.fauves​-edi​tions​.fr/​i​n​d​e​x​.​a​s​p​?​n​a​v​i​g​=​c​a​t​a​l​o​g​u​e​&​o​b​j​=​l​i​v​r​e​&​n​o​=​150

Nous nous sommes un peu par­lé, il y a deux jours, à propos :
1) de « la crise sani­taire » (qui peut être vue sur­tout comme une crise des liber­tés publiques, sous pré­texte de terreur)
et 2) de la créa­tion moné­taire une fois sor­tis de l’UE.
J’ap­pré­cie le tra­vail de ce jeune homme, que je trouve très poin­tu et per­ti­nent sur l’UE, même si, clai­re­ment, on n’est pas d’ac­cord du tout (pour l’ins­tant) sur les enjeux monétaires 🙂
Voi­ci l’en­re­gis­tre­ment de l’é­change, réa­li­sé par les mili­tants de l’UPR :
https://​you​tu​.be/​4​n​T​N​w​e​0​E​i​c​M​&​f​e​a​t​u​r​e​=​y​o​u​t​u​.be
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Étienne

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32 Commentaires

  1. Jean Molliné

    L’in­com­pré­hen­sion sur la ques­tion moné­taire est simple : Charles-Hen­ri fait une fixa­tion sur la sou­ve­rai­ne­té ban­caire alors que le sujet est la sou­ve­rai­ne­té moné­taire. Or le contrôle de la mon­naie, c’est aus­si le contrôle de la créa­tion moné­taire. Là, Charles-Hen­ri est à coté de la plaque. Reli­sez ce que j’ai écrit sur la créa­tion moné­taire dans mon essai. Éven­tuel­le­ment Étienne, joi­gnez-moi, on pour­rait en dis­cu­ter en pro­fon­deur en atten­dant la fin du confi­ne­ment et une ren­contre atten­due depuis fort longtemps.

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  2. Jérôme

    En ce qui concerne la mon­naie, je trouve que ce débat illustre le for­ma­tage – dénon­cé par Étienne – des étu­diants des écoles de com­merce, dont est issu Charles-Henri.
    Décla­rer que les cré­dits ne sont pas de la créa­tion (et des­truc­tion) moné­taire, c’est juste nier ce qu’est la monnaie !
    Et selon Étienne, même sorte de pro­blèmes avec Vincent Brousseau…

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  3. Dsbois

    A mon sens si l’UE est un pro­blème, c’est sur­tout ses gênes du libé­ra­lisme et du capi­ta­lisme. M. Gal­lois est adhé­rent de l’U­PR et l’U­PR pré­tend aller au fond des choses. Or l’U­PR dénonce l’ou­til de domi­na­tion (l’UE) mais jamais :
    1 – le méca­nisme de domi­na­tion (le capi­ta­lisme et le libé­ra­lisme – bien qu’en ce qui concerne le libé­ra­lisme, l’U­PR pro­pose de l’en­ca­drer – controle des capi­taux, lutte contre para­dis fiscaux ; …)
    2 – ceux qui ont mis en place cet outil et s’en servent à leur béné­fice exclusif.
    https://​www​.edi​tions​la​de​cou​verte​.fr/​c​a​t​a​l​o​g​u​e​/​i​n​d​e​x​-​L​a​_​v​i​o​l​e​n​c​e​_​d​e​s​_​r​i​c​h​e​s​-​9​7​8​2​7​0​7​1​8​2​6​7​8​.​h​tml
    https://​you​tu​.be/​J​E​O​j​9​1​N​7​tn8
    http://​ses​.ens​-lyon​.fr/​a​r​t​i​c​l​e​s​/​l​e​-​p​r​i​x​-​d​e​-​l​a​-​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​-​e​n​t​r​e​t​i​e​n​-​a​v​e​c​-​j​u​l​i​a​-​c​age
    Quant au cré­dit, oui, c’est de la créa­tion moné­taire. On appre­nait ça en pre­mière année de sciences éco­no­miques. Et cette mon­naie est détruite au fur et à mesure du rem­bour­se­ment du capital.

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  4. Mary

    Petite idée :
    Quand une entre­prise se crée, elle a besoin de fond propre. Pour­quoi ces fonds ne seraient pas ame­né par la Nation, après étude de ce que l’en­tre­prise veut pro­duire (uti­li­té sociale, pro­tec­tion éco­lo­gie, etc…), et « don­né » « gra­tui­te­ment ». Le mon­tant appor­té est ins­crit au bilan de l’en­tre­prise (pas­sif immobilisé).
    Pas d’emprunt avec inté­rêt à rem­bour­ser. Par contre si la pro­duc­tion s’ar­rête (l’en­tre­prise ferme ou autre rai­son), le fond propre doit être remboursé.

    Réponse
    • ève

      Excel­lente pro­po­si­tion ! Qu’en serait ‑il des impôts à payer sur les bénéfices ?

      Réponse
      • Mary

        Pas réflé­chi à cela, vous avez une idée ?

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    • joss

      Bonne idée, ce n’est plus de la mon­naie-dette comme la mon­naie stan­dard actuelle. Il reste à voir qui décide au niveau de l’en­tre­prise et de la nation (et ce qui se cache der­rière ces concepts) et par­tir de l’i­dée du « salaire à vie », de la « coti­sa­tion », de la « pro­prié­té d’u­sage des moyens de pro­duc­tion » de Ber­nard Friot.

      Réponse
      • Mary

        Les déci­sions doivent être démo­cra­tiques. Au sein de l’en­tre­prise, les fonds propres étant four­nis par la Nation, il n’y a plus d’ac­tion­naires. Peut ima­gi­ner une direc­tion col­lé­giale avec les sala­riés, des repré­sen­tants d’associations de consom­ma­teurs, etc, etc.
        Au niveau de la nation, Etienne évo­quait dans son débat avec M. Gal­lois le sys­tème ban­caire natio­na­li­sé pour ana­ly­ser les pro­jets. Peut ensuite ima­gi­ner par Dépar­te­ment une ins­tance (tirée au sort ou autre ?) avec des repré­sen­tants d’as­so de consom­ma­teurs, d’as­sos citoyennes, etc. Des MOUVEMENTS CITOYENS ASSOCIATIFS tels que : (quelques exemples) https://​www​.coli​bris​-lemou​ve​ment​.org/ https://​france​.attac​.org/ http://​www​.atterres​.org/ Pour la science : Sciences citoyennes – https://​scien​ces​ci​toyennes​.org/ Pour l’agriculture : https://​ter​re​de​liens​.org/ … etc, la liste est longue d’associations qui connaissent la réa­li­té de la vie de ter­rain, bien plus que n’importe quel élu natio­nal, dans tout domaine pour aider à déci­der qui peut pro­duire quoi, et comment.

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  5. joss

    Un extrait qui vient du sec­teur ban­caire en per­sonne, pour ceux qui auraient encore des doutes 😉

    Tra­duit de « Modern Money Mecha­nics »- Fede­ral Reserve Bank of Chi­ca­go (1994)

    QUI CRÉE L’ARGENT ?

    Les chan­ge­ments dans la quan­ti­té d’argent peuvent pro­ve­nir des actions du sys­tème de la Réserve fédé­rale (la banque cen­trale), des ins­ti­tu­tions de dépôt (prin­ci­pa­le­ment les banques com­mer­ciales), ou du public. Le contrôle prin­ci­pal, cepen­dant, incombe à la banque cen­trale. Le pro­ces­sus réel de créa­tion moné­taire a lieu prin­ci­pa­le­ment dans les banques*. Comme indi­qué pré­cé­dem­ment, les dettes exi­gibles des banques sont de l’argent. Ces pas­sifs sont les comptes des clients. Elles aug­mentent lorsque les clients déposent des devises et des contrôles et lorsque le pro­duit des prêts accor­dés par la les banques sont cré­di­tées sur les comptes des emprun­teurs. En l’ab­sence de réserves légales obli­ga­toires, les banques peuvent consti­tuer des dépôts en aug­men­tant les prêts et les inves­tis­se­ments tant qu’ils conservent suf­fi­sam­ment de devises pour rache­ter quels que soient les mon­tants que les déten­teurs de dépôts veulent conver­tir en mon­naie. Cette carac­té­ris­tique unique du sec­teur ban­caire a été décou­vert il y a plu­sieurs siècles.
    *Afin de décrire le pro­ces­sus de créa­tion moné­taire aus­si sim­ple­ment que pos­sible, le terme « banque » uti­li­sé dans cette bro­chure doit être com­pris comme englo­bant toutes les ins­ti­tu­tions de dépôt. Depuis la déré­gle­men­ta­tion des ins­ti­tu­tions de dépôt et la Loi sur le contrôle moné­taire de 1980, toutes les ins­ti­tu­tions de dépôt ont été auto­ri­sées à offrir des comptes d’o­pé­ra­tions rému­né­rés à cer­tains clients. Les comptes de tran­sac­tions de tous les dépo­si­taires sont sou­mis à l’o­bli­ga­tion de consti­tu­tion de réserves fixée par la Réserve Fédé­rale. Ain­si, ces ins­ti­tu­tions, et pas seule­ment les banques com­mer­ciales, ont le poten­tiel de créa­tion monétaire. 

    Réponse
  6. joss

    Sur l’influence de la banque cen­trale sur les banques commerciales…
    Extrait tra­duit de « Money and Sus­tai­na­bi­li­ty : Appen­dix A » – Ber­nard Lietaer
    « Si vous com­pre­nez cette « alchi­mie de l’argent », vous avez com­pris le plus mys­té­rieux secret de notre sys­tème monétaire.
    Selon ce sché­ma théo­rique, il semble tou­te­fois que les banques ne puissent accor­der de cré­dits que dans la mesure où elles dis­posent de réserves suf­fi­santes.
    Dans la pra­tique, cepen­dant, les banques n’at­tendent pas de réserves excé­den­taires avant de faire des cré­dits et de créer des dépôts. Au contraire, si vous êtes confron­té à un client sol­vable et à une demande de cré­dit, une banque accorde le cré­dit. Elle s’ef­force ensuite d’ob­te­nir les réserves néces­saires pour faire face aux exi­gences légales. Si les banques sont glo­ba­le­ment à court de réserves obli­ga­toires, la banque cen­trale doit auto­ma­ti­que­ment les four­nir.
    En dépit des dis­cours sur la poli­tique de la Fed visant à décou­ra­ger ces cré­dits, il est tout sim­ple­ment impos­sible pour la Fed de refu­ser de four­nir les réserves néces­saires au sys­tème. En consé­quence, la quan­ti­té de mon­naie cen­trale créée est en réa­li­té contrô­lée par les banques elles-mêmes, car la banque cen­trale n’a pas vrai­ment la pos­si­bi­li­té de refu­ser de four­nir les réserves néces­saires. Son influence est limi­tée au taux d’in­té­rêt qu’elle applique sur ces réserves sup­plé­men­taires. »

    Réponse
    • Cedric

      Argu­ment super inté­res­sant. Je veux bien des réfé­rences qui l’étayent.
      Car en effet, je crois que c’est là la diver­gence de point de vue entre Etienne et Charles-Henri.
      Charles-Hen­ri attri­bue la créa­tion moné­taire à la BCE car c’est la seule qui décide du taux de créa­tion in fine dans la mesure où la banque com­mer­ciale est limi­tée par un taux de réserve et que le bilan glo­bal s’é­qui­libre par un échange de mon­naies cen­trales entre banques centrales.
      En ça Charles-Hen­ri a rai­son de par­ler de créa­tion pure uni­que­ment impul­sée par la BCE. Main­te­nant si cette der­nière ne fait que régu­la­ri­ser les besoins des banques com­mer­ciales comme dit ici, ça ne tient plus.
      Je crois qu’E­tienne ne parle pas de créa­tion moné­taire au sens glo­bal du terme, mais plu­tôt, d’al­lo­ca­tion moné­taire. Les banques com­mer­ciales décident de quelles acti­vi­tés et per­sonnes elles financent. C’est là la clé. Sa créa­tion de mon­naie fidu­ciaire est théo­ri­que­ment limi­tée par la BCE, seule sou­ve­raine de la quan­ti­té glo­bale vou­lue. Mais la banque com­mer­ciale décide de à qui elle alloue cette monnaie.
      Et effec­ti­ve­ment, en pra­tique même théo­rique, elle décide de faire usage ou non de son « droit à créer » de la mon­naie fidu­ciaire dans la limite de ses réserves et quan­ti­tés de mon­naie cen­trale émise. Et comme cette mon­naie créée est celle qui fait tour­ner l’é­co­no­mie et repré­sente envi­ron 90% de la mon­naie totale, on peut dire que les banques com­mer­ciales sont les réelles créatrices.
      Mais encore une fois, le plus impor­tant n’est pas tant qu’elle la créer (bien que la spo­lia­tion par taux d’in­té­rêt est énorme), mais plu­tôt qu’elle décide à qui la don­ner (actuel­le­ment mar­chés boursiers).

      Réponse
      • Cedric

        ERRATUM : lire « mon­naie scrip­tu­rale » à la place de « mon­naie fiduciaire »

        Réponse
  7. Jérôme

    Outre les voi­tures auto­nomes et la domo­tique à com­mande vocale, voi­ci quelques autres élé­ments du film Demo­li­tion Man de Mar­co Bram­billa (1993) : contacts phy­siques inter­dits, couvre-feu, lan­gage contrô­lé, oppo­si­tion décla­rée « ter­ro­riste » et affa­mée, popu­la­tion régu­lière pacifiée/désarmée et tra­cée, mul­ti­na­tio­nale mono­po­liste ; le tout mis en place par une oli­gar­chie hypo­crite et mafieuse après des épi­dé­mies et un confi­ne­ment généralisé.
    Je m’ar­rête là car je ne vou­drais pas qu’on fasse de paral­lèles hasardeux…

    Réponse
  8. lavin

    Sur le sujet de la créa­tion moné­taire ce Mr Charles Hen­ry part d’un pos­tu­lat qui pour lui n’est pas dis­cu­table c’est un pur libé­ral avec qui Etienne ne peut pas faire pas­ser ses idées . Etienne, l’U­PR n’est pas la solu­tion je ne com­prend pas pour­quoi tu perds du temps avec ce dis­cours impénétrable.
    De plus ce mon­sieur est un mou­lin a parole qui n’é­coute pas tes argu­ments il reste dans son dis­cours, dif­fi­cile pour nous tes audi­teurs habituels.
    Mer­ci quand même de te prê­ter à toutes ces ren­contres qui nou­sper­mettent de nous éclai­rer un peu plus à chaque fois . Ton dis­cours huma­niste, même en par­lant des banques est inau­dible par ces libéraux .

    Réponse
    • Jean Molliné

      @JPM : la réponse est conte­nue dans votre ques­tion : c’est une boule puante.
      Ça a déclen­ché pas mal d’é­changes et de dis­cus­sions entre adhé­rents et mili­tants, ça sent l’o­pé­ra­tion télé­gui­dée soi­gneu­se­ment mon­tée de l’ex­té­rieur avec l’u­sage d’une taupe peut-être même pas au cou­rant elle-même. C’est en tous cas un signe clair : l’U­PR doit com­men­cer à emmer­der sérieu­se­ment le sys­tème en place pour en arri­ver à ce genre de manœuvre.
      Mais ça ne res­te­ra pas sans suite, le simple fait que l’i­ni­tia­teur ait balan­cé ça à a rédac­tion du Figa­ro sans pour autant être iden­ti­fiable montre tout le cré­dit qu’on peut y accor­der, ce tor­chon ne publiant jamais les ana­lyses de l’U­PR mais se pré­ci­pi­tant la bave aux lèvre sur ce genre d’in­fo-pou­belle pour en faire des tonnes.

      Réponse
  9. Mozart

    La ques­tion des médias est essen­tielle dans une démocratie.
    Afin de garan­tir la plu­ra­li­té des opi­nions et la qua­li­té des infor­ma­tions et des inves­ti­ga­tions, il faut don­ner le pou­voir de leur finan­ce­ment aux citoyens.
    Com­ment ? En ins­tal­lant un méca­nisme très simple de « chèques info ».
    Chaque citoyen reçoit trois chèques par an et les donne aux médias de ses choix. (Papier ou déma­té­ria­li­sé lors de sa décla­ra­tion d impot)
    Com­ment on le finance ? Aucun surcoût
    A la place de la rede­vance audio­vi­suelle qu on sup­prime + aides directes et indi­rectes de l’É­tat qu on sup­prime également.
    Quels sont les medias concernés ?
    On sépare les médias d infor­ma­tions des médias de divertissement.
    Seuls ceux trai­tant de l info peuvent obte­nir ces chèques info.
    Publi­ci­té pla­fon­né à 25% du CA
    Sta­tut de coopé­ra­tive obli­ga­toire ou les sala­riés et jour­na­liste pos­sèdent le média. Publi­ca­tion annuelle des annon­ceurs et leur poids.
    Les médias de diver­tis­se­ment conti­nuent comme aujourd­hui mais non pas le droit de trai­ter l’ac­tua­li­té, la poli­tique, etc.
    Tous les papiers trai­tant de l’in­fo, les blog, les webtv, les 20 pre­mières chaînes de la tnt du câbles et des box inter­net si elle res­pectent les condi­tions citées plus haut et qui ont un n° de com­mis­sion pari­taire peuvent béné­fi­ciéer du CI.
    Appe­lez cette mesure comme vous voulez :
    RAC (rede­vance audio­vi­suelle citoyenne),
    chèques info,
    cmic (contri­bu­tion média­tique et d’in­for­ma­tion citoyenne)
    cic (contri­bu­tion ou chèque infor­ma­tion citoyen).

    Réponse

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