Qui peut écrire une constitution ? (vidéo 5 minutes)

17/11/2017 | 7 commentaires

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https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​5​7​8​7​8​8​7​5​5​7​317

Rap­pel : les 12 vidéos de « Deve­nons citoyens ! » Entre­tiens à pro­pos d’une démo­cra­tie digne de ce nom :

https://​www​.chouard​.org/​2​0​1​5​/​1​1​/​1​1​/​d​e​v​e​n​o​n​s​-​c​i​t​o​y​e​n​s​-​e​n​t​r​e​t​i​e​n​s​-​a​-​p​r​o​p​o​s​-​d​u​n​e​-​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​-​d​i​g​n​e​-​d​e​-​c​e​-​n​om/

1 Quels sont les défauts du gou­ver­ne­ment repré­sen­ta­tif ? (5 min.)
2 Quels sont les grands prin­cipes de la démo­cra­tie ? (5 min.)
3 La répu­blique favo­rise-t-elle la démo­cra­tie ? (5 min.)
4 Le public aux mains des inté­rêts pri­vés (4 min.)
5 Indi­vi­dua­lisme et démo­cra­tie : ce n’est pas un pro­blème (7 min.)
6 Faut-il un « chef » dans une démo­cra­tie ? (6 min.)
7 Com­ment être effi­cace pour réta­blir une vraie démo­cra­tie ? (5 min.)
8 Étienne Chouard est-il un gou­rou de la démo­cra­tie ? (6 min.)
9 Qui peut écrire une consti­tu­tion ? (5 min.)
10 Démo­cra­tie, reli­gions et laï­ci­té (4 min.)
11 Com­ment se finance une démo­cra­tie ? (10 min.)
12 Conseils de lec­tures anti-escla­va­gistes (12 min.)

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Étienne

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7 Commentaires

  1. etienne

    Fran­çois Ruf­fin est un des rares repré­sen­tants dignes de ce nom :

    « CONTRE LES MAÎTRES DES MÉDIAS, VIVE LES DUTTON PEABODY ! » – Macron, Lagardère et le service public

    Réponse
    • ève

      Les pre­miers rangs de l’As­sem­blée en pâmoi­son devant l’o­ra­teur se demandent s’il va tout balan­cer ! Ben oui , une puis­sante inter­ven­tion , comme un gros rocher des­cen­du en ava­lanche dans une rivière , vient d’é­cla­bous­ser tous ceux reliés à cette boue , pour réveiller qques z’en­dor­mis ! Mais où sont les autres dépu­tés ? .…..Ah oui .…..for­cé­ment à leurs affaires .…!
      Bon week-end

      Réponse
  2. etienne

    Vrai­ment, j’aime Ruffin 🙂

    Réponse
    • Ronald

      C’est vrai que moi aus­si je suis tou­jours d’accord avec ce qu’il dit ou fait, tant sur le fond que la forme. Il incarne toutes les idées révo­lu­tion­naires que je vou­drais voir mises en place. Qui avant lui avait son­gé à révé­ler comme ici les cou­lisses l’assemblée ? Un jour cela sem­ble­ra pour­tant évident que chaque citoyen doit savoir com­ment cela fonc­tionne. Sur sa chaîne You­tube, il nous fait régu­liè­re­ment part de sa propre décou­verte pro­gres­sive du fonc­tion­ne­ment de nos ins­ti­tu­tions (et il se rend compte avec nous que déci­dé­ment, il n’y a rien qui marche comme cela devrait le faire dans un régime sain). La manière dont il le fait est éga­le­ment nova­trice : un poli­tique « clas­sique » n’expliquerait pas qu’il rédige ses ques­tion au gou­ver­ne­ment après avoir bu un grog à la buvette ; ici, cela passe avec le plus grand naturel.

      (Petite inser­tion au pas­sage : sur le fond de l’intervention de Loïc Prud­homme, je ne suis pas favo­rable à ce que l’État sub­si­die les asso­cia­tions de consom­ma­teur. Ce devrait être aux adhé­rents de les finan­cer, et si l’État veut leur faci­li­ter la tâche, il n’a qu’à dimi­nuer les impôts ; mais ça c’est mon côté plus libé­ral et anti­éta­tiste que la France Insou­mise ou En Marche).

      Une autre atti­tude de Ruf­fin qui tranche avec l’ancienne poli­tique, que l’on retrouve dans d’autres video, c’est son refus sys­té­ma­tique de se pro­non­cer sur des sujets qu’il n’a pas tra­vaillé. On ne mesure pas le chan­ge­ment que cela fait qu’un dépu­té invi­té sur un pla­teau de télé­vi­sion, inter­ro­gé sur la Cata­logne, le bud­get mili­taire ou la levée du secret fis­cal, réponde qu’il n’a pas réflé­chi à la ques­tion ! Cela lui pose d’ailleurs des pro­blèmes lors du vote à l’assemblée, car sur de nom­breux sujets, il est obli­gé de s’en réfé­rer aveu­glé­ment au membre du groupe FI qui s’y est consa­cré. Il ne déve­loppe pas expli­ci­te­ment son atti­tude, mais il est pour moi clair qu’il estime que, pour qu’une assem­blée prenne la déci­sion opti­male, il est indis­pen­sable que les membres aient un avis infor­mé (ce qui ne veut pas non plus dire être des tech­ni­ciens du sujet). Si cer­tains ne le sont pas, il vaut mieux qu’ils s’abstiennent cas ils risquent de se fier à leur impres­sion super­fi­cielle, ou à la pres­sion de la foule, ou des lob­bys, ce qui dégra­de­ra la qua­li­té de la déli­bé­ra­tion et de la déci­sion (Vous avez peut-être vu la video où il réagit à l’affaire Ada­ma Traoré : 

      Je vou­drais juste encore don­ner un petit exemple illus­tra­tif de rhé­to­rique poli­tique pas­sé récem­ment. Il montre bien l’opposition des deux mondes. Il concerne l’affaire Sonia Nour. Sonia Nour tra­vaille à la mai­rie de la Cour­neuve. Dans un tweet, elle qua­li­fie le ter­ro­riste de la gare Saint-Charles à Mar­seille de « mar­tyr ». Cela fait scan­dale et elle est licen­ciée. Elle est cepen­dant sou­te­nue dans un autre tweet par Zoé Des­bu­reaux, sup­pléante de Ruf­fin. Pain béni pour En Marche, et le dépu­té Richard Fer­rand attaque sur le thème : le ter­ro­riste a été sou­te­nu par Sonia Nour, qui a été sou­te­nue par Zoé Des­bu­reaux, qui est sup­pléante de Ruf­fin, qui fait par­tie du groupe FI. Donc, la France Insou­mise est un peu com­plice de terrorisme.
      Inté­res­sons-nous à la réponse de Ruffin :
      httpv://www.facebook.com/FrancoisRuffin80/posts/805831552931717

      On note­ra l’argumentation rigou­reu­se­ment agen­cée, qua­si sco­las­tique : « D’abord … Ensuite … Et bien sûr … » Il se défend contre cha­cune des accu­sa­tions qu’on pour­rait lui faire. Puis, il indique sa posi­tion en posant un dis­tin­go : « Je ne sou­tiens pas ma sup­pléante quant à son mes­sage », mais « Ce mes­sage ne mérite pas les menaces de mort qu’elle a reçue ».
      On voit ici que dans son esprit, le « tour­nant déli­bé­ra­tif » est déjà effec­tué. Il se voit dans un régime où les déci­deurs s’échangent des rai­son­ne­ments logiques. Après déli­bé­ra­tion, cha­cun s’incline devant l’argumentation la plus ration­nelle. Les argu­ments fal­la­cieux sont écartés.

      Tout autre est la réponse de Mélenchon :
      https://​www​.face​book​.com/​J​L​M​e​l​e​n​c​h​o​n​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​5​8​3​0​9​4​8​4​8​8​750

      Le vieux singe sait, lui, com­ment marche la socié­té du spec­tacle. On a une argu­men­ta­tion en trois points :
      1) Dévoi­ler la tech­nique retorse de l’adversaire, de manière plus effi­cace que chez Ruf­fin (« On devine la manœuvre qui me prend à témoin de l’homme qui a vu l’ours qui a croi­sé le che­val qui a man­gé le foin du pay­san qui avait giflé son fils ! »).
      2) Défense nette et sans finesse contre l’attaque, avec un voca­bu­laire ici aus­si dif­fé­rent (« Que j’ai tou­jours condam­né les assas­sins et les actes ter­ro­ristes. Que j’ai tou­jours condam­né l’is­la­misme poli­tique. Je condamne toute ambi­guï­té sur le sujet quelles qu’en soient les inten­tions ou les prétextes. »)
      3) Lorsqu’on est accu­lé, il ne faut pas se limi­ter à se défendre mais contre-atta­quer sur un sujet péri­phé­rique pour créer une diver­sion (Cela aurait été dési­gné par Pas­qua par l’expression « créer une affaire dans l’affaire »). Ici, la réplique de Mélen­chon est un som­met de la mau­vaise foi, tout à fait hors de pro­pos par rap­port au pro­blème initial :
      « L’in­ter­pel­la­tion offen­sante du pré­sident Fer­rand ne sau­rait effa­cer l’in­fa­mie de son refus par son vote per­son­nel de châ­tier Lafarge pour sa com­pli­ci­té avec Daesh, ni son refus d’en­quê­ter sur les liens du Qatar avec les groupes ter­ro­ristes qui ont assas­si­né nos com­pa­triotes. Je demande au pré­sident Fer­rand de condam­ner la com­pli­ci­té finan­cière avec Daesh. Je lui demande aus­si de condam­ner les meurtres de Mar­seille, ce qu’il n’a tou­jours pas fait per­son­nel­le­ment. » (Fer­rand est ici pra­ti­que­ment accu­sé de sou­te­nir lui-même le terrorisme).
      Le com­bat est gagné si l’attaquant est lui-même ame­né à se justifier.

      Dans le régime actuel (peut-être est-ce même indis­so­ciable du sys­tème élec­tif), une parole telle que celle de Ruf­fin semble par­tir avec un han­di­cap par rap­port à celle d’un Mélenchon.
      Est-ce que la popu­la­tion pré­fé­ra une vie poli­tique ani­mée par des Ruf­fin, ou par des Fer­rand et des Mélen­chon ? Ce sera, là aus­si, l’une des condi­tions néces­saires qui déci­de­ront du bas­cu­le­ment du régime.

      Réponse
  3. alainr

    Juillet 2017, Le Monde Diplomatique : 

    Redonner à l’Union européenne une base politique légitime

    Quand le juge dissout l’électeur

    https://​www​.monde​-diplo​ma​tique​.fr/​2​0​1​7​/​0​7​/​G​R​I​M​M​/​5​7​645

    […] aus­si long­temps que les coûts démo­cra­tiques de la consti­tu­tion­na­li­sa­tion échap­pe­ront à l’attention publique.

    Die­ter Grimm, ancien membre de la Cour consti­tu­tion­nelle fédé­rale alle­mande et pro­fes­seur au Wis­sen­schafts­kol­leg de Ber­lin (29 mars 2017).

    Réponse
  4. etienne

    Véro­nique a retrans­crit cette petite vidéo : 

    RETRANSCRIPTION :
    QUI PEUT ÉCRIRE UNE CONSTITUTION ?

    Les fonc­tion­naires, par la pro­tec­tion de leur sta­tut, sont sûre­ment ceux qui ont qua­si­ment une mis­sion de résis­tance et d’émancipation : comme ils sont plus pro­té­gés ils peuvent le faire.
    Main­te­nant, il y a plein de gens qui sont profs, pro­té­gés, et ne qui font rigou­reu­se­ment rien, qui s’occupent de leurs affaires dans leur coin… C’est pas bien, hein… Mais bon, cha­cun agit en conscience, on ne peut pas les for­cer. Et il n’y a pas que les profs : tous les fonc­tion­naires, tous les gens qui sont pro­té­gés, qui ont une situa­tion qui leur per­met de pas avoir peur de perdre son bou­lot à cause de leur action poli­tique, devraient, par soli­da­ri­té avec tous ceux qui ont peur de perdre leur bou­lot et qui ne peuvent pas ouvrir le bec du tout, devraient mili­ter, faire de l’éducation populaire… 

    Mais celui qui risque de perdre son bou­lot, qui est fra­gi­li­sé, qui n’a pas le droit d’ouvrir le bec, il a le droit de toquer à la porte de son voi­sin et de faire des ate­liers consti­tuants avec lui, en cati­mi­ni, en tapi­nois comme dirait Guille­min, pas besoin de le crier sur les toits, on fait des ate­liers consti­tuants, dis­crè­te­ment, mais on s’en occupe, on éteint cette fichue télé, on l’éteint, com­plè­te­ment, et on apprend à écrire des articles, à écrire les enjeux, on apprend à repé­rer ce qui est impor­tant dans une consti­tu­tion, une vraie, à [com­prendre] la façon dont on se fait gru­ger dans les fausses consti­tu­tions, on s’entraîne quoi, c’est pas com­pli­qué, c’est à la por­tée de n’importe quel humain. Quelques heures, tu fais des pro­grès immenses. 

    C’est pas com­pli­qué d’écrire une bonne consti­tu­tion. Ce qui est com­pli­qué, c’est d’écrire une fausse consti­tu­tion : écrire une consti­tu­tion qui a l’apparence d’une consti­tu­tion et puis qui, en fait, est une anti­cons­ti­tu­tion, qui a l’apparence de défendre les droits du peuple et qui en fait empri­sonne les peuples, ça, c’est un art, un art de juriste, un art de men­teur, ok, ça, c’est compliqué. 

    Mais c’est pas ça qu’on a besoin de faire : on a besoin d’écrire un texte tout simple qui ins­ti­tue notre puis­sance, et qui ne ment pas, qui l’écrit en mots simples jus­te­ment. C’est pas com­pli­qué, ça. Mais faut s’en occu­per quand même hein, faut un peu tra­vailler. Faut quand même se réunir, mer­douiller au début, écrire de mau­vais articles dans un pre­mier temps, et puis gri­bouiller, cor­ri­ger, « tiens c’est mieux », gri­bouiller, cor­ri­ger, « tiens c’est mieux », et puis ça s’arrange, ça va pas être bon du pre­mier coup mais on s’en fout com­plè­te­ment, qui écrit bien du pre­mier coup ? per­sonne. Écri­vez, surtout. 

    « Le secret de l’action c’est com­men­cer » (Alain). Le secret de l’action c’est de com­men­cer. Com­men­cez à écrire des articles. C’est pas bien ? On s’en fout, c’est le début. Vous allez cor­ri­ger, vous allez ratu­rer. Tiens, là je me suis trom­pé, je cor­rige, je rem­place un mot, je rem­place une phrase. Écri­vez des articles de consti­tu­tion. Vous avez peur de la feuille blanche ? pre­nez la consti­tu­tion de 1958, l’anticonstitution actuelle. Pre­nez la pre­mière par­tie, c’est pas long. Et vous la cri­ti­quez, vous la lisez, vous bar­rez quand ça vous plaît pas. C’est pas com­pli­qué ça : tu barres quand ça ne te plaît pas. Et puis de temps en temps, tu vas voir, tu vas rajou­ter. Tu vas rajou­ter des mots. Et puis tu vas te mettre à rajou­ter des articles. Eh ben voi­là, t’es par­ti d’une mau­vaise consti­tu­tion, voire d’une anti­cons­ti­tu­tion, t’es en train d’en fabri­quer une bonne. T’es à l’entraînement. Au match, quand le match arri­ve­ra, tu seras précieux. 

    Et puis ça te ren­dra capable de lire. Tout le monde ne va pas écrire la consti­tu­tion, on est trop nom­breux. Mais si tout le monde s’est ren­du capable d’écrire la consti­tu­tion, on sera tous capables de lire avec un œil acé­ré, un œil exi­geant, un œil sour­cilleux, un regard sourcilleux. 

    Et on ne se fera plus enfu­mer comme d’habitude.

     
    Mer­ci Véronique 🙂

    Réponse
  5. Frank DUPLAQUET

    Mer­ci à Etienne pour ses explications.
    Mer­ci à Véro­nique de l’a­voir retranscrit.

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