John Pilger : renaissance du fascisme sous une forme moderne

11/04/2015 | 87 commentaires

Je soumets à votre esprit critique cette passionnante et importante synthèse de John Pilger sur la guerre qui vient :

La renaissance du fascisme sous une forme moderne

John Pilger
John Pilger

Par John Pilger – Le 26 février 2015.
Source Russia Today
http://lesakerfrancophone.net/la-renaissance-du-fascisme-sous-une-forme-moderne/
La récente 70e commémoration de la libération d’Auschwitz fut l’occasion de nous remémorer les grands crimes du fascisme dont l’iconographie nazie est gravée dans notre conscience.

Le fascisme est considéré comme de l’histoire ancienne, comme dans ces vieux films tremblotants de chemises noires marchant au pas, leur criminalité aussi terrifiante qu’évidente. Et pourtant dans nos sociétés libérales, alors même que des élites va-t-en guerre nous poussent au devoir de mémoire, le danger grandissant d’une forme moderne du fascisme est ignoré. Car c’est leur fascisme.

«Déclencher une guerre d’agression.., ont déclaré les juges du tribunal de Nuremberg en 1946, est non seulement un crime international mais de plus le pire crime international car, par rapport aux autres crimes de guerre, il contient en lui toute la malfaisance des autres crime de guerre réunis.»

Si les nazis n’avaient pas envahi l’Europe, Auschwitz et l’holocauste ne se seraient jamais produits. Si les États Unis et leurs alliés n’avaient pas commencé leur guerre d’agression en Irak en 2003, près d’un million de personnes seraient encore en vie aujourd’hui et l’État islamique ne serait pas en train de nous menacer de sa sauvagerie. Ce dernier est le rejeton du fascisme moderne, nourri par les bombes, les bains de sang et les mensonges de ce théâtre surréaliste que l’on appelle les actualités.

Vue générale du camp d’extermination à Auschwitz 26 janvier 2015. (Reuters/Laszlo Balogh)

Comme pendant la période fasciste des années 1930 et 1940, des mensonges y sont débités avec le débit d’un métronome grâce à des médias omniprésents et répétitifs et leur étroite censure par omission. La catastrophe libyenne par exemple.

En 2011, l’Otan a effectué 9 700 bombardements sur la Libye, dont plus d’un tiers ont atteint des cibles civiles. Des obus à uranium enrichi furent utilisés. Les villes de Misurata et Syrte furent rasées. La Croix-Rouge a retrouvé des fosses communes et l’UNICEF a rapporté que «plus de la moitié des enfants tués avaient moins de 10 ans.»

Le dirigeant Libyen Muammar Gaddafi. (Reuters/Filippo Monteforte)

La sodomie publique du président libyen Mouammar Kadhafi à l’aide d’une baïonnette rebelle fut accueillie par la secrétaire d’état américaine avec ces mots: «Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort». Son assassinat ainsi que la destruction de son pays ont été justifiée par un mensonge classique: il planifiait un génocide contre son propre peuple. «Nous savions que si nous attendions un jour de plus, Benghazi, une ville de la taille de Charlotte, aurait subi un massacre qui aurait eu des répercussions sur toute la région et aurait créé une tache sur la conscience du monde», a prétendu le président Obama.

Mais c’était une invention des milices islamistes qui subissaient une défaite face aux forces gouvernementales libyennes. Ils ont dit à Reuters qu’il y aurait un véritable bain de sang, comme au Rwanda. Rapporté le 14 mars 2011, ce mensonge fut la première étincelle du déluge de feu de l’Otan, présenté par David Cameron comme une intervention humanitaire.

Secrètement approvisionnés et entraînés par les services spéciaux britanniques, beaucoup de ces rebelles deviendront membres de cet État Islamique dont la dernière vidéo en date montre la décapitation de 21 chrétiens coptes kidnappés à Syrte, la ville même qui fut rasée par les bombardements de l’Otan, en leur nom.

Pour Obama, Cameron et Hollande [plutôt Sarkozy en l’occurrence, NdT], le véritable crime de Kadhafi était l’indépendance économique de la Libye et son intention déclarée d’arrêter de vendre les plus grandes réserves de pétrole africaines en dollar américains. Le pétrodollar est un des piliers de la puissance impériale américaine. Kadhafi a eu l’audace de planifier la mise en place d’une monnaie africaine commune, adossée à l’or, de créer une banque pour toute l’Afrique et de pousser à l’union économique entre pays pauvres ayant des ressources en matières premières prisées. Que cela soit réalisable ou pas, rien que d’y penser était intolérable aux États-Unis, alors qu’ils se préparaient justement à pénétrer en Afrique et à corrompre les gouvernements africains avec leur partenariat militaire

A la suite de l’attaque de l’Otan sous couvert d’une résolution du Conseil de sécurité, Obama a, selon les écrits de Garikai Chengu, «confisqué les 30 milliards de dollars de la Banque centrale libyenne que Kadhafi avait mis de coté pour la mise en place d’une banque centrale africaine et d’une monnaie commune à l’Afrique, adossée à l’or».

La guerre humanitaire contre la Libye a suivi un modèle cher au cœur des libéraux occidentaux, spécialement dans les médias. En 1999, Bill Clinton et Tony Blair ont envoyé l’Otan bombarder la Serbie car, ont-ils menti, les Serbes étaient en train de commettre un génocide contre les habitants d’origine albanaise dans la province sécessionniste du Kosovo. David Scheffer, l’ambassadeur américain contre les crimes de guerre (sic), a prétendu que pas moins de 225 000 personnes d’origine albanaise âgées de 14 à 59 an pourraient avoir été assassinées. Clinton et Blair évoquèrent le spectre de l’Holocauste et l’esprit de la Deuxième Guerre mondiale. Les héroïques alliés de l’Occident étaient les membres de l’Armée de libération du Kosovo, dont les actes criminels furent mis de côté. Le secrétaire aux Affaires étrangères, Robin Cook, leur a dit de l’appeler n’importe quand sur son portable.

Pristina (Kosovo) après les bombardements de l’Otan 29 mars 1999. (Reuters)

Quand les bombardements de l’OTAN furent terminés et la plus grande partie des infrastructures de la Serbie en ruine, ses écoles, ses hôpitaux, ses monastères et même la station de télévision nationale, les équipes d’enquêteurs internationaux débarquèrent au Kosovo pour y trouver les preuves de cet holocauste. Le FBI ne trouva pas une seule fosse commune et rentra bredouille. L’équipe espagnole fit de même, jusqu’à ce que son chef dénonce avec colère une pirouette sémantique par les machines à propagande de guerre. Un an plus tard, le tribunal des Nations Unis pour la Yougoslavie annonça le décompte final des morts au Kosovo: 2 788. Nombre incluant les combattants des deux bords ainsi que les Serbes tués par l’Armée de libération du Kosovo. Il n’y a eu aucun génocide. L’holocauste n’était qu’un mensonge. L’attaque de l’Otan reposait donc sur une manipulation.

Mais derrière ces mensonges se cachait une raison sérieuse. La Yougoslavie était unique, indépendante, une fédération multiethnique qui a servi de pont politique et économique durant la Guerre Froide. La majorité de ses services et de sa capacité de production était publiques. Fait inacceptable pour une Communauté européenne en expansion, surtout pour l’Allemagne tout juste réunifiée et qui commençait à se tourner vers l’Est pour capturer ses marchés naturels dans les provinces de Croatie et de Slovénie. Au moment où les Européens se réunissaient à Maastricht en 1991 pour deviser sur le projet de mise en place de la catastrophique zone euro, un accord secret fut conclu, l’Allemagne reconnaîtrait la Croatie. C’en était fini de la Yougoslavie.

A Washington, les États-Unis veillèrent à ce que l’économie yougoslave en difficulté ne puisse bénéficier d’un prêt de la Banque mondiale. L’Otan, qui n’était plus à cette époque qu’une relique de la guerre froide, renaissait comme instrument de l’impérialisme. En 1999, à la conférence de paix du Kosovo à Rambouillet, en France, les Serbes furent soumis aux tactiques vicieuses des vainqueurs. L’accord de Rambouillet comporte l’annexe secrète B, rajoutée le dernier jour par la délégation américaine, qui demandait l’occupation militaire de toute la Yougoslavie et la mise en place d’une économie libérale ainsi que la privatisation de tout le domaine public. Aucun État souverain ne peut signer un tel accord. Alors la punition suit rapidement. Les bombes de l’Otan pleuvent sur le pays sans défense. Ce fut un avant goût des catastrophes qui frapperont l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, la Libye et dernièrement l’Ukraine.

Bâtiments détruits par l’Otan à 150km à l’est de Tripoli 21 juillet, 2011. (Reuters/Ismail Zitouny)

Depuis 1945, plus d’un tiers des membres des Nations unies – 69 pays – ont souffert, entre les mains du fascisme moderne américain, en partie ou totalement, de l’un de ces sévices: ils ont été envahis, leurs gouvernements renversés, leurs mouvements populaires réprimés, leurs élections manipulées, leur population bombardée, leurs économies malmenées et soumises à un embargo connu sous le nom de sanctions. L’historien britannique Mark Curtis compte le nombre de victimes en millions. A chaque fois un mensonge était utilisé.

«Ce soir, pour la première fois depuis le 11 septembre, notre mission de combat est terminée.» Tels furent les mots d’ouverture du discours sur l’état de l’Union en 2015. En réalité, il reste encore 10 000 troupes et 20 000 mercenaires américains en Afghanistan, pour une durée indéterminée. «La plus longue guerre de l’histoire des États-Unis a pris fin de manière responsable», a dit Obama. En fait, plus de civils ont été tués en 2014 en Afghanistan qu’au cours d’aucune autre année depuis que les Nations unies en font le décompte. La majorité ayant été tuée – civils comme soldats – durant la période de présidence d’Obama.

La tragédie afghane concurrence les crimes épiques en Indochine. Dans son livre tant vanté, Le grand échiquier: La primauté américaine et ses impératifs stratégiques, Zbigniew Brzezinski, le père de la politique étrangère américaine de l’Afghanistan à nos jours, écrit que si les États-Unis devait contrôler l’Eurasie et dominer le monde, ils ne pourraient supporter une démocratie populaire, parce que «la poursuite du pouvoir n’est pas quelque chose qui entraîne la passion du peuple… La démocratie n’est pas l’amie de la mobilisation impériale». Il a raison. Comme WikiLeaks et Edward Snowden l’ont révélé, un État policier est en train d’usurper la démocratie. En 1976, Brzezinski, qui était alors conseiller à la Sécurité nationale du président Carter, fit ses preuves en portant un coup mortel à la première et seule période démocratique afghane. Qui connait cette période de l’histoire?

Combat des Marines US contre les talibans dans la province de Helmand  5 avril 2010. (Reuters/Asmaa Waguih)

Dans les années 1960, une révolution populaire balaya l’Afghanistan, le plus pauvre pays sur terre, renversant finalement le régime aristocratique en 1978. Le Parti démocratique populaire d’Afghanistan (PDPA) a formé un gouvernement et déclaré un programme de réformes qui comprenait l’abolition du féodalisme, la liberté de religion, des droits égaux pour les femmes et la justice sociale pour les minorités ethniques. Plus de 13 000 prisonniers politiques furent libérés et les fichiers de la police brûlés en place publique.

Le nouveau gouvernement introduisit les soins médicaux gratuits pour les plus pauvres. Le servage fut aboli et un vaste programme contre l’illettrisme lancé. Pour les femmes, les gains furent immenses. A la fin des années 1980, la moitié des étudiants universitaires étaient des femmes; elles formaient aussi la moitié du contingent de médecins, un tiers des fonctionnaires et la majorité des instituteurs. «Toutes les filles, se souvient Saira Noorani, une femme chirurgien, pouvaient aller à l’école et à l’université. Nous pouvions aller où bon nous semblait et porter ce que l’on aimait. On avait l’habitude de sortir le vendredi soir dans les cafés pour écouter de la musique ou au cinéma pour y voir le dernier film indien. Tout a commencé à aller de travers quand les moudjahidines ont commencé à gagner. Ils tuaient les instituteurs et brulaient les écoles. On était terrifiés. C’était étrange et triste de penser que ces gens étaient aidés par l’Occident »

Le gouvernement PDPA était soutenu par l’Union soviétique, même si, comme l’ancien secrétaire d’État l’a admis plus tard «il n’y avait aucune preuve d’une complicité soviétique dans cette révolution». Alarmé par les succès croissants des mouvements de libération à travers le monde, Brzezinski décida que si le gouvernement PDPA réussissait en Afghanistan, son indépendance et ses réussites risquaient d’offrir la menace d’un exemple prometteur.

Le 3 juillet 1979, la Maison Blanche décida de soutenir secrètement les groupes tribaux fondamentalistes connus comme les moudjahidines, un soutien dont le coût monta jusqu’à plus de 500 millions de dollars par an en fourniture d’armes et autre assistance. L’objectif était de renverser le premier gouvernement laïque et réformiste d’Afghanistan. En aout 1979, l’ambassade américaine à Kaboul rapporta que «les intérêts supérieurs des États Unis… seraient servis par la destitution [du gouvernement PDPA], quelles qu’en soient les conséquences pour les réformes sociales et économiques en Afghanistan».

Les moudjahidines furent les précurseurs d’al-Qaida et de l’État islamique. Gulbuddin Hekmatyar, qui reçu des dizaines de millions de dollars en liquide, fut l’un des leurs. La spécialité d’Hekmatyar était le trafic d’opium et l’aspersion d’acide sur le visage des femmes qui refusaient de porter le voile. Invité à Londres, il fut présenté par le premier ministre Thatcher comme un combattant pour la liberté.

De tels fanatiques seraient restés dans leur monde tribal si Brzezinski n’avait pas initié un mouvement international pour promouvoir le fondamentalisme islamique en Asie Centrale et donc miné la politique séculaire de libération pour déstabiliser l’Union Soviétique, créant, ainsi qu’il l’écrit dans son autobiographie, quelques musulmans agités. Son grand plan coïncidait avec celui du dictateur pakistanais Zia ul-Haq pour dominer la région. En 1986, la CIA et l’agence pakistanaise de renseignement, l’ISI, commencèrent à recruter des gens a travers le monde pour rejoindre le djihad afghan. Le multi-millionnaire saoudien Oussama Ben Laden était l’un d’eux. Des volontaires, qui finalement rejoindront les talibans et al-Qaida, furent recrutés dans un collège islamique de Brooklyn, à New York, et reçurent un entrainement para-militaire dans un camp de la CIA en Virginie. Cette opération fut nommée Opération Cyclone. Son succès fut fêté en 1996 quand le dernier président PDPA d’Afghanistan, Mohammed Najibullah – qui venait de demander de l’aide à l’assemblée générale des Nations unies – fut pendu à un réverbère dans la rue, par les talibans.

Le retour de bâton de l’opération Cyclone et ses quelques musulmans agités arriva le 11 septembre 2001. L’opération Cyclone se transforma en guerre contre le terrorisme, dans laquelle un nombre incalculable d’hommes, de femmes et d’enfants vont perdre la vie dans tout le monde musulman, de l’Afghanistan à l’Irak, au Yémen, en Somalie et en Syrie. Le message des puissants était, et est toujours: «Vous êtes soit avec nous soit contre nous».

Le fil conducteur du fascisme, autrefois comme aujourd’hui, est le meurtre de masse. L’invasion américaine du Vietnam eut ses zones de tir à vue , sa comptabilité de cadavres et ses dommages collatéraux. Dans la province de Quang Ngai, ou j’étais basé, des milliers de civils furent tués par les États-Unis, même si l’on ne se souvient que d’un seul massacre, celui de My Lai. Au Laos et au Cambodge, le plus grand bombardement aérien de l’histoire a entrainé une époque de terreur marquée encore aujourd’hui par le spectacle de ces cratères de bombes se rejoignant jusqu’à former, vu du ciel, l’image d’un monstrueux collier. Les bombardements ont fourni au Cambodge son propre État islamique, les Khmers rouges dirigés par Pol Pot.

De Pol Pot à l’EI: Tout ce qui vole contre tout ce qui bouge

Aujourd’hui, la plus grande campagne de terreur qui ait jamais existé entraîne l’exécution de familles entières, d’invités à des mariages ou à des funérailles. Ce sont les victimes des tirs de drones d’Obama. Selon le New York Times, Obama fait sa sélection à partir d’une liste des personnes à tuer que la CIA lui présente chaque mardi dans la Situation Room de la Maison Blanche. Il décide alors, sans la moindre justification légale, qui vivra et qui mourra. Son arme de bourreau est le missile Hellfire [les feux de l’enfer, NdT] emporté par un avion sans pilote connu sous le nom de drone. Ces missiles rôtissent leurs victimes et laissent la région parsemée de cadavres calcinés. Chaque frappe est enregistrée sur une console très éloignée du point d’impact, console nommée Bugsplat.

«A ceux qui marchent au pas, écrit l’historien Norman Pollock, se substitue une  militarisation de la culture apparemment plus anodine. Et à un dirigeant grandiloquent se substitue un réformateur effacé, heureux dans son travail de planificateur et d’exécuteur des hautes œuvres, toujours souriant.»

Ce qui rapproche aussi l’ancienne et la moderne version du fascisme est le culte de la supériorité [le suprématisme, NdT]. «Je crois en l’exceptionnalisme américain de toutes les fibres de mon être», a déclaré Obama, faisant écho aux déclarations ultranationalistes des années 1930. Comme l’historien Alfred W. McCoy l’a souligné, c’est un homme dévoué à Hitler, Carl Schmitt, qui dit un jour : «Le souverain est celui qui décide de l’exception». Cela résume tout à fait l’américanisme, l’idéologie qui domine le monde actuel.

Qu’elle ne soit pas reconnue comme une idéologie prédatrice est le résultat d’un lavage de cerveau, lui-même non reconnu. Insidieux, caché, finement présenté comme un éclairage universel, son totalitarisme inonde la culture occidentale. J’ai moi-même grandi dans un environnement cinématographique à la gloire de l’Amérique, qui était presque toujours une déformation de la réalité. Je n’avais aucune connaissance du fait que l’Armée rouge avait détruit quasiment toute la machine de guerre nazie, au prix de la vie de 13 millions de ses soldats. Par comparaison, les pertes américaines, incluant celles du Pacifique, furent de 400 000 hommes. Hollywood avait inversé les faits.

La différence, de nos jours, tient à ce que le public des salles obscures est invité à s’accrocher au fauteuil sur la tragédie de psychopathes américains devant tuer des gens partout dans le monde – comme le fait le président des États-Unis lui-même. Symbole de la violence hollywoodienne, l’acteur et réalisateur Clint Eastwood, fut nominé pour un Oscar cette année pour son film American Sniper, film qui raconte l’histoire d’un assassin légal fou furieux. Selon le New York Times, «patriotique et pour toute la famille, ce film a battu tous les records d’audience dans ses premiers jours».

Il n’existe pas de film épique sur les flirts de l’Amérique avec le fascisme. Durant la Deuxième Guerre mondiale, l’Amérique (et la Grande-Bretagne) entrèrent en guerre contre la Grèce qui venait de se battre héroïquement contre le nazisme et résistait à l’avènement d’un fascisme grec. En 1967, la CIA aida une junte militaire fasciste à prendre le pouvoir à Athènes, comme elle le fit au Brésil et dans la plupart des pays d’Amérique latine. Les Allemands et les Européens de l’Est qui avaient collaboré avec les nazis et leurs crimes contre l’humanité reçurent l’asile aux États-Unis. Beaucoup furent bien soignés et leurs talents récompensés. Wernher von Braun, par exemple, fut à la fois le père de la fusée nazie V2 et du programme spatial des États Unis.

Dans les années 1990, alors que les anciennes républiques soviétiques, l’Europe de l’Est et les Balkans, devenaient des avant-postes militaires de l’Otan, on a donné leur chance aux héritiers du mouvement nazi ukrainien. Responsable de la mort de milliers de juifs, Polonais et Russes durant l’invasion de l’Union soviétique par les nazis, le mouvement fasciste ukrainien fut réhabilité et cette nouvelle vague considérée comme nationaliste par ceux qui gouvernent.

Cette vague a atteint son apogée quand l’administration Obama a misé 5 milliards de dollars sur un coup d’État contre le gouvernement élu en place. Les troupes de choc étaient formées de néo–nazis du Secteur Droit et de Svoboda. Parmi leurs dirigeants on retrouve Oleh Tyahnybok, qui a appelé à la purge de la mafia juive et moscovite et autres merdes telles que les homosexuels, les féministes et les gauchistes.

Ces fascistes font maintenant partie du gouvernement ukrainien issu du coup d’État. Le rapporteur de l’assemblée nationale ukrainienne, Andriy Parubiy, un dirigeant du parti au pouvoir, est aussi un co-fondateur de Svoboda. Le 14 février, Parubiy annonça qu’il partait pour Washington afin d’obtenir que «les États-Unis nous fournissent des armes de précision». S’il y arrive, cela sera considéré comme un acte de guerre par la Russie.

Aucun dirigeant occidental ne s’est insurgé contre cette renaissance du fascisme en plein cœur de l’Europe, à l’exception de Vladimir Poutine dont le peuple a perdu 22 millions de personnes dans l’invasion nazie qui arriva à travers les frontières de l’Ukraine. A la dernière Conférence sur la sécurité de Munich, l’assistante d’Obama pour les affaires européennes et eurasiennes, Victoria Nuland, a critiqué les dirigeants européens qui s’opposent à ce que les États-Unis arment le régime de Kiev. Elle a fait référence au ministre allemand de la défense en le traitant de «ministre du défaitisme». C’est Nuland qui avait organisé le coup d’État à Kiev. Elle est la femme de Robert D. Kagan, une figure du mouvement néo-conservateur et cofondateur de l’association d’extrême-droite Project for a New American Century (Projet pour un nouveau siècle américain). Elle a aussi été conseillère en politique étrangère de Dick Cheney.

Le feu à la Maison des Syndicats à Odessa. (RIA Novosti/Maxim Voitenko)

Le coup d’État de Nuland ne s’est pas totalement déroulé comme prévu. L’Otan n’a pas pu s’emparer de l’historique et légitime base navale russe en Crimée. La population de Crimée, en grande majorité d’origine russe  – qui fut illégalement annexée à l’Ukraine par Nikita Kroutchev en 1954 – a largement voté pour son rattachement à la Russie, comme elle l’avait fait dans les années 1990. Le référendum fut non imposé, populaire et sous observation internationale. Il n’y a pas eu d’invasion.

Dans le même temps, le régime de Kiev s’en est pris à la population d’origine russe dans l’est du pays avec la férocité d’un nettoyage ethnique. Tout en déployant des milices néo-nazies dans le style de la Waffen SS, ils ont assiégé et bombardé villes et villages. Ils ont affamé les populations, coupé l’électricité, gelé les comptes en banque, arrêté le versement des prestations sociales et des retraites. Plus d’un million de personnes ont traversé la frontière pour se réfugier en Russie. Réfugiés décrits dans les médias occidentaux comme des gens fuyant les violences causées par l’invasion russe. Le commandant de l’Otan, le général Breedlove, dont le nom et les actes pourraient avoir été inspirés par le Dr Strangelove [Dr Folamour, NdT] de Stanley Kubrick, annonça que 40 000 soldats russes se rassemblaient aux frontières. A l’âge des photos satellites, il n’en a trouvé aucune pour prouver ses affirmations.

Le peuple d’Ukraine de langue russe et bilingue, un tiers de la population, a longtemps cherché a créer une fédération qui puisse refléter la diversité ethnique du pays et qui soit autonome et indépendante de Moscou. La plupart ne sont pas des séparatistes, ils veulent simplement vivre en sécurité dans leur pays et s’opposent à la prise de pouvoir qui a eu lieu à Kiev. Leur révolte et la création de républiques autonomes sont venues en réaction aux attaques de Kiev. On l’a très peu expliqué au public occidental.

En mai 2014 à Odessa, 41 personnes d’origine russe furent brûlées vives au siège social des syndicats sous les regards de la police. Le dirigeant de Secteur Droit Dmytro Yarosh a considéré ce massacre comme encore un grand jour dans l’histoire de notre pays. Dans les médias britanniques et américains cela fut reporté comme une tragédie opaque résultant de bagarres entre nationalistes (les néo nazis) et séparatistes (les gens récoltant des signatures pour un référendum sur une Ukraine fédérale).

Le New York Times a enterré l’affaire en traitant de propagande russe les avertissements sur la politique fasciste et antisémite des nouveaux clients de Washington. Le Wall Street Journal a condamné les victimes avec cet en-tête: «L’incendie mortel a été apparemment initié par les rebelles», dit le gouvernement. Obama a félicité la junte ukrainienne pour sa retenue.

Si Poutine était tombé dans le piège de venir défendre les rebelles, son statut de paria dans le monde occidental aurait justifié le mensonge d’une Russie envahissant l’Ukraine. Le 29 janvier, le général Viktor Muzhenko, haut commandant des armées ukrainiennes a, presque par inadvertance, rejeté la base même des sanctions occidentales quand il déclara de manière emphatique au cours d’une conférence de presse: «L’armée ukrainienne ne combat pas contre les troupes régulières russes», mais contre des «citoyens ordinaires», membres de «groupes armées illégaux»; il n’y avait plus d’invasion russe. Vadym Prystaiko, adjoint au ministre de la Défense, a lui, appelé à la guerre totale contre la Russie, une puissance nucléaire.

Le 21 février, le sénateur américain James Inhofe, un républicain de l’Oklahoma, a introduit un arrêté parlementaire pour autoriser l’exportation d’armes américaines vers Kiev. Au cours de sa présentation au Sénat, Inhofe a utilisé des photos qu’il a présentées comme des preuves de troupes russes franchissant la frontière ukrainienne, photos qui ont depuis été démasquées comme des faux. Cela m’a rappelé les fausses photos de Ronald Reagan d’une installation soviétique au Nicaragua et les fausses preuves de Colin Powell sur les armes de destruction massive en Irak.

L’intensité de la campagne de dénigrement contre la Russie et la présentation de son président comme un méchant de foire ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir au cours de ma vie de journaliste. Robert Parry, un des journalistes d’investigation américain les plus réputés, qui a révélé le scandale Iran–Contra, a écrit récemment: «Aucun gouvernement occidental, depuis l’Allemagne hitlérienne, n’avait osé envoyer des troupes de choc nazies contre sa propre population, mais le régime de Kiev l’a fait et en toute conscience. Pourtant, le monde politico-médiatique a fait tout ce qu’il a pu pour cacher cette réalité, allant jusqu’à ignorer des faits clairement établis… Si vous vous demandez comment le monde pourrait tomber dans une troisième guerre mondiale – comme cela s’est passé pour la première il y a un siècle – tout ce que vous avez a faire est de regarder la folie en ce qui concerne l’Ukraine, folie qui se montre imperméable aux faits ou à la raison.»

Procés de Nuremberg. Les dirigeants nazis 1945-1946. (1er rang, g. à d. )Göring, Rudolf Heß, von Ribbentrop, Keitel (2ème rang, g. à d.) Dönitz, Raeder, von Schirach, Sauckel (Image de Wikipedia)

En 1946, le procureur du tribunal de Nuremberg a déclaré aux journaux allemands : «L’utilisation par les conspirateurs nazis de la guerre psychologique est bien connue. Avant chaque attaque majeure, à l’exception de celles reposant sur la rapidité d’action, ils démarraient une campagne de presse destinée à abaisser leurs victimes et à préparer psychologiquement le peuple allemand à l’attaque… Dans le système de propagande de l’État hitlérien, les armes les plus importantes furent la presse quotidienne et la radio.»

Dans le Guardian du 2 février, Timothy Garton-Ash a demandé, en mots clairs, une guerre mondiale. «Poutine doit être empêché, dit le titre. Et parfois seuls les armes peuvent arrêter les armes.» Il concéda que la menace d’une guerre puisse nourrir la paranoïa russe de l’encerclement, mais que cela n’était pas grave. Il fit la liste de l’équipement militaire nécessaire pour le boulot et conseilla ses lecteurs en affirmant que l’Amérique avait le meilleur équipement.

En 2003, le même Garton-Ash, alors professeur a Oxford, répéta la propagande qui entraina le massacre en Irak. Saddam Hussein, écrivait il, «a, comme l’a montré Colin Powell, accumulé de grandes quantités d’armes chimiques et biologiques et cache ce qui lui reste. Il est toujours en train d’acquérir des armes nucléaires». Il loua Blair comme un «Gladstonien, un chrétien libéral interventionniste». En 2006, il écrivit: «Maintenant nous faisons face au prochain grand défi occidental après l’Irak: l’Iran»

Ces proclamations – ou comme Garton-Ash préfère le dire, son ambivalence libérale torturée – sont assez courantes chez ceux qui, dans l’élite libérale transatlantique, ont signé un pacte faustien. Le criminel de guerre qu’est Tony Blair est leur idole déchue. Le Guardian, journal dans lequel le texte de Garton-Ash fut publié a mis en page une publicité pour un avion de chasse furtif américain. Sous l’image menaçante de ce monstre crée par Lockheed Martin s’étalent les mots: «Le F35. Grand pour la Grande Bretagne». Ce matériel [qui ne vole toujours pas, NdT] américain coûtera aux contribuables britanniques 1,3 milliards de livres, les modèles précédents ayant déjà fait des massacres à travers le monde. En parfait accord avec son annonceur, l’éditorial du Guardian a plaidé pour une augmentation des dépenses militaires.

La encore, cela suit un objectif sérieux. Les maitres du monde ne veulent pas seulement que l’Ukraine soit une base de missiles, ils veulent son économie. La nouvelle ministre des finances de Kiev, Nataliwe Jaresko, est une Américaine, ancienne fonctionnaire du Département d’État américain en charge des investissements à l’étranger. On lui a octroyé la nationalité ukrainienne en toute hâte.

Ils veulent l’Ukraine pour son gaz abondant. Le fils du vice-président Joe Biden est entré au conseil d’administration de la plus grosse compagnie pétrolière d’Ukraine. Les fabricants de graines génétiquement modifiées, comme le tristement célèbre Monsanto, veulent les riches terres cultivables de l’Ukraine.

Mais par dessus tout, ils veulent le puissant voisin de l’Ukraine, la Russie. Ils veulent balkaniser et démembrer la Russie pour exploiter la plus grande source de gaz naturel sur terre. Alors que l’Arctique fond, ils veulent contrôler l’océan Arctique et ses richesses énergétiques, tout comme les terres russes qui le longent. Leur homme à Moscou fut Boris Eltsine, un alcoolique, qui livra l’économie de son pays à l’Occident. Son successeur, Poutine, a rétabli la souveraineté russe. Tel est son crime.

Notre responsabilité ici est donc claire. Elle repose sur l’identification et la mise à nu des mensonges permanents des va-t-en guerre et à ne jamais collaborer avec eux. Elle est dans le réveil des grands mouvements populaires qui ont conduit une civilisation fragile vers des États modernes. Et, plus que tout, elle réside dans notre habileté à empêcher qu’ils ne nous écrasent. Si nous restons silencieux, leur victoire sur nous est assurée et l’holocauste est proche.

John Pilger

John Pilger, est un journaliste basé à Londres, il est aussi cinéaste et auteur. Il anime le site www.johnpilger.com.

Traduit par Wayan, relu par jj et par Diane pour le Saker Francophone

Source : lesakerfrancophone.net

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Étienne

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87 Commentaires

  1. etienne

    De la Yougoslavie à l’Ukraine le Tchernobyl médiatique se répète – Slobodan Despot
    (Human Rights Agency)
    httpv://youtu.be/7xtXVFd3M5k

    Réponse
  2. Simon

    Dommage que cet article soit si long et sans aucune source/preuve. Ce n’est pas partageable en l’état…

    Réponse
    • Norton

      Y a-t-il encore besoin de preuves puisque le cynisme décomplexé est désormais à l’œuvre ?…

      httpv://m.youtube.com/watch?v=u1a0FD6iiek

      Réponse
  3. Paulin

    C’est beau…mais ça manque cruellement de référence pour un texte critiquant la propagande (surtout qu’il n’a pas l’air de manquer de références !)… Il n’y a rien à critiquer car rien n’est vérifiable : il faut le croire sur parole ! Oui le raisonnement est intéressant (si les faits sont vrais) mais ce n’est que rarement le raisonnement que l’on remet en question mais plutôt les faits établis. Un texte de propagande comme un autre par conséquent ! Vraiment dommage…

    Réponse
  4. nlescan

    Je ne suis pas d’accord avec les commentaires qui tendent à invalider l’article pour « manque de sources », une certaine proportion des informations auxquelles il est fait allusion ont, à ma connaissance, été relayées par divers médias et sont faciles à vérifier.

    Ceci me donne un a priori positif quant aux éléments dont je n’avais pas connaissance.

    Si quelque chose dans ce texte vous semble erroné, faites vos propres recherches afin d’avoir une opinion informée.

    Réponse
  5. etienne

    Pas documenté ?!
    Quelle blague :

    John Pilger – Les Nouveaux Maîtres du Monde (2001) :
    httpv://youtu.be/A-Hk-bQTGY8

    John Pilger – La Guerre contre la Démocratie (2007) :
    httpv://youtu.be/SxYtS2PtC1w

    John Pilger – La Guerre Invisible (2010) :
    httpv://youtu.be/hJh_7Xjq1ek

    Réponse
  6. frederick

    merci, pour votre boulot Étienne, nous sommes des millions.

    Réponse
  7. etienne

    #Citizenfour : #Snowden aurait pu annoncer que le monde était dirigé par des #aliens
    https://reflets.info/citizenfour-snowden-aurait-pu-annoncer-que-le-monde-etait-dirige-par-des-aliens/

    Snowden parvient à fuir Hong Kong, aidé par Wikileaks, trouve refuge en Russie, l’Allemagne se plaint des écoutes du téléphone portable de sa chancelière, mais finalement, Barak Obama vient calmer toute velléité à l’encontre des pratiques de la NSA. Un discours, pas d’excuses, des chefs d’Etats européens qui grognent pour la forme, mais rentrent très vite dans le rang : nos vies privées sont piétinées quotidiennement et continueront à l’être. Circulez, il n’y a rien à dire, ni à contester. Les populations ne sont pas descendues dans les rues pour demander l’arrêt des systèmes d’interception de communications et de collectes de données, les gouvernements n’ont pas menacé les Etats-Unis ou l’Angleterre de mesures de rétorsions.

    Snowden aurait pu démontrer que des aliens dirigeaient la planète, l’effet aurait été le même, et la réponse citoyenne, politique, tout aussi faible. Comme si, face à la réalité, même la plus incroyable qui soit, l’anesthésie prime sur toute autre réaction.

    Une affaire qui touche aux fondements de nos sociétés

    Citizenfour démontre quelque chose que la plupart d’entre nous soupçonne, mais verbalise avec difficulté : que reste-t-il de la démocratie tant vantée par ceux-là mêmes qui la bafouent en piétinant nos vies privées ? La démocratie, dans sa dimension de liberté des individus (d’expression, de propriété privée, de droit à la vie privée, de circulation, etc…), et non pas comme système politique en tant que tel, est le cœur de la dynamique occidentale moderne. Que peut-il se passer si cette liberté est mise sous surveillance intégrale par des administrations ou des groupes privés, que chacune de nos actions, nos paroles peut être captée, analysée, classée.

    Le propre d’un système totalitaire est de n’offrir qu’une place déterminée et limitée par ce même système, aux individus qui le constituent. Edward Snowden a permis de découvrir que ce système totalitaire existe, qu’il est en place et que nos vies sont déjà classées. Prêtes à être fouillées, compulsées, analysées. Qui peut prétendre savoir comment et par quelle intelligence, elles seront un jour utilisées à des fins de répression ou de censure ? Personne. Nos libertés sont déjà bafouées. Nous ne sommes plus en démocratie, et presque personne ne s’en soucie. Le constat est affligeant, mais le travail de Laura Poitras, Glenn Greenwald, Ewen MacAskill, et le courage d’Edward Snowden doivent servir à quelque chose. Sans quoi, quand il sera trop tard, nous ne pourrons pas dire : « nous ne savions pas ».

    Mon commentaire : jamais, dans ce billet d’alerte de Reflets comme partout ailleurs, les militants/résistants ne cherchent, ni encore moins identifient, LA CAUSE PREMIÈRE de l’incroyable inertie populaire ; jamais n’est pointée L’IMPUISSANCE POLITIQUE des électeurs, L’ABSENCE D’UNE CONSTITUTION digne de ce nom, et surtout, originairement, LA DÉMISSION POPULAIRE DU PROCESSUS CONSTITUANT.

    Tant que les humains ne seront pas capables d’identifier la cause première de leurs maux, ils seront incapables d’en venir à bout.

    Et les différents pouvoirs s’étant complètement autonomisés (faute de réaction populaire adaptée – constituante), l’État prétendument « libéral » deviendra policier et totalitaire en plein, supprimera physiquement les résistants (il n’y en a pas tant que ça) et organisera des camps de travail (comme il l’a déjà fait plusieurs fois, ceci n’est pas théorique).

    Je ne vois pas d’autre issue pour l’humanité que de S’UNIR AUTOUR DE NOTRE CAUSE COMMUNE : INSTITUER NOUS-MÊMES NOTRE PUISSANCE POLITIQUE : « nous voulons écrire nous-mêmes les constitutions, pour désigner et contrôler nous-mêmes les acteurs politiques ».

    Et ça urge vraiment.

    Réponse
  8. Pierre Milan

    Depuis un certain temps, je lis assez régulièrement les articles et commentaires du blog du plan C. Il me semble que, parmi ceux qui s’y articulent, il doit en avoir qui se connaissent personnellement. Le « problème » est là. Anonymat, mi-anonymat, amitiés virtuelles, vraies connaissances tous confondus.

    Moi, vous ne me connaissez pas. Mais au cours des derniers commentaires mouvementés et affichés sur votre blog, j’ai fini à faire mes recherches concernant le fameux camping proposé par Ana Sailland. J’ai appris aussi qu’elle a un destin exceptionnel: la décision de transition d’homme en femme par opération. J’ai beaucoup de respect devant une telle décision.

    Il me semble qu’elle veut vraiment qu’on la traîte normalement. Mais tout le monde ne fait pas de recherches.
    Donc ils la traîtent normalement, comme bon leur semble – répondre à ses commentaires, se disputer, etc. – sans savoir à qui et à quelle exception ils s’adressent.
    Donc, ils s’expriment, sans « tolérance », puisque même s’ils le connaissaient, le destin exceptionnel d’Ana Sailland n’étant pas censé être la question primordiale non plus, selon les propos du commentaire en question.

    Le problème des bourgeois a toujours été l’interdit à articuler librement, spontanément ses émotions et intuitions. La forme – le mot magique! Préserver la forme! Au risque de diminuer jusqu’ à l’impuissance tout élan explosif, brut, balayeur, sain. Au risque de se réduire à une sauce de bienveillants gentils, agréables, voulant changer le monde avec de beaux yeux formellement impeccables.

    Ceux qui ne se « retiennent » pas seront exclus – formellement . En vérité ce sont eux qui découvrent que l’empereur est nu.

    Vous me decevez, Monsieur Chouard.

    Il y en a qui savent que le bourgeois fonctionne de la sorte.

    Dans ce sens: gare aux flatteurs, qui vous répètent vos belles paroles. Car une vraie vulgarité de simplification s’installera, méconnue par le bourgeois qui n’identifie pas la ruse.

    En ce qui me concerne, j’ai décidé de quitter ce blog et regarder ailleurs. Votre idée me semble très bonne. Mais quant aux ruses du système psychopathe il en faut plus de lucidité. Car il se peut qu’il se met à jouer sur le clavier de la douceur et de la tolérance pour vous bloquer les élans et les noyer, tout en les contrôlant avec cette sauce.

    Pour moi, le problème dont vous vous plaignez souvent (l’inactivité) en est la conséquence, non la cause.

    Enfin, il y a quelques mois, j’avais été stupéfait quand vous trahissiez Alain Soral et Dieudonné lorsqu’ils auraient certainement eu besoin de reconfort et de votre amité. Vous vous rattrapiez le lendemain, certes, mais le message passait déjà.
    Bien que Soral et Dieudonné prennent 1000 fois plus de risques – ils sont poursuivis, persécutés, pillés, interdits- vous, qui ne l’êtes pas, aviez « oublié » de vous solidariser avec leurs efforts immenses, sur ordonnance de cette même bourgeoisie qui refuse depuis plus de 250 ans de se sentir « peuple » . Tandis que la ruse de la « bonne forme » n’est qu’une ruse, vieille comme le pouvoir.

    Vous êtes en train de vous faire avoir encore…

    signé un anonyme qui met en oeuvre modestement une partie de vos idées

    Réponse
    • joss

      Rien ne vous empêche de partager vos idées. Ce qui compte, c’est d’être prêt pour que le moment venu nous puissions passer à l’application concrète. Former, informer, se préparer, s’entraîner chacun de son côté en groupe (c’est mieux) de manière à devenir des citoyens constituants. Malheureusement, nous n’avons pas été aidé par l’éducation nationale, ni par les médias en tous genres qui n’ont pas le même but recherché: nous modeler en électeur, consommateur de masse.

      Réponse
    • Ana Sailland

      Petite mise au point : Je ne désire pas qu’on me « traite normalement » puisque tel est le cas. Merci de ne pas laisser supposer une quelconque difficulté, svp.

      Par contre, il y a ici plus intéressant : une partie de mes convictions ->

      https://www.youtube.com/channel/UCQZ2tHpBDkyeTl-7fTrekbg

      ((( il faudra d’ailleurs ajouter une vidéo sur la monnaie hélicoptère et la cible de la création monétaire 😉 )))

      Pour ce qui est d’Etienne, il abat une besogne incroyable et extrêmement utile à la conscience collective.

      Réponse
      • Ana Sailland

        ( @ Pierre Milan )

        Réponse
      • J-Stéphane

        Le don fait être, le don fait l’Etre, merci Ana de nous faire don que du bon…

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    • nlescan

      bizarre le commentaire… Ce Soral c’est un nid à embrouilles, tu le calcules, les glands te tombent dessus, tu le calcule plus, les autres glands te tombent dessus… Ce mec doit être une chêne.

      Réponse
  9. David

    Dans notre lettre d’information de décembre nous vous conseillions la lecture du livre « Le Groupe des Dix » (Brigitte Chamak, Les Editions du Rocher, 1997). Ce groupe créé à l’initiative de Robert Buron avec Edgar Morin, Henri Laborit et Jacques Robin à la fin des années 60. Dans les années 70, des personnalités comme Michel Rocard, Jacques Attali ou encore l’économiste René Passet (« l’économique et le Vivant », introuvable…) l’ont intégré.
    Juste avant sa mort en 1973, dans son dernier livre (« Pourquoi je vis, Par goût de la Vie »), Robert Buron s’exprimait ainsi :

    Reconnaître les autres civilisations, les accepter, c’est donc vouloir vivre avec elles, dans une relation d’égalité. Mais une civilisation qui, à un moment donné de l’histoire, devient dominante, a besoin pour se conserver de toujours dominer davantage.
    Alors est brisée toute idée de solidarité ? Peut-on lutter contre cela ?
    Là, ma réponse est, hélas, d’un terrible pessimisme :
    a) Je suis convaincu que la paix et l’équilibre du monde ne sont possibles que dans la coexistence de valeurs de civilisation différentes et harmonisées les unes avec les autres pour permettre une organisation planétaire valable.
    b) Je suis sûr, comme vous, que les civilisations les plus puissantes, techniquement et militairement, imposeront leurs valeurs aux autres.
    c) J’en conclus que le monde finira dans une catastrophe.
    d) Comme je n’aime pas l’idée de catastrophe, que j’ai le goût de la vie, et que tout ce qui bloque la vie est pour moi le mal et l’ennemi, je lutterai tant que je pourrai contre ce qui me paraît inéluctable. Je suis très pessimiste. Je suis persuadé que les technocrates occidentaux créeront une sorte de fascisme mondial, appuyé bien sûr sur les valeurs occidentales.
    Seulement je lutterai de toutes mes forces contre ces technocrates.
    Si on considère en effet métaphysiquement que quelque chose est mal, peu importe ce qu’on trouve rationnellement indispensable, il faut lutter contre ce qui tue la vie, parce que sans ça je me tue moi-même. La seule petite chance, c’est de faire prendre conscience aux gens que le système de domination d’une civilisation sur une autre est contraire à l’évolution de la vie, que par conséquent ils se suicident. Ils ne suicident peut-être pas le « contenant», mais ils suicident le
    « contenu », ce qui est beaucoup plus grave.

    Réponse
  10. oli

    Ces commentaires me donnent envie de réagir et de pousser un « bordel, on s’en fout ! » à tous les mécontents…

    Des personnes se retiennent avant de poster, d’autres non, et alors ? On va pas en mourir… On rappelle le sujet qu’on traite, histoire de se recentrer sur le sujet, et puis c’est tout, affaire classée.

    Des personnes suivent Soral, d’autres non, qu’est-ce qu’on en a à foutre sérieusement de ces débats de seconde zones, lorsque nous basculons dans un régime totalitaire !

    J’en ai personnellement marre des moralisateurs, de tous ceux qui osent venir ici et dire qu’il faudrait penser comme ci ou penser comme ça, de tous ces donneurs de leçon de bonnes fréquentations à avoir, de bons mots à dire, de bons comportements à adopter, comme si eux mêmes étaient parfaits ! Comme s’ils étaient purs, blancs, des saints, n’ayant jamais commis aucune faute dans toute leur vie… C’est navrant au possible, ce manque de recul sur soi-même, et cette prétention à vouloir jeter des pierres… Faut-il également le rappeler ? Personne ne détient la vérité, ni le monopole de la haute, impeccable et très respectueuse pensée… Il n’y a que les faits, et les faits se vérifient lorsqu’on veut en parler, point barre. Le reste, c’est bon pour les potiniers.

    Concernant le fascisme, pour moi il est clairement déjà là, dans tous ces petits esprits étriqués qui se prennent pour des princes, et en viennent à condamner des personnes non pour leurs crimes puisqu’ils n’en ont pas commis, mais pour leurs paroles ! Où est passée la réflexion ? La mise en contexte ? Le bénéfice du doute ? L’humilité ?

    Moi je vais vous dire, et j’espère que ça vous déplaira. J’écoute des vidéos de Soral et j’en ai rien à foutre de ce que vous pouvez bien en penser. Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’il dit, mais je trouve certaines de ses réflexions en socio intéressantes, d’autant qu’il a publié de nombreux auteurs très intéressants également. Tout ceci me donne des pistes, que je creuse par la suite personnellement. Où est donc le mal ? Je ne suis pas devenu raciste, ni homophobe, ni sexiste ni je ne sais quoi d’autre pour autant… Par contre ce que je remarque, c’est que ceux qui le condamnent ne comprennent en réalité pas ce qu’il dit, comme s’ils n’accédaient pas aux nuances. Un exemple flagrant : le féminisme, il n’a jamais été contre les femmes, ce qu’il dénonce dans le féminisme c’est son instrumentalisation. Et il en va de même pour ce blog et l’idée du TAS… Parce qu’ils ne prennent pas le temps de réfléchir à ce qui est dit, ou d’admettre qu’ils n’y pigent rien, ou qu’ils n’en savent rien pour le moment, tous ces esprits étriqués rejettent en bloc les solutions qu’on leur propose. On dirait des gamins repus, qui éloignent d’un œil torve un plat d’épinards…

    Et je remarque aussi un excès de zèle étrange, à combattre des citoyens lambdas, quand des personnes à hautes responsabilités, qui accumulent pourtant bourde sur bourde, ne se trouvent nullement inquiétées par les nouveaux combats que mènent nos hordes de justiciers dévoués…

    Cette police de la pensée signe la naissance d’un fascisme. Et le projet de loi de surveillance nous mène tout droit au crime d’arrière pensée. Ne voyez vous donc pas ce qui se profile à l’horizon ? Combien de temps on va encore en rester là, à comparer piteusement la couleur de nos chaussettes ?

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    • J-Stéphane

      🙂

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      • Ana Sailland

        🙂

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    • nlesca

      Je sais pas, tu fais quoi la? Tu pousses ton cri d’amour ponderé…lol.
      A la base le man qui est venu faire les gros yeux a EC c est un fan du type…moi je fais une petite plaisenterie en le comparant a un chene…vu que quand tu t’approche ou t’eloignes de l engein tu te prend des glands sur la tete…Grosse emotion…Si t’as le droit de poster ton roman d amour, raisonnable, j ai bien le droit de dire que je ne l apprecie pas, pas parcequ il serait fasciste ou que je me prend pour super nuremberg mais simplement parcequ il dit plein de trucs très bêtes (sans paler du comportement du gars que j apprends effaré par ses fans qui veulent tellement le defendre qu ils portent a ta conaissance des aventure scabreuses de leur idole que tu aurais prefere ne pas connaitre)… Bref si tu veuxbpas qu on en parle commence par suivre ton propre conseil.

      Réponse
      • oli

        T’as pas compris le fond de mon message, c’est la censure qui m’emmerde, c’est tout. Et bien sûr qu’il dit plein de trucs bêtes, quand tu parleras autant que lui et que tu auras mis toutes tes belles idées en vidéo on pourra comparer, mais en attendant, j’en ai marre qu’on juge toujours les personnes au lieu de parler du fond du sujet, et j’en ai marre aussi de toutes ces petites attaques mesquines de la part de ceux qui peuvent pas le saquer, et qui visent toujours à ridiculiser l’autre, comme celles qui ponctuent ton message lorsque tu parles de roman d’amour et que tu fais exprès de ne voir que le côté émotionnel de ma réponse. Bien évidemment que ma réponse est émotionnelle, et alors ? C’est condamnable ? Et c’est pas de l’amour dont il s’agit mais de l’exaspération, marre d’être rappelé continuellement à l’ordre par les parfaits-qui-pensent-toujours-bien-comme-il-faut-qui-savent tout sur tout-ne se trompent-jamais-et-à qui-on n’a jamais rien à reprocher-tellement-ils se conduisent bien. Dans un système aussi délétère, il faudrait peut-être justement s’inquiéter du fait que personne n’ait rien à nous reprocher… Ça, c’était un rappel du côté intellectuel de ma réponse, celui que tu as zappé. Alors, oui, ma réaction concernait plus une situation générale, et concernait aussi les méthodes employées pour discréditer Chouard, méthodes que je trouve basses et déloyales, viles et sournoises. Qu’est-ce que ça fout ici ? Quel est le rapport avec le sujet ? Hé bien c’est parce que je pense que ce sont précisément ces attitudes là qui contribuent à mettre en place des régimes fascistes et des pensées totalitaires dans les esprits. Tu t’es senti visé, désolé, du reste, dans d’autres de tes messages tu utilisais déjà tout ce que je dénonce, et tu l’utilises encore une fois là dans ta réponse, en t’abaissant à jouer les échotiers, y a même des parenthèses pour murmurer à l’oreille tes messes basses.
        Du reste, j’avais bien aimé ton jeu de mots.
        Et si tu veux parler du sujet, vas y, je te retiens pas. Moi en tout cas j’explique la mise en place d’un fascisme dans les mentalités par :
        – une inversion des valeurs et un manque de discernement des repères
        – un rétrécissement de la pensée et de la réflexion, où l’on ne contextualise plus les propos, où l’on n’admet plus les nuances
        – un jugement des personnes et non des propos
        – des condamnations pour des paroles et non pour des crimes
        – des ragots et des rumeurs prises comme des sources d’informations, voire, comme des vérités
        – une censure galopante de tous les comportements inappropriés
        – du flicage et de la surveillance de masse, où l’on voit des méchants et des terroristes partout
        – de la création de mots pour interdire les débats de fond (tous les mots qui commencent par « anti », en sachant qu’il y aussi du point de vue lexical un détournement de mots, voire, de la criminalisation de mots)
        – des personnes qui se mettent à détourner l’attention du fond des sujets et à jouer la police de la pensée
        – de l’avènement de troupes de petits justiciers, qui se mettent à distribuer des bons et des mauvais points à tout le monde, ceux-là établissent la prochaine ligne de la pensée et des idées qu’il ne sera plus admis de franchir une fois le nouveau système durci
        – d’une parole qu’on dirait figée, qu’on a en tout cas plus le droit de faire circuler là où bon nous semble… et qui se doit d’être toujours impeccable, sans tâche, sans reproches – selon les censeurs

        Et toi, que penses-tu donc de ce qui se passe présentement dans ton pays ? Avec toute l’actualité récente, me dis pas t’as rien à nous dire…

        Réponse
        • etienne

          Merci Oli. Chouette message.
          Mais ne vous battez pas, avec nlescan, s’il vous plaît ; vous êtes deux chics types.

          Réponse
        • Ana Sailland

          Il est en effet très difficile de parler mille heures sans dire aucune bêtise 🙂
          ni rien qui déplaît à une fraction ou une faction.

          Au delà de ces échanges de ces jours derniers, qui ne sont pas toujours très empathiques, mais bon, c’est l’humain, et je ne suis pas la dernière à griffer, se dessine un thème de réflexion fondamental qui concerne l’ostracisme, la liberté de parole, le droit de dire ce qui choque, la protection du corps social contre des mots considérés comme dangereux, mais définis par qui.
          Il serait passionnant de l’aborder dans le calme.

          Nous sommes ici dans ce qui est caractéristique de la pensée politique et qui la distingue de toute autre ou presque : le besoin de prendre des décisions collectives quand rien d’objectif ne permet de trancher et quand la décision ne peut être impulsée en dernier ressort et après débat que par l’émotionnel.
          C’est pourquoi il est assez toxique de s’étriper en mimant la logique à l’heure où règne l’émotion.

          Réponse
        • nlesca

          Oli, ce qui me gene c est que tu fais abstraction de la chronologie, la. Personne ne parlait du chene et d un coup un de ses fruits debarque et se met a reprocher des trucs, je lache une plaisanterie. Et la tu debarques avec ta tirade contre ceux qui critiqueraient le mocassin (variante sur le theme du gland)… et qui seraient de ce fait des censeurs fascisants qui pretendraient avoir la science infuse. Laisse moi te dire que c est tres court et surtout pas tres logique au vu de la facon dont le theme a debarqué… je sais je l ai deja dit mais je trouve quand meme ca tres etonnant. Sinon des videos de moi ca ne risque pas, aucune envie de montrer ma tronche. Pour ce que j ai a dire a propos d’actualite… et bien je dis des trucs quand ca me vient et assez souvent ici, mais bon, je ne pense pas que ma vision des choses soit tres originale, je vois la meme chose que les gens qui marchent les yeux ouverts, apres tout est question d appreciation… Sinon mon gros truc c est une proposition de systeme de gouvernance democratique nationale que j essaie de proposer partout ou je peux et ou ca a l air de constituer… c est base sur le systeme a l athenienne comme etienne le propose a la difference qu a l echelle nationale plutot que d avoir une federation de communes (solution a laquelle j adhere pour les departements et regions)… je propose en gros de reproduire une structure proche de la commune athenienne avec executif boulee et ecclesia controles et beaucoup de referendums… je propose aussi un vote programmatique prealable avec candidature simultanee au tas pour s affranchir de la loi des grands nombres qui ne me parait pas suffisante… j ai deja explique ce systeme… c est un peu technique… d ailleurs je l ai proposé sur un site frequente par des jeunes assez eteroclytes qui s appelle metatv et pas mal de gens on eu l air de trouver ca seduisant… en tout cas c est mon grand truc et la probable meilleure idee que j ai eue a propos de democratie (evidement il ne s agit que de mon opinion)… les regulars ici ont probablement deja lu mon truc au fil de certains com’… voila voila.

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          • oli

            Oui… sauf que ma logique ou ta logique, et encore moins la chronologie du débat, n’ont quelque chose à voir avec le fond du sujet dont je souhaitais parler.

            Sujet qui par ailleurs mériterait qu’on en parle plus calmement, je suis bien d’accord.

            Ce que j’ai à en dire de plus en tout cas, pour le moment, c’est que la radicalisation des points de vue qui entraînent immanquablement les chasses aux sorcières me semble induite par diverses méthodes de propagation d’opinion, dont on peut déjà avoir un bref et sordide rappel ici : http://deepsound.net/ha/psyops.html#13

            La rumeur, tout comme la télé ou la radio, ou même internet, est un canal utilisé pour propager certaines opinions, il me semble donc impératif d’en rappeler toujours aux faits.

            A côté de ça, on assiste à une redéfinition de ce qu’on nomme la « liberté d’expression », ou plutôt à un encadrement de celle-ci, avec des limites très strictes à ne pas dépasser, qui n’ont pas pour finalité de protéger le peuple dominé mais la classe dominante et ses intérêts.
            J’ai récemment vu une vidéo d’un informaticien (Epelboin), qui disait que la liberté d’expression n’existait pas en France, et que les débats autour d’internet et son contrôle allaient le révéler, en opposant une foule qui se croit libre de dire ce qu’elle pense et de penser ce qu’elle dit à un pouvoir qui ne joue qu’avec ses propres règles et n’a pas l’intention de composer avec elle.

            Et pendant ce temps-là, des luttes se dressent ci et là au sein d’un peuple divisé, qui s’oppose afin de défendre son droit à ci ou son droit à ça, face à des problèmes ou à des oppressions qui ont été mises en avant et volontairement amplifiés par les médias ou les autres canaux… La mauvaise nouvelle c’est que ça nous désunit et nous fait nous empoigner, la bonne, c’est qu’une grande sensibilité à l’injustice semble s’éveiller un peu partout.

          • nlesca

            Tu sais Oli dur la desunion je me suis largement calme. Je te donne un exemple basé su Soral vu qu’on en parlait. Pour etre clair il y a a peu pres pas grand chose que je partage avec ce monsieur a part certains constats qu’il fait, pas tous. Sans rentrer dans les détails j’étais à un moment assez remonté contre certaines des idées qu’il diffusait et je me suis engueulé, mais vraiment, avec des potes a ce propos… D’ailleurs on ne se voit plus tellement…Bref. Toujours est-il que ces derniers temps constatant le fascisme grandissant de nos traitres (élus) j’ai relativisé et je ne souhaite plus polemiquer sans fin sur les opposants qui se tromperaient sur tel ou tel truc… Je pense que l’urgence c est la democratie, la constitution et de se debarasser de nos parasites, chaque jours plus oppulents et avides de notre asservissement.

    • Eliade Guy

      🙂

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  11. zedav

    Le totalitarisme peut prendre plusieurs formes. Mais son essence est partout la même, une tendance à expliquer TOUT les problèmes du monde par une cause unique (ce qui n’est pas une erreur en soi, rien ne prouvant à priori qu’il n’y ai pas une cause unique) mais en se trompant (consciemment ou non, que l’on y ait intérêt ou que l’on soit induit en erreur) de cause première.
    Partout le binôme pouvoir ( puissance d’agir concentrée) soumission du plus grand nombre (défaut de coopération, acceptation, résignation, consentement) est à l’œuvre sous différents masques : force brute, oppression économique, contrôle des représentations, intérêt.
    Mais pour les idiots utiles, faux résistants mais vrais relais et protecteurs du pouvoir (puisqu’ils détournent le regard de ceux qui sont abusés), il y aura toujours un bouc émissaire : les juifs, les roms, les musulmans, les hommes, le patriarcat, etc.
    Les racistes, sexistes (et donc aujourd’hui dans les pays occidentaux le féminisme victimaire fondé et promu par le lesbianisme misandre militant financé depuis ses débuts par le vrai pouvoir) et autres sectaires sont d’indéniables atouts du vrai pouvoir.
    Il faudrait se réunir sur une cause commune qui puisse saper les bases du pouvoir. La stratégie de sabotage promue par « tête de linotte castrée fâchée contre les zizis de garçon » est un des meilleurs moyen de justifier les pires politiques de contrôle social et de répression. Le système est puissant et va se défendre comme tout organisme attaqué par des virus ou des bactéries. Comme d’habitude, « tête de linotte castrée fâchée contre les zizis de garçon » ne nous dit rien du type d’organisation sociale que nous devrons mettre en place le cas échéant (si tant est que sa stratégie aie la moindre chance de succès, s’ensuivrait des dysfonctionnements techniques majeurs ne manquant pas de provoquer famines et pandémies) à part on s’en doute quelque chose qui ne soit pas le patriarcat.
    Cependant que saper le pouvoir en cessant d’y collaborer (travailler petit à petit le moins possible et ne pas voter, sortir autant que possible du système de spéculation financière et cesser de financer et d’entendre les média « mainstream ») tout en prenant notre part du comment vivre ensemble (promotion et participation à des ateliers constituants, ateliers questions et réponses referendum, ateliers démocratie directe) ne me semble guère plus utopique que la stratégie promue « tête de linotte castrée fâchée contre les zizis de garçon » et autrement plus attractive quant aux perspectives qu’elle offre.
    Dans le contexte de cette misandrie tellement généralisée qu’elle en est devenue presque normale et donc invisible (comme l’eau pour les poissons qui y vivent) je me dis souvent que j’aimerais voir un monde enfin débarrassé des hommes et donc du mal pour voir comment le seul sexe bon et digne de vivre s’organiserait…Il n’y a pour moi aucun doute qu’une société de femmes reproduirait la violence, les classe, l’oppression, l’exploitation, etc. tout cela n’étant que l’expression du vivant. Le seul souci étant alors pour les opposants de trouver un nouveau bouc émissaire en remplacement du patriarcat et de la masculinité…

    Réponse
  12. zedav

    Pour plus de clarté, mon précédant message visait les innombrables « lierre Keith » (et leurs « derick jensen »leur servant la soupe et acceptant de porter pour toujours la culpabilité « mâle »).

    Réponse
  13. BA

    Nous volons tous dans le ciel, le cul posé sur une bulle.

    La base monétaire, c’est la création de monnaie par les banques centrales.

    Pour suivre l’évolution de la base monétaire depuis 2008, regardez bien le graphique 2 :

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=83417

    Aux Etats-Unis, la base monétaire était de 800 milliards de dollars en 2008. Depuis, elle a explosé. En 2015, elle est de 4500 milliards de dollars.

    Et au Royaume-Uni ?

    Au Royaume-Uni, la base monétaire était de 70 milliards de livres sterling en 2008. Depuis, elle a explosé. En 2015, elle est de 370 milliards de livres sterling.

    Et au Japon ?

    La banque centrale du Japon augmente la base monétaire de 80 000 milliards de yens par an ! C’est une augmentation équivalent à 620 milliards d’euros supplémentaires par an !

    Et en Europe ?

    La Banque Centrale Européenne a annoncé qu’elle allait injecter 1140 milliards d’euros supplémentaires dans le circuit ! C’est 60 milliards d’euros supplémentaires par mois, jusqu’en septembre 2016 !

    Conséquence :

    Depuis 2008, les banques centrales ont SANS LE VOULOIR créé de gigantesques bulles boursières et de gigantesques bulles financières.

    Depuis 2008, les banques centrales ont INVOLONTAIREMENT placé toute l’économie mondiale sur des bulles boursières et sur des bulles financières.

    Aujourd’hui, toute l’économie mondiale est en lévitation.

    Malheureusement, une bulle ne peut pas gonfler jusqu’au ciel.

    Malheureusement, une bulle finit toujours par éclater.

    Préparez-vous au grand « Plop ! »

    Vous avez aimé la crise financière de 2008, vous allez adorer la prochaine.

    http://www.lenouveleconomiste.fr/vous-avez-aime-la-crise-financiere-de-2008-vous-allez-adorer-la-prochaine-26731/

    Réponse
    • Ana Sailland

      Il faudrait savoir de façon précise à qui ou quoi est destinée la monnaie neuve.
      Sous quelles conditions.
      Puis pouvoir « tracer » son parcours.

      Réponse
  14. Eliade Guy

    extrait de : http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/04/03/31001-20150403ARTFIG00399-et-si-les-grecs-preparaient-leur-sortie-de-l-euro-avec-l-aide-de-poutine.php

    Toujours est-il que la situation semble bloquée entre la Grèce et ses créanciers, avec deux points d’achoppement principaux. Les Grecs ne veulent ni d’une réforme des retraites, ni d’une nouvelle entreprise de libéralisation du marché du travail. Pour l’instant, seuls contre tous – il faut noter qu’aucun pays de l’Union européenne ne leur apporte le moindre soutien, pas même ceux gouvernés «à gauche» – ils tiennent bon là dessus, avec un courage qui force le respect.

    C’ est toujours bon à entendre. Bravo aux grecs

    Réponse
    • Ana Sailland

      S’il y avait des paris, je jouerais la Grèce gagnante à trois ans.

      Réponse
    • claude saint-jarre

      Bonjour. Cet article parle du 9 avril , 458 millions d’Euros à débourse. Nous sommes une éternité après le 9. Que se passe-t-il, quelqu’un sait?

      Réponse
    • richard30

      Peut-être que le gouvernement Grec souhaite honorer la dette de son pays, telle qu’elle est exigée aujourd’hui par les responsables européens, jusqu’à ce qu’il ait en sa possession les résultats définitifs de la commission d’audit de cette dette, qui vient juste de se créer au sein du Parlement Grec. Et en France, on fait quoi? Qu’y a-t-il dans notre dette? Tout le monde en parle mais personne n’exige de savoir quelle est la liste des créances qui constituent notre dette.
      Dans le privé, toute société en « cessation de paiements » est prise en charge par le Tribunal de Commerce dont elle dépend et un audit est systématiquement réalisé, par un médiateur judiciaire qui authentifie les créances et les retient ou les rejette dans le cas où elles ne sont pas légitimes.
      Notre dette a été déclarée souveraine par les mêmes responsables européens qui ont décidé pour la Grèce. Les citoyens français sont donc tenu pour responsables et doivent exiger, puisque tel n’est pas le cas aujourd’hui, un audit citoyen de la dette afin d’en authentifier la légalité contractuelle et donc la légitimité de l’ensemble des créances.

      Réponse
      • Ana Sailland

        Bien sûr que la dette est souveraine, mais le souverain n’est pas le peuple !

        Réponse
        • richard30

          Bonjour Ana.
          « … mais le souverain n’est pas le peuple ! »
          Alors, pourquoi accepte-t-il, le peuple, aveuglément, le remboursement de cette dette sans en connaître la composition et pourquoi accepte-t-il toutes ces mesures d’austérité qui en sont issues?
          Comment lui démontrer qu’il n’est pas souverain?

          Réponse
          • Ana Sailland

            Au cas où vous n’auriez pas remarqué, on s’en occupe 😉

            Mais je n’ai pas les moyens d’acheter Libé ………
            On fait donc dans la modestie technique mais haut les coeurs.
            Les résultats ne sont pas nuls, loin de là.

             » pourquoi accepte-t-il, le peuple, aveuglément  » >>> Parcequ’il est sciemment aveuglé, soumis à un bombardement médiatique mensonger, et aussi du fait que les institutions permettent de râler mais pas de peser.

            Et surtout : le peuple n’est pas souverain parceque c’est gravé dans le marbre de la constitution, même si le tour de prestidigitation de l’article 3 fait vernis onirique.

          • Ana Sailland

            Puisque vous possez la question du comment

            -personnellement j’ai coécrit « de la dette indignons nous » chez Yves Michel.
            -il m’est arrivé de donner des conférences.
            -j’organise ou co-organise des rencontres publiques ou ateliers
            -j’avais lancé un journal national ( paumé 20000)

            A chacun de faire sa part ………… Bienvenue.

          • richard30

            Merci, Ana. Je connais votre culture en ce domaine. Cependant, il est nécessaire d’aborder le plan pratique du comment Si des travaux argumentaires ont déjà été réalisés et finalisés, il serait utile de les recenser afin de pouvoir les faire circuler au sein de tous les mouvements qui ont pris position pour l’écriture citoyenne d’une nouvelle Constitution. Evitons de multiplier les médias, simplement essayons de faire circuler ceux qui existent, sans modération.
            En synthèse : nous sommes tous à notre niveau convaincus que la souveraineté n’appartient pas au peuple mais cherchons un argumentaire commun pour le faire admettre à la masse majoritaire de ce peuple.
            Le bourdon effroyable commun à tous les médias à la solde du système actuel doit être remplacé par un carillon au service du peuple, à condition que ce carillon puisse diffuser une oeuvre commune, créée par tous les facteurs de carillon et reconnue par l’ensemble du peuple. Il est urgent de créer cette oeuvre avant que le peuple ne soit devenu totalement sourd.

          • Ana Sailland

            richard, je crois que nous n’avons que la maxime du colibri : je fais ma part

            c’est la seule issue

          • richard30

            Oui, Ana, vous avez raison. Néanmoins, cela fait plus de 50 ans que j’assume la mienne et estime, à présent, qu’il y a d’autres solutions pour résoudre ce problème. Comment font les 1% les plus riches du monde? Ont-ils l’esprit colibri?

  15. BA

    Mercredi 15 avril 2015 :

    La Grèce « a de l’argent pour deux semaines. »

    Le temps presse pour la Grèce : le gouvernement a jusqu’au 20 avril pour présenter aux autres membres de la zone euro la liste des réformes qu’il entend mener, un dossier sur lequel Grecs et Européens ont déjà étalé leurs désaccords à trois reprises. Mais où en est le pays à moins d’une semaine de cette échéance décisive ? Kostas Botopoulos, président de l’autorité grecque des marchés financiers, était l’invité d’Europe 1 mercredi matin. Et il n’a pas caché la situation difficile du pays.

    Des caisses vides dans « deux semaines ».

    « Le gouvernement lui-même a admis qu’il y a de l’argent dans les caisses pour deux semaines, jusque début mai. Après, il y aura des problèmes pour honorer nos obligations intérieures et extérieures », a reconnu le président de l’autorité grecque des marchés financiers.

    http://www.europe1.fr/economie/la-grece-a-de-l-argent-pour-deux-semaines-2428349

    Réponse
    • oli

      Je ne suis pas certain que cela ce soit passé avec le consentement de la population…
      1. La population n’a pas été consultée
      2. La population dans son ensemble n’est même pas au courant
      3. Le texte n’a pas été très bien expliqué, au niveau de ce que ça allait concrètement représenté dans le quotidien et la vie de tout à chacun, ni très bien relayé
      4. De nombreuses associations et corps de métier s’y sont opposés
      5. C’est surtout un coup d’État, appuyé par les armes informatiques
      6. « Le progrès technique est comme une hache qu’on aurait mise dans les mains d’un psychopathe. »

      Réponse
      • joss

        Nous l’avons réalisé grâce à notre ignorance, à notre désintérêt, à notre impuissance, à notre délégation aveugle. On ne délègue pas sa responsabilité. Ceux qui veillent sur nous, ceux à qui nous déléguons (délaissons, abandonnons) notre pouvoir le savent très bien.
        La population est préparée à manger des couleuvres. Il ne faut pas sous-estimer le travail éducatif de nos médias. Tant qu’il y aura du divertissement et des séries dans le téléviseur, ils n’ont rien à craindre. Du pain et des jeux. C’est dans leurs intérêts de désintéresser l’électeur-consommateur de la politique et de l’économie. Nous ne sommes pas irresponsables.

        Réponse
        • oli

          Au vu des très nombreuses méthodes qui sont utilisées pour maintenir un peuple dans l’ignorance et sciemment le manipuler (école, télévision, presse, propagande, dissimulation d’informations, détournement d’attention, ingénierie sociale, conditionnement mental, technologique, drogues, alcools et autres substituts, agitations des peurs, misère, chômage, exclusion sociale, terreur, services de renseignement, police, armée… répression, dissuasion, diffamation, coups et meurtres…), j’ai parfois du mal avec cette notion de responsabilité.
          Une personne manipulée peut-elle réellement être tenue pour responsable de son sort ?
          Sinon, c’est aussi dans leur méthode, que de rejeter la responsabilité et la faute sur le peuple, et c’est encore dans leur méthode que de nous faire nous mépriser et nous mésestimer mutuellement.
          Mais je suis d’accord, qu’avec cela, malgré cela, il va falloir essayer de les récupérer, nos responsabilités.

          Réponse
          • Ana Sailland

            Tu as raison, et je me garderai quand le parc est clos d’accuser le mouton de bêler au lieu de sauter la barrière.

            Tout orgueil mis de côté, c’est à ceux qui par miracle ont encore un peu de liberté intérieure de la communiquer aux autres.

          • joss

            La personne manipulée (le peuple) a sa part de responsabilité car elle est l’autorité. Elle délègue sans réel contrôle, sans garde-fou. C’est écrit dans la Constitution (qu’elle n’a pas écrite). Le délégué doit rapporté à l’autorité. Dans la réalité, les rôles sont inversés car le délégué représente, travaille pour l’élite.

  16. etienne

    [Euh, on peut m’expliquer ?] Silence sur les assassinats politiques en Ukraine

    http://www.les-crises.fr/silence-sur-les-assassinats-politiques-en-ukraine/

    Dernière lettre

    Le jour de sa mort, M. Kalachnikov avait envoyé à un de ses amis un courrier électronique dans lequel dénonçait les pressions subies par les opposants aux nouvelles autorités du pays.

    “Le génocide éhonté des dissidents, les menaces d’élimination physique et les insultes incessantes pour avoir appelé à fêter les 70 ans de la Victoire lors de la Grande Guerre patriotique (victoire de l’URSS dont la célébration est décriée par les autorités de Kiev, proches des mouvements néonazis, ndlr) sont devenues la norme dans l’Ukraine actuelle occupée par les nazis”, stipule la lettre.

    Réponse
  17. etienne

    Incroyable : le directeur de renseignement Américain dévoile son plan pour contrôler l’Europe !
    httpv://youtu.be/qM8nYBnlBmU

    Réponse
    • joss

      Ces gens ne pensent qu’à la domination, suivant une relation de dominant / dominés, comme le système économique (le capitalisme) et politique (le régime démocratique de façade) qu’ils ont mis en place, tout va dans ce sens. Il ne peut en résulter que des guerres.

      Réponse
    • LeBoulanger

      Bonjour à tous et à toutes,

      http://vahineblog.over-blog.com/2015/04/poutine-versus-georges-friedman-le-masque-tombe.html

      Extrait du discours de Georges Friedman pour Stratfor devant le Chicago Council, le 4 février 2015 :

      1 – L’Europe n’existe pas, La France ou la Roumanie, oui, mais l’Europe, non.

      2 – Seule une union Allemagne-Russie pourrait nous [les Américains] menacer, ça n’arrivera jamais, nous faisons ce qu’il faut pour cela.

      3 – L’armée ukrainienne est une armée US, la preuve : nous donnons nos médailles à leurs soldats méritants, alors que les décorations sont réservées aux citoyens US.

      4 – Nous livrons des armes dans tous les pays de l’est européen, même en Ukraine où nous entraînons les troupes.

      5 – Notre but est d’installer un cordon sanitaire autour de la Russie, afin qu’elle ne soit jamais stabilisée et pour en chasser toute velléité d’alliance européenne.

      6 – Nous intervenons militairement dans le monde entier, nous dominons les océans et toute la terre.

      7 – Nous faisons se battre nos ennemis entre eux, « c’est cynique mais ça marche ».

      8 – Les attaques préventives déstabilisent les ennemis, nous faisons ça dans toutes les guerres.

      9 – Nous installons des régimes favorables à nos intérêts.

      10 – Nous sommes un empire, nous ne pouvons pas nous relâcher.

      11 – L’Otan doit occuper tout l’espace terrestre entre la mer Baltique et la mer Noire.

      12 – Nous ne savons pas ce que va faire l’Allemagne, elle est dans une situation très difficile.

      13 – Une coopération entre le capital allemand et les matières premières russes serait désastreuse pour les États-Unis. Les USA l’empêchent depuis un siècle et continueront. Le destin de l’Europe dépendra de la décision des Allemands. Ils ont besoin des Russes, mais ils sont menottés par les USA.

      Le président russe Vladimir Poutine a répondu en direct à a télévision aux questions de ses concitoyens, ce jeudi 16 avril 2015.

      httpv://www.youtube.com/watch?v=n-2SNRkym9Q

      1 – La Russie n’attaque pas l’Occident, elle n’agresse personne, elle défend ses intérêts.

      2 – En 1990, la Russie a arrêté les vols de ses bombardiers stratégiques, mais les avions US continuaient à voler avec des armes nucléaires à bord. Pourquoi ? Contre qui ? Nous avons recommencé depuis trois ans, alors qui provoque ?

      3 – Nous avons deux base militaires hors de Russie, à la frontière afghane, c’est même l’intérêt des USA. Eux ont plus de mille bases partout dans le monde, et nous sommes des agresseurs ? Où est le bon sens ? Que font les armes nucléaires américaines en Europe ?

      4 – Le budget militaire du Pentagone est dix fois plus élevé que le nôtre et nous menons une politique agressive ? Il faut garder son bon sens. Avons-nous des bases aux frontières des USA ?

      5 – Pourquoi veut-on nous interdire de nous défendre ? Qui a résilié le traité sur les missiles ? Qui installe ses missiles aux frontières de l’autre ? Et nous sommes agressifs ?

      6 – Nous voulons des relations d’égalité avec l’Occident, en accord avec nos intérêts nationaux.

      7 – Nous avons attendu 20 ans avant d’être acceptés à l’OMC, avec beaucoup de concessions, les règles solides sont violées, celles de l’OMC, de l’ONU, du droit international avec les sanctions contre nous.

      8 – Nous voulons collaborer sur les problèmes de l’humanité, sécurité, désarmement, terrorisme, santé, drogue, crime organisé.

      9 – Après la chute du mur de Berlin, on nous avait promis un gel de l’Otan, et aujourd’hui elle est partout à nos frontières, c’est un nouveau mur. Les Occidentaux ont décidé qu’ils étaient vainqueurs.

      10 – Il faut arrêter de construire de nouveaux murs et faire un monde commun humain, prospère et en sécurité.

      11 – Les sanctions économiques ne sont pas le prix que nous payons pour la Crimée, mais pour notre volonté d’exister en tant que nation et civilisation libre.

      12 – Quoi que nous fassions pour la détente, nous rencontrons toujours des refus et des résistances de l’Occident. Les derniers jeux Olympiques d’hiver de Sotchi ont été calomniés et discrédités avant, pendant et après, pourquoi ?

      13 – L’Occident veut enchaîner l’ours russe, même s’il reste dans sa tanière, il veut arracher les dents et les griffes de l’ours, ses armes nucléaires. Ensuite il empaillera l’ours et s’appropriera sa taïga, son territoire. Les USA trouvent injuste que la Russie soit si grande, elle en veut un morceau, comme elle avait volé le Texas au Mexique en 1848 [plus la moitié de ses terres, du Texas à la Californie, NdT].

      14 – Nous utilisons les sanctions économiques comme tremplin pour améliorer notre économie, nous serons plus indépendants.

      15 – Nous ne voulons pas que la peau de l’ours soit accrochée au mur, cela n’a rien à voir avec la Crimée.
      Bref, je vous laisse juger, il y a deux visions du monde pour l’avenir de notre race humaine… Le mécanisme qu’un homme comme Georges Friedman arrive au pouvoir est bien expliqué dans la ponérologie politique(J’ai cru savoir que quelque personne ici a lu ce livre). En fait, toute association d’un groupe de personne de bonne intention est vulnérable dans le temps: Les partis politiques, les entreprises, les associations, …etc.

      Amicalement,

      Réponse
    • etienne

      Passionnant et attachant personnage, un colibri 🙂

      Thinkerview – Interview de Peter Dale Scott
      httpv://youtu.be/i4dcmJALM8k

      Réponse
  18. joss

    Méditation sur le fascisme de l’écrivain assassiné Pasolini :
    https://www.dailymotion.com/video/xl679b_pasolini-fascisme-et-societe-de-consommation_news

    https://www.dailymotion.com/video/xt5e47_pasolini-fascisme-et-societe-de-consommation_webcam

    -Mon point de vue:
    il a remarqué que les symptômes apparents sur la société dû au régime fasciste n’ont « mystérieusement » pas disparu avec ce régime. Au contraire, ils se sont accélérés sous un régime « démocratique ». Il a pu en conclure que la maladie était toujours bien présente. Selon moi, il n’a pas pu mettre le doigt sur la cause profonde, notre régime démocratique de façade. Pasolini a été un fin observateur en constatant la continuité dans les symptômes d’un régime fasciste, même après la fin de celui-ci. A sa fin, il a fallu cassé la résistance au fascisme pour le mettre en oeuvre sous une autre forme: le régime démocratique de façade (d’où cette continuité dans les symptômes).
    Quels en sont les symptômes ? L’uniformisation de la société (et de son environnement) que l’on appelle : la société de consommation ou consommation de masse. Uniformisation des individus en consommateurs de masse (type idéal identique sans esprit critique), des produits utiles en biens futiles de consommation de masse, de notre environnement rural par l’urbanisation à outrance, des (et grâce à des) modes de production industriels, grâce à notre abrutissement par les médias et la préparation par l’éducation, la mise à l’ombre de tout opposant au régime.
    Pour se réaliser, il a fallu cassé les valeurs presque ancestrales inculquées par la religion et les remplacées par de nouvelles qui permettent de nous confondre en consommateur de masse, idéalement tous identiques (souvenez vous de la race aryenne dans le régime fasciste allemand).

    Réponse
    • oli

      Très intéressant, merci.

      Réponse
  19. Lysbeth Levy

    Le pire c’est que nous savons désormais qui étaient derrière les deux conflits en Europe, la 1 ère et seconde guerres mondiale, celle ci étant financée largement par les banquiers en vue de détruire l’Urrs !

    Wall street et la montée irresistible de A. Hitler :
    Livre gratuit (vendu actuellement 18 e) http://www.pdfarchive.info/…/Sutton_Antony_Cyril_-_Wall…

    ALors comment ignorer que la crise actuelle est l’oeuvre des banques à nouveau ?

    Réponse
  20. joss

    Poudre aux yeux, car la gratuité n’existe pas dans une société capitaliste.
    Je suppose qu’il sera dès lors plus facile de changer de sexe que de changer la constitution. Quelle chance pour le pouvoir en place, tant qu’on ne touche pas à la constitution!

    Réponse
  21. etienne

    Le grand bluff de Ronald Reagan
    Arte – documentaire 2015 vf complet
    httpv://youtu.be/AxiSzgXTEA8

    À recouper avec tout ce que prouve ce livre essentiel :

    http://www.editionsdemilune.com/letat-profond-americain-p-58.html

    Essentiel, j’insiste.
    Vous devriez tous, nous devrions tous lire, non, dévorer (et faire connaître partout) ce livre bouleversant et fondamental.

    Réponse
  22. etienne

    Julian Assange :
    « En m’accueillant, la France accomplirait un geste humanitaire »

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/07/03/julian-assange-monsieur-hollande-accueillez-moi-en-france_4668919_3232.html

    Julian Assange :

    Monsieur le président de la République, j’ai l’honneur de vous écrire et, à travers vous, de m’adresser au peuple français.

    Mon nom est Julian Paul Assange. Je suis né le 3 juillet 1971 à Townsville, en Australie. Je suis un journaliste poursuivi et menacé de mort par les autorités états-uniennes du fait de mes activités professionnelles. Je n’ai jamais été formellement accusé d’un délit ou d’un crime de droit commun, nulle part dans le monde, y compris en Suède ou au Royaume-Uni.

    Je suis le fondateur de WikiLeaks.

    En avril 2010, je décide de publier une vidéo intitulée « Collateral murder ». Celle-ci montre le massacre de plusieurs civils, dont deux employés de Reuters, et les graves blessures de plusieurs enfants par des soldats états-uniens en Irak. Les images, filmées depuis un hélicoptère, sont difficilement soutenables. Elles s’accompagnent des rires et des commentaires sarcastiques de ceux qui sont en train de commettre ces crimes. Elles font le tour du monde et révèlent brutalement l’inhumanité d’une guerre qui a déjà fait plusieurs centaines de milliers de victimes.

    Dès le lendemain, à travers des menaces de mort précises et ciblées, une persécution politique d’une ampleur inédite est lancée contre moi et les principaux employés de WikiLeaks. Elle n’a, depuis, jamais cessé. L’énumération des actions menées contre mon organisation, mes proches et moi-même ne permet pas d’en saisir toute la violence, mais peut-être en donne-t-elle une idée : appels à mon exécution, à mon kidnapping, et à mon emprisonnement pour espionnage par de hauts responsables politiques et administratifs états-uniens, vols d’informations, de documents et de biens, attaques informatiques répétées, infiltrations successives, interdiction illégale à l’ensemble des plateformes de paiement de procéder à des dons envers mon organisation, surveillance permanente de mes moindres faits et gestes et de mes communications électroniques, poursuites judiciaires inconsidérées se prolongeant depuis plus de cinq ans sans possibilité de me défendre, campagnes de diffamation, menaces physiques répétées, fouilles et harcèlement de mes avocats, etc.

    Deux autres cas : Jérémie Zimmermann et Jacob Appelbaum

    WikiLeaks, que j’ai fondé en 2006, avait déjà auparavant révélé de nombreux scandales majeurs de corruption, de violations des droits fondamentaux, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Nous avions pour cela reçu notamment un prix d’Amnesty international et des dizaines d’autres prix journalistiques d’autres organisations prestigieuses, dont cinq nominations successives au prix Nobel de la paix et, plus récemment, cinq nominations au prix Mandela des Nations unies (ONU), créé cette année.

    Pourtant, cette vidéo a marqué un avant et un après dans ma vie, mais aussi dans celle de tous ceux qui s’y sont impliqués. Un citoyen français notamment, Jérémie Zimmermann, remercié dans le générique de la vidéo, a fait l’objet de menaces de la part de deux agents du FBI dans le but d’en faire un infiltré, et n’a jamais pu revenir sur le territoire américain malgré ses besoins professionnels. Il en est allé de même pour d’autres journalistes qui, malgré leur nationalité états-unienne, n’ont plus jamais pu revenir sur leur propre territoire pour retrouver leurs proches, et font l’objet depuis de poursuites judiciaires pour espionnage. Jacob Appelbaum, pour s’être présenté comme un défenseur de Wikileaks, a fait l’objet de toute une série de violences et d’intimidations, notamment à son domicile, où sont entrés un jour en pleine nuit des hommes masqués et menaçants, laissant sa compagne durablement marquée.

    Au pic de cette campagne, plus de 120 employés étaient chargés, au sein de la dite « WikiLeaks War Room » du Pentagone américain, de coordonner cette offensive contre moi et mon organisation. Les preuves ont été depuis apportées qu’un grand jury secret, portant notamment des accusations d’espionnage à mon encontre, a été formé en 2010, et n’a jamais cessé d’agir depuis.

    L’ampleur de ce dispositif n’aurait guère pu être imaginée par un esprit paranoïaque. Une douzaine d’agences états-uniennes y participent officiellement, incluant le Pentagone, la Defence Intelligence Agency, la CIA, le FBI, l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), le ministère de la justice et le département d’État. D’autres le font de façon plus secrète, comme cela a été révélé récemment suite à une enquête parlementaire en Islande.

    Ces persécutions sont pourtant bien réelles. Elles ont été documentées par une infinité d’organisations, fait l’objet de rapports internationaux et de décisions judiciaires, ont été substantiellement admises par les autorités concernées, et souvent même revendiquées. Érigées en véritable politique par le gouvernement états-unien, elles se sont depuis étendues au-delà de mon cas et de WikiLeaks : l’administration Obama a ainsi poursuivi plus de journalistes et de sources lors de ses deux mandats successifs que tous les gouvernements états-uniens précédents réunis.

    Les poursuites ne m’ont pas fait taire

    Pour le simple fait d’avoir publié des informations d’intérêt public que des sources anonymes avaient transmises à WikiLeaks, je suis personnellement poursuivi pour espionnage, conspiration visant à espionner, vol ou compromission de propriété du gouvernement états-unien, violation de la loi sur la fraude informatique, et conspiration générale, risquant pour cela l’emprisonnement à vie ou pire. Les Etats-Unis ont depuis étendu leur enquête pour y inclure l’assistance que j’aurai offerte à M. Snowden pour préserver sa vie et lui faire obtenir l’asile ; et il en est, selon plusieurs sources journalistiques, déjà de même en ce qui concerne les publications des FranceLeaks concernant les écoutes qui vous ont touché, Monsieur le président.

    Ces poursuites ont été et continuent d’être menées contre moi parce que j’ai, un jour, décidé de ne pas garder le silence, et de révéler les preuves de commissions de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Elles ne m’ont pas fait taire, et j’ai depuis, entre de nombreuses autres publications, documenté précisément la mort de centaine de milliers de civils à travers les Iraq War Logs.

    Par ces révélations, je montrais notamment, à travers un télégramme diplomatique états-unien, comment une famille irakienne avait été exécutée à bout portant par une patrouille américaine lors d’un contrôle de routine, avant que ce crime contre l’humanité ne soit volontairement « effacé » par une frappe aérienne. Selon le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki, ce fut cette affaire qui l’amena à exiger la levée de l’immunité des troupes états-uniennes et, après leur refus, à provoquer in fine le départ de ces soldats.

    L’ensemble des publications de WikiLeaks depuis 2006 ont fait l’objet d’une infinité de rapports et de décisions provenant d’organisations internationales et non gouvernementales, de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) aux rapporteurs spéciaux des Nations unies en passant par de nombreux groupes de travail indépendants. Elles ont permis de lever le voile sur des milliers de crimes et sur des pratiques qui auraient autrement été couvertes. Qui seraient autrement restées impunies.

    Cinq mètres carrés et demi

    Les persécutions qui s’en sont suivies m’ont forcé à demander l’asile au sein de l’ambassade d’Equateur à Londres, en juin 2012, pour éviter une extradition vers les Etats-Unis qui devenait à chaque heure plus probable. Après deux mois d’étude approfondie, le ministère des affaires étrangères de l’Équateur a considéré que la persécution qui était menée à mon encontre du fait de mes croyances et de mes activités politiques était réelle, et que les risques d’extradition vers les Etats-Unis ainsi que les mauvais traitements qui s’en suivraient étaient majeurs. J’ai depuis reçu la confirmation informelle que les poursuites menées aux Etats-Unis étaient réelles et avaient débouché sur un acte d’accusation formel maintenu pour l’instant sous scellés.

    Dénué de l’assistance consulaire et de la protection que me devait mon pays d’origine, l’Australie – où le gouvernement a été sujet à des critiques d’une ampleur inédite suite à sa tentative de me retirer mon passeport en 2010, jusqu’à devoir faire marche arrière et se justifier –, je demeure depuis maintenant trois ans et dix jours au sein de cette ambassade.

    J’y dispose de cinq mètres carrés et demi pour mes usages privatifs. L’accès à l’air libre, au soleil, m’a été interdit par les autorités du Royaume-Uni ; ainsi que toute possibilité de me rendre à un hôpital ; je n’ai pu utiliser le balcon du rez-de-chaussée de l’appartement que trois fois depuis mon refuge, à mes risques et périls, et n’ai jamais été autorisé à sortir pour faire de l’exercice.

    L’Equateur, dont la générosité et le courage m’honorent et m’ont probablement sauvé la vie, n’a pour ambassade qu’un appartement utilisé par une dizaine de diplomates et fonctionnaires de support qui ne peuvent renoncer à leur mission. Loin de l’image de luxe généralement associée aux enceintes diplomatiques, il s’agit d’un espace modeste qui n’a pas été pensé pour devenir un lieu de vie. Il m’y a été impossible, depuis trois ans, de maintenir la moindre vie familiale ou intime.

    Cet espace est en permanence surveillé par plusieurs douzaines de policiers britanniques en uniforme qui vérifient régulièrement les identités de mes visiteurs, ainsi que par un nombre indéterminé d’agents en civil et d’agents de renseignement au sein des bâtiments adjacents. Les dépenses concernant la surveillance civile dont je fais l’objet ont dépassé, officiellement, les quinze millions d’euros. Elles n’incluent pas celles des services secrets.

    Mes proches, y compris mes enfants, n’ont pas pu me rendre visite depuis, du fait de cette situation.

    Le Royaume-Uni refuse de reconnaître mon asile et de garantir ma non-extradition aux Etats-Unis, violant la convention de 1951, et se refuse par ailleurs à confirmer ou à infirmer la réception d’une demande d’extradition de la part des Etats-Unis d’Amérique. Il en va de même pour le gouvernement suédois qui, à l’ONU, a refusé de garantir ma non-extradition dans le cas où je m’y rendrais. La Suède comme le Royaume-Uni ont annoncé à plusieurs reprises qu’ils demanderaient mon arrestation dès que je sortirai de l’ambassade, ces derniers le réaffirmant « quel que soit le résultat de l’enquête suédoise ».

    Cela, alors que je n’ai été formellement accusé d’aucun crime ni délit dans aucun des deux pays.

    Depuis quatre ans et demi, soixante organisations internationales ont appelé, depuis l’ONU, à la fin des poursuites en Suède, tandis que le groupe de travail sur la détention arbitraire de l’institution s’est saisi de la question. Malgré les injonctions de la Cour suprême et du procureur général visant à l’abandon de l’enquête préliminaire – relancée en 2010 après avoir été dans un premier temps abandonnée – aucun acte d’accusation formel à mon encontre ni d’acte d’enquête n’a été mené en cinq ans. L’émission d’un mandat d’arrêt européen avait pour seul objectif de m’interroger en Suède, alors que je m’étais volontairement rendu à Stockholm à cette fin, et y étais resté cinq semaines consécutives. Je n’avais alors jamais obtenu de réponse à mes demandes répétées de rencontre avec les autorités judiciaires suédoises.

    Ma vie est aujourd’hui en danger

    WikiLeaks a été créé avec l’objectif d’enquêter sur les appareils politiques, économiques et administratifs du monde entier pour y apporter de la transparence et s’assurer qu’ils n’échappent pas à un contrôle démocratique et souverain. L’organisation a révélé des millions de documents touchant la quasi-totalité des Etats du monde, sans distinction de régime ou d’idéologie. Elle permet à tout individu qui aurait connaissance de pratiques illégales ou intéressant le bien commun de nous les transmettre en toute sécurité, et de façon parfaitement anonyme. Ces informations sont ensuite vérifiées par nos journalistes et par des spécialistes, puis organisées et triées avant d’être publiées de par le monde, éventuellement en partenariat avec d’autres organes de presse prestigieux.

    Paris accomplirait un geste humanitaire mais aussi symbolique, envoyant un encouragement à tous les journalistes et lanceurs d’alerte qui, de par le monde, risquent leur vie au quotidien

    Financée par des dons récurrents, mon organisation a inventé une nouvelle forme de journalisme qui lui a permis de révéler plus d’une centaine de scandales d’ampleur mondiale en seulement neuf ans d’existence. Les activités de WikiLeaks ont inspiré de nombreuses autres organisations de presse, humanitaires, environnementales, etc. qui ont imité nos structures et nos pratiques. Malgré toutes les difficultés liées à ma surveillance permanente au sein de l’ambassade, les écoutes systématiques mises en place par la NSA contre les élites politiques, économiques et administratives de la France et de l’Allemagne sont le dernier exemple de la capacité de l’organisation à publier des informations cruciales pour préserver la souveraineté la vie démocratique des Etats.

    L’ampleur du scandale et les réactions qui ont suivi nos dernières révélations ont confirmé le bien-fondé de notre démarche. La condamnation unanime par la classe politique et les sociétés civiles françaises et allemandes des actions commises par le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni, ainsi que les appels qui ont suivi à une révision des politiques françaises sur la question de la défense des lanceurs d’alerte et de la presse, alors que l’attentat contre Charlie Hebdo reste présent dans les esprits, ont constitué d’importants encouragements.

    Ces révélations ont été faites au péril de notre vie.

    La France accomplirait un geste humanitaire

    C’est pourquoi j’ai été particulièrement touché par l’appel inattendu du gouvernement français, par la voie de la ministre de la justice et garde des sceaux Christiane Taubira, et relayé par des dizaines d’autres personnalités, à ce que la France me donne l’asile. Gardienne d’une constitution qui oblige la France à accueillir les combattants pour la liberté menacés de leur vie, d’une constitution qui oblige le monde à ouvrir les yeux par la noblesse d’une telle exigence, elle a ouvert une voie qui, je l’espère, ne se refermera pas.

    En m’accueillant, la France accomplirait un geste humanitaire mais aussi probablement symbolique, envoyant un encouragement à tous les journalistes et lanceurs d’alerte qui, de par le monde, risquent leur vie au quotidien pour permettre à leurs concitoyens de faire un pas de plus vers la vérité.

    Elle enverrait aussi un signal à tous ceux qui, de par le monde, saisis par l’hubris, trahissent leurs valeurs en s’attaquant incessamment aux citoyens qui s’y refusent.

    La France a longtemps été porteuse d’espérance et de singularité pour de nombreux peuples et individus de par le monde. Ses mythes nourrissent encore aujourd’hui bien des enfances. Mes liens avec ce pays ne sont pas seulement idéels. De 2007 jusqu’à la perte de ma liberté en 2010, j’y ai résidé. Nos structures techniques y sont encore installées.

    Mon plus jeune enfant et sa mère sont français. Je n’ai pas pu les voir depuis maintenant cinq ans, depuis que la persécution politique à mon égard a commencé. La situation présente leur cause d’immenses difficultés. J’ai dû garder leur existence secrète jusqu’à aujourd’hui dans le but de les protéger. J’ai aujourd’hui l’espoir que la situation et l’appui dont je bénéficie permettront de le protéger. Mon fils aîné, aujourd’hui adulte, et à ma mère, en Australie, subissent en effet encore aujourd’hui les conséquences de ma situation. Les menaces de mort, le harcèlement, y compris venant de personnes ayant des liens avec l’appareil militaire états-unien, ont commencé au même moment qu’émergeaient les appels à mon assassinat. Ils ont dû changer d’identité et réduire leurs échanges avec moi.

    Je ne souhaite plus subir cette situation. Je souhaite les retrouver.

    Persécutions politiques

    Ma vie est aujourd’hui en danger, Monsieur le président, et mon intégrité, physique comme psychologique, est, chaque jour qui passe, un peu plus menacée.

    Tandis que je faisais tout pour préserver la vie d’Edward Snowden, plusieurs employés britanniques de WikiLeaks devaient s’exiler à Berlin, en Allemagne. Tandis que nous révélions le scandale des écoutes de la NSA en France, des responsables politiques du Royaume-Uni admettaient que le siège autour de l’ambassade équatorienne était dû à la pression états-unienne. Tandis que nous créions une fondation d’appui aux lanceurs d’alerte, Courage Foundation, l’administration états-unienne multipliait les poursuites contre les journalistes et leurs sources, poursuites atteignant une intensité inédite dans l’histoire de ce pays.

    Tandis que Chelsea Manning était condamnée à 35 ans de prison pour avoir été supposément ma source et révélé un nombre incalculable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, après avoir été soumise à des traitements inhumains selon le rapporteur spécial de l’ONU, je continuais mon travail avec l’organisation de WikiLeaks pour m’assurer qu’aucune source ne pourrait jamais être identifiée du fait de ses liens avec mon travail, ce qui a jusqu’ici été fait avec succès.

    Seule la France se trouve aujourd’hui en mesure de m’offrir la protection nécessaire contre, et exclusivement contre, les persécutions politiques dont je fais aujourd’hui l’objet. En tant qu’Etat membre de l’Union européenne, en tant que pays engagé par toute son histoire dans la lutte pour les valeurs que j’ai faites miennes, en tant que cinquième puissance mondiale, en tant que pays qui a marqué ma vie et qui en accueille une partie, la France peut, si elle le souhaite, agir.

    Respectueusement,

    Julian Assange

    ——————–

    Julian Assange, fondateur de WikiLeaks

    Né en Australie en 1971, Julian Paul Assange est journaliste et fondateur en 2006 du site WikiLeaks, qui a publié, en 2010, 500 000 documents classés secret-défense sur l’Irak et l’Afghanistan et 250 000 communications diplomatiques. Recherché par la justice américaine, il fait aussi l’objet d’une enquête pour viol et agression sexuelle en Suède pour des faits remontant à août 2010. Mais il refuse de se soumettre au mandat d’arrêt européen. Le 11 mai 2015, la Cour suprême de Suède a rejeté son appel. S’il se rend en Suède, il estime qu’il risque d’être extradé vers les Etats-Unis. Depuis juin 2012, il a obtenu l’asile au sein de l’ambassade d’Equateur à Londres.

    Source : Le Monde, http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/07/03/julian-assange-monsieur-hollande-accueillez-moi-en-france_4668919_3232.html#Hilbe4rPsJUcZAsE.99

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    • Ana Sailland

      Il y a des dictatures plus intelligentes que d’autres, mais où comme parmi les plus brutales la raison d’état annihile le principe de justice, et le singe.
      La raison d’état est un motif terrible qui conduit la gouvernance à broyer ce qu’en théorie elle protège.
      Celle dont il est ici question se donne les moyens de la dureté la plus extrême mais n’en use qu’avec parcimonie, choisit ses cibles avec soin, et là où c’est efficace, laissant aux autres un confort parfois mieux qu’illusoire, qui autorise la docilité, … parfois heureuse.

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    • Mic El

      c’est pas con…. il cherche à prendre la position du détonateur!

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    • Ana Sailland

      Toute information est suspecte. (Lire | voir | entendre) demande une vigilance permanente.

      Nous sommes comme un enfant égaré dans une forêt où ne se trouvent à manger que des champignons, mais l’enfant n’y connaît rien. …. Il faut bien manger pourtant …

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  23. etienne

    « Les médias des banquiers nous conditionnent à vouloir la guerre »

    httpv://youtu.be/blrQBxNkjak

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  24. etienne

    Ukraine2014 : Autopsie d’un coup d’Etat – PART I
    httpv://youtu.be/WLzxU3ukyPA

    Réponse
  25. etienne

    Julian Assange : l’histoire détaillée et méconnue d’une bataille épique pour la justice

    John Pilger
    John Pilger

    Par John Pilger – Le 31 juillet 2015 – Source : CounterPunch

    Le siège de Knightsbridge est à la fois l’emblème d’une grande injustice et une mascarade épuisante. Pendant trois ans, le cordon de police entourant l’ambassade d’Équateur à Londres n’a pas eu d’autre but que d’afficher le pouvoir de l’État. Cela a coûté 12 millions de livres sterling. Le gibier est un Australien qui n’est accusé d’aucun crime, un réfugié dont l’unique sécurité est la pièce qu’un courageux pays d’Amérique du Sud lui a accordée. Son crime est d’avoir lâché une cargaison de vérités sur un océan de mensonges, de cynisme et de guerre.

    La persécution de Julian Assange est sur le point de s’exacerber de nouveau car elle entre dans une phase dangereuse. Depuis le 20 août, les trois quarts de l’affaire traitée par la procureure suédoise contre Assange, concernant l’inconduite sexuelle de 2010, disparaîtront, puisque le délai de prescription expire. En même temps, l’obsession de Washington à propos d’Assange et de WikiLeaks s’est intensifiée. En effet, c’est la vindicte de la puissance américaine qui représente la plus grande menace – comme Chelsea Manning et ceux qui sont toujours détenus à Guantanamo peuvent en attester.

    Les Américains poursuivent Assange parce que WikiLeaks a dénoncé leurs crimes inimaginables en Afghanistan et en Irak : l’assassinat systématique de dizaines de milliers de civils, qu’ils ont dissimulés, et leur mépris pour la souveraineté et le droit international, comme c’est démontré de façon éclatante dans leurs messages diplomatiques qui ont été divulgués. WikiLeaks continue à révéler l’activité criminelle des États-Unis, il vient de publier des interceptions US hautement secrètes – les rapports des espions états-uniens détaillant les appels téléphoniques privés des présidents de France et d’Allemagne, et d’autres importants responsables gouvernementaux, concernant des affaires politiques et économiques européennes internes.

    Rien de tout cela n’est illégal sous la Constitution des États-Unis. Comme candidat à la présidence en 2008, Barack Obama, un professeur de droit constitutionnel, a salué les lanceurs d’alerte comme «faisant partie d’une démocratie saine [et qui] doivent être protégés des représailles». En 2012, la campagne pour la réélection du président Barack Obama fanfaronnait sur son site internet qu’il avait poursuivi plus de lanceurs d’alerte dans son premier mandat que tous les autres présidents des États-Unis ensemble. Avant même que Chelsea Manning ait bénéficié d’un procès, Obama avait décrété le lanceur d’alerte coupable. Il a été par la suite condamné à 35 ans de prison après avoir été torturé pendant sa longue détention provisoire.

    Il y a peu de doutes que si les États-Unis mettent la main sur Assange, un destin semblable l’attende. Les menaces sur la capture et l’assassinat d’Assange sont devenues monnaie courante chez les extrémistes politiques aux États-Unis après les calomnies absurdes du vice-président Joe Biden selon lesquelles le fondateur de WikiLeaks était un cyberterroriste. Ceux qui doutent du degré de cruauté auquel Assange peut s’attendre devraient se souvenir de l’atterrissage forcé de l’avion du président bolivien en 2013 – suspecté à tort de transporter Edward Snowden.

    Selon des documents publiés par Snowden, Assange est sur une liste de cibles de chasse à l’homme. L’offre de Washington pour s’emparer de sa personne, affirment des câbles diplomatiques australiens, est «sans précédent par son ampleur et sa nature». A Alexandria, Virginie, un grand jury secret a mis cinq ans pour tenter de trouver le moyen d’accuser Assange d’un crime pour lequel il pourrait être poursuivi. Ce n’est pas facile. Le Premier amendement de la Constitution américaine protège les éditeurs, les journalistes et les lanceurs d’alerte.

    Face à cet obstacle constitutionnel, le Département américain de la Justice a arrangé les chefs d’accusation d’espionnage, de conspiration pour commettre l’espionnage, de conversion (vol de propriétés du gouvernement), de fraude et abus par ordinateur (piratage informatique) et de conspiration générale. L’Espionage Act [loi fédérale sur l’espionnage] prévoit des dispositions pour la prison à vie et la peine de mort.

    La capacité d’Assange de se défendre dans ce monde kafkaïen a été handicapée par le fait que les États-Unis ont déclaré son cas secret d’État. En mars, une cour fédérale à Washington a bloqué la publication de toute information sur l’enquête relevant de la sécurité nationale contre WikiLeaks, parce qu’elle était «active et en cours» et que cela porterait atteinte aux «poursuites en cours» contre Assange. La juge, Barbara J. Rosthstein, a dit qu’il était nécessaire de montrer un «respect approprié envers l’Exécutif en matière de sécurité nationale». Telle est la justice d’un tribunal bidon.

    Le premier rôle dans cette sombre farce est tenu par la Suède, interprété par la procureure suédoise Marianne Ny. Jusqu’à récemment, Ny a refusé de se conformer à une procédure européenne de routine qui exigeait d’elle qu’elle se rende à Londres pour interroger Assange et faire ainsi avancer l’affaire. Pendant quatre ans et demi, Ny n’a jamais vraiment expliqué pourquoi elle refusait de se rendre à Londres, exactement comme les autorités suédoises n’ont jamais expliqué pourquoi elles refusaient de donner à Assange la garantie qu’elles ne l’extraderaient pas aux États-Unis en vertu d’un arrangement secret entre Stockholm et Washington. En décembre 2010, The Independent a révélé que les deux gouvernements avaient discuté de sa prochaine extradition aux États-Unis.

    Contrairement à sa réputation des années 1960 d’être un bastion de la liberté, la Suède est devenue si proche de Washington qu’elle a autorisé des restitutions secrètes de la CIA – y compris la déportation illégale de réfugiés. La restitution, et la torture qui a suivi, de deux réfugiés politiques égyptiens en 2001 avait été condamnée par le Comité contre la torture de l’ONU, Amnesty International et Human Rights Watch ; la complicité et la duplicité de l’État suédois sont documentées dans un procès civil intenté avec succès et dans des câbles de WikiLeaks. A l’été 2010, Assange s’était envolé vers la Suède pour parler des révélations de WikiLeaks sur la guerre en Afghanistan – dans laquelle la Suède avait des forces armées sous commandement états-unien.

    «Les documents publiés par WikiLeaks depuis qu’Assange est en Angleterre, a écrit Al Burke, directeur du magazine en ligne Nordic News Network, une autorité sur les multiples rebondissements et dangers auxquels est confronté Assange, indiquent clairement que la Suède a subi des pressions constantes de la part des États-Unis sur les questions relatives aux droits civils. Il y a toutes les raisons de s’inquiéter du fait que, si Assange devait être placé en détention par les autorités suédoises, il pourrait être remis aux États-Unis sans prise en compte de ses droits légaux.»

    Pourquoi la procureure suédoise n’a-t-elle pas résolu l’affaire Assange? Beaucoup de membres de la communauté juridique en Suède jugent son comportement inexplicable. Autrefois implacablement hostile à Assange, la presse suédoise a publié des gros titres comme: «Va à Londres, pour l’amour de Dieu.»

    Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait? Ou plutôt, pourquoi n’autorise-t-elle pas le tribunal suédois à accéder aux centaines de messages SMS que la police a extraits du téléphone d’une des deux femmes impliquées dans les allégations d’inconduite? Pourquoi ne les remet-elle pas aux avocats suédois d’Assange? Elle dit qu’elle n’est pas tenue légalement de le faire jusqu’à ce qu’une inculpation formelle soit prononcée et qu’elle l’ait interrogé. Alors pourquoi ne l’interroge-t-elle pas? Et si elle l’avait interrogé, les conditions qu’elle lui poserait, à lui et à ses avocats – qu’ils ne pourraient pas lui contester – feraient d’une injustice une quasi certitude.

    Sur un point de droit, la Cour suprême de Suède a décidé que Ny peut continuer à faire obstruction sur la question vitale des messages SMS. Cela ira maintenant à la Cour européenne des droits de l’homme. Ce que Ny craint, c’est que les messages SMS détruisent son affaire contre Assange. L’un des messages indique clairement que l’une des femmes ne voulait pas qu’une plainte soit portée contre Assange, «mais les policiers étaient désireux d’avoir prise sur lui». Elle a été «choquée» lorsqu’ils l’ont arrêté, parce qu’elle «voulait seulement qu’il fasse un test [HIV]». Elle «ne voulait pas accuser JA de quoi que ce soit» et «c’est la police qui a constitué les charges». (Dans un témoignage, elle est citée disant qu’elle «s’était fait avoir par la police et les autres autour d’elle».)

    Ni l’une ni l’autre femme n’ont affirmé avoir été violées. En effet, toutes deux ont nié l’avoir été et l’une d’elles a tweeté depuis : «Je n’ai pas été violée.» Il est évident qu’elles ont été manipulées par la police et que leurs souhaits ont été ignorés – quoique leurs avocats puissent en dire maintenant. C’est certain, elles sont victimes d’une saga qui ruine la réputation de la Suède elle-même.

    Pour Assange, le seul procès a été celui tenu par les médias. Le 20 août 2010, la police a ouvert une enquête pour viol et immédiatement – et illégalement –, les tabloïds de Stockholm ont dit qu’il y avait un mandat d’arrestation d’Assange pour «le viol de deux femmes». C’est la nouvelle qui a fait le tour du monde.

    A Washington, un Secrétaire américain à la Défense souriant, Robert Gates, a dit aux journalistes que l’arrestation était «une bonne nouvelle» pour lui. Des comptes Twitter associés au Pentagone ont décrit Assange comme un violeur et un fugitif.

    Moins de 24 heures plus tard, la procureure en chef de Stockholm, Eva Finne, a repris l’enquête. Elle n’a pas tardé à annuler le mandat d’arrêt, disant : «Je ne crois pas qu’il y ait une raison quelconque de soupçonner qu’il a commis un viol.» Quatre jours plus tard, elle a complètement rejeté l’enquête sur le viol, affirmant : «Il n’y a aucune suspicion de quelque crime que ce soit.» Le dossier était clos.

    Entre en scène Claes Borgstrom, un éminent politicien du Parti social-démocrate alors candidat aux élections générales en Suède qui devaient se dérouler tout prochainement. Dans les jours qui ont suivi le non-lieu déclaré par la procureure en chef, Borgstrom, un avocat, a annoncé à la presse qu’il représentait les deux femmes et qu’il avait cherché un autre procureur dans la ville de Gothenberg. C’était Marianne Ny, que Borgstrom connaissait bien, personnellement et politiquement.

    Le 30 août, Assange s’est rendu volontairement dans un poste de police à Stockholm et a répondu à toutes les questions qui lui étaient posées. Il a compris que c’était la fin de l’affaire. Deux jours plus tard, Ny a annoncé qu’elle rouvrait le dossier. Borgstrom était questionné par un journaliste suédois demandant pourquoi l’affaire reprenait alors qu’elle avait déjà été rejetée, citant l’une des femmes disant qu’elle n’avait pas été violée. «Ah, mais elle n’est pas juriste.» L’avocat australien d’Assange, James Catlin, a répondu : «C’est un sujet de dérision… C’est comme s’ils l’inventaient au fur et à mesure.»

    Le jour où Marianne Ny a réactivé le cas, le chef des renseignements militaires suédois – dont l’acronyme est MUST – a dénoncé publiquement WikiLeaks dans un article intitulé WikiLeaks [is] a threat to our soldiers [WikiLeaks [est] une menace pour nos soldats]. Assange était averti que les services de renseignement suédois, le SAPO, avaient été informés par leurs homologues états-uniens que les arrangements sur le partage des renseignements entre les États-Unis et la Suède seraient rompus si la Suède le protégeait.

    Pendant cinq semaines, Assange a attendu en Suède que la nouvelle enquête suive son cours. Le Guardian était alors sur le point de publier les Journaux de la guerre en Irak basés sur les révélations de WikiLeaks, qu’Assange devait superviser. Son avocat à Stockholm a demandé à Ny si elle avait une objection quelconque à ce qu’il quitte le pays. Elle a dit qu’il était libre de partir.

    Inexplicablement, sitôt qu’il a eu quitté la Suède – à l’apogée de l’intérêt des médias et du public pour les révélations de WikiLeaks – Ny a émis un mandat d’arrêt européen et une alerte rouge Interpol, utilisée normalement pour les terroristes et les criminels dangereux. Diffusé en cinq langues tout autour de la terre, il a suscité la frénésie des médias.

    Assange s’est rendu dans un poste de police à Londres, a été arrêté et a passé dix jours à la prison de Wandsworth, à l’isolement. Libéré sous une caution de £340 000, il était surveillé électroniquement, tenu de se présenter à la police quotidiennement et placé en résidence surveillée virtuelle tandis que son affaire commençait son long voyage vers la Cour suprême. Il n’avait encore été inculpé d’aucune infraction. Ses avocats répétaient son offre d’être interrogé par Ny à Londres, soulignant qu’elle lui avait donné l’autorisation de quitter la Suède. Ils ont proposé de recourir à un dispositif spécial de Scotland Yard, communément utilisé dans ce but. Elle a refusé.

    Katrin Axelsson et Lisa Longstaff de Women Against Rape [Femmes contre le viol] ont écrit: «Les accusations contre [Assange] sont un écran de fumée derrière lequel certains gouvernements tentent de punir WikiLeaks pour avoir audacieusement révélé au public leurs plans secrets de guerres et d’occupation avec les viols, meurtres et destructions qui les accompagnent… Les autorités se soucient si peu de la violence contre les femmes qu’ils manipulent les allégations de viol à volonté. [Assange] a clairement fait savoir qu’il est disponible pour être interrogé par les autorités suédoises, en Grande-Bretagne ou par Skype. Pourquoi refusent-elles cette étape essentielle dans leur enquête? De quoi ont-elles peur?»

    Cette question est restée sans réponse lorsque Ny a lancé un mandat d’arrêt européen (MAE), un produit impitoyable et aujourd’hui disqualifié de la guerre contre la terreur, prétendument destiné à arrêter des terroristes et des criminels organisés. Ce MAE a aboli l’obligation pour l’État requérant de fournir la moindre preuve d’un crime. Plus d’un millier de MAE sont lancés chaque mois ; seuls quelques-uns ont quelque chose à voir avec des charges potentielles de terrorisme. La plupart sont émis pour des infractions mineures, telles que des frais bancaires et des amendes. La plupart de ceux qui sont extradés subissent des mois d’emprisonnement sans inculpation. Il y a eu un grand nombre de dénis de justice, que les juges britanniques ont très fortement critiqués.

    L’affaire Assange est enfin arrivée en mai 2012 à la Cour suprême du Royaume-Uni. Dans un jugement qui a maintenu le MAE – dont les exigences rigides n’ont laissé presque aucune marge de manœuvre aux tribunaux – les juges ont trouvé que les procureurs européens pourraient émettre des mandats d’extradition au Royaume-Uni sans surveillance judiciaire, même si le Parlement l’entendait autrement. Ils ont dit clairement que le Parlement avait été induit en erreur par le gouvernement Blair. La Cour était divisée, 5 contre 2, et par conséquent s’est prononcée contre Assange.

    Toutefois, le président de la Cour suprême, Lord Phillips, a fait une erreur. Il a appliqué la Convention de Vienne sur l’interprétation des traités, autorisant la pratique de l’État à déroger à la loi. Comme l’avocate d’Assange, Dinah Rose QC, l’a souligné, cela ne s’applique par au MAE.

    La Cour suprême n’a reconnu cette erreur cruciale que lorsqu’elle a traité un autre recours contre le MAE en novembre 2013. La décision Assange avait été erronée, mais c’était trop tard pour revenir en arrière. Avec une extradition imminente, la procureure suédoise a dit aux avocats d’Assange que celui-ci, une fois en Suède, serait immédiatement placé dans l’un des infâmes centres de détention provisoire suédois.

    Le choix d’Assange était difficile : être extradé vers un pays qui avait refusé de dire si oui ou non il l’enverrait aux États-Unis ou rechercher ce qui semblait sa dernière chance de refuge et de sécurité. Soutenu par la plus grande partie de l’Amérique latine, le courageux gouvernement de l’Équateur lui a accordé le statut de réfugié sur la base de preuves documentées et d’avis juridiques attestant qu’il était confronté à la perspective d’une punition cruelle et inusitée aux États-Unis ; que cette menace violait ses droits humains fondamentaux ; et que son propre gouvernement, en Australie, l’avait abandonné et était de connivence avec Washington. Le gouvernement travailliste du Premier ministre Julia Gillard avait même menacé de lui retirer son passeport.

    Gareth Peirce, la célèbre avocate des droits humains qui représente Assange à Londres, a écrit au ministre des Affaires australien d’alors, Kevin Rudd: «Compte tenu de l’ampleur du débat public, fréquemment sur la base d’hypothèses entièrement fausses [] il est très difficile de tenter de préserver pour lui toute présomption d’innocence. Aujourd’hui, ce n’est pas une mais deux épées de Damoclès qui menacent Assange, l’extradition potentielle vers deux juridictions différentes, à leur tour pour deux crimes présumés différents, dont aucun ne sont des crimes dans son propre pays, et sa sécurité personnelle est devenue risquée dans des circonstances qui sont extrêmement chargées politiquement.»

    Ce n’est que lorsqu’elle a contacté la Haute commission australienne à Londres que Peirce a reçu une réponse, qui ne répondait à aucun des points pressants qu’elle avait soulevés. Dans une assemblée où je m’étais rendu avec elle, le consul général d’Australie, Ken Pascoe, a fait la déclaration étonnante qu’il ne savait «que ce que je lis dans les journaux» sur les détails de l’affaire.

    Pendant ce temps, la perspective d’une erreur judiciaire grotesque était noyée dans une campagne injurieuse contre le fondateur de WikiLeaks. Des attaques personnelles graves, vicieuses et inhumaines ont visé un homme qui n’était accusé d’aucun crime mais se trouvait soumis à un traitement qui ne serait même pas infligé à un justiciable menacé d’extradition parce qu’accusé d’avoir assassiné sa femme. Le fait que la menace des États-Unis contre Assange était une menace pour tous les journalistes, pour la liberté d’expression, s’est perdu dans le sordide et l’ambitieux.

    Des livres ont été publiés, des contrats pour des films ont été conclus et des carrières dans les médias ont été lancées, ou ont commencé, sur le dos de WikiLeaks, en partant de l’idée qu’attaquer Assange était de bonne guerre et qu’il était trop pauvre pour engager des poursuites. Des gens ont gagné de l’argent, souvent beaucoup d’argent, tandis que WikiLeaks a lutté pour survivre. Le rédacteur en chef du Guardian, Alan Rusbridger, a appelé les révélations de WikiLeaks, que son journal a publiées, «l’un des plus grands scoops journalistiques des 30 dernières années». C’est devenu une partie de son plan marketing pour augmenter le prix de couverture de son journal.

    Sans qu’un centime aille à Assange ou à WikiLeaks, un livre très en vogue du Guardian a débouché sur un film de Hollywood très lucratif. Les auteurs du livre, Luke Harding et David Leigh, ont décrit Assange, de manière gratuite, comme une «personnalité abîmée» et «insensible». Ils ont aussi révélé le mot de passe secret qu’il avait donné au journal en toute confiance, et qui était destiné à protéger un fichier numérique contenant les câbles de l’ambassade des États-Unis. Avec Assange pris au piège dans l’ambassade équatorienne, Harding, debout dehors avec la police, s’est vanté sur son blog que «Scotland Yard pourrait rire le dernier».

    L’injustice infligée à Assange est l’une des raisons qui ont poussé le Parlement à réformer la loi sur l’extradition afin de prévenir l’utilisation du MAE. Le fourre-tout impitoyable utilisé contre lui n’existe plus aujourd’hui ; des inculpations devraient être déposées et l’interrogatoire ne constituerait pas un motif suffisant pour une extradition. «Son cas a été gagné en bloc, m’a dit Gareth Peirce, ces changements dans la loi signifient que le Royaume-Uni reconnaît maintenant comme correct tout ce qui a été argumenté dans son cas. Simplement, il n’en bénéficie pas.» Autrement dit, les modifications de la loi britannique en 2014 signifient qu’Assange aurait gagné son affaire et qu’il n’aurait pas été contraint de devenir un réfugié.

    La décision de l’Équateur de protéger Assange en 2012 est née dans une affaire internationale importante. Même si l’octroi de l’asile est un acte humanitaire, que tous les États ont le pouvoir d’accorder en vertu du droit international, tant la Suède que le Royaume-Uni ont refusé de reconnaître la légitimité de la décision de l’Équateur. Ignorant le droit international, le gouvernement Cameron a refusé d’accorder à Assange un passage sécurisé vers l’Équateur. En lieu et place, l’ambassade équatorienne a été assiégée et son gouvernement a été persécuté par une série d’ultimatums. Lorsque le Foreign Office [ministère des Affaires étrangères] de William Hague a menacé de violer la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, avertissant que cela supprimerait l’immunité diplomatique de l’ambassade et y enverrait la police pour prendre Assange, l’indignation dans le monde entier a contraint le gouvernement à reculer. Pendant une nuit, la police est apparue aux fenêtres de l’ambassade dans une tentative évidente d’intimider Assange et ses protecteurs.

    Depuis lors, Julian Assange a été confiné dans une petite chambre sous la protection de l’Équateur, sans lumière du soleil ni espace pour prendre de l’exercice, encerclé par la police qui a l’ordre de l’arrêter à vue. Pendant trois ans, l’Équateur a dit clairement à la procureure suédoise qu’Assange est disponible pour être interrogé dans l’ambassade de Londres, et pendant trois ans celle-ci a persisté dans son intransigeance. Pendant la même période, la Suède a interrogé quarante-quatre personnes au Royaume-Uni en relation avec des enquêtes policières. Son rôle, et celui de l’État suédois, est manifestement politique ; quant à Ny, qui prendra sa retraite dans deux ans, elle doit gagner.

    En désespoir de cause, Assange a contesté le mandat d’arrêt auprès des tribunaux suédois. Ses avocats ont cité des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme confirmant qu’il avait été placé en détention arbitraire et indéfinie et qu’il avait été un prisonnier virtuel pendant plus de temps que toute peine de prison effective qu’il pourrait subir. Le juge de la Cour d’appel a été d’accord avec les avocats d’Assange : la procureure a en effet manqué à ses devoirs en suspendant l’affaire pendant des années. Un autre juge a émis un blâme à l’endroit de la procureure. Et pourtant, elle a défié la Cour.

    En décembre dernier, Assange a porté son cas devant la Cour suprême de Suède, qui a ordonné au supérieur de Marianne Ny – le procureur général de Suède Anders Perklev – de s’expliquer. Le lendemain, Ny a annoncé, sans explication, qu’elle avait changé d’avis et interrogerait maintenant Assange à Londres.

    Dans son mémoire à la Cour suprême, le procureur général a fait quelques concessions importantes : il a soutenu que la coercition d’Assange avait été intrusive et que la période passée dans l’ambassade avait été une grande tension pour lui. Il a même concédé que si l’affaire avait débouché sur une inculpation, un procès, une condamnation et une peine en Suède, Julian Assange aurait quitté ce pays depuis longtemps.

    Dans une décision non unanime, un juge de la Cour suprême a fait valoir que le mandat d’arrêt aurait dû être révoqué. La majorité des juges a statué que puisque la procureure avait dit qu’elle irait à Londres, les arguments d’Assange étaient devenus sans objet. Mais la Cour a statué qu’elle aurait intenté une action contre la procureure si elle n’avait pas subitement changé d’avis. Justice par caprice. Écrivant dans la presse suédoise, un ancien procureur suédois, Rolf Hillegren, a accusé Ny de perdre toute impartialité. Il a décrit son engagement personnel dans l’affaire comme anormal et a demandé qu’elle soit remplacée.

    Après avoir dit qu’elle se rendrait à Londres en juin, Ny n’y est pas allée elle-même, mais a envoyé un adjoint, sachant que l’interrogatoire ne serait pas légal dans ces conditions, notamment parce que la Suède n’avait pas pris la peine d’obtenir l’autorisation de l’Équateur pour la rencontre. En même temps, son bureau a averti le tabloïd suédois Expressen, qui a envoyé son correspondant à Londres planquer devant l’ambassade équatorienne pour glaner des informations. L’information était que Ny annulait le rendez-vous et accusait l’Équateur de confusion et, implicitement, Assange de non-coopération – alors que c’est le contraire qui était vrai.

    Comme la date du délai de prescription approche – le 20 août – un autre chapitre de cette épouvantable histoire suivra certainement, avec Marianne Ny tirant un autre lapin de son chapeau et les commissaires et les procureurs à Washington qui en seront les bénéficiaires. Peut-être que rien de tout cela n’est surprenant. En 2008, une guerre contre WikiLeaks et Julian Assange était prédite dans un document secret du Pentagone préparé par la Cellule d’analyse du contre-espionnage informatique. Il décrivait un plan détaillé pour détruire le sentiment de confiance qui est le centre de gravité de WikiLeaks. Ce serait atteint avec des menaces d’exposition et de poursuites pénales. Faire taire et criminaliser une source aussi rare de divulgation de la vérité était le but, la calomnie le moyen. Tandis que ce scandale continue, la vraie idée de la justice se ratatine, en même temps que la réputation de la Suède, et l’ombre de la menace de l’Amérique nous atteint tous.

    Ecoutez l’interview de John Pilger par Eric Draitser dans Episode 12 sur le podcase de Radio CounterPunch.

    C’est une version actualisée de l’enquête réalisée en 2014 par John Pilger, qui raconte l’histoire non écrite d’une campagne incessante, en Suède et aux États-Unis, pour dénier toute justice à Julian Assange et réduire WikiLeaks au silence.

    Pour des informations complémentaires importantes, cliquez sur les liens suivants:

    http://justice4assange.com/extraditing-assange.html

    http://www.independent.co.uk/news/uk/crime/assange-could-face-espionage-trial-in-us-2154107.html

    https://youtu.be/1ImXe_EQhUI

    https://justice4assange.com/Timeline.html

    https://justice4assange.com/Timeline.html

    http://pdfserver.amlaw.com/nlj/wikileaks_doj_05192014.pdf

    https://wikileaks.org/59-International-Organizations.html

    https://s3.amazonaws.com/s3.documentcloud.org/documents/1202703/doj-letter-re-wikileaks-6-19-14.pdf

    http://www.theguardian.com/media/2015/jul/23/julian-assange-ecuador-and-sweden-in-tense-standoff-over-interview?CMP=twt_gu

    http://assangeinsweden.com/2015/03/17/the-prosecutor-in-the-assange-case-should-be-replaced/

    https://justice4assange.com/Prosecutor-cancels-Assange-meeting.html

    • John Pilger peut être joint sur son site internet: http://www.johnpilger.com

    Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker francophone

     
    Source : http://lesakerfrancophone.net/julian-assange-lhistoire-detaillee-et-meconnue-dune-bataille-epique-pour-la-justice/

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